15 Décembre 2023

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 1
TROUVILLE  s/MER

Canton de Trouville-sur-Mer 

Les habitants de la commune sont les Trouvillais et Trouvillaises

19 septembre 1788.   -    Un poisson, de 25 pieds de long et de 14 de circonférence, est pris sous le cap de Grâce, près Honfleur.

La manière dont on s'en empara (et ce ne fut pas sans peine) mérite d'être relatée.

Les pêcheurs se mirent à l'eau jusqu'à mi-corps, donnèrent à l'animal plus de cinquante coups de couteau aux environs de la tête et sur le dos, et lui firent une large ouverture au ventre. D'autres pêcheurs, à l'aide d'une ancre et des cordages, introduisirent l'une des pattes de cette ancre dans l’évent placé sur la tête de ce poisson monstrueux, et passèrent autour du bas ventre un nœud coulant, afin de le retourner, et de l'échouer entièrement, mais l'animal se sentant blessé, se remua si fort qu'il cassa la corde, se débarrassa de l'ancre, profitant de la mer qui montait toujours, s'échappa et s'enfuit, en lançant par son évent, un jet d'eau et de sang à plus de douze pieds de hauteur.

Le lendemain des pêcheurs de Trouville trouvèrent, près d'un banc de cailloux, nommé le Ratier, ce poisson mort et flottant entre deux eaux. Ils l'amarrèrent, et avec le secours de cinq chaloupes, ils l'amenèrent et l'échouèrent sur la grève de Honfleur. A la mer basse, on en vendit le gras par adjudication ; le prix s'en éleva .jusqu'à 120 livres. La chair fut débitée et partagée entre les pêcheurs. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 18..  -  La Pêche.  – La pêche a été très fructueuse pour les pêcheurs de notre cote, durant les deux semaines écoulées. Sept bateaux de Trouville ont apporté pour 3.215 fr. de poisson, et les bateaux de Port-en-Bessin, pour 5.000fr.

 

1er Octobre 1816. — Le chasse-marée « l'Olivier », qui se rendait de Brest à Rouen, se perd à l'entrée du port de Trouville, l'équipage de ce navire, ainsi que les passagers, ne doivent leur salut qu'à des marins et à des habitants du port, qui s'empressent de les secourir avec une rare intrépidité.

Parmi ceux-ci, on remarqua surtout le sieur Auguste-Louis Gardin de Chassé, lieutenant d'ordre des douanes royales, qui a failli être victime de son dévouement. Il fut un des premiers à monter à bord de « l'Olivier ». (source Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1840 - Explication. - Voici comment un journal explique l'origine du proverbe : «  Je m'en moque comme de l'an quarante  ».

«  Dans le siècle dernier , dit-il , aux plus belles années du règne de Louis XV, les almanachs annoncèrent que l'an 1740 serait fatal, et verrait éclore et s'accomplir de grands et terribles événements.

Le roi, dont l'imagination se frappait aisément, conçut de graves craintes au sujet de ces prophéties. Il s'en montra très affecté, et ce fut alors que, pour dissiper les ennuis du monarque et lui rendre le courage et la sécurité, les courtisans accablèrent l'oracle de leurs plaisanteries et de leurs dédains. Les flatteurs de l'Oeil-de-Bœuf inventèrent, en 1739, le proverbe : «  Je m'en moque comme de l'an quarante ».

Et l'année quarante passa en effet sans avoir vu s'accomplir aucunes sinistres prophéties qui l'avaient précédée. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1840 - Des anciennes salines des cotes centrales de la Normandie. - Quand une industrie s'éteint dans un pays, il est bon, il est nécessaire de rechercher les causes qui l'ont fait abandonner.

D'abord, parce que, quelles qu'elles soient, elles mettent, en problème l'existence d'une population plus ou moins nombreuse. En effet, même lorsqu'un genre d'exploitation agricole et surtout manufacturier est remplacé par un autre, les ouvriers occupés par le premier ne sont jamais aptes à être employés au second.

Ensuite, parce que si ces causes sont secondaires ou dépendantes de circonstances accidentelles , on pourra plus tard, sans doute, les faire cesser : en effet, combien de cultures ou de fabrications n'ont-elles pas été ruinées par une mauvaise gestion primitive ou par un impôt inopportun, qui ne se relèveront jamais faute d'une juste appréciation de ce qui a amené leur chute.

Au milieu des essais de toute espèce que depuis 1815 nous avons vu échouer à peine tentés dans notre contrée, il est une vieille industrie autrefois importante, autrefois utilisant une grande quantité de bras, qui a disparu tout à coup sans exciter ni un regret ni une plainte. Je veux parler de la fabrication des sels. Les hommes d'aujourd'hui l'ont laissée mourir, comme si en découvrant de nouveaux éléments de richesses, ils devaient renoncer à ceux qui avaient enrichi leurs pères.

Au moyen âge les salines des côtes centrales de la Normandie formaient une branche de commerce considérable, dés le Xe siècle il y en avait à Bavent et à Sallenelles. Sous la domination des successeurs de GuilIaume-le-Conquérant on rencontrait de ces sortes d'établissements sur tous les points de notre littoral, à Pont-l’Evêque, à Trouville, à Touques, à Périers, à Dives, à Varaville. Après la conquête de Philippe-Auguste, l'évêque de Lisieux avait des droits sur les salines de Touques, il nous reste, effectivement, une charte en date du mois de juin 1218, qui nous apprend que l'évêque Jourdain donne aux religieux chartreux du Val Dieu une rente annuelle de quatre-vingt-seize boisseaux de sel à prendre sur ces salines. Ces grandes fabriques furent supprimées pour la plupart sous Philippe de Valois, au moment de l’établissement ou plutôt de l'augmentation de la gabelle, et sans les salines de Touques qui restèrent toujours d'un certain rapport jusqu'à la révolution de 1789, et qui ont subsisté inaperçues jusqu'à nos jours, l'industrie des sels eût été complètement effacée de la statistique du pays d'Auge, dans le cas où l'on eût voulu la dresser.

C'était dans les marais dépendant de la paroisse de St-Thomas de Touques qu'étaient situées les salines. Florissantes au XIVe et XVe siècle, elles étaient arrivées au nombre de quarante-huit au XVIIe, lorsqu'un règlement général fait pour les gabelles, en 1660, les réduisit a vingt-quatre.

Lles mesures équivalaient presque a une prohibition, cependant les ministres de Louis XIV et leurs successeurs en accrurent encore la rigueur par des déclarations réglementaires rendues en 1691, 1707, 1711, 1722 et 1724, et en obtenant divers arrêts du conseil d'état contre les fabricants et les particuliers. A leurs exigences toujours nouvelles, il est facile d'entrevoir que leur intention était de contraindre la partie Est de la Basse-Normandie a renoncer a ses privilèges sur le sel et a rentrer dans le droit commun des gabelles.

Ainsi on augmenta les formalités que les sauniers avaient à remplir au bureau des quêtes avant de commencer leurs travaux de chaque semaine. Ils furent contraints d'employer tous un même nombre de plomb d'une même continence et de vendre leurs produits à un maximum fixé, les quantités qu'ils purent fournir à chaque particulier furent limitées, de même que la quantité de sel que chaque particulier put consommer, ils furent assujettis, enfin, a des tracasseries dont les moindres nécessitaient des chômages et des déplacements continuels.

Les paroisses qui seules avaient le droit d'user des sels de Touques, pour leurs provisions et pour leur grosses et menue salaisons, étaient  : Celle de St-Thomas qui pouvait se faire donner jusqu'à trois cent quatre-vingt-cinq boisseaux de sel par an.

Celle de St-Pierre qui n'en pouvait prendre que cent vingt-quatre.

Celle de Trouville qui en enlevait deux cent quinze ; et celle de Bonneville à laquelle il était permis d'en acheter deux cent quatre-vingt-cinq.

Il pouvait être délivré des mêmes sels, mais seulement pour pots et salière. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1844   -  Nouvelles locales.   -   On écrit de Trouville : Un violent incendie a eu lieu à Trouville le 28 novembre à 6 heures du soir. Le feu était à la corderie de M. Jean Maudelonde.

Les habitants se portèrent avec empressement, mais leurs secours ne purent parvenir à maîtriser le fléau et tout fut brûlé ! Cette perte est évaluée 3 000 fr. tant en chanvres et goudrons qu’en bâtiments. Rien n'était assuré.

Le feu avait pris par une corde à laquelle était suspendue une lampe qui l’a enflammée, et de là a embrasé le chanvre déposé dans le grenier au-dessus.

On avait été chercher la pompe, mais le maire était absent, sa femme avait perdu la tête, sa servante seule put conduire au lieu où était cette pompe, mais ce qu'on croira difficilement, c'est que celle-ci était sous un amas de bois et bourrées, et le bourg aurait pu brûler avant qu'on eût le temps de la débarrasser. On ne comprend pas une telle incurie !

Les habitants des maisons voisines, couvertes presque toutes, en chaume, ont pu les préserver en les couvrant de draps mouillés. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -  Par un arrêté du 18 février 1845, M. le ministre des travaux publics a ouvert sur les fonds de 1845, première section du budget, chap. 15, deuxième catégorie, un crédit de 64 000 fr. qui se répartit ainsi : Port de Trouville, de la pointe de la Cahotte , 7 000 fr. Port de Touques, établissement d'un embarcadère, 6 000.  Port d'Isigny, continuation d'une digue submersible, 50 000. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur vient de décerner au nom du roi, trois médailles d'honneur en argent : une au sieur Danjou, adjudant de la compagnie des sapeurs-pompiers à Caen, pour les actes de courage et de dévouement dont il a fait preuve dans plusieurs incendies. 

La deuxième au sieur Chauvin, de la même ville, pour avoir sauvé le 28 novembre 1838, au péril de ses jours, la vie à une femme qui se noyait dans un bras de l'Orne où elle s'était précipitée. Malgré la hauteur et la force des eaux, et la rigueur de la saison, le sieur Chauvin n'avait pas hésité à se jeter tout habillé dans la rivière. 

La troisième au nommé Halley, ancien maître pêcheur à Trouville, pour avoir retiré vivant de la rivière du quai, de Trouville, un enfant qui y était tombé. Les eaux étaient rapides et le danger imminent. Le sieur Halley s'était précipité tout habillé et il ne parvint à saisir l'enfant qu'après des efforts inouïs, il faillit lui[1]même être victime de son dévouement, car il allait disparaître avec lui, lorsque par un heureux hasard, un canot arriva et les recueillit l'un et l'autre. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Nous trouvons dans le dernier numéro du Journal de Honfleur, les réflexions suivantes, à l'esprit desquelles nous nous associons et que nous croyons utile de reproduire. Il va, sous peu de jours, être présenté un projet de loi sur les pêches, pour l'exécution d'un traité fait il y a deux ans, et qui règle les droits respectifs des pêcheurs anglais et français. Cette loi intéresse essentiellement les pécheurs de toutes les cotes qui bordent la Manche. 

Parmi les dispositions que contiendra ce projet, il en sera sans doute qui pourvoiront à cette funeste habitude qu'ont prise certains pêcheurs d'acheter du poisson pêché par des bateaux étrangers, au lieu de pêcher eux-mêmes. Il peut y avoir économie de temps, de fatigue pour les pêcheurs, économie de dépense pour les propriétaires des bateaux et des filets. Mais tout le monde est d'accord sur le mal général qui en est le résultat. 

On a accusé les pêcheurs du Calvados et de la Manche de se livrer le plus ouvertement et Ie plus audacieusement à cette fraude. Nous ne croyons pas l'accusation fondée, non pas que nous voulions soutenir que plusieurs n'ont pas imité le mauvais exemple qui leur a été donné par d'autres qui, par une plus grande proximité des côtes anglaises, et des grands centres de consommation, y ont trouvé de très grands profits. 

Mais si l'on veut considérer la position des pêcheurs bas-normands, sous ces deux rapports, on reconnaîtra aisément qu'ils doivent être moins portés à la fraude puisqu'elle leur profiterait moins. C'est à eux au contraire que la loi attendue sera plus avantageuse. Aussi la désirent-ils fortement et la recevront-ils avec reconnaissance. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -   L'orage.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent orage a couvert toute notre contrée. Déclaré vers minuit il a duré environ cinq heures. Les éclairs ne cessaient sans interruption, le tonnerre roulait sourdement et  éclatait fréquemment, la pluie tombait à torrents.

La foudre a tombé plusieurs fois sur le banc devant notre port, sans faire aucun dommage.

Nous n'avons pas entendu dire que nos campagnes aient souffert.

Plusieurs bruits d'accidents fâcheux ont été répandus, aucun heureusement n'est fondé. Si c'est la malveillance qui les a fait courir, c'est un tort fort grave, de la part de ceux qui les ont inventés, si c'est par légèreté, c'est au moins blâmable, ils ont été répandus dans des journaux extérieurs à la localité, nous ne les démentons que par ce simple paragraphe.

La foudre a tombé sur l'église de Trouville, dont la couverture seule a souffert, ainsi que sur le château de M. Vallée. Mais comme ce bâtiment est muni d'un paratonnerre, le tonnerre a suivi la chaîne sans faire aucun dégât.

A Touques et dans ses environs, des arbres ont été complètement dépouillés de leur écorce par la foudre, un bœuf a été tué dans l'herbage de M. Rebut,

A Vauville, des bâtiments couverts en chaume ont été, en un moment incendiés, sur un longueur d'environ 30 mètres. Un millier de foin a été brûlé. Rien n'était assuré, on évalue la perte à 12 000 fr. elle eût été plus considérable sans les secours immédiatement portés par les pompiers de Touques et grand nombre d'habitants des communes voisines, accourus au bruit du tocsin qui sonnait à plusieurs églises.

Nous craignions que Pont-l'Evêque n'eût souffert par la crue des cours d'eau qui y affluent. On ne cite aucun dommage.

Nous avons les mêmes craintes pour Lisieux, nous espérons cependant qu'il n'y aura pas eu plus de mal. Cet orage a éclaté à Caen dans la même nuit. Les journaux de cette localité ne mentionnent d'autre suite que l'incendie, par la foudre, d'une meule de foin élevée en plein champ dans le hameau de Gruchy non loin d'Ardennes. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1845   -   Nouvelle locale.  -   On lit dans le Pilote de Dieppe : Jeudi dernier, la barque la « Minerve », de Trouville-sur-Mer, étant à pêcher à six lieues au large au nord de  Dieppe, a vu un pigeon s'abattre sur sa grande voile.

La force du vent a fait tomber le pauvre voyageur égaré, dans la mer, mais il a aussitôt repris son vol et est venu se poser sur le pont du bateau, où les matelots l'ont pris. II portait attachés à ses pattes, trois exemplaires autographiés de la bourse de Paris de la veille, 12 novembre, cette cote, rédigée en anglais, donnait le cours des promesses d'actions de toutes les entreprises de chemins de fer non encore concédées, sous l'une de ses ailes était inscrit le n° 25.

Ce pigeon, envoyé sans doute de Paris par un correspondant anglais à une maison de Londres, est encore aujourd'hui à bord de la « Minerve ». (Source  : Journal de Honfleur)  

Janvier 1846   -  Le temps qu’il fait.   -   La campagne présente dans notre contrée une bonne apparence ; les blés sont bien levés et bien verts, et la plante de colza a déjà une vigueur qui pourrait devenir inquiétante ; car, s'il ne survient pas bientôt une gelée forte et durable pour retarder la végétation, les gelées de février, ou de mars, pourront faire beaucoup de mal.

Déjà, en quelques endroits la plante commence à monter, et si le temps reste doux, elle va partout faire des efforts dont les cultivateurs intelligents devront prévenir les conséquences en la faisant étêter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Tarifs postale.   -  Une nouvelle qui intéresse toutes les classes de citoyens, nous est apportée par les journaux de Paris : on réunit en ce moment, au ministère des finances, les documents nécessaires à la discussion de la loi qui doit être présentée par le ministre pour la réforme postale, aussitôt après ce vote de l'adresse.

Trois tarifs sont admis par le ministre. Les lettres paieront dix centimes toutes les fois qu'elles ne franchiront pas un espace de plus de 40 kilomètres, quinze centimes pour cent kilomètres, et vingt centimes pour la plus grande distance. Le port sera double pour l'étranger. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Administration des Postes.  -  Avis au public. -  Les timbres des bureaux de Villers-Bocage et de Trouville, département du Calvados, présenteront désormais les noms de Villers-Bocage, Calvados,<èt de TroiivtUc-sur-Mer, pour éviter la confusion avec des bureaux homonymes. Le public pst prié et de Trouville-sur-Mer, pour éviter la confusion avec des bureaux homonymes.

Le public est prié d'adopter cette dénomination sur la suscription des lettres. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -   Sauvetage.   -   Le steamer « Calvados », capitaine Vanloom, a rencontré dimanche, en mer, la barque de Trouville n° 14. Les hommes qui la montaient déclarèrent qu'ils n’avaient pas mangé depuis deux jours. Le capitaine Vanloom les prit à la remorque qui cassa devant Trouville où les pécheurs se rendirent, après avoir remercié le capitaine du « Calvados » et refusé le pain qu'il voulait leur donner, attendu qu'ils étaient à leur porte. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1846   -   Travaux à exécuter.   -   M. !e ministre des travaux publics a, par décision du 11 de ce mois, ouvert à M. le préfet un crédit de 117 000 fr., pour les travaux à exécuter dans les ports maritimes du département, en 1846.

Dans cette allocation, figurent le port d'Isigny pour 62 000 fr., destinés à la continuation de la digue submersible, à l'établissement de l’écluse du Porribet et à la rectification de la rivière d'Aure, celui de Trouville pour 25 000 fr, qui seront employés à la construction de nouvelles-estacades, et enfin ceux de Dives et de Touques pour 30 000 fr., qui seront employés pour l'achèvement des travaux qui y ont été entrepris par l'administration des ponts et chaussées. (source Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Il émet le vœu que des brigades de gendarmerie soient établis à BalIeroy, Coulibœuf, Trouville, Blangy, Mezidon, Vassy et Pont-Farcy.

Quant au vœu du conseil d'arrondissement tendant a obtenir un secours du gouvernement pour divers monuments, le conseil ne voit aucune difficulté pour le donjon de Falaise et l'église Saint-Pierre de Lisieux, classés au nombre des monuments historiques, mais quant à l'église Trouville dont la construction est évaluée à 139 000 fr. dont 60 000 fr. sont réalisés en votes et souscriptions et dont le reste serait un fardeau énorme pour la commune, il émet le vœu qu'un secours suffisant soit sollicité du ministre des cultes, et quant à l'église de Dozulé,  monument d'art et de goût, que le ministre de l'intérieur soit prié d'accorder des vitraux peints. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Après avoir remarqué que l'esprit public est bon dans le département, M. le préfet en aperçoit une preuve nouvelle dans la décroissance des crimes et délits. Leur nombre a été moindre que les années précédentes et notamment ceux contre les personnes ont diminué dans une proportion plus forte que ceux contre les propriétés.

L'activité constante des travaux publics et particuliers, maintenue partout, a occupé beaucoup de bras. Le nombre des caisses d'épargnes, celui des déposants et le montant des sommes déposées témoignent du bien-être des populations et des habitudes d'économie qu'elles contractent. Prés de 5 millions y ont été déposés par 8 180 individus.

D'autre par, le nombre des faillites et le montant de leur passif va toujours en diminuant.

La navigation dans les ports du département prend aussi de l'accroissement, tant celle extérieure que celle du cabotage. Il en est de même des constructions navales.

Quant à l'agriculture, malgré les soins des cultivateurs et les améliorations qu'ils y ont apportées, son produit n'a pas été ce qu'on pouvait espérer. Les céréales surtout et les colzas sont dans ce cas, les fourrages ont été abondants et de bonne qualité.

Sur 3889 jeunes gens appelés à fournir le contingent militaire du département, 915 ont eu à répondre à l'appel de cette année. Un progrès remarquable, c’est que la proportion de ceux qui savent lire et écrire est portée à 68 p. % lorsqu'elle n'était autrefois que de 50 p. %. La taille moyenne s'est aussi élevée. Elle est de 1 m. 656.

Les inscrits maritimes ont, en dix ans, augmenté de 1 103. ( Le Journal de Honfleur )

 

Septembre 1846   -   Nouvelles maritimes.  - On ne peut avoir oublié à Honfleur le steamer le « National », qui longtemps a fait à contre-marée, la navigation entre notre port et celui du Havre, et, depuis, celle du Havre à Trouville.

Frété dernièrement pour remorquer de Regnéville à Isigny douze chalands construits dans le premier de ces ports, il avait heureusement accompli un premier voyage, il effectuait le second avec trois chalands, lorsque se trouvant au S. O. du cap la Hague entre Auderviile et Jobourg, a 3 myriamètres de Cherbourg, il donna sur une des nombreuses roches dont le cap  de Barfleur est parsemé, s'y creva et coula par dix brasses d'eau de mer basse, dans l'anse de Callegran.

L'équipage a été sauvé par la patache de la douane. Il est sur un plateau, et quoiqu'on n'aperçoive plus que ses mats, on espère pouvoir le relever et le haler à la cote, si les vents tiennent à l'amont, et à l'aide des chalands qui sont restés sur le lieu du sinistre. Des secours ont été immédiatement envoyés de Cherbourg. Mais l'opération serait impraticable si les vents passaient au N. 0. ou à l'O. : la mer est furieuse alors dans ces parages, tourmentés par de très forts courants. ( Le Journal de Honfleur )  

 

Septembre 1846   -   -   Nouvelles locales.  -   On est parvenu à relever le « National », que nous avons dit avoir coulé près Auberville, dans la déroute, et à le mettre à sec au rivage de Jobourg, après avoir bouché la voie d'eau, ce steamer va être conduit à Cherbourg où il sera réparé.

Les armateurs s ayant délaissé ce navire aux assureurs, c'est pour le compte de ces derniers que le sauvetage a été opéré, ce qui a coûté 12 500 fr. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales.  -   La route départementale de St-Pierre-sur-Dives, à Trouville a été ouverte à la circulation le 27 septembre, elle se joint au chemin de grande communication entre Dives et Lisieux. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales.  -   Le Journal des Instituteurs annonce que M. le ministre des finances va décider qu'après dix ans de service les instituteurs communaux seront aptes à occuper les places de percepteurs.

Cette mesura est équitable. Il est juste que les instituteurs pour lesquels les fonctions de l'enseignement seraient devenues trop pénibles trouvent dans d'autres services publics les moyens d'existence auxquels ils ont droit. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales.  -  L'Over Yssel, journal hollandais dit, d'après les observations des chasseurs, des bergers et de plusieurs autres habitants de la campagne, que tout annonce un hiver très rude. Les plantes de bruyères fleurissent jusqu'au sommet et les mulots creusent leurs habitations souterraines à une profondeur de 2 mètres 1/2 à 3 mètres. (source : Journal de Honfleur)  

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritimes.  -  On l'a dit souvent et on a toujours dit vrai, la véritable pépinière de notre flotte, c'est la pêche nationale.

Pendant de longues années, Cancale et Granville  ont employé plus de mille cinq cents marins à faire la pêche des huîtres sur des bancs qu'on croyait inépuisables.

Bon an, mal an, cette industrie donnait à six mille individus le pain de tous les jours, qu'ils sont obligés d'aller chercher ailleurs, la source où ils puisaient largement s'étant tarie par telle et telle cause que nous n'avons pas à rechercher. Aujourd'hui, ce qui a fait la richesse de Cancale et de Granville se présente à nous. Un vaste banc d'huîtres dont l'étendue n'a pu encore être parfaitement constatée, mais qui parait exister sur une longueur d'environ dix lieues, vient d'être découvert, il y a quelques semaines, entre la Héve et Barfleur.

Plusieurs petits bateaux de notre port y ont été s'approvisionner, et l'un deux en livrait hier cinquante mille, Est-il nécessaire de dire que les barques anglaises à l'affût de tout ce qui peut procurer lucre et bénéfice, ont déjà flairé cette mine féconde à exploiter, et que si l'on n'y met bon ordre, nos voisins vont s'assurer là un nouveau monopole.

Si le gouvernement prenait un peu souci des intérêts nationaux il devrait à l'heure qu'il est, avoir fait étudier le gisement de ce banc ? Et si, comme on le suppose, une partie se trouve en dehors des limites qu'il s'est laissé imposer par notre peu scrupuleuse alliée, ne devrait-il pas, au moins ordonner une stricte surveillance et une protection absolue sur la partie située dans les eaux françaises, de manière à ce que cette partie ne puisse être exploitée que par nos nationaux.

En supposant même que le nouveau banc d'huîtres ne soit pas du tout dans nos limites, il n'en résulterait pas moins un très grand avantage pour les pécheurs de toute la côte normande. Pendant six mois de l'année, ils seraient occupés d'une manière fructueuse et n'auraient plus besoin, comme ils le font aujourd'hui d'aller courir les chances plus ou moins aléatoires de rachat à l'étranger.

On nous apprend, au reste, que plusieurs de nos armateurs se disposent à envoyer des bateaux faire une pêche dont le produit est assuré, et que notre proximité de Paris rend d'une vente aussi facile que lucrative. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Nouvelles maritimes.   -  Dans la liste publiée par « Les Annales Maritimes » des récompenses accordées pendant l'année 1846 pour des faits de sauvetage et de dévouement, nous retrouvons les noms des cinq hommes' qui ont été déjà signalés dans ce journal, plus celui du sieur J. B. Pouètre, de Trouville, maître au cabotage, auquel une médaille d'or a été décernée pour avoir fait entrer à Dieppe le sloop anglais « Tinker », allant de Caen à Londres avec un, chargement de pierres brute.

Ce navire anglais fut aperçu coulant bas d'eau par maître Pouétre, qui n'hésita pas à lui porter secours malgré l'état de la mer. Ce marin a déjà obtenu deux médailles d'argent pour de précédents actes de sauvetage accomplis pur lui. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Nouvelles locales.   -   Le sieur François Gueret, maître de barque à Trouville, décoré de plusieurs médailles pour des actes d'humanité accomplis à la mer, dans des circonstances périlleuses était depuis plusieurs années, porté au tableau d'honneur. Gueret vient de recevoir la décoration de l'ordre royal de la légion d'honneur.

Ont encore été décorés, dans la marine, dans le quartier de Cherbourg, MM. Hennequin, sous-commissaire de marine à St-Vaast-la-Hougue, Daviel, enseigne de vaisseau ; Foliot de Vierville, sous commissaire en retrait. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1847  -  Nouvelles locales.   -   Malgré les conseils sans cesse répétés, il se trouve encore des personnes qui, en temps d'orage, vont chercher abri sous quelques arbres, elles en sont toujours victimes.

On assure cependant que le hêtre n'est jamais frappé de la foudre, et même qu'il l'éloigne. Les naturels de l'Amérique septentrionale ont, dit on, l'habitude de se réfugier sous cet arbre et il n'y a pas d'exemple qu'ils aient jamais été atteints.

Ce phénomène est digne de fixer, l'attention des observateurs. C'est un fait, facile à vérifier et qu'en tout, cas on doit faire connaître surtout aux habitants des campagnes. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Juin 1847  -  Nouvelles locales.   -   M. Duchâtel, ministre de l'intérieur, dont la santé paraît demander quelque repos, est en ce moment aux bains de Trouville-sur-Mer.  ( source : Journal de Honfleur)

 

Juin 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Un projet de loi présenté à la chambre des députés ayant pour objet la réunion de la commune de Hennequeville à celle de Trouville-sur-Mer, arrondissement de Pont-l’Évêque ( Calvados ) a été voté le 12 juin. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -  Nous avons eu déjà l'occasion de parler de la formation récente d'un banc d'huîtres dans la baie de Seine.

Le ministre de la marine vient de charger le capitaine de corvette Mortunert de Boisse, commandant la station de Granville, et le lieutenant de vaisseau Hugherau de Chakié, commandant le cutter le « Mirmidon », garde pêche à la Hougue, de faire une reconnaissance exacte du banc.

Les cutters garde-pêche du Havre et de Dieppe sont aussi chargés de s'assurer qu'il ne soit fait aucune pêche d'huîtres sur ce banc, le règlement du 23 juin 1846 ayant fixé au 30 avril la clôture de cette pêche. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   On nous écrit : L'apparence de la récolte est magnifique, nos blés, que l'on commence à couper, sont tels que de mémoire d'homme, on ne se rappelle pas en avoir vu de plus beaux.

Les seigles sont déjà récoltés et quelques pièces ont fourni en poids le double des années ordinaires dans la même surface de culture. Nos pommiers sont aussi chargés de fruits et leurs branches ploient sous le poids. Tout nous annonce une année qui marquera pour son abondance et sa fertilité. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   Sur la désignation de M, le Grand-Chancelier de la Légion-d'Honneur M. le commissaire de la marine à Honfleur s'est rendu jeudi à Trouville, où, en présence des marins de ce syndicat, il a présenté au sieur Guéret, maître de barque de pêche, la décoration qui lui a été accordée par le roi pour divers faits remarquables de sauvetage, comme nous en avons rendu compte le 30 mai dernier.

Une partie des étrangers réunis en ce moment à Trouville à l'occasion des bains de mer assistaient à cette cérémonie. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Maritimes.   -   Les marées de samedi, dimanche et lundi prochains seront très fortes, et les plus hautes de l'année. Pour peu que les vents les favorisent, la mer s'élèvera, dimanche 26 à 7 mètres 90, et sera pleine à 10 heures.

Il y aura le 24 une éclipse de lune invisible à Paris.

L'automne commencera le 23, à 4 heures 32 du soir, temps moyen de Paris. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Conseil Général du Calvados.   -   Le conseil général a appelé l'attention du ministre des travaux publics sur la nécessité des mesures à prendre pour la conservation des falaises de Villerville, l'amélioration du port de Dives, celle du port de Trouville, de la rivière de Touques.

Il réclame l'augmentation d'étalons à la station de Pont-l’Évêque.

Il donne un avis favorable à l’établissement d’une foire à Mery-Corbon le 20 Janvier de chaque année.

Il renouvelle le vœu exprimé pour l'embrigadement des gardes-champêtres.

Et celui relatif à la conservation des armes confiées aux gardes nationales rurales.  (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -   Aux termes de l'article 7, du règlement général des pêcherie conclu le 23 juin 1843 outre la France et l'Angleterre et rendu exécutoire le 27 juin 1846, le ministère de la marine devait faire connaître les lettres indicatives des quartiers auxquels les bateaux de pêche appartiennent.

Une dépêche ministérielle du 19 août 1847 insérée aux « Annales Maritimes et Coloniales », contient le tableau de ces lettres pour tous les quartiers des côtes de France.

Les bateaux de pêche du quartier de Trouville devront porter désormais les lettres CN (Caen), et à côté le numéro affecté à chaque bateau, suivant un ordre qui comprendra tous ceux du quartier.

De ce moment doivent être supprimés les lettres et numéros qui étaient particuliers à chaque syndical ou petit port.

Dans l'intérêt de nos pêcheurs, nous leur rappelons les articles principaux du règlement que nous avons publié en entier te 19 juillet de l'année dernière.

Les lettres et numéros doivent être placés de chaque côté de l'avant du bateau, sur l'arrière et dans la grande voile, ils doivent être portés sur les bouées, barils et flottes principales de chaque filet,

Les bateaux chalutiers français doivent avoir en tête du mât un guidon bleu de 20 centimètres au moins du hauteur ( ou guindant ) et 60 centimètres de longueur ( ou battant ). Les bateaux dérivant doivent avoir un guidon mi-parti blanc et bleu des mêmes dimensions, le blanc plus rapproché du mât, et la nuit deux feux au haut de leur mât. à un mètre l'un au-dessus de l'autre.

Les contraventions aux prescriptions ci-dessus seront punies d'une amende de 10 à 25 fr. ou d'un emprisonnement de 5 à 15 jours, et prononcées par le tribunal de police correctionnelle.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Huîtrière de la baie de Seine.   -  L'Écho Bayeusain contenait, dans un de ses derniers numéros, sur cette huîtrière, un article qui donne lieu à quelques observations.

Nous avons parlé de ce banc d'huîtres retrouvé après avoir été heureusement oublié, ce qui a permis à ce coquillage de se multiplier. Nous avons dit sa position, son étendue, et la nature de ces huîtres. Ce sont celles connues sous le nom de « Pieds de cheval », très-goûtées dans les ports de l'embouchure de la Seine jusque à Rouen, elles ne sont point prisées à Paris, où l'on préfère les petites huîtres dites de Cancalle. Elles ne seront donc jamais l'objet d'un grand commerce, conséquemment jamais d'un haut prix, et ne seront point ce que l’ Écho Bayeusain nomme un aliment de luxe. Ce n'est pas que nous doutions que les réflexions hygiéniques rapportées par ce journal ne soient applicables aux grosses huîtres, nous serions mêmes disposés à croire qu'elles le sont davantage à celles-ci.

Quant aux parcs dont parle ce journal, nous ne pensons pas que la consommation des huîtres du nouveau banc puisse devenir assez grande pour couvrir la dépense à laquelle l'établissement de ces parcs donnerait lieu. Il y a d'ailleurs une raison plus forte qui s'y oppose. L'huître est antipathique aux terrains vaseux et aux terrains sablonneux, or tels sont les fonds où sur les côtes du Calvados et sur celles de la Seine-Inférieure ces parcs devraient être construits.

On a profité à Trouville d'une petite étendue où l'on en a fait un qui consomme annuellement quatre million de petites huîtres surtout quand la saison permet que beaucoup de baigneurs se réunissent dans ce petit port. Mais on ne peut penser a y en établir pour les grosses huîtres de ce banc, quoique l'on doive affecter deux barques qui iront les  pécher et une troisième qui distribuera le produit des deux autres dans les ports du littoral où elle en trouvera le débit.

Honfleur y enverra, comme cela a déjà lieu, mais ce ne sera non plus que pour la consommation locale. Il n'y a donc ni tant à se réjouir de ce que ce banc soit retrouvé, ni tant à regretter d'y rencontrer quoique concurrence anglaise, qui du reste ne sera jamais très grande et à cause de l'éloignement de l'autre côté de la Manche, et à cause de la nature du coquillage.

Ce ne sera pas une raison pour que les bâtiments gardes-pêche ne doivent le surveiller exactement. On ne doit pas oublier que de pareils bancs, sur quelques autres parties de ces côtes, ont été promptement réduits a zéro, non pas tant parce que I’on multipliait la pêche outre raison que parce qu'on y jetait et du sable et des pierres avec intention de les détruire, ce qui ne s'est que trop réalisé en très peu de temps. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Le Conseil a émis le vœu que, vu l'élévation du prix du sel indigène, le gouvernement continue à autoriser l'emploi du sel étranger dans la préparation du poisson salé, soit en France soit à Terre-Neuve.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Sur les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de conscription de 1846, 60 000 sont appelés à l'activité par une ordonnance du roi insérée au « Moniteur », savoir :

53 650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.

L'époque du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la guerre. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Nous disions ces jours derniers que la pêche à la cote de Terre-Neuve ne donnait cette année que des résultats peu satisfaisants. Son produit le plus ordinaire est, on le sait, la morue sèche.

Il paraît qu'il n'en est pas de même de la pêche au grand banc, qui donne de beaux résultats. Là, c'est la morue verte.

La saison a été fort belle, et au lieu de la brume et du mauvais temps qui règnent ordinairement dans ces parages, on a eu cette année un soleil magnifique. (source : Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Il arrive que, dans quelque petit port, des barques, de simples canots se permettent d'arborer à leur mat la flamme nationale et de déployer à poupe le pavillon national, ce qui est défendu par les ordonnances, notamment celle de 1827. Aucune embarcation de commerce que ce soit ne peut déferler le pavillon à poupe.

De même aucun bâtiment de commerce ne peut porter la flamme nationale, même quand on y placerait quelque signe que ce fût, ou quand on la ferait d’une longueur différente à cette réglementaire.

Il n'y a d'exception que pour les pataches de la douane qui peuvent porter la flamme nationale, mais auxquelles il est interdit de déferler le pavillon à l’arrière. (source : Journal de Honfleur) 

 

Décembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -  Nous avons fait connaître dans notre n° du 19 juillet 1846 le règlement convenu entre la France et l'Angleterre et sanctionné pour nous par une loi.

Ce règlement détermine les limites entre lesquelles la pêche est interdite aux marins d'une des deux nations vis-à-vis des côtes de l'autre. Une centaine de bateaux de pêche de Boulogne ont récemment enfreint ce règlement en jetant leurs filets au delà des limites qu'il leur est interdit de franchir. Arrêtés par quatre bâtiments garde-côtes de Deal, ils ont été conduits devant le magistral anglais et condamnés à une amende qui s'est élevée pour quelques-uns à 450 francs.

Le commandant de la corvette française « Surveillante » qui a été au secours des pêcheurs, a plaidé leur cause avec beaucoup d'énergie, mais en vain. Les pêcheurs n'ont été relâchés qu'aptes avoir payé.

Nos voisins de la Manche surveillent avec soin leurs côtes, comme on le voit. De notre part, si nos pêcheurs doivent se conformer à ce qui leur est prescrit, nos bâtiments gardes-pêche ont aussi à surveiller leurs intérêts. C'est à la mer et non en restant dans les ports comme. il arrive trop souvent qu'ils rempliront ce devoir. Malheureusement, l'abondance du poisson  sur la côte anglaise où depuis plus de 25 ans il continue à se porter, son éloignement incessant de la côte de France sont un motif pour nos pêcheurs de regretter que le règlement en  question leur ait fait la loi si dure. Mais tant qu'il subsistera, il faut s'y conformer, c'est une nécessité a laquelle on ne peut se soustraire. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848   -   CITOYENS. La République est aujourd'hui le gouvernement de la France. Caen l'a déjà accepté.

—  Il n'y a plus de partis à Caen, il n'y a que des citoyens français ayant à cœur de voir la patrie libre, forte, prospère.

Oui ! la France sera libre ! car la France entière approuve la conduite héroïque de la population de Paris, victorieuse en quelques heures d'une royauté qui se croyait la plus  puissante et la mieux affermie de l'Europe. Quel roi pourrait aujourd'hui venir lui imposer sa volonté seule, en l'appuyant sur les baïonnettes ? Mais les baïonnettes sont intelligentes. Le soldat est du peuple et il en comprend les droits ! il ne protège pas celui qui les viole.

—  La liberté est confiée aujourd'hui à tous les citoyens, car tous les citoyens font partie de la force armée ! La liberté est aujourd'hui garantie à la France. Oui ! la France sera libre !

La France sera prospère, son gouvernement, s'est déjà occupé du sort des travailleurs ! Que les ouvriers soient tranquilles. C'est d'eux que vient la richesse nationale.

Est-ce qu'un gouvernement véritablement républicain pourrait ne pas s'occuper de leurs intérêts !...

Mais sans l'ordre, Citoyens, il n'y pas de prospérité, de force, de liberté !...

Nous nous coaliserons tous pour, que l'ordre règne parmi nous. N’oubliez pas que l'ordre repose en ce moment sur les hommes dont le dénouement a accepté le pouvoir qui leur a été délégué par le peuple : leurs noms sont connus, il faut que nous leur prêtions notre concours infatigable.

Au nom de l'ordre, au nom du peuple, nous vous adjurons, Citoyens, de vous réunir sous la même bannière, en criant du fond de notre cœur : Gloire à la Nation, et vive la République française ! (source  :  Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Nouvelles Diverses.    -   La marée du 5 mars est la plus haute de l'année ce sera, comme on sait, demain que son effet se fera sentir, et assez fortement si les vents soufflent du S. 0. au N. 0.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Naufrage.  -  Le 22 avril à 2 heures du soir par une brume très épaisse le brick le Nantes le « Guide », commandé par M. Dugoat, parti de Marseille le 18 février, et destiné pour Rouen, entrant en Seine sans pilote, a fait naufrage sur le banc St-Michel, dit banc à Beuf à environ trois milles de Trouville-sur-Mer, à l'époque de la lunaison où nous sommes, ce navire n'a pu se relever, on s'est empressé de sauver tout ce qu'il a été possible de ses agrès et une très faible partie du chargement. Il est probable qu'on ne pourra rien en retirer davantage.

Plusieurs caisses de savon et quelques autres articles de la cargaison ont été, dit-on portées par la mer sur les côtes quartier de Caen.

Les hommes de l'équipage arrivés à Trouville, ont été fraternellement reçus par les habitants, une souscription en leur faveur a été ouverte et bientôt réalisée tant dans cette  commune que dans celle de Villerville. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le drapeau.    -   ( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe visible de l'unité nationale.

Considérant dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une manière invariable.

Arrête : Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre David.

Art. 2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à l'extrémité. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le gouvernement provisoire de la république décrète : 1e La journée de travail est diminuée d'une heure.

En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures elle est réduite à onze. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1848  -  Nouvelles locales.    -   Le 22 avril à 2 heures du soir par une brume très épaisse, le brick le Nantes le « Guide », commandé par M. Dugoal, parti de Marseille le 18 février, et destiné pour Rouen, entrant en Seine sans pilote, a fait naufrage sur le banc St-Michel, dit banc à Beuf à environ trois milles de Trouville-sur-Mer, à l'époque de la lunaison ou nous sommes ce navire n'a pu se relever, on s'est empressé de sauver tout ce qu'il a été possible de ses agrès et une très faible partie du chargement.

Il est probable qu'on ne pourra rien en retirer davantage. Plusieurs caisses de savon et quelques autres articles de la cargaison ont été, dit-on portées par la mer sur les côtes quarter de Caen.

Les hommes de l'équipage arrivés à Trouville, ont été fraternellement reçus par les habitants, une souscription en leur faveur a été ouverte et bientôt réalisée tant dans cette commune que dans celle de Villerville.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1848  -  Nouvelles diverses.    -   D'après un arrêté du ministre de l'instruction publique et des cultes, du 28 avril, les salles d'asiles porteront désormais le nom d'écoles maternelles. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -    Les conscrits des classes antérieures à 1847 qui étaient restés faisant partie de la réserve, ont reçu ordre de rejoindre,

Le nombre de ceux de la classe de 1847, dans la répartition de 1 055 que doit fournir le département du Calvados, est pour le canton de Honfleur de 38 sur 146 inscrits.

Le conseil de recrutement établi à Caen s'assemblera les 8 et 9 mai pour l'examen et l'admission des remplaçants. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   Il est enjoint à MM. les Maires de ne délivrer des passeports pour Paris aux ouvriers que dans le cas où ceux-ci justifieraient qu'ils y seront utilement employés.

Les ouvriers qui avaient leur domicile à Paris avant le 24 février seront seuls admis désormais dans les ateliers nationaux, les autres seront dirigés sur leur département respectif. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   Dimanche dernier, une cérémonie a eu lieu à Trouville-Henequeville à l'occasion de la plantation de l'arbre de la liberté. Le même jour une  semblable cérémonie a eu lieu à Beaumont. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   L'ordre est donné d'armer le littoral du département de la Seine-Inférieure.

— On dit que des dispositions analogues à la mesure qui précède sont prises aussi pour le Calvados. (source Journal de Honfleur)  

 

Août 1848  -  Nouvelles locales.    -   Depuis quelques jours, les étrangers arrivent en plus grand nombre aux bains de Trouville.

Des demandes de maisons sont journellement adressées pour le reste de la saison. L'ouverture des vacances ne peut manquer d'augmenter la population des baigneurs.

— Le bateau à vapeur Le « Français » fera, dimanche prochain, le trajet entre le Havre et Trouville. Il apportera sans aucun doute un grand nombre de promeneurs sur la plage de cette dernière localité. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Nationales.   -   La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.  (source Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1848  -  Conseil général.   -   Séance du 25. - Délibération sur le budget de l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours d'exécution, 40, celles en projet, 12.

le Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.

Il demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville, comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.

Il demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et quelques maisons de cette commune.

Il prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments historiques. (source Journal de Honfleur)  

 

Avril 1849  -  Nouvelles diverses.   -   Les travaux du port de Trouville sont à peu près terminés, le nouveau chenal peut être ouvert et l'on va profiter pour cela de la marée prochaine et  des eaux de la Touques encore fort abondantes pour fermer l'ancien chenal et diriger le courant entre les jetées. En conséquence le port de Trouville a été fermé le 11 avril et le sera jusqu'au 1er Mai.  [Pilote du Calvados.)  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   La semaine qui vient de s'écouler a été remarquable par le temps affreux que nous avons éprouvé. La pluie, la grêle, la neige, ne cessaient de tomber ; le soleil reparaissait par intervalle, mais sa présence compromettait davantage nos arbres en fleurs.

Jeudi soir un coup de vent de N.-N.-E. s'est déclaré en tempête et a duré pendant toute la journée de vendredi, avec une violence à peu près toujours égale.

Une barque de pêche se trouvant à la mer dans la nuit de jeudi à vendredi, a eu un de ses matelots enlevé par une lame ; on n'a pu le sauver. Un autre sinistre, dans lequel quatre hommes ont péri, a, dit on, eu lieu. Nous manquons de détails.  (source Journal de Honfleur)  

 

Mai 1849  -  Nouvelles locales.   -    Le bourg de Trouville vient d'être le théâtre d'une tentative criminelle qui révèle une rare audace.

Dans la nuit du 6 au 7 mai, MM. D…… et B…….. . venaient de quitter quelques amis sur le quai de Trouville, pour retourner à Touques, lorsqu'ils furent accostés par un individu portant le costume de marin, qui les suivit en leur adressant la parole d'une façon très amicale. A peine eurent-ils fait quelques pas hors du bourg, que, changeant de ton tout-à-coup, cet homme s’écria : « Voleurs de propriétaires, scélérats de propriétaires » et il se jeta immédiatement sur M. D……..  qu'il renversa. Son compagnon, qui était resté un peu en arrière, accourut à son secours, mais la force de l'assaillant et la violence de l'attaque étaient telles que l'un et l'autre eussent succombé dans cette lutte si leurs cris n'étaient parvenus aux oreilles des amis qu'ils venaient de quitter.

L'arrivée de ceux-ci les débarrassa de ce furieux, qui n'était autre qu'un voleur, car dans la lutte il s’était emparé de la montre et de la chaîne en or de M. D….....

Ce dernier était grièvement blessé, on le releva couvert de sang et de contusions. Son état ne laisse pas que d’être assez inquiétant. Quant à M. B……., il en a été quitte pour une luxation de la main.

L'auteur de ce crime ne devait pas rester impuni. Immédiatement les soupçons se portèrent sur un nommé P………., l’homme mal famé qui, peu de jours auparavant, avait été condamné à une peine correctionnelle pour tentative de vol.

Pendant la soirée, on l'avait vu rôder sur le quai. Dans la lutte, on avait même reconnu sa voix. Le lendemain, au point du jour, le commissaire de police, M. Bastouil, accompagné du brigadier Salogne et de gendarmes, s'introduisit dans son domicile. Surpris dans son sommeil, ce dangereux malfaiteur ne fit aucune résistance, et au moment où l'on commençait une perquisition, il rendit la montre en or qu'il n'avait pas eu le temps de mettre à l'abri des recherches de la police,

P…….  a été mis à la disposition du parquet de Pont-l’Évêque. Sa haine contre les propriétaires et son trop grand amour de la propriété le conduiront devant les assises du Calvados, où ses principes trouveront peu de sympathie auprès de MM. les jurés.  (source Journal de Honfleur)  

 

Mai 1849  -  Nouvelles locales.   -    Nous nous plaisons à signaler à la reconnaissance publique un acte de dévouement qui a eu lieu en la commune de Trouville-sur-Mer.

Le nommé Auguste Bossel, l'un des nombreux ouvriers employés aux travaux du port, traversait !a rivière sur des planches posées seulement sur la tête de pieux chassés pour le barrage. L'une des planches de ce pont mal solide vient à glisser, et le malheureux Bossel est précipité dans la rivière profonde en cet endroit de cinq mètres environ. Le courant très rapide l'entraînait, et il avait déjà disparu plusieurs fois, quand le sieur Joseph-Honoré BRIZE, matelot de Trouville, n'écoutant que son dévouement, se jette à l'eau tout habillé, pour disputer à la mer une nouvelle victime.

En quelques brasses, il a bientôt rejoint Bossel, mais celui-ci le saisit si violemment que ses efforts se trouvèrent paralysés, et il a failli être victime de sa générosité. Cependant il ne lâche pas Bossel, il le sauvera ou ils périront ensemble. Dieu n'a pas voulu qu'un acte de généreuse humanité soit si cruellement payé.

Après les plus pénibles et les plus courageux efforts, Brize parvient enfin à gagner le bord avec son précieux fardeau Il serait superflu de dire qu'il a reçu les plus vives félicitations des nombreux assistants accourus sur le quai à la nouvelle de cet accident, qui aurait infailliblement coûté la vie au malheureux Bossel, si le ciel n'avait envoyé à son secours le généreux Brize.

La publicité doit son secours à un acte si méritoire, et c'est un devoir pour elle d'appeler l'attention de l'autorité sur son honorable auteur. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1849  -  Établissement de débits de poudre à feu dans le département.   -    Le débit de poudre à feu, restreint au chef lieu d'arrondissement, entraîne pour ses consommateurs, des déplacements onéreux qu'il convient de leur épargner, sauf à revenir à l'exécution rigoureuse des dispositions arrêtées le 17 août 1832, par M. le ministre des finances, si  l'administration en reconnaissait la nécessité.

En conséquence, M. préfet du Calvados a décidé que : A partir du 1er août prochain, un débit de poudre pourra être établi dans chacun des chefs-lieux de canton du département et dans les communes de Littry, Courseulles, Langrune, Luc, Argences, Clecy, St-Désir, St-Jaques, Trouville, Cahagnes, St-Martin-des-Besaces, le Tourneur, St-Germain-du-Crioult, Clinchamps (Vire), Landelles et Coupigny, Bernières-le-Patry et Tallevendes-le-Grand, possédant toutes une population supérieure à 1 500 habitants.

Les livraisons de poudre continueront de n'être faites aux consommateurs que sur la représentation d'un bon délivré par le maire de leur commune et dispensé du visa du sous préfet ou du préfet. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.  -  Dimanche dernier, un événement déplorable est venu attrister les nombreux baigneurs rassemblés sur la plage de Tronville-sur-Mer. Les détails qui nous sont parvenus sur cet accident, tant par des témoins se disant oculaires, que par les divers journaux qui en ont rendu compte, tout en étant d'accord sur le malheureux résultat de ce sinistre, diffèrent quant aux circonstances qui l'ont accompagné. Voici les renseignements qui résultent du rapport du syndic des gens de mer à  Trouville.

Vers 8 heures du soir, malgré le temps menaçant et l'agitation de la mer, le sieur M………., marin, eut la fâcheuse inspiration de faire faire une promenade en mer à quelques amis. Une femme, deux jeunes gens, deux enfants et un vieillard s'embarquent dans la chaloupe d'une barque de pèche et quittent la plage de Trouville.

Mais bientôt la barque s'incline rapidement, elle chavire et disparaît avec les individus qui y étaient embarqués. Trois embarcations quittent aussitôt le rivage, deux hommes sont sauvés les autres ont péri. (source : Journal de Honfleur)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Par une décision du 23 juillet dernier, le ministre de la marine a accordé.

Une médaille de 2e classe en or au matelot Jean Pierre Adolphe Lancelin, de Trouville, pour avoir sauvé le 19 juin 1849, malgré les plus grandes difficultés, un enfant qui se noyait dans la Touques, déjà en octobre 1844, une médaille d'argent lui avait été décernée pour un fait du même genre.

2°  Une médaille de 2e classe en argent, au matelot Joseph Brize, de Trouville pour avoir sauvé le 30 avril 1849, un ouvrier qui se noyait à l'embouchure de la Touques.

3°    Une médaille d'argent de 2° classe au matelot Louis Parfait Fleury, de Pont-Audemer, pour avoir sauvé le 16 mai 1849, un journalier tombé dans le port de Pont-Audemer. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. loisel.  

Poupinel, âgé de 29 ans, marin, demeurant à Trouville, était accusé d'abus de confiance au préjudice de deux patrons de barque et d'un vol domestique, commis à l'aide d'effraction. Il a été condamné à 10 ans de travaux forcés. Il a été acquitté sur un chef plus grave : vol sur un chemin public, la nuit, à l'aide de violences qui avaient laissé des traces.

— Emmanuel Gazel, journalier, âgé de 27 ans, demeurant à Ellon, était accusé d’avoir commis plusieurs faux en écritures de commerce, par la fabrication de lettres de change négociées à la maison Halley, de Caen.

Le préjudice ayant été à peu près réparé, de jury a usé de son omnipotence, et il a rendu à la liberté Gazel, qui avait fait l'aveu de ses crimes. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Nous n'avons eu connaissance que ces jours-ci d'un fait qui honore trop un de nos pêcheurs pour le passer sous silence.

Arsène Guillaume Exmelin, de Trouville, patron de la barque de pèche « Marie-Alma », se trouvait dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier à 6 milles O. S. 0. de la pointe des Perrés ( Côte d’Angleterre), faisant route pour la France avec le poisson qu'il, venait de pêcher, la mer était très grosse et le vent très fort, lorsqu'il aperçut un canot en dérive. Il vira de bord aussitôt dans l'espoir de le sauver. Dans cette manœuvre, il fut enlevé hors de la barque par l'écoute de la brigantine et rapporté heureusement à bord. Il n'abandonna cependant point son projet, les cris qu'il entendait partir de ce canot l'y déterminèrent d'autant plus et il eut bientôt la satisfaction de recueillir onze hommes qui faisaient l'équipage de deux navires anglais.

Maitre Exmelin, au lieu de continuer sa route pour la France, se dirigea sur le premier port anglais qu'il put atteindre et gagna New-Haven, donnant aux malheureux naufragés, exténués de fatigue, tous les secours qui dépendaient de lui. Il les débarqua le 13, vers midi.

La tempête qui s'était élevée, le retint trois jours à New-Haven. Ce ne fut qu'alors, qu'il put reprendre la mer, ses provisions étaient épuisées. L'agent consulaire auquel il s'adressa lui remit 50 fr., faible dédommagement du poisson précédemment péché, qu'il fut obligé de jeter et dont il porte la valeur à un millier de francs, ayant alors repris la mer et s'étant livré à une nouvelle pêche, il en alla porter le produit à Fécamp, où il fit au commissaire de la marine son rapport affirmé par les gens de son équipage.

A son arrivée à New-Haven, il s'était rendu par terre à Brighton et avait fait son rapport au consul, qui l'avait apostillé sur son congé de bord.

Ce fait est il resté sur les registres du consulat de Brighton et sur ceux des bureau de Fécamp, sans avoir été porté à la connaissance du ministre de la marine ? Il est permis de le penser puisqu'aucune récompense de cette belle action n'a encore été décernée à maître Exmelin, ni à son équipage, non plus qu'aucun dédommagement accordé pour la perte qu'ils ont éprouvée.

Ce qui est plus extraordinaire, c'est que le gouvernement de la Grande-Bretagne n'ait témoigné aucune satisfaction à ces braves français pour avoir sauvé la vie des onze anglais qu'ils ont arrachés à une mort certaine et conduits à un port anglais, lorsqu'ils auraient très bien pu continuer leur route et profiler de leur pèche.

Serait-ce que les autorités de New-Haven auraient gardé le silence à cet égard ? Le gouvernement Britannique et la société des Naufragés ne manquent pas ordinairement de récompenser des services de même genre rendus à leurs compatriotes. (Source. -  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles divers.   -   Nous avons reçu trop tard pour l'insérer dans notre n° de dimanche dernier que la barque de pêche de Trouville n° 10, maître A. Halley,  armée de cinq hommes avait fait côte le 18 entre les Puits et Belleville, quartier de Dieppe.

Ces hommes couraient le plus grand danger, la mer était furieuse et le vent très violent. Les sieurs Vain de la Société Humaine et Ferment préposé des douanes au poste du Puits, osèrent se jeter à la nage et porter une amarre au bateau en péril, au moyen d'un va et vient qu'ils établirent, les cinq pêcheurs trouvillais purent gagner la terre et être sauvés. 

La Vigie de Dieppe qui publie ce fait honorable fait le plus grand éloge du sang-froid et du courage des sieurs Vain et Ferment. Ce n'est pas la première fois, dit ce journal, que le premier en a donné des preuves.  (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Le patron Houssaye, du bateau de pêche le « Jeune Arsène » de Trouville, aperçut le 10 avril une goélette française en détresse à 3  lieues N. des Veys, le vent était trés fort et la mer mauvaise. 

Ce navire était démâté de son mat de misaine, avait eu ses voiles emportées, ainsi que deux de ses hommes enlevés. Le capitaine, deux matelots, et le mousse qui restaient à bord étaient épuisés de fatigues le navire faisait eau. M. Houssaye n'hésita point à lui porter secours, il le prit à la remorque et le conduisit à La Hougue où il le fit entrer dans la nuit du 11 au 12. Cette goélette était le « Louis-Philippe » qui se rendait de Hambourg à Rouen. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -   On nous écrit de Trouville :

Le 22 avril, la femme Paysant conduisit ses enfants à l'école et n'eut pas la précaution de regarder s'ils entraient, un de ceux-ci, le jeune Germain Constant Paysant, âgé de cinq ans, ne voyant plus sa mère, n'entra pas à l'école, et alla jouer du côté de la grève.

Il n'a plus reparu chez ses parents, on apprit que depuis quelques jours il ne fréquentait pas l’école et qu'on ne l'avait pas vu.

D'actives recherches faites par tout le monde n'ont eu aucun résultat, et ce n'est que le lendemain 24, à 3 heures du soir, qu’il a été découvert noyé en face de Deauville, et rapporté chez ses patents par le sieur Jos. Delaporte, pilote.

Qu'une aussi terrible leçon serve donc d'exemple à des mères de famille trop souvent disposées à la négligence envers leurs enfants ! (Pays d'Auge). (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Le 23 mars dernier, quatre barques de pêche de Trouville, patron, Houssaie, Paris, Exmelin, Perché, furent obligées, par le mauvais temps, de relâcher à Weymouth où ils devaient acquitter des droits de port. Pendant que l'un d'eux, Houssaie, était allé à terre chercher de l'argent, dont ils ne s'étaient point précautionnés, les agents de la douane montèrent à bord de son bateau, s'emparèrent des manivelles, des lignes de sonde, voulurent couper les bagues de foc, sous le  prétexte d'assurer le recouvrement des droits. 

A son retour, le patron Houssaie se rendit à bord du bateau de douane pour acquitter le droit de 5 fr. on le renvoya aux bureaux du port qui exigèrent 10 fr. Le patron Exmelin, fut traité de même. 

Notre gouvernement a été informé de ces vexations dont il réclamera sans doute la réparation au gouvernement Anglais. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -  Les Anglais continuent à violer les lois convenues entre les deux Gouvernements pour régler la police de la pêche. Quatre de leurs bateaux viennent encore d'être saisis en contravention et conduits au Havre. Il est à remarquer qu'il n'y a, pour ainsi dire, point de peine appliquée ; ce n'est qu'une perte de temps ; il faudrait quelque mesure énergique. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1850   -   Le baccalauréat.   -  Au dernier examen qui a eu lieu à Caen, 160 candidats au baccalauréat se sont présentés. 67 ont échoué ; des 93 admis, 8 seulement l'ont été avec la mention « Bien », 85 avec celle « Assez Bien ». Parmi ceux-ci est le jeune Joseph BAUQUIN, de Honfleur, le 30e dans l'ordre des examens. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

5    TROUVILLE  -  Panorama

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