Juillet
1828
-
Tribunal de Police Correctionnelle.
-
Audience
du samedi 28 juillet 1828. - Sophie Chemin, dite
Marie, domestique, demeurant à Hérouville-Saint-Clair, a été
condamnée à 1 an d'emprisonnement et à 16 fr. d'amende, pour avoir
porté des coups et fait des blessures aux sieurs Foucher et Herrier.
-
Jacques Legrand, journalier, demeurant à Caen, a été condamné
à 3 ans d'emprisonnement , à 16 fr. d'amende et à 5 ans de
surveillance, pour avoir volé des planches sur le quai de cette ville.
au préjudice du sieur Boissée.
Charles
Périé, prévenu de s'être rendu complice de ce vol, a été
acquitté.
-
Jean Binet et Marie Hélie, son épouse, demeurant à Troarn, ont
été condamnés à 2 ans d'emprisonnement, pour avoir mendié hors du
canton de leur résidence, et en usant de menaces contre les personnes
qui refusaient de leur donner. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Novembre
1828 -
Le juge de Paix. -
Le canton de
Troarn vient de faire une perte vraiment irréparable dans la personne
de M. Duhamel, qui était juge de paix de ce canton depuis plus de 25
ans. Sans vouloir établir ici aucune comparaison, nous pouvons dire
qu'il était regardé comme l'un des meilleurs juges de paix du ressort
de la Cour royale.
On
dit que malgré les difficultés de remplacer dignement un tel
magistrat, il y a déjà de nombreux concurrents. Comme il arrive
presque toujours en pareille circonstance, il en est plus d'un parmi
ceux que l'on indique comme aspirants qui démontrent leur incapacité,
par cela même qu'ils sollicitent un emploi qu'ils ne s'aperçoivent pas
être au-dessus de leurs forces. Au surplus, les magistrats chargés de
la présentation des candidats sauront bien distinguer et reconnaître
le vrai mérite, et pour remplacer M. Duhamel, ils indiqueront un homme
qui puisse donner des garanties par sa position sociale, son
indépendance, sa fortune, son mérite personnel, la liberté de ses
opinions, la pratique des vertus civiles et religieuses, un homme auquel
l'âge ait donné l'expérience des affaires et la connaissance du cœur
humain, et qui cependant ait encore assez de vigueur et de santé
pour ne pas craindre de se déplacer pour voir par lui-même dans une
foule de circonstances où il est presque impossible de bien juger sans
voir les lieux.
C'est
surtout en ce moment que le choix des juges de paix mérite toute
l'attention du gouvernement, s'il est vrai, comme on le dit, qu'il ait
le projet de donner plus d'extension à la juridiction de ces
magistrats. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre
1829 -
Le froid. -
On parle
encore d'événement malheureux survenus depuis le temps rigoureux qui
se fait sentir : un ouvrier charpentier, revenant de son travail, et
passant sur une planche pour traverser un fossé, près Troarn, est
tombé dans ce fossé et a été trouvé le lendemain étouffé
dans la neige ; on parle aussi de mendiants trouvés morts de froid sur
les routes. Les pauvres éprouvent les besoins les plus pressants, et
pour les secourir MM. les membres du Conseil municipal se sont partagé
les différents quartiers de la ville, afin de recueillir les dons que
chacun ne peut manquer d'offrir avec empressement.
Hier
aussi une vente d'ouvrages faits par des dames, et qui a lieu chaque
année au profit des indigents, grâce au soins bien faisans de Mme la
comtesse de Monlivault, a produit, dit-on, environ 3 000 fr.
Plusieurs
personnes, et parmi elles S. Exc. le ministre de l'instruction publique,
avaient envoyé leurs offrandes. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1830 -
une garde nationale dynamique et volontaire. - Dimanche
dernier, la garde nationale du bourg de Troarn s'est réunie pour
procéder à l'élection de ses officiers : M. Desbordes, propriétaire
a été nommé capitaine de la compagnie de grenadiers, et M. Bouet,
docteur-medecin, capitaine de celle de chasseurs.
Dans
les communes voisines les gardes nationales s'organisent également,
en sorte que dans la plupart elles se trouveront formées volontairement
par le Zele des citoyens à défaut de celui de quelques maires, au
moment où la nouvelle loi viendra apporter une sanction pénale aux
dispositions relatives à l'organisation et au service. (Le Pilote du
Calvados)
Octobre
1830 -
La garde nationale de Troarn prête serment au drapeau.
- Dimanche dernier l'installation du maire de Troarn
et la prestation de serment au drapeau par la garde nationale, ont été
l'occasion d'une fête vraiment patriotique. Après une messe militaire
où assistaient en armes les deux compagnies nationales, un banquet a
réuni près de 150 habitants qui, par les toasts portés aux hommes
vers lesquels se porte la reconnaissance publique, et les chants qui
rallient aujourd'hui tous les bons citoyens, ont prouvé leur
attachement à des institutions si longtemps désirées.
Pendant
le repas, une collecte a été faite pour les victimes des dernières
tentatives du despotisme, et à la fin d'une journée dont un beau
soleil avait contribué à augmenter les agréments, la garde nationale
a repris les armes et exécuté des feux de peloton avec un ensemble
étonnant chez une troupe improvisée.
Des
contredanses et des danses rondes ont commencé avec la nuit,
et l'archet joyeux de la gaîté a mis jusqu'à une heure avancée, dans
une vive et riante agitation, les habitants de Troarn et ceux des
communes voisines accourues pour prendre part à la fête. (Le Pilote du
Calvados)
Février
1831 -
On nous écrit de Troarn. -
On ne se
rappelle pas avoir vu à aucune époque dans notre canton autant de
bonne volonté pour le tirage, on eût dit plutôt d'une fête que
d'opérations pour le recrutement de l'armée. Non seulement pas un des
jeunes gens n'a manqué à l'appel, mais même plusieurs qui auraient pu
ne se soumettre que l'an prochain au tirage, ont demandé comme une
faveur d'être admis sur les listes de 1330, dirigés par la pensée que
des citoyens doivent être toujours prêts quand le pays a besoin de
défenseurs.
La
garde nationale du bourg, dont la bonne tenue mérite une mention
honorable, a fait le jour du tirage le service conjointement avec la
garde départementale , et ce n'est pas sans plaisir qu'on a vu la bonne
intelligence qui règne entre tous les corps armés pour la même cause.
(Le Pilote du Calvados)
Février
1831 -
Des températures anormalement élevées pour la saison.
- Depuis
quelques jours, dans notre pays a succédé à un froid assez vif une
chaleur inaccoutumée dans une saison aussi peu avancée, pendant les
trois derniers jours le thermomètre s'est élevé à 12 degrés,
aujourd'hui il est monté à 14.
Il
est à craindre que ces variations de l'atmosphère ne soient
préjudiciables à la végétation, qui, par suite de ces chaleurs, va
prendre des développements d'autant plus considérables que les nuits
même conservent une grande partie de la chaleur du jour. (Le Pilote du
Calvados)
Juin
1831 -
Création d'une compagnie de pompiers.
- Une
compagnie de pompiers, pris parmi les citoyens qui font actuellement
partie de la garde nationale, va être organisée pour le service du
bourg de Troarn. Le conseil municipal, reconnaissant l'importance de ce
corps spécial, qui, exercé
en même temps au service des pompes à incendies et au maniement des
armes, peut être doublement utile au pays, a voté une première somme
de mille francs pour en commencer l'organisation. (Le Pilote du
Calvados)
Juin
1831 -
Inondations exceptionnelles dans la vallée d'Auge.
- Les
grosses pluies du commencement de la semaine dernière ont tellement
enflé la Dives que les eaux ont débordé dans une grande partie de la
vallée d'Auge, et inondé le bas pays comme dans les crues d'eau de
l'hiver. Il a fallu retirer des marais les nombreux bestiaux qui les
dépouillaient, et d'ici 15 jours, à moins de grandes chaleurs pour
raffermir le sol, ils ne pourront y être remis.
Cette
circonstance fâcheuse cause un très grand préjudice à la plupart des
propriétaires du pays, qui ne pouvant prévoir à cette époque un
débordement aussi considérable, n'avaient pas de ressources
préparées pour y remédier et ne pas laisser dépérir leurs bêtes
d'engrais.
Hier
encore les eaux étaient à la hauteur de la chaussée de Troarn à St.
Samson, et toute la vallée présentait l'aspect d'un bras de mer. Ce
n'est qu'avec beaucoup de peine que l'on a pu préserver de l'inondation
les prairies élevées, les chaussées destinées à les en garantir se
trouvant en beaucoup d'endroits crevées par les taupes. Il
y a un grand nombre d'années que cet accident n'était survenu
en pareille saison. (Le Pilote du Calvados)
Septembre
1831 -
Situation problématique.
- Il
y a déjà plus d'un an, nous appelâmes l'attention de MM. des
ponts-et-chaussées sur une mauvaise bicoque demi-ruinée qui subsiste
à la sortie du bourg de Troarn, sur la route de Pont-l'Évêque, cette
masure, qui fait une saillie très sensible sur la route, est d'autant
plus gênante et dangereuse même pour la circulation, qu'elle se trouve
précisément à un endroit où la route est bordée et coupée de ponts
et de fossés profonds. L'état de dégradation dans laquelle cette
maison était tombée faisait espérer qu'enfin elle disparaîtrait
bientôt et permettrait de dresser la grande route, loin de là, on nous
assure que des réparations viennent d'être faites à ce bâtiment.
L'autorité
municipale de Troarn devait s'y opposer, puisque ce bâtiment est hors
de l'alignement, et nous nous empressons d'en donner avis à M.
l'Ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, afin que non
seulement il s'oppose aux réparations, mais même qu'il se
décide à faire abattre cette maison, qui compromet la sûreté
publique. (Le Pilote du
Calvados)
Juin
1843 -
Nouvelles du département.
- Les
pluies qui depuis six semaines
sont tombées presque sans interruption ont, pour la seconde fois depuis
le temps qui habituellement se nomme la belle saison, inondé le bas
pays de la vallée d'Auge.
Il
y a quelques jours encore, la
chaussée de Troarn était couverte de vingt centimètres d'eau, et pour
passer de ce bourg à Saint-Samson, il fallait des barques comme dans
les mauvais jours de l'hiver. En ce moment il y a plus de 60
centimètres d'eau sur les prairies.
A
Pont-1'Èvèque, la Touque était
également débordée, et la lenteur avec laquelle les eaux s'écoulent
prouve que les bassins supérieurs de la Touque et de la Dives ont reçu
des quantités considérables de pluie. Dans toute la contrée les
petits foins sont fort compromis.
Si
le temps, se rétablit, comme les vents passés au nord depuis deux
jours le font espérer, les prairies artificielles pourront encore
donner ce qu'elles promettaient au commencement de la saison.
Quant
aux blés, ils n'ont pas souffert, l'apparence est belle, mais l'époque
de la floraison approche, et les pluies, à la fin de ce mois, feraient
beaucoup de mal. La floraison des pommiers s'est bien faite. Les pommes
seront abondantes cette année, et bien des gens cherchent déjà une
consolation dans l'aspect des vergers. Il y a déjà baisse sur le prix
des cidres et des eaux-de-vie. Cependant tout demande du soleil.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1831 -
Mme Cingal a été accusée d'avoir injurié l'adjoint au maire
de Troarn. - La
femme Cingal, prévenue d'avoir injurié l'adjoint au maire de Troarn,
à l'occasion d'un reproche adressé par ce dernier à son mari, qui
était en discussion avec le crieur public pour le paiement d'une petite
rétribution, a été condamnée à 5 fr. d'amende.
Le
tribunal a usé d'indulgence, les reproches faits à Cingal, et qui
avaient irrité sa femme, n'étant nullement fondés. Dans sa défense,
la prévenue a fait valoir que son mari, quoique n'ayant en rien manqué
à l'adjoint, avait été destitué par l'administration municipale, de
son emploi de déchargeur à la halle.
L'adjoint,
présent à l'audience, a reconnu la vérité du fait de la destitution,
assurant qu'il n'avait point provoqué cette mesure, et reconnaissant
d'ailleurs que Cingal ne l'avait nullement
insulté.
Le
président a fait observer qu'il serait fâcheux que Cingal fut puni
sans être coupable, et qu'il est à désirer, dans l'intérêt d'une
bonne administration, que l'autorité, qui doit toujours agir avec
justice et impartialité, ne fasse jamais rien qui ressemble à un acte
de vengeance et qui donne lieu de l'en accuser, comme il est arrivé
dans l'affaire actuelle. (Le Pilote du Calvados)
Août
1831 -
La moisson bat son plein.
- La
moisson se poursuit activement dans notre pays, on ne se rappelle pas
avoir jamais vu les grains de meilleure qualité, ni une année plus
fertile. Les pommes seules ont totalement manqué. (Le Pilote du
Calvados)
Septembre
1831
-
Enquête judiciaire.
-
Avant hier,
l'autorité judiciaire s'est transportée de Caen au bourg de Troarn,
pour y procéder à l'exhumation et à l'autopsie du cadavre d'un nommé
Chapelain, vitrier, mort il y a huit ou dix jours, et que l'on supposait
avoir péri par suite de coups qu'il aurait reçus le 4 de ce mois.
L'autopsie
a eu lieu, et l'on assure que le procès des gens de l'art, constate que
la mort de Chapelain a été occasionnée par des blessures à la tête.
Un
jeune homme de Troarn, nommé St-Bonnet, qui eut querelle et lutte avec
Chapelain, dans une auberge le jour où ce dernier aurait reçu le coup
mortel, a été arrêté et déposé dans la prison de Caen. Chapelain
avait, dit-on, reçu plusieurs coups de fléau à la tête, peu de jours
avant celui où la dernière querelle s'engagea, on ajoute même qu'il
se considérait déjà comme blessé mortellement.
L'instruction
qui va se faire éclaircira sans doute ce point. On paraît s'accorder
à dire que St-Bonnet est un assez bon sujet, Chapelain passait pour un
buveur, et pour un querelleur quand il était échauffé par la boisson.
(Le Pilote du Calvados)
Juin
1843 -
Nouvelles du département.
- Dimanche,
les processions de nos
diverses paroisses ont parcouru la ville par un beau temps et au milieu
de l'affluence de la population. Plusieurs reposoirs élégants
attiraient l'attention des nombreux curieux qui se portaient en foule
dans les rues où ils se trouvaient établis. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1843 -
Inondations et
dégâts. -
Lundi dernier, l'eau qui n'a cessé de tomber toute la journée
et une partie de la nuit, a gonflé extraordinairement les rivières de
Vie et de Dives. Lundi soir, Vimoutiers avait, dans ses rues, un torrent
de plus d'un mètre de hauteur qui a causé les plus grands ravages.
Mardi
on évaluait la perte à environ 200 000 fr. Ces dégâts ne sont rien
auprès des pertes éprouvées dans la vallée d'Auge qui a été
complètement submergée, et qui n'est encore aujourd'hui qu'un vaste
lac. L'orage s'est étendu dans la vallée d'Orbec ; plusieurs bestiaux
ont été entraînés, et quelques usines ont eu à souffrir.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1846
-
Litige sur la qualité du foin.
-
Samedi dernier, une affaire se présentait devant Ie juge de
paix, du canton de Troarn, concernant une vente de foin. L'acheteur
prétendait que le foin vendu était de qualité inférieure, qu'on
l'avait trompé, puisque c'était du foin de première qualité qu'il
avait entendu acheter. Le vendeur soutenait que ce foin
était de qualité supérieure.
Je
regrette, dit naïvement l'acquéreur, de ne pas en avoir apporté une
botte au tribunal, il aurait jugé par lui-même de la qualité du foin
en question.
Cette
saillie, comme on le pense bien, fît pouffer de rire tout l'auditoire
et l'hilarité
gagna jusqu'aux membres mêmes du tribunal. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. -
Nous avons
annoncé il y a quelques jours que le nommé Mauger, de la commune de
St-Samson, déserteur de 1832, avait été pris et conduit dans la
prison de Caen. Cette arrestation présente des circonstances qui
prouvent de plus en plus ce qu'il faut, dans de semblables opérations,
de prudence, de calme, de zèle et d'abnégation de la part de la
gendarmerie. Au reste, laissons parler un habitant de Troarn.
« Mauger,
conscrit de la classe de 1831, déserta de la place de Lille avec armes
et bagages, en 1832. Depuis cette époque, il servit constamment de but
aux recherches de la gendarmerie de Dozulé, un jour il fut arrêté, et
au moment où on le conduisait de brigade en brigade pour rejoindre son
régiment, il parvint à se soustraire des mains des gendarmes de l'Engannerie
: un d'eux, pour ce fait, fut destitué.
Manger
rentra dans le pays dont il était devenu la terreur, armé d'un fusil
à deux coups toujours chargé, et on lui avait entendu dire qu'il
tirerait sur le premier gendarme qui voudrait l'arrêter. Son habileté
à se soustraire aux poursuites et à franchir les rivières et les
fossés larges et profonds, l'avait rendu tellement audacieux, qu'il
parcourait au grand jour la contrée.
Les
choses se passaient ainsi depuis près de 16 ans, cependant plusieurs
vols de volailles furent commis dernièrement dans le canton de Troarn.
Ces vols éveillèrent les soupçons de l'autorité locale sur des
personnes de mauvaise vie qui donnaient asile à ce déserteur
dangereux.
La
gendarmerie de Troarn se livra à d'actives
recherches pour arrêter Mauger, ayant appris qu'il se rendait
habituellement de nuit dans un gabion situé dans les herbages du
Saint-Pierre-du-Jonquet, appartenant à un sieur Billard, de cette
commune, les gendarmes se mirent en devoir, le 30 novembre dernier, à 9
heures du soir, de procéder à son arrestation. Connaissant le danger
qu'il y avait à l'arrêter, ils prirent toutes les précautions
possibles, et pour cela ils cherchèrent à le cerner dans le marais où
il s'était réfugié. Le brigadier et l'un du ses gendarmes
contournèrent ce marais par la commune de Janville, tandis que les
gendarmes Dequillebec, Thinard et Crochet se rendaient au centre du
marais par la chaussée qui va de Troarn à Saint-Pierre-du-Jonquet, ces
trois gendarmes étant arrivés les premiers, frappèrent à la porte du
gabion où Mauger était enfermé avec un chien qu'il avait l'habitude
de laisser en sentinelle au-dehors, pour éviter toute surprise. Mauger
répondit en déclarant se nommer Billard, et être le fils du propriétaire
du gabion, les gendarmes le sommèrent de sortir et de les suivre chez
le maire de Saint-Pierre-du-Jonquet pour constater son identité, Mauger
se voyant pris à l'improviste, ne se déconcerta pas, il demanda aux
gendarmes le temps de prendre ses bottes restées dans le gabion, ce qui
lui fut accordé, puis tâtonnant pour les couler, il profita du moment
où il vit un peu d'intervalle entre deux gendarmes pour s'esquiver, il
traversa une partie de l'herbage où il se trouvait, et poursuivi par
les gendarmes, il arriva au bord d'un fossé d'une longueur de cinq
mètres et d'une profondeur de 2 mètres, au milieu duquel il
s'élança.
Les
gendarmes Dequillebec, Thinard et Crochet ne consultant que leur courage
et se dévouant à une mort presque certaine, s'élancèrent aussitôt
au milieu de ce fossé. Peu s'en fallut qu'ils n'y perdissent la vie,
une lutte s'engagea entre eux et Mauger.
Le
gendarme Crochet s'étant retiré le premier avec beaucoup de peine de
ce fossé bourbeux et glacé, s'empressa de secourir son camarade
Thinard, qui se trouvait en ce moment
dans une position dangereuse et qui appelait à son secours d'une voix
presque éteinte, le gendarme Thinard, retiré de l'eau, tomba presque
sans connaissance sur le bord du fossé. Dès que ce dernier eut repris
ses sens, il aida au gendarme Crochet à retirer
du fossé le déserteur Mauger, qui y était resté avec le gendarme
Déquillebec qui le tenait par les jambes, aussitôt que Mauger fut
retiré de l'eau, il engagea une lutte à coups de pieds et à coups de
poings avec les trois gendarmes, mais ceux-ci l'ayant renversé lui
lièrent les mains et se rendirent ainsi maîtres de sa personne.
Gendarmes
et prisonnier avaient près d'une lieue à parcourir pour se rendre à
Troarn, ils étaient couverts de vase et l'eau ruisselait
de leurs vêtements qui ont été complètement
perdus.
Le
gendarme Crochet a également perdu son pistolet dans le fossé, pendant
qu'il luttait dans la vase et dans l'eau avec le déserteur Mauger. Il
faut dire aussi que depuis cette époque, la santé du gendarme Thinard
est altérée. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1849 -
Nouvelles Locales. - Un charpentier nommé Pierre Prime, âgé de 32 ans,
né à Saint-Léger (Ille et Vilaine) et demeurant à Jouville, canton
de Toarn, vient d'être écroué dans les prisons de Caen sous
l'accusation de bigamie. Il s'était marié, il y a quelques années, à
Avranches, à une femme dont il a eu trois enfants, et il y a 18 mois
à une jeune fille de Canteloup.
Les
parents de celle-ci ont pris trop tard sur le compte de cet homme les
renseignements qui les ont conduits à découvrir son premier mariage,
et à le déférer à la justice. (source
Journal de Honfleur)
Juin
1852 -
Nouvelles locales. -
Par suite des pluies continuelles qui affligent notre pays,
depuis quelques jours, les nombreux herbages situés dans la vallée de
Dives sont couverts par les eaux, comme dans les mois pluvieux de
l'hiver. Les propriétaires et les fermiers, qui concevaient encore, il
y a quelques jours, des espérances d'une bonne récolte, fondées sur
les belles apparences de ces herbages, ont vu tout a coup leurs
espérances déçues : c'est à peine s'ils pourront en retirer une
mauvaise litière qui ne
vaudra pas les frais qu'on dépensera pour la recueillir.
C'est
donc une perte réelle, plus ou moins importante, dont sont frappés,
cette année, un grand nombre de propriétaires et fermiers de la
vallée de la Dives. Ceux qui, parmi ces derniers, faisaient dépouiller
leurs herbages par des bestiaux ont été dans la nécessité de les
retirer du pâturage. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1852 -
Nouvelles locales. -
Troarn. Il y a environ huit ou dix jours, une rixe sanglante a eu
lieu, dans les marais de Troarn, entre le sieur Fouques aîné,
charpentier à Troarn, et le sieur Lebatard, gardien d'herbages,
demeurant à Saint-Sanson.
Le
sieur Fouques, que l'on désigne comme ayant été l'agresseur,
profitant de l'état d'ivresse dans lequel se trouvait son adversaire,
lui porta dans la partie supérieure du visage de violents coups de
règle et lui fit répandre une grande quantité de sang.
M.
Lebatard fut relevé sans connaissance, dans un état pitoyable, et
porté chez lui. On appela immédiatement un médecin pour lui donner
des secours. Son état, qui paraissait inquiétant,
s'est un peu amélioré depuis trois ou quatre jours. Des poursuites
vont, dit-on. s'engager devant la police correctionnelle au sujet de
cette voie de fait. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1855 - Nouvelles divers.
- Samedi
dernier, à la halle de Troarn, M. le commissaire cantonal à confisqué
six hectolitres de blé qui avaient été mis en vente par un
cultivateur de la commune de Sallenelles, et contenant chacun une
augmentation de mesure qui leur donnait un poids de 169 kilogrammes. Le
blé est resté, déposé provisoirement à la mairie. (Source : Le
journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Une fraude. -
Samedi, 17
courant, une femme qui est restée inconnue et qui a échappé aux
recherches de la police, a vendu au marché de Troarn, un pain de beurre
du poids de 7 kilogr. et demi, dans l'intérieur duquel elle avait mis 5
kilogr. de bouillie.
Cette
femme avait déjà vendu précédemment un pain semblable à l'hospice
de Troarn.
L'acquéreur
du beurre avait eu le bonheur, avant de payer son achat, de constater sa
nature, et c'est sur la prière de sa venderesse qu'il a consenti à
garder le silence sur cette fraude inqualifiable. (Source : Le
journal de Honfleur)
Août
1856 - Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de Monsieur Adeline, conseiller. Audience du 7 Août.
Le
sieur Desbordes, propriétaire à Troarn, s’aperçut au mois d’avril
dernier, qu’on lui avait soustrait 600 fr. en or qu’il avait
déposés, quelques jours auparavant, dans le tiroir d’une table. Il
porta immédiatement ses soupçons sur sa servante, la fille Fromage (Charlotte-Françoise,
dite Aglaé), âgée de 45 ans.
Celle-ci
nia d'abord résolument, mais craignant l'intervention de la
gendarmerie, elle se décida à avouer son crime et restitua les 600 fr.
volés, qu’elle avait eu soin de cacher au fond d’une armoire, dans
une boite où elle renfermait son argent.
Elle
fut renvoyée, et. au moment de son départ, on retrouva dans son linge
deux chemises de femmes qu’elle avait également soustraites au
préjudice du sieur Desbordes. Dans ses interrogatoires. la fille
Fromage a prétendu qu’elle n’avait pas eu l’intention de s’approprier
l’or trouvé en sa possession et qu’elle l’a rendu à la première
réclamation de son maître. Quant aux deux chemises de femme
découvertes dans ses paquets, elle a soutenu qu’elle les avait prises
seulement pour s’en servir.
Malgré
ses explications, elle a été condamnée à sept ans de réclusion.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1857 - Un accident. -
Le journal
« Le Moniteur du Calvados » rapporte un accident arrivé à
Troarn, et qu'il ne nous parait pas inopportun de reproduire dans nos
colonnes :
Jeudi
dernier, la demoiselle L……, demeurant à Troarn, âgée de 48 ans
environ, alla, le matin, dans son jardin, avec un morceau de pain à la
main, manger des groseilles à grappes, connues vulgairement sous le nom
de gades, gadelles.
Quelques
temps après, elle fut prise de crampes d'estomac, de nausées et d’inflammation
des intestins, son état devint si grave que l’on fut dans la
nécessité d’appeler le docteur Pavard. Pendant quelques instants, l’état
de la demoiselle L……, donna les plus vives inquiétudes, ses parents
avaient déjà perdu tout espoir de la sauver, mais, grâce aux soins
éclairés du docteur Pavard, le mal cessa sous I’empire d’un
traitement énergique, et, dès le soir, la demoiselle L……, était
hors de danger, bien que les vomissements n’eussent pas entièrement;
cessé.
Il
est très prudent de ne point manger de fruits sans les laver, car une
foule d’insectes, plus ou moins venimeux déposent des larves, des
œufs ou des excréments imperceptibles à l’œil, mais dont l’effet
peut être très dangereux. L’accident que nous venons de citer en est
la preuve. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1860 - Les
inondations
dans le Calvados.
-
La vallée de la Dives est, en ce moment, envahie par la Crétine,
les eaux sont très hautes et couvrent la route de Rouen entre Troarn
et Saint-Samson, on ne peut passer d'un endroit à l'autre qu’au moyen
d’une écaude. La chaussée allant de Troarn à
Saint-Pierre-du-jonquet et qui longe la Muance, est disparue sous l'eau.
Toutes les rivières sont débordées et la riche et belle vallée de la
Dives ressemble à un vaste lac.
Voici
en quelques termes le Noireau rend conpte de l'inondation de Condé :
Un débordement quasi semblable à celui de 1852, s'est produit vendredi
matin vers deux heures, dans les quartiers de la ville voisin de la
rivière. On ne connaît pas encore le chiffre exact des dégâts.
L'inondation produite par la Durance a été, contrairement en 1852,
inférieure de celle du Noireau. L'eau a atteint dans quelque
rez-de-chaussée de la rue des Prés une hauteur de 25 centimètres
environ, et n'est pas allé au-delà ; le pont de la rue de la
Poissonnerie etait presque bouché et les prairies étaient entièrement
submergées. On n'a que de légères pertes à déplorer dans cette
partie de la ville.
Quant au Noireau, il a fait de plus grands ravages, tous les
jardins du côté Est de la rue St-Martin et même quelques maisons ont
été envahis par les eaux, qui ont atteint en certains
endroits prés d'un mètre de hauteur, la rue de La Roque etait
entièrement envahie, et les maisons qui avoisinent le pont ont été
inondées à une hauteur de près d'un mètre quarante
centimètres : la rue du Vieux-Château etait aussi submergée,
mais l’eau n'y a atteint qu'une faible hauteur.
Plusieurs murs et pans de maisons se sont écroulés dans les rues
St-Martin et de la Roque. On n’a heureusement à déplorer que des
pertes matérielles, et personne n'a été victime de cet invisible et
violente invasion.
La crue des eaux s'est fait sentir jusqu'à 8 heures 1/2 environ, moment
où elles se sont retirées. Les rues n'ont cependant pas été
complètement dégagées que dans la soirée.
On ne saurait trop louer dans cette circonstance la sollicitude de
l'administration supérieure et le zèle apporté à secourir les
inondés.
Sur la route de Condé à Athis et à Flers, les dégâts occasionnés
par l'inondation sont tellement grands, qu'il est impossible d'y croire
si on ne les a pas vus. La route qui longe les bois dits de
« Montaigu », a été littéralement décaissée, il s'y est
même produit des excavations de plus d'un mètre de hauteur. L'eau à
charrié des blocs énormes de pierres
qui empêchent presque, en certains endroits, la circulation. C'était
un véritable torrent dévastateur, et le coup d'œil est
navrant.
La
maison appartenant à M. Michel Trolley, fabricant à Condé et occupée
par la dame Le Choix, aubergiste, s'est écroulée le 31 vers dix heures
du matin. Une jeune fille âgée de
dix-neuf ans, la nommée Louise Le Choix, a été ensevelie sous les
décombres.
Préservée heureusement par les meubles, elle a pu être retirée sans
autre blessure qu’une large cicatrice au front. La violence des eaux
était telle, qu’on n'a pu rien sauver de mobilier, tout a été
emporté.
La dame Le Choix, veuve depuis trois mois, se trouve, par suite de ce
sinistre, réduite à la plus profonde misère.
A Falaise, dans la soirée du 29 décembre, l'eau est tombée en si
grande abondance que plusieurs quartiers de cette ville ont été
inondés, c'était un véritable déluge.
Le Grand-Cours était entièrement couvert par l'eau. De plus, dans la
rue des Boulangers, et à la Porte-de-Guibray, l'eau a envahi les caves
et le rez-de-chaussée des habitations et causé de grands dommages au
mobilier.
Les dégâts ont été plus sérieux encore dans d’autres endroits. Au
faubourg de la Roche, l'eau a dépassé les lavoirs et s'est élevée
d'un mètre trente centimètres
au-dessus du sol, entraînant avec elle une certaine quantité de linges
déposés là pour être blanchi.
Au Moulin-Bigot, les vannes de ce moulin ont été brisées et plusieurs
sacs de farine entièrement submergés dans l'intérieur de l'usine, où
l’eau avait pénétré.
Au
Moulin-Hélie, des murs de clôture ont été renversés, et dans divers
autres endroits des digues entraînées le long des bords de l'Ante, ou
des biefs d'usine.
Dans les moulins qui se trouvent en aval de Saint-Laurent, il y a eu des
farines compromises par les eaux
On n'a pas encore le détail exact de toutes les pertes éprouvées par
les habitants. ( L’Echo Bayeusain )
Mai
1860
-
Un accident de la route
-
Samedi,
une voiture conduite par la dame Bunel, marchande, demeurant à Ifs, à
renversé et blessé peu
grièvement, à Troarn, un enfant
de 22 mois, que les parents imprudents avaient laissé sortir de leur
maison pour jouer sur la route.
Cet
accident ne peut être attribué à l'inattention de la dame Bunel, mais
à l'enfant seulement. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Un incendie.
-
Lundi dernier, un violent feu de cheminée à éclaté,
vers onze heures et demie du matin, à Troarn, au domicile de M. Riom,
propriétaire.
A
la première alarme, le sieur Lalonde, couvreur et pompier, que l'on
trouve toujours le premier à porter des secours en semblable
circonstance, aidé de son fils, monta sur le toit, et, après un
travail intelligent, il se rendit maître du feu avant qu'il eût causé
aucun dégât. ( L’Ordre
et la Liberté)
Juin
1860 - Inondation de la vallée de la Dives. -
A la suite des pluies abondantes et continuelles qui sont
tombées dans notre pays, une inondation considérable s'est produite
dans la riche vallée de la Dives et l'a submergée dans toute son
étendue, depuis Dives jusqu'à Corbon, c'est-à-dire dans une longueur
de plus de cinq myriamètres. Tous les herbages, indistinctement sont
ensevelis sous les eaux. On n'avait pas vu une semblable crétine, à
l'époque où nous sommes depuis un long espace de temps.
Tous
les cours d'eau qui coulent dans la vallée ont franchi leurs digues et
se sont répandus dans les herbages voisins, on a constaté que les
digues avaient été emportées par la crétine en plusieurs endroits.
La belle vallée de la Dives, dont l'aspect présentait encore, il y a
peu de jours un aspect tout à fait enchanteur, n'est plus qu'un immense
lac d'eau bourbeuse. La route de Caen à Rouen, entre Troarn
et Saint-Samson, est couverte par l'eau comme au mois de décembre
dernier, lors de la crétine qui survint à la suite du dégel.
La
vaste plaine marécageuse, connue vulgairement sous le nom de
Domaine, qui appartenait, avant la révolution de 89, à M. le duc
d'Orléans, et qui est bordée par les communes de Saint-Samson et
Saint-Pierre-du-Jonquet, Le Ham, Goustranville et Putot, n'offre
plus à l’œil qu'une immense nappe d'eau. Tous les herbages que l'on
destinait à être fauchés, dans la vaste étendue de la belle vallée
de la Dives, sont tellement couverts d'eau que l'on a peine à
découvrir quelques vestiges d'herbe.
La
situation exceptionnelle de la vallée de la Dives et la nature
particulière du terrain dont elle est composée, rejettent toute
espèce de travaux de dessèchement, elle ne prospère que par
l'humidité naturelle du sol, ôtez lui cet élément indispensable à
sa prospérité, elle se desséchera et ne produira plus rien, les
rongeurs la ravageront complètement, et les bestiaux qu'on y met
au pâturage nous trouverons plus qu'une nourriture insuffisante, ces
faits se produisent dans la vallée toutes les fois qu'une inondation ne
l'a pas couverte pendant l'hiver.
La
crétine que nous signalons est hors de saison, c'est un mal inévitable
qu'il faut avoir la résignation de supporter, parce qu'aucun moyen ne
peut être assez efficacement employé pour l'empêcher ou pour
l'éviter, néanmoins, si le temps se fixait au beau et que les
propriétaires et les fermiers de la vallée en profitassent pour couper
leurs herbes telles quelles, en temps opportun, le regain qui croîtrait
à l’arrière saison, s'il était favorisé par un temps convenable,
les dédommagerait encore considérablement de leur perte actuelle, tant
la fécondité de la vallée est grande et toute puissante après les
inondations. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Les suites de la crétine.
-
Sous l'heureuse influence des quelques jours de beau temps qui
ont succédé aux pluies continuelles du mois de juin, l'inondation de
la vallée de la Dives a complètement disparu. Il ne faut pas croire
cependant, que l'eau s'est entièrement retirée des herbages, elle
croupit dans l'herbe, mais, enfin, elle n'est plus apparente aux yeux.
Les
dégâts causés par la crétine ne seront pas aussi considérables
qu'on l'avait craint tout d'abord. Les herbes destinées au fauchage se
sont relevées et reprennent un aspect satisfaisant. Il est certain
qu'elles n'auront pas la qualité qu'elles eussent acquise sans cette
inondation exceptionnelle, mais, du moins, elles pourront servir à la
nourriture des bêtes à cornes. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Un sauvetage.
-
Le vendredi 29 juin, la petite fille du sieur Arsène Lebrun,
tuilier, à Troarn, âgée d'environ douze ans, était allée laver du
linge à un grand fossé de vide, nommé le « Hallebatet ».
Dans un moment où elle était penchée vers l'eau pour savonner son
linge, les mains lui glissèrent, et elle tomba à l'eau, qui est très
profonde à cet endroit.
Elle
eût infailliblement péri, sans le secours du sieur Victor Leroy,
propriétaire à Basseneville, hameau de Saint-Richer, et qui, passant
sur la route, aperçut l'enfant qui se débattait dans l'eau. Le sieur
Leroy s'empressa d'aller à son secours, et eut de bonheur de la retirer
saine et sauve de cette position dangereuse. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Encore un sauvetage.
-
Mardi dernier, dans la soirée, la petite fille du sieur
Lemarinier, boucher à Troarn, enfant âgé de trois ans, était chez la
demoiselle Roger, marchande de blancs et lingère, demeurant au même
lieu. L'espiègle enfant, qui avait probablement fait attention à une
fontaine située dans la maison et à laquelle on venait de puiser de
l'eau, trouva le moyen, sans être aperçue, de tirer le couvercle qui
en couvrait l'orifice, et, par une circonstance malheureuse, elle tomba
dedans.
Aux
cris que poussa la demoiselle Roger, le sieur Lemarinier accourut au
secours de son enfant. Il descendit précipitamment dans la fontaine, et
fut assez heureux de la saisir et de la soutenir entre ses jambes, mais,
comme la fontaine est très étroite et que le sieur Lemarinier est
d'une forte corpulence, ce pauvre père, qui avait des craintes pour son
enfant, se trouva dans l'impossibilité de se retirer de la fontaine,
plusieurs personnes vinrent à son secours. Par un bonheur providentiel,
l'enfant n'a eu aucun mal. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Un feu de cheminée.
- Un
feu de cheminée, qui a causé de sérieuses inquiétudes, a eu lieu
samedi midi, chez le sieur Giret, aubergiste à Troarn. Les pompiers de
la localité sont parvenus à l'éteindre et ont rendu la tranquillité
aux habitants.
La
perte est de 150 fr. environ. Le mobilier était assuré à la Compagnie
du Soleil. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Un arrêt préfectoral.
- Par
l'arrêt préfectoral, rendu dernièrement, M. Alexandre Julien,
propriétaire à Troarn, a été nommé provisoirement maire de ce
bourg, en remplacement M. Paris, démissionnaire. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1860 - Une question d’eau.
- Depuis
longtemps, le bourg de Troarn possédait, devant la mairie, une pompe à
eau, qui avait été achetée d'occasion et qui ne fonctionnait qu’à
de courts intervalles, à cause de la vétusté et du mauvais état de
son mécanisme, de sorte que les habitants étaient privés d'eau pour
les besoins de leurs ménages et se trouvaient dans la nécessité
d'avoir recours à des voisins obligeants pour puiser de l’eau à
leurs puits ou à leurs fontaines.
Cet
état de choses, tout à fait désagréable ayant été pris en
considération par l'administration municipale, celle-ci s'est
empressée de conclure, le 5 mai dernier, un marché avec un
entrepreneur de Caen, M. Lecouvreur, pour la fourniture et le placement
d'une nouvelle pompe, et dont le devis dressé, au mois de février
dernier, par M. Pinson, ingénieur civil à Caen, s'élève à la somme
de 1 000 francs.
La
pompe dont il s'agit vient d'être passée, à la grande satisfaction
des habitants. Une garantie de dix ans est accordée par l'entrepreneur,
qui s'est obligé de fournir une pompe neuve, ainsi que tous ses
accessoires.
Ce
bien fait, qui est dû aux soins et à la persévérance de M. Paris,
maire de Troarn, va, nous l'espérons, produire d'heureux résultats, et
procurer à de nombreux ménages une eau limpide et salubre, dont ils
ont été privés si longtemps. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 -
On nous écrit de Troarn.
- Les
fermiers et les propriétaires de la vallée de la Dives avaient, sous
l'influence du beau temps dont on a joui dernièrement, commencé la
récolte des foins de la vallée, et quelques-uns étaient assez
contents de la qualité de leurs produits, mais, au moment où les
travaux allaient se développer sur une grande échelle, l'eau est
malheureusement revenue avec abondance et persistance, et a de nouveau
envahi la vallée et fait abandonner tous les travaux commencés.
Les
foins coupés, que l'on n'a pu enlever, sont aujourd'hui ensevelis sous
l'eau ou entraînés par elle, de sorte que tout espoir est maintenant
perdu de rien recueillir dans la vallée, qui est convertie en lac. Ce
fâcheux contre temps porte un grand préjudice aux propriétaires et
aux fermiers, attendu qu'ils seront privés, l'hiver prochain, de
nourriture et de litière pour leurs bestiaux.
D'un
autre côté, l'ouragan qui s'est fait sentir avec impétuosité, dans
la nuit du 24 au 25 septembre, a non seulement fait tomber des arbres
une très grande quantité de fruits non parvenus à maturité, mais
encore il a causé un préjudice considérable dans les jardins et dans
les champs, soit en cassant les branches chargées de fruits, soit en
déracinant des arbres de différentes espèces. ( L’Ordre et la
Liberté)
Octobre
1860 -
Un incendie. - Samedi
dernier, vers 5 heures 1/2 du soir, un feu de cheminée très intense a
éclaté, à Troarn, au domicile de M. Riom, propriétaire. L'alarme
ayant été donnée, quelques pompiers, sous les ordres du sergent
Desloges, se transportèrent, avec leur pompe, pour donner des secours.
Après
une heure de travail, le feu fut entièrement éteint. C'est la
deuxième fois qu'il prend cette année au même lieu.
Le
sieur Lalonde, couvreur et pompier, est monté sur toit, avec deux
autres pompiers, pour diriger la lance de la pompe. Ce brave citoyen,
que l'on rencontre toujours le premier partout où le feu éclate, et
dont le dévouement et l'intrépidité sont connus, est une providence
pour le bourg de Troarn, et jamais on n'a réclamé son secours en vain.
( L’Ordre et la
Liberté)
Novembre
1860
-
On nous écrit de Troarn.
-
La foire Saint-Martin, qui s'est tenue à Troarn, samedi dernier,
a été contrariée par une pluie continuelle, qui a duré toute la
journée. Malgré cet état inconstant de l'atmosphère, une foule
considérable de marchands étaient venus dans l'espoir de réaliser
quelques affaires ; mais beaucoup d'entre eux n'ont pas même exhibé
leurs marchandises, et d'autres, faute d'emplacement, n'ont pu trouver
à se placer, car cette foire s'est tenue, comme les années
précédentes, dans l'enceinte étroite et insuffisante du marché.
Une
foule de spectacles forains s'étaient donné rendez-vous ; mais pas un
n'a pu avoir le terrain indispensable pour s'établir, de sorte qu'ils
ont passé la journée à Troarn sans gagner un centime.
On
peut se faire une idée, en voyant le nombre de marchands qui se rendent
à Troarn, de l'importance que cette foire prendrait si on la tenait
dans une pièce voisine du bourg. Il n'en manque pas dont la position et
l'étendue offrent toutes les conditions voulues pour l'y établir ;
mais on reste indifférent à ce sujet, et cela par esprit de routine et
pour ne pas froisser les intérêts des divers marchands et débitants
du bourg, comme si la tenue de cette foire dans un champ voisin de la
commune pouvait préjudicier à leurs intérêts.
En
1858, on fut sur le point de faire tenir la foire Saint- Martin dans une
pièce située à l'entrés du bourg ; une délibération du Conseil
municipal avait autorisé le maire à s'entendre avec le propriétaire
à ce sujet, et l'on avait voté une somme suffisante, à titre
d'indemnité, pour le propriétaire.
La
mort de celui-ci suspendit toute espèce de démarches, de sorte que
l'on est resté, depuis, dans le statu quo, et que l'on ne s'est pas
adressé à l'héritier pour obtenir son assentiment à ce que la foire
fût établie dans la pièce en question.
il
est regrettable que l'on ne fasse aucun effort pour améliorer la
position commerciale de la localité, en donnant à ce marché
l'importance qui lui manque, faute d'un emplacement suffisant, et qu'il
est si facile de se procurer. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1861 - Notre correspondant de Troarn nous adresse ce qui suit.
- La
commission administrative des marais de Troarn a fait exécuter, depuis
le mois de janvier dernier, des travaux importants de réparation et de
consolidation à la digue du marais dit du Contre-Cœur, le long de la
rivière la Dives. Ces travaux, qui coûteront environ 1 500 f.,
étaient d'une indispensable nécessité, ils étaient désirés
ardemment par tous les propriétaires du marais. Ils ont pour but de
prévenir le débordement de la Dives dans les propriétés qui
l'avoisinent, non seulement pendant les hivers humides, mais encore dans
les crétines spontanées qui se produisent dans la vallée pendant les
pluies prolongées qui ont lieu à d'autres époques, et qui
occasionnent un préjudice notable aux intéressés.
Ces
travaux, quoique d'une incontestable utilité, ne suffisent pas pour
mettre à l’abri des inondations les nombreux herbages du bassin de a
Muance, ils les préservent seulement du débordement de la Dives. La
cause que produit uniquement les inondations prévient particulièrement
de l'abondance des vases et des détritus qui encombrent les divers
cours d'eau de la vallée, et qui empêchent le libre écoulement de l’eau.
Plusieurs de ces rivières et cours d'eau, et notamment la Muance,
ressemblent à des prairies. Les vases dont cette rivière est remplie
sont aujourd'hui au niveau des propriétés riveraines, et l'herbe y
croit abondamment comme dans les prairies. Il n'est pas étonnant,
d'après cela, qu'à la suite d'une pluie persistante de plusieurs
jours, la crétine se produise inopinément dans les herbages du bassin
de la Muance.
Cet
inconvénient disparaîtrait tout à fait au moyen d'un curage
intelligent des cours d'eau qui existent dans le bassin. Ledit curage
devrait être fait, pour produire un avantage assuré, à vieux bords et
à vieux fonds, et être renouvelé chaque fois que les besoins
l'exigeraient.
Ce
travail suffirait pour prévenir la fréquence des crétines, et
donnerait un dessèchement convenable aux herbages qui, pour prospérer
et donner une abondante récolte, doivent toujours être dans un état
de fraîcheur continuelle, à cause de la nature spongieuse du sol. ( L’Ordre
et la Liberté)
Mai
1861 -
On nous écrit de Troarn, 22 mai.
- La
pluie bienfaisante qui est tombée, il y a huit jours, après quelques
semaines d'un temps sec et aride, a produit une heureuse transformation
dans les champs et les prairies.
Cette
pluie, qui ne venait pas à la suite d'orage, tombait d'une manière si
satisfaisante que la terre s'en humectait peu à peu et l'absorbait
comme une éponge. Chacun se félicitait de cet heureux changement de
l'atmosphère, car l'on avait un intérêt plus ou moins grand, plus ou
moins direct aux résultats importants qu'il devait produire. Aussi,
quelque jours après la pluie, la campagne avait changé d'aspect et
pris une végétation plus accentuée, plus vigoureuse, et qui
progressera rapidement sous l'influence d'une chaleur modérée et
vivifiante.
Les
récoltes sont dans un état qui fait concevoir de belles espérances,
néanmoins, plusieurs espèces de produits, comme le colza, le sainfoin,
ne répondront pas, nous le craignons, aux désirs du cultivateur. Le
colza ne présente pas cette vigueur, cette luxuriante végétation qui
lui est ordinaire, il est, cette année, chétif et fluet. La floraison
en est cependant satisfaisante, et, si la formation des siliques se fait
dans de bonnes conditions, il pourra encore indemniser partiellement le
cultivateur de ses soins et de ses débours.
Les
sainfoins sont très clairs et fleurissent à raz de terre, quant aux
pagnolées et autres fourrages, ils sont d'une belle venue et promettent
une abondante récolte.
Les
blés se développent et tallent à la satisfaction du fermier. La
dernière pluie a produit un changement inappréciable dans l'état de
cette céréale. Les avoines poussent vigoureusement et donnent les plus
belles espérances. Les orges, qui avaient de la peine à sortir de
terre, sont, aujourd'hui, dans un état de croissance qui fait plaisir
à voir. Il est vrai que l'on rencontre des exceptions à ce tableau de
nos récoltes, mais elles sont peu nombreuses et peuvent encore
s'améliorer sous l'influence d'une belle température.
Sous
les effets bienfaisants de la pluie, les prairies ont pris une vigueur
qui a remis l'espoir au cœur de l'herbager. Avant la pluie, l'herbe ne
poussait pas, les bestiaux au pacage ne trouvaient pas une nourriture
abondante, mais, depuis, l'aspect des prairies naturelles s'est beaucoup
amélioré, et commence à réaliser les espérances du fermier.
Les
arbres à fruits, qui couvrent nos champs et nos prairies, sont dans un
état de prospérité qui ne laisse rien à désirer, leurs branches
sont littéralement chargées de fleurs, la floraison se fait et se
passe dans les conditions les plus heureuses, et les fruits nouent et se
développent bien sur les arbres qui ont passé la floraison. L'on peut
donc compter sur une abondante récolte de fruits cette année.
En
somme, tout tend à s'améliorer et à rentrer dans les conditions
normales. Espérons que cet état continuera et que, la chaleur aidant,
le cultivateur aura lieu d'être satisfait de ses produits, tant sous le
rapport de l'abondance que sous celui de la qualité. ( L’Ordre et la
Liberté )
Juin
1861 -
Une chute de cheval. -
On
nous informe de Troarn que, le 27 mai dernier, M. le capitaine de
gendarmerie commandant l'arrondissement de Caen, au moment de quitter le
bourg, a fait une chute de cheval heureusement sans gravité. ( L’Ordre
et
la Liberté )
Juin
1861 -
On nous écrit de Troarn.
- Le
lundi 27 mai dernier, M. le préfet du Calvados, continuant sa tournée
de révision, s'est rendu à Troarn pour présider cette opération, qui
était fixée à 10 heures du matin.
Le
bourg de Troarn, ne voulant pas rester en arrière des autres
chefs-lieux de canton, avait pris ses dispositions pour recevoir
dignement le premier magistrat du département. La compagnie de
sapeurs-pompiers de la localité et la musique municipale, convoquées
à cette occasion, s'étaient rendues ponctuellement à l'appel ; les
pompiers étaient en tenue et en armes. Tous les fonctionnaires publics
et le Conseil municipal sont allés, accompagnés des sapeurs-pompiers
et des musiciens, recevoir officiellement M. le préfet à l'entrée de
bourg.
Le
bourg de Troarn est privé de maire depuis bientôt un an, et il ne
possède pas d'adjoint depuis 1857.
M.
le préfet a donc été reçu par l'un des plus anciens conseillers
municipaux, auquel on a délégué provisoirement les fonctions de maire
jusqu'à ce qu'il y en ait un de nommé officiellement. M. le préfet,
avant les opérations de la révision, est allé visiter l'église,
l'hospice et la caserne de gendarmerie. Après Ia révision, il s'est
rendu à la maison d'école, accompagné de M. Desloges, propriétaire
à Janville et membre du Conseil d'arrondissement pour le canton de
Troarn. A l'occasion de cette visite, M. le préfet a accordé aux
élèves un jour de congé.
M.
Le Provost de Launay a paru satisfait de la réception qui lui a été
faite, et a exprimé ses bonnes intentions à faire réaliser les
améliorations qu'on lui a signalées. De leur côté, les habitants de
Troarn et ceux du canton, présents à la réception de M. le préfet,
ont été charmés de ses dispositions bienveillantes et de son
aménité, de sorte qu'il a laissé dans l'esprit de tout le monde les
plus douces impressions. M. le préfet a quitté Troarn pour se rendre
à Dozulé.
Voici
le résultat des opérations de la révision : Les jeunes gens qui ont
participé au tirage sont au nombre de 110. Le contingent à fournir
pour le canton de Troarn est de 35, on s'est arrêté au numéro 64. ( L’Ordre
et la Liberté )
Juin
1861 - Un accident.
- Le
lundi 27 mai dernier, dans l'après-midi, un accident qui, heureusement,
n'a pas eu de suites graves, est arrivé à Troarn à M. le capitaine de
gendarmerie, au moment de quitter ce bourg, où il était venu pour les
opérations de la révision, pour retourner à Caen.
Cet
honorable officier allait sortir du bourg, lorsque la détonation d'une
arme à feu se faisant entendre subitement fit prendre l'épouvante à
son cheval et lui fit faire un écart si subit et si violent que le
capitaine fut désarçonné et précipité à terre, la face dans la
poussière.
Par
un heureux hasard, il se releva sans blessure; seulement, il avait la
figure ensanglantée par l'effet de la chute.
Le
capitaine rentra à Troarn, ensuite, il put effectuer, sans autre
accident, son retour à Caen. ( Le Moniteur du Calvados )
Juillet
1861 - Un orage. -
Vendredi
dernier, entre cinq et six heures du soir, un nuage orageux, venant du
sud-ouest et se dirigeant au nord-est, est venu fondre sur Troarn et y a
versé, pendant une minute ou deux, une grande quantité de grêlons de
la grosseur d'une petite noisette, ils tombaient en si grande abondance
qu'en peu d'instants la terre en fut couverte.
Cette
grêle, qui se précipitait avec violence, ressemblait à de petits
morceaux de glace, tant elle était dure et compacte. Plus de deux
heures après sa chute, on en voyait encore en beaucoup d'endroits. Elle
a causé des dégâts dans les jardins, aux légumes et aux arbres.
Dieu
veuille que la campagne n'ai point eu à souffrir de cet orage, qui
était accompagné de coups de tonnerre ! ( L’Ordre et la Liberté )
Juillet
1861 - La comète.
- A
mesure que la comète, espèce de fusée stellaire, s'avance dans sa
trajectoire hélicoïde pour s'en aller se perdre dans l'infini de
l'espace, sa queue change de direction. C'est ainsi que, dans les
premiers jours de son apparition, cette queue s'en allait de
nord-nord-ouest à sud-sud-est. Aujourd'hui, elle a pris la direction du
Sud, comme si, en tournant sur sa trajectoire, elle devait toujours
avoir la tête du noyau tournée vers le soleil. ( L’Ordre et la
Liberté )
Août
1861 - AVIS. -
Dans
l'intérêt de l'agriculture, de la salubrité publique et de la
conservation des chemins, l'administration doit réprimer un abus qui
consiste à laisser écouler sur la voie publique les purins provenant
des fumiers, au lieu de conserver ces matières fertilisantes, qui
améliorent notablement les engrais de ferme.
MM.
les maires sont donc engagés à prendre, en vertu des lois des 16-24
août 1790, 19-22 juillet 1791 et 18 juillet 1837, des arrêtés portant
interdiction de cet abus, et à les faire exécuter après les avoir
soumis à l'approbation préfectorale et publiés en la forme ordinaire.
( L’Ordre et la Liberté )
Août
1861 - La moisson.
- Depuis
quelques jours on a commencé à couper le blé dans le canton de
Troarn. Beaucoup d'avoines d’hiver sont aussi coupées. L'usage des
moyens se répand chaque année dans le canton ; presque tous les
seigles ont été soumis à cette opération, que l'on pratique aussi
pour l'avoine d'hiver, qui, d'ordinaire, est très longue.
On
remarque, avec plaisir, la belle venue des avoines, des orges et des
sarrasins. Ces produits sont généralement d'une beauté magnifique et
croissent, pour ainsi dire, à profusion ; il n'est pas rare d'en voir
dont la hauteur dépasse celle du blé. Il faut dire aussi que le temps
a été extrêmement favorable au développement de ces céréales.
Les
arbres, dans les champs, sont assez bien garnis de fruits ; on peut
espérer, a cet égard, une récolte satisfaisante. ( L’Ordre et la
Liberté )
Août
1861 - Un accident
de la route. - Le
dimanche 11 de ce mois, après la grand'messe, plusieurs personnes
montèrent dans une charrette pour retourner chez elles aux fabriques de
tuiles, situées au bas de la côte de Troarn, près Sannerville.
Le
conducteur de la voiture eut la malheureuse idée de faire aller son
cheval à une allure très vive, et de descendre ainsi la côte de la
Tuilerie. Étant arrivé, sans accident, au bas de cette côte, à un
endroit où il devait quitter la route pour prendre le chemin allant aux
fabriques de tuiles, il tourna si brusquement son cheval que la voiture
versa dans l'un des fossés du chemin.
Par
un bonheur providentiel, il n'y eut personne de blessé. Seulement, une
femme eut quelques excoriations à la figure, et d'autres en furent
quittes pour quelques douleurs. ( L’Ordre
et la Liberté )
Août
1861
-
Notre correspondant de Troarn nous adresse l'article suivant sur
la vallée de la Dives.
-
Depuis
quelques jours, on travaille avec ardeur à récolter les foins de la
belle vallée de la Dives. Les travailleurs sont disséminés en
ateliers nombreux dans cette veste plaine, et l'on voit comme par
enchantement les meules s'élever dans les herbages. Le ciel favorise
ces travaux champêtres, et tout fait espérer que les foins seront
recueillis cette année à la satisfaction des intéressés.
On
avait craint au moment que les produits des herbages ne fussent encore
compromis à cause des pluies du mois de juillet, qui avaient gonflé
les cours d'eau, et dont plusieurs avaient débordé dans les herbages
voisins qu'ils avaient entièrement submergés pendant huit jours, alors
que quelques-uns étaient déjà fauchés, mais l'eau s'est retirée
promptement sous l'influence des chauds rayons solaires et a disparu
complètement, de sorte qu'aujourd’hui la récolte se fait dans les
conditions les plus favorables.
Il
n'est pas hors de propos de donner un aperçu historique sur cette riche
vallée, à laquelle tant d'intérêts se rattachent, et qui est d'une
importance inappréciable pour l'alimentation du bétail.
Une
notable partie de la vallée de la Dives appartenait primitivement à la
baronnie de Troarn, dont était maître et seigneur le comte Roger de
Montgommery. La baronnie de Troarn relevait du roi et était le
chef-lieu des paroisses de Bures, Saint-Paër (Saint-Pair), Janville,
Touffréville, Sannerville, Emiéville, Lirose, Démouville,
Franqueville, Beneauville, Vimont, Robehomme (appelé dans les anciens
titres Reimbeshomme), Ranville, Herouvillette, Sainte-Honorine,
Saint-Samson, Barneville (Basseneville), etc…
Le
comte Roger de Montgommery, qui était fondateur de l'abbaye de Troarn,
la dota, en 1140, du consentement et avec l'approbation de Guillaume,
duc de Normandie, roi d'Angleterre, du lieu de Troarn en entier, de l'aleu
de Bures avec toutes ses dépendances, coutumes et revenus, tant en
terre qu'en eau, prés, moulins, pêche, bois, vignes ou bruyères, les
hommes, les églises, les dixmes, toutes les coutumes ou redevances de
marais, les herbages de tout le voisinage et toute l'écluse de Troarn
de terre en terre.
Les
marais de Troarn compris dans cette donation sont ainsi qualifies dans
le titre primitif : « Les marais de Troarn de terre en terre, avec la
rivière de Dives en tous ses cours, depuis le pont Avessin, près
Cléville, jusqu'à la route au Fare, près et au-dessous de Saint-Clair,
que ès villes de Bures, Saint-Paër (Saint-Pair), etc… » Comme
on le voit par cette dénomination, les religieux de Troarn étaient mis
en possession de la majeure partie de la vallée de la Dives.
Cette
vaste étendue de terrain, aujourd'hui si productive et si bien
administrée, était originairemeat inculte ; elle ne présentait à la
vue qu'une immense nappe d'eau couverte de roseaux et d'herbes
aquatiques, qui servaient de retraite aux oies et aux canards sauvages.
Elle était traversée ou plutôt noyée par quatre rivières, qui n'en
faisaient, pour ainsi dire, qu'une seule. Les religieux de l'abbaye
résolurent de changer cet état de choses, et de mettre en culture
cette plaine fangeuse et liquide. A cet effet, ils élevèrent à grands
frais des digues pour contenir les eaux, et, par suite de travaux
successifs et très coûteux, ils parvinrent, vers la fin du XVe
siècle,
à dessécher les marais qui existent aujourd'hui, et qui sont la
propriété particulière d'un grand nombre d'habitants.
Le
dessèchement dont il s'agit laissait, il est vrai, beaucoup à
désirer, afin d'arriver à le rendre plus complet, on jugea nécessaire
de construire un nouveau canal. Cette construction fut ordonnée par
arrêt du Conseil du 17 décembre 1712, revêtu de lettres- patentes, et
l'adjudication en fut faite moyennant 36 000 livres. Les usagers des
marais et
communes, c'est-à-dire les vassaux et censitaires de l'abbaye, en
supportèrent la plus grande partie et furent, par cette raison,
maintenus dans leurs usages pour la nourriture de leurs bestiaux.
La
vallée de la Dives est encore aujourd'hui arrosée par quatre rivières
: la Dives, le canal dit de Saint-Pierre, la Muance et le Semillon. Tous
ces cours, sauf le canal de Saint-Pierre, qui se jette dans la Muance à
Troarn, se réunissent en un seul au lieu dit « la Gravelle »,
à Bures.
Le
lit de ces rivières est obstrue par les vases, qui s'amoncellent chaque
année et font obstacle à l'écoulement de l'eau, de sorte que,
lorsqu'il vient quelques jours de pluie persistante, ces cours se
trouvent aussitôt gonflés et déversent leurs eaux dans les herbages
voisins. Il est bien regrettable que l'on ait abandonné le curage de
ces rivières, qui, s'il était pratiqué, empêcherait les crétines de
se produire, et présenterait le meilleur dessèchement possible de la
vallée de la Dives, au dire des personnes les plus compétentes sur
cette matière. ( L’Ordre et la Liberté )
Août
1861
-
Notre correspondant nous transmet la note qui suit.
-
La question de
l'établissement d'un pont tournant sur l'Orne, à Ranville, interesse
particulièrement le bourg de Troarn, qui verrait, quoi qu'on en dise,
par la réalisation de ce projet, son marché et sa halle prendre un
mouvement inacoutumé.
En
effet, si ce moyen facile de communication était mis à la disposition
du public, on verrait les cultivateurs des communes de Bénouville,
Ouistreham, Colleville, Hermanville, Lion, et autres communes voisines,
apporter leurs grains à la halle de Troarn, où ils trouveraient, pour
ces produits de première nécessité, un écoulement avantageux qu'ils
n'ignorent pas, mais dont ils ne peuvent profiter à cause de la
difficulté des communications.
A
une époque qui n'est pas encore bien éloignée, plusieurs cultivateurs
de Ouistreham et de Colleville se rendaient assez fréquemment à la
halle de Troarn, où ils trouvaient une vente facile et lucrative de
leurs grains. S'ils ont cessé de fréquenter cette halle, cela tient
uniquement aux difficultés qu'ils rencontraient au bac du Port : là il
leur fallait attendre l'heure de la marée pour passer la rivière, à
l'aller et au retour ; ils attendaient longtemps, quelquefois, sur la
rive, le moment favorable pour franchir la rivière ; quelquefois aussi,
à cause de l'heure de la marée qui les retardait dans leur voyage, ils
n'arrivaient pas assez à temps pour l'ouverture de la halle, ce qui
leur portait préjudice et nuisait à leurs transactions commerciales.
Très souvent aussi, au retour, ils passaient la rivière de nuit, et,
sous ce rapport, on a eu des accidents fâcheux à deplorer.
Tous
ces obstacles ont fait renoncer les cultivateurs du canton de Douvres à
continuer leurs relations commerciales à la halle de Troarn, ce n'est
qu'à de rares intervalles que l'on en voit encore quelques-uns y
apporter leurs denrées et leurs grains, mais ce n'est là,
malheureusement, qu'une exception.
Le
voeu que le Conseil d'arrondissement vient d'émettre, à la majorité,
touchant l'établissement d'un pont tournant en remplacement du bac
actuel, sera accueilli favorablement par les communes des deux rives de
l'Orne, qui désirent ardemment, depuis longtemps, ce moyen sûr et
facile de communication, à l'aide duquel elles pourront, à tout
instant, se rendre d'un canton dans l'autre pour leurs affaires
commerciales, sans être arrêtées par aucun obstacle, et à l'abri de
la crainte du danger que presente encore le passage actuel, malgré l'experience
et la prudence du batelier. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 -
Un accident. -
Jeudi
dernier, vers neuf heures du soir, un accident, qui, fort heureusement,
n'a pas eu de suites graves, est arrivé à Troarn.
M.
P….., qui était allé à Janville avec sa femme et sa petite fille,
rentrait à Troarn par la route de moyenne communication de Cabourg à
Beuvron. Étant arrivé au point où cette route fait sa jonction avec
celle de Rouen, M. P..., tourna son cheval de trop court, de sorte que
la voiture, qui était montée sur quatre roues, versa. M. P.…. put
sauter prestement à terre et n'eut aucun mal, mais sa dame tomba si
malheureusement qu'elle se trouva engagée sous les pieds du cheval.
Plusieurs personnes, accourues à leurs cris, s'empressèrent de retirer
M P….. de sa position dangereuse.
Par
un bonheur providentiel, cette dame n'a point été blessée, la voiture
seule a été endommagée. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 - Les inondations.
- Par
suite de l'inondation qui couvre la vallée de la Dives, toute
communication à pied est interrompue, depuis quelques jours déjà, sur
la route de Caen à Rouen, entre Troarn et Saint-Samson.
L'eau
couvre la route sur une étendue de 60 mètres environ, et elle a plus
d'un mètre de hauteur dans les herbages de la vallée. De mémoire
d'homme on n'avait vu, à pareille époque, la route interceptée par la
crétine.
L'administration
des ponts et chaussées a établi, pour les piétons, un service
d'écaude au moyen duquel on franchit la partie de route ensevelie sous
l'eau. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 -
Des vols. -
Depuis une
quinzaine de jours, plusieurs vols de volailles et autres objets ont eu
lieu à Troarn, sans que la police soit encore parvenue à en découvrir
les auteurs. Ainsi on a soustrait, au préjudice du sieur Valdampierre,
fils, aubergiste, deux dindons, une poule au préjudice du sieur
Etienne, un pain de beurre, au sieur Vrard, boulanger, à une
blanchisseuse, du linge qui était à sécher dans son jardin, et qui a
été retrouvé caché sous le lavoir, près de sa maison.
La
plupart de ces vols ont été commis de nuit. ( L’Ordre et la Liberté
)
Mai
1862 - La Foire. -
La
foire aux bestiaux qui se tenait, les années précédentes, à Troarn,
le lundi de Pâques, et qui a eu lieu cette année le samedi 26 avril,
veille de Quasimodo, époque à laquelle elle se tiendra désormais, a
été assez avantageuse. On y comptait plus de deux cents bêtes à
cornes, qui, presque toutes, ont été vendues à des prix
rémunérateurs.
On
a remarqué un marchand de bestiaux qui avait exposé en vente 60
vaches, et qui en avait vendu 59 à de bons prix. (l’Ordre et la
Liberté)
Mai
1862 - Une conférence.
- Le
samedi 26 avril, après la halle aux grains de Troarn, M. Morière,
professeur d'agriculture du Calvados, a donné, dans la salle de la
justice de paix, une séance à laquelle, nous avons le regret de le
dire, ne se sont pas empressés de se rendre les cultivateurs du canton
qui fréquentent en grand nombre le marché
de cette localité. Nous y avons remarqué tout au plus une douzaine de
cultivateurs et de propriétaires exploitants.
Le
surplus des auditeurs ne se composait que de personnes étrangères à
l'agriculture. Quoi qu'il en soit, le savant professeur n'en a pas moins
développé, avec lucidité, ses utiles théories sur la formation des
engrais et leur emploi, bien entendu, sur les avantages du drainage et
ses heureux résultats, toujours infaillibles, sur la manière de bien
conduire et administrer la laiterie de la ferme, sur les heureux effets
des semis en ligne, etc... Pendant deux heures qu'a duré la séance,
l'éminent professeur a été écouté avec une attention soutenue.
Il
est à regretter que la plupart des cultivateurs montrent de
l'indifférence pour ces conférences établies particulièrement en vue
de leurs intérêts, et qu'ils préfèrent avec opiniâtreté les
habitudes routinières à ces enseignements de la science et de
l'expérience. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1862 - Le conseil de révision.
- Jeudi
dernier, le Conseil de révision s'est réuni à Troarn pour procéder
à l'examen des jeunes conscrits appartenant à la classe de 1861.
On
s'est arrêté sur le n° 60. Le nombre des inscrits était de 97.
Le
contingent à fournir par le canton de Troarn est de 28. (l’Ordre et
la Liberté)
Mai
1862 -
Les pluies. - L'abondance
des pluies, qui sont tombées ces jours derniers, a produit, dans la
vallée de la Dives, une fâcheuse
crétine qui compromet gravement la récolte en foin de cette vallée.
Tous
les herbages sont entièrement submergés et sont disparus sous une
vaste nappe d'eau qui a plus d'un mètre de hauteur. Il ne reste plus
aux fermiers et aux propriétaires exploitants aucun espoir de tirer un
parti quelconque de leurs herbages destinés à faire du foin, attendu
que l'herbe, qui croissait à profusion et qui était arrivée à une
certaine hauteur avant la crétine, est entièrement couchée sous l'eau
et se trouvera couverte
de limon et de vases qui l'empêcheront de se relever, dans le cas où
les herbages viendraient à se dessécher entièrement, ce qui est
douteux. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1862 -
Les mauvais traitements envers les animaux. -
Nous
nous empressons d'ouvrir nos colonnes à la lettre suivante qu'on nous
adresse de Troarn, le 11 juillet :
Monsieur
le rédacteur,
Les
mauvais traitements envers les animaux domestiques sont journaliers dans
nos campagnes, et leur fréquence résulte presque toujours du défaut
de répression.
Je
pourrais vous raconter un grand nombre d'actes de la plus révoltante
brutalité : je ne citerai qu'un seul fait, dont tout le monde peut
être témoin, chaque jour de marché, à Troarn. Un propriétaire des
environs attache régulièrement, tous les samedis, son cheval attelé
et bridé, au mur de l'ancien cimetière longeant la route de Rouen. La
malheureuse bête reste ainsi sans abri, sans boire ni manger, depuis
huit heures du matin jusqu'à sept heures du soir, quelquefois même
plus tard enfin jusqu'à ce que son maître juge convenable de quitter
le cabaret et de s'en retourner chez lui.
N'y
aurait-il pas lieu, en pareil cas, d'appliquer sévèrement les
prescriptions de la loi Gramont ?
Espérons,
Monsieur le rédacteur, espérons que l'autorité, prévenue, prendra
les mesures nécessaires pour que de telles actions ne puissent plus se
renouveler impunément.
Agréez,
Monsieur le rédacteur, l'assurance de ma parfaite considération,
Un
de vos abonnés. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 -
Une nouvelle route. - On
s'occupe, depuis quelque temps déjà, sur le territoire de Troarn, de
la confection d'une route de moyenne vicinalité, qui communiquera de ce
bourg à Cagny, et de là à Bourguébus.
La
nouvelle voie, à laquelle on donne la largeur convenable, suit l'ancien
chemin vicinal qui était presque abandonné à cause de son mauvais
état. La longueur de cette ligne est de 6 587 mètres ; la dépense
prévue pour sa confection est évaluée approximativement à 21 500 fr.
Pour
faire face à la dépense qui incombera à sa charge, la commune de
Troarn a été, sur la demande de l'administration locale, autorisée,
par décret impérial en date du 16 juillet dernier, à s'imposer
extraordinairement en 1865, par addition au principal de ses
contributions directes, une somme de 5 460 fr.
Au
moyen de la voie en confection, la partie sud-ouest du canton de
Bourguébus se trouvera en communication directe avec le chef-lieu du
canton de Troarn et les communes du littoral, elle présentera en même
temps un raccourci aux communes de Soliers, Grentheville, Cagny,
Emiéville, qui ne seront plus obligées, pour se rendre à Troarn, de
parcourir des chemins de traverse, souvent mal entretenus, pour aboutir
à la grande route de Sannerville. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 -
De nouveaux ponts. - Il
y a environ quinze ans, l'administration des Ponts-et-Chaussées fit
remplacer tous les ponts qui existaient sur la chaussée de Troarn, par
des ponts nouveaux dont le tablier reposait sur des madriers en sapin.
Les nouveaux ponts présentaient beaucoup d'élégance et de
légèreté, mais ils n'avaient pas toute la solidité désirable pour
les lourds chargements qui passaient dessus fréquemment, car bientôt
les sommiers fléchirent et plusieurs même se rompirent, d'où suivit
la nécessité de remplacer les ponts à nouveau.
Dans
le courant des mois de septembre et d'octobre derniers, l'administration
des Ponts-et-Chaussées a fait procéder au remplacement de deux de ces
ponts, l'un, dit du Moulin, situé sur la Muance, et l'autre, nommé le
Pont Marie-Louise, établi sur la tranchée ou canal de Saint-Pierre.
D'après
la nouvelle disposition adoptée dans leur confection, le tablier, qui
est en bois, recouvert d'une couche de macadam, repose sur des supports
en fer. De cette manière,
ces ponts présentent toute la solidité désirable et ne craignent pas,
par ce moyen, l'humidité qui exerçait une funeste influence sur les
sommiers en sapin, ils ne souffrent pas non plus des voitures pesamment
chargées qui passent dessus, et qui ébranlaient toujours les ponts
construits uniquement en bois.
Ce
système, qui est de beaucoup préférable aux ponts à sommiers de
bois, sera appliqué, nous n'en doutons pas, aux autres ponts de la
chaussée, notamment au Pont-Hachet, établi sur le Sémillon, aussitôt
que la nécessité s'en fera sentir, la sécurité de la circulation ne
fera que gagner à cette novation. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 - Les mulots.
- Un
grand nombre d'herbages de la vallée de la Dives, situés, notamment,
sur les territoires de Saint-Pierre-du-Jonquet, Saint-Samson, Troarn,
Bures, Basseneville, sont en ce moment ravagés par des milliers de
mulots qui les labourent en tout sens et en arrachent l'herbe sur leur
passage.
Ces
herbages offrent un triste spectacle par la dégradation que causent
journellement ces terribles rongeurs, le fait se renouvelle chaque fois
que l'hiver n'est pas assez humide pour produire une bienfaisante
crétine qui, seule, a l'efficacité nécessaire pour mettre fin à ce
fléau. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 -
Le curage des cours d'eau.
- Depuis
quinze jours, on travaille au curage des cours d'eau de la vallée de la
Dives. Les travaux, qui ont été mis en adjudication, ont commencé par
la rivière le Semillon, désignée aussi sous le non de Canal-Oursin.
Quand cette rivière sera dégagée des vases qui l'emplissent, on
s'occupera des autres cours d'eau.
Le
curage se fait à la pelle, depuis Bures jusqu'à Troarn ; mais, depuis
ce bourg jusqu'au marais des Terriers, le travail s'exécute avec la
cuillère-à-pot, instrument en fer fait exprès pour le curage.
On
avait pensé que ce curage se serait fait à vieux fonds et à vieux
bords, d'autant plus que le curage à la pelle aurait nettoyé d'une
manière complète le lit des rivières, mais on n'a pas jugé
convenable d'agir ainsi. Il est vrai que le curage à la
cuillère-à-pot, sans nettoyer la rivière d'une manière
satisfaisante, enlève la vase, néanmoins, tel qu'il est pratiqué, il
dégagera le lit des rivières, et l'eau prendra un libre cours, de
sorte que les herbages voisins ne seront plus autant exposés à être
submergés. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 -
Toujours les mulots. - Afin
de mettre un terme aux ravages inquiétants que causaient journellement,
dans les herbages de la vallée de la Dives, les myriades de mulots qui
y pullulaient, on a, ces jours derniers, levé les vannes des écluses
des rivières et cours d'eau, et l'on a, par ce moyen, submergé tous
les herbages qui se trouvent dans le bassin de la Muance, au sud de la
route de Troarn à Saint-Samson.
Cette
crétine artificielle débarrassera, nous n'en doutons pas, les herbages
submergés des incommodes rongeurs qui les dévastaient d'une manière
si préjudiciable aux intérêts des fermiers.
Il
est à désirer que la partie du bassin de la Muance qui se trouve au
nord de la chaussée de Troarn soit également submergée pour obtenir,
de ce côté, le même résultat. (l’Ordre
et la Liberté)
Juin
1863 - Une chute. -
Dans
la soirée du mercredi 10, le fils du sieur Honoré Candavoine, pécheur
à Troarn, âgé de 13 ans, eut la malheureuse idée de monter dans un
arbre, sur le bord de la rivière, pour dénicher un nid.
Mal
lui en prit, car il tomba d'une assez grande hauteur, et, dans sa chute,
il se fractura la cuisse et se fit plusieurs contusions. Son état
inspire de vives inquiétudes. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 - Un accident de la route. -
Le mercredi 30 septembre dernier, dans la matinée, le
sieur Urbain Lorette, voiturier à Basseneville, descendait la côte de
Troarn avec un banneau chargé de galet et attelé d'un cheval.
Ayant
malheureusement quitté un instant la tête de son cheval, celui-ci
partit tout-à-coup avec une vitesse inaccoutumée, bientôt la
mécanique cassa, et le cheval, poussé en avant par la charge, tomba
d'une manière si malheureuse qu'il fallut l'abattre.
Par
un bonheur providentiel, il ne se trouvait personne sur la route au
moment de l'accident, sans quoi l'on aurait pu avoir un plus grand
malheur à déplorer. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1864 - La population de Troarn. - Le
mouvement de la population de Troarn, pendant l'année 1863, se résume
ainsi : Naissances, 11 ; mariages, 12 ; décès, 20. (l’Ordre et
la Liberté)
Février
1864 - Un intrépide. - Samedi
dernier, vers 4 heures 1/2 du soir, le neveu du sieur Fleury, boucher à
Argences, se disposait à sortir du marché de Troarn avec sa charrette
attelée d'un cheval, quand l'animal partit tout-à-coup à fond de
train, sans que son conducteur pût l'arrêter, et vint déboucher dans
la rue de Troarn, qui était, en ce moment, pleine de monde et de
voitures.
Le
cheval, emporté, se dirigeait vers la calèche de M. Anzolato,
propriétaire, demeurant à Manneville, et l'aurait infailliblement
brisée ou renversée sans le sang-froid et le courage du sieur Amédée
Grard, garde-champêtre à Troarn.
Cet
intrépide jeune homme s'élança résolument à la tête du cheval du
sieur Fleury, et l'arrêta brusquement au moment où il allait atteindre
la calèche.
Le
sieur Grard, militaire congédié, a eu plusieurs fois déjà l'occasion
de secourir des personnes qui se trouvaient en danger. (l'Ordre et la
Liberté)
Juin
1864
-
Un accident.
-
Mercredi
dernier, à la monte du matin, un étalon pur sang, appartenant à M.
Aumont et faisant le service de la station de Troarn, a eu la jambe
gauche de devant cassée par une ruade d'une jument qu'on présentait à
la saillie.
La
perte est évaluée à 8 000 fr. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Un incendie. -
Samedi dernier, vers trois heures après midi, le bourg de Troarn
a été mis en émoi par le bruit de la générale. On apprit aussitôt
que le feu dévorait des champs de céréales situés dans la grande
bruyère, avoisinant le bois de Troarn.
Le
sieur Saint-Bonnet, chaudronnier, étant allé dans une pièce en herbe
qu'il possède dans la bruyère, s'aperçut avec stupéfaction que le
feu était à son champ et qu'alimenté par les herbes sèches, il
faisait des progrès rapides. A l'appel du sieur Saint-Bonnet, les
pompiers et plusieurs autres personnes s'empressèrent de se rendre sur
le lieu du sinistre, et, à l'aide de branchages qu'ils coupèrent, ils
se mirent en devoir d'éteindre le feu en frappant dessus à coups
redoublés.
Néanmoins
les flammes continuèrent leurs ravages, et, franchissant les fossés,
elles atteignirent une pièce d'orge voisine, appartenant à M. Désiré
Desloges, et réduisirent en cendres la totalité de la récolte,
s'étendant sur une contenance d'environ 95 ares. Elles menaçaient
d'envahir aussi une pièce de blé située non loin de là, quand les
secours arrivèrent de tous côtés.
On
suppose que ce sinistre doit être attribué à l'imprudence de quelque
fumeur. La justice informe.
On
évalue la perte à 1 500 fr., dont la majeure partie à la charge du
sieur Saint-Bonnet. La perte pour le sieur Désiré Desloges est
évaluée à 400 fr. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Une intervention salutaire.
-
Mardi dernier, vers huit heures du matin, la voiture publique de
Dozulé, à son arrivée au bas de la côte de Troarn, s'arrêta comme
d'habitude pour que les voyageurs pussent monter la côte à pied. Les
chevaux, sentant leur fardeau allégé, partirent au trot sans
conducteur.
Les
mouvements inusités imprimés à la voiture effrayaient les dames
restées à l'intérieur. Aux cris qu'elles poussaient et à la vue du
danger qui les menaçait, les sieurs Grard, garde-champêtre, et
Mathurin, gardien, demeurant à Troarn, s'élancèrent à la tête des
chevaux et parvinrent à les arrêter. Grâce à leur intervention, on
n'eut aucun malheur à déplorer.
C'est
la deuxième fois, cette année, que le sieur Grard se dévoue en
semblable circonstance. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Le pont de la Ramée. -
On nous prie
d'appeler l'attention de l'administration compétente sur l'état actuel
du pont dit de la Ramée, établi sur le canal Oursin, route d'Argences
à Troarn.
Ce
pont, qui est très ancien, est tellement étroit, que deux voitures s'y
rencontrant ne pourraient passer en même temps. Il offre d'autant plus
de danger qu'il est situé au bas d'une côte rapide que l'on ne descend
pas toujours avec prudence, et qu'il suffit qu'un cheval ombrageux
dévie un peu de la route pour se précipiter dans la rivière.
Un
accident de cette nature, qui a coûté la vie à une femme, est arrivé
à cet endroit, au mois de mai dernier. Le cheval étant parti à fond
de train, presque au bas de la côte de la Ramée, vint heurter contre
l'un des parapets qu'il démolit en partie, et fut précipité dans la
rivière. Depuis cette époque, ce parapet n'aurait pas encore été
réparé.
Il
est à désirer, dans l'intérêt de la sécurité publique, que le pont
dont il s'agit soit démoli en entier et reconstruit sur toute la
largeur de la route. Ce changement est d'autant plus nécessaire
que la route d'Argences à Troarn est parcourue tous les jours par de
nombreuses voitures. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
Un incident de la route.
- Jeudi
dernier, vers 5 heures du soir, la voiture publique faisant le service
de Dozulé à Caen s'arrêta, comme d'habitude, en passant par Troarn,
à l'hôtel de M. Valdampierre. Pendant que le conducteur réglait ses
comptes à l'hôtel, les chevaux prirent le mors aux dents et
descendirent à fond de train la côte de Troarn, et continuèrent leur
course sur la route de Dozulé.
Le
conducteur, grâce à l'obligeance d'une personne qui le prit dans
son cabriolet, s'empressa de courir après son attelage et put le
rejoindre à la côte de Gassard, située à 4 kilomètres de Troarn.
Plusieurs voyageurs se trouvaient dans la voiture, ils étaient dans un
état de frayeur facile à comprendre. Par un bonheur providentiel, on
n'a eu aucun accident à regretter.
Ce
fait, qui pourrait se renouveler beaucoup plus souvent, devrait servir
de leçon aux conducteurs de diligences qui, pour des motifs plus ou
moins sérieux, abandonnent ainsi leurs chevaux à eux-mêmes et
compromettent la sûreté des voyageurs.
(l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
Des courageux. -
Lundi
dernier, vers quatre heures et demie du soir, un cheval sans conducteur,
attelé à un banneau, se dirigeait, à fond de train, vers l'intérieur
du bourg de Troarn, et faisait craindre les plus graves accidents. Par
un heureux hasard, les sieurs Groult, garde champêtre à Troarn, et
Laurichesse, gendarme au même lieu, se trouvèrent sur son passage, ces
deux courageux fonctionnaires se jetèrent résolument au-devant de lui
et parvinrent à l'arrêter.
Grâce
à leur dévouement, on n'eut aucun accident à regretter. (l’Ordre et
la Liberté)
Janvier
1865 -
La population. - Le
mouvement de la population du bourg de Troarn, pendant l'année 1864, se
résume ainsi : Naissances, 17 ; mariages, 9 ; décès, 26. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier
1865 -
Il n’y a plus de saison.
- L'hiver
n'a décidément plus de rigueur pour les horticulteurs. On écrit de
Paris que les asperges en branches, les petits pois, les haricots verts,
les artichauts, les radis, les pommes de terre nouvelles, etc...,
etc..., abondent chez les marchands de comestibles. (l’Ordre et la
Liberté)
Mars
1865 -
Tribunal correctionnel de Caen.
- Présidence
de M. Lentaigne, vice-président. M. Bailleul, substitut de M. le
procureur impérial, occupant le siége du ministère public.
-
François Levillain, âgé de 29 ans, commis chez M. Lemoigne,
marchand de couleurs à Caen, est prévenu d'avoir, le 11 mars 1865, sur
le territoire de la commune de Troarn, par maladresse, imprudence,
inattention, négligence ou inobservation des règlements,
involontairement fait des blessures ou porté des coups au sieur Prosper
Cassigneul, cultivateur.
M.
Lemoigne, marchand de couleurs, est cité comme civilement responsable
des faits de son préposé.
Cassigneul
était monté dans sa voiture qu'il conduisait avec une vitesse
ordinaire, lorsque le prévenu, conduisant aussi une voiture, mais avec
une vitesse beaucoup plus grande, voulut le dépasser. L'endroit où se
trouvaient les deux voitures à ce moment présentait, selon le rapport
des gendarmes, une largeur suffisante pour le train de quatre voitures
au moins. Cependant, Cassigneul qui s'était rangé pour se conformer
aux règlements, fut renversé, et son cheval s'échappa. Le prévenu
s'empressa aussitôt de relever la victime de son imprudence.
Condamnation, 20 fr. d'amende.
Défenseur,
Me Delangle. (l’Ordre
et la Liberté)
Avril
1865 -
La Foire de Paques. -
La foire de
Troarn, dite de Pâques, qui se tient depuis deux ans le samedi de
Quasimodo, a été, samedi dernier, très fréquentée, il est vrai que
la beauté exceptionnelle du temps l'a favorisée. Le principal commerce
qui s'y fait, consiste en bêtes à cornes.
Les
animaux exposés en vente s'élevaient à 600 environ. Les transactions
se sont faites rapidement et à des prix avantageux (1 franc le kilo.)
Nous croyons pouvoir affirmer que tous ont trouvé acquéreurs. Les
bestiaux étaient échelonnés sur les trottoirs entre l'hospice et la
caserne de gendarmerie.
Il
serait à désirer que l'on put choisir un autre emplacement. La
facilité des transactions et la libre circulation y gagneraient
évidemment. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1865 - Un
accident. -
Mardi
dernier, à neuf heures du matin, un accident est arrivé, à Troarn, à
la voiture publique du sieur Louis Samson, faisant le service de Caen à
Dozulé. Cette voiture, attelée d'un cheval, venait de Caen et se
rendait à Dozulé, portant cinq voyageurs.
A
la descente de la côte, vers Saint-Samson, le cheval se mit à faire
des ruades si violentes qu'il brisa le garde-crotte et finit par tomber
violemment, entraînant la voiture le long du trottoir.
Le
choc qui en résulta fut si fort que l'une des roues de devant fut
complètement brisée. Les voyageurs n'eurent, heureusement, aucun mal. (l’Ordre
et la Liberté)
Juillet
1865 -
Les maraudeurs. -
Jeudi
dernier, de petits maraudeurs se sont introduits dans plusieurs jardins,
notamment dans ceux des sieurs Després, coquetier, et Grard, aubergiste
à Troarn, et, après avoir dépouillé tous les arbres de leurs fruits,
ils ont cassé une grande quantité de branches et ont coupé même des
quenouilles et une vigne. Le dégât qu'ils ont commis s'élève à une
vingtaine de francs.
Le
lendemain, un vol d'argent a été commis chez le sieur Hébert,
menuisier et marchand de vins à Troarn. Cet homme voyant un de ces
petits voleurs rôder autour de sa maison, feignit de monter
précipitamment à sa chambre et se cacha dans sa cuisine, l'enfant ne
voyant plus personne au rez-de-chaussée, s'introduisit dans la
boutique, ouvrit le tiroir du comptoir et y prit une pièce d'un franc,
mais, au moment où il se retirait, le sieur Hébert l'arrêta et lui
reprît la pièce dont il venait de s'emparer.
Ces
méfaits ont été signalés à la gendarmerie de Troarn. (l’Ordre et
la Liberté)
Juillet
1865 -
On nous écrit de Troarn, 15 juillet.
- Nous
venons de parcourir les différentes communes du canton de Troarn et
nous avons fait les remarques suivantes :
Les
colzas qui, d'ailleurs, sont une exception dans les produits agricoles
du canton, n'ont pas réussi d'une manière satisfaisante, leur produit
sera loin d'être rémunérateur. Le seigle, dont la culture s'est
développée cette année plus que d'habitude, a très bien réussi. Les
avoines d'hiver sont abondantes et fourniront un rendement avantageux.
Les blés sont nets, d'une belle venue et présentent un aspect des plus
satisfaisants. Les dernières pluies leur ont été profitables. Les
sarrasins, les avoines d'été, les orges et les autres produits tels
que betteraves, camelines, etc..., qui souffraient considérablement de
la sécheresse ont, sous l'influence de la pluie bienfaisante de ces
derniers jours, pris une vigueur de végétation qui donne un espoir
assuré au cultivateur.
On
sait que le sainfoin a été récolté par un temps favorable et que les
cultivateurs sont généralement satisfaits de la récolte de ce
fourrage tant sous le rapport de la qualité que sous celui de la
quantité. Les regains qui souffraient de la prolongation de la
sécheresse, ont pris un brillant essor à la suite des pluies et
promettent un rendement raisonnable.
Les
herbages de la vallée de la Dives sont couverts de produits d'une
qualité et d'une quantité qui ne laisseront rien à désirer si le
temps est favorable à leur récolte. De longtemps on ne les avait vus
dans un état aussi prospère.
La
floraison des arbres à cidre s'est trouvée contrariée par des temps
contraires et tout faisait craindre une pénurie complète de ce produit
de première nécessité, les dernières pluies, venues si fort à
propos, ont nourri les fruits et l'on est agréablement surpris de voir
des pommes
là
où il n'y avait aucune apparence d'en rencontrer. En résumé, l'état
des récoltes est satisfaisant dans le canton de Troarn, et celui des
fourrages de toute nature ne laisse rien à désirer sous aucun rapport.
(l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1865 -
Une inauguration. -
Vendredi
dernier, dans l'après-midi, le sieur Prempain, journalier, demeurant à
Troarn, âgé d'environ 45 ans, partit pour aller au bois cueillir des
noisettes et ne rentra pas chez lui.
Le
lendemain matin, le sieur Thion, se rendant à la chasse, le trouva
étendu dans un chemin isolé, au lieu dit les Vignes, et ne donnant
plus aucun signe de vie. Cet infortuné paraît avoir succombé à une
attaque d'apoplexie foudroyante. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1865 -
Un accident de la route. -
Le lundi 2 de ce mois, dans l'après-midi, le domestique du sieur
Pierre Mallebranche, cultivateur à Sannerville, conduisait un attelage
qu'il ramenait chez son maître. En descendant la côte dite de la
Tuilerie, située sur le territoire de Troarn, il eut le malheur de
tomber devant la roue de sa voiture qui lui passa sur le talon et la
jambe.
On
le releva et on le transporta chez le sieur Mallebranche où il reçut
les soins de M. le docteur Pavard, médecin à Troarn. Les blessures,
quoique graves, n'auront aucune suite fâcheuse.
(l’Ordre et la Liberté)
Février
1866 -
Le choléra. - Comme
nous l'avons déjà dit, plusieurs cas de choléra ont été signalés
dans le canton de Troarn , et plus particulièrement dans les communes
limitrophes de l'embouchure de l'Orne. Dans l'une de ces communes, une
famille a été cruellement éprouvée.
Le
père, la mère et l'enfant ont été enlevés en peu de jours.
M.
le préfet a dû se rendre sur les lieux, afin de faire organiser les
secours nécessaires aux malades. Deux religieuses de Caen ont été
envoyées pour les soigner. ( Le Bonhomme Normand )
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