1er Février 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

Page 4

VAUBADON

Canton de Balleroy

Les habitants de la commune sont des Vaubadonnais, Vaubadonnaises


Août 1926  -  Fête patronale.  -  Dimanche dernier eut lieu à Vaubadon, la fête patronale Sainte-Anne, qui remporta un succès sans précédent. Pendant la messe, il y eut distribution d'un magnifique pain bénit et les nombreux assistants furent charmés par les beaux morceaux interprétés par la fanfare « la Cécilienne de Ballerry », M. Léon Coquelle, baryton solo de cette société fut particulièrement remarqué au cours de l'interprétation de « La Berceuse de Jocelyn ».

L'après-midi, il y eut vêpres en musique, jeux divers et lancement d'une mongolfière, tandis qu'une course cycliste de 45 kilomètres sur route se disputait pour remporter de magnifiques prix. Le vainqueur André Carbonnel, de Littry, mérite d'être vivement complimenté car ce n'est pas sans efforts qu'il se classa premier, il n'est âgé que de 18 ans, et il remporte une grande partie des courses de la région.

Après cette course un grand concert fut donné par la musique et une fois de plus il fut permis d'apprécier la valeur de cette société. Le soir un grand banquet réunissait les musiciens, les organisateurs de la fête et les autorités de la commune.
Enfin, il y eut une retraite aux flambeaux, un brillant feu d’artifice et un bal à grand orchestre termina la fête.

Juillet 1929  -  Pas de chance !  -  M. Rave, mécanicien à Vaubadon, en revenant de Balleroy, avait tué un lièvre qui était passé sous son auto. Il le ramassa.

Rentré chez lui, il le montrait, quand les gendarmes passant par là, virent le lièvre par la fenêtre. Ils dressèrent procès-verbal contre M. Rave, pour délit de chasse, transport et colportage de gibier en temps prohibé. On peut se demander si tous ces délits existent bien.  

 

Juillet 1929  -  La température.  -  La chaleur après laquelle tout le monde aspirait en raison des vacances et pour la maturité des récoltes, est survenue brutalement. Et c'est maintenant une température torride que nous avons à subir, avec des 30° et même plus à l'ombre.

L'absence de vent rend encore cette chaleur plus difficile à supporter et les travaux des champs sont devenus très pénibles dans cette véritable fournaise. Cependant, mardi, le ciel commençait à se couvrir et l'orage semblait proche. Espérons que des pluies viendront rafraîchir la température, mais souhaitons cependant qu'elles ne soient pas trop fréquentes et  que nous ayons un été suffisamment sec.

 

Septembre 1929  -  La sécheresse.  -  Le temps magnifique dont nous jouissons a aussi ses inconvénients. Aux cas d'insolation toujours possibles et aux véritables souffrances  physiques que cause une température aussi élevée, il faut ajouter le manque d'eau qui commence à inquiéter sérieusement les agriculteurs.

Non seulement, il ne pleut pas depuis plusieurs jours, mais l'année presque entière a été d'une sécheresse inaccoutumée. A la campagne, les cultivateurs qui n'ont pas de source sur  leur propriété, ou de puits, sont obligés d'aller chercher l'eau à la rivière pour les besoins de leur ménage et pour abreuver les bestiaux, et de la faire charrier à des distances  quelquefois très grandes, d'où une gêne sensible et des dépenses considérables.

Les villes ne sont pas moins à plaindre. Pour abattre la poussière et donner un peu de fraîcheur dans les rues, elles sont obligées de faire arroser, ce qui grève incontestablement le budget.

 

Septembre 1929  -  Un violent.  -  Ayant battu à la machine de la journée chez M. Marcel Marie, le journalier Georges Ménard, 20 ans, de Vaubadon, eut une discussion dans la soirée avec d'autres ouvriers agricoles ayant travaillé avec lui, MM. A. Lecoq, M. Marie et J. Julieu.

Des coups furent échangés alors que les quatre hommes rentraient chez eux. Furieux, Ménard arrivé chez ses parents, prit son fusil et tira dans la direction du groupe avec  lequel il venait de se quereller.

Heureusement personne ne fut blessé. Plainte ayant été porté à la gendarmerie, le maréchal-des-logis chef Dufour et le gendarme Valognes, de la brigade de Balleroy, se rendirent le lendemain matin au domicile des parents de Ménard.

Interrogé, celui -ci se leva d'un bond et porta au maréchal-des-logis un coup de pied dans le ventre et un coup de poing en pleine poitrine, essayant ensuite de prendre la fuite. Il  fallut bien 5 minutes aux gendarmes pour maîtriser et enchaîner le forcené d'une force peu commune. Traîné de force dehors, Ménard traita les gendarmes de bandits et refusa de marcher. Il fallut une voiture pour l'amener à la chambre de sûreté à Balleroy.

Ménard qui sera poursuivi pour tentative de meurtre a déjà subi trois condamnations, dont deux pour coups et la troisième à 3 mois de prison pour usurpation de fonctions.

 

Octobre 1929  -  L'heure d'hiver.  -  Conformément à la loi du 24 mai 1923, c'est dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre que l'heure d'été fera place à l'heure d'hiver, c'est à  dire que les pendules devront être retardées de 60 minutes.  

 

Août 1932   -   Ruade mortelle.   -    M. Pierre James, 75 ans, cultivateur à Vaubadon, canton de Balleroy, était occupé à des charrois, quand son cheval, très doux d'ordinaire, mais agacé par les mouches, lui lança une violente ruade qui l'atteignit à la tête. Le malheureux, le crâne fracturé, s'affaissa et mourut peu après. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1932   -   L’alcool rend fou.   -    Georges Menard, 23 ans, bûcheron, demeurant à Littry, a déjà été condamné 5 fois pour coups et blessures. Il le sera une sixième fois pour ses agissements du 25 août.

Ce soir-là, il se rendit chez son père. à Vaubadon, canton de Balleroy. Il était ivre et demanda encore à son père de lui donner à boire. Le père refusa. Furieux, Georges Ménard injuria son père, le bouscula et le fit tomber à terre. Son frère Arthur le fit alors sortir. Mais l'ivrogne revint peu après et s'empara du fusil de son frère. Celui-ci essaya de le désarmer et, dans la lutte, le coup partit, sans heureusement atteindre personne. Les deux frères continuèrent à Iutter ensemble jusqu'au moment où Georges blessa légèrement son frère au visage avec le manche de son couteau.

Il s'enfuit ensuite à toutes jambes. Le mauvais fils a été arrêté et écroué à la prison de Bayeux.

 

Février 1936  -  Encore des enfants abandonnés.  -  Sur plainte de M. le Maire de Vaubadon, les gendarmes de Balleroy ont ouvert une enquête relative à l'état d'abandon dans laquelle une journalière de la localité, la fille Suzanne Noël, laisse ses enfants. 

Vivant dans une cabane, au milieu des bois, avec un sieur Édouard Cadoret, la fille Noël n'a conservé à sa charge que trois de ceux-ci,  les deux autres sont élevés par leur  grand'mère, âgée de 63 ans et impotente. 

Ces jours derniers, M. le Curé de Vaubadon ayant été appelé pour relever la sexagénaire, qui était tombée dans son jardin, trouva l'un des bambins complètement nu, l'autre n'était couvert que de guenilles. 

A leur arrivée, les gendarmes découvrirent le premier à peine vêtu, accroupi près d'un maigre feu, son frère était pieds nus et ne portait, malgré la rigueur de la température, qu'une  chemise en loques. Les pauvres petits grelottaient de froid et claquaient des dents. Leur lit n'était formé que d'une paillasse, d'ailleurs pourrie et remplie de vermine, et de quelques  sacs à charbon. Dans une pièce voisine, se trouvait un excellent lit garnit de draps, réservé à la fille Noël et à son amant lorsqu'ils venaient à Vaubadon. 

Les pauvres petits, qui ne faisaient qu'un repas par jour, repas qui leur était donné à l'Ouvroir du Prince de Broglie, ont été confiés à l'Assistance Publique. (Source  : Le  Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1936  -  Un audacieux cambriolage.  -  Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, des cambrioleurs se sont introduits dans le magasin de M. Legot, épicier-mercier. Ils ont fait main-basse sur une somme de 100 fr. laissée dans le tiroir-caisse et sur de nombreux articles d'épicerie et de mercerie. Le préjudice est de 500 fr. environ. 

La gendarmerie recherche cinq automobilistes dont les allées et venues intriguèrent la population. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Un triste individu.  -  Voilà environ un mois, Robert Touzard, 25 ans, entrepreneur de couverture, prenait à son service une fillette de Vaubadon, âgée  de 14 ans. 

Or, le 20 novembre, profitant de ce que la fillette se trouvait en train de vaquer à un travail dans la cave il s'y rendit et tenta de se livrer sur elle à d'odieuses violences. 

La fillette avisa sa mère ces jours derniers, celle-ci déposa une plainte appuyée par un certificat médical du Docteur Guesnel, de Balleroy. Les gendarmes de cette localité ouvrirent  une enquête et, jeudi soir, celle-ci se terminait par l'arrestation de Touzard, en attendant qu'il soit conduit devant le procureur de la République, à Bayeux. (Source  : Le Moniteur du  Calvados)  

 

Décembre 1937  -  Une collision entre une auto et une camionnette.   -   Hier soir, vers 18 h., sur la route de Bayeux à Saint-Lô, à la hauteur de la commune de Vaubadon, une automobile qui se dirigeait vers Balleroy, conduite par M. Adeline, négociant à Littry, s'est jetée sur une camionnette qui venait en sens inverse et que conduisait M. Lemarchand. marchand de chaussures à Bayeux, accompagné de sa femme.

Dans le choc, M, Adeline et M. Raymond Marie, limonadier à Littry, qui se trouvait près de lui, ont été gravement blessés au visage et sur différentes parties du corps On les a  transportés à la clinique de Bayeux.

M. et Mme Lemarchand ont été contusionnés.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1938   -   Retour de l'heure d'hiver.   -   Par suite du rétablissement, dans la nuit du 1er au 2 octobre 1938, de l'heure légale antérieure au 27 mars 1938, la  journée du 1er octobre aura exceptionnellement une durée de 23 heures.

A cet effet, les horloges du Chemin de fer seront retardées d'une heure, à l'expiration de la vingt-cinquième heure. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1938   -   Grave accident de travail.   -   L'Administration des Ponts et Chaussées procède actuellement, dans le bourg de  Vaubadon, au regoudronnage de la chaussée.

Mercredi après-midi, un des ouvriers, M. Léon Renouf, 55 ans, demeurant à St-Vigor-le-Grand, se trouvait, pris entre le cylindre et la semeuse, lorsqu'on put le dégager, il avait la jambe gauche écrasée, Il fut transporté à la clinique de la rue d'Aprigny, à Bayeux, où le docteur Jeanne a pu procéder dans la soirée à l'amputation du membre.

Aux dernières nouvelles, l'état du blessé, malgré cette  grave opération, est aussi satisfaisant que possible. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1939   -   Un motocycliste est victime d’un grave accident.   -   M. Oyer, ingénieur du Service vicinal, demeurant rue Saint-Exupère, à Bayeux, suivait à motocyclette, vers 20 heures, la route nationale de Bayeux à Saint-Lô. Il était arrivé à Vaubadon, à environ 50 mètres du Calvaire, en direction de Bayeux, quand des étincelles jaillirent soudain de dessous  sa machine.

Après avoir freiné, M. Oyer, pour une raison mal définie fit une chute et resta inanimé sur la chaussée.

Plusieurs personnes accourues sur les lieux, transportèrent M. Oyer dans une maison voisine.

L'accidenté, qui portait plusieurs blessures à la figure et aux mains, reçut les premiers soins du docteur Couédie. Le blessé fut transporté à la clinique de la rue d'Aprigny, à Bayeux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   Un incendie détruit un bâtiment agricole.   -   En allant le matin voir ses bestiaux parqués au village de la Couture, M. René Marie, 32 ans, cultivateur à Vaubadon,  longeant un herbage situé à proximité de son habitation, ne fut pas peu surpris de constater qu'un bâtiment agricole long de 15 mètres, large, de 7, où il entreposait des récoltes,  était complètement détruit par le feu. Les poutres fumaient encore et un foyer dans les décombres achevaient de se consumer.

Des constatations, il résulte que le feu a dû prendre dans l'ancienne cuisine qui renfermait de la fougère sèche. Le premier étage contenait 400 bottes de foin environ. M. Marie estime son préjudice en ce qui concerne sa récolte à 1 500 francs.

Le bâtiment se composait de trois pièces. L'ensemble avait une valeur approximative de dix mille francs. Cette bâtisse appartenait à M. Dutertre, habitant à Anctoville.

Quant aux causes de ce mystérieux incendie, il semble qu'on doive écarter l'idée de malveillance. On se trouve donc en présence très vraisemblablement d'une imprudence de  fumeur. Comme ce bâtiment ne fermait pas à clef, et se trouvait isolé, il servait souvent d'abri aux vagabonds et aux rôdeurs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  Un rat d’église.     Pénétrant au matin dans l'église de Vaubadon, M. l'Abbé Lhomme, curé de la paroisse, a constaté que plusieurs troncs avaient été fracturés et vidés de leur contenu, un seul avait résisté aux efforts du cambrioleur.

Par ailleurs, à Littry, l'un des troncs de la chapelle de la Vierge située dans un lieu écarté, a été également fracturé. Enfin, un vol identique a été commis dans l'église de Ranchy. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1939   -   La dernière dépêche de 15 h.      Le gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre. Le Parlement se réunira demain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Un accident fait trois blessés.   -  Dans la nuit une automobile pilotée par M. A Chauvin, professeur à Pontoise, et dans laquelle se trouvaient en outre sa femme et son père, suivait la route nationale de Bayeux à Granville, direction de Saint-Lô. Soudain, pour une cause restée inconnue, alors que le véhicule traversait le bourg de Vaubadon, il  quitta la chaussée, monta sur la berne gauche qu'il laboura sur une distance de seize mètres, fauchant au passage un poteau électrique, avant de s'immobiliser en travers de la route.

Les trois occupants ont été blessés. Les dégâts matériels sont importants. En outre, par suite de la chute du poteau électrique, des courts-circuits se sont produits, plongeant une partie de la commune de Vaubadon dans l'obscurité.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

Septembre 1945  - La suppression de la région.  -  Considérant que la région est une création de Vichy qui constitue un intermédiaire inutile et coûteux entre le département et le pouvoir central.

Considérant que ladite région ne répond pas à la situation économique et sociale des départements qui la composent : le Calvados, la Manche et l'Orne n'ayant pas les mêmes intérêts que la Seine Inférieure et l'Eure.

Considérant que cette anomalie se retrouve dans la plupart des régions. Tout en rendant cependant hommage à la personnalité du commissaire régional,

Le conseil général demande la suppression de la région pour les motifs ci-dessus. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1947  -  Blessé par un éboulement.     En abattant un mur, M. André Pelcoq, 20 ans, ouvrier agricole chez M. Marcel Ameline, à Vaubadon, a été atteint d’une fracture de la jambe droite à la suite d’un éboulement de matériaux. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Un désespéré.   -   En rentrant à son domicile, Mme Denise Bretelle, journalière à Vaubadon, a découvert son mari, Hippolyte, 56 ans, pendu dans un hangar de leur habitation. L'an dernier, le désespéré avait déjà tenté de mettre fin à ses jours. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Du danger de circuler sans lumière.   -   Dimanche soir, Mlle Yvette Jacqueline, de Saint-Paul-du-Vernay, qui se rendait au Tronquay, roulait à vive allure sur une bicyclette non éclairée.

Près de Vaubadon, elle est entrée en collision avec un cycliste qui transportait sur le cadre de sa machine une jeune fille de cette localité, Mlle Solange Gosset. Dans le choc, Mlle Jacqueline s'est fracturée une clavicule ; Mlle Gosset souffre de contusions aux jambes. Le jeune homme n'a pas été blessé. (Source  : Le Bonhomme Libre)

11.    VAUBADON  -  Rue Principale

Commentaires et informations : Facebook - @