15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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VERSON

Canton d'Évrecy

Les habitants de la commune sont nommés les Versonnais et les Versonnaises.

Janvier 1901   -   Importante capture et bon débarras.  -    Nous avons raconté en septembre dernier que les nommés Charles Lebourgeois, 27 ans, domestique, né à Monthuchon (Manche), et Louis Morin, 19 ans, journalier à Baron, près Évrecy, détenus à la prison de Caen où ils purgeaient une condamnation pour vol, avaient réussi à s'évader pendant la nuit.

Après avoir fait un trou dans le parquet de leur dortoir, ils avaient coupé une solive et s'étaient laissé tomber dans le cabinet du substitut du procureur de la République, défonçant un fauteuil dans leur chute. De là, ils avaient gagné la salle d'audience du tribunal civil, descendu le grand escalier et escaladé la grille donnant sur la place Fontette.

A la suite d'une attaque à main armée, à Baron, on avait pu mettre la main sur Morin. Samedi soir, Lebourgeois était à Verson, sa présence fut signalée au commissaire central qui s'y rendit aussitôt, accompagné de trois agents, et l'arrêta au moment où il se disposait à prendre le train.

Après avoir été désarmé d'un revolver chargé qu'il tenait dans sa main, Lebourgeois à été conduit à la prison où il attendra, avec son compère Morin, son départ pour la Nouvelle, car tous les deux sont condamnés à la relégation. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901  -   Réduction de la durée du service militaire.  -   Il est sérieusement question de réduire la durée du service militaire à deux ans. Cette loi serait précédée d'une autre sur les engagements et les réengagements des sous-officiers et soldats, afin de former des cadres avec des soldats ayant cinq ans de service. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   Nier n’est pas prouver.  -   Victor Marion, 56 ans, marchand de volailles à Verson, est très connu à Caen où il vend, tous les dimanches matin, des volailles sur le marché Saint-Pierre et, le vendredi, du beurre à la halle Saint-Sauveur.

Se trouvant au marché d'Aunay avec son fils Léon, 19 ans, Marion enleva une épaule de mouton dans la voiture du sieur Tardif, cultivateur à Mesnil-au-Grain, et un demi-sac de son dans celle du sieur Jeanne, cultivateur à Banneville-sur-Ajon. Puis il monta dans sa carriole et reprit au grand trot la route de Verson. Mais il avait été vu et on se mit à sa poursuite.

Quoiqu'on l'ait pris la main dans le sac de son, Marion n'a cessé de nier. Il a été condamné à quatre mois de prison et son garçon à vingt jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Chute grave.  -  Lejeune Fauconnier, 7 ans, demeurant à Verson, près Caen, est tombé si malheureusement dans son escalier qu'il s'est fracturé le crâne et que  son transport à Hôtel-dieu a été jugé indispensable.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Accident d’arme à feu.   -   Le sieur Grandrie, 20 ans, ouvrier ébéniste chez M. Brunet, fabricant de meubles à Verson, nettoyait un fusil qu'il ne croyait pas chargé lorsque, par suite d'une secousse, le coup partit, atteignant l'ouvrier à l'épaule. 

Son état actuel est satisfaisant. Au premier moment, plusieurs de nos confrères ont raconté que Grandrie, qui revenait des colonies, avait voulu se tuer parce que son patron l'avait congédié. Ce renseignement était inexact. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1904  -   Accidents du travail.   -   Un ouvrier de la fabrique de meubles de M. Brunet, à Verson, près Caen, le sieur Henri Cœuret, a eu le doigt presque coupé à la deuxième phalange par une scie circulaire. On a fait l'amputation. 

— Le sieur Paul Gaillard, 19 ans, charbonnier, rue Blanches-Portes, à Lisieux, en déchargeant un wagon de charbon au dépôt de la gare, a eu le pied gauche écrasé par la chute d'un bloc de charbon. Il subira une incapacité de travail d'une vingtaine de jours. 

— A Honfleur, le sieur Désiré Margot, 32 ans, employé chez M. Baudry, négociant, pansait le pied d'un cheval, lorsque celui-ci, effrayé, fit un brusque mouvement et Margot eut la main prise sous le sabot de l'animal, il en est résulté une plaie confuse assez grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Incendies.    -  D'une maison et d'un matériel de charron au sieur Devic, à Verson. Assuré.

 D'une maison au sieur Émile Marie, à Jurques, pertes 5 000 francs ; d'un mobilier aux époux Solier, portes 1 800 francs, et de 800 bottes de foin au sieur Dubois, boucher, pertes 300 francs. Le tout assuré excepté le foin.

— D'une maison d'habitation au sieur Lépine, à Saint-Paul-de-Courtonne. Pertes 700 fr.  Le feu a été mis par la foudre. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Vols sacrilèges.    -    Des malfaiteurs inconnus ont pénétré, la nuit, dans l'église de Langrune-sur-Mer. Ils ont fracturé les troncs et en ont pris le contenu. On ignore l'importance de ce vol. 

La même nuit, deux hommes ont sonné à la porte du presbytère pour dire au curé que M. Cauvïn, hôtelier, étant gravement malade, réclamait son ministère. Le curé se leva et partit, mais, en route il apprit que M. Cauvin se portait fort bien et il rentra chez lui. 

On avait cherché à éloigner le pasteur pour piller tranquillement le presbytère. 

 A Verson, près Caen, des cambrioleurs sont entrés dans l'église par escalade et effraction. Ils ont fait sauter la serrure avec une pince de un mètre de long qu'on a retrouvée, ont défoncé un tronc et ont tout mis sens dessus dessous dans la sacristie. Pourtant, ils n'ont guère trouvé à emporter qu'une coupe de calice en argent, une bouteille de vin et un parapluie. 

— À Baynes, canton de Balleroy, on a fracturé le tronc du calvaire et pris 2 fr. environ. On soupçonne un réserviste en période d'exercice à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1905  -  Tentative de meurtre.  -  Vendredi soir, vers 8 heures, Alfred Mogis, 42 ans, charpentier a Verson, rentrait de son travail à Caen, lorsqu'il fut informé par sa mère que sa  fille Angèle, 19 ans, avait soustrait plusieurs objets chez lui et les avait portés chez son amant, Auguste Bellanger, 28 ans, cultivateur à Verson, Mogis furieux sortit de chez lui et se rendit chez Bellanger. Celui -ci ferma sa porte et dit à Mogis de sont retourner ; comme Mogis résistait, Bellanger prit un revolver et tira sur le charpentier qui fut atteint au sein droit.  Transporté à son domicile, Mogis a dû être transféré samedi matin à l'Hôtel-Dieu à Caen ; son état est très grave. Une enquête est ouverte.  

 

Octobre 1905  - Ouverture d'une école départementale d'enseignement de la dentelle aux fuseaux, dans l'espoir de relancer cette activité.

 

Octobre 1905  -  Enseignement de la dentelle.  -  Une école départementale pour l'enseignement de la dentelle est ouverte à Verson, sous le patronage et grâce aux subventions du  ministre du commerce, du conseil général du Calvados et d'un comité spécial.

Les cours commenceront le lundi 2 octobre 1905, à 8 heures du matin, dans une salle de l'école communale des filles. Ces cours sont gratuits ; toutes les jeunes filles et femmes de  Verson et des autres communes peuvent les suivre, quel que soit leur âge. Un travail rémunérateur sera, au bout de peu de temps, assuré aux ouvrières qui suivront les cours.

 

Octobre 1907  -  Découverte d'un cadavre.  -   Le 9, le cadavre d'un marchand de volaille de Verson, âgé de 65 ans, est découvert au hameau des jumeaux. Il a été étranglé dans son lit par des cambrioleurs, quatre jours plus tôt. Du linge a été volé, 1500 à 2000 francs en or ont disparu. 

Le linge étant marqué, la police le recherche, ce qui la met sur la piste de deux rôdeurs aperçu à Verson la veille du meurtre. Les deux assassins sont arrêtés une dizaine de jours plus  tard, l'un au 5e Colonial à Cherbourg, où il venait d'être incorporé, l'autre à Caen, où il cherchait un emploi à la louerie du vendredi, place saint-sauveur.

 

Février 1907  -  -  Les Assises.  -  Les Assises condamnent les assassins du marchand de volailles de Verson aux travaux forcés : 20 ans pour l'un, perpétuité pour l'autre. Un brocanteur,  repris de justice, qui avait acheté du linge volé à la victime écope, pour ce délit et d'autres, de 5 ans de réclusion assortis de la relégation (peine complémentaire et administrative de réclusion à perpétuité, aujourd'hui supprimé, infligée aux condamnés dont le casier judiciaire était trop chargé).

 

Septembre 1907  -  École d'apprentissage pour l'industrie du meuble.  -  MM. André et Pierre Brunet, les fabricants de meubles bien connus, viennent d'ouvrir à Verson un atelier d'apprentissage où les jeunes gens qui se destinent à l'industrie du meuble, reçoivent, indépendamment de l'enseignement professionnel, des notions de géométrie, de dessin et de plans d'exécution. Ces apprentis peuvent gagner un salaire dès la 2ème année. L'école a ouvert le 15 septembre dernier.

 

Novembre 1913  -  Alertée par sa servante, la population de Verson s'assemble devant la grille d'une propriété pour empêcher l'enlèvement, par deux infirmiers musclés, d'un riche rentier (30 à 40.000 francs de revenus annuels) et généreux bienfaiteur. Son épouse voulait le faire interner, grâce à un certificat signé du médecin légiste de Caen et d'un médecin d'Évrecy, qui n'avaient pas jugé utile d'examiner leur "client". 

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados :

Saint-Loup-hors-Bayeux : Église ; Sainte-Marie-aux-Anglais : Église ; Saint-Pierre-sur-Dives : Église, Salle capitulaire, Halles ; Saint-Sever : Église ; Saint-Vigor-le-Grand : Poterie de l'ancien prieuré ;  Secqueville-en-Bessin : Église ; Soulangy : Église ; Soumont-St-Quentin : Église, Église d'Aizy ; Tessel-Bretteville : Portail méridional de l'église ; Thaon : Église ;  Thiéville : Clocher et façade occidentale de l'église ; Tordouet : Clocher de l'église ; Touques : Église Saint-Pierre ; Tour : Église ; Ussy : Église ; Verson : Église ; Ver-sur-mer : Tour de  l'église ; Vieux-pont-en-Auge : Église ; Villiers-le-sec : Clocher et le chœur de l'église ; Vire : Église Notre-Dame, Porte de l'horloge, Ruines du donjon.

 

Novembre 1914   -   Un record.   -   Une dame Armandine Grandin, née Leboucher, de Verson, a été quatre fois récompensée pour les bons soins qu'elle a donnés aux quarante enfants qu'elle a déjà élevés. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -  Plaquez-vous :  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

 

Février 1915  -  Accident d’auto.  -  A Verson, un attelage conduit par son propriétaire, M. Émile Lefèvre, a été culbuté par une auto. Le chauffeur a filé à toute allure vers Caen sans s'inquiéter de l'accident qu'il venait de causer. M. Lefèvre a été contusionné, son cheval blessé et sa voiture brisée.  

 

Mai 1915  -  Chapardages en tous genres.  -  Depuis plusieurs mois, de nombreux vols d'outils, d'objets mobiliers, de volailles et de lapins étaient commis à Verson et dans les communes environnantes. Il avait été impossible, jusqu'ici, de pincer les voleurs. Pourtant les recherches continuaient, et, l'autre jour, les gendarmes, rencontrant, sur la route, le jeune  Louis Duvaleroy, 17 ans et demi, soupçonné d'être un des voleurs, le prièrent de leur donner quelques explications. Après beaucoup de réticences, Duvaleroy finit par reconnaître avoir participé à quelques-uns des vols. Il fut arrêté et amené à Caen. On espère, sous peu, mettre la main sur le reste de la bande, qui semble être assez nombreuse. Le montant des  vols est, parait-il, élevé.

 

Mai 1915  -  Les vaches à l’herbe.  -  Les pluies abondantes et les premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous ne pourrons jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de  chefs d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les dépouiller et les engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux, obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et M.   Fernand Engerand s'est chargé de poser la question au ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait prévoir : Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli aucun acte d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la fauchera plus tard, si on peut.

 

Mai 1915  -  Les habillements militaires.  -  A côté de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces principales du costume militaire, celle des accessoires moins importants procure du travail aussi à pas mal d'ouvrières. C'est ainsi que la confection des écussons portant le numéro matricule du régiment et devant être cousus sur le col des capotes ou  vareuses occupe quelques personnes. Ces écussons, comportant trois chiffres à coudre comme ceux du 236e, étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières. Comme l'écusson est double (un de chaque côté du col, cela faisait donc six cents chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule ne comporte que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient payés que 4 fr. le cent. On concevait bien le motif de cette différence. Mais depuis quelques jours, sans qu'on sache trop pourquoi, les écussons de trois chiffres ne sont plus payés que 4 fr. aussi. Si ce tarif uniforme est maintenu, toutes les ouvrières vont demander à faire des écussons pour le 5e de ligne.  

 

Décembre 1916  -  Mauvaise rencontre.   -  M. Tommeray, coiffeur à Caen, revenait, le soir, en auto, lorsqu'en passant à Verson, il heurta une charrette arrêtée sur le côté droit de la route. M. Tommeray ayant freiné à temps, le choc fut atténué, et seul, son fils Marcel, 6 ans, qui était avec lui, fut légèrement blessé à la figure. Le conducteur de la charrette, le jeune Godard, 13 ans, domestique  chez M. Dubosq, à Verson, et une femme qui l'accompagnait, continuèrent leur route. Ce fut un cycliste qui passait, M. Anquetil, qui porta secours aux automobilistes en panne.  

 

Octobre 1920  -  Macabre découverte.  -  On a découvert sur la route de Caen à Verson, sur la berne, le cadavre de Maurice Voisin, soldat de la classe 19, et appartenant au 5e régiment d'infanterie en garnison à Falaise. Ce malheureux garçon se rendait en bicyclette dans sa famille, à Epinay-sur-Odon, pour y passer une permission de 24 heures. Il a dû succomber ç une congestion. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Verson en deuil.  -  Verson était en deuil, ces jours derniers, pour les obsèques de son excellent maire, M. Hue, chef de district, retraité des Chemins de fer de l'État. C'était un magistrat excellent et un homme dévoué, qui ne comptait que des amis. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1924  -  Rupture tragique.  Les époux Dugué, journaliers à Verson, vivaient depuis longtemps en mésintelligence. A la suite d'une scène récente, la femme abandonna le domicile conjugal. Quelques jours après cette fugue, elle reparut brusquement devant son mari, surpris de sa visite. Nouvelle discussion. La mégère furieuse, se précipita sur le  journalier, l’égratigna avec ses ongles, et lui jeta un sachet de poivre à la figure. S'étant ensuite armée d'un manche à balai, elle en frappa violemment à la tète François Dugué, qui réussit à expulser l'énergumène. L'épouse irascible est condamnée à 1 mois de prison par défaut.

 

Novembre 1925  .  Grave accident à Verson .  -  Hier vers 14 heures, Mme Veuve Fontaine, 76 ans, ménagère à Verson, se rendait au lavoir lorsque, à hauteur de la maison de M. Bellenfer, boucher, elle fut renversée par un cycliste.

Relevée, l'épaule brisée et portant plusieurs contusions à la tète, Mme Fontaine fut ramenée évanouie à son domicile. L'auteur de l'accident est un jeune homme de 16 ans, Roger Leroy, apprenti chez un menuisier du bourg. Il assure qu'ayant aperçu Mme Fontaine, il actionna le signal avertisseur de sa machine, mais qu'au moment il allait doubler la vieille femme, celle-ci appuya brusquement sur sa gauche rendant la collision inévitable.

559.  VERSON (Calvados)  -  Manoir de la Fontaine

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