Février
1852 -
Un sauvetage. -
Le
11 courant, vers une heure après midi, le bateau de pêche, « Augustine-Victorine »,
de Trouville, patron Godreuil (Arsène), se trouvant à 24 milles
environ dans le N. O. de la Hève, a recueilli cinq marins anglais qui
avaient été forcés d'abandonner leur navire coulant-bas.
Ces
malheureux étaient depuis six heures dans un canot, flottant au gré
des vents. M. Godreuil, après leur avoir donné les premiers soins
possibles dans l'état où se trouvaient les uns et les autres, les a
débarqués à Trouville le lendemain. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1852 - Un sauvetage.
- Le
sloop le « Louis, de la Mailleraie », avait pris à
Charlestown (Angleterre) un chargement de terre de porcelaine pour
Rouen. Il se trouvait a trois milles dans l’O.-N.-O de la Hève, le 30
janvier, à 2 heures du matin, lorsqu'une voie d'eau se déclara à bord
et tellement forte qu'en peu de temps elle atteignait le pont.
Quatre
hommes, dont un passager, se trouvaient sur ce navire, qu'on juge de
leur pénible angoisse ! Enfin, après bien des efforts inutiles pendant
plusieurs heures, le jour commençait à poindre, lorsqu'ils
aperçurent, sous le vent à eux, un autre bâtiment. Ils se hâtèrent
de faire des signaux de détresse, heureusement aperçus. C'était la
barque de pêche l' « Augustine », de Trouville, patron
Pouettre. I! venait de jeter ses filets, il prit à peine le temps de
les reprendre et se hâta de porter sur le « Louis ».
Mais
la mer était si dure qu'il y avait danger à s'approcher. Aussitôt que
les deux bâtiments furent à portée, le « Louis » mit son
embarcation à l'eau, deux des marins s'y embarquèrent avec le peu
d'effets qu'ils purent mettre sous leurs bras. Mais après être revenus
prendre le maître et le mousse, l'embarcation chavire et coule, ils
tombent à la mer et sont assez heureux pour se raccrocher à leur
sloop, déjà entre deux eaux. L’ « Augustine » qui leur
avait déjà jeté une remorque, n'hésite pas alors à s’approcher
davantage. Mais le beau-pré du sIoop s’engage dans l’écoute de la
brigantine de la barque et ce ne fut qu'en la coupant
que les deux navires purent se dégager. Il était temps, dès
que l'on eut coupé la remorque, le sloop sombra entièrement.
Les
pêcheurs alors s'empressent de réchauffer les malheureux qu'ils
viennent de sauver, de leur donner des vêtements secs et abandonnant
toute idée de pêche, ils font route pour Trouvilie où ils continuent
dans leurs familles de donner au naufragés des soins qui leur étaient
nécessaires.
Ces
hommes arrivèrent, à Honfleur, le lendemain, le maître du
« Louis » fit aussitôt le rapport de l’évènement sans
oublier de mentionner la générosité des marins de l’
« Augustine ».
Ce
n'est pas la première fois que nous avons eu à consigner l'honorable
conduite du patron Pouettre et de son équipage. Déjà il a reçu une
médaille en argent et une autre en or . Nous espérons bien avoir sous
peu à faire connaître, qu'il aura reçu une récompense plus
éclatante de la belle action que nous venons de retracer.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles de France.
- Par
décret du 31 décembre, le Président de la République a déridé que
l’aigle français serait rétablie sur les drapeaux de l'armée, ainsi
que sur les croix de la Légion d'Honneur. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Instruction publique.
- L'espoir
que l'on avait conçu de voir enfin réalisé le vœu formé il y a
prés de 70 ans (en 1784) que l'école gratuite d'instruction primaire
serait confiée aux frères des écoles chrétiennes, n’est pas encore
accompli. Cela tient, dit-on, à la situation financière. Il a
cependant été destiné à cet établissement une maison acquise et que
l'on a commencé à approprier à une telle destination. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Un sauvetage.
- La
barque de pêche de Honfleur, la « Providence », patron
Homet, se trouvait entièrement désemparée, mardi, vers sept heures du
soir dans le S-SO. de la Hève, à 7 ou 8 lieues de distance. Elle fut
heureusement rencontrée par une autre barque de pêche, l’ « Eugène-Virginie »
de Trouville, patron Halley, qui cassa son beau-pré en l'abordant, et
cependant l'a remorqua jusqu'à Honfleur, où elles sont arrivées
toutes deux le mercredi matin, à la marée. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1852 -
Sauvetage. -
Les deux barques de pêche le « Jeune-Auguste », patron
Auguste Halley, et le « Petit-Paul », patron Michel Croix,
toutes deux de Trouville, sont entrées dans le port de Dieppe, donnant
la remorque à une goélette anglaise complètement désemparée. Ce
navire ( Triumph de Brixham ) allait de Londres à Mogador, chargé de
marchandises diverses, parti de Londres le 6 janvier, il était entré
en relâche à Ramsgate.
Le
journal du bord est continué jusqu'au 29 ; toute la mâture est brisée
et l'on remarque des avaries considérables sur le lof de tribord. Au
moment du sauvetage, il h'y avait point d'eau dans la cale. Le navire
était abandonné.
Quand
nos pêcheurs aperçurent cette goélette elle était à 16 milles
environ des côtes d'Angleterre. En face d'Hastings un petit sloop
anglais essayait déjà de la remorquer, mais son trop petit tonnage
l'empêcha de réussir, et il renonça à sa tentative dés que les deux
français offrirent de le remplacer.
On
suppose que ce sinistre est le résultat d'un abordage, que les gros
temps qui règnent depuis plusieurs jours auront causé. On a tout lieu
de penser que l'équipage de ce navire aura cherché son salut dans le
bâtiment même qui l'a abordé. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- M. le Préfet
vient de publier des instructions sur le costume des fonctionnaires dans
les cérémonies ou opérations publiques et les réceptions
officielles. Il parait que l'administration s'occupe de déterminer un
uniforme pour les conducteurs et piqueurs des Ponts-et-Chausées,
agents-voyers, cantonniers et gardes,
afin de constater leur caractère dans l'exercice de leurs fonctions.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles divers.
- Nous n'osions
espérer que le voyage de M. le Préfet du département, dont nous avons
parlé dimanche dernier, eût pour but de prendre connaissance des
travaux de notre port. Ce que rapportent nos confrères donne à penser
M. le Préfet a entrepris cette tournée pour s'assurer de la situation
des divers ports du Calvados, afin d'attribuer à chacun une juste et
convenable répartition des ressource pécuniaires qu'il devra
solliciter du Gouvernement.
En
partant d'ici, il s'est rendu à Trouville, Dives, Sallenelles, et
reprenant la côte à la gauche de l'Orne, il est allé a Courseulles,
Port-en Bessin, etc...
Ce
premier voyage est fait pour concilier à M le Préfet la reconnaissance
de ses administrés. Il le mettra à même d'appliquer convenablement la
disposition légale qui attribue spécialement
à l'entretien de chaque port le droit de navigation qui y est perçu,
et qui indique l’étendue de ses besoins par le nombre des navires qui
le fréquentent. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Le gouvernement
vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement
de bibliothèques communales. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Les engagements
volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie
de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de
1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel
avant l'ouverture des opérations des conseils de révision.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Aux termes d'une
instruction préfectorale signalant les abus en matière de gîtes
d'étapes, désormais tout logement affecté aux troupes de passage sera
désigné par un arrêté municipal, après la visite d'une commission.
Chaque militaire devra avoir un lit séparé et des draps n'ayant point
servi.
Les
villes sont invitées à organiser des casernes de passage pour
débarrasser les habitants de la charge du logement militaire.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles divers.
- Cette semaine encore les journaux du département, et quelques
uns de ceux des départements voisins, sont remplis du récit de
nombreux incendies
qui se propagent d'une manière effrayante. On assure que
l'administration préfectorale, dans sa haute sollicitude pour les
interdis de notre département, va publier des dispositions énergiques,
de nature a rassurer nos contrées ravagées, depuis quelques temps, par
des sinistres multipliés. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles Divers.
- Une loi
rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les
animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle
prononce.
Il
s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne
des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux,
charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré
de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux qui
leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle
d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle
aurait à proposer.
Celle-ci
a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait
d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur de
chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure partie de
leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à donner l'exemple
de bons traitements envers les animaux. (Source :
Le Journal de
Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Trouville n'a pas
cessé d'être le rendez-vous des promeneurs et des baigneurs. Nous y
retrouvons cette année tout ce monde élégant qui vient
périodiquement chercher sur la belle plage de Trouville les provisions
de force et de vigueur nécessaires pour braver, pendant huit mois de
l'année, l'air énervant et malsain des grandes villes.
Nous
touchons au moment où Trouville brille ordinairement de son plus vif
éclat. Aussi l'administration municipale comme celle du salon
rivalisent-elles d'empressement et de zèle pour rendre de plus en plus
attrayant le séjour de cette ville naissante. Comme Paris, comme Rouen,
comme le Havre, Trouville aura sa fête nautique, le dimanche 22 août
est le jour fixé pour cette intéressante cérémonie, dont une affiche
spéciale indiquera prochainement le programme.
Samedi
14 août, l'administration du salon donnera un grand bal,
appelé » Bal des Régates », parce que le produit qui en
proviendra sera, consacré à l'acquisition des prix qui seront
décernés aux vainqueurs des Régates. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles locales.
- Dans la nuit du 7
au 8 de ce mois, le jeune Duval, Pierre-Edmond, novice à bord de la
barque de pêche n° 27, du port de Trouville, appartenant à M. Halley,
était couché seul et endormi dans cette barque, qui était amarrée à
l'entrée du quai de Trouville. Le lendemain on a trouvé sans vie le
corps de Duval, il parait
que pendant son sommeil, la mer étant haute, un voie d'eau s'est
déclarée et à fait couler la barque. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles
locales. - L'orage désastreux
de jeudi de l'autre semaine paraît s'être étendu à la plus grande
partie du département. On nous écrit de l'arrondissement
de Pont-l’Évêque qu'il a éclaté avec une violence inouïe à
Trouville, Villerville , Barneville, Pennedepie et Honfleur.
A
quatre heures du soir, il a fallu allumer de la
lumière. Le tonnerre grondait continuellement, et il est tombé, au
lieu de grêle, des glaçons de près de quatre centimètres. Il y a une
quantité de carreaux brisés.
Si,
malheureusement, cela fût venu huit jours plus tôt, toutes les
récoltes de ce pays-là auraient été perdues. On assure que le point
de départ de la trombe paraît être la commune de Subles, près
Bayeux.
A
Thaon, canton de Creully, on a recueilli des glaçons de six
centimètres carrés. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1852 - On écrit d'Amsterdam, le 8 octobre. -
Un sloop français, la « Nathalie » de Trouville, est
entré ces jours derniers au Helder pour y réparer quelques avaries
légères qu'il a éprouvées dans sa voilure pendant le cours de son
voyage commencé de Hambourg jusqu'au Havre et Rouen. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Cour d'assises du Calvados.
-
Audience du 13 novembre.
—
Lavigne domestique à
Tallevend-Petit (arrond. de Vire), âgé de 21 ans, accusé de tentative
de viol, sur une route, envers une veuve de 46 ans, et de vol au
préjudice de cette
femme qui lui avait résisté, a été condamné à cinq ans de prison,
le jury ayant admis des circonstances atténuantes. Ce jeune homme avait
déjà été condamné deux fois pour vol et détenu jusqu'à l'âge de
20 ans dans une maison de correction.
—
Le nommé Liébard,
chiffonnier à Trouville-sur-Mer, coupable de plusieurs vols qualifiés
commis à Touques et à Trouville, a été condamné à 12 ans de
travaux forcés. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Subvention accordée.
-
Par décision du 2 Juin, le Ministre de l'instruction publique a
porté de 3 000 à 4 000 fr. le montant de la subvention accordée par l’État
à la commune de Trouville-sur-Mer, pour la construction d'une salle
d'asile. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Naissance d’une ville.
-
Lorsqu'il y a douze ans nous prédisions la prochaine
transformation du petit village de pécheurs qui s'était établi sur le
relais de la mer, à l’embouchure de la Touques, nous ne prévoyions
pas qu'il deviendrait en aussi peu de temps, un bourg et bientôt, sans
doute, une ville qui fera oublier le gros bourg de Touques
célèbre dans nos annales normandes.
Au
lieu de quelques chétives cabanes, c'est aujourd'hui la réunion d’un
nombre, qui s'accroît continuellement, de belles et grandes maisons,
occupées chaque année, pendant la saison des bains, par une foule de
personnes attirées par tous les agréments que leur offre les bords de
la mer et les sites pittoresques du pays.
L'agrandissement
de Trouville profitera bientôt des avantages de la ligne de fer de
Paris à Cherbourg, et de celle secondaire, partant de Lisieux et
passant par Pont-l’Évêque, à une très faible distance de cette
station de baigneurs. Ceux-ci ont déjà fait retenir la presque
totalité des logements et l'on espère que la princesse Mathilde y
viendra cette année.
(Source : Le Journal de
Honfleur)
Juin
1853 - Cour d'assises du Calvados.
-
On se rappelle peut-être qu'un sieur Cousin Giroflée,
instituteur privé à Trouville-sur-Mer, fut condamné, par la cour
d'assises du Calvados, à 15 ans de travaux forcés, pour attentat à la
pudeur.
L'arrêt
déféré, pour vice de forme, à la cour de cassation fut annulé, et
l'affaire renvoyée à la cour d'assises de la Manche. Dans la session
que cette cour vient de tenir à Coutances, elle a rendu contre cet
individu un arrêt conforme, quant à la condamnation, à celui de la
cour du Calvados. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Un échouement.
-
Un placard affiché dans la ville fait connaître qu'une enquête
est ouverte à la sous-préfecture sur un projet de construction d'une
digue le long de la plage de Trouville.
Ce
projet nous remet en mémoire qu'en 1846, il en fut conçu un semblable
à Honfleur.
Le
banc de galet qui avait existé jusqu'alors entre la jetée de l'ouest
et celle de l'hôpital venait d'être enlevé pour servir à
l'endiguement en amont de la jetée de l'Est.
Les
maisons de ce côté de la rue Haute se trouvaient exposées aux coups
de mer, dans les vents violents et les tempêtes de N. O. Un projet fut
établi par l'ingénieur des ponts et chaussée, les habitants de ces
maisons ouvrirent une souscription pour remplir cet espace, et faire une
promenade qui, pourrait être, d’un grand agrément pendant l'été.
Le Conseil
municipal donna un avis favorable et se proposa de concourir à la
dépense pour 3 000 fr. Mais en cela comme en bien autres choses, on
voulut attendre.... on attend encore. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mars
1854 - Une noyade.
- Dimanche
26, vers 9 heures du soir, Mme Launay, aubergiste à Trouville, voulant
vider un vase dans la rivière, est tombée dans la Touques, pendant que
la mer était haute. Aux cris du douanier, les sieurs Guillebert et
Dumoulin sont accourus et sont parvenus à la retirer de l'eau, mais il
était malheureusement trop tard, et malgré les secours qui lui ont
été prodigués par M. le docteur Billard, elle n'a pu être rappelée
à la vie. Mme Launay était âgée de 39 ans. (source Le Journal de Honfleur)
Mai
1854 - Naufragé. -
L’ « Avenir », bateau de pêche n° 4, de
Trouville, patron Halley, se trouvant jeudi dernier, vers cinq heures du
matin, à une distance de 5 lieues dans l'ouest-nord-ouest de la Hève,
aperçut une petite embarcation à la dérive et donna dessus. Dans
cette barque à moitié pleine d'eau et sans aviron, gisait un jeune
homme d'environ 18 ans, ne parlant qu'anglais, et ne pouvant se faire
comprendre de ses sauveteurs, qui n'entendent pas cette langue. Mais par
une entente cordiale entre marins, qui a devancé depuis longtemps
l'alliance officielle des deux nations, le patron Halley n'hésita pas
à se détourner de sa route et de sa pêche pour ramener au Havre
l'épave et le jeune homme qui la montait, et
c'est alors qu'à l'aide d’un interprète il a eu l'explication de
cette énigme nautique.
Le
jeune marin appartenait a un bateau anglais, « Laurel »,
pêcheur d'huîtres, qui, en raison de la force du vent, était venu,
hier, relâcher sur rade. L'équipage de ce bateau se composait
de cet homme et du capitaine, allant à ses affaires en ville laissa son
canot à la garde de son matelot, qui n'eut rien de plus pressé que
d'abandonner son poste. De retour au rivage, et ne trouvant pas son
homme, le capitaine s'embarqua, et rentra philosophiquement seul à bord
de son bateau.
Revenu,
à son tour le matelot, voyant son canot parti, n'imagina rien de mieux
que de s'emparer d'une des petites embarcations de l'établissement
Frascati et de s'y confier à la garde de Dieu pour tacher de regagner
son bord, sans aviron, sans voile, et à l'aide de ses seuls bras
apparemment.
C'est
dans ces circonstances qu'il a été poussé par les courants et le vent
jusqu’à l’endroit où il a été si heureusement rencontré par le
brave patron Halley, qui, pour sauver la vie
à son semblable et le ramener au plus vite à terre, a
généreusement, et sans balancer, fait le sacrifice de sa pêche du
jour. (source Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - On lit dans le Bulletin de l'Instruction publique.
-
Conformément à l'avis du conseil académique, M. le préfet
vient d'accorder une récompense pécuniaire aux quarante institutrices
les plus méritantes du département, 16 instituteurs d'élite ont reçu
chacun deux ouvrages reliés : ( Dictionnaire historique de Douillet.
— Lettres sur la profession d'instituteur, de Thiéry, recteur de
l'académie). Ces volumes portent un écusson avec cette légende :
Donné par le préfet, sur l'avis du conseil académique.
Voici
les noms des instituteurs et institutrices de notre arrondissement, qui
ont été l'objet de ces distinctions : MM. Patin, à Beaumont-en-Auge ;
Thieulin, à Dozulé ; Devaux, à Tourville ; Mmes Lecarpentier, à
Saint-André-d'Hébertot ; Lemanissier, à Honfleur ; Edeline, à
Honfleur ; Lavigne, à Pont-l’Évêque ; Hue, à Trouville ;
Mlle Allaire, à Formentin. (source
: Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Le temps qu’il fait.
-
Les pluies torrentielles, qui sont tombées sur plusieurs
contrées, ne nous ont pas épargnés, et, pour être venues un peu plus
tardivement, elles n'en sont pas moins abondantes.
En
effet, depuis huit jours, l'eau n'a pour ainsi pas cessé. Si, fort
heureusement, nous n'avons point à redouter les inondations
occasionnées par la crue des rivières, nous n'en sommes pas moins
exposés aux fâcheux résultats que ces pluies doivent nécessairement
amener, si elles continuent.
Aussi
partageons-nous les craintes générales que fait naître l'état de
l'atmosphère, qui est on ne peut plus préjudiciable aux récoltes, et
qui, s'il devait se prolonger, leur causerait les plus grands dommages.
Dieu veuille qu'il en soit autrement, et que le retour du beau temps
vienne raviver les espérances que l'on avait conçues, espérances que
la belle apparences des récoltes paraît justifier.
(source Le Journal de Honfleur)
Novembre
1854 - On lit dans le « Pays-d'Auge », du 2
novembre. -
On
nous annonce, au moment de mettre sous presse, que ce matin, vers 4
heures, un assassinat aurait été commis sur la route de Pont-l’Évêque
à Trouville, tout près de la demeure de M. Hobey, maire de
Saint-Martin-aux-Chartrains.
Il
résulte des renseignements qui nous ont été fournis, que le sieur
Lemonnier, âgé de 29 ans, boucher, qui se rendait suivant son usage,
au marché de Beaumont, a été tué d'un
coup de pistolet, tiré à bout portant derrière la tête.
La
justice s'est rendue sur les lieux et y est encore au moment où nous
écrivons. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Un assassinat.
-
Le malheureux Lemonnier, dont nous avons raconté l'assassinat
dans le dernier n° était porteur d'une somme d'argent qui lui a été
volée. On a trouvé près du cadavre la baguette en fer d'un pistolet
d'arçon. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1854 -
Un incendie. - Samedi
2, vers deux heures après-midi, un incendie a éclaté à
Trouville-sur-Mer, au domicile du sieur Guesdon, épicier et fabricant
de chandelles. Malgré le concours actif et empressé des autorités, de
la gendarmerie et de toute la population de Trouville, il n'a pas fallu
moins de deux heures pour maîtriser le feu activé, du reste, par une
très grande quantité de marchandises, d'une nature très inflammable,
et qui sont devenues la proie des flammes.
La
perte en marchandises, qui, dit-on, n'étaient pas assurées, est
évaluée à 2 500 fr. La maison était assurée pour une somme de 2 000
fr. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1854 - On écrit de
Trouville. -
Le 15 de ce
mois, vers cinq heures du soir, le bateau de pèche
« Rosalie », n° 52, patron François Petit, monté par cinq
hommes et un mousse, échoué le matin sur le sable, devant le Salon des
Bains, s'ouvrit et fut complètement submergé. A ce moment se
trouvaient quinze hommes abord, neuf hommes de terre étant venus pour
aider l'équipage ; ils se réfugièrent tous auprès le mât et dans
les haubans.
A
cinq heures et demie, la mer devint furieuse. Les nommés Foulon,
épicier, et Roullé ( Stanislas ), cordonnier, se jetèrent à la nage
afin de leur porter une ligne ; leurs généreux efforts furent vains.
A
six heures le capitaine Barbey, syndic et maître de port monta dans un
canot avec deux matelots et quelques hommes de terre pour tenter
d'arriver jusqu'à ces malheureux, dont quelques-uns étaient brisés
par des coups de mer et prêts d'être engloutis, mais la force des
vagues et le vent contraire repoussèrent le canot.
Enfin,
à neuf heures un quart, après cinq heures d'efforts inouïs, le canot
put arriver jusqu ‘à la barque. Les quatorze hommes furent
ramenés à terre, transis et à moitié rompus par les vagues ; mais le
mousse, nommé Biron (Alexandre-Auguste), âgé de 14 ans, fut trouvé
inanimé sur le hauban où il avait été amarré. On le transporta chez
M. le docteur Billard qui lui prodigua tous ses soins, ils furent
inutiles, la vie avait cessé depuis trois heures.
Les
secours de sauvetage ont été portés plutôt par des hommes de terre
que par des marins. On doit citer MM. Chevalier, cafetier ; Lecoq
(Fortuné), matelot ; Marais (Amand), matelot, et Mauger, ébéniste,
qui ont constamment aidé le capitaine Barbey dans sa périlleuse
tentative, et signaler particulièrement le sieur Roullé (Stanislas)
qui s'est jeté trois fois à la nage et a maintenu le canot avec force.
Cet
homme courageux a fait un
acte de sauvetage le 6 février 1851, au Havre, et sa conduite, dans
l'incendie du 2 courant, a été signalée à l'autorité supérieure.
Pour
prévenir de nouveaux sinistres, il serait à désirer que les estacades
fussent prolongées et que le port fût muni d'appareils de sauvetage,
tels que canot, mortier porte-amarre, bouées, etc..., etc…
(Source :
Le journal de Honfleur)
Février
1855 - Nouvelles locales.
- Dans
la nuit de mercredi à jeudi, un incendie a eu lieu à Trouville, vers 5
heures, dans l'établissement du sieur Morrand, cafetier, quai
Joinville. Grâce au concours empressé de la population et à la
promptitude avec laquelle les secours ont été portés, le feu a pu
être éteint et les maisons voisines préservées.
La
perte est évaluée approximativement à 2 000 fr. Le bâtiment était
assuré pour 2 500 et le mobilier pour 1 000 fr. On ignore la cause de
ce sinistre. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1855 - Des récompenses.
- Le
Moniteur publie la liste des personnes auxquelles M. le ministre, de la
marine a, par décision du 27 avril dernier, décerné des récompenses
honorifiques pour faits de sauvetage. Dans cette nomenclature, nous
remarquons les noms suivants :
Médailles
de 2e classe, en argent : MM. D'Oeuvre (Dominique-Ernest),
matelot de 5e classe, inscrit à Honfleur.
—
Deshaies (Louis-Célestin), matelot de 2e classe,
inscrit à Honfleur.
—
Vasse (Jean-Pierre), matelot de 5e classe, inscrit à
Honfleur.
—
Durand (Amand-Benjamin), matelot de 5e classe, inscrit
à Honfleur. Témoignages officiels de satisfaction : MM. Barbey
(Pierre), syndic des gens de mer, à Trouville, chevalier
de la Légion d'honneur.
—
Chevalier (Joseph-Michel-Honoré), novice charpentier, inscrit à
Honfleur.
—
Desseaux (Etienne-Rémond), ancien marin, à Honfleur.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - Tribunal correctionnelle.
- Dans son
audience du 4 courant, le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque, a
condamné un patron de bateau de pêche de Trouville-sur-Mer, à 25 fr.
d'amende, pour débarquement, sans autorisation, d'un homme inscrit au
rôle d'équipage.
Dans
la même audience, quatre autres patrons de bateaux de pêche, du même
port, ont été condamnés chacun en deux jours de prison et 5 fr.
d'amende, pour pêche au chalut en dedans des limites prescrites.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1855 -
On écrit de Trouville.
-
Rossini, l'illustre maestro, est arrivé à bon port à
Trouville, sa santé, délabrée depuis plusieurs années par une
maladie nerveuse, éprouve une influence très favorable de son séjour
aux bords de la mer, au point que le célèbre compositeur se promet de
séjourner à Trouville plus longtemps qu'il ne l'avait projeté,
d'abord. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1855 - Conseil d'Arrondissement.
-
Séance du 21 juillet 1855 : Réunion
de communes.
Réunion
de Deauville à Trouville-sur-Mer.
Vu
les pièces de l'instruction et notamment les délibérations des
conseils municipaux des communes de Deauville et Trouville-sur-Mer.
Considérant
que la commune de Deauville ne compte que 121 habitants, qu'elle ne
présente qu'une superficie de 288 hectares, qu'elle n'a ni presbytère,
ni maison d'école, ni mairie, que son église n'est pas desservie.
Considérant
que la réunion projetée ne peut porter préjudice aux habitants
actuels de Deauville, puisqu'ils conserveront la jouissance de leurs
biens communaux, conformément à l'article 5 de la loi du 18 juillet
1837, et qu'elle leur sera au contraire très avantageuse en facilitant
leurs relations avec Trouville, au moyen du pont qui sera jeté sur la
Touques, ce qui augmentera considérablement la valeur des terres de
cette commune.
Que
son annexion permettra d'ailleurs à Trouville de prendre le
développement nécessaire à son avenir et à la réalisation des
projets d'établissement de son port.
Le
conseil, à l'unanimité, moins un membre qui s'est abstenu, donne un
avis favorable à la réunion de la commune de Deauville à celle de
Trouville-sur-Mer. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1855 - Conseil d'Arrondissement.
-
Séance du 21 juillet 1855 : Port
de Trouville.
Le
conseil appuie de tous ses vœux l'établissement d'un avant port et
d'un bassin à flot à Trouville.
La
réalisation de ce magnifique projet donnerait à Trouville le moyen de
fixer dans son sein la prospérité dont il jouit en ce moment, et
l'arrondissement y trouverait une nouvelle source de richesse et un
nouveau débouché pour ses produits.
Le
conseil demande en outre que le crédit alloué pour les estacades, et
qui est actuellement insuffisant pour l'entretien de cet ouvrage, soit
au moins porté à 10 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1855 - Un abordage. -
Une barque de
pêche du port de Trouville, la « Victorine ». n° 59,
patron Croix, se trouvait le 5 courant, vers sept heures du soir, sur
son chalut, à 18 milles environ dans le nord-ouest de la Hève,
lorsqu'elle a été abordée par l’avant de tribord par un navire
américain qui continua sa route sans s'occuper en rien de l'embarcation
à laquelle il venait de causer de graves avaries.
Le
mat de la « Victorine » a été brisé en trois endroits, sa
grande voile a été déchirée et ses pavois défoncés. Fort
heureusement l'abordage n'avait pas eu lieu par le travers, car la
barque eut sombré indubitablement.
Vers
onze heures, le patron Gueret, de la barque « Désirée-Elise »,
n° 58, eut connaissance de l'accident arrivé à la
« Victorine », qu'il prit à la remorque après avoir
relevé ses filets, et qu'il rentra au port hier soir à cinq heures.
Personne n'a été blessé dans cette rencontre. (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1855 - Nous lisons dans le Journal du Havre du 6.
- La
barque de pêche la « Jeune Véronique », n° 9, de
Trouville, patron Fr. Duchemin, se trouvant hier matin, vers trois
heures et demie, dans le nord-ouest 1/|4 nord de la Hève, à une
distance de 15 milles au large, c'est-à-dire sur son lieu de pêche,
ayant son chalut à la traîne, et deux feux à son bord, comme le
prescrivent les règlements, a été abordée par le trois-mâts le
« Chatillon », venant d'Iquique au Havre, et a éprouvé de
graves avaries dans cette rencontre.
Son
étrave et son beaupré sont brisés, son foc est perdu, il a été
éventé dans toutes ses parties, et, comme il faisait beaucoup d'eau,
il a dù filer son chalut et l'abandonner. La « Jeune-Véronique »
a été obligée d'aller relâcher à Fécamp.
L'évaluation
de ses avaries ne se monte pas à moins de 5 à 4 000 fr. Quant au
trois-mâts le « Chatillon », il n'a été que très
légèrement endommagé à sa joue de babord. (Source : Le journal
de Honfleur)
Novembre
1855 - Un naufrage. -
Le 8, vers 7
heures du matin, la barque de pêche « Marie-Françoise »,
du port de Caen, se rendant de Cherbourg à Rouen, avec un chargement de
pierres, et se trouvant à environ 12 kilomètres du Havre, était sur
le point de couler par suite d'une forte voie d'eau que les pompes ne
pouvaient plus arrêter, lorsqu'elle, a été aperçue par la barque n°
52, patron Mazurier, du port de Trouville.
A
peine cette barque avait-elle recueilli à son bord les quatre marins
qui composaient l'équipage de la « Marie-Françoise », que
déjà celle-ci coulait avec son chargement. (Source : Le journal
de Honfleur)
Décembre
1855 - Deux accidents. -
Le 8, dans la
matinée, un vapeur, qui allait prendre la direction du Havre,
conduisant à la remorque la barque de pêche n° 50 du port de
Trouville, a donné, au départ, une secousse si violente à cette
embarcation, que deux accidents sont arrivés à son bord. Par suite de
la rupture du grelin qui la tenait attachée au remorqueur, le matelot
Martin (Amand), âgé de 19 ans, a eu les deux cuisses brisées ; moins
malheureux que son camarade, le nommé Houssaye (Arsène), âgé de 40
ans, en a été quitte pour une forte contusion à la jambe droite.
-
Le même jour, vers 11 heures du
soir, des cris de détresse furent entendus par un douanier qui était
de service sur le quai de Trouville et qui s'empressa de se rendre à
l'endroit d'où partaient ces cris. Une casquette et un sabot, qui
furent reconnus pour appartenir au nommé Reniers (Michel), âgé de 50
ans, né et demeurant à Trouville, flottaient sur l'eau et indiquaient
assez le malheur qui était arrivé ; mais déjà les cris avaient
cessé, et tout secours était impossible.
Le
lendemain, à 200 mètres de là environ, on a retrouvé sur la plage le
cadavre du malheureux Reniers. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1856 - Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de Monsieur le conseiller d’Angerville. Audience du 11 Février.
—
Paul Dérel, âgé de 28 ans, domestique, né à Trouville-sur-Mer,
était attaché en qualité de grand valet, à l’exploitation agricole
de la dame veuve Patry.
Dans
les premiers jours de décembre dernier, étant occupé conjointement
avec le petit domestique, le sieur Maillard, à battre du blé dans une
des granges, il confia à ce jeune homme son intention de voler du
grain, et lui offrit une pièce de 5 fr. pour acheter son silence. il
apporta en effet une poche qu’il emplissait peu à peu et qu’il
tenait cachée sous des gerbes dans la grange. Le 22 décembre, il
engagea Maillard à lui passer cette poche par une des trappes, la
recueillit, la cacha sur le bord d’un chemin, sous un meulon de
bourrées et dit qu’il allait l’emporter plus tard en s’en allant
voir sa femme.
Mais,
le petit domestique ayant alors, comme il l’avait fait auparavant,
prévenu ses maîtres, Dérel, dont les démarches étaient
surveillées, fut arrêté au moment où il passait devant la maison du
maire de la commune, et, pressé de questions, il ne tarda pas à avouer
sa culpabilité. Il n’avait pas le blé volé, mais la présence de
trois personnes auprès des bourrées, lors de son passage, l’avait,
évidemment, empêché d’emporter son butin.
Tels
étaient les faits invoqués par l'accusation contre Dérel. Au débat,
ces charges ont perdu une partie de leur gravité et l’accusé, grâce
à l'admission de circonstances atténuantes, n'a été condamné qu’à
un an de prison. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1856 -
Cour d’assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller d'Angerville.
Audience
du 11 février 1856. — Dérel (Paul), 28 ans, domestique, demeurant à
Trouville, était employé comme grand valet dans la ferme de la dame
Patry, et avait, dans la même commune, un domicile occupé par sa
femme. Il profitait de cette circonstance pour commettre des vols de
grain au préjudice de sa maîtresse. Dérel a fait l'aveu de sa
culpabilité, et, grâce aux circonstances atténuantes, il n'a été
condamné qu'à une année d'emprisonnement. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1856 -
Un accident. - Jeudi
soir, à Trouville, un accident, qui pouvait avoir des suites très
graves, est arrivé à M. le sous-préfet de Pont-l’Évêque. En
passant dans sa
voiture sur le quai Joinville, son cheval, effrayé, s'emporta et
obliqua du côté de la Touques avec une rapidité telle, qu'il sauta
dans un bateau chargé de bois et resta suspendu au-dessus de l'eau.
M.
le sous-préfet et son domestique furent renversés sous la voiture
parmi le bois. On les croyait tués. Par un bonheur providentiel, ils
n'avaient reçu aucune blessure. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1856 - Nouvelles diverses.
- La
semaine dernière, nous avions appris que deux ou trois petits
souffleurs étaient venus s’échouer sur notre rivage, où ils avaient
été recueillis. Ce fait peu commun, il est vrai, mais qui se voit
encore quelquefois, nous avait semblé tout naturel et assez
insignifiant. Il parait cependant que, cette fois, la présence de ces
cétacés, dans nos parages, était accompagnée de circonstances très
singulières. En effet, nous lisons, à ce sujet, dans le Journal de
Pont-Audemer, du mercredi 16 avril, la narration suivante :
Vendredi
dernier, une bande d’épaulards, espèce de souffleurs à tête ronde,
harcelée sans doute par les nombreux bâtiments qui ont sillonné
dernièrement l'entrée de la Manche, s’est fourvoyée dans la baie de
la Seine. Plusieurs de ces individus, qui mesuraient 5 et 6 mètres de
longueur sur 2 mètres de circonférence, ont été capturés en mer par
des pêcheurs ; d ’autres poussés par les flots sur les bancs qui
avoisinent la côte y ont péri pendant la mer basse.
C’est
ainsi qu’à l’embouchure de la Risle, on a pu en prendre sept : on
en comptait quatre, à Berville, sur le banc du nord ; les trois autres,
à la Rocque, ont été vendus dimanche, comme épaves, par les soins de
la marine. Il s’est trouvé peu de monde à cette vente, connue trop
peu de temps à l’avance, les prix n’ont pas dépassé 40 francs.
La
chair de ces animaux n’est pas employée comme nourriture, mais
fournit une huile très abondante, et chaque souffleur peut en produire
près d'un tonneau.
Les
journaux nous apprennent que plusieurs de ces cétacés ont également
été pris à Honfleur, Villerville, Trouville et à l’embouchure
de l'Orne ; un de ceux amenés au Havre a été acheté pour le musée
du Jardin des Plantes à Paris, et un autre pour la ville du Havre, aux
prix de 150 et 125 francs. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 - Nouvelles diverses.
- Une
enquête d’utilité publique, qui durera 20 jours, s’ouvrira lundi
prochain, à la sous-préfecture de Pont-l’Évêque, sur le projet
d'établissement d’un bassin à flot, au port de Trouville.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1856 - Un accident. -
Un bien triste
accident est arrivé à Trouville dans la nuit du 21 au 22 juin.
Les
nommés Bourgueuf et Villey étant occupés à vider des lieux d’aisances
chez M. Prosper Foulon, un des seaux qu’ils employaient pour cet usage
tomba dans la fosse profonde de 4 mètres et presque encore pleine,
Bourgneuf en voulant ressaisir ce seau est tombé dans la fosse et y est
mort, asphyxié par les gaz délétères qui s’en échappaient.
Villey,
en voulant porter secours à son camarade, a failli périr asphyxié
comme lui.
Le
malheureux Bourgneuf était âgé de 40 ans. Il était marié et père
de 4 enfants en bas âge. (Source :
Le journal de Honfleur)
Juillet
1856 -
Le Chemin de fer. - Le
chemin de fer amène chaque jour un grand nombre de baigneurs à
Trouville. La saison, pour cette jolie résidence, parait s'ouvrir,
cette année, sous les plus heureux auspices.
La
reine d'Espagne, Marie-Christine, est arrivée à Lisieux vendredi
dernier, par le train express, avec sa famille et sa suite. Elle est
repartie immédiatement pour Trouville, où elle va passer la saison des
bains. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1856 - Un accident. -
Les bains de Trouville sont de la part de l’administration l’objet
d’une surveillance tellement active, qu’un accident est presque
impossible et qu’il faut une circonstance tout exceptionnelle pour
déjouer les précautions dont la vie des baigneurs est entourée.
Nous
avons à enregistrer une de ces exceptions malheureuses. Hier vers six
heures du soir, une jeune femme qui se baignait seule, s’étant un peu
trop avancée en mer, disparut tout à coup, et quoique le lieu précis
de sa disparition eût été remarqué, les guides-baigneurs se
livrèrent vainement a sa recherche ; déjà la mer avait entraînée à
une certaine distance et tous les efforts tentés pour lui porter
secours furent inutiles.
Le
cadavre a été retrouvé ce matin seulement, à 200 mètres environ du
lieu où l’accident était arrivé. Cette jeune femme, qui parait
être âgée de 28 ans, était logée à l’hôtel du Tivoli
Trouvillais, rue des Bains. D’après les indications du registre
de l’hôtel, elle se nomme Elise Dumont et habite Paris.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 - Des condamnations.
-
Dans son audience du 31 juillet, dernier, le tribunal de
correctionnel de Pont-l’Évêque, a condamné deux patrons de bateaux
de pêche de Honfleur, et trois de Trouville-sur-Mer, à 25 fr. d'amende
chacun, confiscation et destruction des chaluts. pour pêche au chalut
en dedans des limites. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 -
La canicule. -
La canicule, c’est à-dire
la période de temps qui renferme les jours les plus chauds de l’année
a commencé le 24 juillet ; elle durera jusqu’au 20 août.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 -
On nous écrit. - Un
lettre de Trouville, à la date du 31 juillet, nous donne les tristes
détails qui suivent :
Un
douloureux événement a jeté la consternation hier dans notre
élégante colonie. Une dame s'est noyée à cinq heures et demie du
soir, presqu'en vue de tout le monde qui se promène à cette heure sur
la plage et malgré les plus énergiques efforts tentés pour la sauver.
Cette dame avait voulu se baigner au commencement de la marée montante
; elle était descendue d'une cabine à flot, et sans guide était
allée nager au bout de la plage que la mer abandonne, sur une vaste
étendue, quand elle est basse.
Vainement
la gardienne de la cabine lui faisait des signes, l'imprudente
s'éloignait toujours et elle finit par être enlevée par le courant.
Tous les baigneurs se sont jetés à la mer. La barque de sauvetage,
conduite avec rapidité, n'était plus, qu'à cinq pas de distance quand
on vit la pauvre femme élever les bras une dernière fois au-dessus des
flots comme pour implorer un tardif secours ; mais elle disparut
aussitôt, et ce n'est que ce matin que l'on a retrouvé son corps
échoué auprès de la jetée.
Il
serait difficile de peindre l'effroi causé ici par cette catastrophe.
On ne savait d'abord qui était cette femme. On savait seulement qu'elle
allait ainsi nager au loin deux fois par jour,
et que le matin même elle avait passé deux heures dans la mer. Ses
effets n'avaient pu fournir aucun indice pour la faire connaître, et ce
n'est que dans la soirée qu'on apprit qu'elle était la femme d'un
receveur des finances de Paris.
La
veille, son mari était retourné dans la capitale, et avait voulu
remmener. Elle avait voulu rester quelques jours de plus sur notre belle
plage. C'était une jeune femme, elle n'avait pas plus de vingt-cinq
ans.
Quel
triste événement ! On peut dire qu'hier Troùville était en
deuil. Ce matin, la coquette ville de bains a repris ses allures ; on se
baignait comme tous les jours, et l'on dansera ce soir.
Le
Journal du Havre de vendredi complète ces renseignements par la note
suivante : La jeune dame qui a si malheureusement péri, avant-hier, à
Trouville, en se baignant, ainsi que nous l'avons annoncé, était la
femme de M. Dupont, employé supérieur des douanes à Paris. Ses
obsèques ont dû avoir lieu aujourd'hui. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1856 - La
grande marée équinoxiale. -
Mercredi
dernier, a eu lieu la grande marée équinoxiale, l’une des plus
remarquables de l’année.
A
la marée du soir, les vents qui, pendant presque toute la journée,
avaient soufflé violemment de la partie du sud-sud-ouest, ont
tout-à-coup sauté à l’ouest-nord-ouest, sans perdre de leur force.
Aussi, la mer, sous l’influence de ces vents, s’est-elle élevée à
une hauteur extraordinaire. Plusieurs de nos quais étaient inondés, et
les vagues brisaient contre nos jetées, qu’elles couvraient dans
toute leur longueur, avec une telle impétuosité, qu’un grand nombre
de pierres des parapets ont été dérangées. Les digues du chantier de
l’hôpital ont éprouvé des dommages assez considérables, ainsi que
celles des chantiers Cardon et Levieils, sur le terre-plein de la jetée
de l’Est. La mer ayant envahi, en partie, nos chantiers, a enlevé une
certaine quantité de bois, qui sont allés échouer le long de la
côte. Les prairies de Pennedepie ont été inondées sur un grand
espace, et plusieurs bestiaux ont, dit-on, été noyés. Du côté de
St-Sauveur et de Fiquefleur, l’eau a passé sur la route où elle a
déposé beaucoup de vase et de galet.
Il
nous a été rapporté que la mer avait également fait d’assez grands
ravages à Trouville, qu’un hôtel, battu par les lames, s’était
écroulé. Mais le défaut de renseignements précis et la diversité
des rapports, nous met dans la nécessité, pour aujourd’hui du moins,
de mentionner simplement ce fait.
Au
Havre, des dégâts considérables ont eu lieu au Perrey, à
Saint-Adresse, à l'Eure, en un mot, sur tout le rivage.
Fort
heureusement, de l'autre côté de la Seine, comme chez nous, comme dans
nos environs, les pertes ont été seulement matérielles, la nouvelle d’aucun
sinistre n’est parvenue à notre connaissance. (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1856 -
Voici un épisode qui a eu lieu à Trouville, pendant la tempête
du 15 octobre. -
Le 15
octobre, M. Pitre-Chevalier, directeur du Musée des familles,
occupait avec sa femme, sa fille et son cocher, le beau pavillon de
l'hôtel de Paris, élevé au bord de la grève de Trouville. À dix
heures du soir, au moment de se coucher, il s'aperçut que tout sommeil
serait impossible dans ce pavillon battu par une tempête
effroyable ; les croisées brisaient, en s'ouvrant, non seulement
leurs ferrures, mais les barricades opposées au souffle de l'ouragan.
La mer lançait jusqu'au mur de l'édifice ces vagues chargées des
débris de l'estacade et des escaliers voisins. Quant au bruit, il dépassait
tout ce qu'on pourrait rêver dans un cauchemar d'harmonie infernale.
M.
Pitre-Chevalier se décida à demander au maître de l'hôtel un autre
appartement pour cette nuit, et il fit opérer de suite le transport de
ses bagages dans le centre du bâtiment. A onze heures moins un quart,
il quittait le pavillon avec sa famille et traversait le jardin sous une
pluie d'écume fouettée par le vent. Une demi heure après, un fracas
épouvantable glaçait d'effroi tous les habitants de l'hôtel et
attirait la population de Trouville au bout de la rue de Paris, où la
marée pénétrait comme dans un canal. Le pavillon, quitté
providentiellement par M. Pitre-Chevalier, venait de s'écrouler avec
ses trois étages, et il n'en restait plus qu'un pan de mur du coté du
jardin. La mer, après avoir miné les fondations,
broyait et emportait dans ses flots les persiennes, les cheminées, les
charpentes et les briques, qu'elle réduisait à l'état d'allumettes et
de galets. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1856 - Nouvelles
diverses. -
Dans
son audience du 5 novembre, le même tribunal a condamné le nommé
Duchemin ( Jean-Baptiste-François). propriétaire et patron du bateau
de pêche « Jeune Véronique », n° 19, demeurant à
Trouville-sur-Mer, à 25 fr. d’amende, pour débarquement sans
autorisation d’un homme de l’équipage.
—
Dans son audience du 27
octobre dernier, le tribunal de police correctionnelle de Pont-l’Évêque
a condamné le nommé Bernays ( Victor-Joseph ), pilote-lamaneur,
demeurant au Havre, à 200 fr. d’amende, pour navigation sans rôle
d'équipage.
Le
propriétaire de l’embarcation commandée par Bernays, a été
déclaré responsable de la condamnation à l'amende et aux frais
prononcée contre ce dernier. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1857 - Un naufrage. -
Jeudi
dernier, le sloop « Ursule », capitaine Pognon,
venant de Rouen pour Trouville-sur-Mer, et qui avait fait escale à
Honfleur, afin de déposer la portion de son chargement destinée pour
ce dernier port, était reparti pour se rendre à sa destination.
A
la marée du soir, il se disposait, poussé par une assez forte brise de
nord-nord-ouest, à entrer à Trouville, lorsqu’il toucha sur les
bancs, qui se trouvent à l’entrée de ce port, avec tant de violence,
qu’il se déclara instantanément une voie d’eau tellement
considérable que les efforts désespérés de l’équipage devinrent
impuissants à franchir les pompes, et que le navire coulait bas.
Fort
heureusement la péniche des douanes de Honfleur, la « Berthe »,
se trouvait à Trouville, en ce moment, et aussitôt que les matelots
qui la montaient eurent connaissance de l’accident arrivé à l’
« Ursule », ils s’empressèrent de se porter à son
secours. Après quatre heures d'un pénible travail, ils parvinrent à
amener le navire à quai, où le débarquement des marchandises fut
immédiatement effectué.
Il
paraît que les avaries éprouvées par « Ursule »
sont graves et nécessiteront d’assez fortes réparations.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1857 - Un courageux. -
On nous
signale un acte de courage d’autant plus digne de recevoir la
publicité qu’il émane d’un enfant de 13 ans et demi.
Le
4 juillet, le nommé Exmelin (Louis), âgé de 11 ans, en se baignant à
l’embouchure de la Touques, perdit pied et se trouva entraîné par le
courant. Déjà, il avait disparu, lorsque le jeune Croix (Pierre-Lédpold)
qui se baignait près de là, entendant un cri de détresse, se rendit
dans la direction d’où partait ce cri ; il saisit Exmelin au moment
où celui-ci revenait sur l’eau, le chargea sur son dos et l’entraîna
vers la rive ; mais une barque de pêche se trouvait en travers sur la
rivière en faisant obstacle à son passage.
Ne
pouvant résister à la force du courant qui l’entraînait vers cette
barque. Croix, épuisé de fatigue, eut la présence d’esprit de s’accrocher
aux agrès de la barque, et de s'y maintenir avec son fardeau, pendant
que du rivage on allait à leurs secours. (Source : Le journal de
Honfleur)
Septembre
1857 - Cour d’assises du Calvados. - Présidence
de M. le conseiller d’Angerville. Audience du 12 août.
Duchemin
(Florentin-Désiré), 28 ans, ouvrier cordier, demeurant à Trouville.
Duchemin est un mauvais sujet de la pire espèce, paresseux, ivrogne,
débauché. La violence de son caractère lui avait déjà valu une
condamnation correctionnelle pour coups et blessures. Ne travaillant
presque jamais, il exigeait que ses vieux parents le gardassent chez eux
sans qu'il contribuât à la dépense.
Des
querelles violentes avaient souvent lieu à cette occasion, et plus d’une
fois les voisins avaient dû intervenir pour protéger le père et la
mère contre les violences de leur fils.
Cinq
faits de coups et blessures étaient reprochés à Duchemin, et il y a
lieu de croire que ce n’étaient pas les seuls dont il se fût rendu
coupable.
Des
circonstances atténuantes ont été déclarées en sa faveur. Il a
été condamné à cinq ans d’emprisonnement. (Source : Le
journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Une récompense. -
Par décision du 30 novembre dernier, M. le ministre de la
marine et des colonies a accordé une médaille de 2e classe
en argent au sieur Lemoine (Jean-Alphonse), préposé des douanes à Trouville,
en récompense d’actes de courage et de dévouement.
—
Sur la liste des récompenses honorifiques pour faits de sauvetage
accordées par décision, en date du 30 novembre 1857, de l’amiral
ministre secrétaire d’État de la marine et des colonies, figure,
pour un témoignage officiel de satisfaction, le nom du sieur Lecomte (Victor-Auguste),
matelot de 1re classe, inscrit à Honfleur. (Source : Le
journal de Honfleur)
Janvier
1858 - Des récompenses.
-
L'amiral ministre secrétaire d'État au département de la
marine et des colonies a décerné, par une décision du 22 du mois
dernier, des récompenses pour faits de sauvetage aux personnes,
ci-après, dénommées, savoir :
Un
témoignage officiel de satisfaction au sieur Croix (Pierre-Léopold),
mousse à Honfleur, pour avoir, à Trouville, le 4 juillet
1857, sauvé un enfant qui venait d'être entraîné par le courant.
Un
témoignage officiel de satisfaction au sieur Colleville (Constant),
matelot inscrit à Caen, patron de bateau, pour s'être jeté à l'eau
tout habillé afin d'en retirer un enfant qui venait d’y tomber, à
Port-en-Bessin, le 1er octobre 1857.
Une
médaille d'honneur en argent de 2e classe au sieur Blasne (Jacques-Henri-Théophile),
pour avoir, à Langrune, le 6 septembre 1857, sauvé deux personnes en
danger, de se noyer dans la mer. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 - Construction navale.
- Dans
le courant de l’année 1857, on a mis à l’eau, à Trouville, 5
barques jaugeant 145 tonneaux ; il reste en chantier 2 barques d’un
tonnage total de 48 tonneaux. (Source :
Le journal de Honfleur)
Avril
1858 - Nous lisons dans
plusieurs journaux. -
Lundi
dernier, une voiture venant de Trouville, dans laquelle se trouvaient
plusieurs personnes, parcourait, au galop, le chemin du Val-la Reine.
Arrivé au haut de la charrière du Puits, vulgairement connue sous le
nom de chemin de la Croix-Rouge, le conducteur dirigea, probablement mal
le cheval, qui s’abattit, et renversa la voiture qui fut en partie
brisée.
Les
voyageurs furent, lancés sur la route et trois d’entre eux. ont
reçu, dans leur chute, des contusions assez graves. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mai
1858 - Une condamnation.
- Dans
son audience du 5 mai, le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque a
condamné, à 100 fr. d'amende, un patron de bateau de pêche de
Honfleur, pour navigation sans rôle d'équipage.
Dans
la même audience, un patron de bateau de pêche de Trouville-sur-Mer, a
été condamné à 25 fr. d’amende pour débarquement, sans
autorisation, d’un homme d’équipage. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juillet
1858 - L’éclairage des voitures particulières.
- Vu
le règlement préfectoral du 30 septembre 1855, prescrivant déjà cet
éclairage. Avons arrêté :
L’éclairage
des voitures particulières servant au transport des personnes circulant
pendant la nuit, est de nouveau rendu obligatoire dans le Calvados.
Cet
éclairage continuera d’avoir lieu, conformément au règlement
préfectoral du 30 septembre 1855, publié au Recueil des Actes
administratifs du département et dont les dispositions sont
confirmées.
Fait
à Caen, le 6 juin 1857. TONNET
(Source :
Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - Un sauvetage.
- Le
15 juin, vers 5 heures du soir, le gendarme Lecoq, de la brigade de
Trouville, en faisant son service dans les rues de cette ville, aperçut
un rassemblement sur le bord de la rivière. Bientôt il entend des cris
et voit une jeune fille qui se débat dans I’eau.
Quoique
ne sachant pas nager, le brave militaire n’hésite pas à se
précipiter au secours de la jeune fille, et il la ramène saine et
sauve sur la rive au milieu des acclamations des témoins de cette
scène.
La
jeune fille est âgée de 10 ans et se nomme Eugénie-Rosalie Letellier,
demeurant chez ses parents à Trouville. (Source :
Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - Service des dépêches.
- A
partir du 1er juillet courant, un service de transport de
dépêches par voie de mer, a été établi entre Trouville et le Havre.
Ce
service a lieu une ou deux fois par jour suivant les heures de la
marée.
Une
boite mobile est établie à bord du bateau à vapeur. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juillet
1858 - La communication
électrique. -
Il
est question, depuis longtemps, de mettre en communication électrique
tous les ports français, tant sur l’Océan que sur la Méditerranée,
au moyen de fils aériens ou de câbles sous-marins.
Les
études de ce projet sont fort avancées et nous croyons savoir que la
jonction électrique du Havre à Honfleur ne tardera pas à être
opérée à l’aide d’un câble qui partirait de la pointe des Neiges
pour aller s’émerger sur la plage de Honfleur entre ce port et le
village de St-Sauveur.
Le
câble sera fabriqué s’il ne l’est déjà par M. Brette,
constructeur des câbles de la Spezzia, de Calais à Douvres, etc…
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - On écrit de Trouville.
- Deux
jeunes gens de notre localité, les sieurs Paulin, pêcheurs se
baignaient dans la Touques, en compagnie d’un camarade, au lieu dit
« Nouveau-Monde » ; ils ne savaient qu’imparfaitement
nager.
Bientôt
Paulin jeune dut soutenir son frère qui était épuisé et tous deux
allaient infailliblement périr, quand l’aîné dit à l’autre : «
Nous sommes perdus tous les deux, lâche-moi et tâche de te tirer d’affaire.
» »
Ce
dernier ne pouvait se décider à abandonner son malheureux frère, mais
il lui échappa et disparut, ce n’est qu’à grande[1]peine
qu’il put lui même gagner la rive. Lui et son camarade appelèrent au
secours, on accourut, on plongea à diverses reprises, mais sans qu’on
pût réussir à retrouver le malheureux. Paulin Son frère était sans
connaissance sur le bord.
Le
cadavre n’a été retrouvé que quarante-huit heures après
l'événement. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1858 - Une noyade.
- Un
cruel événement vient d’attrister les baigneurs de
Trouville-sur-Mer. M. Pouchet commissaire-priseur de Paris, arrivé de
la veille au soir à Trouville, où se trouvait déjà sa famille, s'est
noyé mercredi en prenant un bain vers six heures du matin.
Excellent
nageur, M. Pouchet voulut commencer sa journée par un bain de mer. Mais
bientôt, saisi probablement d'une crampe, il disparut sous l'eau.
Quelqu’empressés
qu’aient été les secours qui lui ont été prodigués par M le
docteur Flaubert, de Rouen, assisté de deux de ses confrères, l’asphyxie
était déjà complète lorsque le malheureux a pu être ramené à
terre.
M.
Pouchet était à peine âgé d’une quarantaine d’années, l’aîné
de ses fils venait de terminer brillamment ses études dans un des
lycées de Paris. Pour témoigner de la part que tous les baigneurs
prenaient à cet événement, on a décidé qui n'y aurait pas de danses
au Casino le soir.
(Source :
Le journal de Honfleur)
Août
1858 -
Les moulières. -
Le
Conseil d'arrondissement de Pont-l'Évêque demande qu'il soit pris des
mesures pour la conservation des moules sur le banc du Rattier. Le
Conseil général s'associe à cette réclamation.
Le
rapport de M. le Préfet, qui signale le mauvais état des moulières,
sur le banc du Rattier. Considère qu'il importe que la seule ressource
d'un grand nombre de familles indigentes de Honfleur, Trouville et
Villerville ne vienne pas à leur manquer. La diminution de la pêche
des moules sur le banc du Rattier est attribuée à la vase provenant du
nettoyage du port du Havre, demande que l'attention de l'Administration
supérieure se porte sur cet état de choses.
Août
1858 - Le télégraphe.
- La
pose des poteaux et des fils télégraphiques entre Pont-l'Évêque et
Trouville est maintenant un fait accompli. On s’occupe de l’organisation
du bureau, qui sera placé rue des Bains, près l’hôtel du Bras-d’Or.
Le télégraphe doit fonctionner le 1er août. (Source :
Le journal de Honfleur)
Août
1858 -
Le port. -
Considérant que les travaux de prolongement des jetées
exécutés à Trouville dans le cours de la présente année ont une
importance notable, non seulement au point de vue
de la plage qui s'est sensiblement améliorée, mais encore au point de
vue du port qui prend, de jour en jour, une importance croissante. le
lit de la rivière la Touques qui, tous les ans, tend à se creuser, a
acquis une profondeur beaucoup plus grande depuis l'exécution des
travaux des estacades, quoique ces travaux ne soient pas encore
terminés. Dès-lors, il est évident que le port de Trouville a pris et
prendra dans un temps rapproché une extension plus grande encore comme
port de commerce.
Par
suite de la construction des jetées, l'approfondissement qui s'est
produit dans le port
de Trouville est tel que les murs du quai sont complètement
déchaussés, il importe de parer à cet inconvénient pour empêcher
des avaries qui entraîneraient dans des dépenses considérables.
D'après le rapport de M. l'Ingénieur en chef, la prompte exécution de
ces travaux est urgente, le Conseil général a tellement reconnu
l'importance actuelle et future du port de Trouville, qu'il l'a compris
dans l'imposition extraordinaire autorisée par la loi du 28 mai 1858,
si cette imposition n'est point appliquée cette année aux travaux de
Trouville, c'est que les nécessités du budget ne l'ont pas permis,
mais qu'il y sera, pourvu dans les budgets subséquents. Le Conseil
général demande qu'un crédit plus considérable soit ouvert par
l'État pour l'entretien du port de Trouville, et émet le vœu que le
Gouvernement vienne en aide à des travaux dont la nécessité est
reconnue, le département s'étant déjà engagé à y concourir comme
il est dit ci-dessus.
Septembre
1858 - Le prolongement de la Jetée.
- La jetée
Est de Trouville va cette année encore être prolongée de 28 mètres.
Cette jetée, qui n’avait primitivement que 18 mètres, fut prolongée
pendant l’année 1857 de 75 mètres, au commencement de 1858, elle
acquit un prolongement de 75 mètres. Celui de 27 mètres que l’on va
effectuer incessamment portera la longueur totale de cette jetée à 219
mètres.
Trouville
va de plus bientôt avoir son chemin de fer. La voie ferrée, qui est
livrée jusqu’à Pont-l’Evêque, va être continuée sur les 12
kilomètres de pays plat qui séparent cette ville de Trouville. (Source :
Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - Une condamnation.
-
Dans son audience du 9 courant, le tribunal correctionnel de
Pont-l’Évêque, a condamné à 425 fr. d’amende, confiscation et
destruction du chalut, un patron armateur d’un bateau de pêche de
Trouville, pour pêche au chalut en dedans des limites et en état de
récidive légale. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Les suites d’un accident. -
Jeudi
matin, 10 février, à la marée, la barque de pêche n° 15 entrait dans
le port de Trouville, rapportant à son bord le cadavre du matelot
Mazurier, jeune homme de 24 ans, qui, en virant au moulinet, reçut à la
tête un coup de nille si violent qu'un œil lui sortit de l'orbite. Il
disait qu'il n'éprouvait pas une grande douleur, et malgré cela, une
congestion cérébrale l'emporta le lendemain matin.
Il
appartenait à une honorable famille de pêcheurs de Trouville et était
sur le point de se marier ; sa mort a produit une pénible sensation à
Trouville, où il était aimé et estimé. (Source : Le journal de
Honfleur)
Février
1859 -
La grande pêche. - Les
navires terreneuviers des côtes de Normandie font leurs armements pour la
pêche à la morue. Les premiers départs s'effectueront au commencement
de mars. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Le printemps montre son nez. -
Depuis
quelques jours, nous jouissons d'une température toute printanière ; la
campagne commence à changer de vêtement ; la verdure se hâte déjà de
paraître ; l'oiseau gazouille et recommence ses petits chants d'amour ;
la vigilante abeille et la prévoyante fourmi continuent leurs travaux ;
enfin, tout semble renaître. Quelques papillons osent aussi se montrer ;
à bientôt les z'hannetons, les catonnets et la prommerole pour un’épingue.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Un bruit qui court. - Le
bruit courait aussi que le nommé Mariotte (Adolphe) marchand de cidre en
gros à Trouville, disparu de son domicile, depuis le 5 février, avait
été trouvé assassiné. Cette nouvelle ne s'est pas confirmée.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Découverte d’un cadavre. -
Dimanche
matin, on a trouvé, sur la jetée de l'Est, à Saint-Valery-en-Caux, le
cadavre du nommé Damier, âgé de 35 ans, demeurant à Trouville, marin
à bord du bateau le « Charles-Arsène ». Il est mort
par suite d'immersion causée par l'ivresse.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - un accident de mer. - Jeudi,
à la marée de la nuit, la barque de pêche « Notre-Dame-des-Victoires »,
patron Canu, de Trouville, est rentrée au port du Havre par suite d’avaries.
Son beaupré était, cassé à deux mètres environ de l'étrave.
Un
abordage avait eu lieu jeudi soir, vers quatre heures et demie, entre
cette barque mouillée en petite rade, à la hauteur de l'épi à Pin, et
des chalands à vases, remorqués par
le vapeur la « Seine », lesquels s'étaient trouvés
drossés par le courant. Les avaries sont, du reste, peu considérables.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - Découverte d’un cadavre. - Dimanche,
dernier, la mer a jeté sur la plage, en face de Trouville, le cadavre
d'un individu qui a été reconnu pour celui du nommé Dufay (Guillaume),
âgé de 42 ans, demeurant à Villerville.
Cet
homme, patron d'un petit bateau de pèche, était sorti du Havre le 16
décembre 1858. ayant à son bord un matelot. Un coup de mer l'avait
enlevé, et depuis ce jour, la mer avait conservé sa proie.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 -
Le temps qu’il fait. -
Si
la semaine dernière n'a pas été bonne pour les biens de la terre, comme
disent nos bons cultivateurs à en juger du moins par le temps que nous
avons eu, les gelées blanches de jeudi et vendredi dernier sont loin
d'avoir amélioré cet état de choses. En effet, tous les journaux
constatent que le thermomètre est descendu à zéro et même à 2 degrés
au-dessous, par un vent du nord piquant comme en plein hiver.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1859 - Un acte de courage. - Nous
devons signaler un nouveau trait de courage et d'énergie, qui honore la
marine de Trouville, dont les annales du reste, sont déjà si fécondes
en sauvetages.
Le
8 de ce mois, Auguste Taverner, âgé de 12 ans, est tombé dans la
rivière à un endroit où elle a 3 mètres de profondeur. Il allait
infailliblement périr, lorsque Croix (Amable-Louis), marin, âgé de 24
ans, qui se trouvait près de là, fut attiré par les cris de détresse
des jeunes camarades de Tavernier.
N'obéissant
qu'au sentiment d'humanité qui le domine, Croix se précipite tout
habillé de la hauteur de la Cahotte, plonge deux fois sans résultat, et
est assez heureux à la troisième fois pour ramener à la surface de
l'eau le jeune Tavernier encore vivant.
Remontant
alors la rivière, et luttant contre la rapidité de l'èbe, il a le
bonheur, après des efforts héroïques, de déposer sur la cale son
précieux fardeau.
La
marine de Trouville doit être d'autant plus fière de la belle conduite
du jeune Croix, que déjà, dans deux circonstances semblables, il a fait
preuve, bien jeune encore, d'une grande énergie.
Le
5 août 1851, Croix, alors âgé de 16 ans, sauvait d'une mort certaine le
nommé Fouchaux, âgé de 15 ans, qui se trouvait entraîné en pleine mer
par la rapidité de l'èbe.
Le
8 du même mois de la même année, il avait encore la bonne fortune de
retirer de l'eau le jeune Robert Croix, âgé de 10 ans, qui se baignait
à la cale, et que la rapidité du flot entraînait à une;grande
distance.
Amable
Croix est, du reste porteur d'un double certificat attestant ces deux
sauvetages ; ils sont munis des cachets de la marie de Trouville et du
commissariat maritime de Honfleur.
Nous
souhaitons que sa belle conduite, dans ces trois circonstances, soit
signalée à l'autorité supérieure, qui, nous l'espérons, récompensera
ce jeune marin dont l'énergie a conservé à trois familles des enfants
qu'une mort certaine était sur le point de leur ravir. (
Journal de Trouville ).
Août
1859 - Un congé extraordinaire. -
En
commémoration des victoires de l'armée d'Italie et de la paix qui en a
été la suite, M. le ministre de l'instruction publique a accordé aux
lycées et collèges un congé extraordinaire de huit jours, lequel sera
ajouté aux prochaines vacances.
La
rentrée des classes sera donc reculée de huit jours. (Source : Le
journal de Honfleur)
Août
1859 - Nos ports. -
Vous pourrez
mesurer la portée des projets qui doivent augmenter l'importance de tous
nos ports indistinctement et par suite développer l'activité de notre
navigation.
Trouville.
— La
plage de Trouville est dans un état parfait de restauration, sa
clientèle et sa prospérité sont plus florissantes que jamais. A côté
des avantages municipaux qui en découlent, se préparent des
améliorations d'un intérêt plus général : un bassin à flot, bordé
de quais et de magasins spacieux et commodes, sera relié à la grande
artère du chemin de fer de l'Ouest par un embranchement sur Pont-l’Évêque,
obtenu par les persévérantes démarches du maire de Trouville.
Il
y a dans ces travaux d'une grande importance tout un avenir
d'accroissement et de prospérité. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 -
Un orage. -
Jeudi
dernier, après une journée excessivement lourde, un orage a éclaté
pendant la nuit. Le tonnerre a grondé plusieurs fois avec une violence
extraordinaire, mais on n'a point de dégâts ni de malheurs à
enregistrer. Une pluie abondante est venue rafraîchir la température et
surtout la terre qui était si desséchée, il serait à désirer pour
l'agriculture qu'elle continuât pendant quelques jours encore car nos
campagnes ont besoin d'eau. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1859 -
Le gros temps. -
Mardi, une
barque de Trouville, le « St-Jean » n° 33, a reçu des
avaries assez sérieuses dans un abordage avec une goélette anglaise que
le courant a entraînée en Seine et qui a touché sur le banc d'Amfard.
La barque a eu sa baume cassée, quant au bâtiment anglais on dit qu'il
est en danger de couler car il fait beaucoup d'eau.
—
Le même jour, le sloop anglais le « Nautilus »
descendait la Seine pour aller au Havre remorqué par la « Neustrie »,
le pilote, vu la violence de la mer, a été forcé de faire relâcher à
Honfleur.
Le
sloop est resté dans notre port, et le vapeur est reparti pour le Havre
à la marée suivante. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1859 - Un phénomène exceptionnel. - Mardi
dernier, la marée, la plus, forte de l'année, s'est élevée à un
niveau exceptionnel, grâce à une belle brise d'ouest[1]sud-ouest qui a secondé le mouvement ascensionnel du flot.
La hauteur de l'eau sur l'écluse du bassin de l'Est était de 7 mètres
40 environ et de 8 mètres dans l'avant-port, l'eau a atteint à la jetée
de l'Est le haut de la dernière assise des pierres, avant le dallage.
Un
phénomène s'est produit pendant cette marée : la mer avait perdu son
plein, lorsque le violent orage qui est venu fondre dans la matinée
s'étant déchaîné, poussée par le vent elle est remontée de nouveau,
sans toutefois atteindre son plein précédent.
A
part I'échouage au Havre, sur le poulier sud, du bateau de pêche de
Trouville, le « Petit Adolphe », aucun accident grave
n'a été signalé sur tout le littoral.
Au
Havre la mer a également monté très haut. (Source : Le journal de
Honfleur)
Septembre
1859 - Un sauvetage. - La
barque de pêche de Trouville, « Petit-Adolphe »,
n° 29, patron Adolphe Exmelin, voulant entrer dans Ie port du Havre mardi
matin, vers cinq heures, au retour de la pêche, est allée s'échouer sur
le poulier sud.
La
mer était encore forte, et le bateau donnait des coups de talon tels, que
s'il n'eût pus été neuf et de solide construction, il se fût
certainement brisé. Son gouvernail n'a pas tardé à être démonté.
Voyant
le danger de la situation, le bateau de sauvetage, de la poste est sorti,
monté par huit hommes, y compris le patron Joseph Mencion. On a réussi
à porter à terre une ligne qui a aidé à dégager le bateau et à le
ramener dans le chenal. A huit heures du matin, le « Petit-Adolphe »,
était en sûreté dans le port.
-
Jeudi, un autre bateau de pêche, le « Tout-à-Marie »
n° 6, de Trouville, s'est échoué aussi à la pointe du poulier Sud en
rentrant de la pêche. Le flot qui montait a promptement aidé à son
renflouement, aidé par une ligne frappée sur la jetée du Nord-Ouest. Le
« Tout-à-Marie » n'a pas la plus légère avarie.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1859 - On écrit de Conquet (Finistère). -
Le
26 octobre, le sloop « Caroline », de Trouville (
jaugeant 62 tonneaux 98/100mes ), capitaine Halley. allant de
l'Ile-Longue (rade de Brest), au Havre, avec cinquante mille pierres à
paver, a été, vers huit heures du matin, à la hauteur des Moines,
assailli par la tempête, qui lui a cassé son guy.
Cette
avarie l'a forcé de se réfugier sur notre rade, où il a mouillé, vers
dix heures ; mais la tempête continuant, sa chaîne a dû être filée
par le bout et le navire était, à onze heures et demie, jeté dans
l'anse de Corzen, où il est maintenant ensablé et fortement avarié.
L'équipage
était composé de cinq hommes ; le mousse Testu, qui en faisait partie, a
été enlevé par la mer, et on ne l'a pas retrouvé. (Source : Le
journal de Honfleur)
Novembre
1859 - La tempête. - Les
tempêtes qui règnent depuis quelque temps sur nos côtes ont fait
renchérir le hareng, qui se paie encore à l'époque où nous sommes 40
c.
Des
pêcheurs, au moment d'entrer dans les jetées du Tréport, ont été pris
dans l'ouragan et ont été portés vers le port d'Ostende, où ils sont
entrés sains et saufs. Malheureusement beaucoup de barques étaient
sortie ces jours derniers, et le temps terrible que nous venons d'essuyer
jette un grand nombre de familles dans une désolante inquiétude. ( Le
journal de Honfleur )
Novembre
1859 - L’effroyable tempête. - Mardi,
la tempête a jeté à la côte, en face le salon des bains de Trouville,
le sloop « Eure » capitaine Guillon, qui avait manqué
l'entrée du port. L'équipage et une partie de la cargaison sont sauvés
; mais le navire n'a pu, jusqu'à ce moment, être renfloué. (Source :
Le journal de Honfleur)
Décembre
1859 - Un échouement. - La
goélette anglaise « Josephicus », de Jersey, capitaine
Gauvain, expédiée de Newcastle, le 21 novembre pour Trouville, avec un
chargement de houille, s'est échouée à l'est de l'estacade de Trouvilie,
jeudi 8, en faisant pour entrer dans le port, par une brise de
nord-nord-est ; puis, après avoir fortement talonné, a coulé à la
marée suivante. On s'est occupé immédiatement de décharger la
cargaison dans des voitures, puis d'étancher provisoirement la voie
d'eau, après quoi, la goélette a été renflouée et entrée à
Trouville, par le steamer le « Chamois ».
Les
avaries du « Josephicus » sont graves, son brion, son
étambot, le gabord tout est largué. On pense qu'il devra être, conduit
à Honfleur, pour être réparé. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - Une bénédiction. - M.
l'abbé Bourgeois, curé de Trouville, a procédé, dernièrement, à la
bénédiction d'un nouveau cimetière pour cette commune. L'autorité
municipale et les fonctionnaires de la localité, ainsi que les
sapeurs-pompiers, les douaniers et la gendarmerie, assistaient à cette
pieuse cérémonie.
Des
discours ont été prononcés par M. le maire de Trouville et par le
vénérable pasteur de cette paroisse. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - La neige. -
La neige
est tombée en abondance cette semaine et surtout vendredi dans la
journée et pendant la nuit : en différents endroits il y en avait
jusqu'à 40 centimètres.
Vendredi
toutes les diligences ont éprouvé des retards considérables. Aucun
malheur, jusqu'à présent, n'est parvenu à notre connaissance. ( Le
journal de Honfleur )
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