1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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TROARN

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Troarnais, Troarnaises

Avril 1876   -  Accident.  -  Dimanche soir, le sieur Pierre Massinot, âgé de 75 ans, épicier à Troarn, se rendait à son jardin, en montant l'escalier qui, de son domicile, y conduit, ce vieillard impotent tomba sur les marches en pierre, et se cassa deux côtes et en eut une autre enfoncée, on espère le sauver.

 

Août 1876   -  Accident.  -  Samedi, vers 8 heures du soir, M. Lemarignier, boucher à Troarn, conduisait un char-à-bancs plein de foin sur lequel il était monté. Son cheval, qui est rétif, s'arrêta tout à coup dans la côte de Troarn sans qu'on pût le faire avancer, et il tomba plusieurs fois sur les genoux. La sieur Guillot fils, âgé de 18 ans, voulut prendre le cheval par la bride pour le faire avancer, mais l'animal lui porta un violent coup de tête à la tête et le fit tomber sur le trottoir. Le pauvre garçon fut relevé tout étourdi et reconduit chez ses parents, où il resta pendant plus de quatre heures sans connaissance. Son état n'a pas eu de suites graves.  

 

Novembre 1876   -  Chasse au sanglier.  -  Un sanglier pesant près de 100 livres, débouché du bois de Troarn par des chasseurs a parcouru ce bourg, il a été tué à coup de fourches dans un pré appartenant à M. Ricard.  

 

Mai 1879   -  Mordu par un cheval.  -  Il y a quelques jours, le sieur Agénor Grard, garçon d'écurie chez son père, aubergiste à Troarn, à été grièvement mordu à l'épaule par un cheval placé dans son écurie et appartenant à un marchand forain.  

 

Juin 1879   -  Nominations.  -  Un décret nomme : maire de Troarn, M. Simon ; adjoint, M Loisel. 

 

Juin 1879   -  Les récoltes.  -  A l'exception des foins, toutes les récoltes ont la plus belle apparence, les pommiers surtout, sont magnifiques de promesses, et font venir le cidre à la bouche des amis de cette boisson.  

 

Juin 1879   -  Le dénichage des oiseaux.  -  A cette époque de l'année, nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs à rappeler aux enfants qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des oiseaux. Ils éviteront ainsi à leurs élèves les pénalités qui pourraient les atteindre et rendront un véritable service à l'agriculture. 

 

Juillet 1879   -  Écoles primaires.  -  Les vacances des écoles primaires commenceront le 1er  août pour finir le 1er  septembre.

 

Août 1879   -  Outrages.  -  Procès-verbal a été rédigé contre un nommé Le Gal, ouvrier terrassier, pour avoir insulté le garde champêtre de Troarn et s'être livré à des voies de fait envers ce garde qui, le voyant ivre et faisant du tapage sur la voie publique, l'engageait à aller se coucher.

 

Août 1879  -  Ouvrages d’arts.  -  A l'exception du vieux tablier en bois du pont Hachet, à Troarn, qui s'est déjà en partie effondré cette année et dont le remplacement ne pourra être longtemps retardé, les ouvrages d'art sont en bon état.

 

Février 1881  -  Nécrologie.  -  Dernièrement est décédé à Troarn, à l'âge de 98 ans, M. René Lepetit. Ce vieillard avait fait toutes les guerres de la République et de l'Empire. 

 

Avril 1881  -  Avis aux réservistes.  -  Mardi, la gendarmerie de Honfleur a arrêté pour insoumission le nommé Arthur-François Dilaye, réserviste de la classe 1873, qui n'a pas répondu à l'appel de convocation des hommes de sa classe. 

La gendarmerie de Troarn a arrêté le nommé lsidore-Ferdinand-Désiré Fontaine, domestique chez 1e sieur Lesueur, cultivateur à Hérouvillette, réserviste de la classe de 1871, du canton de Tilly-sur-Seulles, déclaré insoumis pour ne s'être pas présenté pour faire sa période de 28 jours.  

 

Juillet 1881  -  Fraude.  -  Dernièrement, le maire de Troarn et le garde-champêtre ont constaté, dans un pain de beurre de 22 kilog., vendu par une femme Léon Moussard, une quantité de 6 kilog. de beurre de qualité très inférieure, procès-verbal a été dressé.  

 

Septembre 1881  -  Orages.  -  L'orage de dimanche a causé de sérieux dégâts à Troarn, notamment aux arbres à fruits. D'énormes grêlons ont fait du mal aux pommiers en abattant beaucoup de fruits.

 

Octobre 1881  -  Les voleurs d’église.  -  Pendant la nuit de dimanche à lundi, de hardis malfaiteurs se sont introduits dans l'église de Troarn. Dans la sacristie ils ont fracturé une boîte dans laquelle il y avait une somme de 30 à 35 fr., provenant du prix des places de l'église. Ils ont pris divers autres objets. On estime à 60 fr. les vols et les dégâts. On soupçonne deux individus étrangers au pays, que les gendarmes de Troarn avaient rencontrés à Sannerville, dimanche dernier, vers 3 heures du soir, et auxquels ils avaient demandé leurs papiers. Ils répondirent qu'ils étaient ouvriers typographes à Caen, et qu'ils se rendaient à la fête de Saint-Richer, à Basseneville. 

Pendant la même nuit, on s'est introduit dans l'église de Goustranville, située sur le bord de la route, en ouvrant une porte latérale placée au bas du clocher, et l'on a fouillé l'église, dans laquelle on n'a pu prendre que diverses clefs. On présume que ce sont les mêmes malfaiteurs qui ont commis cet autre méfait. Enfin deux tentatives de vols, avec escalade et  effraction, ont été commises dans l'église de Garnetot.

 

Novembre 1881  -  Accident mortel.  -   Lundi, le cadavre d'un inconnu, paraissant âgé da 60 à 65 ans, a été trouvé noyé dans la rivière la Dives. Les constatations ont fait connaître que la mort remontait à deux ou trois jours. D'après dés renseignements recueillis, cette homme avait été vu, les 27 et 28 octobre, à Troarn, en état d'ivresse, on suppose qu'il s'est noyé en voulant se laver le visage, auquel il s'était fait une légère blessure en tombant sur le pavé. Un porte-monnaie, contenant 196 fr. 55 en or et argent, a été trouvé dans la poche du pantalon. La propreté des vêtements indiquait un homme aisé. Aucun papier n'existant sur le mort, son identité n'a pu être reconnue. 

 

Février 1882  -  Accidents.  -  Le sieur Victor Delafosse, 25 ans, au service de M Ygouf, grainetier à Troarn, est tombé sous la roue d'une voiture, chargée de bourrées, qu'il conduisait sur le chemin vicinal de Troarn à Saint-Pair. Il a eu la poitrine écrasée, et il est mort quelques heures après au domicile de ses parents, chez lesquels on l'avait transporté. 

Dimanche 29 janvier, le nommé Damas Catherine, âgé de 61 ans, journalier, a été trouvé noyé dans la petite rivière le Laizon. Catherine avait une très mauvaise vue et pouvait à peine se conduire, il est tombé dans la rivière en se trompant de direction.  

 

Décembre 1882  -  Passage de Vénus. -  Le 6 décembre, dix commissions scientifiques françaises étaient éparpillées sur la surface du globe terrestre, pour lorgner Vénus passant  devant le soleil. Nous ne savons si le travail de toutes ces lorgnettes vaudra la surcharge dont elles pèsent au budget, les nuages ayant contrarié les observateurs.

 

Décembre 1882  -  Un sauvage. -  Dans la nuit du 24 au 25 décembre, un employé, arrivé depuis peu à Troarn et ne connaissant pas le pays, se trouvant égaré, demanda à un facteur de la gare, de lui indiquer son chemin. Le facteur, pour toute réponse, lui tira un coup de fusil qui le blessa grièvement. Une enquête est commencée sur cet acte inexplicable.  

 

Mai 1883  -  Plus de cachot. –  Le ministre de l'instruction publique vient d'adresser aux recteurs d'académie une circulaire, dans laquelle il les informe que l'usage du séquestre dans les lycées et collèges doit être abandonné partout.

 

Juin 1883  -  Réprimande. –  La peine de la réprimande a été infligée à Mme Marie Jardin, instituteur publique, à Troarn, pour avoir fermé son école à l’occasion de la fête de l’Adoration Perpétuelle.

 

Juillet 1883  -  Fête Nationale.    La fête du 14, a été un peu partout, comme à Caen, contrariée par le temps. Les illuminations et les décorations privées s'en sont ressenties.

Bayeux a fait exception, jamais fête n'a été aussi belle et animée. Mais des malintentionnés, mus par l'esprit de parti, ont sur divers points arraché et déchiré des drapeaux, renversé des colonnes et brisé les verres dont elles étaient garnies.

A Troarn, la municipalité n'a pas donné signe de vie à l'occasion du 14 juillet, ce qui n'a pas satisfait les commerçants, qu'une fête fait toujours gagner. Il y a eu pourtant quelques illuminations particulières, notamment celles de la gendarmerie, de l'école et du nez d'un cochonnier de l'endroit. Le matin, le manifeste du prince Jérôme avait été placardé sur les murs. Il a été arraché par la police.

A Touques, le maire, qui tient à ne rien faire comme ses autres confrères, a laissé le marché avoir lieu le jour de la fête nationale.

 

Septembre 1884  -  Le concours de Troarn.    Dimanche au milieu des averses, a eu lieu le concours de Troarn. Les efforts et l'activité de la municipalité méritaient un ciel plus clément. La fête du soir, illuminations, retraits aux flambeaux, pièces d'artifice, a été très réussie. Réussi également le banquet, où le trou normand a été remplacé par six discours. Les lauréats, des médailles de bonne culture sont : MM. Ballière, à Colombelles ; Th. Joly, à St Pair ; Viel, d’Escoville ; Beaudouin , de St-Ouen-du-Mesnil-Oger ; Ricard, de Troarn ; de Vergnolles, à Brèville ; Renaud, de St-Ouen-du-Mesnil-Oger.

 

Décembre 1885  -  Un médecin inhumain.  -  Tout récemment, dans une commune du canton de Troarn, un ouvrier se blessait au pied d'un coup de hache et perdait beaucoup de sang. On courut chez le médecin, qui n'avait que la route à traverser. Il répondit par sa fenêtre que le blessé, n'étant pas une de ses pratiques, n'avait qu'à aller chercher un médecin ailleurs. Ce n'est pas la première fois, parait-il, que ce personnage se montre ainsi inhumain.

 

Septembre 1889.   -   Bêtises sur bêtises.   -   A Troarn, place du Marché, la gendarmerie, nous ne savons sur quel ordre idiot, a vérifié les journaux de notre crieur, dénoncé comme colportant des brochures boulangistes.

L'auteur de la dénonciation est un imbécile de l'endroit, qui a trouvé plus bête que lui, et qui a pris pour un écrit boulangiste la brochure patriotique de M. Edmond Henry : « Les Francs-Tireurs du Calvados ». ( Bonhomme Normand)

 

Mars 1890  -  Malades reconnaissants.  -  Jeudi, une députation des habitants de Troarn est allée offrir un objet d'art en bronze, produit d'une souscription publique, au médecin de ce bourg, M. Lemonnier, qui relevait d'une longue maladie. M. Lemonnier doit, dit-on, sa guérison à un prêtre du canton de Troarn, qui avait écrit à une personne de sa famille pour l'engager à décider M. Lemonnier, considéré comme perdu, à recevoir les secours de la religion. Cette lettre étant tombée dans les mains de M. Lemonnier, qui est libre-penseur, elle lui a produit un tel effet qu'il s'est trouvé mieux depuis. Et voilà comment le curé a guéri un libre-penseur en voulant le confessé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1890  -  Chiens enragés.  -  Les possesseurs de chiens maugréent contre les ennuis que leur cause l'arrêté sur l'interdiction de circulation. C'est ennuyeux mais assurément indispensable. Depuis le premier chien reconnu enragé à Caen et abattu, plusieurs cas ont été reconnus : deux à Troarn, un à Cabourg et un à Pont-l'Evêque. Dans cet arrondissement, plusieurs chiens suspects sont surveillés.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1890  -  Un jour de congé.  -  Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a accordé le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux écoles primaires. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1890  -  Les récoltes.  -  Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains points. On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre. La récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1890  -  Excellente mesure.  -  Désormais, le service des petits paquets, jusqu'ici limité aux communes possédant des gares de chemin de fer, sera étendu à tout le territoire. L'administration se servira, à cet effet, des entrepreneurs de transports des dépêches, qui livreront les colis à domicile moyennant une rétribution ne dépassant pas 25 centimes.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1890  -  Les manœuvres.  -  Les manœuvres de la 10e brigade auront lieu, à partir du 8 septembre, entre Troarn, Caen et la mer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1890  -  Juge de Paix.  -  En réponse a notre article : « Qui l'emportera ? » le maire de Troarn nous prie de publier ce qui suit : Le maire de Troarn fait savoir aux intéressés que le sieur Mesnil, juge de paix, dans le but d'amoindrir Troarn, chef-lieu de canton, allait faire des conciliations à Cabourg et obligeait les habitants de onze communes à se présenter devant lui dans cette localité. Le maire de Troarn est heureux de faire connaître qu'à la suite des démarches qu'il a faites, et par ordre de l'autorité supérieure, les choses sont rentrées dans l'état normal et qu'il n'y aura plus désormais de conciliations à Cabourg. Toutes les communes viendront, comme par le passé, à Troarn.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1890  -  Chute mortelle.  -  Sur les deux soldats qui se sont blessés pendant les manœuvres de la brigade normande, un seul est mort : c'est le sieur Alfred Lemoine, 25 ans, né à Aude (Eure), soldat au 22e d'artillerie, cantonné, pendant les manœuvres, à Troarn. Voulant descendre, la nuit par une échelle, d'un grenier où il était logé, ce malheureux est tombé sur le pavé de la cour, où il a été trouvé sans connaissance le matin, la tête fracassée, mais donnant encore quelques signes de vie. Il a été transporté à l'hospice de Troarn, où il  est décédé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1891  -  Sauvetages.  -  Une fillette de 8 ans, jouant au bord de l'Orbiquet, à Lisieux est tombée dans la rivière. Une dame Brunet se porta à son secours et lui tendit une perche qu'elle saisit au moment où elle allait disparaître.

— A Troarn, le fils de M. Bourienne, médecin, a sauvé le jardinier de Mme Riom, qui était tombé dans une douve. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Les inconvénients des banquets administratifs.  -  L'autre samedi, avait lieu la révision à Troarn. Un banquet précédait cette opération. Le préfet ne saurait se douter des inconvénients qui peut y avoir à admettre certains fonctionnaires à ces agapes administratives. 

De malheureux ouvriers, venus pour toucher, dès le matin, des mandats à la caisse du percepteur, trouvèrent porte close. Un avis disait que la caisse serait réouverte à deux heures,  mais il en était bien quatre lorsque le comptable eut fini de siroter son café et les accessoires. N'est-il pas fâcheux que de malheureux ouvriers soient obligés de perdre une journée pour attendre que le percepteur ait fini de banqueter et de trinquer ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Gibier à bon marché.  -  Dernièrement, un conseiller municipal d'une commune du canton de Troarn tirait sur un lièvre qui dévastait son jardin. Le lièvre alla mourir dans  la propriété voisine qui appartient au maire. Celui-ci fit ramasser le lièvre. Quand le conseiller alla réclamer l'animal, le maire lui dit : « Je devrais vous faire dresser procès-verbal pour chasse en temps prohibé, mais vous avez un fermier qui ne me convient pas, mettez-le à la porte et je ne dirai rien. » 

Le conseiller refusa. Aussi le maire s'est-il empressé, non seulement de faire dresser procès-verbal contre le conseiller municipal, mais encore de garder le lièvre.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Caen.  -  Félix Letellier, 26 ans, domestique, sans domicile, vols, tentatives de vols, escroqueries, filouteries, 8 mois.

— Adolphe Hamon, 49 ans, cultivateur à Longvillers, outrages à un huissier, 8 jours.

— Albert Fleury, 16 ans, domestique à Epinay-sur-Odon, vol d'une montre à la fille Harang, 2 mois. (Loi B.)

— Filles Clémence Leroy, 21 ans, et Marie Chesnel, 24 ans, filles soumises à Caen, vol de 300 fr. au sieur Madelaine, 4 mois chacune.

— Jules Chrétien, 22 ans, domestique à Troarn, outrages à un maire, 6 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Ça se gagne.  -  Dans notre dernier numéro, nous parlions d'un maire du canton de Troarn qui ne veut pas inscrire plusieurs ayants droit, sur la liste électorale. 

Aujourd'hui, c'est un maire du même canton qui a refusé de légaliser le certificat de vie du sieur Auguste Cantel, marin pensionné. Le sieur Cantel ne peut cependant pas toucher sa  pension sans ce visa. Le préfet est armé contre les maires refusant de remplir les charges de leur fonction. Pourquoi ne suspend-il pas ceux de Giberville et de Ranville. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Singulier exploit.  -  L'usage veut que les cierges des enfants des premières communions reviennent au curé. Cependant, à St-Jean de Caen, ce souvenir est, avec raison, laissé aux communiants. 

Mais voilà qui est plus fort. On nous affirme que, dans une commune du canton de Troarn, où les parents faisaient les récalcitrants, les cierges ont été réclamés par huissier. Nous ne pouvons pas croire à semblable exploit. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1893  -  Chronique judiciaire.  -   Arthur Eudine, 22 ans, ancien facteur à Tilly-sur-Seulles, abus de confiance de somme d'argent au préjudice du sieur Basley, et suppression de lettres, 2 mois et 5 ans d'interdiction. 

— Albert Girouard, 10 ans, et Jules-Alphonse Marin, 7 ans, écoliers à Vendes, attentat à la pudeur sur une petite fille de moins de 13 ans, remis à leurs parents. 

— Gustave Postel, 33 ans, journalier à Troarn, coups et blessures à la veuve Destigny, 6 jours de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Brûlée à la procession.   -  Au moment où la procession du Saint-Sacrement quittait le reposoir de l’école de Troarn, une étincelle, échappée d'un encensoir, a communiqué le feu à la robe de mousseline d'une jeune fille, la pauvre enfant n'a dû son salut qu'à l'intervention de quelques, personnes courageuses. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la  nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les  navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Un comble.   -   Dans une commune du canton de Troarn, un conseiller municipal, membre de la commission scolaire chargée de la surveillance des écoles, ne sait ni  lire, ni écrire. On parle de le faire officier de l'instruction publique. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1896  -  Suicide raté.  -  Auguste Lemarchand, 25 ans, journalier à Troarn, était lundi 17 à la noce d'un de ses parents, à laquelle assistait également la jeune fille qu'il aimait, cette dernière ayant refusé de trinquer avec lui, Lemarchand se porta un coup de couteau dans la poitrine. Heureusement, il ne se fit pas grand mal. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Respect au règlement .  -  Plusieurs personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Lutte à main fermée.   -    Deux officiers ministériels des cantons de Troarn et Bourguébus s'en veulent à mort par jalousie de clientèle.

Vendredi, ils en sont venus aux mains. Apres s'être réciproquement meurtris, ils ont roulé dans la poussière. Personne n'est mort, car le lendemain, tous les deux, chacun de leur côté, sont allés se plaindre au parquet. L'un des deux est aussi, poursuivi par, une personne qu’il aurait traitée de canaille et de faux témoin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Pauvre petit.   -   Lors de la fête Saint-Riquier, à Basseneville, un enfant de trois ans, appartenant à des forains, fut brûlé à la poitrine. Le pauvre petit fut amené au médecin de Troarn qui dit aux parents d'aller trouver le maire pour obtenir l'admission du petit brûlé à l'hospice. Le maire, dit l'un de nos confrères, refusa le billet d'admission. L'enfant est mort des suites de ses blessures. Soigné par des mains habiles, le pauvre petit eût été certainement sauvé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Malades en souffrance.  -  A Argences, il y a deux médecins et un officier de santé ; à Amfréville, il y a deux officiers de santé, et à Troarn, chef-lieu de canton, il n'y a qu'un médecin. Beaucoup de malades sont, par suite, en souffrance, ils demandent un second médecin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Le tirage au sort.  -  L'examen des tableaux de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18 janvier 1897. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1897  - Enfants martyrs. -  Le nommé Grégoire, qui avait fait mourir son petit garçon en le frappant à coups de bâton, en lui faisant sur tout le corps quarante piqûres avec la pointe d'un couteau et en lui brûlant une des mains en la maintenant sur un poêle allumé, a été condamné à perpétuité par le jury de la Seine, la peine de mort ne pouvant pas être appliquée. La mère et la maîtresse de Grégoire ont été condamnées à cinq ans de prison. 

— Auguste Dupuy, 37 ans, cantonnier à Livarot, a été condamné à quinze jours de prison pour avoir brutalisé ses enfants et avoir notamment frappé si fort l'aîné avec un bâton, que le pauvre petit est tombé en syncope et que sa mère a dû aller chercher un médecin. Le tribunal de Lisieux a accordé à Dupuy le bénéfice de la loi Bérenger, à cause de ses enfants, dit-on. Si c'est pour les soigner à coups de trique, ce n'est vraiment pas la peine. 

— Aux environs de Troarn, un enfant de deux ans et demi avait, il y a quelques mois, une jambe cassée, quelque temps après, il avait la figure tuméfiée et les yeux si enflés qu'il fut plusieurs jours sans y voir, enfin, ces jours-ci, c'est un bras qu'il a eu de cassé. Les habitants trouvent étrange cette succession d'accidents. Il y a de quoi. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1898  -  Mort d’un condamné.  -  Nos lecteurs se rappellent que M. Eudes, ancien juge de paix du canton de Troarn, avait été en février 1896, condamné par les assises du Calvados à deux ans de prison et 200 fr. d'amende pour faux, dénonciation calomnieuse et concussion. Six mois avant l'expiration complète de sa peine, le prisonnier avait été mis en liberté. Mais, miné parla honte et par le régime de la prison, Eudes est mort ces jours-ci à Monts, près Villers, où il s'était retiré. Il était âgé de 57 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Mesures sanitaires.     L'entrée du bétail espagnol et portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse. 

— M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le Calvados, des moutons destinés à la boucherie et provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de clavelée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Banquets sur banquets.     Les maires du canton de Troarn  offre, dimanche, un banquet à M. Lebret et M. Vatin. Le prix de la souscription est de 10 fr., il y a déjà une centaine d'inscrits. Ce banquet aura lieu sous une tente, le maire ayant refusé la salle aux grains aux organisateurs.

— On assure que, le dimanche suivant, M. Delarbre donnera un contre-banquet, suivi de bal, dans la balle aux grains que le maire s'est, dit-on, empressé de mettre à sa disposition. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1898  -  Noces d’or.   -   Dimanche, M. et Mme Parcheron, quincailliers à Troarn, ont fêté le cinquantième anniversaire de leur mariage. De nombreux amis ont pris part à cette fête de famille. M. Parcheron est adjoint de Troarn, sous-oflicier en retraite et décoré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Cours d’adultes.   -   Les cours de la Ligue de l’enseignement vont recommencer le lundi 5 décembre, à 8 heures du soir.

Cette année, on a dédoublé les cours de mathématiques et de français pour que les forts et les faibles puissent suivre des leçons proportionnées à leur instruction. Il y a un cours spécial de lecture et d'écriture pour les illettrés. Nous ne saurions trop recommander ces cours très suivis l'an dernier et qui le seront plus encore cet hiver. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Furetage.  -   Un beau matin, d'une commune du canton de Troarn partaient, en pèlerinage, madame Tougauche et son voisin Hersadia.

La dame était montée magistralement sur un mulet et son compagnon lui poussait au derrière.

Arrivés à la Délivrande, ils furent présenter leurs hommages à la sainte Madone, puis ils s'en allèrent dîner ensemble et ensuite se coucher.

Ensemble?... Les mauvaises langues disent oui.

Monsieur Hersadia et madame Tougauche se levèrent très tard, déjeunèrent et s'en furent faire leurs adieu à la chapelle.

La dame remonta sur le mulet, son compagnon, comme au départ, lui poussant toujours au derrière.

Il était presque nuit lorsqu'ils rentrèrent en leur pays pâles, exténués et harassés de fatigue.

Ce qui fit dire à Jacob que sa femme veut toujours entraîner, malgré lui, en pèlerinage :

— Guette donc, Madeleine ? Si chest comm'cha qu'nos z'en r'vient... faut co mieux resté à couchi cheux sé... nos est pu quéru le lend'main au matin.

Mais le plus étonnant c'est que, dans l'endroit, on dit que ce pèlerinage est en train de produire ses fruits.

Ça, ce serait un vrai miracle, car madame Tougauche a dépassé de beaucoup la cinquantaine. ( Le Bonhomme Normand )

 

Mai 1899  -  A propos d’un cheval bossu  -  Un maquignon des environs de Troarn

avait vendu un cheval à un individu de Caen. Celui-ci, trouvant que la bête avait un « hohi », le rendit au vendeur qui le remit en vente à la foire du premier lundi.

Après long débat auquel prit part le premier acheteur et force sous de café, un maréchal ferrant s'en livra moyennant 400 fr. versés comptant. C'est alors que le vendeur se serait esclaffé de rire en disant à acheteur: « Vos pouvez vos vanter d'avait été r’fait car l'cheva a su l'cou eune bosse pu grosse que celle à polichinelle ».

A la suite, procès devant le tribunal de commerce de Caen pour résiliation de marché, avec attestations verbales de vétérinaires déclarant que le cheval ne valait pas les clous pour le ferrer et qu'il serait mort dans trois semaines.

Ce à quoi le maquignon a répondu au président : « Mais mon cher bon moussieu, j'siommes tertoux mortels, mé comme vos et comme la bête, et quand qu'à s'rait mourue, cha n's'rait ni d'vot'e faute ni d'la mienne... Tant qu'à r'prendre man cheva. j'veux bien, mais j'garde l'ergent ».

Le tribunal a désigné le directeur de l'école de dressage pour qu'il s'assure si le cheval vendu est bossu ou ne l'est pas. La chose en vaut, la peine, car le maréchal acheteur demande 2 000 fr. de dommages-intérêt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Le mot et la chose.   -   Dans sa circulaire, M. Octave Desloges, maire de Troarn, qui se porte au conseil d'arrondissement pour le canton de Troarn, s'était intitulé candidat « officiel ». Interviewé, M. Desloges a répondu que, par « officiel », il entendait « républicain ».

Si M. Desloges ne connaît pas mieux la valeur des « choses » que celle des « mots », ce sera, s'il est nommé, une singulière recrue pour le conseil d'arrondissement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Conseil d’arrondissement.   -  Élection de Troarn. Résultat : M. Desloges, 763 ; M. Déléan, 760 ; M. Béquet, 111; divers, 15. Il y a ballottage.

M. Déléan, qui habite le pays depuis 40 ans, n'est donc pas aussi inconnu qu'on l'a dit, aussi donnera-t-il, dimanche, du fil à retordre à M. Desloges. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Le froid.  -   Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à zéro.

En résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux prophéties pelure d'oignon.

Ces grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   A nos lecteurs.  -  Nos commerçants sont en pleine œuvre de tentation. Leurs exhibitions sont des merveilles de chic et de bon goût. La fraîcheur, la variété, le bon marché même de leurs marchandises défient toute concurrence.

Aussi, espérons-nous que nos lecteurs feront leurs achats sur place et ne se laisseront pas prendre aux catalogues menteurs des grands bazars parisiens, qui envoient le plus souvent, en province, leurs rossignols défraîchis et souvent avariés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Terrible explosion.  -  Le sieur Heuzey, épicier en gros à Caen, possède, à Troarn, un magasin d'épicerie. Samedi dernier, son employé, le sieur Léon Margrin, alla puiser de l'eau à la citerne couverte se trouvant dans une cave derrière le magasin.

Après avoir déposé une lampe à un mètre environ de l'orifice, il souleva le couvercle, mais aussitôt une explosion épouvantable se produisit, la porte de la cave fut violemment arrachée, toutes les glaces de la devanture de magasin brisées, et les montants projetés jusque sur le trottoir opposé de la rue. L'immeuble a même subi de sérieux dommages.

C'est miracle que le malheureux Margrin n'ait pas été foudroyé, il a été fortement brûlé à la figure et à une main, mais on espère que ses brûlures n'auront pas de conséquences graves. Il a été conduit au domicile de ses parents à Frénouville. On attribue cette explosion à une accumulation de gaz, provenant soit du voisinage de fosses d'aisances, soit d'infiltrations de pétrole résultant d'un fût qui aurait été défoncé, il y a quelques mois, dans cette même cave.

(Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Chronique judiciaire.  -  Pierre Basnier, 23 ans, domestique à Bretteville-l'Orgueilleuse, 2 mois de prison, vol d'un caban et abus de confiance d'objets mobiliers au sieur Lemière.

— Émile Ignace, 24 ans, journalier à Troarn, 2 mois, coups au sieur Hommet.

— Eugénie Lehec, femme Leblanc, 37 ans, journalière à Cristot, 8 jours de prison, coups aux époux François.

— Vitalien Locard 21 ans, journalier à la Ferrière-Duval, 8 jours de prison, vol d'un réveille-matin au sieur Lefèvre, à Courvaudon, chez lequel il était domestique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Un maire qui fait parler de lui.  -   M. Desloges, maire de Troarn, tient à faire parler de lui. Dernièrement, à l'occasion d'une grande noce, il refusait à l'hôtelier chargé du repas de rester ouvert après l'heure réglementaire. La préfecture dut intervenir. 

Samedi, M. Desloges comparaissait devant le juge de paix et était condamné a 40 francs d'amende pour diffamation envers M. Palix, coiffeur à Troarn. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1900   -   Singulier jugement.  -  M. Desloges, maire de Troarn, tient à faire parler de lui, il a refusé à un hôtelier, chargé d'un festin de noce, de rester ouvert après l'heure, il doit débourser 40 fr. à propos d'une affaire de coiffeur.

Tout cela est vrai, mais, en ce qui concerne le dernier fait, un mot d'explication est nécessaire. M. Palix, coiffeur à Troarn avait dit devant témoins qu'il quitterait le sol de ce bourg ingrat. Le maire s'empressa de faire publier dans « le Bonhomme » un avis demandant un coiffeur pour remplacer M. Palix qui s'en allait.

Le coiffeur a poursuivi M. Desloges pour avoir publié son nom et avoir dit qu'il  s'en allait.  Le juge de paix de Troarn, après plaidoiries, a condamné M. Désloges non pour diffamation, mais à 40 fr. de dommages intérêts à verser à M. Palix. Singulier jugement.

Car, supposons qu’il s'agisse du boulanger, le maire ne voulant pas laisser mourir, de faim ses administrés n'aurait donc pas le droit d'en demander un dans « le Bonhomme normand » en ajoutant — cela est indispensable — que le boulanger établi quitte la commune. N'est-ce pas singulier.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Cheval tué.  -   Le charretier du sieur Lebourgeois, entrepreneur de messageries à Dozulé, venant de Caen, descendait la côte de l'église de Troarn avec une voiture attelée de deux chevaux. Le conducteur n'ayant pas serré la mécanique de la voiture à temps, les chevaux ont été entraînés par la charge de la voiture et ont descendu la côte au galop. 

Le cheval de limon, estimé 600 francs, a été tué sur le coup. Déjà, il y a trois mois, le sieur Lebourgeois avait été victime d'un accident à cette même côte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Pourquoi.  -  Mme Riom, morte dernièrement à Troarn, a donné au moins 100 000 francs pour la construction de la nouvelle église. Le conseil municipal a décidé de placer une plaque commémorative sur les murs de l'église avec le nom de Mme Riom et du curé qui a présidé à la construction de l'édifice. Le curé actuel s'y oppose, dit-on. Pourquoi. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

TROARN (Calvados).   -  L'Hospice.

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