15 Février 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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VIEUX - PONT

Canton de Saint-Pierre-sur-Dives

Les habitants de la commune de Vieux-Pont-en-Auge sont des ...

Juin 1830   -   Un ecclésiastique violent interpellé par la gendarmerie.   -   Dimanche dernier, un jeune prêtre irlandais, qui réside à Bayeux, voyageait sur la route d'Isigny. Vers onze heures du soir, il s'arrêta à Vieux-Pont, pour faire manger l'avoine à son cheval, et pendant ce temps il alla se promener à quelque distance de l'auberge, dans la direction d'une ferme voisine.

Sa conduite parut suspecte à un cultivateur qui, craignant sans doute que l'habit qu'il portait ne servit à déguiser un incendiaire, lui demanda ce qu'il faisait là à cette heure. Les réponses arrogantes de l'ecclésiastique ne firent qu'accroître l'inquiétude du fermier.

Il fit part de ses soupçons à un gendarme de Formigny qui vint à passer, et qui crut terminer par son intervention la bruyante altercation qui s'était élevée entre les deux interlocuteurs, mais il n'obtint lui-même d'autre réponse que celle que le fermier avait reçue, et de plus force injures que lui adressa l'Irlandais.

Le gendarme n'obtenant pas ce qu'il demandait, le somma de le suivre chez les autorités locales, et sur son refus, il se disposait à le saisir, lorsque l'attitude que prit l'ecclésiastique et quelques coups de poing qui lui tombèrent sur le corps, firent connaître au gendarme qu'il avait affaire à un rude boxeur.

Mais force n'en resta pas moins à la loi; et quoique meurtri et déchiré en plusieurs endroits le gendarme se rendit maître de son prisonnier et le conduisit chez le maire.

La résistance et la violence de l'ecclésiastique ne furent pas moindres devant ce magistrat, qu'elles n'avaient été à l'égard du gendarme. Il s'emporta même jusqu'à déchirer avec fureur le

procès-verbal que l'on dressait contre lui. Ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'on parvint à lui faire entendre qu'il était de son intérêt de s'abstenir de ces violences, et à le déterminer à se laisser conduire à la prison de Bayeux. Là son sang aura pu se calmer, et sans doute il ne sortira de cet asile que bien pénétré que dans tout pays on doit respect à l'autorité agissant dans le cercle de ses attributions, et que c'est surtout aux ecclésiastiques qu'il appartient spécialement de donner l'exemple de la soumission aux lois.

Peut-être aussi cet exemple engagera-t-il l'autorité ecclésiastique à se montrer plus sévère à l'avenir, à l'égard de ces prêtres nomades que l'on rencontre dans toute la France, et qui s'ils étaient réellement dignes de leur ministère resteraient à l'exercer dans les contrées auxquelles ils appartiennent, au lieu de venir comme les Contrafatto et les Guigoz scandaliser par leurs turpitudes les pays où ils sont reçus, et souiller de leurs crimes un habit qu'il importe tant de conserver sans taches. (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1840   -   Nouvelle locale.  -   Tous les jours nous entendons des plaintes contre le mauvais état de la route de Bayeux à Caen.

Sans la grande sécheresse qu'il fait depuis cinq mois, cette route serait devenue presque impraticable sur plusieurs points, notamment dans les deux côtes de Vieux-Pont. Nous sommes persuadés que le conseil d'arrondissement signalera ce mal et réclamera une allocation de fonds extraordinaire, en faisant observer que depuis trois ans il est passé sur cette route plus de quinze mille voitures chargées de cidre et de pommes du Pays-d'Auge, ce roulage accidentel et non prévu est une des causes principales de la détérioration qui provoque tant de plaintes. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.) 

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   On lit dans le « Haro » : Mercredi dernier, on a retiré de la rivière de Vieux-Pont le cadavre d'un homme, dont l'inspection a révélé un suicide commis depuis déjà quelques jours.

Ce malheureux avait eu la triste précaution, avant de se jeter à l'eau, de remplir de pierres un bisac qu'il portait enlacé autour de la partie supérieure du corps, et en autre de se lier les deux jambes avec un lacet de cuir.

On ignore si ce cadavre, qui a été retiré de l'eau dans un état complet de putréfaction, sera reconnu.

La misère serait-elle la cause de ce malheur que la morale condamne comme un crime ? (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -    Mercredi matin. Un incendie dont nous ne connaissons pas encore la cause s'est manifesté cette nuit dans une auberge située à Vieux-Pont. Grâce aux prompts secours portés sur les lieux, on a pu préserver une partie des bâtiments menacés.

Le temps et l'espace nous manquent pour donner plus de détails. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Samedi dernier, au moment où l'une des voitures publiques de Bayeux allait se mettre au trot, après avoir monté la côte de Vieux-Pont, un cantonnier voulut imiter le conducteur et grimper dans le cabriolet, mais le pied lui manqua, il se laissa tomber et les roues lui brisèrent une jambe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  Le 18 de ce mois, un vol de 8 tourtes de pain a été commis au préjudice du sieur Le Page, aubergiste à Vieux-Pont. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Un vol, considérable d'argent a été commis à Vieux-Pont, près Bayeux au préjudice d'un sieur Huel, par deux individus dont l'un est entre les mains de la justice. L'autre est parvenu à se soustraire aux actives poursuites du nos gendarmes. Mais il est connu et signalé, et il ne tardera pas, nous en sommes certains, à rejoindre son compagnon. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Dans notre dernier numéro, nous avons parlé d'un vol d'argent, à Vieux-Pont. Nous avons dit que l'un des deux voleurs n'avait pu être saisi. Aujourd'hui, nous apprenons qu'il vient d'être arrêté à St-Georges-d'Elle (Manche), encore nanti d'une grande partie de la somme volée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le sieur B……, ex-employé de l'octroi de Bayeux, a été trouvé, mardi dernier, noyé dans la Seulles, près de Vieux-Pont. Depuis plusieurs jours, ce malheureux manquait à son domicile. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Un retard.   -   Hier matin, la malle est arrivée à Bayeux avec un léger retard, et attelée seulement de trois chevaux. A la descente de Vieux-Pont, le quatrième s'était abattu et avait été tué raide. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1860   -   Des nominations.   -  Par arrêté préfectoral, en date du 25 juin :

M. Gautier, actuellement instituteur à Blangy, est nommé instituteur à Saint-Pierre-sur-Dives, en remplacement de M. Delaunay, dont la démission est acceptée.

M. Morières actuellement instituteur à Notre-Dame-de-Courson, est nommé instituteur à Blangy, en remplacement de M. Gautier.

M. Leblanc, actuellement instituteur suppléant à Vieux-Pont, est nommé instituteur à Notre-Dame-de-Courson, en remplacement de M. Morières.

M. Lancelin, actuellement instituteur adjoint à Touques, est chargé à titre provisoire de la direction de l'école de Vieux-Pont, remplacement de M. Leblanc.

M. Bouet, actuellement instituteur suppléant à Castillon, arrondissement de Lisieux, est nommé instituteur public sans changer de résidence. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1879  -  Appropriations et réparations en 1878.  -  85 locaux, appartenant à 73 communes, ont été appropriés ou réparés dans le Calvados  -  Arrondissement de Lisieux : Lisieux, école de garçons ; Saint-Jacques, école de garçons ; Tortisambert, école mixte ; Mézidon, les deux écoles ; Mesnil-Mauger, école mixte ; Orbec, école de garçons ; Vieux-Pont, école mixte.

 

Mai 1880  -  Tuée par une vache.  -  Un déplorable accident vient de se produire dans un herbage avoisinant la commune de Vieux-Pont. Une femme Legrand a été tuée par une vache qu'elle gardait.  

 

Décembre 1883  -  Les voleurs d’église.    Ces malfaiteurs dont on n'entendait plus parler dans le Calvados ont l'ait leur réapparition. Dans la nuit de samedi à dimanche, des voleurs se sont introduits dans la sacristie et dans l'église de Vieux-Pont, arrondissement de Lisieux. Une fenêtre a été brisée, plusieurs armoires et coffrés ont été fracturés. Mais les voleurs ont été volés. Aucun vase sacré n'avait été laissé dans l'église.

 

Janvier 1884  -  Les voleurs d’église et de presbytères.    Des malfaiteurs ont pénétré par l'une des fenêtres, dans la vieille, église de Saint-Martin-des-Champs, canton d'Harcourt. La pauvreté de cette vieille église devait la mettre à l'abri des convoitises des malfaiteurs. Les vases et chandeliers enlevés sont d'une valeur fort minime. Un vieux crochet et une clenche en fer, dont le malfaiteur s'est servi, pour briser la fenêtre, ont été laissés par lui sur l'autel.

— Dans la nuit de dimanche, le curé de Vieux-Pont, arrondissement de Lisieux entendit du bruit autour, du presbytère. Il tira un coup de revolver par la fenêtre, et à ce bruit les voleurs s'enfuirent si précipitamment qu'ils abandonnèrent une casquette au pied de la maison. Ils avaient déjà décroché les contrevents et étaient en train de forcer la fenêtre lorsqu'ils ont été entendus.

— Un malfaiteur s'est introduit, en brisant un carreau, dans le presbytère de St-Martin-de-Bienfaite, et a dérobé 5 fr. 50 dans un secrétaire.

 

Octobre 1885  -  Écrasé sous un plancher.  -  Samedi, à Vieux-Pont, un plancher chargé de sacs de blé s'est effondré et est tombé à l'étage inférieur où se trouvaient plusieurs ouvriers journaliers occupés à remuer du colza. L'un d'eux, Émile Moulin, a été pris sous la poutre principale et a été écrasé, la mort a dû être instantanée. Ce jeune homme, âgé de 24  ans, était originaire de Maltot.  

 

Novembre 1886  -   Tentative de meurtre.  -  Le sieur Benard habite à Vieux-Pont une maison derrière laquelle se trouve une cour, contiguë à un herbage appelé La Cornillière. Il élève des lapins qu'il laisse en liberté dans cette cour. Dernièrement, vers 8 heures du soir, il aperçut dans son herbage le nomme X….. qui, prétend-il, essayait, aidé de son chien, de  prendre les lapins. S'armant aussitôt d'un fusil, Benard en déchargea un coup sur cet individu, qui a été gravement blessé à la tête et au côté. La victime nie absolument que sa présence dans l'herbage fut motivée par l'intention de s'emparer des lapins. Benard a été arrêté.  

 

Août 1888  -  Voies de fait.  -  Le sieur Pierre Anfry, fermier à Vieux-Pont, est inculpé de voies de fait sur une femme Dauphin. On parle de vengeance à cause d’un témoignage d’audience.  

 

Septembre 1889.   -   La sorcière de Vieux-Pont.   -   Les époux Boulaye sont âgés d'une soixantaine d'années. Ils habitent, avec leur fils, à Vieux-Pont. La femme souffre de douleurs rhumatismales, le fils est paralysé.  Une femme Dauphin, 41 ans, originaire de Magny-la-Campagne, vint, un soir, trouver les époux Boulaye et leur raconta que leur mal venait d'un sort qu'on leur avait jeté, et qu'ils périraient tous les trois dans d'atroces douleurs. Les trois Boulaye, à cette révélation, se mirent à pleurer. La femme Dauphin en profita pour ajouter : « Je connais un tireur de sorts qui pourra - « barrer » - le mal, mais, pour cela, il lui faut une pièce de toile et du drap ».

Les Boulaye donnèrent la toile, le drap et bien d'autres objets encore, qui étaient soi-disant envoyés à Paris, à la grande direction des sorciers.

Une plainte ayant été adressée au parquet, les gendarmes sont venus faire une enquêté. Ils n'ont pu rien obtenir des époux Boulaye qui ont maudit les gendarmes de venir arrêter une sorcière en train de les guérir. Quant à la femme Dauphin, quand les gendarmes ont voulu l'emmener à la prison de Lisieux, elle s'est mise à crier et à se jeter aux pieds d'une statue de la Vierge, exposée dans sa maison, en criant : « Bonne sainte, sauvez-mé des méchants ! »

Plusieurs personnes de la commune ont, comme les époux Boulaye, eu recours aux maléfices de la sorcière, mais ils ne veulent rien dire, car il leur a été défendu de parler « sous peine des plus grandes calamités ». ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1890  -  Une sorcière.  -  Une femme Dauphin, demeurant à Vieux-Pont, arrondissement de Lisieux, se faisant passer pour sorcière, s'était fait remettre par un vieillard, le père Boullée, une certaine quantité d'étoffes nécessaires, disait-elle, pour conjurer les maléfices qui pesaient sur lui et sur son fils. 

Elle fut condamnée pour escroquerie. Pendant sa détention, les époux Boullée furent volés. A peine sortie de prison, la femme Dauphin offrit à sa naïve dupe de lui faire retrouver les objets volés ; mais, pour cela, il fallait lui remettre un échantillon de chaque chose. Le père Boullée, toujours crédule, lui envoya par son fils deux draps, une chemise de femme, deux chemises d'homme, une taie d'oreiller, deux serviettes, un bonnet de nuit et un mouchoir, le tout d'une valeur de 30 fr. 

Au bout de quelques semaines, le sieur Boullée finit par s'apercevoir qu'il avait été dupe une fois de plus, et, ne voyant rien venir, il se décida à porter plainte, ainsi que le fils Boullée  qui a déclaré avoir porté à la femme Dauphin 50 litres d'eau-de-vie d'une valeur de 200 fr. qu'elle disait acheter pour une autre personne et dont l'argent n'a jamais été versé.  

 

Mai 1892  -  Vols de bestiaux.  -  Des malfaiteurs se sont introduits dans l'herbage du sieur Louis Guérard, cultivateur à Saint-Pierre-du-Jonquet, et ont volé à son préjudice : une génisse de 2 mois 1|2, une autre génisse de 2 mois et un petit taureau. 

— Une vache appartenant au sieur François Postel a été volée dans un herbage de Heurtevent. 

— Un veau, estimé 130 fr., a disparu d'un herbage appartenant au sieur Pichard, propriétaire à Vieux-Pont. Cette disparition est attribuée à un vol.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1892  -  Attentat à la pudeur et viol. -  Alexandre Doucet, 48 ans, cafetier à Vieux-Pont, était connu pour son immoralité. Personne n'osait porter plainte. Enfin, on s'y décida. L'accusation n'a relevé que sept attentats à la pudeur commis sur les jeunes Lemière, Sabine, Chrétien, Jouanne, Goupil, Raoul et Georges Testu, tous garçonnets âgés de 9 à  11 ans. Il a été condamné à 5 ans de réclusion.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1893  -  Un enfant martyr.  -  Procès-verbal a été dressé contre Cyrille Danville,41 ans, journalier à Vieux-Pont, et sa concubine Maria Dorey, 27 ans, pour mauvais traitements  au jeune Jules, 10 ans, fils de Danville.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1893  -  Enfant martyr.  -  Depuis 18 mois, le sieur François Banville, 45 ans, journalier à Vieux-Pont, vivait avec une nommée Louise, 38 ans. Banville a un enfant de 10 ans, qu'il élevait convenablement avant sa liaison avec la fille Louise. Mais, à partir de ce moment, le pauvre enfant devint un véritable martyr. Danville et sa concubine l'attachaient avec une chaîne munie d'un cadenas à un pommier et le frappaient à coups redoublés. Un certificat médical constate que le jeune Danville était, depuis longtemps, maltraité, et qu'il porte sur le bras et les épaules de larges ecchymoses, résultant des coups qu'il a reçus. Le tribunal de Lisieux a condamné Danville à 6 mois de prison ; la fille Louise, à 4 mois. (Source : Le  Moniteur du Calvados)

 

Mai 1894  -  Trop de Zèle.  -  La régie fait un peu trop parler d'elle en ce moment.

A Honfleur, accompagnée d'un commissaire, elle a fait une descente inopinée chez un propriétaire de la rue Bourdet, dénoncé, par une lettre anonyme, comme faisant la fraude. On ne trouve rien. Les perquisitionneurs se retirent vexés et en n'étant rien moins que polis pour le malheureux dont ils venaient de mettre la maison sens dessus dessous. 

Autre déboire : M. Lair, limonadier à Saint-Pierre-sur-Dives, a un locataire à Vieux-Pont. Il lui avait fait acheter, par un huissier, deux fûts d'eau-de-vie, en déduction de ce qui lui était dû. Un midi, deux employés de la régie, viennent prier M. Lair d'aller avec eux faire une petite-promenade du  côté de sa maison de Vieux-Pont

On y trouve les deux fûts et la régie fait un procès parce que M. Lair n'a pas pu présenter le laissez passer dont il n’avait pas besoin, puisqu'il ne s'était encore livré. Avec ce système, on ne pourrait plus acheter d'eau-de-vie livrable dans trois mois sans se mettre en règle aussitôt l'achat. Tel n'a pas été heureusement l'opinion du tribunal de Lisieux. Il a trouvé que  la régie poussait à un trop haut degré l'amour des procès et il a purement et simplement acquitté le limonadier. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

 Décembre 1894  -  Voleurs de bestiaux.   -  Une vache de 350 fr. a été volée dans un herbage de Vieux-Pont, sur la route de Bayeux à Caen, à la veuve Etienne. 

— Deux vaches qui avaient été volées à la dame Gosselin, demeurant à Ellon, mais que les voleurs n'ont pas pu emmener, ont été retrouvées dans un champ. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

 Février 1895  -  Incendie.   -   Samedi soir, un incendie a détruit la fromagerie du sieur Pichard, à Vieux-Pont-en-Auge. Les pertes s'élèvent à 60 000 fr. Assuré. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Octobre 1896  -  L’art de corriger les femmes.   -   Arthur Deslandes, 39 ans, gardien d'herbages à Vieux-Pont, canton de Saint-Pierre-sur-Dives, à flanqué un coup de fusil à sa femme pour la mettre au pas. Heureusement elle n'a pas été touchée.

  Léon Deschamps, marchand de poisson, à jeté à l'eau la nommée Moutier, femme Vaugeois, demeurant à St-Jean-de-Livet, qui l'embêtait. Elle en a été quitte pour un bain froid et un gros rhume. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Vols qualifiés. - Jacques Riquier est prévenu de quatorze vols commis avec effraction à Mittois, à Vieux-Pont et à Saint-Georges-en-Auge.

Le prévenu, qui peut à peine se soutenir et répondre, avoue de la tête tous les vols qui lui sont reprochés, sauf un. Il a été condamné à 3 ans de prison. Déf. : Me Capronnier.

— Une nuit de février, la maison que M. Toutain, avocat, possède à Hérouviile-St-Clair fut dévalisée. Les voleurs, ayant vendu les objets volés à Caen, ne tardèrent pas à être découverts. Ce sont : Maria Martin, 19 ans, fille soumise ; Eugène Lesellier, 20 ans ; Paul Vassal, 17 ans, et Clément Poirier, 20 ans, demeurant tous à Caen.

La fille Martin a été condamnée à 3 ans de prison ; ses complices, à 2 ans de prison chacun.

Le jury a écarté les circonstances aggravantes de «  maison habitée » parce que le propriétaire n'y couchait pas régulièrement. C'est spécieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Tentative d'assassinat. -  Dimanche la nuit, deux malfaiteurs restés inconnus se sont introduits dans le cabinet de Mme Veuve Renaux, âgée de 74 ans, où elle était  couchée. Ils la  sommèrent de leur donner 250 francs ; elle leur déclara qu'elle ne possédait qu'une vingtaine de francs qui se trouvaient dans une armoire ; ils s'en emparèrent ainsi que d'une montre en or et fouillèrent tous les autres meubles. 

Leurs recherches étant restées sans résultat, ils retournèrent auprès de la veuve Renaux et après lui avoir lié les mains et les pieds ils la jetèrent à bas de son lit puis la recouvrirent  de la literie et dansèrent sur le tout pour étouffer leur victime. Ils se sont ensuite mis à table et ont mangé et bu, puis un des malfaiteurs, pour voir si Mme Renaux était morte, l'a  piquée avec une forte pointe sur différentes parties du corps. Elle a fait preuve d'un grand sang-froid en ne poussant aucun cri. Ce  n'est que vers minuit qu'un des voisins, en venant remiser une voiture, découvrit le crime. Sans se secours, Mme Renaux aurait certainement succombé. Une enquête est ouverte.  

 

Août 1900   -   Attaque nocturne.  -   Deux individus se sont introduits le soir chez la veuve Renaux, 76 ans, fermière à Vieux-Pont. Il l'ont jetée à bas de son lit, bâillonnée avec un torchon et lui ont lié les pieds et les mains, après l'avoir frappée violemment parce qu'elle ne leur donnait que 21 fr. 60, tout ce qu'elle possédait.

Heureusement que, vers minuit, un voisin auquel la pauvre vieille avait prêté sa voiture pour aller à Saint-Pierre-sur-Dives la tira de cette triste position. Les coupables ne sont pas découverts. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Mort imprévue.  -  Le sieur Jouanne, 52 ans, cantonnier à Vieux-Pont-en-Auge, a été trouvé mort dans un bois, la mort qui remontait à quelques heures paraît être due à une congestion. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1900   -   L’ami des femmes.  -  C'est M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire comme avocats et plaider. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1901   -   Deux écrasés.  -   Le sieur Ernest Delivet, âgé de 29 ans, gardien d'herbages à Vieux-Pont, près de Saint-Pierre-sur-Dives, conduisait un banneau chargé de carottes lorsque, par suite d'un choc violent, il fut projeté à terre. Une roue lui broya la poitrine. La mort a été instantanée.

— Le sieur Dringot, boucher à Englesqueville, allait au marché de Bayeux, monté sur sa voiture chargée de viande, lorsque son cheval partit au galop. Le sieur Dringot, perdant l'équilibre, tomba et les roues lui passèrent sur le corps.

Le malheureux est mort après vingt-quatre heures de terribles souffrances, il était âgé de 36 ans et laisse une femme et trois enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Voleurs de vaches.  -   Le sieur Langevin, aubergiste à Caen, avait reçu une vache pour le sieur Gustave Lequest, boucher. Un rôdeur, Désire Madeleine, 30 ans, demeurant à Missy, qui se trouvait là par hasard, se présenta une heure après en disant qu'il venait chercher la vache du sieur Lequest. Sans défiance, l'aubergiste la livra, et quand le propriétaire vint la réclamer, il fut étonné d'apprendre qu'on était venu chercher la bête en son nom.

Heureusement que l'on put rattraper le voleur, qui avait pris la route de Bretteville. Il a été condamné à trois mois de prison.

— Étant domestique chez le sieur Pichard, cultivateur à Vieux-Pont, près Saint-Pierre-sur-Dives, Édouard Bazin, 28 ans, quittait brusquement sa place avec une servante de la ferme qu'il promit d'épouser, bien qu'il fût marié et père de plusieurs enfants.

N'ayant pas d'argent, Bazin vola une vache à son maître et, avec le prix, il mit sa maîtresse dans ses meubles, à Lisieux. Quand il fut à sec, Bazin fut voler une seconde, vache au sieur Pichard, mais il fut arrêté au moment I où il venait de la vendre sur le marché aux bestiaux de Caen. Il a été condamné à trois ans de prison.

— A la foire de Condé-sur-Noireau, Eugène Roullée, courtier en chevaux, avait vendu un cheval de 3 ans pour le prix dérisoire de 150 fr. à un marchand de chevaux des environs de Vire. La bête valait le double. L'acheteur, mis en éveil par ce bon marché et par les allures louches de son vendeur, prévint les gendarmes qui arrêtèrent Roullée.

Celui-ci dit que le cheval lui appartient, reste à le prouver.

— La nuit, on a dérobé une vache de 400 francs appartenant au sieur Célestin Mancel, propriétaire à Secqueville-en-Bessin, canton de Creully.

— Une vache appartenant au sieur Alphonse Marie, cultivateur à Bellou, canton de Livarot, a été volée la nuit. On croit que cette vache a été vendue au marché de Gacé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du  31 décembre 1913, pour le département du Calvados : 

Saint-Pierre-sur-Dives : Église, Salle capitulaire, Halles ; Saint-Sever : Église ; Saint-Vigor-le-Grand : Poterie de l'ancien prieuré ; Secqueville-en-Bessin : Église ; Soulangy : Église ; Soumont-St-Quentin : Église, Église d'Aizy ; Tessel-Bretteville : Portail méridional de l'église ; Thaon : Église ; Thiéville : Clocher et façade occidentale de l'église ; Tordouet : Clocher  de l'église ; Touques : Église Saint-Pierre ; Tour : Église ; Ussy : Église ; Verson : Église ; Ver-sur-mer : Tour de l'église ; Vieux-Pont-en-Auge : Église ; Villiers-le-sec : Clocher et le  chœur de l'église ; Vire : Église Notre-Dame, Porte de l'horloge, Ruines du donjon.

 

Mai  1919  -  Vol.  -  En l'absence de M. Paul Marquet, Journalier à Vieux-Pont-en-Auge, des malfaiteurs se sont introduits chez lui le 19 mai et ont dérobé une somme de 208 fr. et un complet estimé 500 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Avril 1922  -   Pauvre gosse.   -   Le jeune Marcel Hue, 6 ans, est, depuis sa naissance, le souffre douleurs de son père, Adolphe Hue, 26 ans, gardien d'herbages, à Vieux-Pont, canton de St-Pierre-sur-Dives. Il y a quelques jours, le père indigne prétextant que l'enfant ne lui obéissait pas assez vite, alors qu'il lui commandait d'aller chercher du cidre à la cave, prit un bâton et en frappa le malheureux enfant de plusieurs coups violents dont un sur la tête, qui lui fractura le crâne.

L'enfant alla se coucher. Il fût malade dans la nuit, et salit ses draps. Le père survint alors et lui ordonna d'aller se laver. Le gosse, épuisé ne pouvait pas. Hue le prit et se mit en devoir de le laver lui-même, dans la cour, avec de l'eau froide, sous une température glaciale.

L'enfant est mort pendant cette cruelle opération. Le père se rendit alors à St-Julien-le-Faucon où il espérait trouver, près d'un docteur, un certificat de décès. Le médecin, entendant le récit de Hue, eut quelques soupçons. Il fit prévenir le parquet de Lisieux qui se rendit sur les lieux. L'autopsie du crâne de la petite victime a démontré que l'enfant avait succombé à une hémorragie cérébrale consécutive à un coup violent. Hue a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Cour d’Assises.  -  Le martyre d’un enfant.    -    Albert Hue, 26 ans, gardien d'herbages à Vieux-Pont, canton de St-Pierre-sur-Dives, accusé du meurtre de son enfant, comparait devant le jury.

On se rappelle qu'un soir, Hue avait ordonné à son petit Marcel, âgé de 6 ans, d'aller chercher du cidre à la cave. Comme l'enfant n'obéissait pas aussitôt, ce père indigne saisit un bâton et en frappa si brutalement l'enfant qu'il mourut deux jours après.

L'autopsie révéla que la mort était due aux coups reçus. Ce petit martyr subissait depuis longtemps déjà les mauvais traitements de son père qui l'obligeait à rester de longues heures à genoux, les mains liées derrière le dos, et l'assujettissait à des travaux bien au-dessus de ses forces. Hue ne nie pas les faits. Il se contenta de dire qu'il était obligé de corriger son fils dont le caractère était indiscipliné. Il est présenté comme sobre et travailleur, mais peu intelligent.

La Cour le condamne à 12 ans de travaux forcés avec déchéance de la puissance paternelle et interdiction de porter la Croix de guerre.    Défenseur : Me  Dyvrande. ( Le Bonhomme Normand )

 

Janvier 1925  -  Assises du Calvados.   -   Vols qualifiés.   -   Gabrielle-Hélène-Augustine Vautier, âgée de 20 ans, née à Isigny, domestique, sans domicile fixe, et Marcel-Ernest-René Lefrançois, 23 ans, ouvrier couvreur, sans domicile fixe, comparaissent dans cette affaire sous l'accusation de vols qualifiés. 

Le 7 juin dernier, la fille Vautier profitait de l'absence de ses anciens patrons, les époux Catherine, cultivateur à Vieux-Pont, commune de Vaux-sur-Seulles, pour s'introduire à l'aide d'escalade et leur voler uns somme de seize cents francs placée dans une cachette qu'elle connaissait. Elle remit cette somme à son ami, qui la gaspilla en sa compagnie.

Tous deux ont reconnu les faits, Lefrançois est condamné à cinq ans de prison, et la fille Vautier, à deux ans de la même peine.

Défenseurs. Me  Langlois et Tesnières. 

Une demande de mise en liberté conditionnelle a dû être signée en faveur de la fille Vautier par les membres du jury. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1925  -  La grave affaire de fraude du Vieux-Pont.  -  Vendredi est venue devant le Tribunal correctionnel de Lisieux, l'importante affaire de fraude d'alcool de Vieux-Pont-en-Auge, dont nous avons déjà parlé et que nous rappelons ci-après.

A la suite d'une dénonciation, semble-t-il, de nombreuses surveillances étaient exercées en janvier 1924 par les agents de la régie, dans la gion de Vieux-Pont, lesquels furent amenés à porter de sérieux soupçons de fraude sur Marcel Feuger, âge de 27 ans, propriétaire audit lieu. C'est dans ces conditions que le 28 janvier 1924, le contrôleur Cheneau, accompagné de plusieurs vérificateurs de son service et assisté de M. le Juge de Paix de Saint-Pierre-sur-Dives, procéda régulièrement à une visite domiciliaire dans la propriété Feuger. Les agents y constatèrent que cette propriété était aménagée en une véritable usine de distillation clandestine comprenant un agencement industriel des plus modernes et permanent.

L'alambic, système Bénard, obtenu lui aussi, à l'aide de moyens frauduleux c'est-à-dire sans avoir été claré à la régie, était placé sur foyer permanent spécialement construit en briques.

A marche continue, il pouvait produire 100 litres d'alcool pur par 24 heures. Lorsque les agent se présentèrent, l'appareil était encore sous l'effet de la chaleur.

Dans une pièce voisine de celle il était installé se trouvaient deux tonnes d'une contenance respective de 15 hectolitres exhalant l'odeur d'eau-de-vie fraîche. Une quantité supérieure à 600 litres d'eau-de-vie existait dans une cave qui était reliée à la distillerie elle-même par une canalisation souterraine mesurant une longueur de 240 mètres environ. Dans un bâtiment, non loin de la route, les visiteurs reconnurent la présence de 13 tonnes, contenant ensemble 463 hectolitres de cidre. Les résidus de distillation étaient évacués à la rivière par un tuyautage souterrain spécial, d'une longueur d'une trentaine de mètres.

Le montant des droits fraudés se serait élevé à une cinquantaine de mille francs, pour une période de trois mois et pour 45 hectolitres. Mais, à n'en pas douter, la distillerie clandestine fonctionnait depuis une époque bien plus éloignée et nul doute que Feuger, en tirait de gros bénéfices. Le tort considérable fait envers l'État rejaillissait aussi sur le commerce honnête.

Étaient également impliqués dans cette affaire Charles Langeard, 55 ans, gardien d'herbages pour le compte de Feuger, Auguste Lecaudey, 41 ans, ouvrier de culture, demeurant tous deux à Vieux-Pont-en-Auge. Interrogés alors, ces deux derniers soutenaient être étrangers à la distillation clandestine.

Quant à Feuger, il prenait la pleine et entière responsabilité de tous les frais de fraude et déclarait avoir installé l'organisation intérieure de sa ferme et être coupable.

Comme tout fraudeur qui se respecte, il se refusait à faire connaître au Tribunal la provenance du cidre qu'il distillait, les destinataires de l'alcool sortant de sa ferme, comme non plus l'individu qui lui avait procuré l'alambic.

Le jugement de cette importante affaire vint devant le Tribunal correctionnel de Lisieux le 29 février 1924.

La Régie réclamait contre les fraudeurs des condamnations fiscales exemplaires dont le montant aurait atteint un chiffre supérieur à 400.000 francs. Le ministère public, de son côté, requérait de plus contre Feuger une peine corporelle.

Me Jacques Roucher, avoué, soutenait les intérêts de la régie. Me de Resbecq, avocat, présentait la défense des trois contrevenants. Le prononcé du jugement fut renvoyé au 14 mars.

Dans l'audience du Tribunal correctionnel de Lisieux du 14 mars, Feuger fut condamné à trois mois de prison, à six amendes s'élevant ensemble à 21.500 francs, pour transports frauduleux de cidre, tention d'un alambic sans déclaration, exploitation d'une distillerie clandestine et fabrication d'alcool et eau-de-vie sans déclaration ni licence, fraude à la taxe  de luxe sur les spiritueux, enlèvement et transports frauduleux, en vue de la vente d'alcool fabriqué clandestinement. En outre, il était condamné au remboursement des droits fraudés s'élevant à 45.000 francs, à la confiscation de l'alambic, des tonneaux, boisson, matériel de la distillerie estimés 14.000 francs et aux pénalités accessoires, quintuple droit, etc…

De plus, Feuger ainsi que Langeant furent condamnés solidairement à une amende de 1.000 francs pour fraude au droit de la consommation. Langeard, seul, à une amende de 200 francs pour fraude au droit de la circulation. Lecaudey, seul, à deux amendes de 200 francs et 500 francs pour fraude au droit de circulation.

A cette époque, un voiturier de Boissey, M. L.-A. Prével, 52 ans, connu sous le nom de « Napoléon » disparut, et l'opinion générale était d'avis qu'il avait été assassiné.

Du reste, magistrats et policiers eurent la même conviction. Pour eux, « Napoléon » avait été tué et on avait fait disparaître son cadavre. Aussi des recherches actives furent-elles  entreprises.

C'est que, quelques mois auparavant, Louis Prével, dit « Napoléon », était arrêté alors qu'il transportait plusieurs litres d'eau-de-vie de cidre renfermés dans des vessies. L'enquête ouverte amena la découverte d'un véritable entrepôt clandestin. Prével fut poursuivi et condamné à 2.000 fr. d'amende plus les doubles droits. Un peu après, il entra au service de M. Lantier, propriétaire à Castillon-en-Auge, c'est-à-dire fin 1923.

Prével, condamné pour fraude à différentes reprises, n'a pas reparu. On se demande à la suite de quelles circonstances cette disparition a été constatée et pourquoi la justice s'est inquiétée de retrouver le fraudeur, Feuger, poursuivi et condamné ainsi que nous le disons plus haut, à payer plus de 150.000 francs, fut incarcèré pour purger la contraint par corps.

Comme il ne pouvait payer, la gie s'adressa à son beau-père, M. Lantier, lequel refusa net. Ici l'affaire se complique. Plusieurs commerçants caennais avaient porté plainte contre un agent de la régie qu'ils accusaient de tentative d'extorsion de fonds. C'est que l'administration des contributions directes avait cru trouver, dans un relevé de compte de M. Lantier à la succursale d'une banque caennaise, à Saint-Pierre-sur-Dives, la preuve de fourniture d'alcool faite à des commerçants et avait demandé à titre de transaction le versement des sommes dues par M. Feuger. Les commerçants refusèrent, disant n'avoir eu aucune relation commerciale avec M. Lantier. La Régie confia alors l'affaire au Parquet, et à la suite de cette affaire, 39 personnes, dont les noms suivent, ayant reçu de l'eau-de-vie sans s'être inquiété du paiement des droits, furent appelées devant le Tribunal Correctionnel de Lisieux, le vendredi 10 octobre 1924.

Les sus-nommés étaient poursuivis à la requête de l'administration des contributions indirectes pour transports d'eau-de-vie de cru sans expédition en vue de la vente ou défaut de justification de paiement des droits sur des eaux-de-vie en leur possession, introduction frauduleuse d'alcool dans leur débit et défaut de paiement de la taxe de luxe. Les droits et amendes pouvaient atteindre plusieurs millions.

Le Tribunal Correctionnel de Lisieux s'étant déclaré compétent pour en juger sur le fond, les inculpés avaient porté appel de cette décision.

Déboutés par la Cour d'Appel de Caen., ils avaient invoqué l'autorité de la Cour de Cassation. Celle-ci ayant confirmé l'arrêt. l'affaire est revenue vendredi devant le Tribunal Correctionnel de Lisieux.

Me Dubourg, avocat à la Cour d'Appel de Caen, a, au nom des prévenus, demandé au Tribunal de s'ajourner à cause de l'assignation faite contre la Régie devant le Tribunal Civil de Caen, par plusieurs des intéressés, en contestation de procès-verbal et subsidiairement en dommages-intéréts.
Le Tribunal a renvoyé l'incident au fond, et les prévenus, sauf cinq, ont interjeté appel contre le jugement qui venait d'être prononcé.

 

Avril 1929  -  Fraude de lait.  -  M. Charles Sevestre, propriétaire à Vieux-Pont, se rendant dans un de ses herbages, au moment de la traite des vaches, entendit sa gardienne, se  trouvant dans une étable dire : « Il n'y a pas beaucoup de lait, mais ce n'est pas gênant ». Ces paroles attirèrent l'attention de M. Sevestre sur les agissements de cette femme. Il la vit se diriger avec un seau vers le puits. Peu après, M. Sevestre, qui était dissimulé derrière un bâtiment, pressentant une fraude de la part de sa gardienne, préleva environ un litre de lait qu'il fit analyser à la pharmacie Cosley, à Saint-Pierre-sur-Dives.

Le résultat de l'analyse fut concluant, puisque le lait était baptisé dans la proportion de 25 %. Les gendarmes, prévenus par M. Sevestre, procédèrent à une enquête qui se termina par  les aveux de la gardienne, une femme Paul Hallay, née Clémence Lefèvre, 48 ans. Cette dernière était depuis deux ans au service de M. Sevestre. Elle répondra de sa faute devant le  tribunal correctionnel de Lisieux.

 

Mars 1932   -   Maison mise à sac.   -   Mme veuve Blanc, 72 ans, propriétaire au Havre, possède à Vieux-Pont, canton de St-Pierre-sur-Dives, un pied-à-terre ou elle ne vient que deux ou trois fois l'an. Dernièrement, en y arrivant, elle a constaté que, depuis 7 mois, un malfaiteur avait pénétré chez elle, et avait pris pour 1 500 fr. de draps, de linge et d'objets divers. (Bonhomme Normand)

 

Février 1936  -  Le froid et le verglas.  -  Les Virois ont été désagréablement surpris de voir leurs rues transformées en glaciers. La circulation sur les routes était impraticable. De nombreux accidents se sont produits. On signale notamment ceux survenus à Mme Mansson qui, allant prendre son service au magasin des Deux Nègres, à  Vire, a glissé et est tombée si malencontreusement qu'elle s'est fracturée un bras ; à Mlle Huet, employée chez M. Prével, charcutier à Vire, qui en tombant s'est  blessée à la tête ; à M. René Brionne,  cultivateur à Roullours, qui, au moment où il allait commencer sa tournée de livraison de lait à Vire, est tombé, se blessant assez grièvement à la tête. 

A Bayeux, des membres cassés et une morte de froid. Le verglas a rendu la circulation difficile sur toutes les routes environnantes, ainsi que dans les rues de la ville et provoqua de nombreux accidents. 

Dans la côte du Vieux-Pont, une trentaine d'autos venant sur Bayeux à l'occasion du marché, restèrent en panne. Mme Brokken, de Bayeux, qui se rendait à Caen, ne pouvant continuer sa route arrêta sa voiture et voulut descendre pour la caler, mais avant qu'elle n'eut réussi à placer la cale l'auto partait en glissant et allait tomber dans le jardin de M.  Leclerc, maraîcher, qui se trouve en contrebas de la route. 

En ville, on enregistra plusieurs accidents pénibles. Mme Cartal, domiciliée rue de la Juridiction, se fractura un bras en tombant dans sa cour. 

M. Richard, glissant dans la rue, tomba sur le bord du trottoir et se fit une coupure profonde au-dessus de l'arcade sourcilière. 

Mme Potier, demeurant Bellefontaine, s'est brisée la rotule dans sa chute sur la voie publique, elle a dû être transportée à la clinique de la rue d'Aprigny, où elle a été opérée par le docteur Jeanne. 

Enfin, dernier fait plus triste encore, vers 13 heures, Mme Delhaye, domiciliée rue du Petit-Rouen, trouvait sa voisine, Mme Victoire Guillot, 85 ans, tombée devant la porte de son cellier, elle était morte d'une congestion causée par le froid. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Un cultivateur se suicide d’un coup de fusil.    Mme Chariot, cultivatrice, avait quitté son domicile vers 13 h. 15, se rendant à une vente dans la localité, laissant à la maison son mari, M. Jules Chariot, âgé de 61 ans.

Vers 18 heures, à son retour elle trouvait son mari, étendu sur le lit, mort, son fusil de chasse entre les jambes. Il s'était tiré un coup de feu dans l'estomac, utilisant une baguette de  bois pour actionner la gâchette. La charge, faisant balle, avait entraîné la mort immédiate. 

M. le docteur Lionval, de St-Pierre-sur-Dives, n'a pu que constater le décès. L'enquête ouverte par la gendarmerie n'a rien révélé de suspect : ce suicide serait dû à des chagrins intimes. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   Pour faire la fête l'ouvrier vol son patron.    -   La gendarmerie a arrêté, rue de Lisieux, à St-Pierre-sur-Dives, Auguste Gondouin, 39 ans, journalier, demeurant à Sainte-Marguerite-de-Viette.

Gondouin avait profité d’une absence de son patron, M. Léon Lesaulnier, cultivateur à Vieux-Pont, pour dérober à ce dernier, avec lequel il travaillait, une. somme de 1 000 francs placée dans un portefeuille se trouvant dans l'une des poches de la veste que le fermier avait quittée pour se mettre à l'aise pendant sa besogne.

Lors de son arrestation. Gondouin ne possédait plus que 0 fr. 15. Il avait dépensé la quasi totalité de l'argent volé dans une maison hospitalière de Caen. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Mai 1938   -   Une chasse au chauffard.   -    M. Louis Férey, 35 ans, chauffeur de taxi, demeurant 6, rue Bienvenue, à Bayeux. revenait de Caen avec sa voiture et rentrait à son  domicile.

Après avoir dépassé la côte de Vieux-Pont, vers 0 h. 15, M. Férey vit venir vers lui une camionnette qui roulait de droite à gauche. Par prudence, il se rangea sur la droite et stoppa, ce qui n’empêcha pas la camionnette d'accrocher l'arrière du taxi et de continuer sa route.

Aussitôt, M. Férey changea de direction, se mit à la poursuite de la camionnette et avec l'aide d'un gendarme de Bretteville-l'Orgueilleuse, il réussit à la rejoindre. Mais le conducteur voyant qu'il n'y avait que des dégâts matériels, repartit aussitôt, ne laissant ni son nom ni son assistance. En conséquence, M. Férey a porté plainte. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   Une ruade mortelle.  -   Eugène Robine, 39 ans, ouvrier agricole, au service de M. Fleuriot, cultivateur à Vieux-Pont qui avait été blessé par une ruade de cheval, est décédé des suites de cet accident.   (source le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1938   -   L’alcool qui tue.   -  Un ouvrier agricole de Vieux-Pont, Eugène Brasseur, 53 ans, a été trouvé pendu dans la cave de sa maison d'habitation.

Mme Brasseur, femme du défunt, a déclaré aux gendarmes de la brigade de St-Julien-le-Faucon, que son mari avait des habitudes d'intempérance.

Le docteur Fernagut, de Saint-Pierre-sur-Dives, a constaté le décès. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Octobre 1938   -   Un soldat se blesse en tombant de bicyclette   -   En rentrant d'une tournée de visites, M. le Dr Fernagut, de Saint-Pierre-sur-Dives, a découvert à Vieux-Pont, un soldat du 8e R. I, tombé de bicyclette et blessé à la tête. 

Le soldat fut transporté chez M. Lemarié, cultivateur, où il fut soigné. Le blessé, nommé Émile Wattement, était venu passer une permission chez son ancien patron, M. Lequéan, cultivateur à St-Martin-de-Fresnay. Avant de reprendre le train à Saint-Pierres-sur-Dives, il était venu voir sa mère à Vieux-Pont et l'avait quittée, se rendant à bicyclette à la gare. 

Dans la côte il voulut freiner, mais sa machine dérapa et il fut projeté sur la chaussée. Il porte une blessure assez profonde à l'arcade sourcilière droite et a été transporté à l'hôpital de Caen. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   Un chauffard.  -  Un maçon de Bayeux, M. Désiré Pitrel, âgé de 31 ans, employé sur le chantier du camp d'aviation de Carpiquet, rentrait chez lui à bicyclette, vers 2 h. 30, lorsqu'il fut heurté, accroché et renversé par une auto dont le conducteur continua sa route.

Relevé inanimé, M. Pitrel fut transporté à l'hôpital de Bayeux où il resta longtemps dans le coma. Il porte des blessures à la tête et aux bras. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1940  -  Une employé indélicate.  -  Mme Lair Germaine, âgée de 43 ans, cultivatrice, demeurant à Vieux-Pont-en-Auge, quittait sa salle à manger vers 22 heures pour monter dans sa chambre. Son domestique était également monté se coucher et seule sa bonne, la femme Désirée Biaise, était restée dans la cuisine. Dans cette pièce, Mme Lair avait laissé son sac à main, qui contenait une somme d'environ 5.700 francs. Le lendemain matin, son domestique, M. Robert Lantier, â de 30 ans, s'aperçut de la disparition du sac à main et en prévint sa patronne.
Celle-ci porta plainte aussitôt et l'on interrogea la femme Blaise. Celle-ci nia énergiquement être l'auteur du
vol.
Dans le courant de la journée, l'argent devait être découvert caché dans une lessiveuse, mais une somme de 100 francs avait disparu. Voyant cela, Mme Lair a maintenu sa plainte et l'enquête ouverte par la gendarmerie se continue.

 

Juin 1947  -    La mort d’un héros.    Nous apprenons la mort de M. Claude Letourneur, de Vieux-Pont, tombé au champ d’honneur en Indochine. Il était le fils de M. Letourneur, cantonnier des Ponts et Chaussées, ancien combattant 14-18. (source : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1947  -    Ch’est man drait !  -  Parce que Mme Gaston Thomas traversait ses herbages, un cultivateur de Vieux-Pont, M. Georges Rougeron, 39 ans, aurait bousculé la passante et giflé la fillette de celle-ci, âgée de 10 ans. M. Thomas, 31 ans, ouvrier agricole serait intervenu si vigoureusement pour venger sa famille que le cultivateur s’est plaint à la gendarmerie. (source : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1948   -   Le lieutenant-colonel était un peu jeune.   -   M. Maurice Olivier, 62 ans, ouvrier agricole à Vieux-Pont-en-Auge, a avisé les gendarmes de Saint-Julien-le-Faucon que son beau-fils, 15 ans, ouvrier agricole au même lieu, avait été victime d'un escroc.

Il se rendait en effet en vélo au bal, quand, en cours de route, vers 23 h. 30. Il fut interpellé par un individu qui lui reprocha de circuler sans lumière. Portant le brassard « Rhin et Danube » et se donnant pour être lieutenant-colonel, l'inconnu exigea du cycliste pour prix de sa contravention le versement de la somme de 150 fr. M. J..... Obtempéra non sans exiger un reçu.

Mais le lendemain, il s'apercevait que le reçu n'était pas conforme à ceux dont fait usage la gendarmerie. La maréchaussée n'a pas tardé à retrouver le « lieutenant-colonel honoraire », un nommé Émile Pinchard, 20 ans, ouvrier agricole au Mesnil-Mauger. (Source  : Le Bonhomme Libre)

VIEUX-PONT  -  Le Lieu Granval

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