Mai
1844 -
Nouvelles locales. -
Le mois d'avril a déployé, cette année, toutes les
magnificences du printemps. Il serait difficile de citer un mois de mai
qui nous eût favorisés jusqu'alors d'une température aussi belle et
aussi constante. Tout annonce que l'année sera riche en fruits et
précoce.
A
ce sujet, il ne sera pas hors de propos de faire remarquer à nos
lecteurs que nous rencontrons précisément, en 1844, la grande période
lunaire de 1825 (19 ans), époque d'abondance et de haute température.
Les
tables astronomiques les plus exactes montrent qu'après
une période de 223 mois lunaires, ce qui correspond à peu près
à 19 années solaires ou civiles, le soleil, la lune et la terre se
retrouvent exactement dans les mêmes situations angulaires relatives ;
cette période était connue des anciens astronomes : ils l'appelaient
saros. Ils s'en servaient pour prédire en général, assez bien, les
éclipses de soleil et de lune ; et il leur suffisait de transporter
tous les phénomènes, observés pendant une période entière de 19
ans, sur les jours de même dénomination des périodes suivantes. Ceux
qui admettent une puissante influence de la lune sur notre atmosphère
assimilent les flux et reflux aériens aux flux et reflux de la mer. Ils
croient que les marées de l'Océan se reproduisent dans le même ordre
et précisément avec les mêmes valeurs, après une période de 19 ans.
Ils doivent donc supposer que les marées de l'atmosphère suivent aussi
cette loi.
Or,
comme, d'après ce système, ces dernières marées sont la cause
première, la cause principale des variations nombreuses qu'éprouve
l'air dont nous sommes entourés, ils se trouvent inévitablement
amenés à cette conséquence, que, chaque 19 ans, les saisons se
représentent dans un ordre régulier et avec les mêmes traits
caractéristiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1844 -
Chronique des Assises du Calvados.
- La 2e session des assises du Calvados s'est
ouverte le lundi 6 de ce mois, sous la présidence de M. Regnault
conseiller.
Nous
continuons de donner, comme par le passé, une analyse succincte des
procès criminels soumis au jury. Voici le résumé des premières
affaires :
—
Les premiers accusés traduits le 7, se nommaient l'un Lacaille,
et l'autre Fleury ; tous deux habitaient la commune de Villerville et
étaient, comme batteurs en grange, au service d'un sieur Aubert ayant
eu quelques soupçons sur la probité de ses domestiques, les fit
épier, et, un certain jour, son fils surprit Lacaille laissant prendre
à Fleury, dans son van, une certaine quantité de blé que celui-ci
enserrait dans un mouchoir.
Les
aveux des accusés ne laissaient aucune chance à la défense. La
modicité du vol ouvrant en leur faveur le bénéfice des circonstances
atténuantes , ils n'ont été frappés que d'une peine de 13 mois
d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1846 - Nouvelles locales.
- Il nous
a été assuré que M. l'abbé Duchemin, de Honfleur, qui avait été
nommé l'an dernier, curé de Martragni, canton de Creully, vient
d'être transféré à la cure de Villerville, canton de Pont-l’Évêque,
vacante par le décès du précédent titulaire. (source : Journal
de Honfleur)
Avril
1847 - Nouvelles locales. -
Par dépêche du 31 mars 1847, la pêche des moules sur le
Ratier, à Hennequeville et Villerville est autorisée à compter du 1er
mai, sous peine pour ceux qui contreviendraient d'être traduits devant
le procureur du roi, conformément à la déclaration du roi, du 18
décembre 1728. ( source : Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Nouvelles Locales. -
Le nommé Grinville, de Villerville, a été condamné le 4
août, par le tribunal de police correctionnelle de Pont-l’Évêque,
à 25 fr. d'amende et aux frais, qui se sont élevés à 25 fr. 65, pour
avoir pêché à poignée des moules qui n'avaient pas 33 millimètres
(15 lignes, expression de l'ordonnance de longueur ). (source :
Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Contingent de la classe de conscription.
- Sur
les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de conscription de
1846, 60 000 sont appelés à l'activité par une ordonnance du roi
insérée au « Moniteur », savoir :
53
650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.
L'époque
du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la
guerre. (source : Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Conseil Général du Calvados.
- Le
conseil général a appelé l'attention du ministre des travaux publics
sur la nécessité des mesures à prendre pour la conservation des
falaises de Villerville, l'amélioration du port de Dives, celle
du port de Trouville, de la rivière de Touques.
Il
réclame l'augmentation d'étalons à la station de Pont-l’Évêque.
Il
donne un avis favorable à l’établissement d’une foire à
Mery-Corbon le 20 Janvier de chaque année.
Il
renouvelle le vœu exprimé pour l'embrigadement des gardes-champêtres.
Et
celui relatif à la conservation des armes confiées aux gardes
nationales rurales. (source :
Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Nouvelles Maritimes. -
Les marées de samedi,
dimanche et lundi prochains seront très fortes, et les plus hautes de
l'année. Pour peu que les vents les favorisent, la mer s'élèvera,
dimanche 26 à 7 mètres 90, et sera pleine à 10 heures.
Il
y aura le 24 une éclipse de lune invisible à Paris.
L'automne
commencera le 23, à 4 heures 32 du soir, temps moyen de Paris.
(source : Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Nouvelles Locales. -
Sur les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de
conscription de 1846, 60 000 sont appelés à l'activité par une
ordonnance du roi insérée au « Moniteur », savoir :
53
650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.
L'époque
du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la
guerre. (source : Journal de Honfleur)
Octobre
1847 -
Pêches des moules. -
Le nommé Grinville, de Villerville, a été condamné récemment
par le tribunal de police correctionnelle de Pont-l’Évêque, à 25
fr. d'amende et aux frais, qui se sont élevés à 25 fr. 05 , pour
avoir péché à la poignée des moules qui n'avaient pas 33
millimètres (15 lignes de longueur) expression de l'ordonnance. Avis
aux pécheurs de notre littoral ! (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1848 -
Nouvelles Nationales.
-
La constitution sera proclamée dimanche
prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons
pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera
décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.
(source Journal de Honfleur)
Novembre
1848 -
Conseil général. - Séance du 25. - Délibération sur le budget de
l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit
être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours
d'exécution, 40, celles en projet, 12.
le
Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon
dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt
achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de
Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.
Il
demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville,
comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.
Il
demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la
mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et
quelques maisons de cette commune.
Il
prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il
ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou
moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet
achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit
accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise
et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments
historiques. (source Journal de Honfleur)
Janvier
1849 -
Nouvelles locales. - Le coup de vent de la semaine dernière nous faisait craindre
d'apprendre de fâcheux sinistres. Les avis qui
nous parviennent sont moins tristes que nous ne nous y
attendions.
La
mer a monté très haut, elle n'était pas depuis 10 à 13 ans, arrivée
au même point. La route de Pont-Audemer a été interceptée aux
piétons à l'embouchure de la Morelle, et le pont de Fiquefleur couvert
pendant quelques heures.
La
côte n'a rien éprouvé jusqu'à Villerville, elle était abritée. La
falaise du bourg, sur laquelle l'attention de l'autorité a été
appelée il y a peu de temps, est crevassée ; Trouville, où la mer
portait en côte a éprouvé des dégâts.
A
Dieppe, tout le rivage depuis la jetée jusqu'au château a été
ravagé. Les bains de mer ont peu souffert. Le quai de la poissonnerie a
été entièrement couvert d'eau jusqu'aux arcades.
A
Cherbourg une barque employée aux travaux de la digue a eu ses voiles
et ses vergues enlevées, elle a été jetée à la côte, personne n'a
péri.
Un
sloop de Paimpol, allant de Lézardrieux à Portsmouth avec un
chargement de pommes de terre, a été jeté à la côte ; l’équipage
a été sauvé ; le navire entièrement déchargé sera renfloué sous
peu de jours.
A
Granville, le canot du vapeur le « Passe-partout » revenant
de porter secours à un sloop anglais en perdition à l'entrée du port,
a sombré au moment d'atteindre le rivage. Cinq hommes qui l'armaient
ont péri, deux ont été sauvés.
Le
sloop anglais a été tiré de danger et conduit dans le port par deux
pilotes qui venaient de porter secours à un sloop français entré en
relâche.
Un
garde-pêche anglais
qui se trouvait dans le port est resté spectateur tranquille du danger
que couraient ses compatriotes, et n'a pas jugé à propos d'aller leur
porter secours. Il est vrai qu'il voyait les marins français s'exposer
pour les sauver, et plusieurs être victimes de leur zèle plein
d'humanité.
Les
travaux commencés à Port-en-Bessin ont considérablement souffert.
(source
: Journal
de Honfleur)
Juillet
1849 -
Nouvelles
Locales. - Le 1er mars dernier, le patron Germain,
Joseph François, de Villerville, revenant de la pêche, sur son bateau
la « Jeune Honorine Mélina », aperçut sous la côte de
Grâce deux hommes dont le canot venait de chavirer et qui allaient
infailliblement périr. Il porta aussitôt sur eux et eut le bonheur de
les sauver, aidé du matelot Dorange et du mousse Caëns. Ils purent
ensuite ramener le canot.
Ce
n'est pas la première fois que Germain s'est fait remarquer en
circonstances semblables. En 1836 il avait reçu une gratification lors
du naufrage de la « Jeune Agathe » sur la côte de
Villerville.
Le
patron Rosney, de Honfleur, demi-soldier, a sauvé dans le coup de vent
du 12 mars dernier, un marin exposé à périr, dans une petite plate,
échouée sur le banc de vase au nord du port. Il avait avec lui sur sa
barque, la « Louise-Adolphine », le matelot Lecoq et le
mousse Onézime Dupont.
Le
ministre de la marine vient, par décsion du 28 juin, d'accorder aux
deux patrons Germain et Rosney, la médaille d'argent de 2e
classe, des gratifications de 15 fr. au matelot Dorange, de 10 fr. au
mousse Caëns, de 20 fr. au matelot Lecoq et de 15 fr. au mousse Dupont.
Les
médailles seront remises dès qu'elles seront parvenues. (source
Journal de Honfleur)
Janvier
1850 -
Nouvelles divers. - Le corps du matelot Dorange, de Villerville, noyé lors
de l'abordage de la Platte, dont nous avons parlé dans notre numéro du
23 décembre dernier, a été retrouvé et inhumé à Tancarville.
(Source. : Journal de Honfleur)
Février
1850 -
Nouvelles du département.
- Lundi dernier, la patache de la douane de notre port, était
en tournée sur la division de Trouville, lorsqu'en partant de
Villerville, vers 6 heures 1/2 du soir, une lame vint déferler sur
l'embarcation et la chavira, mais heureusement la proximité du rivage
au moment de l'accident fit que l'on n'eut aucun malheur à déplorer et
que chacun put se sauver.
M.
Leforestier, capitaine des douanes, qui se trouvait à bord, s'est jeté
deux fois à la mer, pour se porter au secours du matelot Collé, qui
eût infailliblement péri. L'embarcation a
été perdue, on n'a sauvé qu'une partie de son gréement. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juillet
1850 - Nouvelles Locales.
-
La chaleur a exercé son influence sur les moules, la coquille a
pris quelque accroissement et a atteint la dimension au-dessous de
laquelle il n'est pas permis de la détacher. Le poisson est devenu un
peu plus gros, mais au total la pêche de ce coquillage ne sera guères
lucrative.
Ce
qui nuit à la production de la moule, cette année, surtout, c'est la
présence du mollusque, connu des pêcheurs sous le nom d'étoile de
mer, et qui s'est singulièrement multiplié
sur le Rattier, ainsi que sur la moulière de Villerville.
Les
riverains qui exploitent celle-ci prennent soin d'en enlever autant
qu'ils peuvent et le répandent sur leurs terres ou il sert d'engrais.
Il serait convenable et utile que les pêcheurs qui vont au Rattier,
organisassent entre eux, ce qu'on pourrait appeler une chasse et
délivrassent la moulière d'un ennemi
qui l'appauvrit et lui nuit considérablement.
Ce
banc éprouve d'ailleurs un autre inconvénient, auquel il est plus
facile de remédier. Les bateaux qui portent au large les vases
extraites du port du Havre viennent les jeter à la mer, dans une
telle position, que le flot les rapporte. Le banc les reçoit, ainsi que
l'espace entre lui et le rivage celui-ci s'emplit en même temps
que le banc s'élève. Il serait bien que l'administration, que cela
concerne, ordonnât aux bateaux dévaseurs d'aller se débarrasser de
leur chargement dans le N. 0. de la Hève, au grand courant de la
Manche, comme
ils faisaient précédemment.
Nous
recommandons ceci à l'attention des administrations civiles et des
chambres de commerce de Honfleur et du Havre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1850 - Travaux maritimes.
- Nos
lecteurs auront remarqué, dans le compte rendu des séances du conseil
général du département, que le projet présenté pat M. le préfet,
pour la conservation des cotes de Villerville, a été ajourné, faute
d'instruction suffisante.
Cette
cote est dans une situation des plus inquiétantes. La mer ronge sans
cesse le pied de la falaise sur laquelle Villerville est perché, et le
moment approche où elle s'écroulera et sera détruite comme il est
arrivé jadis à la cote de Pennedepie, au cap de Grâce, comme il
arrive chaque année au cap La Hève, où des éboulements partiels sont
les avant-coureurs d'un éboulement général. Serait-ce l'opposition à
cet imminent danger qu'il aurait été décidé d'ajourner à la future
session du conseil général, c'est-à-dire, a un an ?
La
mer n'ajourne pas son oeuvre de destruction, elle la continue avec une
obstination journalière, avec une persévérance continue, et pour peu
que l'hiver prochain produise quelque tempête, le danger que l'on
craint, que l'on prévoit sera réalisé. Villerville aura existé,
neuf-cents habitants seront ruinés et sans ressources. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Décembre
1850 - Nouvelles locales.
- M.
le Préfet du Calvados a désigné les architectes auxquels les maires
peuvent confier les travaux communaux.
Ce
sont, pour notre arrondissement, MM. Breney, architecte à Trouville, et
Douin, architecte à Honfleur. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Décembre
1850 - Nouvelles locales.
- Le
corps du matelot Dorange, de Villerville, noyé lors de l'abordage de la
platte, dont nous avons parlé dans notre numéro du 23 décembre
dernier, a été retrouvé et inhumé à Tancarville. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles
locales. - L'orage désastreux
de jeudi de l'autre semaine paraît s'être étendu à la plus grande
partie du département. On nous écrit de l'arrondissement de Pont-l’Évêque
qu'il a éclaté avec une violence inouïe à Trouville, Villerville ,
Barneville, Pennedepie et Honfleur.
A
quatre heures du soir, il a fallu allumer de la lumière. Le tonnerre
grondait continuellement, et il est tombé, au lieu de grêle, des
glaçons de près de quatre centimètres. Il y a une quantité de
carreaux brisés.
Si,
malheureusement, cela fût venu huit jours plus tôt, toutes les
récoltes de ce pays-là auraient été perdues. On assure que le point
de départ de la trombe paraît être la commune de Subles, près
Bayeux.
A
Thaon, canton de Creully, on a recueilli des glaçons de six
centimètres carrés. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1853 - Nouvelle Locales.
- Sept
individus de Villerville ont été, le 24 août, condamnés, par le
tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque, chacun à, 25 fr. d'amende
et aux-frais pour avoir cueilli des moules à poignées et n'ayant pas
les dimensions prescrites par les règlements.
—
Un patron de bateau de pêche, vient d'être condamné, le 28 juillet,
par le tribunal correctionnel de Châteaulin à 100 fr d'amende pour
avoir navigué avec un rôle périmé, ce qui est assimilé à l'absence
du rôle.
—
Le tribunal correctionnel de Cherbourg, dans son audience du 22 août, a
condamné un patron de bateau au cabotage à 100 fr d'amende, et un
autre patron, naviguant au bornage à 25 .fr., tous deux pour avoir
navigué sans mousse. (source Le Journal de Honfleur)
Août
1854 -
Toujours l’alcool. - Un
individu nommé Avoine, ( Victor-Auguste ), âgé de 52 ans, employé
chez un sieur Boulard, négociant, rue des Fossés-Montmartre, 44, à
Paris, était venu se fixer depuis plusieurs jours à Villerville, avec
l'intention apparente de prendre des bains de mer, lorsque, le 19 de ce
mois, vers 7 heures du matin, des cris partis de sa chambre attirèrent
l'attention des voisins. Ceux-ci se hâtèrent d'aller voir ce qui se
passait. Ils trouvèrent le sieur Avoine assis sans connaissance sur son
lit, vainement ils lui prodiguèrent les soins les plus empressés, au
bout d'un quart d'heure, il avait cessé de vivre.
Il
paraît, d'après les renseignements qui nous ont été transmis, que la
mort de ce malheureux doit être attribuée à la grande quantité
d'alcool qu'il avait absorbée la veille et dans la nuit. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Mai
1855 - Un drame. -
Le 18 mai, les
nommés Lechevalier (Jean-Baptiste), âgé de 58 ans, journalier, et
Lesergent (Amand), âgé de 54 ans, demeurant l’un et l’autre à
Villerville, ont, péri ensemble d’une bien triste manière. Ils
péchaient de la crevette sur la plage, lorsqu'ils ont disparu dans le
sable, où ils ont été engloutis.
Ils
avaient été aperçus par un pêcheur qui se trouvait à une certaine
distance de l’endroit où le malheur est arrivé, mais cet individu,
livré à son occupation, ne s'est rendu compte de ce qui s’était
passé que quand il était trop tard pour secourir ces deux infortunés.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1856 - Nouvelles diverses.
- La
semaine dernière, nous avions appris que deux ou trois petits
souffleurs étaient venus s’échouer sur notre rivage, où ils avaient
été recueillis. Ce fait peu commun, il est vrai, mais qui se voit
encore quelquefois, nous avait semblé tout naturel et assez
insignifiant. Il parait cependant que, cette fois, la présence de ces
cétacés, dans nos parages, était accompagnée de circonstances très
singulières. En effet, nous lisons, à ce sujet, dans le Journal de
Pont-Audemer, du mercredi 16 avril, la narration suivante :
Vendredi
dernier, une bande d’épaulards, espèce de souffleurs à tête ronde,
harcelée sans doute par les nombreux bâtiments qui ont sillonné
dernièrement l'entrée de la Manche, s’est fourvoyée dans la baie de
la Seine. Plusieurs de ces individus, qui mesuraient 5 et 6 mètres de
longueur sur 2 mètres de circonférence, ont été capturés en mer par
des pêcheurs ; d ’autres poussés par les flots sur les bancs qui
avoisinent la côte y ont péri pendant la mer basse.
C’est
ainsi qu’à l’embouchure de la Risle, on a pu en prendre sept : on
en comptait quatre, à Berville, sur le banc du nord ; les trois autres,
à la Rocque, ont été vendus dimanche, comme épaves, par les soins de
la marine. Il s’est trouvé peu de monde à cette vente, connue trop
peu de temps à l’avance, les prix n’ont pas dépassé 40 francs.
La
chair de ces animaux n’est pas employée comme nourriture, mais
fournit une huile très abondante, et chaque souffleur peut en produire
près d'un tonneau.
Les
journaux nous apprennent que plusieurs de ces cétacés ont également
été pris à Honfleur, Villerville, Trouville et à l’embouchure
de l'Orne ; un de ceux amenés au Havre a été acheté pour le musée
du Jardin des Plantes à Paris, et un autre pour la ville du Havre, aux
prix de 150 et 125 francs. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 - Tribunal Correctionnelle.
- Nous
croyons devoir porter à la connaissance de nos concitoyens les
condamnations suivantes, prononcées par le Tribunal Correctionnel de
Pont-l’Évêque, dans son audience du 14 courant, pour infractions aux
lois sur la pêche :
Tonnetot
(Joseph), 62 ans journalier, né et demeurant à Villerville.
— 2 jours de prison, 5 fr. d’amende. — Pêche de moules en temps
prohibé.
Marais
(Mélanie), 59 ans, journalière, née et demeurant à Beuzeval. — 20
jours de prison. — Pêche et transport de poissons n’ayant pas les
dimensions prescrites.
Hommet
(Jean-Baptiste), 75 ans, cultivateur, né à Gonneville-sur-Dives,
demeurant à Auberville. — 25 fr. d’amende. — Transport de poisson
n’ayant pas les dimensions prescrites. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mai
1857 - Découverte macabre. -
Le 23
avril, un préposé des douanes de Villerville, en faisant, le long de
la côte, sa tournée de surveillance, a trouvé, sur le rivage, un
cadavre tellement décomposé, qu’il a été complètement impossible
de le reconnaître ni d’en prendre le signalement.
Autant
qu’on a pu en juger par la nature des vêtements dont il était
couvert, ce corps doit être celui d’un marin, mais on n'a trouvé sur
lui aucun objet susceptible de donner le moindre renseignement. M. le
docteur Roccas, de Trouville, qui a procédé à l’examen du corps, a
déclaré que la mort remontait à plus d’un mois, et ne pouvait être
attribuée à une autre cause qu’à un accident. (Source : Le
journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Un naufrage.
- Mercredi,
un petit bateau de Villerville, monté par une vingtaine de personnes,
était allé à la pêche des moules sur le Ratier. Au moment d’opérer
son retour, tout le monde était à bord, un coup de vent le fit
chavirer tout-à-coup, et ceux qui le montaient furent précipités à
la mer. Heureusement, un autre petit bateau de notre port, conduit par
les sieurs Charles Lavigne et Hannier, se trouvait là. Ces hommes se
portèrent, avec empressement, au secours des naufragés, parvinrent à
les sauver
et les recueillirent
à leur bord.
Aussitôt
leur arrivée à Honfleur, où ils furent ramenés, ces braves gens s’empressèrent
de se rendre à la chapelle de Grâce pour adresser leurs prières à la
Sainte-Vierge, qu’ils avaient invoquée au moment du danger, et la
remercier de leur miraculeuse délivrance.
Le
bateau naufragé a été renfloué le lendemain soir et conduit à
Villerville. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - Découverte macabre.
- Le
cadavre d’un malheureux marin du nom de Varin qui montait, avec le
patron Fischet, un picoteux, perdu dans le coup de vent de la nuit du 21
au 22 octobre, vient d’être retrouvé au large de la Hève et ramené
au Havre par un bateau de pêche de Villerville. Varin laisse une femme
et six enfants en bas-âge, qu’il faisait vivre de son travail.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1858 - Arrêté.
- La pêche des
moules sera permise du 1er mai au 30 septembre 1858,
seulement sur le banc du Ratier et sur les Moulières de Villerville et
de Hennequeville, jusqu'au corps de garde de Trouville.
Toutefois,
par application de l'article 194 du décret du 4 juillet 1853, et dans
l'intérêt de la conservation de la Moulière du Ratier, l'exercice de
la pêche n'y pourra avoir lieu qu'à la condition d'enlever les
étoiles de mer qui, par leur nombre considérable nuisent à son
développement, et ce, chaque jour, dans les proportions suivantes,
conformément aux propositions de la commission de visite :
25
pour les enfants ; 50 pour les femmes ; 100 pour les hommes.
Le
présent arrêté sera porté à la connaissance des pêcheurs par
les soins de M. le Commissaire de l’inscription maritime à Honfleur,
chargé d’en assurer l’exécution.
Havre,
le 28 août 1857, Signé :
BONIFACIO.
Pour
copie : Le Commissaire de l’inscription Maritime.
A.
BONAMY.
Août
1858 -
Les moulières. -
Le
Conseil d'arrondissement de Pont-l'Évêque demande qu'il soit pris des
mesures pour la conservation des moules sur le banc du Rattier. Le
Conseil général s'associe à cette réclamation.
Le
rapport de M. le Préfet, qui signale le mauvais état des moulières,
sur le banc du Rattier. Considère qu'il importe que la seule ressource
d'un grand nombre de familles indigentes
de Honfleur, Trouville et Villerville ne vienne pas à leur manquer. La
diminution de la pêche des moules sur le banc du Rattier est attribuée
à la vase provenant du nettoyage
du port du Havre, demande que l'attention de l'Administration
supérieure se porte sur cet état de choses.
Septembre
1858 - Une bouteille à la mer.
- Ces
jours derniers, entre Trouville et Villers, le flot a jeté sur la plage
une bouteille contenant un petit sac dans lequel était renfermé un
écrit dont voici le texte :
A
bord du Crocodile ,
Au
moment de sombrer, le 5 août 1858, prêt à paraître devant Dieu, n’ayant
ni enfants ni héritiers, je lègue ma fortune à celui entre les mains
de qui la Providence fera parvenir cet
écrit.
Ma
fortune se compose de trois cent quarante mille francs déposés chez mon notaire, M. Faiseau-Lavanne, rue Vivienne,
à Paris.
Je
désire que ma petite maison de Valparaiso soit convertie en chapelle,
et qu’on y fonde une messe qui sera dite le 5 de chaque mois pour le
repos de mon âme. Je désire que mon
héritier
fasse un bon usage de ma fortune, qui a été honorablement et
péniblement amassée.
Lambinet,
De
Saintes (Charente-Inférieure). (France).
Comme
on le pense bien, une pareille trouvaille a fourni matière à bien des
commentaires. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1858 - Les suites de la bouteille à la mer. - On
se rappelle la bouteille ramassée, à Villerville, il y a quelque
temps, et dans laquelle se trouvait un écrit d’un sieur Lambinet (de
Saintes), qui faisait son héritier celui qui trouverait cette
bouteille.
L’Indépendant
de la Charente-Infèrieure,
journal de Saintes, publie à ce sujet les renseignements suivants :
La
lettre de M. Lambinet, que tous les journaux ont publiée, a beaucoup
intrigué les habitants de Saintes. La plupart se demandaient quel
pouvait être ce personnage dont le nom n’existe plus dans notre
ville. Quelques-uns cependant se rappelaient avoir entendu parler d’une
famille de ce nom. Nous avons appris que M. Lambinet, qui croyait n’avoir
ni enfants ni héritiers, a des parents dans notre contrée. Un horloger
de notre ville, un notaire des environs, sont alliés à M. Lambinet par
les femmes. On se demande si les 540 000 fr. laissés par notre
compatriote ne reviennent pas de droit à ses parents.
Si
M. Lambinet avait cru avoir des héritiers, il n’aurait pas légué sa
fortune à celui qui trouverait la bouteille renfermant ses dispositions
testamentaires. Les termes dont il se sert : n’ayant ni enfants ni
héritiers, indiquent bien que, s’il avait cru avoir des parents, il
eût fait ses dispositions en leur faveur. Il y a là ample matière à
un bon procès. Mais M. Lambinet n’est peut être pas mort. Il
était assurément dans un grand danger lorsqu’il a jeté à la mer la
bouteille renfermant son écrit ; mais il peut y avoir échappé. C’est
ce qu’on ne tardera pas à savoir, car on a écrit à son notaire à
Paris. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Les jeunes gens de la classe de 1858. -
S. Exe. M.
le ministre de la marine vient de décider que les jeunes gens de la
classe de 1858, appartenant aux communes du littoral, qui demanderont à
entrer dans les équipages de la flotte, seront admis, par mesure
exceptionnelle, à souscrire des engagements volontaires de sept ans,
dans ce corps, dans les cinq grands ports militaires de l'Empire, et
dans les délais fixés par les règlements en vigueur, s'ils
réunissent les conditions exigées pour devenir de bons marins.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - La pêche des moules. -
Le
commissaire de l'inscription maritime de Honfleur rappelle que par
arrêté de M. le commissaire général, chef du service de la mariné
au Havre, La pêche des moules sera permise du 1er mai au 30
septembre seulement :
1°
Sur la moulière qui
s'étend de l'est de Villerville à l’ouest de Hennequeville.
2°
Sur celle qui commence à
l'est de Hennequeville et s’étend vers le sud-ouest jusqu'au corps de
garde de Trouville.
Elle
sera interdite pendant l'année 1859, sur toute l'étendue du banc du
Ratier. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Un naufrage. - Au
moment de mettre sous presse, nous apprenons que vendredi dans la nuit,
une plate de Villerville, patron Lecoq, s'est perdue entièrement près
de la Hève : la brume et de forts vents de nord-ouest ont été la
cause de ce sinistre, les hommes sont sauvés. (Source : Le journal
de Honfleur)
Mars
1859 - Les jeunes gens de la classe de 1858. -
S.
Exe. M. le ministre de la marine vient de décider que les jeunes gens
de la classe de 1858, appartenant aux communes du littoral, qui
demanderont à entrer dans les équipages de la flotte, seront admis,
par mesure exceptionnelle, à souscrire des engagements volontaires de
sept ans, dans ce corps, dans les cinq grands ports militaires de
l'Empire, et dans les délais fixés par les règlements en vigueur,
s'ils réunissent les conditions exigées pour devenir de bons marins.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1859 -
Une belle pêche. -
Un esturgeon mesurant 1 mètre 50 centimètres, et pris par
une barque de Villerville, a été vendu dernièrement sur le marché du
Havre. L'esturgeon, qu'on rencontre en abondance dans certains lacs et
rivières du Nord, se voit rarement dans nos parages.
Ce
poisson peut atteindre des proportions gigantesques, car on a vu des
esturgeons de plus de 8 mètres de longueur et dont le poids atteignait
près de cinq cents kilogrammes. La fécondité des femelles est si
considérable, qu'on a compté près de un million cinq cent mille œufs
dans l'ovaire de l'une d'elles, qui pesait cent trente-neuf kilogrammes.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1859 - Un congé extraordinaire. -
En
commémoration des victoires de l'armée d'Italie et de la paix qui en a
été la suite, M. le ministre de l'instruction publique a accordé aux
lycées et collèges un congé extraordinaire de huit jours, lequel sera
ajouté aux prochaines vacances.
La
rentrée des classes sera donc reculée de huit jours. (Source : Le
journal de Honfleur)
Août
1859 - On nous écrit de Villerville. -
C'était
fête à Villerville dimanche dernier, les Villervillais fêtaient leur
patron, St-Roch, tout le monde avait pris les habits de gala, on avait
laissé les plates se balancer au gré des flots, il n’était plus
question de pesson, on ne pensait qu'à ben rechevè les
parents et les invités du dehors et à les mettre ben.
Le
vieux Villerville tend à disparaître entièrement pour faire place à
une nouvelle et charmante colonie de baigneurs. Encore un peu de temps
et Villerville plus pittoresquement et agréablement situé que
Trouville sera le lieu de réunion de la belle société parisienne.
Bon
nombre de Honfleurais et de baigneurs de Trouville s'étaient rendus à
cette fête, qui a éclipsé celle de nos communes environnantes,
plusieurs boutiques de jouets étalaient leurs séductions aux yeux des
promeneurs et des jeux dits de hasard, qui, ont paru probablement par
trop hasardeux aux yeux des autorités du lieu, ont été supprimés.
Le
soir des danses ou pour mieux dire des rondes se sont organisées et
prolongées avant dans la nuit. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 - Un orage. -
Jeudi
dernier, après une journée excessivement lourde, un orage a éclaté
pendant la nuit. Le tonnerre a grondé plusieurs fois avec une violence
extraordinaire, mais on n'a point de dégâts ni de malheurs à
enregistrer. Une pluie abondante est venue rafraîchir la température
et surtout la terre qui était si desséchée, il serait à désirer
pour l'agriculture qu'elle continuât pendant quelques jours encore car
nos campagnes ont besoin d'eau. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - La foi dans nos campagnes. - Jeudi
dernier plusieurs femmes de Villerville sont venues à la chapelle de
N.-D. de Grâce, pieds nus, accomplir un vœu. Que l'on dise encore que
la foi s'éteint dans nos belles contrées ! (Source : Le journal
de Honfleur)
Octobre
1859 - L’été de la Saint-Michel. - L'été
de la Saint-Michel nous est arrivé depuis quelques jours, il s'est
manifesté par un temps magnifique et par une élévation de
température qui nous ramène aux beaux jours du mois d'août.
(Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - Une aurore boréale. - Samedi
soir, on a observé, vers huit heures et demie, dans la direction du
nord-ouest, sur les côtes de la Seine-Inférieure, du Calvados et de la
Manche une aurore boréale. Elle a commencé par des rayons
blanchâtres, qui se sont confondus en une masse orangée, d'une clarté
assez vive. Ce spectacle a duré environ cinq minutes. (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1859
-
Des disparus. -
Depuis mercredi dernier une petite barque dite picoteux,
montée par deux hommes, les nommés Deuvres, de Villerville, et
Guerrier, de Honfieur, est sortie de notre port pour aller pêcher dans
les environ du Ratier et n'a pas reparu ; il est malheureusement
probable qu'elle est perdue.
Une
autre barque de pêche a également donné quelques craintes, étant
restée à la mer plus longtemps qu'on ne le pensait, sa rentrée au
port est venue rassurer bien des familles. (Source : Le journal de
Honfleur)
Décembre
1859 - Un naufrage. - Une
plate de Villerville,
« Protégé-de-Marie », patron François Prentout, a reconnu
dimanche, sous les signaux de Biéville, à un mille du rivage, le mât
du bateau de pêche « Fleur-de-Marie ». Ce mat s'élevait à
quelques pieds au-dessus de l'eau.
La
« Fleur-de-Marie » était partie de Honfleur le 20 novembre,
et, ainsi que nous l'avions annoncé, on n'avait point eu depuis cette
époque, aucune nouvelle de cette barque de pêche. ( Le journal de
Honfleur )
Juillet
1860 - Une nomination.
-
Par arrêté préfectoral
du 30 juin, Mme Thibault, religieuse, est chargée, avec le titre
d'institutrice communale, de la direction de l'école des filles des
communes réunies de Villerville et de Cricquebœuf. ( L’Ordre et la
Liberté)
Janvier
1862 -
La nouvelle route. - On
travaille activement à terminer la route entre Villerville et Tronville,
cette voie importante de communication qui aurait dû être livrée à
la circulation il y a plusieurs années, va enfin profiter au public.
Pour
les gens d'affaires, comme pour les commerçants c'est une voie plus
directe entre Honfleur et Trouville, et nous dirons avec les Anglais : Time
is money.
La
route de Trouville à Villers-sur-Mer va être aussi entreprise, et,
puisqu'il y a peu à faire pour rendre cette voie praticable, elle
pourrait être livrée cette année. (Journal de Honfleur)
Février
1862 - La tempête.
- Maintes
fois déjà, dit le Journal de Honfleur du 16 la question de
créer un port de refuge pour les barques de Villerville a été
soulevée, et, jusqu'à présent, elle est restée sans solution.
Dimanche encore, on pouvait constater l'opportunité de ce travail, car,
le vent étant venu à passer de l'Est au Nord et à souffler en
tempête, ce n'est qu'après les plus grandes peines que tous les
bateaux villervillais ont pu gagner la pleine mer pour se réfugier à
Honfleur, et éviter de se briser sur le rivage ou sur les roches, dont
la côte est bordée. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1862 - Nous lisons dans
le Journal de Honfleur. -
La
réception des travaux de la dernière lacune du chemin de moyenne
communication nº 69 de Trouville à Honfleur par Villerville, a eu lieu
le 12 août dernier.
Cette
ligne se trouve donc désormais entièrement livrée à la circulation,
et les communications avec Trouville peuvent avoir lieu directement par
ce chemin dont l'achèvement était depuis si longtemps désiré. Aussi
une foule de promeneurs l'ont-ils déjà parcouru dans tous les sens et
en ont-ils admiré les points de vue remarquables.
Il
faut, en effet, avoir fréquenté ce chemin pour apprécier tout le
charme que l'on éprouve en présence des magnifiques perspectives qui
s'offrent aux yeux de tous côtés.
La
vue de la mer dont on jouit dans presque toute la longueur du parcours,
celle de l'embouchure de la Seine avec son mouvement continuel de
navires de toute espèce, les coteaux boisés, les champs cultivés qui
bordent le chemin, font éprouver des sensations tellement variées que
la distance disparaît et se trouve franchie sans ennui et sans fatigue.
Les
nombreux étrangers qui se trouvent en ce moment à Villerville ont vu
avec plaisir l'ouverture de ce chemin qui facilite leurs relations avec
Trouville, et qui leur permet, sans avoir à souffrir continuellement du
bruit et du mouvement inhérents à une grande ville, de jouir, quand il
leur plait, des distractions qu'offre cette reine des bains.
En
effet, Villerville offre à la fois le plaisir des bains de mer et le
repos de la campagne, car, à quelques pas du rivage, on est au milieu
d'une verdure luxuriante, et là, loin du bruit, on se délasse du
séjour des villes et on répare en peu de temps les désordres causés
à la santé par l'air corrompu des cités.
Les
bains de Villerville ne pourront donc que gagner à l'ouverture du
chemin de Trouville à Honfleur, et les relations de cette localité
avec ces deux villes ne manqueront pas de s'accroître, surtout si,
comme on le désire, un service régulier de voitures publiques dessert
cette ligne appelée à une importance remarquable. (l’Ordre et la
Liberté)
Janvier
1863 -
On écrit de Villerville au Journal de Honfleur du 25
janvier. - La
grande marée de cette semaine, poussée par les vents de nord-ouest qui
soufflaient en tempête, a causé des dégâts considérables tout le
long du rivage.
La
mer en furie semblait vouloir franchir ses digues naturelles, des vagues
immenses se ruaient avec une impétuosité terrible sur les falaises
dont elles balayaient la base et détachaient des fragments énormes.
Des
éboulements nombreux, des excavations de tout genre attestent la
violence exceptionnelle des flots pendant cette grande marée.
Dans
les endroits bas où la falaise n'opposait pas un obstacle insurmontable
à la violence des lames, la mer a franchi ses limites habituelles et
s'est avancée fort loin dans les terres. Elle a fait un véritable lac
des prairies de Pennedepie et de Cricquebœuf.
L'établissement
des bains de Villerville a été totalement détruit, les matériaux,
enlevés par la mer, ont été entraînés dans toutes les directions.
L'entrepreneur de cet établissement subit par là une perte assez
élevée.
Cette
marée laissera de tristes souvenirs le long des côtes, depuis
longtemps la mer n'avait fait d'aussi grands ravages.
De
nombreuses épaves jetées à la côte attestent des sinistres d'un
autre genre.
Pendant
deux jours, le rivage a été, pour ainsi dire, couvert de barriques et
autres objets provenant probablement du naufrage du trois-mats la
« Bonne-Mère », de Bordeaux, qui s'est perdu pendant
la tempête, car une de ces barriques porte : -
la Bonne-Mère -
Bordeaux.
Des
centaines de barriques d'huile de palme dont se composait, sans doute,
le chargement de ce navire, ont été recueillies sur tout le littoral,
depuis Villers jusqu'à Honfleur.
Un
grand nombre d'autres ont été brisées sur les rochers par la violence
des lames et les débris en jonchent le rivage. (l’Ordre et la
Liberté)
Août
1864 -
Rapport de M. le Préfet.
-
L'importante station maritime de Villerville est compromise par
les ravages de la mer. Le projet de construction d'une digue protectrice
a été dressé, il s'élève à 28 000 fr. La commune a voté 6 000 fr.
pour l'exécution de ce projet, et elle recueille en ce moment des
souscriptions volontaires dans le même but.
Lorsque
j'aurai reçu toutes les pièces de l'affaire, je les soumettrai à
votre examen, pour que vous décidiez si le département doit concourir
à la dépense. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Pour les écoles. -
Le ministre de l'instruction publique vient de charger les préfets
de demander aux Conseils généraux une allocation pour acheter à
l'usage des écoles normales primaires départementales :
Un
baromètre de Fortin.
Un
thermomètre à minima de Rutherford.
Un
thermomètre à maxima de Negretti.
Un
psychromètre.
Un
pluviomètre.
Une
girouette.
L'achat
de tous ces objets ne doit pas dépasser 250 fr., et permettra, dit M.
le ministre, aux écoles normales de rassembler les matériaux d'une
statistique des orages qui sévissent sur la France. (l’Ordre et la
Liberté)
Août
1864 -
Le mauvais temps. -
Les bourrasques qui se sont fait sentir, mardi dernier, ont été
si violentes qu'elles ont occasionné des dégâts dans beaucoup de
communes. Des pommiers ont été couchés sur le sol ; beaucoup d'autres
ont eu leurs branches rompues.
Les
pommiers et les poiriers ont été tellement secoués par la tempête,
qu'une grande quantité de fruits jonchent le sol. Ce fait est d'autant
plus regrettable que ces fruits sont loin de leur maturité, ce qui
constitue une perte évidente pour les propriétaires.
(l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1866 -
Les loups. - Dans
l'arrondissement de Pont-l'Évêque,
les loups continuent leurs ravages. Jeudi, un mouton appartenant à M.
Pierre Guérin, à la ferme de la Bergerie, près de Villerville, a
été dévoré.
M.
Lemercier, lieutenant de louveterie, prévenu, a immédiatement
organisé une battue dans les bois de M. de Landal, malheureusement
cette battue n'a eu aucun résultat. Une soixantaine de chasseurs et de
rabatteurs seulement ont pris part à cette chasse qui a recommencé
vers cinq heures du soir.
1866
- Port Maritime.
- Un projet,
montant à 135,000 fr., vient d'être approuvé pour la construction
d'une jetée d'abri à Villerville. L'exécution des travaux est
subordonnée à la réalisation
d'une souscription volontaire de 35,000 fr. à la charge des marins et
de la commune. Il est bien à craindre que ce sacrifice ne soit
au-dessus des forces des intéressés. Aussi, en notifiant sa décision,
M. le Ministre des travaux publics a recommandé d'appeler sur ce projet
l'intérêt bienveillant du Conseil général, et de demander une allocation
départementale qu'il propose de fixer à 15,000 fr. payables en 1869,
et qui viendrait à la décharge de la commune et des marins
de Villerville.
Novembre
1866 -
Un incendie. -
Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, vers deux heures du
matin, les habitants de Villerville, canton de Pont l'évêque, ont
été réveillés par les cris
« au feu !... au feu ! ... » poussés par un individu qui
parcourait les rues de cette localité. Quelques instants après, le
tambour répandait l'alarme à son tour et appelait des secours sur le
lieu du sinistre.
Le
feu venait d'éclater dans une maison sise au hameau du Bout-de-Haut,
appartenant au nommé Pierre Guibout.
Malgré
les secours apportés et les services rendus par une pompe
portative appartenant à M. Lebatard, cette maison, couverte en paille,
et un bâtiment à côté, également couvert en paille, ont été
la proie des flammes, mais on a pu préserver des ravages de l'incendie
d'autres habitations contiguës à celle qui a été détruite. Fort
heureusement le temps était très calme, car, si le vent eut soufflé
avec la moindre violence, leur destruction était inévitable.
La
perte est évaluée à 2000 francs, mais la maison était assurée. On
ignore les causes de cet incendie.
Juin
1867 -
Un suicide. -
Le 7 de ce mois, vers dix heures et demie du matin, dans un champ
planté de pommiers, le sieur Léger Jean Denis Isidore, âgé de 60
ans, cafetier
à Villerville, a été trouvé pendu à un arbre. Quand on a coupé la
corde, il avait cessé de vivre.
Cet
homme était depuis quelque temps atteint d'une maladie noire. Déjà en
1862, il avait cherché à se couper la gorge.
Juillet
1867 -
Un naufrage. -
Deux pêcheurs de crevettes, François Duffay et Jean Poignavent,
de Villerville, s'en revenaient pour aborder à la côte, vendredi
l'après-midi, sous les bains de leur commune, la mer était grosse et
la lame était forte, leur embarcation a été prise en travers et
chavirée.
Ils
ont été roulés à la côte, et malgré tous les soins qu'on leur a
donnés, ils sont morts des suites de leur
naufrage.
Décembre
1867 -
La Poste. - Par
décision de M. le ministre des finances, du 28 novembre, un bureau de
distribution de poste a été créé à Villerville.
Janvier
1868 -
Des médaillés.
-
M. le ministre de la marine vient de décerner, pour faits de
sauvetage, une médaille de 2ème classe, en or, au sieur Petit, garde
maritime à Villerville, et une médaille de 2ème classe, en argent, au
sieur Levillain, menuisier à Villerville, pour le sauvetage de deux
marins, à Villerville, le 26 juillet 1867.
Avril
1868 -
Un homme à la mer. - La
plate de pêche n° 179, de Villerville, patron Baron, a perdu son
mousse, lundi dernier au soir, près du banc du Rattier.
Il
était cinq heures du soir, et l'on mettait le chalut à la mer, quand
le pauvre enfant fut enlevé par le halin. On espérait le sauver en lui
tendant un aviron, mais il ne reparut pas.
Le
corps de ce malheureux jeune homme a été retrouvé mardi sur le banc
Saint-Michel en face de Villerville, par le patron Pierre Ozerais, du
bateau de pêche « Sainte-Marie », de Villerville.
Ce
mousse se nommait Eugène Flambard, né à Honfleur, âgé de 17 ans. Il
était orphelin et il a une sœur dans une maison religieuse à Trouville.
Juillet
1868 -
L'orage. -
Nous recevrons de tous les points du département, des lettres
relatant les dégâts occasionnés par les orages de samedi et dimanche.
À
Honfleur, la foudre est tombée dans une propriété plantée, située
rue Bourdet.
A
Conteville, la grêle a tombé avec tant de violence, qu'un nombre
considérable de carreaux du presbytère ont été brisés.
A
Villerville, le tonnerre est tombé sur une maison que les
locataires devaient occuper le lendemain. La majeure partie des
fenêtres ont été brisées, et les boiseries intérieures arrachées.
On évalue la perte à 400 francs environ.
Dans
une maison de la même commune, plusieurs sacs de chaux vive se sont
subitement enflammés, et auraient déterminé un grave incendie, si les
habitants de ce quartier n'avaient apporté de prompts secours.
Mai
1869 -
Un drame de la mer. - Une
plate de Villerville a rencontré hier matin, au large de Honfleur, un
picoteux à moitié plein d'eau dans lequel il y avait un homme. Le
patron Germain fit monter cet homme à son bord et apprit un triste
accident.
Le
picoteux avait chaviré, et l'un des deux pêcheurs qui le montaient
avait disparu sans pouvoir être secouru par son compagnon.
Ce
dernier s'était cramponné à l'embarcation, et recueilli par le patron
Germain, il a été débarqué à Honfleur, où la plate de Villerville
a également conduit le picoteux.
Au
sujet de cet événement, voici ce que nous lisons : jeudi dernier, 12
courant, un petit bateau de pêche monté par le sieur Jehanne, patron,
et par le sieur Brunet, matelot, était sorti du port à la marée du
matin et s'était dirigé du côté d'Orcher. Après avoir terminé sa
pêche et au moment où il se disposait à rentrer, ce bateau a chaviré
sous voile et a entraîné dans l'abîme le sieur Brunet. Quant au
sieur Jéhanne, patron, il a pu se maintenir sur l'eau au moyen de deux
avirons, jusqu'à ce qu'il ait été recueilli par une plate de
Villerville.
Ce
n'est que le lendemain que le cadavre du malheureux Brunet a été
retrouvé sous la côte Saint-Jacques, près Orcher. Brunet avait 26
ans.
Janvier
1870 -
Le Canton.
- Voici les
noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de
Trouville, si l’enquête n'y
apporte aucun changement. Il se composerait
des communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques,
Saint-Arnoult, Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton
de Pont-l’Evêque, et des communes de Blonville et Vauville,
détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115
habitants.
Pour
compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on lui
attribuerait trois communes du canton de Blangy,
Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg, plus la commune
de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.
Les
cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont
actuellement.
Janvier
1870 -
Fait divers.
- À la fin
de la semaine dernière, un enfant de 5 ans a été trouvé noyé à
Villerville, dans un ruisseau qui traverse la propriété delà comtesse
de Landal.
Disparu
depuis un instant, le père courut à sa recherche; il eut la terrible
douleur de retrouver lui-même le cadavre de son pauvre petit. La
mort remontait à une heure.
Mai
1870 - Fait
divers.
-
La ferme de la
Bergerie est située sur la commune de Villerville, elle est louée, à
un sieur Guérin. Ce dernier avait vendu, il y a quelque temps, à un nommé
Régnier, 4.500 litres de petit cidre, placé dans une des caves.
Régnier, demanda depuis au sieur Guérin l'autorisation de bouillir sur
sa ferme même et dans sa cave située
non loin de là, le cidre qu'il avait acheté. Guérin y consentit.
Régnier se mit à l'œuvre. Quinze jours s'étaient écoulés, on
bouillait toujours, quand Guérin s'aperçut que, malgré que 1.360
litres d'eau-de-vie avaient été recueillis, les fûts dont il avait
vendu le contenu étaient toujours pleins.
Voulant
éclaircir le mystère, il chercha partout et trouve derrière le fût
un tuyau en caoutchouc recouvert de toile plongeant jusqu'au fond du
tonneau et communiquant à l'aide à une
ouverture faite dans la cloison, avec la cave renfermant le cidre vendu
à Régnier. M. Guérin avertit le commissaire de police qui,
accompagné d'un gendarme, se mit à la recherche du voleur.
Ils
aperçurent dans un bois situé sur la commune de Trouville, le sieur
Régnier, qui à leur approche, s'esquiva. La course commença, voleur
devant, commissaire et gendarme à la
suite. Un ravin sert de route à Régnier, on le suit toujours sans
pouvoir l'atteindre, on le voit sauter un fossé, tenant d'une main une
paire de soulierss
et de l’autre un
instrument quelconque, que l'on suppose être un couteau, puis à un
détour, il disparaît, on saute des fossés, des barrières, on ne le
revoit plus. La trace était perdue. Mais le lendemain il fut arrêté
par le brigadier de police
Guelon.
Octobre
1870 -
Fait divers.
- Le
détachement de hussards qui, depuis quelques jours, tient garnison à
Honfleur est sorti, son maréchal-des-logis en tête, pour une promenade
à cheval jusqu'à Villerville. Les bons habitants de ce paisible
pays, peu habitués à voir de la troupe, ont pris ces militaires pour
des Uhlans, aussi, en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, nos
Villervillais se sont-ils portés à leur rencontre avec des armes de
tout genre, mais bientôt on reconnaît la méprise à l'uniforme de nos
soldats et de suite on leur a fait l'accueil qu'ils méritent.
C'est
alors que le sous-officier qui commandait le détachement a félicité
ces braves pêcheurs de la manifestation défensive en leur disant qu'il
serait à souhaiter que toutes les populations
rurales à l'approche de l'ennemi, prissent
la même attitude et fussent animés du même esprit. Enfin, bourgeois
et militaires se sont séparés aux cris de : « Vive l'armée !
vive les
Villervillais ».
Décembre
1871 -
Fait divers.
- Une
plate de pêche de Villerville, a ramassé
l'autre jour, au nord-ouest du cap d'Antifer, 4.000
harengs d'un seul coup de filet.
Septembre
1872 -
Écoles communales.
- Des
secours applicables à des constructions de maisons d'école ont été
accordés par le ministre aux communes suivantes du Calvados
: Le Torquesne, 4.100 fr. —
Villerville, 7.000 fr. —
Landelles et Coupigny, 4.500 fr.
— Truttemer-le-Petit,
1.500 fr. —
Rouvres, 2.500
fr.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils
passent avec succès, au corps leurs examens. Les jeunes gens qui
tireront les numéros les plus bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un
chiffre que le ministre à la guerre fixera suivant le nombre de soldats
dont il aura besoin
chaque année, feront cinq ans de
service.
Avril
1873 -
Pêche miraculeuse.
-
La pêche du maquereau
est miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq bateaux
sont entrés, rapportent 105 800 Maquereaux, 9
700 avaient été salés en route.
Mai 1873 -
Les Événements. - Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON, duc DE
MAGENTA. Le maréchal-Président
est âgé de 65 ans.
Mai
1873
- Fait divers. - Le
nommé Joseph Germain, patron de la plate n° 104, de Villerville, s'est
noyé dans la nuit de dimanche à lundi sur la rade du Havre, vers onze
heures, du soir, il dit à son Matelot et à son mousse d'aller se
coucher, qu'il resterait à veiller. Au bout de quelque temps,
n'entendant aucun bruit, le matelot inquiet monta sur le pont
et n'y voit plus, son patron. On suppose qu'il se sera assis sur la
lisse au bateau et qu'un coup de roulis l'aura fait tomber. Il laisse
trois jeunes enfants, et sa femme est dans un
état de grossesse avancée.
Juin
1873 -
Triste pêche !
-
Nous avons parlé de l'accident survenu à bord d'un bateau de
Villerville, à la suite duquel le patron Germain avait disparu. Le
cadavre de ce malheureux a été repêché dans les circonstances les
plus douloureuses. C'est le père de la victime qui a retrouvé les
restes
de son malheureux fils ! Une vingtaine de bateaux se trouvaient
mouillés au même endroit, mais par un singulier hasard, ce fut vers
celui du père Germain que le cadavre vint soudain à apparaître à la
surface de l'eau, au moment
où cet infortuné était pour mettre son chalut à la mer. Le corps du
noyé fut aussitôt hissé sur le pont, et l'on fit voile pour
Villerville. Ainsi que nous l'avons dit, Germain était
marié et père de six enfants.
Juin
1874
- Bains de Mer. -
Samedi
dernier, le maréchal Canrobert
est arrivé à Villerville pour y passer la saison des bains.
Citons ce distique significatif concernant l'illustre soldat : «
Quand Canrobert donnera, Sébastopol on prendra !….. »
Mai
1875
-
Bains de Mer. - On
construit en ce moment, à Villerville, une estrade de 80 mètres de
long sur 25 de large et 5 de haut, garnie
de cinq escaliers pour prendre les bains
de mer pleine , le prix
de cette construction s'élèvera à 40 000 fr.
A
la suite d'éboulements, dans la même commune, on a trouvé à deux
mètres au-dessous du sol, deux petits fours en briques parfaitement
conservés. Les savants du pays s'occupent
de faire des mémoires sur cette étrange découverte.
Mai
1875
- Accident de Mer. -
La
bourrasque qui a éclaté dans la nuit du 6 mai a causé des
événements très fâcheux, et notamment la mort d'un mousse, nommé
Louis Mauger, embarqué à bord de la plate de Villerville n°
197, qui se trouvait au large au moment du grain. Ce pauvre garçon a
été enlevé par l'écoute au foc. Le corps du jeune Mauger
a été retrouvé par un bateau de Villerville.
Novembre
1875
-
Tempête. -
Depuis
quelques jours, le vent souffle en tempête dans nos contrées, il en
est de même sur toutes les côtes de la Manche et du golfe de Gascogne.
Les steamers transatlantiques du Havre n'ont pu sortir. La mer est
énorme, nous aurons sans doute d'autres sinistres à ajouter à la
longue liste.
La
pluie ne cesse de tomber, les cultivateurs sont dans la consternation,
car tout de blés restent encore à faire.
Les
cours d'eau du Pays-d'Auge sont débordés, à Paris, la Seine est très
forte, la Garonne et la Loire ont débordé. Dans le Midi, de nouveaux
malheurs sont signalés : dans l'Ariège,
le village de Biert a été submergé, dans l'église il y avait 1
mètre 50 d'eau, l'office n'a pu avoir lieu. Quelques ponts ont été
enlevés, plusieurs routes sont coupées.
Novembre
1875
-
Suites de l’ouragan. -
Horrible
temps que celui de novembre. Que de tempêtes ! que de désastres ! que
de sinistres. De mémoire d'homme, on n'avait vu plus long et plus
effroyable ouragan. Tels étaient la force du vent et la fureur des
vagues que sur le littoral les maisons tremblaient sur leur base et
faisaient redouter des éboulements.
Les
différents cours d'eau de notre région sont rentrés dans leurs lits,
de leur côté, la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne ne donnent
plus d'inquiétudes.
Sur
nos côtes, la mer rejette des débris de toute nature, des agrès, des
marchandises, des vêtements, sur les côtes de Bretagne, on a recueilli
plusieurs cadavres.
A
Villerville, dans les roches moulières, on a retrouvé le cadavre du
nommé Arsène-Désîré Duchemin, perdu en mer alors qu'il rentrait à
Trouville de la pêche à la crevette, la mer n'a pas encore rendu le
corps du jeune Lezin, qui montait, avec Duchemin, l'
« Oiseau bleu ».
Dans
les villes et dans les campagnes, des toitures ont été enlevées, des
cheminées ont été renversées, des arbres déracinés. Le parapet de
la jetée de Trouville a été brisé, à Deauville, la digue a été
endommagée. A Lisieux, le vent a renversé un échafaudage établi pour
les travaux du séminaire, et deux ouvriers ont été jetés sur le sol,
l'un d'eux a eu deux côtes enfoncées. Une ouvrière qui traversait le
petit pont provisoire du Moulin-Biot, à Condé, est tombée à l'eau,
poussée par le vent, et se serait noyée sans l'aide de plusieurs
hommes qui accoururent à ses cris.
Dimanche
dernier, le Havre a été inondé. Plusieurs familles ont cru devoir
abandonner leurs demeures, qu'elles avaient peur de voir détruites a
chaque instant. Rouen, Étretat et Fécamp ont beaucoup souffert.
Voici
le relevé aussi exact que possible des dégâts causés, à Paris, par
l'ouragan : 10 000 cheminées ont été abattues, 160 toitures ont été
endommagées, 30 000 carreaux ont été brisés, 1 000 palissades
renversées, 200 arbres cassés ou déracinés.
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