15 Décembre 2024

  UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS 

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TROUVILLE  s/MER

Canton de Trouville-sur-Mer 

Les habitants de la commune sont les Trouvillais et Trouvillaises

Janvier 1901 - Souhaits. - Depuis quelques heures, nous sommes entrés dans le XXe siècle. Le XIXe aura été, pour la France, un siècle de gloire et de revers, de prospérité et de misère, de haine et de discorde, comme tous les siècles, du reste.

La France s'est agrandie, pacifiquement, de la, Savoie et du comté de Nice, elle a étendu son domaine colonial, mais elle à perdu l'Alsace et une partie de la Lorraine.

En 1800, elle s'imposait à l'Europe, en 1900, elle est descendue au rang des deuxièmes puissances. Triste bilan.

Chers lecteurs, à l'occasion du nouveau siècle et de la nouvelle année, nous, vous adressons nos doubles souhaits de santé et de bonheur, avec l'espérance, que la Providence dissipera les nuages épais suspendus sur l'année qui commence. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901  -  Un naufrage  -   Dans la matinée du 25 janvier, le navire espagnol " Olazzari ", a abordé et coulé bas la barque de pêche " Auguste-Victor " n° 53, du port de Trouville, sur  la côte anglaise, entre Portland et Steer-Point. L'équipage composé de cinq hommes et un mousse, a péri, à l'exception de l'un d'entre eux qui a été sauvé par le bateau abordeur et  amené à Newport (Angleterre).

Les marins noyés, tous pêcheurs de Trouville, sont : Arsène Halley, armateur et patron  de la barque (il laisse une veuve et un enfant) ; Émile Bapt (il laisse une veuve et un enfant) ; Louis Sénécal (laisse une veuve et deux enfants en bas âge) ; Ferdinand Lacheray (laisse une veuve et quatre enfants en bas âge) ; Alfred Beuron (laisse deux sœurs en bas âge).

 

Janvier 1901 - Mauvaise fin de siècle. - Le 28 décembre, la femme Dehais, 26 ans, était tranquillement couchée auprès du sieur Louis Lebot, 28 ans, couvreur à Trouville, lorsque le commissaire de police vint troubler leur repos, sur la plainte du mari qui s'appelle Ernest et est aubergiste à Louviers (Eure). Les deux amoureux ont demandé au commissaire de les laisser passer tranquillement la fin du siècle.

Pas galant, l'agent de l'autorité leur a refusé cette petite douceur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901 - La tempête. - Une tempête, qui a commencé jeudi la nuit et s'est prolongée plusieurs jours, a atteint toute l'Europe et particulièrement la France et l'Angleterre.

A l'entrée du port du Havre qui était interdit, il y a eu deux victimes. Dans cette ville, Eugène Fortin 52 ans, a été tué par une cheminée, et Gabriel Crevel, de 12 ans, a été  enlevé par la  tempête et jeté à l'eau, il a été sauvé.

Partout, il y a eu des toitures d'enlevées, des poteaux télégraphiques brisés et de nombreux arbres déracinés.

Pendant la nuit, la barque "l'Éclair", de Trouville, a chaviré, un homme est noyé. On est encore sans nouvelles de trois barques de ce port.

Au Tréport (Seine-Inférieure), plusieurs marins ont été noyés.

A Gravelines (Nord), cinq bateaux sont perdus, il y a huit noyés.

En rade des Sables-d'Olonne (Vendée), un brick a coulé. Quatre hommes fabriquèrent un radeau avec des barriques et tentèrent de se sauver. Trois disparurent, le quatrième arriva à la nage à dix mètres de terre et fut précipité sur des rochers et eut le crâne fracassé.

A Perou-sur-Mer (Bretagne), la foudre a enlevé, sur un hôtel, une plate-forme en zinc pesant 1 000 livres.

En Angleterre, on compte 80 victimes. Le navire anglais "Primrose-Hill" a sombré. Il y a 34 morts.

Le "Capricorne", de Trieste, allant de Cardiff à Bilbao a fait naufrage, 8 hommes noyés.

Le steamer allemand "Suihsang" a fait naufrage, le capitaine et les matelots de l'équipage ont été noyés.

En Russie, un bateau a coulé, il y a 30 morts. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901 - Mort d'un brave. - La barque de pêche "Saint-Joseph", du port de Trouville, a été surprise en mer par la terrible tempête de ces jours derniers. Elle se trouvait, la nuit, en face le phare de la Héve, lorsqu'elle reçut un coup de mer qui lui cassa son grand, mât. Le patron qui tenait la barre fut enlevé à la mer, mais il put se rembarquer.

Voyant le danger que courait le navire, il fit descendre dans la chambre tout l'équipage, composé de cinq hommes, restant seul sur le pont, un nouveau coup de mer arriva bientôt,  cassant le mat de tape-cul et faisant chavirer complètement le navire, qui, heureusement, fut remis à flot par une autre vague. Mais, lorsque l'équipage remonta sur le pont, le patron avait disparu.

Après avoir été ballotté toute la nuit ainsi qu'une coquille de noix, il fut aperçu par la barque de pêche Le "Neptune", de Trouville, qui le prit à la traîne jusqu'à l'arrivée d'un remorqueur du Havre.

Le patron disparu du navire, qui en était également l'armateur, se nommait,  Arsène Mignot, il était marié et père de trois enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Victimes de la mer.  -   Le marin dont nous avons annoncé la disparition à bord de « l'Eclair », barque de pêche de Trouville, est le sieur Leroy.

Un coup de mer l'a submergé et l'a enlevé sans qu'il ait eu le temps de pousser un cri. Il devait épouser, à sa rentrée au port, une jeune fille de Trouville.

Ses compagnons, ensevelis sous les agrès et les filets, ont pu se retirer sains et saufs.

La veuve du patron Arsène Mignot, disparu dans la même tempête, a reçu de la marine une somme de 700 fr. pour l'aider à élever ses trois enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Récompense.  -   Le sieur Alexis Boudard, armateur à Trouville, déjà titulaire d'un témoignage de satisfaction, a obtenu une médaille de bronze pour secours porté 4 un homme qui allait se noyer. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1901   -   Perilleux sauvetage.  -   Samedi, le quatre-mâts anglais « Noël-Trévan » a fait naufrage dans les parages de Cherbourg. Sur dix-huit hommes d'équipage, onze ont péri. Les sept autres s étaient cramponnés à une épave. Ils ont été aperçus par la barque de pêche les « Deux-Sœurs », de Trouville, capitaine Cécile, dont l'équipage, après des efforts désespérés, a pu les sauver.

Espérons qu'on ne fera pas attendre, aux hardis sauveteurs trouvillais la récompense qu'ils méritent. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Barque coulée.  -   La barque de pêche « Sadi-Carnot », de Trouville, a été abordée la nuit, en rade du Havre, par le sloop « Bougainville », de Fécamp, et a coulé à pic en cinq minutes. 

Le patron Gicquel et les matelots Brize et Eugène Rivière purent se hisser à bord du navire abordeur. Les trois autres, Paul Rivière, Joseph Criquet et Albert Lacheray, mousse, furent noyés. 

Ce sinistre fait deux veuves et deux orphelins. Le « Sadi-Carnot » avait pour armateur M. Charles Mignot, frère de l'infortuné patron Arsène Mignot, enlevé à la mer dans la tempête du  29 décembre dernier. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   La tempête.   -   Mardi, une violente tempête a sévi toute la nuit et toute la journée sur la région.

Il y a eu des sinistres sur nos côtes. Un bateau de  pêche du Havre a sombré en vue de Trouville. L'équipage a été sauvé par la barque trouvillaise 185, patron Canu.

A Cherbourg un bateau anglais et un français ont coulé, la chaloupe le « Courlis » a eu le même sort on voulant leur porter secours. Les équipages ont été sauvés.

A Liverpool (Angleterre), le poids de la neige a fait tomber les fils du téléphone sur le câble à trolley du tramway électrique. Plusieurs passants se sont trouvés pris dans les fils, il y a eu deux morts et quinze blessés. Un cheval a été foudroyé. Une femme a eu une agonie de quarante-cinq minutes, des flammes jaillissaient du cadavre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   L’alcool dans l’armée.   -   Dans certains régiments, on a donné aux cantiniers le 1er mars, comme dernier délai, pour écouler leur provision d'alcools. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Février 1901   -   Noyé.   -  On a découvert mardi l'après-midi, dans la rivière la Touques, à Trouville, le cadavre d'un noyé dont il a été impossible d'établir l'identité. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Marins-pêcheurs lisez.  -   Le conseil d'État vient de rendre un arrêt qui intéresse les marins-pêcheurs inscrits de notre littoral.

Il s'agissait d'un pourvoi formé par les pêcheurs et les marchands de poisson contre un arrêté municipal qui disposait que tout le poisson devrait être transporté à la halle municipale et ne pouvait être livré à la consommation ou à l'expédition qu'après avoir acquitté certains droits de factage.

Les intéressés ont fait valoir que les mesures prises par le maire constituaient un détournement de pouvoir, car elles avaient pour but, en réalité, l'intérêt financier de la commune et une augmentation de ses ressources, alors que les pouvoirs de police du maire lui ont été conférés par la loi uniquement en vue du bon ordre et de la tranquillité publique.

Le conseil d'État a accueilli le pourvoi et a prononcé l'annulation de l'arrêté attaqué. La loi visée est celle du 24 décembre 1896. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   La tempête.  -   Samedi, dimanche et lundi, une forte tempête a sévi sur notre région. On signale des sinistres maritimes.

La barque numéro 5, de Trouville, a été coulée par un vapeur espagnol. Sur six hommes de l'équipage, un seul a été sauvé. Le patron Halley laisse une veuve et un enfant ; Emile Bapt,  une veuve ; Louis Sénécal, une veuve et deux enfants ; Ferdinand Lacheray, une veuve et quatre enfants. Le mousse s’appelait Alfred Beuron.

Le service des paquebots du Havre à Caen et à Trouville a été interrompu. Aucun vapeur, d'ailleurs, n'a pu sortir lundi du port du Havre. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Le feu dans une église.   -   Un incendie s'est déclaré, samedi, dans l'église Notre-Dame-de-Bon-Secours, de Trouville. En peu d'instants, la crèche, installée dans une chapelle, a été la proie des flammes. 

Le feu s'est propagé si rapidement que, malgré les secours les plus prompts, tout un côté de l'église et la sacristie ont été sérieusement endommagés. Les dégâts, assez importants, ne sont pas encore évalués. On ignore les causes de ce sinistre. Pertes, 5 000 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901   -   L’art de se faire acquitter.  -  Une fille Constance Lemaitre, 36 ans, née à Falaise, mais habitant Paris, était venue chercher fortune à Trouville.

Elle descendit quai Joinville, dans une. maison habitée par une dame Ménier, 25 ans, maison où Félix Caillot, employé de commerce à Honfleur, venait de temps à autre séjourner. Tous les trois paraissaient bons amis. Mais, un jour, Constance Lemaître étant repartie pour Paris, ses amis l'accusèrent d'un tas de soustractions : bijoux, argent, vêtements, malle, etc...

La fille Lemaître fut arrêtée, mais elle a pu prouver qu'elle n'avait rien volé, de bijoux, point, le corsage de Mme Ménier trouvé en sa possession, résultat d'une erreur à la suite d'échanges que se faisaient ces dames, quant à la malle, qui est loin d'avoir les dimensions de celle à Bouffei, c'est Félix qui lui avait prêtée. Puis, comme Constance Lemaître, voulait, en les faisant rire, mettre les juges de son côté, elle a raconté au tribunal des histoires où se trouvent comiquement mêlés la femme Ménier et le fils de son proprio.

La prévenue a obtenu ce qu'elle désirait, les juges, ayant ri, ont été désarmés et ils ont acquitté Constance Lemaître. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1901  -  Découverte d'un cadavre. -  Vendredi 1er mars, vers 9 heures du matin, le cadavre  d'une femme dont l'identité n'a pu être établie, a été découvert dans la  rivière La  Touques, par M. Lebrun, concierge des Abattoirs,  qui s'est empressé de le ramener sur la  rive.  Dans les poches de la robe de cette femme, il n'a été trouvé, ni argent, ni papier, mais seulement un mouchoir en coton à carreaux violets et blancs, marqué des initiales E.O.

Elle était vêtue d'une chemise de toile  blanche, munie d'une petite garniture à l'encolure ; d'une taille grise raccommodée ;  d'un corset ; d'un corsage noir rayé blanc ; d'une robe noire ; d'un tablier noir ; d'un foulard de coton à carreaux bleus et blancs ; d'une paire de bas en  coton rayés noir et blanc ; chaussée de chaussures noires ; rien sur la tête.

La supérieure de l'hôpital a conservé les effets, afin de servir, en cas de besoin à la reconnaissance de l'identité de cette femme.

 

Mars 1901   -   Mousse à la mer.  -   Le mousse Laromanie, de la barque « Paimpolaise », de Trouville, patron Marais, a disparu à la mer à la suite d'un abordage par un navire à vapeur. La barque a été remorquée à Portland. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1901   -   Victime de la Mer.  -  Le canot à crevettes « Jean-Marguerite », de Trouville, monté par le patron Raux et le matelot Liégeard, assaillie, jeudi de la semaine dernière, par la tempête à sa sortie du port, a coulé entre la jetée des bains de Deauville et celles de Trouville.

Le canot « Fleur-de-la-Mer » s'est porté au secours des naufragés, désespérément accrochés aux cordages de la mâture. Plus de 500 personnes massées sur la jetée de Trouville suivaient avec angoisse les difficiles manœuvres de sauvetage. On n'a pu sauver que le patron Raux. Le corps du malheureux Liégeard, 59 ans, a été retrouvé à 300 mètres du lieu du naufrage. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1901   -   La générosité anglaise.  -   Le président du « Syndicat des marins, patrons et armateurs du port de Trouville » avait signalé à S. M. Edouard VII, roi d'Angleterre, la conduite de l'équipage de la barque de pêche de Trouville, « Les Deux-Sœurs », qui avait sauvé l'équipage du navire anglais naufragé, « Noë-Tryvan », dans la nuit du 19 janvier. Édouard VII s'est fendu de 25 francs par homme. C'est maigre, on voit qu'il a plusieurs millions de dettes à payer. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Récompenses pour sauvetages.  -  Les sieurs Cécile, Beuron, Exmelin, Caillot, Provost, matelots, et Boireau, mousse, formant l'équipage de la barque de pêche les « Deux-Sœurs », de Trouville, ont reçu un témoignage officiel de satisfaction pour avoir, en janvier dernier, porté secours à sept hommes de l'équipage d'un quatre-mâts anglais, en détresse non loin de Jersey. 

— La Société centrale de Sauvetage des Naufragés a décerné le prix Alfred Maricot. consistant en un livret de caisse d'épargne de 100 fr., au jeune René Faës, demeurant à Honfleur : le jeune Faës, s'est jeté à l'eau et sauvé un enfant de douze ans tombé dans le bassin de retenue. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   Le temps probable.  -  Le temps assez chaud et couvert ou pluvieux du 12 au 13 mai se rafraîchit ensuite !e 14, puis il se réchauffe rapidement, ce qui rend probables des orages le 15, ensuite, après s'être rafraîchi un instant, le temps redevient chaud, couvert ou pluvieux et venteux du 16 au 17 et surtout ce dernier jour, refroidissement le 18, enfin le temps devient de nouveau chaud, ce qui amène des orages probablement violents le 19 mai.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Tramway.   -  Il est de nouveau question d'établir, à Trouville, un tramway à traction mécanique, entre les abattoirs et l'extrémité de la rue des Roches-Noires. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901   -   Bains de Mer.  -  Partout, la saison s'annonce comme très bonne. De nombreuses locations sont même faites pour juillet.

Le casino de Trouville a déjà ouvert ses portes ; celui de Luc fera sa réouverture le dimanche 7 juillet. L'hôtel Belle-Plage, dont le confort a été encore augmenté, est ouvert.

— A Arromanches, petites difficultés à l'occasion de la fête patronale. Le curé a fait la moue parce que la musique proposait de se faire entendre le matin à la messe, et le soir au bal. La retraite aux flambeaux a failli tomber dans la mer, les pompiers ayant pris une rue conduisant à la « Grande Jatte ». Heureusement qu'un assistant s'en est aperçu à temps et a crié : « Attention ! garçons, c'hest pas du gros bère, c'hest d'lieau. » A ce cri d'alarme, les pompiers ont retroussé pignole et la retraite, sauvée, a continué son parcours en acclamant au passage les organisateurs de la fête. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1901   -   Accident mortel.  -   La jeune Louise Perchey, âgée de deux ans et demi, dont les parents habitent rue Dumoulin, à Trouville, avait pris place dans une brouette que conduisait une fillette de dix ans. Un tombereau, chargé de briques, dont le cheval allait au pas, descendait au même moment.

La fatalité voulut que !a roue de la brouette heurtât le véhicule, et la petite Perchey fut serrée entre le trottoir et le tombereau. Deux heures après, la malheureuse enfant rendait le, dernier soupir.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Accidents mortelles.  -  Le sieur Charles Barrassin, 63 ans, cultivateur à St-Laurent-du-Mont, arrondissement de Lisieux, tassait du foin sur une voiture lorsque, par suite d'un faux mouvement, il tomba sur le sol. Le malheureux est mort le lendemain des suites de ses blessures.

— Pierre Dorange, 15 ans, demeurant à Trouville, était monté dans un canot, avec deux camarades, pour faire une promenade en mer. Un coup de vent fit chavirer l'embarcation et Dorange, qui ne savait pas nager, s'est noyé. Ses deux compagnons se sont sauvés à la nage. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Bains de Mer.  -  C'est incontestable, il y a en ce moment énormément de monde sur nos plages, mais beaucoup de baigneurs ont attendu le 10 et même le 15 août afin de louer pour rien ou pour peu de chose. D'un autre côté, tout le monde restreint son train de maison, et les habitants peuvent, cette année, avec vérité, dire qu'il n'y a que des « mangeux d'œufs » sur la côte.

— Fin de promenade désagréable pour beaucoup, le 10 août. Toute la journée, il a venté. Le soir, la mer était démontée et les bateaux à vapeur n'ont pas pu démarrer, ni au Havre, ni à Trouville.

— Une charge d'infanterie comme on n'en voit guère a eu lieu le jour des courses de Cabourg. La machine, de force insuffisante, parvenait difficilement à monter la rampe de Ranville. Les soldats du 36e qui étaient dirigés vers le champ de courses pour faire la police descendirent de wagon, puis, sous la conduite du commissaire central de Caen, faisant fonctions de commandant, ils poussèrent le train et parvinrent à faire démarrer la machine.

— Fêtes et régates du littoral : le 25, à Arromanches et à Saint-Aubin.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Accidents mortel d’automobile.  -  M. Chapelle, entrepreneur à Paris-Passy, est chargé de la construction du Grand-Hôtel de la plage, à Trouville. Il faisait une tournée en automobile avec deux amis, lorsque, sur la route de Pont-Audemer, par suite d'un faux virage, l'automobile culbuta et le réservoir à essence mit le feu à la capote, dans laquelle M. Chapelle se trouva emprisonné.

Grièvement brûlé, il est mort peu d'instants après. M. Chapelle avait 34 ans, il laisse une veuve et trois enfants en bas âge. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Sus aux écraseurs.  -  MM. Le Comte et Chéron ont fait adopter au conseil général un vœu demandant qu'il soit interdit aux constructeurs de moteurs de leur  donner une vitesse supérieure à 30 kilomètres à l'heure et de défendre aux chauffeurs de dépasser une vitesse de 6 kilomètres à l'heure dans les villes et les communes.

Nous ne saurions trop appuyer ce vœu émis au lendemain de la « quinzaine sanglante » que nous venons de traverser et au cours de laquelle il s'est produit dans le Calvados, quinze accidents, dont un mortel, causés par les automobiles lancées à toute vapeur.

— Un grand nombre de conseils généraux ont émis  des vœux analogues. Espérons que leur voix, jointe aux cris de douleur poussés par les victimes des écraseurs, sera enfin entendue. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Enfants disparus.  -  Un garçon de 6 ans et une fillette de 5 ans ont disparu de chez leurs parents, à Trouville-sur-Mer. On craint qu'ils aient été enlevés par des bohémiens. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Tempête.    Une tempête d'une grande violence s'est déchaînée sur notre littoral, dimanche dernier. Les bateaux de Honfleur, Trouville et Caen n'ont pu effectuer leur sortie.

— Le brick « Destin » allant de Tréguier à Isigny avec un chargement d'avoine, s'est mis à la côte à Cherbourg, près de l'île Pelée. Une partie de son gréement a été brisé. Les quatre hommes d'équipage et un passager ont pu débarquer à marée basse. Le navire et le chargement sont considérés comme perdus.

— Au Havre, le steamer allemand « Croatia » venait d'entrer au port avec beaucoup de difficultés, lorsqu'il aborda un chaland qui coula aussitôt. Heureusement, il n'y avait personne à bord.

— Dans la Seine-Inférieure, les dégâts sont considérables. A la foire de Bolbec, la tente du théâtre Persoir a été déchirée et enlevée et les chevaux de bois culbutés.

Cette tempête s'est fait sentir sur toute l'Europe. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Triple adultère.  -  Marie Flambard, femme Hue, 45 ans, demeurant à Cambes, a été pincée en flagrant délit d’adultère avec Armand Legout, aussi à Cambes, 37 ans, charpentier, aussi à Cambes Le tribunal de Caen les a condamnés à quinze jours de prison chacun.

— Pour le même délit, commis à Pont-l'Evêque, la femme Victorine Goujet, 31 ans, demeurant à Blangy, et Pierre Lassery, 44 ans, couvreur, ont été  condamnés à dix jours  de prison chacun par le tribunal de Pont-l'Evêque.

Quinze jours à Caen, dix jours à Pont-l'Evêque, il y a avantage a pécher dans cette dernière ville.

— Dans le troisième adultère, il s'agit de la femme d'un commissionnaire de Trouville, Rose Legrix, 40, trouvée en compagnie de Auguste Romain, 40 ans, couvreur.

La femme coupable offrait 10 fr. à son mari pour arrêter l’affaire, lui en voulait 20. Madame Legrix a promis de les donner et la plainte a été retirée. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   A la mer.  -  Samedi,  Eugène Lerozier, 17 ans, embarqué sur un sloop de pêche de Trouville, a été enlevé à la mer à environ 20 milles au large de la Hève. Malgré les recherches, son cadavre n'a pas été retrouvé.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Danger des armes à feu.  -  Léon Avisse, matelot à Trouville, s'est blessé en tirant sur des oiseaux de mer avec un fusil trop chargé qui a éclaté. Le malheureux marin a eu deux doigte de la main gauche complètement enlevés et le petit doigt très endommagé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

1901    -   C’était à prévoir.  -   La société formée, au capital d'un million, pour construire et exploiter l’Excelsior-Hôtel-Trouville, en construction sur la plage, est dissoute et un administrateur judiciaire est désigné pour retirer de ce four colossal ce qu'il pourra. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Double mal mère.  -  Samedi, la dame Zénaïde Lefebvre, 23 ans, se rendait, sur le rapide, de Trouville au Havre, pour y faire ses couches. Par suite du mauvais temps, la jeune femme a été prise du mal de mer et a mis au monde une fille bien constituée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Récompenses aux instituteurs.  -   Lettre de félicitations a M. Folliot, instituteur à Trouville-Hennequeville.

Médaille d'argent avec prime de 300 fr. : M. James, instituteur à Méry-Corbon.

Médaille d'argent avec prime de 200 fr. : Mlle Danguy, institutrice à Caen-la Folie.

Médaille d'argent avec prime de 100 fr. : Mlle Ladroue, institutrice à Sainte-Marie-Laumont.

Mentions honorables : MM. Bonne, instituteur à Ouilly-le-Vicomte ; Cohué, à Courson ; Delaunay, à Thury-Harcourt ; Lefèvre, à Ondefontaine ; Tison, à Saint-Himer ; Vaussy, à Saint-Germain d'Ectot ; Viel, à Jort.

Médailles d'argent : MM. Goualbert, instituteur à Sainte-Honorine-du-Fay ; Madeleine, à Audrieu ; Moncel, à Morteaux-Coulibœuf ; Renouvln, à Salnt-Germain-du-Crioult ; Villion, à Carpiquet.

Médailles de bronze : MM Bouillon, Instituteur à Brlcqueville ; Gervais, à St-Martin-de-Mieux ; Hue, à Villerville ; Jouanne, à Banneville-sur-Ajon; Marguerite, à Campandré-Valcongrain ; Mesrouze, à May-surOrne ; Olivier, à Bayeux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Marins médaillés.  -   Une loi nouvelle Institue des médailles d'honneur à décerner aux marins après trois cents mois de navigation. La même récompense pourra être accordée, par décret, à tout marin, quelle que soit la durée de ses services, qui se sera particulièrement distingué. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1902  -  Le sauveteur Postel reçoit un prix de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (l'un des deux "ancêtres", avec les H.S.B., de la S.N.S.M.). Bardé de médailles françaises et étrangères,  Postel a déjà sauvé 47 personnes en 22 sorties en mer, généralement par tempête.

 

Janvier 1903    -   Marée.  -  L'une des plus grandes marées se produit aujourd’hui sur nos côtes. Elle se fera sentir jusqu'à dimanche.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Tentative de suicide.  -  La dame veuve Moulin, couturière, rue des Ecores, à Trouville, avait manifesté, dans la journée de jeudi, des idées de suicide et paraissait avoir pris certaines dispositions en vue de s'asphyxier.

Le commissaire de police se rendit, le soir, au domicile, de cette dame et, après s'être rendue compte que des émanations produites par l'oxyde de carbone se faisaient sentir au dehors, il fit ouvrir la porte. Grâce à cette prompte intervention, on put sauver d'une mort certaine la dame Moulin, dans la chambre de laquelle on trouva deux réchauds remplis de charbon de bois allumé et qui étaient placés près du lit.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Pauvres pêcheurs.  -  Si la misère est grande en Bretagne, par suite du manque de sardines, les matelots de nos côtes ne sont pas plus heureux, car le hareng manque et les pêcheurs trouvent difficilement à se défaire du « sprat », petit poisson que l’on mêle à la sardine dans les boites de conserve qui sont vendues à bas prix.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Fermeture de 58 écoles.  -   Ainsi que nous l'annoncions il y a quinze jours, 58 écoles de religieuses, établies dans le Calvados, viennent de recevoir l'ordre de fermer leurs portes.

Les écoles fermées à Caen sont celles de la rue au Canu, de la rue du Moulin, de la rue du Vaugueux, de la rue des Cordes-Saint-Gilles et de la rue des Carmes.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Accidents de voitures.  -  Le sieur Chandivert, épicier à Cabourg, se rendait en voiture à Dozulé, il arrêta son cheval pour mettre son pardessus. L'animal, ayant sans doute eu peur, fit un brusque écart. Le sieur Chandivert, qui était debout, retomba sur son siège et le fit basculer.

La secousse projeta l'épicier par terre où il resta sans connaissance. On l'a relevé gravement blessé à la tête et à la base de la colonne vertébrale.

— La voiture publique de Honfleur arrivait à Trouville, quand, rue d'Orléans, la barre d’attelage se déboulonna et vint frapper les jambes des chevaux. Ceux-ci, en se cabrant, ont culbuté la diligence.

Le conducteur, le sieur Fontaine, a été projeté à terre. Il est assez sérieusement blessé,

— La voiture du sieur Granger, maître d'hôtel à Bayeux, et la diligence de Balleroy se sont rencontrées rue St-Loup, à Bayeux. Le sieur Granger, projeté à terre, est resté quelque temps sans connaissance. Son état est très grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Les bouilleurs de cru.  -  En 1900, un million de cultivateurs ont distillé leur vin ou cidre. Il y en a eu 25 000 dans le Calvados, 41 000 dans l'Orne et 35 000 dans la Manche.

C'est-à-dire plus de 100 000 pour les trois départements de Basse-Normandie. Ces chiffres montrent de quelle importance est la question des bouilleurs de cru. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Grand incendie à Trouville.  -  Le feu a pris, dans une buanderie, à l'hôtel des Trois-Tonnelles, à Trouville, L'établissement a été détruit.

Dix maisons sont brûlées en tout ou en partie, notamment celles des sieurs Leclerc, Chambry, Canu, Hervé et Duchemin. Pertes, 200 000 fr. Assuré.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   L’incendie de Trouville.  -  L'incendie qui a éclaté dans les bâtiments du « Modern-Hôtel », rue des Bains, à Trouville, n'est pas aussi grave qu'on avait supposé. Les pertes atteindront, cependant, plus de 35 000 fr. Les dégâts sont en partie assurés, sauf pour M. Fautrard, qui venait d'acheter l'un des bâtiments incendiés pour 8 500 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Sauvetage.  -   Léon Caillot, 1 000 fr. ; Alfred Legrix, 350 fr. ; Armand Drouet, 225 fr. ; Charles Morel, 225 fr., et A. Caillot, 200 fr., tous marins à Trouville. Prix décernés par le ministre de la marine.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Distinctions honorifiques.  -  Le ministre de l'intérieur a décerné une mention honorable au sieur Gérard Ponchaux, et une lettre de félicitations au sieur Alphonse Huvé, sergents de pompiers à Trouville, pour leur belle conduite dans des incendies. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Suicides.  -  On a trouvé pendu à un arbre, à Banville, près Courseulles-sur-Mer, le sieur Daburon, jardinier à Caen, rue Caponière, 82.

Les causes, de sa funeste détermination ne sont pas connues.

 Le cadavre d'un individu, dont on a pu établir l'identité, âgé d'environ 45 ans, a été découvert sur la plage de Trouville.

Cet inconnu s'était tiré un coup de feu dans la bouche.

 Le sieur Charles Rocque, 72 ans, propriétaire à Gonneville-sur-Dives, s'est pendu dans sa cave. Le malheureux souffrait d'un mal incurable, il avait dit, à plusieurs reprises, qu'il se pendrait et avait même désigné l'arbre auquel il accrocherait la corde.

 Le sieur Victor Lecerf, 67 ans, propriétaire à Saint-Pair-du-Mont, canton de Mézidon, s'est pendu à une poutre de son grenier. Il était paralysé d'une main et se plaignait de ne plus pouvoir travailler. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Médaille d’honneur.   -    La Société nationale d'encouragement au bien a décerné une médaille d’honneur à M. Catelain, directeur de « Trouville-Gazette ».  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Récompenses pour sauvetages.   -   Le ministre de la marine a accordé un témoignage officiel de satisfaction, à MM. Henri Legabilleur et René Herbeline, aspirants pilotes, inscrits à Caen, pour avoir porté secours, par mauvais temps à deux hommes montant un chaland qui était allé s'échouer sur les bancs, en rade d'Ouistreham.

— A MM. Séraphin Duval et Jules Renouf, matelots, inscrits à Trouville, pour sauvetage de mousses tombés dans le port de Trouville et en danger de se noyer, les 10 et 12 avril dernier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Hôtel en déconfiture.   -  L’hôtel des Roches-Noires et son annexe, à Trouville, qui n'a jamais fait de brillantes affaires, est en vente, par suite de saisie immobilière, à la requête de la dame veuve Marie Lemarchand, demeurant à Rouen, rue Verte, et de M. Lemarquis, administrateur judiciaire de la Société des entreprises mobilières et immobilières.

La vente est fixée au 3 août sur la mise à prix de 400 000 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Affaire peu claire.   -   Le fils Louis Mérieult, 29 ans, marin à Trouville, se trouvait à bord du bateau de son père où une rixe avait lieu entre deux matelots.

Le gendarme de la marine intervint et demanda au fils Mérieult le livre de bord. Mérieult refusa. Pour ce refus, il a été condamné à 100 fr. d'amende. Mais son père, Amand Mérieult, 55 ans. ayant pris fait et cause pour son fils, le gendarme voulut l'emmener au poste. Mérieult résista et on lui mit les menottes.

Au bureau de l'inscription maritime, Mérieult, pour être mis en liberté et pour aller panser ses poignets ensanglantés par les menottes, reconnut avoir injurié le gendarme.

Depuis, il est revenu sur sa déclaration et plusieurs témoins ont affirmé que Mérieult n'avait ni injurié, ni menacé le gendarme, qui n'a pas précisément passé un bon quart d'heure à l'audience de la police de Pont-l’Évêque. Mérieult a été condamné, néanmoins, à 50 fr. d amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fermeture d’écoles.   -  Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville, rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er août, devront aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux, Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay, Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers,  Grandcamp, Hermanville, Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay, St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.

Presque tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Cour d’Assises.   -   Georges Brée, 18 ans, 6 ans de travaux forcés et la relégation ; Charles Débois, 20 ans, 5 ans de prison ; Alexandre Débois, 22 ans, 4 ans, et Adrienne Vrel, 21 ans, 3 ans de prison.

Voilà les peines prononcées contre ces jeunes voleurs, tous du Havre, pour vols commis à Deauville chez M. Salonges ; à Trouville, chez la baronne Thénard et, à Villers-sur-Mer, chez M. Boudineau. Deux autres prévenus ont été acquittés.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Prenez garde aux voleurs.   -   Avec la saison des bains de mer et des courses revient le bon temps, des escrocs et des pickpockets.

Les derniers trucs de ces exploiteurs consistent, à louer des villas, soit à Trouville, Villers et Beuzeval, et de s'y faire livrer des marchandises avec lesquelles ils disparaissent. Les loueurs de voitures et de bicyclettes sont particulièrement exploités par ces individus, presque toujours accompagnés d'une femme en toilette tapageuse. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Protestations.   -  Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur les banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec raison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Les pommes.   -   Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être vendeurs, seront acheteurs.

Nous sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, ofïres de la maison Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Août 1903    -  La saison.   -  Elle est plutôt mauvaise quoique presque partout les grandes locations se soient faites assez facilement.

Dans certaines stations, toutes les villas de 10 à 12 000 francs sont occupées, Les petites, seules, manquent de preneurs.

La plupart des hôtels sont garnis, certains ont même fait d'excellents mois de juin et de juillet. Trouville et Cabourg sont les stations les moins recherchées. On espère avec les courses combler les vides.

— L'été dernier, deux voyageurs, descendus à Trouville, hôtel de Paris, eurent 300 fr. et 17 000 fr. de bijoux de volés.  Les voyageurs assignèrent le propriétaire de l'hôtel en restitution d'une somme de 20 000 fr. Le tribunal de Pont-l’Évêque déclara leur demande non recevable. Sur appel, la cour de Caen a été du même avis en déclarant que les voyageurs n'avaient pas fait la preuve qu'ils possédaient la somme et les objets qu'ils prétendaient qu'on leur avait volés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Mort subite.   -   Dimanche soir, pendant l'incendie du casino de Trouville, une dépêche parvenait à Honfleur, demandant l'envoi d'une pompe à vapeur.

Le capitaine Michelin réunit ses hommes et donnait ses ordres quand, subitement, il se trouva indisposé. On courut à la recherche d'un médecin, mais, peu après, le capitaine Michelin succombait, dans le magasin des pompes, à une affection cardiaque. M. Michelin était âgé de 73 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Mort accidentelle.   -   Le mousse Beuron, de la barque de pêche « Paimpolaise », du port de Trouville, venait de vider l'eau qui s'était introduite dans le canot du bord. En voulant rembarquer, il est tombé à la mer.

L'équipage a tout tenté aussitôt pour repêcher le malheureux mousse, mais en vain, il avait disparu. C'est le deuxième enfant de la même famille victime de la mer depuis deux ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Mort accidentelle.   -   Nous avons annoncé dans notre dernier numéro la mort du sieur Georges Quesnet, 35 ans, journalier à Trouville. C'est en voulant arrêter un cheval de fiacre qui s'était emballé dans la cour de la gare de Deauville que le malheureux a été écrasé par les roues du véhicule. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Incendie à Trouville.   -   Dimanche, vers six heures du soir, le feu s'est déclaré dans les salles de jeu du premier étage du Casino de Trouville. Le  rez-de-chaussée a pu être préservé, mais, s'il n'a pas été brûlé, il a été littéralement noyé.

Il y a longtemps que nous avions prévu ce malheur. C'est un bonheur qu'il ne se soit pas produit quelques heures plus tard, pendant la représentation théâtrale, car la panique, plus que le feu, aurait certainement fait un nombre considérable de victimes. Ce n'est pas engageant pour les personnes qui fréquentent cet établissement, assez mal aménagé.

Le feu a été mis par un fil électrique. Les secours sont arrivés tardivement, avec un matériel défectueux et sans direction sérieuse. Si l'administration du Casino avait eu une pompe remisée dans ses sous-sols, le sinistre eût pu être immédiatement conjuré. Son imprévoyance lui coûte gros.

A quatre heures, lundi, les petits chevaux recommençaient à rouler. Le soir, il y avait représentation dans la salle du théâtre, épargnée.

Pertes : on dit 500 000 fr. C'est beaucoup. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Amateurs de bécanes.   -    Un loueur de voitures, en fuite, a volé une bicyclette au sieur Alfred Arras, mécanicien, demeurant à Trouville.

— On a aussi volé, la nuit, par effraction, un motocycle de 500 fr. et une bicyclette de 300 fr. au sieur Cornu, marchand de vélocipèdes et d'automobiles à Lisieux, dans la remise affectée au dépôt des cycles en réparation.

— Une bicyclette de 375 francs a été soustraite par un inconnu, au préjudice du sieur Francia, propriétaire, en villégiature à Cabourg. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  A propos de fêtes.   -    Deauville est en train de monter sur le poil à Trouville, courses de Deauville, raid de Deauville, concours de Deauville, fête de Deauville, toujours Deauville et jamais Trouville.

On voit bien que son maire n'est pas du pays. Dimanche prochain, Deauville sera encore en fête. Il y aura un concours de gymnastique et concert, puis une fête de nuit avec concours de ballets, tournoi, poses plastiques, tableaux vivants avec projections électriques, terminée par deux feux d'artifice suivis de bals publics et gratuits. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1903  -  La saison.   -     La pluie et le vent qui font rage depuis le 16 août ont fait déserter nos plages.

A Trouville, ç'a été un véritable sauve-qui-peut, les hôtels se sont vidés en vingt-quatre heures. On se plaint, avec raison, du prix exagéré des denrées chez les boutiquiers. Nous pourrions, en effet, citer telle boutiquette qui vendait 1 fr. le même raisin vendu 60 et 70 centimes sur le marché, et certain débit où du mauvais cidre était vendu 15 centimes le verre. Pas étonnant, après cela, qu'on se sauve de Trouville comme de la ruine. Ah ! s'il n'y avait pas les courses !

— Que les voyageurs de troisième classe montent en seconde et même en première, à l'aller ou au retour, dans les trains de Lisieux-Trouville, les dimanches, passe encore. Mais qu'ils s'entassent par douzaines dans les compartiments où il y a place pour huit, au risque d'étouffer les voyageurs qui s'y trouvent, c'est pousser la tolérance un peu trop loin, surtout  lorsque, comme dimanche dernier, des compartiments de seconde classe n'étaient pas pleins. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Aux bouilleurs de cru.   -   Le ministre des finances vient de publier deux décrets sur le régime des bouilleurs de cru.

L'un s'applique aux opérations mêmes des bouilleurs de cru, l'autre à la surveillance des alambics. Les dispositions qu'ils renferment sont plus rigoureuses que celles de la loi elle même, pour s'y soustraire, un grand nombre de cultivateurs renonceront à bouillir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Récompense  honorifique.   -   Un lettre de félicitations a été accordée au sieur Georges Massin, préposé des douanes à Trouville, pour avoir, le 25 mars dernier, arrêté un cheval emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Récompenses pour sauvetage et courage.   -   Le ministre a accordé un témoignage de satisfaction à M. Maurice Lacroix, cordonnier à Arromanches, pour avoir porté secours, le 24 septembre, à un baigneur en danger de se noyer.

— Une lettre de félicitations a été décernée à M. Louis Leterrier, gendarme maritime à Trouville, qui, le 30 mai, a arrêté un cheval emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   L’hiver approche.   -   De nombreux voles d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de Caen, en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs changent de climat : c'est assurément signe de froid prochain. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Récidivistes.   -   Deux marchandes ambulantes, la femme Françoise Lamarque, 43 ans, et Berthe Brard, 25 ans, avaient été surprises, dans la gare de Trouville, en train de visiter les poches d'une voyageuse.

Arrêtées aussitôt, on trouva sur elles tout un attirail de mitaines, ciseaux et canifs à lame recourbée, avec lesquels elles fouillaient ou coupaient les poches.

La femme Lamarque a déjà été condamnée cinq fois sous son nom et plusieurs autres fois en prenant le nom de sa sœur. Cela pour éviter la relégation dans une colonie.

Le tribunal de Pont-l’Évêque l'y envoie, cette fois, avec 18 mois de prison. Berthe Brard, plus modeste, ne fera qu'un an.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903 -  Nouvelle tempête : 2 marins de Trouville sont enlevés par une lame. puis neige en abondance.

 

Décembre 1903  -   Tempête et neige.   -  Après les tempêtes de la fin de la semaine dernière, la neige est tombée en abondance sur notre région. Plusieurs bateaux ont chavirée. Deux marins de nos côtes, ont trouvé la mort en tombant à la mer : ce sont Pierre Ruata, 24 ans, et Pierre Carvac, 50 ans, tous les deux du port de Trouville.

A Cherbourg, le vent a enlevé une vieille fille et l'a précipitée dans un bassin, où elle s'est noyée.

Le quatre[1]mâts l'« Alexandre », du port, de Dunkerque, est considéré comme perdu ; 33 hommes ont été noyés.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Entre Honfleur et Trouville.   -   Les actions pour l'organisation d'un service d'omnibus automobiles entre Honfleur et Trouville ne s'arrachent pas, mais elles se placent assez bien pour permettre d'affirmer que ce service pourra fonctionner au printemps.

Le capital demandé est de 500 000 fr. et il y a près de 400 000 fr. de souscrits. L'idée est de M. Alphonse Allais, un honfleurais qui a de drôles d'idées la plume à la main, mais qui en a aussi de très pratiques.

La construction des voitures, dont les roues seront caoutchoutées, a été confiée à la grande maison Dion-Bouton.

Autre projet.  -   Cette combinaison a fait sortir la préfecture de sa torpeur. Elle a exhibé de ses cartons un projet de tramway à vapeur et l'a envoyé aux communes intéressées, en leur demandant pour quelle somme elles désiraient s'engager, sans leur dire ce que ce projet coûterait.

Les municipalités feront bien, avant de répondre, d’attendre que le projet de tramway électrique, dont parlent les journaux de Trouville et de Honfleur, leur soit aussi envoyé afin de s'engager pour le meilleur. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   A Deauville.   -    A la suite de l'accident arrivé sur la plage de Deauville, le 27 septembre dernier, et dont Mlle Halbronn, de Paris, et le baigneur Giffard furent victimes, une enquête a été faite. Elle a montré dans quelles conditions défectueuses avait lieu l'exploitation des bains  de mer à Deauville.

La préfecture vient de prendre un arrêté résiliant la concession faite à M. Long, de Paris, à partir du 31 décembre prochain. Le conseil municipal est autorisé à traiter avec l'Etat pour la location de la plage.

C'est très bien, surtout si, dans cette affaire, on n'a vue que la sécurité des baigneurs.

— Les travaux d'élargissement du pont de Trouville-Deauville vont être commencés. Ce n'est pas trop tôt.

— En revanche, le conseil municipal de Trouville vient de repousser à nouveau le fameux projet de tramway à vapeur entre Honfleur et Trouville. La ligne contournerait la ville sans la traverser, les détours causeraient un allongement considérable du trajet et la fumée et le bruit pourraient effrayer les équipages si nombreux, l'été, sur cette belle route. On a donc eu raison de ne pas adopter ce tramway.

Heureusement que les Honfleurais ont l'espoir de voir fonctionner, dès le printemps, le service d'omnibus-automobiles dont notre confrère Alphonse Allais a eu l'ingénieuse idée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903  -   Nouvelles plaques.   -    Les cyclistes sont obligés d'être, timbrés et plaqués ; c'est-à-dire que leur outil roulant doit porter un timbre ou un grelot et une plaque de contrôle. Or, les plaques de 1900 cessent d'être valables en 1904. On va leur en délivrer de nouvelles pour jusqu'en décembre 1907, et cela, moyennant finances, bien entendu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Noyé.   -    Le sieur Fernand Perchey, 17 ans, mousse, demeurant chez ses parents, à Trouville, est tombé accidentellement à l'eau dans le chenal du port, et s'est noyé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Indemnités dérisoires.   -   La ville de Trouville veut agrandir sa principale rue ; elle a raison. Mais où l'administration municipale a eu tort, c'est d'offrir une indemnité dérisoire aux expropriés. Ils se sont adressés au jury d'expropriation, qui leur a accordé des sommes beaucoup plus fortes que celles offertes par la municipalité.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Les chalutiers.   -   Les nombreux marins qui vivent de la pèche au chalut sur nos côtes viennent d'adresser une requête au ministre de la marine.

Ils accusent, avec, raison les chalutiers à vapeur de détruire jusqu'au frai tous les bancs de poisson. Ainsi, les barques de Trouville, de Port et de Grandcamp faisaient toujours bonne  pêche au nord du cap de la Hève, mais ce fond a été ravagé en quelques jours par des chaluts à panneaux.

Aussi, les chalutiers normands demandent-ils qu'on défende à ces engins destructeurs d'opérer à moins de trente cinq milles de nos côtes. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Victime de la Mer.   -   La barque de pêche de Trouville, le « Saint-Pierre », n° 5, est rentrée au port ayant perdu un homme de son équipage. C'est le matelot Paul Halley, 21 ans ; un coup de mer l'a enlevé pendant qu'il était assis à l'arrière du bateau, et, malgré tous leurs efforts, ses camarades n'ont pu le retrouver. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Les pommes.   -   On s'occupe déjà de la prochaine récolte. C'est peut-être un peu tôt. Pourtant, il paraît qu'il y a bonne « apparaissance ». On passe même des marchés. Les pommiers ne sont pas encore près d'être fleuris et les pommes valent déjà de 83 à 90 fr. les 1 000 kilos pris en gare.

— Nota : Ne pas se presser encore pour prendre livraison. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1904  -   La remplaçante.   -   Etienne Lebrethon dit Lambert, 28 ans, demeurant à Trouville, préfère à sa femme une certaine Victorine, femme François, plus vieille que lui de 14 ans et à laquelle il donne, sous son toit, une hospitalité écossaise.

Mais la femme Lebrethon a protesté contre ce remplacement et appelé le commissaire. On a trouvé, dans le nid des tourtereaux, la place encore chaude ; des bretelles et des chaussettes traînaient dans la chambre.

Devant le tribunal de Pont-l'Évèque, la femme François, déjà condamnée à Lisieux pour adultère, a prétendu qu'elle était la blanchisseuse et la nièce de Lebrethon, ce qui ne l'a pas empêchée d'attraper 100 francs d'amende, ainsi que son oncle d'adoption qui en hérite d'autant. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1904  -   Voiture automobiles  -  Le service entre Honfleur et Trouville est commencé de la Pentecôte. Il y a six départs par jour des deux points. Prix des places, 2 fr. ; aller et retour, 3 fr. Bagages jusqu'à 30 kil. : prix, 25 c., 50c. et 1 fr. par colis, selon le poids. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   De Honfleur à Trouville.  -  Les omnibus Dion, de Honfleur à Trouville, sont un succès. Deux nouvelles voitures viennent d'être commandées. Les six voitures faisant le service actuel produisent en moyenne 400 fr. par jour. Cela prouve quel accueil serait fait à un tram électrique desservant Trouville-Honfleur. 

A l'administration et au Conseil général d'en hâter la construction.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   La foudre.  -   Un orage a éclaté mardi matin sur notre région. A Caen, MM. Sallent, rue de Branville, et Lorel, rue de Falaise, qui se rendaient à leur travail, ont été, quai des Abattoirs, projetés sur le sol et légèrement blessés. 

Près de la gare de Trouville, la foudre a mis le feu aux hangars de M. Trousson, entrepreneur de transports. Dégâts, 10 à 50 000 f. 

A Caen, nous avons eu 27 degrés à l'ombre ; à Paris, il y a eu jusqu'à 40 degrés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Chute mortelle.  -   Marcel Vaugon, âgé de trente-deux ans, ouvrier plâtrier, est tombé, par suite de la rupture d'un échafaudage, du deuxième étage d'une maison en construction, à Trouville, et s'est fracturé la colonne vertébrale. Il a succombé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Suicides.  -   Un propriétaire de Bonneville-la-Louvet, près Blangy, le sieur Louis Fournier, 69 ans, s'est suicidé dans sa chambre, sur son lit, en se tirant un coup de fusil dans la bouche.

La charge a fait balle et, après lui avoir fait éclater le crâne, s'est enfoncée au plafond.

 La dame Génois, divorcée du sieur Brautonne, 52 ans, journalière, rue des Ecores, à Trouville, s'est pendue chez elle pendant l'absence de sa mère. Elle parlait souvent de suicide depuis quelque temps, et, la veille même, elle s'était déjà pendue. Une voisine avait coupé la corde.

La perte d'une fille de 16 ans et l'inconduite de son mari lui avaient troublé la raison.

 Pendant que son mari était à travailler aux foins, la dame Julien Frétay, 19 ans, demeurant place Victor-Hugo, à Lisieux, s'est suicidée à l'aide d'un réchaud de charbon. Cette malheureuse, dont la mort est attribuée à des chagrins intimes, avait déjà tenté de se suicider il y a huit mois. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Deux baigneuses noyées.  -  Partout, la saison balnéaire s'ouvre avec des accidents.

A Trouville, Mlle Philippe, âgée de 15 ans, dont les parents sont marchands de cafés à Beuzeville (Eure), se baignait avec une amie, Louise Foll, cuisinière, rue Saint-Dominique, à Paris, près de la jetée, endroit dangereux, très éloigné des postes de secours et dont on aurait dû, depuis longtemps, interdire l'accès. 

Le gardien des phares avait fait les signaux annonçant l'ouverture des vannes des bassins de « chasse » et les autres baigneurs s'étaient retirés au plus vite. Les deux jeunes filles restèrent quand même, mais le courant, arrivant soudain, les renversa. Un baigneur se porta inutilement à leur secours ; elles avaient disparu. 

L'une des noyées a été trouvée devant le Havre et l'autre sur la plage de Luc. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Victime de la Mer.    -   Le sieur Charles Croix, 27 ans, patron de la barque La « Poucette », n° 24, de Trouville, est tombé à la mer en voulant accoster avec sa barque à la jetée-promenade. On a retrouvé son cadavre le lendemain, dans les rochers de Villerville. Il laisse une veuve et trois enfants en bas Age. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Un noyé.    -   Un matelot de Trouville, Louis Halley, 19 ans, est tombé à la mer en embarquant près des jetées. Son front porta sur la ferrure du bateau et le malheureux coula à pic. Le cadavre d'Halley a été retrouvé le lendemain matin. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Bain de Mer.    -   Il est arrivé du monde, cette semaine, sur notre littoral, mais ce n'est pas la foule espérée. Cependant, la différence entre les départs de Paris, en 1903 et en 1904, n'est pas très sensible. 

Cette année, pendant les journées des 30 et 31 juillet et du 1er août, la gare St-Lazare a expédié 58 000 voyageurs ; et, en 1903 , les départs avaient atteint 60 000 voyageurs. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Accidents d’automobiles.    -   Sur tout le littoral et notamment à Trouville, Deauville et Villers, les automobiles rendent les rues et les routes de plus en plus dangereuses. Les chauffeurs y font des assauts de vitesse sous l'œil des agents et des gendarmes qui n'osent pas dresser procès-verbal, ces voitures appartenant, pour la plupart, à des personnages assez influents pour faire repentir les pauvres agents d'avoir fait leur de voir. 

Chaque, jour, il y a des accidents : crânes fracassés, membres brisés, voitures démolies, mais on les cache. Qu'importe à ces écraseurs ; ils sont assurés contre les accidents et les tribunaux se montrent pour eux d'une faiblesse qui les encourage. 

Dimanche, après les courses, un accident terrible s'est produit à Trouville. Une famille parisienne avait loué une automobile pour faire une promenade à Honfleur. En rentrant à Trouville par la rue d'Aguesseau, très rapide, le frein s'est cassé et la voiture est allée, à l'extrémité de la descente, se briser dans la devanture d'une boulangerie. Les personnes qui se trouvaient dans la voiture et le chauffeur ont été projetées contre la devanture avec une telle violence que deux ont été tuées presque sur le coup et, les autres blessées. Les morts sont : M. Hutchins, âgé de 33 ans, marchand de drap à Paris, et sa femme, âgée de 28 ans, qui a eu la gorge coupée par un morceau de glace ; ils laissent un enfant de deux mois. Les blessés sont : M. Schmitt, brasseur à Paris ; sa femme, et son frère, sergent à Bernay. M. Schmitt est le plus maltraité ; son état est très grave, celui du chauffeur aussi. 

Parmi les personnes qui se portèrent au secours des blessés, il s'est trouvé des misérables qui ont enlevé aux morts leur argent et leurs bijoux et, au sous-officier, 300 fr. On a cru que la montre en or de M. Schmitt avait été aussi volée, mais elle avait été remise à sa femme, qui a été la moins atteinte. Le sergent va aussi bien que possible. 

Une enquête est ouverte, car il parait que le patron du chauffeur lui avait détendu de revenir par cette rue dangereuse.

—   Un ancien maître nageur de Trouville, Penel, 70 ans, actuellement pêcheur à Blonville, était arrêté, l'autre jour, sur la route, à regarder le nouvel omnibus automobile qui fait le service de Trouville à Villers, lorsqu'une autre auto, conduit par le vicomte de L…...., le heurta et le jeta violemment sur un tas de pierres. Le blessé fut transporté dans un hôtel voisin,  puis à l'hôpital de Trouville. Il a de nombreuses contusions et une fracture de la base du crâne. 

La voiture n'avait pas, à l'arrière, la plaque numérotée obligatoire.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Intervention mal accueillie.    -   A Trouville, les Apaches parisiens ne sont pas en trop grand nombre, cette année ; les picpockets non plus. La présence d'agents de la sûreté les tient éloignés.

Ces messieurs du bonneteau et du couteau présents, passent leur temps à en découdre entre eux. L'autre nuit, en face de la gendarmerie, deux se sont massacrés et un a eu un œil crevé. Un marin norwégien a tenté de les séparer. Les assistants, pensant qu'il voulait mettre à mal les combattants, se précipitèrent sur lui. Effrayé, il s'est sauvé, poursuivi à coups de  pierres et aux cris de : « Arrêtez l'assassin ! » Se voyant serré de près, le malheureux matelot s'est jeté à l’eau et a traversé la rivière pour regagner son bateau où il doit méditer sur les dangers qu'il y a, en France, à se mêler des querelles d'autrui, surtout la nuit. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Mauvaise fille.    -   Au cours d'une discussion qu'elle avait avec son père, Angélique Cavelier, femme Clin, 37 ans, marchande de moules à Trouville, s'est jetée sur celui-ci et lui a donné plusieurs coups de couteau qui lui ont causé de graves blessures. La femme Clin a été arrêtée. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Un prêté-rendu.    -   Un certain Marius Hugo, 40 ans, se disant médecin de la Faculté de Paris, s'est vu dresser procès-verbal pour tentative d'escroquerie au préjudice de la Société des casinos de Trouville. Sans doute quelque joueur malheureux essayant d'emplir les poches de la culotte qu'il avait attrapée au baccara. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   L’intérêt particulier prime l’intérêt général.    -    Le Conseil général n'a pas pu s'occuper du chemin de fer électrique de Honfleur à Trouville, la municipalité de la ville de Honfleur, cependant la plus intéressée, n'ayant renvoyé qu'à la dernière heure le dossier qu'elle gardait depuis plus deux mois. 

Cette affaire a dû être remise à la prochaine session. En attendant, les petits trams roulent et les Honfleurais, Villervillais et Trouvillais sont roulés par les actionnaires de la société de ces dits trams, dont un conseiller municipal de Honfleur est, paraît-il, administrateur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Agression et vol.    -   Le soir, à Trouville, un simple charretier, le sieur Hodiesne, a été assailli exactement de la même façon que M. Chéron. 

Deux individus se sont jetés sur lui ; l'un lui appliquait un mouchoir sur la bouche pendant que l'autre lui prenait sa montre et son porte-monnaie contenant quelques sous. Sitôt lâché par eux, Hodiesne les poursuivit et se fit rendre sa montre ; mais il ne put reprendre son argent. 

Il serait temps qu'une active surveillance mît fin à tous ces méfaits, qui se répètent souvent pendant la saison, par suite de la liberté laissée aux établissements publics, de donner asile, la nuit, aux malfaiteurs de toutes les catégories. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Mystère éclairci.    -   Le mystère qui paraissait entourer l'agression dont M. Chéron, le maire de Lisieux, a été la victime sur le pont de Trouville, commence à s'éclaircir. 

Comme nous l'avions supposé au premier moment, les auteurs de cette tentative d'assassinat sont de vulgaires malfaiteur dont un est un évadé de Cayenne et l'autre digne d'y aller. Celui qui disait se nommer Leroux est un nommé Guyomard, condamné au Havre, pour vol, à la relégation. Guyomard, ayant réussi à s'évader de Cayenne, gagna Cardiff où le capitaine d'un navire anglais, en partance pour Cherbourg avec un chargement, de charbon, le prit à son bord. De Cherbourg, il se rendit à Trouville où il vécut on ne sait comment. 

— Cette agression n'est pas la seule qui s'est produite, cette année, à Trouville, où, tant d'individus n'ont pour vivre que le jeu et le vol. Le soir venu, les cafés, et caboulots se transforment en salles de jeux où l'on joue ouvertement à l'argent jusqu'à trois et quatre heures du matin. 

La police ferme l'œil, car elle a l'ordre de ne rien faire. Les malandrins peuvent donc, la nuit, assommer les passants que les automobiles n'ont pas écrasés le jour. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Un qui ne manque pas de toupet.    -   On avait enfermé dans le poste de police, à Trouville, un individu arrêté pour tapage. Apercevant par une petite fenêtre un pantalon suspendu sûr un fil de fer, notre homme put le saisir et s'en aller avec quand on le mit dehors. Il revint la nuit suivante et, ne trouvant rien à prendre, il ferma trois portes et en emporta les clefs. On l'arrêta de nouveau ; c'est un repris de justice dangereux, Jules Guénaut, 44 ans, né à Paris. Sa dernière condamnation, encourue pendant son service militaire, était de dix ans de travaux publics.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   La misère.    -   Un passager du bateau de Trouville au Havre, Joseph Reval, ouvrier bijoutier, s'est jeté par dessus bord pendant la traversée. Les matelots l'ont sauvé et ranimé par des soins énergiques, et une collecte d'une trentaine de francs a été faite parmi les passagers pour ce malheureux que la misère avait poussé à se détruire. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Double échouement.    -   Le cotre « Louise-Marie », de Trouville, entrant au Havre chargé de sable, s'est échoué sur les assises de la jetée en démolition. Pendant qu'un remorqueur essayait de le remettre à flot, une petite barque de pêche, voulant passer derrière, s'est échouée aussi. La marée suivante a dégagé les deux navires de leur fâcheuse position. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Pour les pêcheurs.    -   Dimanche 9 octobre, la marée montera à 1.16. Celle du lundi 24 ne sera que de 0.89. Espérons que les amateurs d'étrilles, d'équilles et de coquillages seront plus heureux qu'en septembre. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Marchande de primeurs.    La dame Marie Heinrick, 52 ans, tenait dernièrement rue Saint-Jacques, au Havre, un débit à l'enseigne : « Au Mont-Saint-Michel », où les preux chevaliers du temps étaient remplacés par des jeunesses qui ne se gênaient pas pour aller raccrocher la clientèle amoureuse jusque sur le trottoir. Tous les moyens étaient bons à ces demoiselles pour arriver à récolter les 3 fr. 50 qu'elles avaient à verser chaque jour à la patronne. 

Un midi, l'une d'elles, Mlle Doubleface, ne parvenant pas à séduire les passants, par son visage, se posa sur le pas du débit et, relevant ses jupes, leur exhiba l'autre côté de sa personne, au grand scandale des gens du voisinage qui portèrent plainte. La patronne a été condamnée à un mois de prison pour excitation de mineures à la débauche. 

Aujourd'hui, Mme Heinrick est marchande de primeurs à Trouville. Au lieu de pêches à quinze sous, elle vend des haricots verts. Ce n'est certainement pas aussi lucratif, mais c'est moins dangereux. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Les autos.    -   Le fils de M. Letellier, maire de Trouville, faisait de l'auto aux environs de Coulommiers (Seine-et-Marne), avec un ami, M. Maurice Bertrand. 

La voiture dérapa dans un virage et les quatre pneumatiques éclatèrent en même temps. Par un hasard heureux, M. Letellier, projeté à une quinzaine de mètres, n'eut que des contusions légères, mais M. Maurice Bertrand, pris sous la voiture, eut le bras droit cassé et une côte enfoncée. Le mécanicien se tira sain et sauf, quant à l'auto, il fut réduit complètement en morceaux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1904  -   Voleuse pour de bon.    -    M. Crinon, grainetier, quai Joinville, à Trouville, avait cru s'apercevoir que les gains réalisés par ses grains n'étaient pas en rapport avec la sortie des marchandises. Mais il ne savait trop à quoi s'en prendre. 

Il prévint cependant la police. On exerça une surveillance et on en vint à soupçonner la bonne, Eugénie Lefèvre, veuve Hamelet, 34 ans, qui encaissait en l'absence de ses maîtres. 

On fit une perquisition dans sa chambre et on y trouva une somme de plus de 9 000 fr., fruit de ses économies sur les affaires de son patron. La veuve Hamelet a été arrêtée et écrouée à Pont-l’Évêque.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -  Pêcheur noyé.  -  Ferdinand Tual, 32 ans, matelot inscrit à Paimpol (Finistère), naviguant à bord de la barque de pêche « Saint-François », de Trouville, démontait le chalut de l'arrière, lorsqu'il perdit l'équilibre et tomba à la mer. Un camarade l'aperçut se débattant à une trentaine de mètres. On lui jeta une bouée et on vira de bord aussitôt, mais, pendant ce temps, le pauvre pêcheur, qui ne savait pas nager et était chaussé de lourdes bottes, coula à pic. 

Le « Saint-François » explora vainement la mer pendant plus d'une heure. Ferdinand Tual était marié sans enfants.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Un monsieur violent.  -  M. Gaston Martine, fondé de pouvoirs du directeur du grand auto-garage du Pont, à Trouville, a eu une discussion avec un étranger, le sieur A. de M. Celui-ci, furieux, s'est rué sur M. Martine, la frappé au visage et a même essayé de l'étrangler. 

On a eu beaucoup de peine à faire lâcher prise à l'agresseur. M. Martine a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Une brossée.  -    La veuve Guignard, 38 ans, journalière à Trouville, faisait, l'autre soir, des propositions galantes au jeune Dupont, maçon, 20 ans, qui les accueillit plutôt fraîchement.

Mécontente, la dame, s'armant d'une brosse à parquet, lui en appliqua plusieurs coups sur le dos pendant qu'un sieur Charles Victoire dit Labonde, l'amant de la veuve Guignard, que le bruit de la discussion avait attiré, le frappait à la tête avec une bêche. 

Traduits tous les deux devant le tribunal de Pont-l’Évêque, la veuve Guignard a attrapé 8 jours et Labonde 20 jours de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Le prix des allumettes.  -  Un cordonnier de Trouville, Anatole Bultel, 49 ans, fait à l'Etat une rude concurrence. Il fabrique des allumettes, mais parfois elles lui reviennent à cher. 

L'autre jour, dame Régie l’avait pincé alors qu'il portait sur lui 312 de ces petits bâtons soufrés. Le tribunal de Pont-l’Évêque les lui a fait payer 4 mois de prison et 800 fr. d'amende, ce qui fait environ neuf heures de captivité et plus de cinquante et un sous par allumette. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Un étudiant trop vif.  -  Le propre neveu de l'ancien gouverneur de l'Algérie, M. Robert Lajerrière, 21 ans, comparaissait l'autre jour devant le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque. A la suite d'une scène violente, ce bouillant jeune homme avait cogné fortement sur M. Bellard, directeur de garage, à Trouville.

Des témoins ont déclaré que M. Bellard n'a pas même répondu aux coups, d'autres ont soutenu le contraire. 

Finalement, le jeune Laferrière a été condamné à 41 fr. d'amende avec sursis et à 25 fr. seulement de dommages-intérêts. M. Bellard lui en demandait 1 975 de plus.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  L’école du vol.  -   La fille Juliette Guillot, 21 ans, de Trouville, était sortie de prison depuis une quinzaine, à peine. On l'a pincée de nouveau dans une villa où elle mettait en paquets, pour les emporter, les objets à sa convenance. 

Cette incorrigible avait avec elle quatre apprentis voleurs à qui elle apprenait le métier. Ce sont les frères Julien et Albert Fournier, 14 et 16 ans ; Constant Marais et Gaston Trevet, ayant tous deux 14 ans. Tous les cinq ont été arrêtés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1905  -  Sinistre maritime.  -   Vendredi dernier, par suite d'un fort vent de nord-ouest, la mer était très grosse et la rentrée des barques de pêche, vers 2 heures offrait un  spectacle  mouvementé qui avait attiré sur la plage et sur les jetées un certain  nombre de personnes.  Au nombre des bateaux qui regagnaient le port se trouvait la plate de pêche "  Jeanne Elizabeth " TR.-52, montée par les nommés Legrix Auguste,  âgé de 32 ans, patron et armateur, et  par les matelots Maudelonne Louis-Pierre, 32 ans, et Legrix Louis-Ernest, 47  ans, frère du patron. La plate était déjà arrivée en devant des bouées indiquant le chenal d'accès du port, lorsqu'un formidable coup de mer, embarquant par l'arrière de la barque, la fit  couler à pic, engloutissant avec elle les trois infortunés marins.

L'émoi fut grand parmi les témoins impuissants de ce drame. Le canot de sauvetage fut mis à l'eau, mais avant qu'il soit  sorti des jetés, les naufragés qui s'étaient un  moment   cramponnés.

 

Mars 1906  -  Triste découverte.  -  Mercredi soir, un habitant de Villerville est venu déclarer au commissariat de Trouville que le cadavre d'une femme paraissant âgée de 25 ans,  gisait sur la plage près des Roches Noires, à Trouville.

M. le docteur Couturier, médecin légiste, qui a pratiqué l'autopsie, a constaté que le corps ne présentait aucune trace de blessures.

Cette jeune femme, d'assez forte corpulence, 1 mètre 55 environ, cheveux châtain clair très abondants,  figure distinguée ; elle était vêtue d'une jupe noire et blanche, d'un corsage de  soie rose et jaquette noire,  linge de corps très soigné, sans marque. Pas de bijoux, dans une poche on a trouvé un porte-monnaie vide et un mouchoir brodé à l'initiale A. Une enquête  est ouverte pour établir l'identité de la noyée.

 

Avril 1907  -  Incident maritime.  -  Vendredi dernier, à la marée du matin, le trois-mats norvégien " Alliance " , chargé de glace pour le compte de M. Émile Lucas, en effectuant son  entrée à Trouville et par suite du mauvais état du chenal d'accès du port,  qui s'ensable de plus en plus, s'est échoué sur la pointe du banc de Deauville. Malgré les efforts du steamer "  Gazelle " de la Compagnie Normande, il n'a pu être renfloué.

Il n'a pu être retiré de cette position  qu'a la marais du soir, avec l'aide du remorqueur " Abeille N° VIII ", du Havre. Mais, en entrant dans le sas, le trois-mats, poussé par le courant, est  allé donner de l'étrave sur à des musoirs ou fort heureusement, il ne s'est fait que de légères avanies.

 

Mai 1907  -  Un nouveau service d’automobiles.  -  Un service d'automobiles fonctionnera prochainement entre Honfleur et Trouville. Ce sera la Compagnie des Messageries  automobiles du Havre à Pont-Audemer, Lisieux, etc…... qui exploitera cette ligne. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1907  -  À la dérive.  -  La barque de pêche n° 61, de Trouville, "Sauveur-du-Monde", patron Dorange, est rentrée lundi au port, remorquant le canot n° 84, du Havre, qu'elle avait  rencontré dans la nuit, voguant  sans équipage.

Le patron a déclaré à l'inscription maritime que, lors de l'abordage, il n'y avait à bord qu'un marsouin mort, un demi Baril de cidre, la voile, le mat, un ancre et trois avirons. On ne sait qu'est devenu l'équipage.

 

Janvier 1908  -  Victimes de la mer.  -  La barque numéro 101 du port  de Trouville, sortie jeudi matin à 11 heures  et demie pour aller pêcher le sprat louvoyait pour entrer au port par sud-sud-est. À bord se trouvait le patron Pillu et le marin Jeanne. En voulant virer de bord sous Hennequeville ils furent surpris par une rafale ; le canot chavira sous voiles, entraînant  Pillu Eugène, qu'on ne put retrouver.

Il était 3 heures et demie du soir. Quant à Jeanne il a  été sauvé par  la barque numéro  158, patron Leroy, qui l'a ramené au port de Trouville. Pillu était âgé de 48 ans. Il laisse une veuve  et cinq enfants dont trois en bas âge.

 

Mars 1909  -  En pleine nuit, une barque de pêche de Trouville est heurtée et coulée par un vapeur des Messageries Maritimes. Le mousse, 10 ans, se noie. Repêches après avoir nagé dans l'eau glacée, les deux marins meurent d'hypothermie avant même d’être ramenés à terre.

 

Mai 1909  -  Grève de 600 maçons et terrassiers à Trouville-Deauville : les terrassiers réclament 45 centimes de l'heure (1,35 euro) au lieu de 29 à 34 centimes, et les maçons veulent 60  centimes de l'heure et 90 le dimanche (1,80 euro, et  2,70 euros le dimanche). Les patrons proposent 40 centimes aux premiers, 55 centimes aux seconds : refus.  

 

Juin 1909  -  Fin de la grève des ouvriers du "bâtiment à Trouville-Deauville : les maçons ont obtenu 60 centimes de l'heure, les plâtriers 65 centimes, les terrassiers et manœuvres 45  centimes.

 

13 Août 1912  -   Terrible tempête sur les côtes du Calvados  -  Notre correspondant de Caen nous  a téléphoné hier soir que la tempête aurait causé d'énorme dégâts entre Cabourg et Trouville. Rarement, on avait vu la mer aussi terrible. Elle s'est ruée à l'assaut de la côte avec un bruit vraiment extraordinaire. 

 

Octobre 1912  -  La tempête  -  Les violentes tempêtes de ces jours derniers ont causé l'échouement sur la côte Trouvillaise de deux grandes barques, le « Gaston » n°111, patron Cagniard, appartenant à M. Scéa, de Villeneuve-Saint-Georges, et la « Marthe-Jeanne » n° 100, patron  Criquet, appartenant à M. Ducomme du Havre. Les équipages ont été sauvés ainsi que les barques, mais celles -ci sont quelque peu avariées. La tempête a arraché la bouée rouge n°6 marquant l'entrée du chenal ; on l'a retrouvée à la  dérive sous les Roches-Noires. Les plages de Trouville et de Deauville  sont couvertes d'épaves et de débris rejetés par la mer, ce qui fait craindre des sinistres. Les bateaux du Havre ont supprimé plusieurs de leurs  traversées en raison de l'état de la Manche.   

 

Janvier 1913  -  Frappé sur la route.  -  Le sieur Armand Mahieux, 55 ans, cultivateur à Trouville, était allé livrer à Villerville, une chaudière à bouillir.

Peu après son départ de cette localité on le trouvait mourant sur la route. On le transporta chez lui,  où il mourut le lendemain, sans avoir repris connaissance. Le parquet de Pont-l'Evêque ordonna l'autopsie. Elle démontra que le malheureux portait à la tête de nombreuses traces de coups et avait le crâne brisé. L'enquête pourra peut-être éclaircir cette affaire.

 

Janvier 1913  -  Accident.  -   Le bateau-pilote « Jean-Marie », de Trouville, amarré dans le port a été coupé en deux par la barque « Victorine » projetée sur lui par un coup de vent. Les  deux matelots du bateau-pilote ont pu être sauvés.

 

Mars 1913  -  Fermetures des cafés  -  Devant le soulèvement général des cafetiers, le maire de  Trouville vient de reporter à 11 heures la fermeture des cafés qui par un récent arrêté  devait avoir lieu à 10 heures du soir en dehors de la saison balnéaire.

Tempête  -  La violente tempête qui sévit depuis quelques jours, a désorganisé le service des steamers du Havre, et forcé les barques de pêche à rentrer au port; l'une d'elle a dû  s'abriter à Honfleur.

 

Mars 1913 - Une tragique noyade. -  À l'heure de la marée, un jeune homme de Bernay, travaillant depuis trois semaines à Trouville comme ouvrier peintre, Marcel Prévôt, 16 ans, se promenait du côté des Roches-Noires. Il eut la fâcheuse idée de s'asseoir sur une roche pour voir le flot monter. Il fut bientôt entouré d'eau et deux camarades, qui étaient avec lui, ne  purent le décider à essayer de regagner la rive. Affolé, le malheureux se cramponnait au  rocher  que la mer allait bientôt recouvrir. Vainement, M. Oger, jardinier du château de Manerbe, essaya d'aller à son secours. Une barque de sauvetage ne put vaincre les courants et dut rebrousser chemin. Enfin, une lame enleva le pauvre garçon, victime de son imprudence, sous les yeux des spectateurs impuissants. Son corps n'a pas encore été retrouvé.

 

Mars 1913  -  Lugubre épave.  -  La mer a rendu le corps du jeune Marcel Prévost qui s'est noyé, l'autre jour, aux Roches-Noire de Trouville. C'est sur la plage de Villerville qu'il a été retrouvé. On l'a transporté à Bernay, d'où il est originaire et où il a été inhumé.

 

Juillet 1913  -  la garde du littoral.  -  Un exercice de garde des voies de communication et des points importants du littoral aura lieu, vendredi 11 et samedi 12 juillet. Il aura pour objet  la garde des sémaphores de Trouville et Houlgate, et de la guérite de Pennedepie.

 

Août 1913  -  Yacht échoué. -   En évoluant pour atteindre Trouville, le Yacht anglais « Lady-Mariette », s'est échoué sur le banc de Deauville, à 300 mètres de la jetée-promenade. Le remorqueur « Électrolyse II » put le renflouer vers 1 heure du matin après un travail dés plus pénible.  

 

Août 1913  L'hôtel des postes  -  L'accord vient d'être fait entre la municipalité et l'État pour la construction à Trouville d'un nouvel hôtel des postes.  

 

Octobre 1913  -  Capture d'un requin.  -  Voici le deuxième requin pris en quelques jours sur les côtes du Calvados. Mercredi  matin, le patron de la barque " Marie-Rose " du Havre, patron M. Pierre Hatté, à capturé non sans peine, entre Trouville et Blonville un requin long de 2 m. 40 et pesant 150 kilos.  

 

Novembre 1913  -  Un vapeur coupe une barque en deux. -  Dans la nuit du 21 au 22 novembre, à l'entrée du chenal de Trouville, un vapeur du Havre chargé de  cailloux à coupé presque en deux la demi-barque " Espérance " n° 56, commandée par M. Charles Sénécal, son propriétaire ayant deux matelots avec lui. Le vapeur, malgré les cris d'appel désespérés des trois hommes, s'éloigna sans s'occuper eux. La barque se remplissant d'eau, coulait et les trois hommes voyaient venir la mort, lorsque passa en vue le vapeur " Électrolyse " de la société métallurgique de Dives, qui remorquait un chaland. Il prit immédiatement à  bord M. Sénécal et les deux matelots, juste au moment où l' " Espérance " coulait à pic. Les autorités  maritimes ouvrent une enquête sur l'inqualifiable attitude du vapeur abordeur.

 

Janvier 1914  -  Trouville contre Deauville.  -  On sait l'inimitié qui naquit il y a deux ans entre ces deux villes, inimitié qui dégénéra bien vite en concurrence puis en lutte sans merci. Le gros procès qui a été solutionné par la Cour d'appel avant-hier en  est un épisode.  Le 17 novembre 1910, le conseil municipal de Deauville autorisait à une  concession de jeu sur le territoire de la ville de Deauville. Or, la ville de Deauville participait conformément à l'article 7 du cahier des  charges de la société du casino de Trouville, à la redevance due à la ville de Trouville par le concessionnaire du casino, mais à la condition de refuser toute autorisation de jeux sur sa commune.  Pour l'exercice 1911, la commune de Deauville reçut cependant  85 261 francs 02 centimes, et c'est cette somme importante que Trouville réclamait comme indue et ne pouvant appartenir qu'à elle seule. 

Le 3 juin 1913 le tribunal de Pont-l'évêque déboutait Trouville de sa demande. Appel fut porté le 28 juillet 1913. La cour a rendu le 14 janvier son arrêt : elle confirme le jugement du tribunal de Pont-l'évêque.

 

Décembre 1913  -  Le sprat. -  Le sprat a fait son apparition depuis quelques jours sur nos côtes, les barques commencent à en ramener au port.  

 

Février 1914  -  Une femme grièvement blessée dans une carrière.  -  Une femme Louise Guérin, 53 ans,  a été trouvée grièvement blessée dans la carrière d'Aguesseau. Elle a  raconté  qu'elle avait été précipitée du haut de la carrière par un de ses voisins le sieur Caron, journalier, 61 ans, cité d'Aguesseau. Les gendarmes ont, en effet, appris qu'à différentes reprises cet individu avait proféré des menaces contre la femme Guérin. Confronté à l'hôpital avec celle qui se prêtent sa victime, Caron à nié énergiquement. L'enquête continue, et une instruction va être ouverte contre Caron, qui a été jusqu'ici laissé en liberté.

 

Mars 1914  -  Toujours la même histoire.  -  Achille Vautier, 13 ans et demi, manœuvre maçon à Trouville, a été surpris par l'agent Jouenne, de la brigade mobile, en train de voler du charbon sur le chantier de M. Lependry. Hélas ! La famille est nombreuse et l'hiver a été rude ! Désormais, il en fait le serment, il ne rodera plus sur les quais. Ses parents l'ont placé chez M. Tison, entrepreneur. En raison de son âge, le tribunal l'acquitte comme ayant agi sans discernement et le remet à sa famille.   

 

Juin 1914  -  Disparu en mer. -  Samedi soir, vers 8 heures et demie, la barque de pêche n° 23, du port de Trouville, armateur Paul Brantout, se trouvait en rade du Havre, lorsque le patron Le Grip et le matelot Strac mirent le canot à la mer pour décharger leur  poisson à la ville. Le matelot Louis Le Bohic resta seul à bord. Deux heures plus tard, quand Le Grip et Strac vinrent pour prendre leur barque, ils constatèrent que celle-ci était partie à la dérive, et lorsqu'ils  purent la rejoindre, ils s'aperçurent que le malheureux Bohic n'était plus à bord. Son corps jusqu'ici n'a pu être retrouve. La disparition de Bohic qui devait partir au régiment ces jours-ci, a produit dans la colonie des pécheurs une forte émotion. Toutes les barques ont mis leur drapeau en berne.  

 

Juin 1914  -  Un cadavre trouvé en mer.  -  Jeudi matin, vers 11 heures, M. Eude, patron du bateau La Violette, du port de Dives, péchait au large de Lion-sur-Mer, lorsqu'il aperçut un  cadavre sur l'eau. Il le ramena à Dives et son identité fut bientôt établie. Il s'agissait du jeune matelot Louis Bohic, 19 ans, du port de Trouville. La famille a été prévenue aussitôt et le corps a été transporté à Trouville.

 

Juin 1914  -  Le passage de deux aviateurs  -  Hier matin, vers 8 heures et demie, le capitaine Lucas et le lieutenant de Lareinty-Tholozan, sont arrivés à Trouville sur biplan. Après avoir  évolué quelques instants au-dessus de la plage, ils ont atterri sans incident sur l'hippodrome de Deauville. Les deux officiers étaient partis samedi soir, à 7 h. 5, de Buc, mais une forte  averse les avait obligés à atterrir à Évreux. Ils en étaient repartis le matin, à 7 heures un quart, passant par Brienne, Pont-Audemer et Pont-1'Evêque. Ils vont continuer leur route sur Calais.

 

Juillet 1914  -  La circulation des autos. -  M. Pierre Marcel, sous-préfet de Pont-l’Évêque, vient de prendre différentes mesures pour réglementer la circulation des automobiles.   Sont  interdites dans les communes de Pont-l'Évêque, Honfleur, Trouville, Villerville,  Deauville, Tourgéville, Bénerville, Villers-sur-Mer, Houlgate et Dives. Tout excès de vitesse au-delà de l'allure de 18-22 kilomètres à l'heure ; tout jet de fumée et l’emploi des sirènes, sifflets mécaniques et de l'échappement libre ; la divagation de chiens non surveillés.

 

Février 1915  -  A nos marins-pêcheurs.  -  Le vice-amiral Pivet, préfet maritime de Cherbourg, vient d'adresser à la marine la circulaire suivante :

Divers faits, qui se sont passés dernièrement, montrent que les pêcheurs ne se rendent pas suffisamment compte de l'intérêt qu'il y a à prévenir immédiatement l'autorité maritime la plus proche de tout incident qui peut intéresser la Défense Nationale.

En ce qui concerne plus particulièrement les sous-marins ennemis, vous devez rappeler aux patrons des barques de pêche que dès qu'ils en aperçoivent un, ils doivent s'efforcer de rallier le plus rapidement possible le port le plus à portée et en informer de suite l'autorité maritime.

Si le patron du chalutier « La Foi », de Dieppe, avait agi ainsi, le gouverneur du Havre aurait pu probablement être averti en temps utile et on n'aurait pas eu à déplorer la perte du « Tako Manu ».

Vous voudrez donc appeler l'attention des pêcheurs sur l'importance des services qu'ils peuvent rendre dans des cas analogues et leur faire savoir en même temps que, lorsque les  renseignements de l'espèce qu'ils fourniront seront réellement intéressants, je serai disposé à leur accorder une gratification sur la proposition qui m'en sera faite par l'autorité  maritime du port auquel ils auront apporté le renseignement.

 

Avril 1915   -   Les braves.   -   Maurice Rouillard, de Lisieux, soldat au 319e a reçu la médaille de l'ordre de Saint-Georges de Russie ; M. Fernand Arbogast, beau-frère de M. Perrine, ancien adjoint au maire de Trouville, a reçu la médaille militaire.

-       Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Margot, fondé de pouvoirs à la recette des finances de Bayeux, caporal fourrier au 31e bataillon de chasseurs à pied ; Henri Blachet, de Caen, soldat au 36e ; Charles Osmont, aspirant au 5e de ligne, blessé mortellement ; Jouanne, soldat au 236e ; Perpignani et Crowet, sous-lieutenants au 205e ; l'adjudant Cremazy, les sergents Thelamon et Cany, les soldats Lequesne et Fournier, le chef de bataillon Henneton, les capitaines Cren et Mollinier, le lieutenant Bourdarie, les sous-lieutenants Ferlut, Blary, Rodat et Hiriard, tous du 5e. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Fluctuations gazeuses.   -    La Cie du Gaz de Trouville n'a pas encore fini ses galipettes. L'autre jour, elle faisait poser une affiche menaçant sa clientèle d'interrompre son exploitation la mobilisation causant des fuites dans son personnel. Il est vrai que, le surlendemain, elle annonçait, dans une autre affiche, que les choses étaient arrangées et que Trouvillais et Deauvillais allaient continuer d'être éclairés, au moins provisoirement.

C'est égal, il en faut du tempérament pour vivre sur la côte fleurie et pour résister aux émotions qu'y causent, à tout instant, les marchands de lumière. Heureusement que, chaque fois qu'ils veulent crier trop haut, on leur ferme le bec. (Bonhomme Normand)

 

Juin 1915  -  Les braves.  -  M. M. Marcel Vérel, de Trouville, soldat mitrailleur au 319e, a reçu la médaille militaire. 

Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Henri Grandin, de Caen, soldat au 36e de ligne ; Robert Moisy, de Trouville, soldat mitrailleur au 119e ; Charles Duchemin, de Trouville, sergent au  1er génie.

 

Juin 1915  -  On réclame des prisonniers allemands.  -  Pour les faire travailler dans le port. En présence de la pénurie de la main-d’œuvre, la Chambre de Commerce, dans sa dernière réunion, a réclamé l’envoi d’une trentaine de prisonniers de guerre allemands.

 

Juin 1915  -  On améliore le Port.  -  Il est temps, et le besoin de réparations se faisait vivement sentir. On réclame en effet surtout des échelles verticales, des escaliers en pente douce, des nouveaux appontements.

La chambre de Commerce de Honfleur, à sa dernière séance, a décidé d’y participer pour un quart et de prélever cette somme sur le droit de péage qui lui est concédé dans le port.  

 

Novembre 1915  -  Mauvaise rencontre.  -  Boulevard d'Hautpoul, à Trouville, l'automobile de Mme Desjardins, conduite par le chauffeur Alfred Desveaux, 29 ans, a heurté la voiture de Mme Vicomte, marchande de poisson à Villerville. Cette dame, qui, à ce moment, de chargeait une caisse, put heureusement se garer, mais une dame Douté, qui tenait le cheval à la bride, fut renversée et assez sérieusement blessée. On l'a transportée à l'hôpital. Son état est satisfaisant.  

 

Novembre 1915  -  Le mort-vivant.  -  Il y a quelques jours, le maire de Trouville était avisé officiellement, par le ministère de la guerre, du décès de Louis Lacheray, soldat au 119e, tué en septembre dernier. Le maire s’empressa de faire prévenir la grand mère de Lacharay, la seule parente qu’il possédât, Mme Aufry, rue des Ecores. Quand le messager de deuil se présenta, il fut reçu par Lacheray lui-même, en congé de convalescence chez sa grand'mère. Guéri de sa blessure, Lacheray se trouve actuellement à son dépôt à Lisieux.

 

Février 1916  -  Péri en mer.  -  La barque de pèche « La Sirène », de Trouville. avait, pris la mer, l'autre soir. Pendant la nuit, le patron, Joseph Lancelin, 49 ans, envoya ses matelots se  reposer et assura seul la surveillance du bateau. Vers le matin, les deux marins, ayant constaté que la barque virait de bord sans raison, remontèrent vivement sur le pont. Lancelin avait disparu. Malgré les plus actives recherches, les deux hommes ne purent le retrouver. On croit à un accident. Lancelin laisse une veuve sur le point d’être mère et trois enfants.  

 

Mars 1916  -  Une mauvaise mère.  -  On n'est pas tendre, à Trouville, à l'égard des femmes de poilus qui s'écartent du droit chemin. Deux d'entre elles, les femmes Grappey, 41 ans, et Jouin, 31 ans, dont l'inconduite est notoire et qui, de plus, laissent leurs enfants manquer de soins et de nourriture, vont être déchues de la puissance maternelle. Leurs enfants seront  confiés à l'Assistance publique.

 

Mars 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Depuis trois jours, on est entré dans le printemps et on attend toujours que l'hiver commence. De l'eau ! toujours de l'eau ! (Que d'eau ! Que  d'eau !) Un peu de neige, mais plus de gelées, nous n'avons plus que des hivers pourris. Il doit y avoir quelque chose de détraqué autour de nous. Enfin, malgré les jours mauvais, les arbres bourgeonnent, les oiseaux fredonnent, et notre confrère, M. Lebbyteux, fleuronne, car il a un marronnier déjà épanoui dans sa cour. Celui légendaire des Tuileries va en dessécher de jalousie. 

 

Avril 1916  -  Méfaits de pirates.  -  La barque de pêche n° 21, de Trouville, montée par six hommes d'équipage, a été coulée, l'autre matin, en face de la Hève, par un sous-marin  allemand. Les six matelots eurent le temps, heureusement, d'embarquer à bord de leur chaloupe et furent recueillis par la barque « Pierre-Alphonsine », de Port-en-Bessin. Cette dernière embarcation eût peut-être subi le même sort si, à ce moment, l'attention du pirate allemand n'avait été attirée par un navire de commerce se dirigeant vers le Havre. La barque « Pierre-Alphonsine » rentra dans la nuit avec les rescapés. Ces derniers regagnèrent Trouville le lendemain.

 

Avril 1916  -  Méfaits de pirates.  -  Déclaration du patron de la barque de pêche « Marguerite » n° 24 du port de Trouville, coulée le 7 août 1916 à 6 heures 30 du matin par  un sous-martin ennemi.

Nom de la barque coulée : « Marguerite » n° 24 du port de Trouville, patron Harel Michel, 4 matelots, 1 mousse, tous de Trouville.

Était-elle sous veille, en pêche ou mouillée ? : Nous étions en pêche, le chalut au fond de la mer, au nord-nord-ouest de la Hève et à 25 milles.

A-t-elle vu les sous-marins longtemps ? : Celui qui nous a canonné a été vu pendant 15 minutes environ.

Un autre sous-marin a été vu cinq heures après alors que nous avions été recueillie par le « Pierre-Alphonsine » n° 60 de Port-en-Bessin. Ce dernier a été aperçu filant vers l’est pendant  20 minutes environs. Ils paraissaient tous deux voyager en surface. Celui qui nous a canonné, lorsque je l’ai vu présentait son avant, on voyait le kiosque, je n’ai pas remarqué de  périscope, Les marins nous canonnaient de la partie supérieure.

Le second voyageait en surface à 5 milles de nous et l’on distinguait le kiosque et le périscope.

le premier était peint en gris, pour le second, il n’est pas possible de dire sa couleur en raison de la distance. Le premier avait un I peint en noir sur la bande de tribord un peu en avant  du kiosque, ce pouvait être un simple trait noir. Le premier était à l’est de nous, au N.N.O et à 25 milles environs du cap de la Hève.

Le second aperçu cinq heures après alors que nous étions à bord du « Pierre-Alphonsine » faisant route sur Port-en-Bessin pouvait se trouver à 30 milles au Nord-Ouest de la Hève.

Le premier a pris la direction de l’est, faisant route vers un petit trois-mats à vapeur qui se dirigeait sur le Havre en faisant force vapeur.

Ce petit vapeur se trouvait à 6 ou 9 milles de nous, lorsque notre barque a coulé. Le second se trouvait également vers l’est et nous l’avons vu en travers suivant notre route vers l’ouest.

Sur le premier il y avait 1 canon, sur l’autre on a rien aperçu, ils n’ont pas lancé de torpilles.

Celui qui nous a canonné pouvait se trouver à environ un mille au premier coup de canon, il s’est rapproché successivement en tirant douze ou treize coups. Les sept derniers ont été  tirés à une dizaine de mètres, alors que nous montions en canot par la partie opposé à sa vue. Le second n’a pas tiré.

Récit de la scène de coulage de la barque.  -  Au moment du 1er coup de canon, il n’y avait qu’un homme à veiller sur le pont. Ce n’est pas lui qui m’a réveillé mais le 1er coup de canon tiré sur nous.

Je suis monté de la cabine sur le pont au moment où un second coup de canon brisait le moulinet. C’est à ce moment que j’ai vu le sous-marin à 1 mille de moi et à tribord, j’avais le cap à Ouest-Nord-Ouest et le sous marin à l’Ouest.

J’ai fait tourner le bateau cap pour cap afin de mettre le canot à l’abri des coups de canon qui passaient sur l’arrière pour atteindre l’avant.

Le sous-marins s’est alors approché à 10 mètres à bâbord, d’où il a continué à canonner la barque, jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Pendant ce temps nous avons pris place dans le canot sans avoir le temps de prendre quoi que ce soit.

Nous étions à 20 mètres de la barque lorsqu’elle a coulé, et nous avons vu le sous-marin disparaître sous l’eau faisant route vers l’Est comme je l’ai dit tout à l’heure.

Nous avons mis le cap sur un bateau de pêche en vue au Nord-Ouest de nous et qui nous a recueillie à 10 heures du matin. Il nous a ramenée à Port-en-Bessin.

Nous avons abandonné à bord une boite contenant 700 francs produit d’une marée vendue au Havre le 4 avril.

J’affirme de la façon la plus absolue que nous avons été coulée sans avertissement. 

 

Septembre 1916  -  Les écoliers aux champs.  -  Le gouvernement fait appel au concours des écoliers pendant les vacances, pour les travaux de la moisson. Le transport vers les exploitations agricoles de la jeunesse scolaire des agglomérations urbaines sera fait, gratuitement, par réquisition, aux frais de l'Etat. D'autre part, toutes les mesures seront prises  pour protéger moralement et matériellement les Jeunes gens des écoles qui auront à cœur de consacrer leurs vacances aux travaux des champs. Les élèves disposés à répondre a cet appel devront se faire inscrire soit à la mairie de leur commune, soit à la Préfecture, office départemental de placement, qui fournira tous les renseignements utiles.

 

Septembre 1916  -  Les dangers du bain.  -  Le sergent Henri Jupille, du 407e d'infanterie, en traitement au Palace-Hôtel, à Trouville, se baignait en face de l’établissement des bains  municipaux lorsqu'on le vit soudain s'affaisser. On se précipita aussitôt à son secours, mais, malgré les soins, il expira peu après.

En se baignant entre les jetées de  Trouville, le jeune François Lecoq, fut entraîné par le courant. Aux appels des témoins, le baigneur Canu, de l'établissement municipal, qui pourtant se trouvait à plus de 1100 mètres de là, accourut en toute hâte, se jeta à l'eau et fut assez heureux pour saisir le jeune homme au moment où il disparaissait. Canu en est à son  quatrième sauvetage.  

 

Septembre 1916  -  Victime de son dévouement.  -  Mlle Eckmayau, en villégiature à Trouville, rue des Roches-Noires, se baignait devant sa villa lorsqu'elle perdit pied et fut entraînée par le courant. A ses appels, le caporal Émile Bourdin et M. Joseph Houcke, 58 ans, marin, réfugié belge, se jetèrent à l'eau et se portèrent à son secours. Le caporal Bourdin réussit à  ramener la jeune fille saine et sauve au rivage. Malheureusement M. Houcke fut pris de congestion et s'affaissa dans l'eau. On le retira aussitôt, mais, malgré tous les soins, il succomba peu après.  

 

Octobre 1916  -  La fraude de l’eau-de-vie.  -  En tournée, l'autre matin, vers 4 heures, les gendarmes de Trouville apercevaient, près de l'octroi, une voiture. S'en étant approchés, ils virent le conducteur sauter à terre puis détaler à toute vitesse. Intrigués, ils montèrent dans la carriole et découvrirent deux fût contenant ensemble cent soixante litres d'eau-de-vie.  L'attelage appartenait à Mme Frémont, loueuse de voitures, qui l'avait loué à un sergent d'un hôpital de Trouville, nommé Thorel. L'autorité militaire a été avisée mais on croît que  cette  affaire se dénouera devant le tribunal correctionnel. La Régie interviendra au procès. Thorel qu'on soupçonnait d'avoir déjà passé de l'alcool en fraude, est cultivateur à Notre-Dame-d'Estrées, où sa mère possède une ferme importante.

 

Novembre 1916  -  Encore un sous-marin.  -  Une barque de pêche de Trouville recueille en mer le capitaine et 9 marins du cargo " The Duke ", coulé par un sous-marin à 40 milles au Nord-Nord-Est de  la Hève. 

 

Novembre 1916  -  Sauvetage de naufragés.   -  Ces jours-ci, la barque de pèche 330, de Trouville, patron Duchemin, a recueilli, en mer, le capitaine Smith et neuf hommes de  l'équipage du steamer anglais « The Duke », qui avait été coulé la veille par un sous-marin allemand, à 40 milles dans le N.-N.-E. de la Hève. Les marins anglais ont été dirigés sur le Havre.

 

Novembre 1916  -  Les pirates dans la Manche.  -  Des sous-marins allemands ayant été signalés dans la Manche, le service entre Caen et le Havre est interrompu : Il en résulte un fort déficit dans nos approvisionnements. Espérons qu'on va trouver le moyen d'expurger la baie de ces hôtes dangereux et de rétablir un trafic si utile à notre commerce caennais.

 

Novembre 1916  -  La Toussaint.  -  Jamais on ne vit un plus beau temps que celui qui a favorisé la Toussaint, cette année. On se serait cru au mois d'août. Aussi le pieux pèlerinage  des cimetières a-t-il été plus suivi encore que de coutume. Les tombes de nos chers morts ont été visitées et fleurie. Mais, en ces tristes jours, que de familles ont pleuré sur des tombes absentes et qui demeureront toujours ignorées ! Du moins, les martyrs qui y reposent n'ont pas besoin de prières.  

 

Décembre 1916  - Un sauvetage.   -  Un marin de Trouville, Joseph Legris, 22 ans, était tombé à l'eau en faisant virer son canot. Ne sachant pas nager, il se serait certainement noyé sans l'intervention d'un autre marin, Hyacinthe Lacheray, 32 ans, qui se jeta à l'eau et put le ramener sain et sauf dans sa barque.  

 

Mai 1917  -  Un sauvetage.  -  Passant, l'autre matin, en canot, sur la Touques, à Trouville, le jeune mousse Ernouf, 14 ans, tomba à l'eau. M. Martin, conseiller municipal, qui se trouvait dans son bateau, se jeta aussitôt dans la rivière et parvint à rattraper l'enfant, qu'il ramena sain et sauf.

 

Juin 1917  -  Hôpital temporaire.  -  On prépare activement le casino, qu'on dit transformer en Hôpital temporaire. On dit que ce sera l'un des mieux installés de la côte et que le  service de santé doit y envoyer des malades et des blessés très prochainement.

Les autres hôpitaux, comme on le sait ont été rendus à leur destination première, et les hôtels pourront comme avant la guerre, recevoir dignement les étrangers.

 

Juin 1917  -  Les anglais à l’œuvre.  -  On installe, en ce moment, près de Trouville, sur le mont Canisy et sur le coteau de Saint-Arnoult, un camp destiné a recevoir 30 000 blessés  anglais. On compte utiliser 500 prisonniers allemands pour la construction des baraquements, des routes et des ligues de raccordement du camp à la gare de Touques, qui sera gare régulatrice. Les blessés qui seront hospitalisés dans cette nouvelle formation sanitaire seront expédiés des bases de Rouen et du Havre, où les hôpitaux sont encombrés. Pour éviter un surcroît de trafic au réseau de l'État, le transport des blessés serait fait, paraît-il, par bateau.

 

Juin 1917  -  Un drame.  -  En jouant sur la cale de radoub, à Trouville, le petit Marcel Brestau, 5 ans, tomba à l'eau. Bien qu'on l'eût retiré presque aussitôt, il fut impossible, malgré tous les soins, de le rappeler à la vie.

 

Juillet 1917  -  Un drame.  -  A Trouville, un vieillard de 88 ans, M. Joseph Levallois, ancien ouvrier jardinier, demeurant chez sa fille, concierge, rue des Roches-Noires, s'est pendu dans sa chambre, il souffrait depuis longtemps d'une maladie de cœur.  

 

Juillet 1917  -  Suicide.  -  A Trouville, un vieillard de 88 ans, M. Joseph Levallois, ancien ouvrier jardinier, demeurant chez sa fille, concierge, rue des Roches-Noires, s'est pendu dans sa chambre, il souffrait depuis longtemps d'une maladie de cœur.

 

Juillet 1917  -  Le sucre pour les baigneurs.  -  Les personnes séjournant pendant plus de dix jours dans une station balnéaire peuvent y toucher les coupons de leur carnet de sucre qui correspondent à la durée de leur villégiature. Ill leur suffira de faire viser au secrétariat de la Mairie de leur résidence temporaire la carte de sucre qui a dû leur être délivrée au lieu de  leur résidence habituelle, En ce qui concerne les familles dont un ou plusieurs membres seulement se sont déplaces, ces derniers pourront se faire délivrer, dans la localité où ils séjournent, une nouvelle carte contre justification de leur radiation sur la carte primitive qu'ils ont reçu précédemment à leur domicile habituel.

 

Juillet 1917  -  Jeux d’enfants.  -  Deux enfants jouaient, l'autre jour, sur les marches de l'église Notre-Dame-des-Victoires, à Trouville. L'un d'eux, le jeune Henri Le Révérend, 10 ans, fils du facteur chef, bousculé involontairement par son camarade, roula sur les marches et vint s'abîmer sur les grilles de l'église. Il fut sérieusement blessé au sein droit. L'état du pauvre enfant est grave.

 

Août 1917  -  Course cycliste Trouville-Paris. -C'est un véritable événement sportif. Cette épreuve aura lieu le 15 août, à l'occasion des fêtes. Les premiers coureurs de France y sont inscrits, des permissions ont été accordées aux mobilisés. Le départ aura lieu à 9 heures du matin. L'itinéraire est : Pont-1'Evèque, Pacy-sur-Eure, Mantes et Paris. Les premiers seront attendus au Parc des Princes vers 3 heures 40. Souhaitons que le temps favorise cette course intéressante et, qu'a son occasion, la charité patriotique de nos hôtes balnéaires ait l'occasion de s'exercer.

 

Août 1917  -  Aux champs. -  Pendant qu'un certain nombre de cultivateurs se plaignent amèrement du manque de main-d’œuvre, on dit qu'il en est d'autres qui en trouveraient  facilement s'ils se résignaient à la payer ce qu'elle vaut. On prétend aussi que certains usent et abusent des enfants d'hospice qui leur sont confiés. On nous en signale même, assez prés de Caen, chez lesquels les malheureux gosses sont accablés de si rudes tâches qu'ils en deviennent difformes. 

Comme salaire, ces enfants ont des coups. Les quelques journaliers restant les communes, excédés de travailler à un taux dérisoire, sont partie dans les usines voisines. Et pourtant le  mois d’août et il pleut sur notre pain.

 

Septembre 1917  -  Un sauvetage.  -  Un aide-cuisinier de l'hôtel de la Plage, à Trouville, Alphonse Moreau, 17 ans, était en train de se baigner. S'étant avancé trop loin, il perdit pied et fut entraîné par une lame. Il allait disparaître quand un officier anglais, le capitaine Rean, qui se trouvait sur la plage, se jeta à l'eau, tout habillé et même botté, et fut assez heureux  pour ramener le jeune  homme sain et sauf. Les témoins de l'accident firent une ovation au vaillant sauveteur.

 

Novembre 1917  -  Courageux sauveteur.  -  Le soldat belge Jules Valentin était arrivé, l'autre après-midi, à Trouville, où il venait passer une permission de dix jours. Le soir, il alla,  seul, se promener du coté des jetées, mais, sans doute trompé par l'obscurité, il tomba à la mer, il aurait infailliblement péri, sans le dévouement d'un jeune Trouvillais, André Lebecq, 20 ans, qui, après une tentative infructueuse pour le hisser à l'aide d'une corde, celle-ci s'étant rompue, se jeta résolument, tout habillé, à l'eau et réussit à aider le militaire à sortir de sa dangereuse position.  

 

Décembre 1917  -  Une brebis galeuse.  -  Le soldat américain Water Brown a été surpris par le sacristain de la cathédrale de Lisieux au moment où il venait de fracturer un tronc dans la chapelle de Saint-Antoine. Ayant pris la fuite, Il a été poursuivi et rejoint près de la gare où il a été arrêté. On l'a dirigé sur Trouville et remis à l'autorité militaire américaine. Au moment de son arrestation, Brown a été trouvé porteur de plusieurs décorations françaises dont il n'a pu expliquer la prévenance.

 

Avril 1918  -  Non-lieu.  -  A la suite d'une perquisition, la fille soumise Perrine Coic de Trouville, avait été inculpée de propagande antipatriotique, et on la soupçonnait de favoriser la désertion de soldats français à l'étranger. Le Conseil de guerre de la 3e région vient la faire bénéficier d'un non-lieu.

 

Avril 1918  -  La réquisition des chalutiers.  -  A la suite de diverses démarches du commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande auprès du ministre de la marine, une question particulièrement importante pour les armateurs de chalutiers vient de recevoir une heureuse solution. Jusqu'ici, il n'avait été pris à son sujet que des mesures de détail.  Cette fois, il a été admis, et cela d'une façon générale, que les armateurs pourraient faire prendre armement à des chalutiers à vapeur ou à moteur non encore réquisitionnés et, qu'en vue de cet armement, ils pourraient obtenir la mise en sursis de quelques hommes. Il est en outre confirmé que les navires ainsi employés à la pêche ne seront pas réquisitionnées par le département de la marine, à moins de nécessités militaires tout à fait urgentes. 

 

Juin 1918  -  Grave incendie.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, vers deux heures du matin, la population de Trouville était réveillée par le tocsin et, du côté de la mer, une lueur très vive embrasait le restaurant installé aux Roches-Noires, l'extrémité de la jetée-promenade, en pleine mer, était en feu. Les pompiers et les détachements anglais accoururent immédiatement sur les lieux du sinistre et se mirent en mesure de combattre le fléau. En raison de la disposition des lieux, il était très difficile d'approcher du foyer et on dut se borner à protéger toute la partie de la jetée qui n'avait pas encore été atteinte.

Le restaurant a été complètement détruit et toute l'extrémité de la jetée a été très endommagé. Le débarcadère des bateaux du Havre sera inutilisable pendant une dizaine de jours.

Les causes de ce sinistre sont encore inconnues. Des premiers résultats de l'enquête, ouverte dès lundi matin, par la gendarmerie, il résulterait que le feu a pris à la terrasse du restaurant.

 

Juillet 1918  -  Funèbre découverte.   -  Le jeune Arsène Massé, qui péchait aux Roches-Noires, a découvert le cadavre d'une femme que la mer avait rejeté. On n'a retrouvé sur elle aucun papier permettant de l'identifier.  

 

Juillet 1918  -  Noyade tragique.  -  Deux baigneuses, Mlle Héloise-Irène Mignon, 33 ans, femme de chambre, et Mme Jeanne Dubourguet, 48 ans, réfugiée de Lille, demeurant rue de la Plage, ont été surprises par la marée et se sont noyées, 

 

Août 1918  -  Une descente de justice dans un tripot.  -  Depuis quelques jours, on ne parle que de cette, affaire à Trouville. Les langues vont leur train et, s'il faut se méfier des exagérations du public. Il semble, cependant, que la Justice soit sur une bonne piste et que ce scandale soit appelé à prendre de plus grandes proportions.

Il y a quelques semaines, au début de la saison balnéaire, plusieurs individus, les nommés Marc Marcel, se disant comédien, domicilié à Paris, et ses amis, Lévy et Laferrière, louaient  au 57 de la rue de Pont-l'Evêque, la Villa de la Cressonnière.

Immédiatement, cette villa devint le lieu de rendez-vous de tous les fêtards et de toutes les demi-mondaines. La maison était ouverte toute la nuit et on racolait à la sortie des casinos. Les gens du meilleur monde y fréquentaient les individus les plus suspects.

La police s'émut de ces agissements et une perquisition vient d'avoir lieu l'une de ces dernières nuits. MM. Dételante, procureur de la République, et Fillair, juge d'instruction, étaient accompagnés de MM. Hencequin, commissaire et de plusieurs agents des polices anglaise et française.

  Les magistrats sont tombés au milieu d'un bal et ont procédé à des recherches minutieuses. A la suite de leur visite, une instruction a été ouverte contre les nommés Marc, Lévy, Laferrière et plusieurs de leurs amis pour tenue d'un établissement clandestin de jeux de hasard et pour ouverture d'un cercle et d'un débit de boissons sans autorisation.

On aurait consommé à la villa, en juillet un nombre incalculable de bouteilles de champagne et on prononce, a propos de cette affaire, le nom d'une grande vedette parisienne déjà mêlée à des affaires que l'opinion suit attentivement en ce moment. On parle encore d'autres arrestations. Laissons la justice suivre son cours. Nous tiendrons nos lecteurs au courant.

 

Septembre 1918  -  Un cadavre dans la Seine.  -  On a couvert dans la Seine, à Notre-Dame-de-l'Isle, près des Andelys, le cadavre d'un Trouvillais, Henri Duchemin, clerc du notaire, 36 ans, mobilisé au 3e escadron du train. Toute idée de crime parait devoir être écartée. Une enquête est ouverte.

 

Septembre 1918  -  Une agression.  -  Dimanche soir, vers 11 heures, un soldat anglais, nommé Dumbar, du dépôt de convalescents de Saint-Arnoult, a sans provocation, frappé d'un coup de couteau au sein droit le sujet belge Jules Nonlard, 19 ans, résidant à Deauville. Le blessé, dont les jours ne sont pas en danger, a été pansé au camp anglais. Son agresseur a été arrêté par les policemen.

 

Janvier  1919    -   Médaille d'Honneur des Marins du Commerce.  -   Par décision du commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande en date du 25 décembre 1918, la médaille d'honneur, Instituée par la loi du 14 décembre 1901, a été décernée aux marins du commerce dont les noms suivent.

Direction de l'Inscription maritime du Havre. Quartier de Honfleur. — Bailliache CharIes-Louis-Thomas, matelot, demeurant à Trouville ; Balan Gustave-Désiré-Philomène, matelot ; Basset Charles-Hippolyte, pilote, demeurant à Quillebeuf ; Croix Pierre-Dominique, matelot, demeurant à Trouville ; Guérard, Jules-Emile, matelot, demeurant à Honfleur.

Lacheray Victor-Ferdinand, matelot, demeurant à Trouville ; Louvet Baptiste-Desiré, matelot, demeurant à Honfleur ; Michel Eugène-Louis-Marie, matelot, demeurant à Trouville ; Pillemont Victor-Auguste, matelot, demeurant à Deauville ; Roney, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Honfleur.

Quartier de Caen. — André Léon-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Dupont, Charles-Jean-Baptiste, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Durand Victor-Jules, matelot,  demeurant à Port-en-Bessin ; Guihomat Anguste-Malo, capitaine an long cours, demeurant à Ouistreham ; Leherpeur Émile-Charles, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Letellier Pierre-Paul-Anatole, matelot, demeurant à Luc-sur-Mer ; Marie, CharIes-Alexandre, matelot, demeurant au Havre ; Turgis, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Port-en-Bessin. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Janvier  1919    -   La défense de nos cotes est réorganisée.  -   Un décret que publie le Journal Officiel, organise le service de défense côtière contre l'ennemi flottant.

D'après ce décret, il est créé, dans chaque arrondissement maritime, un service de défense, placé, dans chaque arrondissement, sous le commandement d'un officier général, qui a le titre de chef de la défense, qui en commande tous les éléments et qui a, de ce fait, autorité sur les commandants de la marine de l'arrondissement, en ce qui concerne la défense de leur secteur. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Janvier  1919    -   Les prisonniers encore en Allemagne.  -    Le Sous-secrétaire d'État à la démobilisation fait savoir que le gouvernement français s’est préoccupé de savoir si les autorités allemandes ne maintenaient pas cachés des militaires français jusqu'alors portés déparas.

Une déclaration formelle a été faite par les autorités allemandes que de tels prisonniers n'existent pas. Pour la contrôler, et d'accord avec les autres gouvernements de l'Entente, le gouvernement français organise des missions chargées de procéder aux recherches et vérifications utiles.

D'autre part, un avis officiel va être donné par tous les moyens de publicité désirables à la population allemande d'avoir à signaler, sous peine de sanctions individuelles et collectives les plus sévères, tout sujet des pays de l'Entente qui se trouverait encore sur le territoire allemand. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Janvier  1919    -   Boucheries et charcuteries départementales.  -   On nous communique la note suivante :

Le bruit a couru ces derniers jours, et la presse s'en est fait l'écho, de la fermeture, au 15 février prochain, des boucheries et des charcuteries départementales.

Nous sommes en mesure d'affirmer que cette nouvelle est sans fondement. La démobilisation de divers spécialistes affectés à ces établissements doit, à la vérité, entraîner des modifications dans leur fonctionnement. Certains magasins de vente vont faire retour à leurs occupants de 1914. Mais il sera procédé à leur remplacement par le service du ravitaillement départemental qui, nous le répétons poursuit et poursuivra son action aussi longtemps qu'elle sera nécessaire. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Janvier  1919    -   Morte en dansant.  -   Fanatique de la danse, Mlle Charlotte Duval débitante de boissons, rue de la Crique, s'en allait dimanche chez Mme Grousse, à la Croix-Sonnet, où chaque dimanche les amateurs viennent se distraire en se livrant aux joies de la valse, de la polka et du quadrille.

A plusieurs reprises, en montant la côte d'Aguesseau, Mlle Duval, qui avait une affection cardiaque, se sentit essoufflée. Mais enragée danseuse, elle ne prêta aucune attention aux malaises qu'elle ressentait.

Les couples tournoyaient aux accents de la musique, quand soudain, dans les bras de son cavalier, Mlle Duval s'affaissa sur Ie parquet, et resta là inanimée. Elle venait de succomber.

Le docteur Leneveu, appelé en toute hâte, ne put que constater le décès, et le corps dit ramené au domicile de la défunte. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Mars  1919    -    Incendie.   -   Avant-hier soir, vers 8 heures, un violent incendie s'est déclaré dans un des bâtiments de la ferme de M. Eugène Leroux, cultivateur à Trouville-sur-Mer, appartenant à Mme Nouët, propriétaire, rue du Casino, à St-Malo.

Le bâtiment, qui ne mesurait pas moins de 25 mètres de long et dont les greniers étalent remplis de foin, servait de pressoir et de remises, sous lesquelles se trouvaient une  charrue et un certain nombre d'instruments aratoires.

Malgré la rapide intervention des pompiers de Trouville, aussitôt prévenus, l'immeuble tout entier a été la proie des flammes et les efforts ont dû se borner à préserver les maisons environnantes, les dégâts, qui n’ont pu encore être évalués, sont couverts par une assurance.

D'après l’enquête ouverte par la gendarmerie de Trouville, le sinistre serait dû à l'Imprudence de chemineaux de passage qui avaient coutume de venir chercher un gîte pour la nuit dans  les greniers  du bâtiment incendié. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Avril 1919  -  Le mauvais temps. - Une violente tempête accompagnée de fortes bourrasques de vent Nord-Ouest s'est déchaînée à Trouville et sur le littoral durant ces dernières journées, entravant complètement la navigation.  Mardi et mercredi, les paquebots qui assurent le transport des voyageurs entre Trouville et Le Havre n'ont pu effectuer aucun voyage.  Toutes les barques de pêche ont dû entrer en relâche dans le port, au grand détriment des marins-pêcheurs qui, pendant la semaine sainte, trouvent pour leur poisson un placement facile et rémunérateur. Aujourd'hui, le vent s'étant un peu apaisé, les grandes barques ont recommencé a prendre la mer restée toujours assez houleuse. Il serait à souhaiter, dans  l'intérêt du commerce local, que le temps redevienne plus clément, afin que les fêtes de Pâques attirent comme de coutume à Trouville. et à Deauville un nombre considérable de promeneurs.  

 

 Avril  1919    -     Le Crime du London-Bar.   -  On se souvient de ce crime commis à Trouville, il y a bientôt un an — le 18 avril 1918 — dans des conditions particulièrement audacieuses. Madame Deschamps, la tenancière d'un établissement situé dans une rue tranquille, près du Casino-Salon, était assassinée par des clients de fortune qui avaient préparé leur forfait pendant que la victime était allée chercher des bouteilles de Champagne à la cave.

Grâce à la diligence du parquet de Pont-l’Évêque, on ne tarda pas à mettre la main sur les coupables, qui avaient trouvé un refuge dans une villa élégante de Deauville. On arrêta Madeleine Bailleul, 22 ans, qui avait réglé la mise en scène et fait le guet. Les deux assassins, André Duboc, 23 ans, dit Dédé, sans profession, à Deauville, et Georges Roger, 19 ans,  chauffeur de taxi au Havre, la rejoignirent bientôt à la maison d'arrêt de Pont-l’Évêque.

Contrairement à ce qu'on avait cru d'abord, Mme Deschamps n'avait pas été assommée à coups de bouteille de Champagne. L'information a établi qu'elle avait été étranglée à l'aide d'un filet de pêche.

On a retrouvé sur la plage de Deauville quelques-uns des bijoux volés, mais, il a été impossible d'estimer l'importance de la somme d'argent dérobée par les locataires de la villa des « Farfadets ».

Ce qui est certain, c'est que l'instruction très serrée de M. Fillaire. juge à Pont-l’Évêque a confondu le trio et que le moment approche où il va falloir rendre des comptes à la justice.

Cette affaire sera certainement la plus Intéressante de la session d'assises qui va s'ouvrir dans quelques jours.

Duboc, Roger et Madeleine Bailleul seront transférés à Caen sous bonne escorte. Ils comparaîtront à l'audience du jeudi 10 avril pour assassinat, vol qualifié et bris de scellés et seront assisté de MMes  Dubourg, Delahaye et Martin du barreau de Caen.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1919  -  Plus de gaz. - Par suite de la grève des mineurs anglais qui empêche l'expédition du charbon, les villes de Trouville et de Deauville sont complètement, privées de gaz depuis quelques jours. Les rues sont plongées la nuit dans une obscurité complète  qui rend la circulation dangereuse à cause de la proximité des quais et bassins.  M. Vimard, maire de Trouville, a télégraphié à M. Hélitas, préfet du Calvados, pour lui faire part de cette situation particulièrement grave à la veille de la saison balnéaire, mais on ne peut prévoir encore à  l'heure actuelle quand et comment la crise du charbon qui sévit un peu dans toute la région pourra être résolue.  

 

 Mai  1919  -  Nouvelles maritimes.    Les noms des bateaux.   -   Le commissaire aux Transports maritimes a prescrit qu' à l'avenir — et à compter du 29 mai courant — aucun navire français de plus de 25 tonneaux bruts ne pourra prendre un nom qui serait déjà porté par un autre bâtiment.

Il s'ensuit que, désormais, les armateurs devront faire connaître à. l'administration compétente (Transports maritimes — Réglementation du Commerce maritime) les noms qu'ils désirent donner à leurs nouveaux bâtiments. II leur sera accusé réception de leur demande, en même temps qu'un avis favorable ou non, suivant le cas. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Installation du téléphone dans les gendarmeries.   -    L'installation du téléphone dans les brigades de gendarmerie est adopté.

Tous pouvoirs sont donnés à M. le Préfet pour signer les contrats d'abonnement, accepter les offres de participation des communes et accélérer l'achèvement complet des travaux.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 avril 1919  -  Pèche.  -  Le Conseil approuve les travaux de la 6e sous-commission et demande :

 Que le commissariat aux transports maritimes et à la marine marchande mette d'urgence à la disposition de la Caisse régionale de Crédit maritime, les 43 000 fr. nécessaires à son  fonctionnement.

 Que les écoles de pêche de Honfleur et de Grandcamp soient réorganisées et leur programme révisé, qu'il en soit créé de nouvelles à Trouville, Ouistreham et Port-en-Bessln.

3e Qu'une lutte extrêmement énergique soit immédiatement engagée contre l'alcoolisme.

 Diverses mesures ayant trait au repeuplement des fonds entiers.

 Qu'un concours soit officiellement organisé pour la construction d'un moteur à pétrole de 60 à 80 HP simple et robuste.

 Que l'horaire des trains soit fixé de telle manière qu'il assure le rapide écoulement vers les lieux de consommation du poisson mis à terre par les barques, avec transbordement rapide à Caen, Bayeux, et au Molay-Littry.

 Que soit construite la ligne des C. F. C. reliant Honfleur à Trouville en passant par Villerville,

  Que les droits de criée soient réduits au minimum strictement nécessaire pour couvrir seulement les frais de fonctionnement du service et d'amortissement des installations.

    Que les ports de pêche soient dragués et qu'il soit creusé à Ouistreham un bassin spécialement réservé aux barques de pêche.

10°  Que les voies de communication qui relient les ports entre eux ou à l'arrière des pays soient améliorées pour permettre l'écoulement de la pêche, et que la ligne de tramway Honfleur-Villerville-Trouville soit créée, avec organisation des services entre Pont-Audemer et Quillebœuf.

11°  Qu'il soit créé à Honfleur une usine pour l'utilisation du sprat, ou à son défaut de prévoir l'amélioration des tarifs par vole ferrée avec les usines bretonnes pour l'acheminement des produits de cette pêche.

12°   Qu'il soit créé un port abri pour les barques de pêche à Grandcamp. M. le Président fait remarquer combien la catastrophe récente justifie l'urgence de ce vœu et que soient  améliorés les services des chemins de fer départementaux.

13°   Que le port d'isigny soit aménagé en vue de devenir port de pêche.

14° Que les améliorations suivantes soient faites à Port-en-Bessln :

1.  Dragage, approfondissement et amélioration de l'avant-port et des bassins. 2.  Construction d'un bassin à flot et d'un gril de carénage.

3.  Amélioration de l'éclairage et de l'alimentation en eau douce du port. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1919  -  Le temps qu’il fait.   -  Une effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les premières feuilles et arrachant les premières fleures.

Malgré l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire. Fort heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il est toujours permis d'espérer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin  1919  -  Les Frères de la côte.   -  A Trouville, le pillage des villas continue. Ces jours derniers, le Chalet de la Côte, appartenant à M. Levy, de Neuilly-sur- Seine, a été de nouveau cambriolé.  La villa a été fouillée de fond en comble, et de nombreux objets mobiliers ont disparu. Le propriétaire estime son préjudice à 2 500 francs.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1919  -  Grave accident d'automobile. -  Lundi dernier dans l'après-midi, un grave accident d'automobile s'est produit sur la route de Trouville. Le caporal Braconnier, détaché  au  centre polonais qui s'en allait à bicyclette fut renversé et grièvement blessé par une auto, venant en sens inverse, du côté de Trouville. Le choc fut des plus violents et le cycliste gisait à terre inanimé, perdant le sang en abondance par une blessure à la tête.

Transporté à la " Villa des Rochers " en face de laquelle s'était produit l'accident, M. Braconnier fut l'objet de soins empressés, en attendant l'arrivée des docteurs Bréhier et Béglin qui, informés, accoururent aussitôt. Ceux-ci après avoir pansé le blessé, aidés du docteur Grégoire, chirurgien de la faculté de Paris, qui se trouvait dans l'auto accrocheur, firent transporter  Braconnier à l'hôpital, où l'opération du trépan fut pratiquée.

L'accident serait dû à ce que le cycliste avait pris sa gauche. Arrivé au coude que  forme la route, il n'eut pas le temps de se garer de la voiture, qui arrivait à grande vitesse, disent les  uns, à une vitesse modérée,  disent les autres. En arrivant sur l'auto, la bicyclette frappa si violemment M. Rignonneau, qui se trouvait à côté du chauffeur, que celui -ci eut le pouce de  la main gauche complètement démis et la première phalange de l'index sectionnée. L'état du caporal Braconnier est toujours très grave, mais non désespéré.

 

Août 1919  -  Un noyé  -  Des promeneurs ont découvert, dans les Roches-Noires, où la mer l’avait rejeté, le cadavre d'un homme paraissant avoir séjourné quelques heures seulement  dans l'eau. Le cadavre a été dépose à la Morgue, mais n'a pu jusqu'alors être identifié. Il portait les initiales G. H. à sa flanelle.  

 

Août 1919  -  le maire démissionne  -  A la suite de la décision ministérielle accordant l'autorisation des jeux au Casino, M. Vimard, maire de Trouville, vient d'envoyer à M. le préfet  du  Calvados sa démission de maire et de conseiller municipal pour protester contre cette décision.  

 

Août 1919  -   Une violente tempête sur le littoral normand.  -  Une violente tempête d'ouest sévit depuis hier. Les services de cabotage, notamment ceux avec Trouville, Honfleur, Caen. sont interrompus.  

 

Septembre 1919  -  A propos du sucre.  -  Le maire de la ville de Trouville informe les habitants qu'à l'avenir le sucre ne sera plus distribué à la mairie, mais chez les épiciers. En outre, ces commerçants tiendront à la disposition de leur clientèle du sucre de commerce dont le prix sera affiché en boutique.

 

Mars 1920  -  Le soldat cambrioleur.   -    On vient l'arrêter, à Limoges, où il était en garnison, le soldat Louis Mazurier, 21 ans, originaire de Trouville, l'un des auteurs des cambriolages commis, en décembre dernier, dans deux villas de Trouville. Les « Églantines » et les « Bluets ». On l’à ramené à Pont-l’Évêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  Un scandale.  -   Une fâcheuse affaire défraie les conversations en ce moment. Des employés de la Société départementale de ravitaillement du sucre, viennent d'être arrêtés pour détournements. Un nommé Delaure, chargé des états de transports, les maquillait habilement et ne faisait que des livraisons fictives. Il aurait empoché ainsi des différences atteignant une dizaine de mille francs. Se voyant pris, ce Delaure a mangé le morceau et dénoncé deux complices, dont l'un est un nommé Roussel, antiquaire à Trouville. Une quatrième arrestation est imminente, croit-on, et cette affaire assez compliquée a grand besoin d'être éclaircie. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  Les beurres baladeurs.   -    C'est bon, le beurre de Normandie ! excepté quand il vient de Hollande ! 

Les sujets de la gracieuse Wilhelmine, non contents de nous garder Guillaume et son fils, s'emploient encore à diminuer la réputation de nos beurres. Ils en expédient à un prix relativement peu élevé aux marchands du Cotentin qui le malaxent avec les leurs. Ce mélange bâtard devient du beurre normand et est expédié, à gros bénéfices, sous ce nom, dans toutes les directions. 

Les trafiquants qui se livrent à ce petit commerce ne sont pas seulement de malhonnêtes gens, ce sont des imbéciles, car ils tuent bêtement leur poule aux oeufs d'or. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1920  -  Un naufrage évité.  -   Vendredi, en sortant du port de Trouville, le vapeur, anglais « Dowling », drossé par le vent, a été projeté sur le banc de sable de la plage. Trois remorqueurs de la Compagnie des Abeilles ont réussi à tirer le « Dowling » de sa fâcheuse position, et à l'emmener au large. Il a continué sa route pour Calais, où il devait décharger le restant de sa cargaison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  Péri en mer.  -   Le vapeur français « Gouverneur-Baco », venant de Port-Talbel à Trouville, a recueilli, au nord du Conquet, le cadavre d'un homme muni d'une ceinture de sauvetage. On a pu identifier le corps à l'aide des papiers trouvés sur lui. C'est celui d'un marin, François Coadou, embarqué à bord du vapeur « Cordier », de Marseille, qui coula en allant de Nantes à Amsterdam. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Lugubre découverte   -   On a trouvé sur un banc de sable, à l'entrée du chenal, à Trouville, le cadavre de René Lefeuvre, 50 ans, ouvrier bourrelier, originaire de Rennes, arrivé depuis peu à Trouville. On crois à un accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1920  -  Les remplaçantes.   -   Le parquet de Pont-l’Évêque a ordonné l'autopsie d'un jeune enfant, décédé ces jours-ci, chez une nourrice de Trouville. On croit que le bébé aurait succombé aux suites du manque de soins.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Les mauvaises mères.   -   A la suite du décès de la jeune Madeleine Petit, à Trouville, survenu dans des conditions suspectés, le Parquet de Pont-l’Évêque, vient d’ouvrir une information contre la mère de l'enfant, Juliette Vauquelin, femme Petit, 23 ans, et contre les deux nourices, Marie Le Guilleric, 38 ans, et la veuve Halley, 70 ans.

Ces trois femmes sont inculpées de manque de soins et de négligences coupables. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Les désespérés.   -   Un pensionnaire de l’hôpital de Trouville, Vierling Ludan, 69 ans, a été trouvé pendu dans le grenier à foin de cet établissement; On attribue cet acte de désespoir à la neurasthénie.

— Constant Quiquemelle, 51 ans, domestique agricole à Courseulles, s'est jeté dans le port et s'est noyé. On ignore les causes de ce suicide.

— L'autre soir, vers 10 h. 1/2, une demoiselle Victorine Lecrosnier, 21 ans, domestique, actuellement sans place, s'est jetée dans l'Orne, à l'extrémité du Grand-Cours. Elle a été rétïrée aussitôt et transportée à  l'hôpital. Cette tentative de suicide serait due, à des chagrins intimes. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920   -   Lugubre pêche.   -   On a découvert, sur la plage, à Trouville, le cadavre d'un individu paraissant âgé d'une cinquantaine d'années. On a retrouvé, sur lui une somme de 404 francs et un numéro de l'Humanité de la veille, ce qui indique, que la mort ne remontait pas a plus de 24 heures. Le corps, qu'on n'a pu identifier jusqu'à présent, a été déposé à la morgue. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920   -   Les dangers du bain.   -   Deux frères, MM. Marcel et Pierre Bouard, 25 et 21 ans, demeurant, 145, avenue Jean Jaurès, à Paris, venus tenir une pension de famille, villa « Primevère », à Trouville, se baignaient, l'autre soir en face de l'hôtel des Roches-Noires. 

Soudain, ils furent entraînés par le courant, perdirent pied et disparurent. Des témoins se précipitèrent à leur secours et purent les ramener sur la plage, mais, malgré les soins énergiques qui leur furent prodigués, ils ne purent être rappelés à la vie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Septembre 1920  -  Un enfant meurt enseveli dans le sable.  -  Jeudi dernier vers 5 heures un pénible accident qui a coûté la vie à un enfant s'est produit sur la plage de Trouville à  proximité des bains des Roches-Noires, dans les constances suivantes :

Le jeune Roger Lenevier, âgé de 13 ans, domicilié chez ses parents, marchands de  primeur. 31. rue d'Orléans. s'était amusé en compagnie de son cousin du même age que lui, à creuser un trou très profond dans le sable. S'étant approché ensuite trop près de ce trou il tomba brusquement dans le fond-entraînant dans sa chute une grande partie du stable  accumulé sur le bord et sous le poids duquel, il se trouva aussitôt enseveli. Lorsqu'on vint au secoure de l'enfant  l'asphyxie  avait déjà fait son oeuvre et c'est en vain que pendant  deux  heures les docteurs Novs, Grain et Lenovon déployèrent successivement leurs efforts pour tenter le rappeler à la vie.

La nouvelle de ce triste accident, vite répondue parmi les habitués de notre plage, y a causé une profonde et légitime émotion.

 

Septembre 1920   -   Un naufrage en vue de Trouville.  -   Il y a quelques jours le yatch « Stkona », appartenant à sir Charles Seely, s'est échoué sur un banc au large de l'entrée de Trouville. Aussitôt l'alerte donnée, le canot « Amiral-de-Maigret », de la Société de sauvetage des naufragés, partit au secours du bâtiment en danger, qui était déjà recouvert par les lames. 

Les quatre-hommes, qui le montaient s'étaient réfugiés, dans la mature. Les vaillants sauveteurs, malgré de grandes difficultés, furent assez habiles pour recueillir les naufragés et les ramener sains et saufs au port.

Pendant ce temps-là, tout près, sur la terre ferme, des gens dansaient le tango et d'autres risquaient des fortunes sur un tapis vert. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1920   -   Prestidigitation !  -    Voulant changer d'hôtel, Mme Haak, de nationalité suédoise, installée à Trouville-Palace, donna des ordres pour faire transporter ses bagages à l'Hôtel Bellevue. 

A son arrivée, elle constata avec stupéfaction, qu’un coffret qu'elle avait laissé imprudemment parmi ses colis et qui ne comptenait pas moins de 30 000 francs de bijoux avait disparu. On recherche le précieux objet.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920   -   Brûlé vif.   -   Victor Marsouin, 22 ans, valet chez le comte d'Hautpoul, à Trouville, avait mis de l'encaustique à chauffer sur un fourneau à gaz. S'étant absenté, quelques instants, il constata à son retour, que l'encaustique s'était enflammé. Il a eu la malencontreuse idée de vouloir l'éteindre en mettant au-dessus des flammes le tablier qu'il portait. 

Le feu s'est communiqué à ses vêlements, lui faisant sur tout le corps de profondes blessures. Transporté à l'hôpital de Trouville, il est mort 24 heures après dans d'horribles souffrances. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  La fin tragique de « Fou d’amour ».  -   On a découvert dans le port de Trouville, à marée basse, le cadavre de Gabriel Bellanger, dit «Fou d'amour», 27 ans, aide-jardinier au château de Saint-Martin-aux-Chartrains. Ayant fêté trop copieusement le jour de l’an, le malheureux était tombé dans le bassin et s'y était noyé. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  Un maître chapardeur.  -  Un commissaire de la Brigade mobile a surpris Julien Ménard, 30 ans, employé au chemin de fer, à Trouville, emportant 50 kilos de charbon, du Sucre, des pommes de terre, du pétrole, etc…, qu'il venait de prendre à la grande vitesse. Les deux nuits précédentes, Ménard avait également volé deux colis de beurre et de lard, des légumes et des crevettes. 

Questionné, il a avoué aussi un vol de viande commis huit jours auparavant. Ménard a été écroué à Pont-l’Évêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1921  -  Lugubre pêche.   -  On a trouvé à Trouville, sur le sable, à marée basse, un paquet renfermant un fœtus de deux mois. Une enquête est commencée. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1921  -  Accident de bicyclette.   -   A Trouville, le jeune André Courvoisier, 17 ans, ouvrier peintre, suivait à bicyclette la voiture de Mme Gosset, cultivatrice à Callanville. A l’intersection de deux rues, la voiture tourna brusquement. Le cycliste alla se jeter sur le cheval, qui le renversa, et la roue de la voiture lui passa sur la poitrine. Relevé aussitôt, il fut transporté à l'hôpital. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1921  -  Une fuite de gaz.   -   Marié de la vielle, M. Gaston Garé se rendait avec, ses invités à sa villa, rue d'Orléans, à Trouville. Ayant remarqué qu'une forte odeur se dégageait dans les appartements, il eut la mauvaise idée d'allumer une lampe pigeon. Aussitôt une violente explosion se produisit faisant voler en éclats les carreaux tandis que le plafond du rez-de-chaussée s'écroulait, blessant à la tête M. Garé. Les dégâts matériels sont très importants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Terrible accident du travail   -   M. Delandre, 52 ans, journalier, rue Mazagran, à Trouville. faisait partie de l'équipe chargée de la pose des poteaux de la ligne électrique de la Croix-Sonnet, à Villerville. Alors qu'il tenait la corde de la manœuvre, la tête d'un poteau est venue s'abattre sur Delandre, qui a eu le crane fracturé. Quelques instants après, le malheureux expirait. Il était marié et père de quatre enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Mauvaise rencontre.   -   Devant la gare de Trouville, l'arroseuse municipale que conduisait M. Lesquerbault, est entrée en collision avec une petite voiture tonneau attelée d'un poney, conduite par Mme Hatey, 57 ans, de Bénerville, canton de Pont-l’Évêque, qui était accompagnée de sa fille.

Le choc fut assez violent. Les deux femmes furent projetées à terre. La jeune fille se releva indemne, mais sa mère fût grièvement blessée à la tête et au bras droit. II résulterait de l'enquête que l'accident ne saurai! être imputé au conducteur de l'arroseuse qui marchait à une allure très modérée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Échec au maire !   -   Le conseil municipal de Trouville, cédant aux désirs d'une grande partie de la population, voulait transférer le marché sur les quais. Il avait donc été résolu qu'on procéderait à deux essais de ce déplacement avant de prendre une décision définitive et le maire, M. Demazure, avait pris une décision dans ce sens.

Comble de toupet, le placier, M. Blaquière, n'en avait tenu aucun compte, et, l'autre mercredi, le marché avait lieu sur l'emplacement ordinaire.

Dame ! le Maire s'est fâché et il y avait de quoi. Il a commencé par faire dresser contravention au placier, pour diverses menues infractions et, mercredi dernier, le marché s'est tenu sur les quais.

Une décision du Conseil municipal, adoptant définitivement cet emplacement, est attendue. L'énergie de M. Demazure a donc triomphé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -   Accidents d’auto.   -   L'automobile conduite par M. Huet, secrétaire de la Société Laitière de Morteaux-Coulibœuf a renversé, quai de Juillet à Caen, le nommé Albert Lemière. Cet homme, qui paraissait ivre, n'a aucune blessure apparente. Cependant, on l'a transporté à l'hôpital.

  Une automobile, conduite par le chauffeur Layal, et dans laquelle se trouvait M. Bonvoisin, boulevard Haussmann, à Paris, a écrasé, sur le quai de Trouville, une bicyclette qui se trouvait devant sa route, et que montait M. Bourgoin, avoué à Pont-l’Évêque. Celui-ci qui avait eu le temps de sauter de sa machine, s'en est tiré avec une assez, forte émotion et une déchirure à la manche de son veston. La machine est en miettes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   En costume d’Adam !   -   N'ayant pas de caleçon et voulant prendre un bain quand même, Auguste Lesage, mécanicien au chemin de fer à Mézidon, s'installa, dans une tenue plutôt légère, à 150 mètres environ de la jetée de Trouville. Il fut aperçu par les gendarmes qui lui dressèrent procès-verbal pour outrage public à la pudeur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Cour d’Assises.   -   La 3e session des Assises s'est ouverte lundi sous la présidence de M. le conseiller Porquet, assisté de MM. les conseillers Hubert et Lemoigne.

Un voleur. — M. Caresme, frappeur à Trouville, avait constaté un soir de février 1920 qu'un carreau de la porte vitrée de sa maison avait été cassé et que sa fenêtre était grande ouverte. Pénétrant dans l'intérieur, il remarquait que les tiroirs des meubles avaient été fracturés, que 1 510 fr. et un revolver avaient, été volés.

Ses soupçons se portèrent aussitôt sur Louis Hache, 41 ans, ouvrier peintre, sans domicile fixe, qui, dans la journée était venu emprunter 10 fr. à M. Caresme, lequel avait eu l'imprudence de faire voir ses économies.

Arrêté seulement en janvier 1921, Hache a nié les faits, mais il a été reconnu par tous les témoins. Hache qui avait déjà subi une condamnation de 2 mois de prison pour vol est condamné à 5 ans de réclusion. — Défenseur : Me  Sénécal. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Une arrestation.   -   Une lettre anonyme adressée depuis quelques temps déjà, accusait la dame Grenier, 30 ans, boulangère, boulevard d’Hautpoul, à Trouville, d'avoir pratiqué sur elle des manœuvres abortives, aidée en cela par la femme Maudelonde, 25 ans. L'enquête ouverte a révélé des présomptions graves, qui, malgré ses dénégations, ont amené l'arrestation de la femme Grenier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Un plongeon mortel.   -   Le conducteur du train venu de Paris à Trouville, eut l'idée de prendre un bain. Au bout et du haut de la jetée de Trouville, il piqua une tête et disparu, emporté par le courant ou victime d'une congestion.

Le cadavre de cet imprudent a été retrouvé trois jours après. C'était un nommé Lazard Boulain, 35 ans, habitant Asnières. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Un joaillier amateur.   -   Un collier de perles d'une valeur de 3 à 400 000 francs, plus 600 000 francs de bijoux, qui sont actuellement entre les mains de la justice, auraient été engagés par un individu de famille honorable de Paris, pour se procurer de l'argent, il déposait chez des bijoutiers complaisants, contre remise de fortes sommes des bijoux que lui confiait une dame occupant en ce moment la villa d' « Hennequeville », à Trouville.

Une instruction est ouverte contre le bénéficiaire de ces placements fructueux, et, aussi contre plusieurs bijoutiers, dont, deux principalement sont installés à Deauville pour la saison. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Prestidigitation.   -   Une somme de 1 000 fr. ayant disparu de l'armoire de Mme Vermeulen, pâtissière, rue des Bains, à Trouville, les soupçons se portèrent sur une jeune employée, Élisabeth de Pooter, 20 ans, qui, seule, pénétrait dans l'appartement Mme Vermeulen porta plainte.

Devant les explications plutôt embarrassées de la jeune fille, le commissaire l'a déférée au parquet de Pont-l’Évêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Vol à la tire.   -   Venue pour faire son marché, Mme Aunay, rue du Moulin, à Trouville, eut la désagréable surprise de constater que son portefeuille contenant plus de 200 francs qu'elle avait placé dans la poche extérieure de son vêtement, lui avait été pris. Une enquête est en cours pour retrouver l'auteur de ce vol. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   L’irascible ivrogne.   -   Un journalier de 19 ans, Jean Deshayes était ivre et faisait du scandale devant un café du quai Joinville à Trouville, menaçant le patron qui refusait de lui servir à boire.

A un moment donné, Deshayes saisit son couteau à cran d'arrêt et le lança brusquement à travers la devanture du débit, risquant de blesser les consommateurs qui se trouvaient là.

Les agents, prévenus arrêtèrent le poivrot, qui leur opposa une vigoureuse résistance, allant même, jusqu'à les frapper à coups de pied. Deshayes a été écroué à la prison de Pont-l’Évêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1922  -   Une auto qui explose.   -  M. Simon fils, chauffeur d'automobile, rue des Bains, à Trouville, venait d'Hennequeville, le soir conduire un client. Arrivé au sommet, de la cote de la Corniche, la voiture qu'il conduisait prit feu brusquement, par suite d'un retour de flamme. Le conducteur n'eut que le temps de sauter hors de l'automobile, qui en peu de temps fut complètement détruite. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Un chasseur à l’ombre.   -   Roger Pélicot, de Blangy-le-Château, valet de chambre à l'Hôtel de la Plage, à Trouville, s'est aperçu qu'à deux reprises différentes, 25 fr. et 50 fr. lui avaient été volés.

Ses soupçons se portèrent sur le chasseur de l'hôtel, Maurice Mimieux, 16 ans, qui venait d'être congédié et faisait ses paquets pour s'en aller. L'un des directeurs fouilla le chasseur et trouva un billet de 50 fr. dans le revers de la manche de son pardessus. Interrogé, Mimieux a reconnu aussi un vol de quinze billets de mille marks dans la chambre de l'un des directeurs. Le chasseur a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Terrible rencontre.   -   Une violente collision s'est produite sur le quai de la Marine, à Trouville, entre un tombereau et une automobile conduite par M. Grégoire, électricien, à Deauville. Ce dernier s'en est tiré avec quelques contusions, mais son beau-père, M. Canu, qui l'accompagnait, a eu le nez et l'omoplate fracturés et une plaie pénétrante à la tête. Le cheval a été tué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   La course à la lumière.   -   Pour aller au devant du jour, les villes se sont avancées d'une heure. Les campagnes, elles, pour la plupart, n'ont pas bougé.

Cela fait un joli salmigondis ! On va recommencer à entendre parler de « la nouvelle » et de « l'ancienne ». C'est pour la dernière fois, dit-on, et, c'est absurde. Car, de deux choses l'une : ou ce changement est bon et il faut le pratiquer chaque année, ou il est mauvais et il ne fallait pas l'adopter une fois de plus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Les églises cambriolées.   -   Plusieurs églises de l'arrondissement de Pont-l’Évêque ont reçu la visite des cambrioleurs.

A Honfleur, la sacristie de l'église St-Léonard a été toute bouleversée, le tronc du Bureau de bienfaisance emporté et trois autres fracturés.

A Trouville, dans l'église de Bon-Secours, on a arraché deux troncs qui ont été retrouvés éventrés dans les sous-sols. On a également tenté de fracturer deux autres troncs, sans y parvenir. Leur besogne terminée, les visiteurs qui s'étaient sans nul doute laissés volontairement enfermer, sont sortis en ouvrant intérieurement la grande porte,

A Pont-l’Évêque, le curé de l'église St-Michel, l'abbé Morel, ayant aperçu, de son lit, de la lumière dans l'église, fit prévenir les gendarmes qui accoururent mais le voleur était sorti en brisant un vitrail. Il avait laissé de nombreuses traces de son passage. Tous les placards étaient fracturés, les troncs arrachés.

Les recherches commencèrent aussitôt à six heures du matin, les gendarmes arrêtèrent, près de la gare, un individu qui avait aux pieds les souliers du suisse. Il avoua aussitôt. C'est un nommé Julien Marot, 31 ans, poursuivi pour désertion devant l'ennemi et qui avait été laissé en liberté provisoire par le Conseil de guerre de Rouen. Il est vraisemblable que Marot est l'auteur de tous ces cambriolages. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Au printemps !    -   Une forte tempête, avec de violentes bourrasques de vent, et de pluies sévit sur tout le littoral. La mer est complètement démontée.

Les communications entre Trouville et Le Havre sont interrompues.

Toutes les barques ont rallié le port. Un navire chargé de bois, s'est échoué à l’entrée du port de Trouville. Il a pu être renfloué et amené dans le bassin de Deauville. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Noyade accidentelle.    -    On a retiré de l'avant-port du Havre, le cadavre de M. Cyrille Lacheray, 55 ans, marin pécheur, rue de la Cavée, à Trouville.

Lacheray naviguait depuis de longues années et faisait partie de l'équipage de la barque. n° 74, qui se trouvait au Havre depuis la veille, pour vendre sa pêche.

On suppose que le pauvre marin, qui connue tant d'autres, ne savait pas nager, aura voulu regagner son bord dans la nuit, et que tombant à l'eau, il se sera noyé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le mari, la femme et l’autre.    -    Georges Pillu, 34 ans, journalier à Trouville, soupçonnant sa femme d'entretenir des relations avec un ami, Robert Meulen, mécanicien, se mit à la surveiller.

Un soir que Mme Pillu allait a un rendez-vous, elle fut rencontrée par son mari qui lui demanda où elle allait. Elle lui répondit qu'elle allait voir sa sœur à Deauville. Ayant un doute sur la sincérité de cette réponse, Pillu suivit sa femme et l'aperçut qui rejoignait Meulen. S'approchant d'eux, il leur fit des reproches. Une discussion s'engagea entre les deux hommes au cours de laquelle Meulen reçut un coup de couteau dans la poitrine, Pillu a été arrêté et écroué à Pont-l’Évêque.

 Après un interrogatoire, il a été mis en libellé provisoire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le temps qu’il fait.    -   L'Almanach du Bonhomme Normand annonçait un temps chaud et sec pour le commencement de ce mois, orage et vent vers les 13 et 11, pluies ensuite. Jusqu'ici, il ne se trompait guère.

On demandait de l'eau, St-Médard, brigadier-chef de la grande compagnie d'arrosage, nous en a envoyé. On lui demandera maintenant de la mesurer, avec discrétion.

Il parait que la récolte, sans être médiocre, ne vaudra pas celle de l'an dernier. Souhaitons que des conditions météorologiques particulièrement favorables puissent en augmenter encore les profils, si nécessaires et si avidement attendus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Un naufrage.   -   La barque « Saint-Michel », du port de Trouville, appartenant à la Société des Pêcheries Françaises, a coulé à 8 ou 9 milles en mer, par suite d'une voie d'eau. L'équipage a été sauvé par un voilier de Trouville, qui avait aperçu les signaux de détresse du « Saint-Michel ». (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Fatal oubli.    -   M. d'Humières, en villégiature à Cabourg, avenue du Maréchal-Joffre, passant en gare de Trouville, a laissé, sur la banquette du wagon où il se trouvait, une cassette contenant 43 000 francs de bijoux.

Un inconnu s'en est emparé. Toutes les recherches faites jusqu'ici pour retrouver le voleur ont été vaines. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Ca ne badine pas !    -    La ville de Trouville n'ayant pas respecté la concession attribuée à la tombe de M. Pierre Roussel, mort en 1899, les héritiers l'ont attaquée et faite condamner à 20 000 francs de dommages-intérêts. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Séance d’escamotage.    -    Charles Le Strum, 35 ans, garçon d'hôtel aux Roches Noires, à Trouville, ayant été dépouillé, au cours d'une partie de cartes par un trio de filous, des 370 fr. qu'il possédait, a porté plainte à la police. L'un de ces individus, Maurice Cuquenelle, 23 ans, camelot, a pu être arrêté à Trouville et déféré au parquet de Pont-l’Évêque.

Les deux autres, qui avaient pris le bateau pour Le Havre, ont été arrêtés à leur descente de bateau. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Août 1922   -   Pincés !   -   Un employé de commerce de l'Oise, Paul Mézan, qui avait quitté ce département avec son amie et l'avait ensuite volée de plus de 2 000 francs, vient d'être retrouvé à Trouville, où on l'a arrêté.

— Surprise au moment où elle volait trois bagues chez un bijoutier du quai Tostain, à Trouville, Jeanne Lue, marchande foraine, rue des Epines, a été arrêtée, On dit que d'autres vols pourraient aussi lui être imputés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922  -  L’inauguration du monument aux morts.  -  L'inauguration du monument aux enfants de Trouville morts pour la France s'est déroulée dimanche avec éclat en présence d'une foule émue et recueillie.

A midi, un service funèbre auquel assistaient MM. Blaisot, député du Calvados  le général Maisons, commandant les subdivisions du Calvados ; de Fevelas, secrétaire  général de la  Préfecture ; Lasserre, conseiller général Demasure, maire de Trouville, la plupart des conseillers municipaux et des notabilités de la ville, a été célébré en  l'église Notre-Dame des Victoires trop petite pour contenir la nombreuse  assistance qui s'y pressait. Toutes les sociétés patriotiques de Trouville avec leurs drapeaux cravatés de crêpe, avaient pris place au  pied de l'autel. L'orchestre du Casino municipal groupé dans le chœur a exécuté avec brio plusieurs morceaux funèbres, et M. Audiffred, ténor, a chanté d une voix vibrante les strophes de Victor Hugo « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ».

Après l'office, l'absoute a été donnée par M. le chanoine Madelaine. curé doyen, qui a remercié les autorités présentes et exalté en termes émouvants l'héroïsme des  vainqueurs de la  Grande Guerre.

A 3 h. 30. malgré le temps gris et pluvieux, une foule énorme comprenant toute la population trouvillaise et de nombreux étrangers en villégiature. était massée sur la place de  l’Hôtel-de-Ville ou s'élève le monument. Ce dernier très sobre et, très harmonieux à la fois se compose d'une obélisque de la victoire  qui dépose une couronne symbolique sur le front des trois cents enfants de Trouville dont les noms sont graves sur des plaques de bronze apposées sur les bas côtés. En face du monument se dressait une vaste  tribune ou avaient pris place la  plupart des notabilités et fonctionnaires de Trouville, ainsi que les familles des morts auxquelles des places spéciales avaient été réservées.

Les démobilisés avaient pris place au pied du monument ainsi que les représentants des diverses sociétés locales avec leurs drapeaux en deuil. Au moment où le maire de Trouville  enlève le voile tricolore qui recouvre les plaques en bronze, la musique municipale joue la Marseillaise, que toute l'assistance écoute debout. Puis d'éloquents  discours exaltant le souvenir des héros tombés au champ d'honneur sont prononcés.

Enfin M. Colrat prend la parole et après avoir rappelé en terme éloquents les heures tragiques de la guerre et les dévouements qu'elles ont suscités, il ajoute : « Honte à ceux qui oublieraient de tels sacrifices. Jurons ici de nous souvenir ».

Puis le sous-secrétaire d'État préconise l'union de tous aujourd'hui comme hier autour  du grand français dont il a l'honneur d'être le plus proche collaborateur, car rien ne serait plus dangereux à l'heure actuelle que de jeter le  soupçon sur le gouvernement de la France  confié l'un des plus dignes, et, M. Colrat termine en ces termes « C'est parce que la Normandie  nous a donné un admirable exemple de concorde et d'union,  que je suis heureux de m'incliner avec fierté et avec respect au nom du Gouvernement de la  République. devant les  glorieux enfants de Trouville».

La musique municipale exécute un morceau de circonstance ; la victoire ou la mort, et la foule fortement impressionnée défile une dernière fois devant le monument au pied  duquel les  enfants des écoles viennent jeter  des fleurs.

 

Septembre 1922   -   Accidents d’auto.   -   Mlle Madeleine Sarrazin sortait précipitamment de l'Hôtel du Louvre, à Trouville, lorsqu'elle fut projetée à terre par l'automobile de M. Verdry, ancien négociant à Calonville. En tombant, Mlle Sarrazin s'est fait des plaies multiples au bras, à la main et au pied. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Les voleurs.   -   Mme Hélène Harley, en villégiature à Trouville, a porté plainte pour vol de cinq billets de 100 fr., qui lui auraient été soustraits dans sa chambre. On enquête.

  S'étant absentée dans l'après-midi pendant quelques heures. Mlle Thérèse Mura, cuisinière chez M. Dejean, rue Laplace, à Deauville, a constaté, à son retour, qu'une somme de 425 fr., placée dans un sac dans sa chambre, avait disparu. On recherche le voleur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   A éclaircir.   -   A la suite d'une discussion assez vive, Cyrille Lacheray, couvreur à Trouville, a jeté une brique à la tête de Georges Dubreuil, maçon, lui faisant plusieurs plaies contuses au visage.

D'aure part, le couvreur prétend avoir reçu des coups et se plaint de vives douleurs à l'abdomen.

Le Parquet de Pont-l’Évêque a été saisi de l'affaire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Mort subite et accidentelle.   -   M. Dupuy, propriétaire cultivateur à la Croix Sonnet, canton de Trouville, s'était rendu en voiture à la fromagerie Blondel, au Breuil-en-Auge, pour toucher un acompte sur ses fournitures de lait.

En rentrant, le soir, il était tout mouillé et avait la tête enveloppée d’un linge. Il dit qu'en sortant de chez M. Blondel, un cahot de voiture l'avait jeté à la rivière. M. Dupuy s'est couché aussitôt. Trois jours après, il est mort des suites de son accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le temps qu’il fait.   -   Après une superbe période de soleil et de sécheresse à laquelle nous ne faisions pas plus attention que si elle nous était due, le froid, la neige, le brouillard et la pluie ont sévi avec intensité. Il a gelé assez dur déjà et les arbres ont été, en quelques jours, complètement dépouillés.

C'est Novembre, le triste, que suivra sans doute Décembre, le rigoureux... Mais courage ! dans six semaines les jours augmenteront. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Por dire qu’y a des pommes.   -   Bien malin celui qui pourrait classer exactement, la récolte des pommes de cette année.

On la croit moyenne chez nous, assez faible dans la Manche, indécise dans l'Eure et la Seine-Inférieure, abondante en Ille-et-Vilaine et très abondante dans le Morbihan.

Comme on le voit, ce sont les «Bertons » les plus favorisés. Quant aux prix, ils suivent les récoltes. 70 fr. dans le Bessin, presque le double dans le Pays-d'Auge, 110 à 115 fr. dans la Manche.

Presque partout les poires sont abondantes et relativement pas chères. En définitive, l'année peut-être considérée moyenne et comme disait, Mait'Jacques de Berteville : « J'en r'bairons co du gros baire ! » (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le feu.   -   Un violent incendie a détruit complètement les ateliers de la carrosserie Bedel, exploitée par M. Laborier à Trouville.

En quelques instants, le feu a pris des proportions considérables. Au prix de grands efforts, les pompiers de Trouville, aidés de ceux de Deauville ont réussi, malgré le vent, à protéger les maisons voisines. Malgré cela, les hangars de MM. Godet, entrepreneur de peinture, et Vincent, entrepreneur de maçonnerie, contigus à la carrosserie, ont été également la proie des flammes.

L'ensemble des dégâts est évalué à près d'un million. Les perles de M. Laborier sont couvertes, en partie par des assurances. Ce sinistre va entraîner le chômage d'une cinquantaine d'ouvriers.

— Pendant l'incendie, on a arrêté, pour flagrant délit de vol commis dans l'habitation de M Laborier un boche, nommé Kabiés Hans, 26 ans, matelot à bord d'un vapeur danois de Copenhague. On l'a fouillé et on a trouvé dans ses poches des couverts en argent et différents objets estimés ensemble 300 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Médaille d’honneur.   -   La médaille d'honneur de la police est attribuée au brigadier Périer de Trouville, et au sous-brigadier Cros, de Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Inquiétante disparition.   -   Mme veuve Louvel, rue Guillaume-le-Conquérant à Trouville, s'était rendue en compagnie de sa sœur, Mme Romain, à la matinée récréative de l'Eden-Casino, à Trouville.

Mme Romain étant partie avant la fin de la représentation, Mme Louvel, qui a 71 ans, devait donc rentrer seule. La soirée s'écoula ainsi que les jours suivants, Mme Louvel n'est pas reparue, à son domicile.

On craint que, trompée par l'obscurité, la pauvre femme, soit tombée dans la Touques. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Péri en mer !   -   La barque de pêche « Robert » de Trouville, ayant  à bord le patron Amand Caillot, 34 ans et les matelots Criquet et Deveaux, se trouvait, par forte brise, au large de son port d'attache.

Soudain un paquet de mer recouvrit l'embarcation, enlevant M. Caillot qui se trouvait à la barre. Ses camarades lui jetèrent aussitôt une bouée de sauvetage, mais l'infortuné ne put la saisir et disparut. M. Caillot était marié et père d'un enfant de sept ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Lugubre trouvaille   -   Le cadavre de Mme Louvel, 71 ans, rue Guillaume-le-Conquérant à Trouville, dont nous annoncions la disparition la semaine dernière, a été retrouvé sous la falaise de Pennedepie, près d'Honfleur.

La pauvre femme était donc bien tombée à l'eau en sortant de l'Eden-Casino. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Le danger des armes.   -   On ne devrait jamais jouer avec les armes à feu, à preuve encore l'accident survenu ces jours-ci à Trouville. Le jeune Anché Saint-Denis, 18 ans, employé de bureau chez MM. Lepeudry et Grimard, négociants en charbon, avait pris le revolver du comptable, qu'il ne croyait pas chargé, pour plaisanter avec M. Bécasse, 49 ans ouvrier charbonnier, qui venait de lui faire une farce. Le jeune homme mettant en joue, dans la direction du charbonnier, a fait manœuvrer la culasse, si malheureusement, que trois balles sont parties et l'une d'elles est venue se loger dans la cuisse de M. Bécasse qui a été sérieusement blessé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Mauvais ménage.   -   Marié depuis dix-huit mois seulement, Onésime Halley, rue St-Jean, à Caen, ne peut déjà plus s'entendre avec sa femme. Il lui fait subir de tels traitements qu'elle a du le quitter et rentrer chez sa mère à Trouville.

La mère de Halley, qui est également à Trouville, a tenté de réconcilier le ménage. Elle a fait venir son fils qui n'a rien voulu savoir. Au contraire, bousculant sa mère, il s'est jeté sur sa femme, qui tenait dans ses bras leur enfant, et voulait la tuer. Le forcené a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Encore les explosions !   M. Émile Loock, propriétaire de l'Hôtel de France, quai Joinville, à Trouville, était occupé à préparer le déjeuner lorsque le fourneau de sa cuisine a fait explosion, projetant par une fenêtre, heureusement ouverte, un grand percolateur en cuivre que M. Loock venait de mettre sur le feu.

Tous les ustensiles de cuisine ont été brisés ou détériorés. Le propriétaire de l'hôtel a été grièvement brûlé au visage et aux bras. Les dégâts matériels sont importants. Une enquête ouverte aussitôt n'a encore donné aucun résultat. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Sur la côte.   -   On sait que depuis longtemps déjà, un conflit s'est élevé entre les municipalités de Trouville et de Deauville et la Cie  du Gaz et de l'Électricité. Il y avait eu des procès d'engagés, puis on était entré dans une voie d'apaisement et de pourparlers.

Mais une forte opposition commençait à se manifester dans le Conseil municipal de Trouville où le maire M. Desmasures était très vivement combattu. D'autre part, la Cie du Gaz, qui doit avoir des idées de derrière sa tête, a rompu les pourparlers. Tout est remis en question, le débat est rouvert comme devant, la tempête et l'ouragan vont se déchaîner à nouveau.

A Deauville, au contraire, on s'est arrangé, les contrats proposés ont été approuvés et on va voguer, cet été, sur une mer de tranquillité. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Mauvais payeur.   -   Entré chez Mme Nollens, débitante à Trouville, Isidore Le Dautec, bûcheron à St-Julien-des-Bois, donna pour payer sa consommation une coupure en mauvais état. La débitante, refusant de la prendre, le bûcheron devint furieux. Il sortit un revolver de sa poche et menaça de tirer sur Mme Nollens qui appela au secours. On réussit à désarmer Le Dantec, qui a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Légion d’Honneur.   -   M Villala, officier mécanicien, de Trouville, est nommé chevalier de la Légion d'honneur au titre posthume. Ce brave marin est disparu en mer, au cours d'une attaque de son bâtiment par l’ennemi en 1917. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1923  -  Un ouvrier tenta de scier le cou de son patron.  -  Un ouvrier plombier nommé Ollivier Rannou, 48 ans, demeurant rue du Manoir, à Trouville, avait été congédié par son patron, M. d'Haillecourt, entrepreneur de plomberie, s'est jeté brutalement sur ce dernier et l'a blessé assez grièvement au cou avec une scie à main qu’il  avait saisie en criant « Je vais lui coupé le cou ».
Sans l'intervention immédiate des ouvriers du chantier qui l'ont désarmé, tout fait supposer que Rannou, qui a déjà été condamné à trois mois de prison pour un fait analogue, aurait mis son projet à exécution, la scie ayant pénètre jusqu'à quelque millimètres seulement de l'artère carotide dont le sectionnement eu put entraîné la mort. Arrêté aussitôt par la police, le coupable a été déféré au parquet de
Pont-l'Evêque.

 

Juillet 1923  -  Une femme tire sur son mari pendant son sommeil et se suicide.  -  Émile Baudouin, âgé de 60 ans, garde de nuit des chantiers de charbons de la maison Lepeutry et Grimant, de Deauville, habitait 147, route Pont-l'Evêque, à Trouville, avec sa femme, née Augustine Vasse, âgée de 51 ans.
Le ménage n'était pas des plus unis, la femme faisant de fréquentes scènes de jalousie. Jeudi, à la suite d'une dispute, Baudouin monta vers 5 heures du soir dans sa chambre pour faire la sieste. Profitant du sommeil de son époux, la femme gravit l'escalier sans bruit, entra dans la chambre, prit le revolver mis à la disposition de son mari pour ses gardes de nuit et, appliquant l'arme sur la tempe du malheureux, elle fit feu.
La meurtrière retourna ensuite le revolver contre elle et tomba morte. Baudouin eut encore la force de se lever et de descendre dans la cuisine il tomba inanimé sur une chaise,fut trouvé par le commissaire de police, qui le fit transporter à l'hôpital. L'état du blessé est désespéré.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Des gens trop vifs.   -    Un ouvrier plombier, Ollivier Rannou, 48 ans, rue du Manoir à Trouville, qui venait d'être congédié par son patron, M. d'Haillecourt, entrepreneur de plomberie, s'est jeté brutalement sur lui et l'a blessé grièvement avec une scie à main en criant : « Je vais lui couper le cou ! »

Sans l'intervention des ouvriers du chantier qui ont désarmé Rannou, il allait mettre son projet à exécution. On l'a arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Médailles d’Honneur.   -   La médaille d'honneur de la Marine est accordée à MM. Cauchard, Colleville, Delamare, Langlois et Le Tourneur, matelots à Port-en-Bessin ; Le Renard et Marion, matelots à Grandcamp ; Le Roy, capitaine au long cours à Caen ; Deshayes, patron à Trouville ; Pestel, matelot à Trouville et Quétel, matelot à Deauville. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Une baignade tragique.   -   Sur la plage de Trouville, bien que la mer fut un peu houleuse, huit amis se décidèrent à prendre quand même leur bain. Tout à coup, une lame de fond leur fit perdre pied et ils disparurent en poussant des cris.

Grâce au sang froid et au courage des maîtres baigneurs Godreuil et Canu ainsi que du matelot Criquet, sept d'entre eux ont pu être sauvés. Seul M. Défence, 18 ans, fils de l'ancien propriétaire de l'hôtel du Louvre, est resté dans les flots. Son cadavre n'a été retrouvé que le soir.

Ce tragique accident, à causé une vive émotion à la population de Trouville d'autant plus qu'un maître nageur, M. Godreuil a failli, à cette occasion, être victime de son courage. Ramenant à la nage, trois personnes, l'une d'entre elles le serra si fort à la gorge, qu'il manqua de couler. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Dénouement d’un drame conjugal.   -   Le garde particulier Baudoin, de Trouville, auquel sa femme avait tiré un coup de revolver dans la tête pendant son sommeil, avant de se faire justice elle même, est mort dans de cruelles souffrances, des suites de sa blessure. Il était âgé de 60 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1923   -   Les dentelles envolées.   -   Une dame élégante se disant comtesse André de Montalembert, s'est présentée au magasin de M. Noël, négociant rue Victor Hugo à Trouville, pour faire un choix de dentelles. On lui en a montré une certaine quantité des plus belles.

La visiteuse a prié Mme Noël de bien vouloir lui faire porter le lot choisi à l'Hôtel Belle-vue, afin qu'elle puisse les montrer à sa mère et à quelques amies. Une employée a accompagnée la cliente jusqu'à l'hôtel et là le paquet a été déposé dans une chambre inoccupée.

La pseudo comtesse a congédié alors, l'employée, la priant de revenir dans la soirée, rechercher les dentelles qui n'auraient pas été choisies. Manquant de confiance, quelques heures après, M. Noël s'est rendu lui-même à l'hôtel pour obtenir quelques éclaircissements. Il a appris que la personne en question y était totalement inconnue.

Le paquet de dentelles qui peut être évalué à 43 000 fr. environ, n'était plus dans la chambre. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1923   -   Une idée d’ivrogne.   -    Après avoir fêté une partie de la nuit, Célestin Pigeard, ouvrier teinturier à Trouville, se trouvait, sur le matin, en état d'ivresse. L'idée bizarre lui vint de prendre un bain près de la jetée. Il fut pris de congestion en se mettant à l'eau et se noya.

Dans ses vêtements qu'il avait laissés sur la plage, se trouvaient 263 fr. et des papiers. Son cadavre a été repêché le lendemain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1923  -  Un cadavre à la cote.  -  un soir, vers 4 heures, le marin Pillon, monte sur son canot à vapeur, aperçut à 800 mètres de la jetée promenade de Trouville un corps qui flottait.
C'était le cadavre d'un homme mesurant 1 m. 75, vêtu d'une vareuse de matelot et d'un pantalon de toile bleue. Il portait une alliance gravée P. O. Comme le corps parait avoir séjourné plus d'une huitaine dans l'eau, on suppose se trouver en présence d'une malheureuse victime de la drague « Normandie ». Le cadavre a été transporté à la Morgue. Une enquête est ouverte.  

- Le cadavre identifié.Le cadavre couvert mercredi dernier à 800 mètres de la jetée-promenade de Trouville, a été identifié samedi après-midi. C'est celui du nommé Le Pors Olivier, âge de 27 ans, marin à bord de la drague « Normandie », qui a sombré lors de la dernière tempête du 3 octobre.
Grâce à son alliance gravée P. O., il a été formellement reconnu par sa femme et par son frère, qui ont exprimé le désir que le corps soit transféré à Plouguerneau (Finistère) il habitait, pour y être inhumé.

 

Janvier 1924  -  Mouvement de la population.  -  Année 1923 - Naissances, 134 - mariages, 59 - divorces, 3 - décès, 130.  

 

Juin 1924  -  Sur la plage, on trouve le cadavre d’un inconnu.  -  Hier matin, vers 5 h. 30, M. Roireau, employé à la plage, a découvert, sur le sable, à 100 mètres des Bains des Dames, le cadavre d’un individu paraissant âgé de 50 ans environ et dont voici le signalement : Taille 1 m. 65, cheveux et moustaches grisonnants, complet noir, chemise blanche à rayures noires, chaussettes marron clair, pas de chaussures.
Dans les poches, se trouvaient seulement un porte-monnaie contenant 0 fr. 50. sept mouchoirs et une montre en bronze. Le cadavre, qui n'avait pas séjourné plus de 24 heures dans l'eau, a été transporté, par les soins de la police à la
Morgue, ou il n’a pas été
identifié.  

 

Août 1924  -  La langue trop longue.  -  Place du Tribunal, la veuve Lefèvre, marchande de poisson à Trouville, qui venait de comparaître en simple police, a outragé M. Alain Leguerrier, garde-champêtre à Pont-l'Evêque.  48 heures de prison.

 

Septembre 1924  -  Voleuse volé.  -  Il y a quelques jours un portefeuille  contenant une somme de 1.800 fr. appartenant à M, Jean Parquet, disparaissait de la chambre  occupée par ce dernier dans l'annexe d'un hôtel-restaurant de Trouville. Or, Lucie Royer, femme de chambre, qui avait commis ce vol vient d'être dévalisée par huit Anglais qui, l'ayant rencontrée à Deauville, sur le quai aux charbons, la soulagèrent de tout ce qui se trouvait dans son portefeuille et dans sa valise. Vers 3 heures du matin, Lucie Royer retrouvant ses agresseurs dans  un café situé aux abords de la Poissonnerie à Trouville, les signalait à la police qui parvenait à arrêter deux d'entre eux. Hougton et Write Thomas. Ces derniers seront poursuivis pour agression nocturne, quant à Lucie Royer, qui a été conduite à la prison de Pont-l'Evêque, elle devra répondre du vol des  1.800 fr.  

 

Décembre 1924  -  Un matelot se noie.  -  Tandis que la barque de pêche 1134, du port du Havre, dont l'armateur est M. Pedrochi et le patron M. Legrix Léopold. se trouvait à 12 milles environ à l'Ouest-Sud-Ouest de Trouville. Ferdinand Criquet, occupé à hisser la voile, fut happé par les cordages et précipité la mer.

Criquet qui ne savait pas nager, disparut aussitôt sous les flots et tous les efforts de ses camarades pour le sauver demeurèrent impuissants. Son corps n'a pas encore été retrouvé. Criquet qui était âgé de 43 ans, résidait chez sa sœur, impasse du Bac, à Trouville. Il était célibataire.

 

Janvier 1925   -  Un suicide a Trouville.   -   Mercredi matin, vers 9 heures, M. Renoult Alphonse, qui travaille à la Jetée Promenade, en revenant de chercher son  casse-croûte aperçut un cadavre sur le sable, à l'extrémité du chemin des Planches de Trouville. 

La police prévenue aussitôt fit transporter le cadavre à la morgue. C'était celui d'une femme âgée d'une quarantaine d'années, de mise correcte, cheveux châtains, forte corpulence. Son linge était marqué d'un H en coton, dans sa poche, on a trouvé un porte-monnaie renfermant une lettre datée du 6 adressée à M. le commissaire de police disant s'excuser du dérangement qu'elle allait lui causer, mais que lasse de la vie elle avait essayé plusieurs fois de mettre fin à ses jours et qu'elle espérait être plus heureuse  cette fois. Ce papier n'étant  pas signé son corps n’a pu être identifié. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1925  -  Le mauvais temps.  -  Une tempête Ouest-Nord-Ouest, entrave la navigation. Une grande barque de pêche de Caen. l'Archange Saint-Michel, a été démâtée au large et a du se réfugier au Havre. le service des paquebots avec Trouville a été supprime.

 

Juillet 1925  -  On retrouve les épaves d'une embarcation chavirée.  -  On vient de retrouver entre Trouville et Villerville, les diverses épaves de la barque de pêche « Le Merle H.O.  28 » qui, sortie du port de Trouville, n'avait pas reparu depuis.

On suppose que prise par la tempête dans la nuit de samedi à dimanche. La fragile embarcation a été engloutie par les flots avec les deux hommes qui s'y trouvaient, son patron et armateur, Marie Léon, 44 ans, quai de la Fouques à Deauville, et le matelot Cabieu Marius 24 ans, rue des Épines, Trouville.

Cette brusque disparition a causé une vive émotion parmi la population maritime de Trouville-Deauville.

 

Juillet 1925  -  Baignade tragique.   -  Leur journée terminée, un certain nombre de jeunes gens prenaient leur bain entre les deux jetées de Trouville-Deauville, lorsque l'un deux, Roset Roger, 19 ans et demi, manœuvre maçon, demeurant chez ses parents à Touques, coula à pic sous les yeux de ses camarades. Tout secours fut inutile et on retrouva son cadavre le  lendemain matin à marée basse. Il fut transporté à la morgue.

 

Octobre 1925  -  Menacé par un ivrogne, un passant l'assomme d'un coup de queue de billard.  -  Alors que plusieurs jeunes gens se trouvaient le soir sur le pont de Trouville, deux individus pris de boisson vinrent à passer. L'un de ceux-ci, Rivallain Jean, le 10 juillet 1899, journalier, demeurant à Malakoff momentanément à  Hennequeville pris subitement de fureur, revint sur ses pas et brandissant son couteau grand ouvert s'élança sur les jeunes gens qui s'enfuirent effrayés dans la direction de Deauville, poursuivis par l’énergumène.
Ce dernier, loin de se calmer, menaça les diverses personnes qui vinrent à passer, notamment un commerçant de Deauville qui, en compagnie de deux de ses amis revenait de Trouville.

Ce commerçant, voyant le danger, en informa une jeune fille qui, venant paisiblement de Deauville, regagnait son domicile à Trouville. Par mesure de prudence, il alla ensuite se réfugier au Café Moderne et y fit entrer la jeune fille. Pendant ce temps Rivallain continuait à menacer les divers passantes qu'il rencontrait, semant la panique dans le quartier de la gare.

Comme le forcené passait à nouveau devant le Café Moderne, il aperçut le commerçant en question qui se disposait à quitter son refuge et se dirigea sur lui, tenant toujours son couteau à la main. En état de légitime défense, celui-ci saisit une queue de billard et comme l'individu se précipitait sur lui, il lui asséna un coup de son arme improvisée sur la tète.

Rivallain tomba à terre sans connaissance, il fut transporté à l'hôpital de Trouville l'opération du trépan dut être pratiquée. On ne peut encore se prononcer sur les suites de cette blessure.

291.   TROUVILLE  -  La Reine des Plages

La Cancanière et l'Hôtel de Paris

TROUVILLE  -  Rue de la Mer

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