Janvier
1901 - Importante capture et bon débarras. - Nous
avons raconté en septembre dernier que les nommés Charles Lebourgeois,
27 ans, domestique, né à Monthuchon (Manche), et Louis Morin, 19 ans,
journalier à Baron, près Évrecy, détenus à la prison de Caen où
ils purgeaient une condamnation pour vol, avaient réussi à s'évader
pendant la nuit.
Après
avoir fait un trou dans le parquet de leur dortoir, ils avaient coupé
une solive et s'étaient laissé tomber dans le cabinet du substitut du
procureur de la République, défonçant un fauteuil dans leur chute. De
là, ils avaient gagné la salle d'audience du tribunal civil, descendu
le grand escalier et escaladé la grille donnant sur la place Fontette.
A
la suite d'une attaque à main armée, à Baron, on avait pu mettre la
main sur Morin. Samedi soir, Lebourgeois était à Verson, sa présence
fut signalée au commissaire central qui s'y rendit aussitôt,
accompagné de trois agents, et l'arrêta au moment où il se disposait
à prendre le train.
Après
avoir été désarmé d'un revolver chargé qu'il tenait dans sa main,
Lebourgeois à été conduit à la prison où il attendra, avec son
compère Morin, son départ pour la Nouvelle, car tous les deux sont
condamnés à la relégation. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 -
Réduction de la durée du service militaire.
- Il
est sérieusement question de réduire la durée du service militaire à
deux ans. Cette loi serait précédée d'une autre sur les engagements
et les réengagements des sous-officiers et soldats, afin de former des
cadres avec des soldats ayant cinq ans de service. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1901 - Nier n’est pas prouver.
- Victor Marion, 56 ans, marchand de volailles à Verson, est
très connu à Caen où il vend, tous les dimanches matin, des volailles
sur le marché Saint-Pierre et, le vendredi, du beurre à la halle
Saint-Sauveur.
Se
trouvant au marché d'Aunay avec son fils Léon, 19 ans, Marion enleva
une épaule de mouton dans la voiture du sieur Tardif, cultivateur à
Mesnil-au-Grain, et un demi-sac de son dans celle du sieur Jeanne,
cultivateur à Banneville-sur-Ajon. Puis il monta dans sa carriole et
reprit au grand trot la route de Verson. Mais il avait été vu et on se
mit à sa poursuite.
Quoiqu'on
l'ait pris la main dans le sac de son, Marion n'a cessé de nier. Il a
été condamné à quatre mois de prison et son garçon à vingt jours. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Chute grave. -
Lejeune Fauconnier, 7 ans,
demeurant à Verson, près Caen, est tombé si malheureusement dans son
escalier qu'il s'est fracturé le crâne
et que son transport à Hôtel-dieu a été jugé indispensable.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Accident d’arme à feu.
- Le sieur Grandrie, 20
ans, ouvrier ébéniste chez M. Brunet, fabricant de meubles à Verson,
nettoyait un fusil qu'il ne croyait pas chargé lorsque, par suite d'une
secousse, le coup partit, atteignant l'ouvrier à l'épaule.
Son
état actuel est satisfaisant. Au premier moment, plusieurs de nos
confrères ont raconté que Grandrie, qui revenait des colonies, avait
voulu se tuer parce que son patron l'avait congédié. Ce renseignement
était inexact. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Accidents du travail.
- Un
ouvrier de la fabrique de meubles de M. Brunet, à Verson, près Caen,
le sieur Henri Cœuret, a eu le doigt presque coupé à la deuxième
phalange par une scie circulaire. On a fait l'amputation.
—
Le sieur Paul Gaillard, 19 ans, charbonnier, rue Blanches-Portes, à
Lisieux, en déchargeant un wagon de charbon au dépôt de la gare, a eu
le pied gauche écrasé par la chute d'un bloc de charbon. Il subira une
incapacité de travail d'une vingtaine de jours.
—
A Honfleur, le sieur Désiré Margot, 32 ans, employé chez M. Baudry,
négociant, pansait le pied d'un cheval, lorsque celui-ci, effrayé, fit
un brusque mouvement et Margot eut la main prise sous le sabot de
l'animal, il en est résulté une plaie confuse assez grave.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
Incendies. -
D'une maison et d'un
matériel de charron au sieur Devic, à Verson. Assuré.
—
D'une maison au sieur
Émile Marie, à Jurques, pertes 5 000 francs ; d'un mobilier aux époux
Solier, portes 1 800 francs, et de 800 bottes de foin au sieur Dubois,
boucher, pertes 300 francs. Le tout assuré excepté le foin.
—
D'une maison d'habitation au sieur Lépine, à Saint-Paul-de-Courtonne.
Pertes 700 fr. Le feu a
été mis par la foudre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Vols sacrilèges.
- Des malfaiteurs inconnus ont pénétré, la nuit,
dans l'église de Langrune-sur-Mer. Ils ont fracturé les troncs et en
ont pris le contenu. On ignore l'importance de ce vol.
La
même nuit, deux hommes ont sonné à la porte du presbytère pour dire
au curé que M. Cauvïn, hôtelier, étant gravement malade, réclamait
son ministère. Le curé se leva et partit, mais, en route il apprit que
M. Cauvin se portait fort bien et il rentra chez lui.
On
avait cherché à éloigner le pasteur pour piller tranquillement le
presbytère.
—
A Verson, près Caen, des
cambrioleurs sont entrés dans l'église par escalade et effraction. Ils
ont fait sauter la serrure avec une pince de un mètre de long qu'on a retrouvée,
ont défoncé un tronc et ont tout mis sens dessus dessous dans la
sacristie. Pourtant, ils n'ont guère trouvé à emporter qu'une coupe
de calice en argent, une bouteille de vin et un parapluie.
—
À Baynes, canton de Balleroy, on a fracturé le tronc du calvaire et
pris 2 fr. environ. On soupçonne un réserviste en période d'exercice
à Caen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1905 -
Tentative de meurtre. -
Vendredi soir, vers 8 heures, Alfred Mogis, 42 ans, charpentier a
Verson, rentrait de son travail à Caen, lorsqu'il fut informé par sa
mère que sa fille Angèle, 19 ans, avait soustrait plusieurs
objets chez lui et les avait portés chez son amant, Auguste Bellanger,
28 ans, cultivateur à Verson, Mogis furieux sortit de chez lui et se
rendit chez Bellanger. Celui -ci ferma sa porte et dit à Mogis de sont
retourner ; comme Mogis résistait, Bellanger prit un revolver et tira
sur le charpentier qui fut atteint au sein droit. Transporté à
son domicile, Mogis a dû être transféré samedi matin à l'Hôtel-Dieu
à Caen ; son état est très grave. Une enquête est ouverte.
Octobre
1905
- Ouverture
d'une école départementale d'enseignement de la dentelle aux fuseaux,
dans l'espoir de relancer cette activité.
Octobre
1905 - Enseignement de la dentelle. - Une
école départementale pour l'enseignement de la dentelle est ouverte à
Verson, sous le patronage et grâce aux subventions du ministre du
commerce, du conseil général du Calvados et d'un comité spécial.
Les
cours commenceront le lundi 2 octobre 1905, à 8 heures du matin, dans
une salle de l'école communale des filles. Ces cours sont gratuits ;
toutes les jeunes filles et femmes de Verson et des autres
communes peuvent les suivre, quel que soit leur âge. Un travail
rémunérateur sera, au bout de peu de temps, assuré aux ouvrières qui
suivront les cours.
Octobre
1907 - Découverte
d'un cadavre. - Le 9, le cadavre d'un marchand de
volaille de Verson, âgé de 65 ans, est découvert au hameau des
jumeaux. Il a été étranglé dans son lit par des cambrioleurs, quatre
jours plus tôt. Du linge a été volé, 1500 à 2000 francs en or ont
disparu.
Le
linge étant marqué, la police le recherche, ce qui la met sur la piste
de deux rôdeurs aperçu à Verson la veille du meurtre. Les deux
assassins sont arrêtés une dizaine de jours plus tard, l'un au
5e Colonial à Cherbourg, où il venait d'être incorporé, l'autre à
Caen, où il cherchait un emploi à la louerie du vendredi, place
saint-sauveur.
Février
1907 - - Les Assises. - Les
Assises condamnent les assassins du marchand de volailles de Verson aux
travaux forcés : 20 ans pour l'un, perpétuité pour l'autre. Un
brocanteur, repris de justice, qui avait acheté du linge volé à
la victime écope, pour ce délit et d'autres, de 5 ans de réclusion
assortis de la relégation (peine complémentaire et administrative de
réclusion à perpétuité, aujourd'hui supprimé, infligée aux
condamnés dont le casier judiciaire était trop chargé).
Septembre
1907 - École d'apprentissage pour l'industrie du
meuble. - MM. André et Pierre Brunet, les fabricants de
meubles bien connus, viennent d'ouvrir à Verson un atelier
d'apprentissage où les jeunes gens qui se destinent à l'industrie du
meuble, reçoivent, indépendamment de l'enseignement professionnel, des
notions de géométrie, de dessin et de plans d'exécution. Ces
apprentis peuvent gagner un salaire dès la 2ème année. L'école a
ouvert le 15 septembre dernier.
Novembre
1913 - Alertée par sa servante,
la population de Verson s'assemble devant la grille d'une propriété
pour empêcher l'enlèvement, par deux infirmiers musclés, d'un riche
rentier (30 à 40.000
francs de revenus annuels) et généreux bienfaiteur. Son épouse
voulait le faire interner, grâce à
un
certificat signé du médecin légiste de Caen et d'un médecin
d'Évrecy, qui n'avaient pas jugé utile d'examiner leur "client".
Avril
1914 - Les monuments historiques du
Calvados. - Voici, d'après le officiel, la liste des
immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation
de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados :
Saint-Loup-hors-Bayeux
: Église ; Sainte-Marie-aux-Anglais : Église ; Saint-Pierre-sur-Dives
: Église, Salle capitulaire, Halles ; Saint-Sever : Église ;
Saint-Vigor-le-Grand : Poterie de l'ancien prieuré ;
Secqueville-en-Bessin : Église ; Soulangy : Église ;
Soumont-St-Quentin : Église, Église d'Aizy ; Tessel-Bretteville :
Portail méridional de l'église ; Thaon : Église ; Thiéville :
Clocher et façade occidentale de l'église ; Tordouet : Clocher de
l'église ; Touques : Église Saint-Pierre ; Tour : Église ; Ussy :
Église ; Verson : Église ; Ver-sur-mer : Tour de
l'église ; Vieux-pont-en-Auge : Église ; Villiers-le-sec : Clocher et
le chœur de l'église ; Vire : Église Notre-Dame, Porte de l'horloge,
Ruines du donjon.
Novembre
1914 -
Un record. -
Une dame Armandine
Grandin, née Leboucher, de Verson, a été quatre fois récompensée
pour les bons soins qu'elle a donnés aux quarante enfants qu'elle a déjà
élevés. (Bonhomme Normand)
Janvier
1915 -
Plaquez-vous :
- Les
cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti,
même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être
nettoyé, ni même conduit à la main chez le mécanicien pour être
réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?
Février
1915 -
Accident d’auto. -
A Verson, un attelage
conduit par son propriétaire, M. Émile Lefèvre, a été culbuté par
une auto. Le chauffeur a filé à toute allure vers Caen
sans s'inquiéter de l'accident qu'il venait de causer. M. Lefèvre a
été contusionné, son
cheval blessé et sa voiture brisée.
Mai
1915 -
Chapardages en tous genres.
- Depuis
plusieurs mois, de nombreux vols d'outils, d'objets mobiliers, de
volailles et de lapins étaient commis à Verson et dans les communes
environnantes. Il avait été impossible, jusqu'ici, de pincer les
voleurs. Pourtant les recherches continuaient, et, l'autre jour, les
gendarmes, rencontrant, sur la route, le jeune Louis Duvaleroy, 17
ans et demi, soupçonné d'être un des voleurs, le prièrent de leur
donner quelques explications. Après beaucoup de réticences, Duvaleroy
finit par reconnaître avoir participé à quelques-uns des vols. Il fut
arrêté et amené à Caen. On espère, sous peu, mettre la main sur le
reste de la bande, qui semble être assez nombreuse. Le montant
des vols est, parait-il, élevé.
Mai
1915 - Les vaches à
l’herbe. - Les
pluies abondantes et les
premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos
herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous ne pourrons jamais
tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des
réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau
et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de chefs
d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de
bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres
vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les dépouiller et les
engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux,
obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et
M. Fernand Engerand s'est chargé de poser la question au
ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait
prévoir : Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli
aucun acte d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux.
Il n'y a donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe
pousser. On la fauchera plus tard, si on peut.
Mai
1915 - Les
habillements militaires. - A
côté
de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces principales
du costume militaire, celle des accessoires moins importants procure du
travail aussi à pas mal d'ouvrières. C'est ainsi que la confection des
écussons portant le numéro matricule du régiment et devant être
cousus sur le col des capotes ou vareuses occupe quelques
personnes. Ces écussons, comportant trois chiffres à coudre comme ceux
du 236e, étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières.
Comme l'écusson est double (un de chaque côté du col, cela faisait
donc six cents chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule
ne comporte que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient
payés que 4 fr. le cent. On concevait bien le motif de cette
différence. Mais depuis quelques jours, sans qu'on sache trop pourquoi,
les écussons de trois chiffres ne sont plus payés que 4 fr. aussi. Si
ce tarif uniforme est maintenu, toutes les ouvrières vont demander à
faire des écussons pour le 5e
de
ligne.
Décembre
1916 -
Mauvaise rencontre. -
M.
Tommeray,
coiffeur à Caen, revenait, le soir, en auto, lorsqu'en passant à
Verson, il heurta une charrette arrêtée sur le côté droit de la
route. M. Tommeray ayant freiné à temps, le choc fut atténué, et
seul, son fils Marcel, 6 ans, qui était avec lui, fut légèrement
blessé à la figure. Le conducteur de la charrette,
le jeune Godard, 13 ans, domestique chez M. Dubosq, à Verson, et
une femme qui l'accompagnait, continuèrent leur route. Ce fut un
cycliste qui passait, M. Anquetil, qui porta secours aux automobilistes
en panne.
Octobre
1920 -
Macabre découverte.
- On a découvert sur la route de Caen à Verson, sur la berne,
le cadavre de Maurice Voisin, soldat de la classe 19, et appartenant au
5e régiment d'infanterie en garnison à Falaise. Ce
malheureux garçon se rendait en bicyclette dans sa famille, à
Epinay-sur-Odon, pour y passer une permission de 24 heures. Il a dû
succomber ç une congestion. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Verson en deuil. - Verson était en deuil, ces jours derniers, pour les obsèques
de son excellent maire, M. Hue, chef de district, retraité des Chemins
de fer de l'État.
C'était un magistrat excellent et un homme dévoué, qui ne comptait
que des amis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1924
- Rupture
tragique.
– Les
époux Dugué, journaliers à Verson, vivaient depuis longtemps
en mésintelligence. A la suite d'une scène récente, la femme
abandonna le domicile conjugal. Quelques jours après cette fugue, elle
reparut brusquement devant son mari, surpris de sa visite. Nouvelle
discussion. La mégère furieuse, se précipita sur le
journalier, l’égratigna avec ses ongles, et lui jeta un sachet de
poivre à la figure.
S'étant
ensuite armée d'un manche à balai, elle en frappa violemment à la
tète François Dugué, qui réussit à expulser l'énergumène.
L'épouse
irascible est condamnée à 1 mois de prison par défaut.
Novembre
1925 .
Grave accident
à Verson .
-
Hier
vers 14
heures, Mme
Veuve Fontaine,
76 ans,
ménagère à Verson,
se rendait
au lavoir
lorsque, à
hauteur
de la
maison de
M. Bellenfer,
boucher, elle
fut renversée
par un
cycliste.
Relevée,
l'épaule brisée
et portant
plusieurs contusions
à la tète,
Mme Fontaine
fut ramenée
évanouie à
son domicile.
L'auteur de
l'accident est
un jeune
homme de
16 ans,
Roger Leroy,
apprenti chez
un menuisier
du bourg.
Il assure
qu'ayant aperçu
Mme Fontaine,
il actionna
le signal
avertisseur de
sa machine,
mais qu'au
moment où
il allait
doubler la
vieille femme,
celle-ci appuya
brusquement
sur sa
gauche rendant
la collision
inévitable. |