15 Juillet 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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VENDEUVRE

Canton de Morteaux-Coulibœuf

Les habitants de la commune sont des Vendeuvriens, Vendeuvriennes

Novembre 1901    -   Victime du travail.  -   Le sieur Marie, ouvrier aux carrières de l'Ouest de Vendeuvre-Jort, était employé à décharger des wagons de macadam à la gare du chemin de 1er. Il tomba accidentellement sur la voie et se blessa grièvement, et décéda le lendemain. Il laissa une veuve et des enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1903   -   Accidents de voiture.  -  Le sieur Courty, voyageur de commerce à Lisieux, se rendait en voiture de Torigny-sur-Vire à Balleroy. Comme il se trouvait à la sortie du village de la Bazoque, le jeune Georges Martin, 9 ans 1/2, traversa la route. Malgré l'effort du conducteur, le cheval, bien qu'allant au petit trot, ne put s'arrêter et renversa l'enfant. Relevé sans connaissance, le jeune Martin portait, à la tête, plusieurs ecchymoses, mais les blessures ne sont pas graves.

— Le sieur Olivier, cultivateur à Rouvres, près Vendeuvre-Jort, rentrait, avec sa famille, dans une voiture attelée d'un jeune cheval. L'animal, ayant pris peur tout à coup, partit à fond de train. Le sieur Olivier, voyant le danger pour les siens, sauta de voiture et, dans sa chute, se fit de graves contusions.

Deux doigts de la main droite furent complètement écrasés. On a dû en faire l'amputation. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Tristes découvertes   -  Dans une pièce de sainfoin, située à Ouville-la-Bien-Tournée, près de Saint-Pierre-sur-Dives, M. Seignelonge, cultivateur, a découvert, le long d'une haie, le corps inanimé d'un vieillard.

Le pauvre vieux était mort depuis huit jours au moins d'une congestion. On a reconnu que c'était le sieur François Chanu, 73 ans, demeurant à Ecajeul, chez son gendre, M. Victor Legot, et disparu depuis le 27 septembre.

— A Vendeuvre, près Morteaux-Coulibœuf, le sieur Goupil, propriétaire, en faisant un tour sur ses terres, a aperçu étendu au pied d'une meule de paille le cadavre d'une  femme paraissant âgée de 70 ans.

La mort remontait à trois ou quatre jours et avait dû être causée par la misère. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Suicide.    -   En péchant la truite dans la fausse rivière de la Dives, à Vendeuvre, deux Caennais ont trouvé, dans les vannes d'un moulin, le corps d'une femme noyée, paraissant âgée d'une quarantaine d'années et ayant séjourné dans l'eau une huitaine de jours.

C'est une personne du pays, dont la mort semble devoir être attribuée à un suicide. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Cadavre reconnu.    -   Le corps trouvé dans la Dives, à Vendeuvre, par deux pêcheurs de truites caennais, a été reconnu pour celui de la femme Julie Coulibœuf, âgée de 38 ans, demeurant à Bernières-d'Ailly. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1907  -  Encore un maire suspendu.  -  On dira bientôt à qui le tour ?

Cette fois c'est M. le comte de Vendeuvre, maire de Vendeuvre, qui vient l'être suspendu pour un mois de ses fonctions, toujours pour refus de laisser procéder à l'enlèvement des  emblèmes religieux. L'arrêté qui le frappe est du 8 janvier.

M. de Vendeuvre a eu l'approbation de tous les habitants de sa commune. Cela vaut mieux pour lui que l'approbation de M. le Préfet. ( Le Moniteur du Calvados )

 

Janvier 1907  -  Révocation du maire.  - Nous avions annoncé que M. le comte de Vendeuvre avait été, suspendu de ses fonctions pour avoir refusé de participer à l'enlèvement du  christ de l'école.

M le comte de Vendeuvre vient d'être révoqué.

Voila une mesure qui sera d'une grande utilité à M. le préfet pour les élections sénatoriales !!

Avec quelques révocations de ce genre, le prestige du gouvernement montera tellement dans nos campagnes que personne ne voudra plus en entendre parler. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1909  -  Détrousseurs de grand chemin.  -  L'autre soir, le sieur Louis Chatelet, 19 ans, qui venait de quitter le service du sieur Marie, puisatier à Vendeuvre, se rendait à Coulibœuf où il devait passer la nuit. En route, il fut assailli par trois jeunes gens qui le rouèrent de coups et lui volèrent sa montre et son porte-monnaie contenant 75 fr. Cotaient  Eugène, Letellier, 21 ans, Émile Chénel, 21 ans, et Henri Geslin, 19 ans. Ils ont avoué, on les a laissés en liberté provisoire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1916  -  Accident de Chemin de fer Vendeuvre-Jort .  -   Un terrible accident de chemin de fer se produisit dans la nuit du 26 au 27 avril à Vendeuvre-Jort, le Parquet de Falaise enquêtant sur les lieux pendant deux jours, il ne nous était pas possible à ce moment de donner des détails plus complets.

Voici de nouveaux renseignement. Le train venait du Havre, se dirigeant sur Le Mans, puis Brest,  remorqué par deux fortes locomotives. Il était composé de 50 Wagons. Le personnel  se  composait du chef conducteur et de trois convoyeurs se trouvant dans le wagon de tête et de quatre serre-freins placés aux différentes vigies du convoi, en plus du chauffeur et du mécanicien.  C’est exactement lorsque le convoi était à l’arrêt au poste 5, entre Montabard et Nécy, que la rupture d’attelage s’est produite, et le wagon où s’est produit cette rupture est un P.O. N° KX 23397, le huitième du convoi. Cette rupture s’est produite pour des raisons encore inexpliquées ; on ne peut que se baser sur des hypothèses. 

En effet, ce n’est pas l’attelage proprement dit qui s’est brisé, ni les chaînes de protection, qui n’ont pas cédé, mais il s’était produit des avaries des cornières du wagon . La traverse  avant, dite « de traction » ou d’attelage des chaînes a été arrachée de ses boulons.

Ces avaries ne pouvaient être constatées en cours de route par les visiteurs, pas plus qu’au départ. C’est alors que les 43 wagons détachés dont le dernier n’ayant plus qu’une partie de  paroi avant, sont partis à la dérive, prenant de plus en plus une vitesse effrayante, traversant les gares de Fresné-la-Mère et de Morteaux-Couliboeuf à une vitesse qui n’était pas moindre de 80 kilomètres à l’heure, pour atteindre 120 kilomètres à la gare de Vendeuvre-Jort. Toutes les gares furent immédiatement prévenues télégraphiquement, mais partout la rame de wagon était passé en trombe avant l’arrivée de l’avis.

Ce n’est qu’à Vendeuvre, où l’aiguilleur Maurice Lemarchand, 27 ans, employé auxiliaire, reçut l’appel à son poste de service. Il eu juste le temps de courir au poste d’aiguillage  commandant la voie de garage  des carrières des Perrières, et de faire la manœuvre, que déjà la rame arrivait à une vitesse effrayante. Le sang-froid et l’énergie de M. Lemarchand, ainsi que nous l’avons déjà dit, ont évité une terrible  catastrophe, car ces 43 wagon détachés, se trouvaient sur la voie montante et devaient fatalement entrer en collision avec le train de voyageur C.N. 8 qui arrivait en gare. Mais ce train de voyageurs avait quelques minutes de retard, occasionné en route par le passage d’un express dédoublé.  Sans ce retard, l’accident était inévitable à quelques distance de Vendeuvre. Il emportait environ 200 militaires, et une cinquantaine de voyageurs civils.

Les 43 wagons vinrent se briser, réduits en miettes pour la plupart, contre des wagons chargés de cailloux et le butoir. Le choc fut effroyable et tous les wagons sont hors d’usage,  quoique quelques-uns paraissaient avoir moins souffert. Tout le chargement était répandu sur la voie, les caisses  éventrées parmi les débris de bois et les ferrailles tordues. A certains  endroits, trois et quatre wagons étaient enchevêtrés les uns dans les autres. Sans cet écrasement complet des wagons les uns sur les autres, la voie de garage où M. Lemarchand les  avait fait dévier n’eut pas été assez longue pour les 43 wagons et les derniers eussent inévitablement été pris en écharpe par le train de voyageurs, ce qui aurait pu déterminer un incendie dont les conséquences auraient été terribles, étant donné la nature du chargement des wagons brisés.

Vers 6 heures 30 du soir, le cadavre du serre-frein Flasse Jean-Baptiste,  40 ans, chef-garde belge, réfugié en France, fut retiré de sous l’amas de décombres, le corps complètement aplati et la tête écrasée. Le serre-frein Klein, 36 ans, Belge également, détaché au dépôt de Sotteville, avait déjà été retiré aussitôt de l’accident, avec une  fracture compliquée de la  jambe gauche,  et transporté à Argentan par le premier train. Un autre serre-frein, M. Van Menaërt, a subi une très forte commotion, mais est sorti indemne de l’accident.

Dés les premiers moments, les ingénieurs de la Compagnie de l’État faisaient leur enquête et le Parquet de Falaise se rendit sur les lieux dés qu’il fut prévenu et se livra à de  minutieuses investigations et procéda à une enquête pendant les journées des 27 et 28 avril.

Le wagon où s’est produit la rupture, cause de l’accident, a été mis sous scellés par M. Queneuil, juge d’instruction. Dés que le cadavre du serre-frein Flasse fut trouvé, les autorités municipales furent mandées ainsi que M. le docteur Fernagut, de Saint-Pierre-sur-Dives, qui constata le décès.  

 

Mai 1916  -  Encore un accident.  -  L’émotion causée par l’accident de la semaine dernière n’était pas encore calmée qu’un nouvel accident s’est produit presque à l’entrée de la gare de Vendeuvre-Jort. Mme Eugène Letonquèze, habitant à Montréal (Canada), dont le mari est mobilisé en France, s’est retirée depuis la guerre, chez ses parents à  Lillebonne  (Seine-Inférieure). Le 1er mai elle se trouvait au Mans avec ses deux fillettes Émilienne et Yvonne et en repartit le midi pour Lillebonne. En cours de route, à la gare de Fresné-la-Mère,  un voyageur qui se trouvait dans le même compartiment que Mme Letonquèze et ses enfants, ainsi qu’un militaire et quelques Belges, ouvrit la portière à contre-voie et descendit du train sans mettre le loqueteau de sûreté.

Un moment après, Mme Letonquèze appela ses enfants pour voir le paysage, mais la petite Émilienne, âgée de 6 ans, s’appuya sur la portière mal fermée et tomba sur la voie. La mère  ne put donner l’alarme, car le wagon qu’elle occupait était une voiture belge, non munie du signal des wagons français. L’accident s’était produit à la hauteur de Bernières-d’Ailly, entre  Coulibœuf et Vendeuvre-Jort, et ce n’est qu’à l’arrivée dans cette gare que la mère affolée en prévint le personnel.

L’enfant fut retrouvée presque aussitôt l’accident par M. Malherbe qui travaillait sur la voie et portée chez Mme Ravary, garde-barrière où elle reçut les premiers soins en attendant l’arrivée du docteur Fernagut, de Saint-Pierre-sur-Dives. La mère ne tarda pas à arriver près de sa fillette, qu’elle trouva évanouie. Le médecin a trouvé son état grave, mais non désespéré ; elle souffre d’un ébranlement violent, mais ne paraît avoir aucune lésion ni fracture. Le voyageur descendu à contre-voie à Fresné-la-Mère et qui est responsable de  l’accident est recherché.

 

Février 1918  -  Incendie.  -  Il y a quelques jours, Mme veuve Le Fèvre, cultivatrice à Vendeuvre, envoya ses trois domestiques Moutier, David et Coste, chercher de la paille de van, dans le champ au « Chemin Neuf » situé près du chemin de Vendeuvre à Villy, et éloigné d'un kilomètre de toute habituation.

Le matin en arrivant, Coste ayant froid aux mains alluma un peu de feu à une quinzaine de mètres d'une meule de paille, et l'éteignit le midi en partant prendre son repas avec ses camarades. David lui aussi piétina les cendres et s'assura qu'il n'y avait plus de danger que le feu se rallumât.

Malheureusement le feu était mal éteint et dans l'après-midi la meule de paille toute entière flambait. Lorsque Mme Le Fèvre en fut prévenue et qu elle eut le temps de se rendre sur les lieux, avec son personnel, il ne restait plus qu'un amas de cendres fumantes. La meule incendiée contenait environ 3 000 bottes de paille estimé à 7.500 francs.

 

Février 1921  -  Tué sur sa machine.   -   Un terrible accident s'est produit non loin de la gare de Vendeuvre-Jort, canton de Morteaux-Coulibœuf, au passage d'un train de marchandises se dirigeant sur Le Mans. Le chauffeur de ce train, M. Théophile Cauré, 27 ans, habitant Argentan, était monté sur le tas de charbon du tender pour prendre du combustible. Le train arrivait à ce moment au pont, situé à environ 1 200 mètres de la station. La tête du malheureux chauffeur heurta le tablier du pont, qui est assez bas, et il tomba, le crâne fracturé. Cauré était marié et père d'un enfant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1922  -   Un château au pillage.   -   Le château de Pont à Vendeuvre, Canton de Morteaux-Coulibœuf, qui appartenait à M. de Chazal, a été cambriolé. Entendant du bruit dans la nuit, le jardinier du château, M. Renault, se dirigea vers ce bruit, croyant rencontrer des braconniers. Comme il approchait, deux coups de feu partirent et quelques plombs l'atteignirent au pied gauche. Ils furent suivis de trois autres qui ne l'atteignirent pas.

Le jardinier, le jour venu, continua ses recherches et trouva dans le parc plusieurs bouteilles pleines et un chandelier en argent. Il comprit alors que ces individus avaient cambriolé le château. La porte de la cave avait été forcée, des bouteilles enlevées. Dans le château, les meubles avaient été forcés et de nombreux objets avaient été enlevés ainsi que trois fusils de chasse qui ont disparu. Le montant du vol est estimé à 20 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Le château cambriolé.   -   Cette dernière affaire de la session amène devant le jury, Pierre Fouques, 26 ans,[1]mécanicien et les deux frères Louis et Moïse Eustache, 23 et 24 ans, cultivateurs tous trois à Vendeuvre. Ils sont accusés du cambriolage du château de Pont, à Vendeuvre.

Dans une nuit de février de l'année dernière, M. Renault, garde particulier du château était réveillé par des détonations venant du parc. Croyant avoir à faire à des braconniers, il se leva et se dirigea de ce côté. A quelques mètres de la rivière, le garde aperçut une ombre qui s'enfuyait. M. Renault interpella l'individu qui lui répondit, par un coup de feu dont les plombs l'atteignirent au pied et à la manche. Au même instant, trois détonations retentissaient, laissant supposer la présence de deux autres personnes dans le parc. Tout retomba ensuite dans le silence et le garde rentra chez lui, pensant qu'il s'agissait d'un simple fait de braconnage.

Le lendemain, en faisant sa tournée, M. Renault constata que des malfaiteurs avaient pénétré dans le château par le sous-sol dont une porte était fracturée. Dans les appartements, des meubles étaient également fracturés et des objets d'arts brisés. Les dégâts estimés par M. de Chazal, propriétaire du château, s'élèvent à 18 ou 20 000 francs.

Les soupçons se portèrent immédiatement sur Fouques contre lequel des charges graves avaient été relevées et sur les deux frères Eustache qui n'ont pu justifier de l'emploi de leur temps et dont les empreintes digitales correspondent à celles relevées sur des bouteilles vides, trouvées le lendemain du vol.

Les trois accusés n'ont pas d'antécédents judiciaires. La Cour condamne Fouques à 5 ans de prison et les frères Eustache à chacun 3 ans. Un incident a suivi ce prononcé de jugement. La mère des deux frères Eustache qui se trouvai dans la salle, a eu une crise de nerf et on dût l’emporter   Défenseurs : Me  Roger et  Me  Cardon du barreau de Falaise. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1924   -  A la Cour d’Assises.   -   Audience du mercredi 16 janvier   -   Attentat à la pudeur.   -   Les faits reprochés à Louis Massinet, jardinier à Vendeuvre et âgé de 57 ans, remontent au 19 septembre dernier. A cette époque, il se livra à des actes odieux sur la personne d'une fillette de 9 ans, et essaya d'acheter son silence en lui offrant quelques sous. 

L'accusé, qui a reconnu les faits, manifeste des regrets. C'est un individu qui passe pour être paresseux, menteur et ivrogne. Massinet est condamné à 1 an de prison. ( Source : Ouest-éclair )

 

Février 1924 -  Mordu par un verrat.   M. Joseph-Marie Fichat, 41 ans, employé à la Société Laitière des Fermiers Normandes, distribuait comme à l'ordinaire la nourriture au troupeau de porcs dont il a la garde, lorsque soudain un énorme verrat se jeta sur lui et le mordit cruellement à la jambe droite, lui faisant deux plaies profondes dont la gravité a nécessité le transport du blessé a l'hôpital.

VENDEUVRE-JORT  (Calvados)

Hôtel de la Gare   -   Terrasses et Jardins

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