UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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VERSON

Canton d'Évrecy

Les habitants de la commune sont nommés les Versonnais et les Versonnaises.

Mars 1880  -  Incendie.  -  Mardi dernier, à deux heures d'après-midi un incendie s'est déclaré chez un fabricant de chaises, à Verson. Malgré la promptitude des secours et le  dévouement de toute la population, en un clin d’œil quatre maisons ont été brûlées. Une seule celle où à commencé l'incendie, était assurée. Les pertes sont considérables. La cause de ce sinistre parait accidentelle.

 

Juillet 1881  -  La débauche.  -  Des faits graves viennent d'être découverts à Verson. Une femme de cette commune, que son mari a quittée à cause de sa conduite, attirait chez elle des jeunes gens et des jeunes filles, à l'insu de leurs parents, et là avaient lieu, des scènes de la plus honteuse immoralité. Ces jours derniers, le juge de paix d'Évrecy s'est rendu à Verson pour faire une enquête à ce sujet.

 

Août 1881  -  La débauche.  - On se rappelle que des faits graves de débauche ont été  découverts tout récemment à Verson. Une femme Lecomte, âgée de 29 ans, attirait chez elle des jeunes garçons et des jeunes filles et la avaient lieu des scènes de la plus révoltante immoralité. A la suite d'une enquête faite par le juge de paix d'Evrecy, la femme Lecomte fut arrêtée et écrouée à la prison de Caen. Elle vient de passer en police correctionnelle, et a été condamnée à 15 mois et 50 fr. d'amende.  

 

Décembre 1881  -  La gare de Verson.  -  C'est enfin décidé, mais non sans peine : Verson aura une gare sur la ligne de Paris-Cherbourg.

 

Juillet 1882  -  14 Juillet.  -  Le 14 juillet, le maire de Verson a fait sonner le clairon des pompiers à 5 heures du matin. Est-ce que le torchon brûlait à la mairie ?  

 

Octobre 1882  -  Accident.  -  La semaine dernière, à Verson, près Caen, un horrible accident est arrive dans l'usine à huile de Mme Badard. Victor Mogis, 47 ans, a eu la poitrine broyée par la roue du moulin. Il est mort quatre heures après l’accident. Un de ses camarades, témoin de ce malheur, a été tellement impressionné qu'il garde le lit depuis, et est dans un état très alarmant. On nous demande si une enquête a été faite, afin de savoir à qui incombe la responsabilité de cet accident.  

 

Juin 1883  -  Orage et foudre. –  Vendredi l'après-midi, la foudre est tombée sur l'habitation des époux Découflet, demeurant à Verson. La cheminée a été lézardée, la couverture en tuiles est complètement abîmée, une partie du pignon est tombée, enfin tous les carreaux des fenêtres sont cassés, dans la chambre à coucher, les portes d'une armoire et celles d'une caisse d'horloge ont été brisées. La femme Découflet était seule dans sa cuisine, des éclats de vitres l'ont atteinte, mais elle n'a éprouvé aucune blessure. L'immeuble, qui appartient à M. Quesnel, de Caen, a subi une détérioration qu'on évalue à 1 050 fr. 

La foudre est tombée lundi sur deux veaux dans un herbage appartenant au sieur Dégrémont, cultivateur à Blay, canton de Trévières. L'un de ces animaux a été tué raide sur le coup, l'autre a été blessé grièvement et est resté paralysé.

Chez M. Chollet, maire de Grandouet, la foudre est tombée sur un chêne, sous lequel plusieurs vaches s'étaient réfugiées, l'une d'elles a été tuée sur le coup, elle était d'une valeur de 500 francs.  

 

Septembre 1883  -  Crime !    Dimanche matin, sur la route de Caen à Verson, on trouvait le cadavre du sieur Gerfils, 58 ans, ouvrier couvreur, demeurant à Verson. Le parquet, prévenu, s'est rendu sur les lieux et a fait une en quête qui a amené l'arrestation des nommés Louis Hervieu, 28 ans, et Eugène Prosper, 30 ans, tous les deux journaliers, demeurant à Fontaine-Etoupefour. On a trouvé sur le corps de Gerfils des traces de coups de pied, qui ont dû déterminer la mort. C'est dans la soirée de samedi que le crime a été commis. Les deux prévenus nient énergiquement en être les auteurs. Gerfils devait être ivre, il n'a dû opposer aucune résistance à ses agresseurs, car ni l'un ni l'autre ne portent sur leur corps ou sur leurs vêtements les traces d'une lutte. Du reste, ils ne sont prévenus que de coups et blessures ayant occasionné la mort sans intention de la donner. Cependant tout indique que les  agresseurs de Gerfils, quels qu'ils soient, avaient l'intention d'enlever les 23 fr. dont il était porteur, s'ils n'en avaient, pas été empêchés par des marchands de balais qui les ont interpellés et menacés de les dénoncer.  

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Mai 1886  -  Les orages.  -  Les orages qui ont sévi pendant trois jours, la semaine dernière sur Caen et toute notre contrée, ont causé de graves accidents. Nous avons déjà dit qu'à May-sur-Orne une petite fille de deux ans avait été tuée par la foudre.

— A Mouen, un accident presque semblable est arrivé. Un homme prenait dans ses bras sa petite fille, effrayée par les coups de tonnerre. Au même instant, la foudre tomba sur lui et tua l'enfant sans faire aucun, mal au père.

  L'orage a également éclaté, mercredi avec violence sur le territoire de Méry-Corbon, Cléville, Bissière, et Croissanville, dans cette dernière commune, la foudre et la grêle, ont brisé tous les carreaux de l’ancienne filature.

-—  Aux environs de Verson, la foudre a frappé un cultivateur. Il n’a reçu aucune blessure, sa montre seule a été fondue dans sa poche. Sur la route de Caen à Verson, le tonnerre s'est abattu sur un attelage. Le conducteur n'a rien eu. Mais deux de ses chevaux ont été foudroyés.

 

Novembre 1890  -  Oublis volontaires.  -  Dans plusieurs églises, notamment à Verson, presque tous les dimanches, on oublie de chanter le « Domine, salvam fac Rempublicam ». Il n'y aurait rien à dire à cela si messieurs les curés oubliaient aussi de toucher le traitement que leur paie la République. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1891  -  Incendie.  -  Dans la nuit de jeudi, un incendie a détruit plusieurs bâtiments de la ferme de M. Purée, maire de Verson, avec du foin et de la paille qu'ils contenaient. Pertes, 10 000 fr. Cet incendie est attribué à la malveillance.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  Un faux sorcier.  -  Paul Lebreton, 59 ans, cordonnier à Verson, près Caen, se faisait passer pour sorcier. Bien des naïfs le croyaient et avaient recours à sa science diabolique, qu'il faisait bel et bien payer. 

Entre autres faits, citons les suivants : un jour, la vache d'un cultivateur du pays est prise de la danse de Saint-Guy. On court chercher le sorcier. Il a à peine approché la bête, qu'elle devient douce comme un agneau. L'explication de ce phénomène, c'est que le sorcier avait piqué une épingle dans la queue de la vache, qui redevint paisible lorsqu'elle en fut débarrassée. 

Dernièrement, un sieur Frilay, demeurant à Fontaine-Etoupefour, desséchait de peur en entendant, la nuit, des coups sourds frappés à la porte de sa chambre. « Ce sont des malins esprits », lui dit Lebreton. Donnez-moi 17 fr. et faites dire deux messes, ça cessera. 

En effet, a partir du jour où Lebreton empocha les 17 fr, on n'entendit plus de bruit. Mais on s'est tant moqué de Frilay qu'il a fini par porter plainte. Le parquet à poursuivi le soi-disant sorcier et l'a l'ait condamner à un mois de prison pour escroquerie.   (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  Du danger de fréquenter les gens qu’on ne connaît pas.  -  M. du Merle, qui est conseiller municipal à Verson, près Caen, étant de passage à Rouen, avait eu l'imprudence de lier conversation, à la taverne alsacienne, avec d'eux voisins de table. En sortant, les deux gars, voyant que M. du Merle connaissait peu Rouen, lui proposèrent de le ramener à son hôtel, mais ils le conduisirent derrière la gare d'Orléans, où, bien sûrs de ne pas être dérangés, ils dévalisèrent leur victime et s'enfuirent en lui emportant son porte-monnaie contenant 95 fr. M. du Merle est rentré à Verson, car, dimanche, il escortait le dais du Saint-Sacrement à la procession.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Caen.  -  Paul Lebreton, 59 ans, cordonnier, et femme Leboucher, 33 ans, journalière, tous les deux à Verson, pêche fluviale, 30 fr. chacun. 

— Femme Mulot, 35 ans, journalière, rue d'Auge, à Caen, coups et blessures à la femme Dauphin, 10 jours.

— Femme Hybert, 34 ans, couturière, en instance de divorce parce que son mari la battait, et Paul Lavieille, 30 ans, plâtrier, tous les deux habitants à Caen, adultère et complicité, 15 jours chacun.

— Félix Potier, 37 ans, maçon à Hérouvillette, coups et blessures, 15jours.

— Jean-Baptiste Hébert, 16 ans, jardinier à Luc, violences légères envers la fille Testard, 2 mois. (Loi B.)

— Jules Raymond, 19 ans, journalier à Thaon, vol de bois, 2 mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1893  -  Une ennemie de l’eau.  -  Lundi, à Verson, la femme C……..., dans un moment d'émotion, est tombée dans le Grand-Odon. Le courant l'entraînait, lorsque le sieur Mirey,  ouvrier à l'usine Brunet, s'est jeté à son secours et l'a retirée a demi asphyxiée. On dit, dans le pays, que cette baignade n'est pas de nature à réconcilier la femme C…….. avec l'eau, qu'elle déteste. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Chroniques judiciaires.  -  Alphonse Marie, 33 ans, 15 jours ; Adella Malherbe, femme Marie, 32 ans, 8 jours ; Louis Marie, 32 ans, 15 jours ; Mathilde Legras, femme Marie, 35 ans, 8 jours ; Célestine Touzard, femme Merey, 43 ans, 6 Jours, tous journaliers à Carpiquet, vol de javelles de blé au sieur Grenier, cultivateur à Carpiquet. 

— Eugénie Viray, femme Mogis, 29 ans, et Stéphanie Binet, femme Josso, 35 ans, journalières à Verson, vol de récoltes, de sarrasin, au préjudice du sieur Quesnel, cultivateur à Mouen, chacune 6 jours de prison. 

— Baptiste Liétot, 58 ans, Journalier à Verson, vol de 11 poteaux en bois de chêne a la veuve Grandguillot, à Verson, 1 mois, plus 5 francs d'amende pour ivresse à l'audience. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1894  -  Ah ! la pau, la pau, la pauvre croix...  -  Ce qui lui est arrivé nous pend au bout du nez et est arrivé déjà au « Moniteur ». On vient annoncer à !a « Croix » que M. Kihner, curé de Verson, est décédé, il l'imprime. Or, M. Kihner était malade, mais il n'était pas mort, puisqu'il va mieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  Vol qualifié.  -  Pierre Mina, 31 ans, demeurant à Caen, est un dévaliseur de poulaillers, il travaillait surtout du côté de Verson. Mina avait pour complice un nommé Marc, afin de dépister les recherches, celui-ci partit pour Honfleur ou il fut arrêté, mais il se suicida. Mina a été condamné à 5 ans de réclusion.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Incendie.   -   Un incendie, qui menaçait de prendre des proportions considérables, a éclaté samedi la nuit dans la fabrique de meubles de M. Brunet, installée à Verson.

Grâce au zèle et au dévouement de tous, cet incendie a pu être circonscrit et il n'y aura pas de chômage pour les ouvriers, l'outillage ayant pu être préservé. Pertes, 15 000 fr. — Assuré. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Mal tombé.  -  Procès-verbal a été relevé à la charge du nomme Marion, 52 ans, marchand de beurre, à Verson, pour vente de beurre de mauvaise qualité à Marie James, cuisinière chez M. Hoffmann, conseiller à la cour d'appel de Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Accidents de travail.  -  Le jeune Alfred Castel, 18 ans, ouvrier à la fabrique de meubles de Verson, a eu la main gauche prise dans l'engrenage d'une machine à rotation extrêmement rapide. On a dû pratiquer la résection des phalanges supérieures de trois doigts du blessé. 

— Le sieur Cyprien Vatine, 57 ans, employé à la scierie, à Prêtreville, a été assez gravement atteint à la tête par un arbre qu'il transportait au moyen d'un « diable. » (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1898  -  Écrasé sous sa voiture.  -  Le sieur Louis Goyer, 28 ans, domestique du sieur Levêque, messager à Villers-Bocage, est tombé, à Verson, sous sa voiture lourdement chargée, et a été écrasé. Il est mort au bout d'une heure. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1898  -  Adultère.  -  Procès-verbal pour adultère a été dressé contre Céline Marie, femme Leboucher, 39 ans, et Octave Guillout, 41 ans, journalier, tous deux domiciliés à Verson. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900  -  Vol de cidre. -  Mme Hubert a eu ces jours derniers la désagréable surprise de constater qu'un tonneau qui devait contenir 600 litres de cidre, non contenait que 50. Elle éprouve, par suite de cette soustraction, une perte de 60 francs. L'auteur de ce vol est fortement soupçonné.  

 

Juillet 1900  -  Accidents.  -  Mardi matin, François Godard, 65 ans, couvreur à Verson, était occupé à réparer la couverture de l'un des bâtiments du Bon-Sauveur de Caen, lorsque l'échelle sur laquelle il était monté fut accrochée et renversée par une voiture conduite par le nommé Quentin, cocher de cet établissement.

Godard tomba d'une hauteur de 3 mètres. Relevé sans connaissance, il a été transporté à l'hôtel-Dieu.

— Samedi, sur la route de Pont-d'Ouilly à Falaise, le curé de Martigny revenait du marché avec sa servante lorsque son cheval butta et s'abattit brusquement, le curé fut précipité violemment sur le sol et blessé à la figure et aux bras. La servante, jetée aussi à terre, fut atteinte au front. Blessures sans importance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -  Furetage.  -   Une gaillarde assez gentille, qui ne paraît pas pour la dépense, c'est mamzelle Cervolet.

On dit que son maître la couvre de toutes ses faveurs, et cela, cependant, ne lui suffit pas.

Voilà pourquoi on la rencontre souvent, au petit jour, sur le chemin de Verson, allant à la rencontre du jeune et solide Languede.

Une voisine, témoin de ce manège, voulut faire des remontrances à Cervolet qui lui répondit : « Tésoux, vos n'savez pas c'qu'est agréiable... Et pieux, tant que l'tabeIier ne  r'lève point, gna rin a dire ». (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Mort dans un égout.  -   On a trouvé mort dans un égout où il travaillait, à Levallois-Perret, près Paris, le sieur Léon Samson, 26 ans, originaire de Verson. Son père habite encore cette commune. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 2      VERSON  (Calvados)   -   Le Château   -   Façade Nord

  VERSON  (Calvados)   -   La Grande Rue

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