La
mer est affreuse. La navigation n'est pas plus praticable qu'en plein mois
de décembre. Les pécheurs sont a l'ancre depuis douze jours.
—
Un picoteux de Luc ayant cassé ses amarres, a été poussé vers
Trouville, il est inscrit au port de Courseulles sous
le n° 179.
—
Une
goélette ou bisquine se serait naufragée sur le ratier de Villerville.
Le bateau est perdu, on dit que l'équipage aurait péri. Nous n'avons pu
avoir de renseignements à cet égard.
—
Dimanche, à la suite de la tempête, les communications avec
l'Angleterre, la Belgique, Lille, le Havre, Rouen, Amiens, Arras, Beauvais
, etc……., ont été momentanément interrompues.
—
Des pêcheurs assurent avoir vu engloutir, par la mer démontée,
le vapeur anglais « Thittle ». Ce navire, qui était attendu
à Dieppe avec un chargement de charbon devait être monté par onze
hommes d'équipage.
—
Mardi, vers sept heures du matins
le brick-goélette
anglais « Juliette », capitaine Roberts, venant de Llanelly
avec un chargement de 250 tonneaux de charbon à destination de Caen, est
tombé sur les rochers situés vis-à-vis de Bernières, à trois milles
environ du rivage. A 8 heures l'équipage, composé de sept hommes,
embarquait dans le canot du bord et atteignait la côte de Langrune. A 9
h., après deux heures de mer démontée, la « Juliette » était entre deux eaux, ballottée par la houle qui était
très forte, elle perdait ses mâts de perroquet et de flèche. On
n'aperçoit actuellement que les bas mâts de ce navire. Les matelots sont
arrivés à Caen par le chemin de fer de Luc.
Mai
1876
-
Maçons et bains de mer. -
Les
ouvriers maçons d'Honfleur, profitant des nombreux travaux en cours
d'exécution à Trouville, Deauville, Villerville, etc…., se sont
mis en grève. Ils demandent que le prix de leur salaire soit porté à 45
c. au lieu de 40 c. l'heure.
—
La municipalité de Villerville fait enlever au devant de l’estacade des
bains, l'énorme quantité de cailloux et de rochers qui faisait le
désespoir des baigneurs, cette masse de cailloux retirée de la mer n'est
pas perdue et sert à construire solidement un chemin vicinal qui longe
les falaises.
—
Du côté de Trouville, les locations ne marchent pas du tout. On a des
craintes sérieuses pour la saison. La reine d'Espagne ne viendra pas
cette année, d'autres hôtes habituels sont en partance pour l'Exposition
de Philadelphie.
Octobre
1876
-
La tempête. -
Une
tempête épouvantable s'est déchaînée sur nos contrées dans la nuit
de samedi à dimanche, de nombreux arbres ont été déracinés dans les
campagnes, sur notre littoral, beaucoup de barques ont brisé leur ancre.
A Villerville, la barque de pêche du sieur Baron, est allée se briser
sur les galets, en face de Pendedepie.
Les
échafaudages et la tour en construction de l'église du Molay, près
Bayeux, ont été renversés par le vent.
Les
herbages de la vallée de Pont-l'Evéque ont été inondée, il en a été
de même de certaines rues de Pont-l'Evêque où la circulation a été
interrompue pour les piétons.
Janvier
1877
-
Naufrage et naufragés. -
Samedi dernier, on a
trouvé sur la plage de Villerville, le cadavre du sieur Eugène
Vigard-Germet, âgé de 25 ans, né à Hipport, demeurant au Havre, où il
exerçait la profession de marin. Ce malheureux était monté dans un
canot, qui sombra à l'entrée du chenal du port du Havre, et, malgré les
secours immédiats, il avait été impossible de retrouver son corps, qui
a séjourné dans l'eau pendant près de vingt jours.
Juin
1877
-
Bains de mer. -
Les
plages du littoral font leur toilette, elles se préparent à dignement
recevoir les étrangers qui viennent leur demander asile pendant la belle
saison. Dans l'intérêt des voyageurs, la Compagnie du chemin de fer de
l'Ouest a modifié son service. Les locations se font à des prix
encore supérieurs à ceux
de l'an dernier.
Le
maréchal Canrobert a loué à Villerville ; M. le Préfet du
Calvados doit louer, à Langrune, la propriété Hallais. A Trouville,
Pasdeloup et son orchestre sont annoncés.
Partout
on a construit : auprès du casino de St-Aubin, un hôtel avec bains
chauds a été établi par M. Niard, l'ouverture est annoncée pour le 1er
juillet,
à Saint-Aubin, sur la plage, M. Vermont a placé une tente café ; à
Langrune, la masure qui se trouvait devant l'hôtel Delaunay a été
démolie ; à Luc, on parle d'éclairer la grande rue de la mer avec
des candélabres.
Alors
qu'il était communal, le chemin qui conduit de la gare de Luc, à la
propriété Larivière, était quasi praticable, aujourd'hui qu'il est
classé départemental il n'est pas sans danger de s'y aventurer les jours
de pluie. Ce n'était pas la peine assurément... d'en changer le
classement (air connu).
Ouistreham,
presque désert depuis l'installation du chemin de fer de la mer, reprend
vie, grâce à la gondole le « Chevreuil » et au steamer
« l'Utile » qui font, chaque dimanche, le trajet de Caen par
le canal. Départs de Caen à 9 heures du matin, de Ouistreham à 6 heures
30 du soir. Parcours en 1 heure et demie. Prix : 1 fr. 50 aller et retour,
et moitié place pour les enfants.
Août
1878
-
Les bains de mer. -
C'était
fête à Courseulles dimanche. Jamais il n'y avait eu foule pareille. Dans
le train de 9 heures 20, qui n'est parti qu'à 10 heures, plus de 1 000
promeneurs ont pris place. Dans la gare et aux abords, c'était un
tohu-bohu indescriptible, il y a même eu des vitres de brisées. Pendant
que les uns maugréaient et se lamentaient, les autres chantaient et
criaient, au grand mécontentement des gendarmes, qui nous ont paru, dans
la circonstance, un peu trop irascibles et enclins à verbaliser.
—
On se plaint toujours et partout de la malpropreté des dunes. A Luc, la
descente à la mer n'est plus seulement un cloaque, c'est aussi un
casse-cou.
—
A Villerville, c'est
au nez et à la barbe du
garde champêtre qu'on dépose, en face de l'hôtel, les détritus des
cuisines.
—
A Lion, c'est avec les saletés de la commune qu'on élargit les
dunes.
—
A Langrune, on a dernièrement planté un calvaire. Par suite
d'autorisations un peuu
trop légèrement
données, le lieu où s'est tenue la cérémonie religieuse extérieure
était entouré de femmes colosses et de veaux à deux tètes. Au banquet,
des invités se sont plaint de n'avoir qu'un verre et une tasse à café
pour deux. Passe, pour le verre, mais pour le café, impossible d'accorder
celui qui ne met dedans qu'un larmo d'eau-de-vie et celui qui s'en fourre
douze demoiselles comme, un chantre que nous connaissons.
—
Que les temps sont changés !.. Aujourd'hui, à Saint-Aubin, on se plaint
de trop entendre retentir la cloche de la vente au poisson. Jadis,
c'était différent. Au premier coup, tout le pays était sous cloche.
C'est là qu'on apprenait les nouvelles du jour et de la nuit, c'est là
qu'un petit groupe, aujourd'hui en partie disparu, passait en revue le
bataillon féminin, c'est là qu'on recherchait, pourquoi Mme
X……. avait les yeux gros de larmes et sa voisine les
traits un peu fatigué, et toujours on en trouvait la cause dans le
départ subit d'un ami intime, ou l'arrivée
d'un mari anxieusement attendu. C'est là aussi que Jamet annonçait qu'à
la grand'messe maître Rossignol chanterait en musique, et qu'à vêpres
son curé prêcherait, en faux-bourdon.
Décembre
1878
-
Phare. -
On
fait en ce moment, à Villerville, des études pour établir un phare
dominant l'embouchure de la Seine, et destiné à protéger les navires
contre les
nombreux bancs de sable, qui s'y sont formés.
Janvier
1879 -
Appropriations et réparations en 1878.
-
85 locaux,
appartenant à
73 communes,
ont été appropriés ou
réparés dans le Calvados
- Arrondissement
de Pont-l'Evêque :
Rumesnil, école
mixte ; Gonneville-sur-Honfleur,
école mixte ;
La Rivière-Saint-Sauveur,
école de
garçons ; Blonville,
école mixte ;
Clarbec, école de garçons ;
Villerville, école
de garçons.
Avril
1879
-
Découverte d’un cadavre.
- Le cadavre
d'un homme inconnu, paraissant âgé de 60 ans, a été trouvé dans une
mare située sur la commune de Villerville, canton de Pont-l'Evêque.
Voici son signalement : Tête presque chauve, front large, nez moyen,
bouche moyenne, menton rond, vêtu d'une blouse en toile bleue, pantalon
en velours bleu foncé, gilet en drap noir, tricot en laine marron,
casquette en drap marron avec bordure noire, chemise en toile, cravate en
laine noire, chaussé de brodequins. Cette mort doit être attribuée à
un suicide.
Mai
1879
-
Un noyé. -
Le
cadavre d'un inconnu trouvé dans une mare de Villerville a été reconnu
pour être celui d'un nommé Modeste-Théophile Blain, âgé de 62 ans,
cultivateur, né et demeurant à Marmimont (Oise). La mare où il s'est
noyé contenait à peine 300 litres d'eau. On attribue cette mort à un
suicide déterminé par un dérangement du cerveau par suite d'un emprunt
de 1 200 fr. qu'il ne voulait faire connaître à personne. Il ne se
trouvait pas cependant dans une situation gênée, car il possédait un
capital de 15 à 20 000 fr.
Octobre
1879
-
Pêche. -
La pêche du
saumon, de la truite et de l'ombre-chevalier est interdite dans tous les
cours d'eau du département, depuis le 19 octobre, au coucher du soleil,
jusqu'au premier février 1880, au lever du soleil. Cette interdiction
s'applique à tous les procédés de pêche, même à la ligne flottante
à la main.
Novembre
1879 -
Un
étrange suicide. -
Une histoire assez singulière et où un moment d'aliénation a pu
jouer un certain rôle, s'est passée mardi à Villerville. Un nommé
Delaunay, âgé de trente ans, demeurant avec sa mère, s'était marié
civilement la veille et devait se marier mardi à l'église, à 6 heures
du matin. On le vit à ce moment, alors que quelques personnes
attendaient le commencement de la messe, entr'ouvrir la porte de
l'église, se retirer aussitôt et se rendre chez sa mère qui,
paraît-il, s'opposait au mariage et s'était refusée à y assister.
Delaunay dut quitter sa mère au bout de peu de temps, on se mit à sa
recherche, et quatre heures plus tard, ou le trouvait mort dans le
sous-sol, d'une maison en construction. Il était pendu par le milieu du
corps, une corde lui serrait les reins et les flancs, sa tête était en
bas et touchait ses pieds. On s'explique difficilement ce genre de
suicide.
Mai
1880
- Pêche aux
moules. -
La pêche
des moules est permise sur les moulières du Râtier de Villerville et de
Hennequeville.
Novembre
1882
- Un homme à la mer.
- Vendredi
l'après-midi, vers 4 h. 1/2, Louis Dufay, patron et armateur du bateau de
pêche, n° 217, de Villerville, a été enlevé par une lame sourde et
jeté à la mer au moment où il se dirigeait sur Honfleur. Dufay montait
la « Reine-du-Ciel » avec son gendre, que ce même coup de mer
a roulé à bord, et avec un mousse qui, fort heureusement, en ce moment
était dans la chambre du bateau où son patron venait de l'envoyer
chercher un peu de tabac à chiquer. Chacun a fait son possible pour
tenter le sauvetage du malheureux Dufay,
mais toutes les tentatives ont été vaines. L'infortuné marin
était à peine tombé à l'eau qu'il disparut en criant : « Mes pauvres
enfants, adieu. »
Il
était marié et père de quatre enfants. La mort semble s'abattre
cruellement sur la famille Dufay : il y a une vingtaine d'années,
l'aîné de la famille périssait dans une circonstance semblable. Un
autre frère était emporté, dernièrement, par
une affreuse maladie cancéreuse.
Février
1884 -
Un homme à tout faire. –
Il parait que le garde champêtre de Villerville et à la
fois receveur-buraliste, allumeur de réverbères, afficheur public, et
garde champêtre.
Septembre
1885 -
L’ouragan. -
La
tempête qui a sévi cette semaine sur notre contrée a causé d'immenses
ravages.
A
Caen et dans les campagnes voisines, les dégâts sont purement matériels
: arbres arrachés, pommiers brisés et dépouillés de leur récolte,
couvertures endommagées. Le train de 8 heures, de Courseulles à Caen,
est demeuré en détresse pendant 3/4 d'heure à la sortie de Douvres.
Quatre grands arbres, arrachés par le vent, obstruaient la voie, ayant
brisé les fils télégraphiques. Il a fallu scier les troncs d'arbres
qu'il aurait été impossible de déplacer, s'ils étaient restés
entiers.
A
Lisieux, Pont-l'Evèque, Vire, Bayeux, grands dégâts, mais pas
d'accidents. A Condé, où se tenait la foire, des tentes de forains ont
été renversées. Des peupliers sont tombés sur un bâtiment de la
tannerie de M. Maillard, et l'ont effondré. Un ouvrier a failli être
tué.
Sur
nos côtes, cet ouragan coïncidait avec la grande marée, ce qui en a
augmenté la violence. A Langrune, la mer a enlevé sur plus de cent
mètres les talus en terre bordant la rue de la Plage, démoli des murs en
pierre sèche, coupé les pentes qui conduisent à la mer et brisé les
escaliers en bois. A Cabourg, les cabines des bains culbutées. Les
branches des arbres jonchaient toutes les avenues.
Une
barque d'Arromanches dont l'équipage se composait de 13 hommes a échoué
à Asnelles, après avoir lutté 10 heures contre l'ouragan. A Deauville,
la mer a enlevé le pavillon en bois placé au bout de l'estacade. A
Trouville, la jetée Est a été endommagée. Un homme a été jeté à la
mer par le vent et n'a pu être sauvé qu'avec grandes difficultés. Un
pêcheur montant une barque du Havre, Auguste Fouriel, 35 ans, né à
Honfleur, enlevé par une lame, n'a pu être retrouvé. De mémoire de
marin, la mer n'avait jamais été plus furieuse. A Honfleur, le musoir de
l'estacade a été assez fortement avarié par les vagues, de même que le
côté nord de la digue construite à l'entrée du port. A Villerville,
la tempête a eu des effets désastreux. Les falaises hautes de 20 mètres
ont été escaladées par les lames, le village a été envahi, les cours
remplies d'eau, des maisons démolies, le casino est littéralement
emporté. Les peintres Duez, Pinel, Ravaud, le romancier Montaigut, qui
ont voulu voir ce spectacle effrayant, ont manqué d'être enlevés par la
mer. On est sans aucune nouvelle de plusieurs barques de pêcheurs.
Au
Havre, une barque de Trouville, poussée par le vent, a heurté le steamer
« l’Éclair » et brisé ses tambours. La barque a eu son
beaupré cassé. Le trois-mâts italien « Nipoli-Accume » a
été jeté contre le mur du quai et a éprouvé de fortes avaries. Au
poste des Transatlantiques, les pieux d'amarrage s'arrachaient, et il a
fallu mouiller les ancres des paquebots pour parer à tout événement.
Le
cotre de Cherbourg, « l'Avenir » a fait côte sur les rochers
de Mielle,
l'équipage a été sauvé.
Mars
1886
- Le hareng. -
La
pêche du hareng qui a été faite cette semaine dans nos parages peut
être qualifiée sans exagération de « pêche extraordinaire ». Une
barque de Villerville en a vendu pour 800 fr. qu'elle avait pris dans sa
marée. Une autre plate en a vendu, en trois jours pour 1 500 francs.
Juin
1886
- Démission.
- La
municipalité de Villerville n'est pas d'accord en ce moment. La
politique n'y est pour rien. Six conseillers municipaux viennent
d'adresser leur démission au préfet, et on dit que l'adjoint est
également disposé à y ajouter la sienne. Tout cela, parce que,
disent-ils, le maire ne s'occupe pas assez des choses de la commune,
surtout au moment où les étrangers vont arriver.
Juin
1886 -
Découverte d’un cadavre. -
On
a trouvé sur la grève de
Villerville le corps du malheureux jeune homme qui s'était donné la mort
en se tirant deux coups de revolver sur le bord du bateau qui fait
le trajet du Havre. Il a été inhumé sous le nom de Jules Wencker, 26
ans, né à Levallois Perret (Paris).
Juin
1887 -
Les
fortes chaleurs.
-
Les
fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos
pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler
une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de
la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements.
En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50
et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute
d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés.
L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température
exceptionnelle pour la saison.
Juillet
1887 -
La
sécheresse.
-
Si
le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux
céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse
prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers
rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se
développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande
un
peu d'eau.
Août
1887 -
Le drame de Villerville.
-
A Villerville, vivaient avec leurs
cinq enfants, les époux Grandinot, journaliers. Le mari, emporté et
brutal, s'enivrait, puis, querellait sa femme et la rouait de coups.
Jeudi, les voisins entendirent le bruit d'une querelle, mais n'y firent
pas attention, et Gaudinot s'en alla, comme de coutume, à son travail.
Mais la femme ne parut pas. Dans l'après-midi, des voisines
s'inquiétèrent, et, avisant la fillette de trois ans qui jouait sur la
porte, l'interrogèrent. « Maman, répondit le bébé, elle est en haut,
elle est morte !... »
Les
voisines, qui montèrent en toute hâte, virent la malheureuse femme sur
son grabat. Au bruit qu'elles firent, Mme Grandinot souleva sa tête,
tendit la main à l'une d'elles, et fit de vains efforts pour
parler. Deux grosses larmes coulèrent, le long de ses joues, elle poussa
un soupir et expira.
Les
autorités furent prévenues, les gendarmes ne tardèrent pas à arriver,
ils cernèrent la maison de Grandinot qu'ils arrêtèrent le soir même.
Les cinq enfants ont été aussitôt recueillis par des voisins
charitables. On ne sait encore si Grandinot a commis un assassinat ou si
les mauvais traitements dont il accablait sa femme ont hâté la fin de
cette malheureuse. Sa première femme, décédée il y a quelques,
années, avait eu beaucoup à souffrir de ses violences. Grandinot n'a pas
été arrêté et se tient à la disposition de la justice.
Août
1887 -
L’affaire de Villerville.
-
Le
nommé Gaudinot, demeurant
à Villerville, avait été accusé d'avoir involontairement causé la
mort de sa femme. L'autopsie n'a fait découvrir aucune trace de
coups ou de violences sur le corps de la morte.
Mai
1888
- Défense du
littoral.
- Le
ministre de la guerre a
décidé qu'il sera procédé immédiatement aux études et à la
construction d'une batterie haute, à Villerville, sur la route de
Honfleur à Trouville.
Août
1889. -
Dépravation. -
La semaine dernière, à Villerville, le nommé Anthime
Bellanger, 23 ans, a été arrêté comme inculpé de tentative de viol
sur la fille de sa concubine. la jeune Questel, 6 ans.
Grâce
à l'intervention de témoins, cette brute n'a pu assouvir son ignoble
passion. ( Bonhomme Normand)
Mai
1890 -
Moules. -
La
pêche en est autorisée du 1er mai au 31 octobre, sur le banc
du Ratier et aux moulières de Villerville et de Hennequeville.
Mai
1890 -
Abeilles. -
Dans
le Calvados, les ruches d'abeilles devront être éloignées d'au moins
dix mètres de la voie publique ou des héritages voisins, et en être
séparées par une clôture haute de deux mètres au moins. Dans les
champs, elles-devront être à cent mètres au moins de tout chemin ou de
toute maison. Les ruches ne pourront être transportées dans les landes,
bruyères ou bois, qu'avec une autorisation spéciale du préfet,
délivrée sur un avis du conseil municipal.
Mai
1890 -
Malades contagieux. - Les
enfants atteints de la variole, de la scarlatine et de la diphtérie ne
devront rentrer à l'école qu'après 40 jours, pour la varicelle, la
rougeole, et les oreillons, 20 jours après. Quant aux enfants atteints de
coqueluche, maladie dont la durée et variable, ils ne pourront être
admis de nouveau dans les écoles qu'en présentant un certificat du
médecin.
Janvier
1891 -
Abordage.
- Un abordage a eu
lieu jeudi, à un mille sud-ouest de l'entrée du port du Havre, entre le
steamer « Emilie », de Dunkerque, venant de Rouen, et la plate
de pêche « Sainte-Marie-Protégez-Nous » n° 186, de
Villerville, patron Duchemin, montée par trois hommes. Le navire abordeur
s'est éloigné aussitôt après la collision. Quant à la plate qui
faisait eau de toutes parts, elle a pu cependant regagner le port, mais,
arrivée devant le Musée, elle a coulé. L'équipage a été sauvé.
Juillet
1891 -
Un triste accident. -
Un triste accident s'est produit à bord du bateau de pêche de
Villerville n° 151. Le patron, Cyrille Prentout, âgé de 34 ans, et un
matelot, Victor Acard, qui jouaient sur le pont, ont glissé et sont
tombés à la mer.
Prentout
a disparu aussitôt, mais Acard qui savait nager, a pu attendre les
secours que l'équipage s'est empressé de lui porter. Quand on l'a
recueilli, il était épuisé et allait disparaître à son tour.
Toute la nuit, on lui a prodigué les soins les plus efficaces et,
le matin, le bateau est entré à Honfleur, d'où Acard, à peine remis, a
été conduit en voiture à Villerville. Le malheureux patron laisse une
veuve et trois enfants en bas âge.
-
Le corps de Cyrille Prentout, a été rencontré en mer par les pêcheurs
d'Yport. Aucun n'a voulu le ramener, dans la crainte, ont-ils dit, de ne
pouvoir vendre leur poisson, s'ils avaient apporté le noyé ; est aussi
par superstition. Quel égoïsme et qu'elle inhumanité !
Janvier
1891 -
Incendie.
- Un incendie s'est
déclaré chez le sieur Leménager, boulanger à Villerville. Le feu a
pris naissance dans la chambre à coucher. Il a dû être communiqué aux
rideaux par une lampe à huile sans verre restée allumée. Pertes, 1 500
fr.
Juin
1891 -
Jeu de main, jeu de vilain. - Jeudi soir, la plate de pèche de Villerville « Tout-à-Dieu »
se trouvait en face le Havre. Elle était montée par le patron Prentout,
34 ans ; le matelot Accard, 52 ans ; un novice et un mousse.
Pendant
que le chalut était alla mer, Prentout et Accard s'amusaient à se
bousculer sur le pont, lorsqu’ils tombèrent sur la lisse du bateau et
furent précipités à l’eau, Prentout ne savait pas nager, il coula
aussitôt. Accard se maintint et, malgré le courant très fort à cet
endroit, s'efforça de regagner son bord.
Une
gaffe lui fut lancée par le novice de la plate, mais il s'épuisait
visiblement et allait à son tour disparaître lorsqu'un autre bateau de
pèche, le « Félix », également de Villerville, arriva sur
les lieux.
Aidé
du mousse et du novice, un homme du « Félix » ramenai presque
sans vie, le malheureux Accard. Prentout laisse une veuve et trois enfants
; Accard est dans la consternation.
Juillet
1891 -
Bêtise,
égoïsme, superstition. -
On se rappelle l'accident
dont un malheureux pêcheur de Villerville, Cyrille Prentout, patron de la
plate « Tout-à-Dieu », T.-R. 151, fut victime il y a une
quinzaine de jours.
D'après
une lettre adressée d'Yport, le corps de Prentout aurait été rencontré
à différentes reprises à deux milles au large, soit par le travers
d'Étretat, soit par le travers d'Yport, par des canots de pèche de ce
dernier port, mais les patrons ne voulurent pas le recueillir « par
rapport à leur marée qu'ils n'auraient pu vendre, s'ils avaient apporté
le noyé, et aussi par superstition. »
Janvier
1893 - Série d’adultères.
- Dans
une seule audience, le tribunal de Pont-l'Evèque a eu trois flagrants
délits d'adultère à juger. En tête, un baron, autrichien il est vrai.
Or, ce baron Joseph Janische, 27 ans, né à Vienne, était, l'été
dernier, en villégiature à Villerville. Ce n'est pas très gai
Villerville. Aussi, pour charmer ses loisirs, il fit la cour à une
charmante voisine de 31 ans, répondant au doux nom d'Annette, dont le
mari s'absentait souvent pour aller à Paris où il habite.
Prévenu
par quelque domestique mécontent, le mari fit pincer le
couple en flagrant délit. Ils ne se sont pas présentés à l'audience. A
leur défaut, on à entendu les domestiques qui ont tout raconté. Le
baron a été condamné à 20 jours de prison et la gentille Annette
Schareb, à 40 jours de la même peine.
—
Flagrant délit à Trouville : Marie Le Drinlenec, femme Canu, 28 ans, 1
mois ; son complice, Charles Delarose 29 ans, 10 jours.
—
Clémentine Leseur, femme Lepetit, 32 ans, demeurant à Cabourg, 1 mois de
prison ; son complice, Henri Gourgues, 27 ans, demeurant à Trouville, 8
jours. (Source
: Le
Bonhomme
Normand)
Juin
1893 -
La saison des bains. -
Le
beau temps amène déjà
des baigneurs. M. Pasteur est arrivé cette semaine à St-Aubin, où il
restera un mois.
Ce
sont MM. Noël et Passard, propriétaires du Grand-Hôtel de Monaco, qui
se sont rendus concessionnaires des établissements de la plage de
Cabourg, hôtel et restaurant.
M.
Lajoye a loué l'hôtel Belle-Plage de Luc à un homme du métier, M.
Menard, dont les parents tiennent un hôtel à Paris. L'ouverture a lieu
dimanche prochain.
M.
Simon-Max, l'artiste parisien si connu et si aimé, vient de. prendre la
direction du casino de Villerville, troupe choisie, avec Mme
Simon-Girard en tête. Tous les jours, Five O'Clock.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1893 -
Respect aux morts.
-
Dernièrement,
on enterrait à Villerville un honnête et brave citoyen : M. Lebrun,
ancien chef de bureau des enfants assistés du Calvados, officier
d'académie et décoré de huit médailles. Il n'a pas voulu du clergé à
son inhumation. C'était, son idée à cet homme, nous la respectons, sans
la partager. Mais, au moment de la mise en terre, la fosse s'est trouvée
trop petite et le fossoyeur s'est mis à piétiner sur le cercueil pour le
faire entrer de forces. Sachant que l'on pouvait agir ainsi avec ce mort
qui se « faisait enterrer comme un chien ». Triste résultante des
sermons de ces faux apôtres qui admettent la liberté, mais à la
condition qu'elle fasse bouillir la marmite du presbytère. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
La baleine de Villerville. -
La
baleine qui s'était
échouée par
le travers de Villerville, a été mise en vente par les soins du service
de la marine.
Elle
a été achetée 400 fr. par M. Max, directeur du Casino de Villerville.
Il s'est entendu avec des industriels du pays pour dépecer et vendre les
parties marchandes de l'énorme poisson. Il en fera monter le squelette
qui sera exposé la saison prochaine à l'entrée du Casino.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1894 -
Casino de Villerville. -
Prochainement
ouverture. Inauguration de la baleine de Villerville, échouée vivante le
21 octobre 1893, reconstituée par les soins de M. Simon-Max. Des fêtes
seront organisées dans le ventre de la baleine. Le public entrera par la
tète du cétacé et sortira, par l'arrière train.
Jonas,
revue en un acte, avec chants, voyage sous-marin, théâtre, concerts.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1895 - Mérite agricole.
- Sont
décorés : MM. Barassin, cultivateur à St-Martin-de-Fontenay ; Fanet,
cultivateur à Fontaine-Henry ; Gombault, aviculteur à Merville ; Gouye,
maire de Canchy ; Henry, éleveur à Thaon ; Lepailleur, éleveur à
Tessel-Bretteville ; Piel, horticulteur à Deauville, et Ricard, éleveur
à Villerville. (Source
: Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1895 - Que d’affaires !
que d’affaires ! -
Cette affaire a déjà été racontée par mon compère.
Il s'agit de maître Jean Guéret, 53 ans, conseiller municipal à
Villerville, qui aurait dû tenir caché ce qu'il a montré à la femme
Travers et à sa fille. Ce sont elles qui l'affirment. Cette exhibition
n'est pas prouvée, mais ce qui est certain, c'est que maître Jean, en
leur crachant au nez, a traite « de vache » la femme Travers,
et que celle-ci lui a répondu : « Je n'vos en ai jamais
servi ».
C'est
Me Engerand qui plaidait cette affaire devant le tribunal de
Pont-l'Evêques. A force de faire rire messieurs les juges, il les a
désarmés, car, toujours en riant, ils ont acquitté Guéret qui, à sa
sortie, a encore regardé de travers mame Travers et sa fillette. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1896 -
Les victimes de la Mer. -
Dimanche 12 avril, vers six heures du soir, la barque de
pêche « Augustine », de Villerville, patron Lamidey, se
trouvait sur le banc d'Anfard quand le vent s'éleva tout à coup et fit
chavirer l'embarcation qui coula immédiatement. Le matelot Perchet, jeté
à la mer par une lame, parvint à saisir une vergue et se maintint ainsi
à la surface de l'eau pendant près de deux heures, c'est-à-dire
jusqu'au moment où le matelot Lesault, du vapeur le « François 1e »,
malgré la mauvaise mer, n'hésita pas à se jeter à la nage.
Après
des efforts inouïs, il put saisir la vergue et sauver enfin le malheureux
marin qui n'en pouvait plus. Quant au patron et au mousse, ils sont
disparus. Perchet a entendu le malheureux Lamidey crier, avant
d'être englouti : «Mes enfants !... Mes pauvres enfants ! » Ce
malheureux était âgé de 32 ans, il laisse une veuve et trois enfants.
Quant au mousse Leroy, qui est de Saint-André-d'Hébertot, il a, jusqu'au
dernier moment, crié au matelot Perchet : « Oh ! père Jean ! père
Jean ! sauvez-moi !... » (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1896 -
Conseil Général. -
Comme
il était facile de le
prévoir, l'impôt sur le revenu n'a pas été bien accueilli par la
presque totalité des conseils généraux. Celui du Calvados, à
l'unanimité moins deux abstentions, celles de MM. Knell et Bunel, a émis
le vœu que le projet du gouvernement soit repoussé. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Vol et Incendie. -
Lundi, à Villerville, on a volé 5 000 fr. dans la villa, de Mlle
de Malakoff, puis le feu a été mis à l'habitation. L'incendie a été
rapidement éteint.
Jean
Wonpach, 25 ans, valet de pied de la villa, fortement soupçonné, a été
arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Incendie et vol. -
Nous avons signalé dans notre dernier numéro un vol et un
commencement d'incendie villa « Malakoff », à Villerville.
Cette
villa est habitée par Mlle Pélissier, duchesse de Malakoff, qui a à son
service une douzaine de domestiques. Dans, la finit le lundi de la semaine
dernière le feu éclata
dans
la chambre même de la duchesse. Une forte odeur de pétrole s'en
dégageait. L'incendie, fut rapidement éteint, mais, après, la duchesse
de Malakoff fut étonnée toutefois de ne plus retrouver sur une petite
table de travail un billet de 50 francs et une pièce de 40 francs qui s'y
trouvaient quelques instants avant l'alerte. Elle alla alors vers une
cassette placée dans l'armoire à glace, dont la clef était restée sur
la porte. La cassette était vide, 5 000 fr. en billets de banque avaient
disparu. De plus, le petit coffret avait été également enduit de
pétrole, mais, la tentative faite pour l'enflammer n'avait pas réussi.
A
la suite de l’enquête, on a arrêté un valet de pied de la villa,
Mathias Wanpach, 25 ans, d'origine luxembourgeoise, qui avait caché dans
un paquet de cigarettes, un billet de 50
francs dont il n'a pas pu indiquer la provenance. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
Dangers de la mer.
- On
a trouvé
échoué sur la plage aux Grandes-Dalles, près Fécamp, un cadavre que
l'on croit être celui du jeune mousse de quinze ans, Jules
Dabourday,
qui était à bord de la
« Marguerite »,
barque de Villerville récemment
coulée.
—
La barque du sieur Victor Marie, dit Léon, a sombré près de
Port-en-Bessin.
Pendant prés d'une heure, le malheureux Marie est resté entre la vie et
la mort, cramponné au haut d'une vergue. Il a été sauvé.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
La neige.
- Dès
samedi, il en est tombé
sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir.
Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la
Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la
neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 Vent et tempête. - Ces
derniers jours,
la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres
causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir,
et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg.
Les six hommes qui le montaient ont été sauvés.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
Pêcheur retrouvé.
-
Une
barque du
Tréport a retrouvé le corps du pêcheur Fortuné Aubert, de Villerville,
noyé par suite de l'abordage de la plate « Liberté », le 30
janvier dernier. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Pêcheur retrouvé.
- On
a retrouvé à Senneville, près Fécamp, le corps de Julien Bacon,
18 ans, la dernière victime de la plate de Villerville
« Marguerite », perdue le 3 mars dernier.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Terrible accident de voiture. - Le
peintre Dantan, 49 ans,
très connu à Paris, venait depuis plusieurs années en villégiature à
Villerville. Mercredi, il était allé en voiture à Trouville, avec sa
femme, une dame Flint et ses deux jeunes filles. Au retour, en descendant
la côte qui aboutit à Villerville, les guides se sont brisées, le
cheval s'est emballé et est allé s'abattre contre le mur de l'église,
M. Daman s'est brisé le crâne, il est mort quelques instants après. Sa
femme, qui avait eu une cuisse brisée en deux endroits, est morte 48
heures après. L'une des jeunes Flint, âgée de 16 ans, a été blessée
aux jambes et contusionnée par tout le corps, sa mère et sa sœur n'ont
eu que de légères contusions. M. et Mme Dantan laissent trois
jeunes enfants. Mlle Flint a été opérée, son état est aussi
satisfaisant que possible. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1897 -
Cadavre retrouvé. -
On
a retrouvé en face de Tancarville et transporté à Villerville le
cadavre du sieur Julien Baron, patron de la barque de pêche
« Liberté » N°15, coulée le 30 janvier dernier par le
steamer « Olive », montant à Rouen. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Août
1897 -
Basses vengeances. -
Des malfaiteurs
inconnus ont mutilé un animal domestique à la dame Olive, à Villerviile,
et à la veuve Richard, à Brucourt.
-
Quatre pommiers de 20 ans, appartenant au sieur Gouley, de
Maisoncelles-Pelvey, ont été dépouillés de leur peau sur un côté et
dans le pied de l'arbre. Préjudice causé : 80 francs. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Barques
de pêche coulées. -
Dans la nuit de
jeudi à vendredi, la barque « Espérance-en-Marie-Joseph »,
de Villerville, a abordé, à un mille environ dans le sud-ouest du
Ratier, la barque « Manola », n° 114, de Trouville, qui a
coulé presque aussitôt. Les trois hommes d'équipage ont été sauvés.
Mardi matin, la barque « Espérance-en-Marie-Joseph » a été
abordée à son tour et coulée par le steamer anglais
« Niobé ». Le patron et le mousse ont été sauvés, mais les
deux hommes d'équipage, Aubert, 24 ans et Hauvel, 17 ans, ont péri.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Barque
de pêche coulée. -
Nous avons dit dans
notre dernier numéro que la barque de pèche « Espérance-en-Marie-Joseph »
de Villerville, avait été
abordée et coulée en Seine par le vapeur « Niobé » et
que deux hommes de l'équipage
avaient péri.
Le
malheureux Aubert, 24 ans, de Villerville, une des victimes, qui laisse
une veuve et un enfant de quelques mois sans aucunes ressources, était le
frère de l'un des pêcheurs noyés l'année dernière à la suite de
l'abordage de la barque « Liberté » par le navire anglais
« Olive ». La seconde victime, Hauvel, 17 ans, demeurait chez
ses parents, à Vasouy. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Charité
chrétienne mal appliquée. -
Dernièrement,
pendant la prière du soir, un vol avec escalade était commis au
presbytère de Villerville. Une lettre, signée « Tante Rose »,
signalait comme le voleur un individu de la commune. Les gendarmes firent
chez lui une perquisition minutieuse et ne découvrirent rien. Du reste,
cet homme put établir qu'au moment du vol il se trouvait loin du
presbytère. Le signataire de la lettre est connu, l'auteur du vol aussi,
dit-on. Mais l'affaire en reste là, le curé l'ayant demandé.
C'est
beau la charité chrétienne, mais à la condition qu'elle ne serve pas à
couvrir les voleurs. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Canot de pêche coulé. -
Le canot
de pêche « Notre-Dame-des-Flots », de Tancarville, revenait
de la pêche aux moules, à Villerville, près Trouville. Surpris par le
flot dans l'estuaire de la Seine, il a chaviré sous voile et a disparu
presque aussitôt. Le patron du canot naufragé, Pierre Cousin, laisse une
veuve et cinq enfants.
Triste
coïncidence : le fils aîné de Pierre Cousin a trouvé la mort dans des
conditions analogues, en janvier dernier, à bord du canot « Augustine-et-Marie »,
chaviré sous Berville. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Vol d’une brebis. –
On a volé une brebis
de 90 fr. au sieur Lemènager, boulanger à Villerville. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Réservistes et territoriaux.
–
Les réservistes
et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période
d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première
quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la
gendarmerie de leur résidence. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Grave accident de voiture. –
Un
cheval attelé à un banneau appartenant au sieur Letellier, entrepreneur
de travaux publics à Trouville, s'est emballé sur la route de
Villerville. Le conducteur, renversé, a passé sous une roue. Poursuivant
sa course, l'attelage rencontra un break de Honfleur dans lequel se
trouvaient six personnes. L'avant-train du break fut brisé et les roues
tordues, mais heureusement, les voyageurs n'eurent aucun mal. Quant au
conducteur du banneau, il avait été relevé dans un état lamentable et
on craint pour ses jours. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
La saison. -
Le
temps s'est maintenu au beau jusqu'à ce moment. Le mois d'août est
sauvé. L'affluence est toujours grande sur nos côtes. Les propriétaires
de
maisons,
effrayée par les creux de juillet, se sont décidés à diminuer les prix
de leurs maisons. Seules, les grandes locations n'ont pas toutes trouvé
preneurs. Les localités les moins favorisées sont Deauville, Villers et
Villerville.
—
Les baigneurs se plaignent plus que jamais du prix exagéré des denrées.
Aussi beaucoup de familles font-elles venir la viande, les volailles et
même les légumes en colis de 5 à 10 kilos dont le port se trouve
couvert par la différence de prix d'un seul poulet.
« Que
voulez-vous, nous disait à ce sujet un commerçant... Il faut bien que
nous gagnions pendant la saison de quoi vivre tout l'hiver ».
Nous
sommes heureux de constater qu'il y a moins de mendiants, cette année, à
Trouville, mais plus de pickpockets et de grecs, et que la grande voie des
quais est balayée souvent et arrosés suffisamment. Il n'y a plus que
cette coquine de pissotière du quai dont les marées font, comme odeur,
concurrence à celles de la poissonnerie.
Moins
de chant et de musique, cette saison, dans les deux églises de Trouville.
Les curés rechignent, dit-on, à payer les artistes, ils voudraient
qu'ils se fassent entendre pour l'amour de Dieu afin de laisser à
l'église tout le bénéfice de quêtes souvent fructueuses. Dimanche, à
Notre-Dame-des-Victoires, où l'orchestre du casino jouait, la quête a
produit environ 1 200 fr. Il est vrai que c'était pour les pauvres
et non pour les embellissements de l'église ou l’achat d'un orgue
monumental comme celui de Bon-Secours.
Dès
lundi, les déménagements ont commencé à Trouville avec un trop
remarquable ensemble. Du reste, ni la municipalité, ni le casino ne font
rien pour retenir le public. Quant aux représentations théâtrales du
Casino, toujours les mêmes fours dont se souviendront les Coquelin, les
Le Bargy, les Lina Munte et autres grands artistes en tournée. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
Découverte de cadavre.
- Nous
avons annoncé dans notre
dernier numéro que le sieur François Martin, 35 ans, ouvrier maçon à
Trouville, s'était noyé accidentellement en péchant de l'équille. Le
corps du malheureux a été retrouvé devant les bains de Villerville. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
La tempête. -
Une
violente tempête s'est déchaînée la semaine dernière, sur notre
littoral. Il y a eu de très grands dégâts à Saint-Aubin, Bernières et
à Langrune. A Ouistreham, les vagues ont culbuté et enlevé presque
toutes les cabines sur la plage jusqu'à Riva-Bella. Le pavillon nord de
la villa de la marquise d'Angerville, à Beuzeval-Houlgate, s'est
écroulé. Celle de M. Auburtin, maître des requêtes au conseil d'État,
a été en partie éventrée. Les dégâts sont immenses à Trouville :
tous les bordages de la jetée ouest ont été enlevés. La mer a
pénétré dans le café Mottet, sous les galeries de la plage la
promenade en planches est presque détruite, les cabines ont été
enlevées, jetées l'une
sur l'autre, brisées en miettes.
La mer a dévasté toutes les propriétés bordant la plage, depuis
l'hôtel des Roches-Noires jusqu'à la digue, faisant d'énormes dégâts.
Le parapet a été enlevé sur plus de 70 mètres. Quant à la
jetée-promenade, elle est encore debout, mais dans toute sa longueur son
plancher a été enlevé,
ce
n'est plus qu'un monceau de décombres.
Grands
dégâts également à Villerville, ainsi que sur le littoral entre
Grandcamp et Isigny.
Les
quartiers St-François et Notre-Dame, au Havre, ont été inondés. Dans
plusieurs rues, on ne pouvait circuler, car l'eau atteignait jusqu'au
moyeu des roues. A Fécamp, la violence des flots a détruit complètement
la digue du boulevard du Casino. Une machine à vapeur a été
précipitée dans le brise-lames. La plage de Dieppe est dévastée. Des
pièces de bois et des fermes en fer, arrachées du musoir de la jetée,
volaient comme des allumettes sur le tablier du brise-lames.
Dans
les départements, la tempête a causé également des accidents : à
Raon-l’Étape (Vosges), un douanier a reçu sur le corps une pile de
planches et a été tué net. il était marié et père d'un enfant.
Partout il y a eu des inondations par suite de crues subites des fleuves
et des rivières. Les pertes sont énormes.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Noyé accidentellement.
- Le
sieur Louis Ledec, 31 ans,
marin du bateau de pêche n° 61, de Villerville, rentrait dimanche matin
à bord de son navire, amarré quai des Remorqueurs, au Havre. lorsque,
par suite d'un faux pas, il a été précipité dans l'avant-port, ce
n'est que vers midi que le cadavre du malheureux marin, qui avait coulé
à pic, a pu être retrouvé. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1899 - Une garnison. -
Villerville, la coquette petite station balnéaire, va devenir ville de
garnison. Le génie militaire entreprend en ce moment, auprès de la
batterie de Cricquebœuf, la construction de baraquements pour loger
une compagnie d'infanterie ; ces travaux seront terminés, assure-t-on,
dans les premiers jours d'avril.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Découvertes de cadavres. -
Le
cadavre en putréfaction du sieur Eugène Guille, 36 ans, journalier à
Bayeux, a été trouvé dans l'étang de M. de Rampan, à Saint-Loup-Hors,
près Bayeux. C'est une citation trouvée dans sa poche qui a permis de le
reconnaître. On croit que, trompé par l'obscurité, le sieur Guille est
tombé accidentellement dans l'étang.
—
Ou a trouvé à Villerville, près Trouvilie, le cadavre d'un inconnu
assez bien mis, de 25 à 30 ans, auquel manquait le doigt majeur de la
main droite. Il avait dans sa poche 25 centimes. La mort paraissait dater
de quelques heures seulement. On croit qu'il était domestique. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Affaires de mœurs. -
Louis Caillebot,
60 ans, marin à Villerville, est prévenu d'avoir commis de
nombreux attentats à la pudeur, notamment sur Gabrielle
Lecoq,
8 ans, et sur Marguerite Hébert, 9 ans. Caillebot qui a tout nié, a
été condamnée à 2 ans de prison. Défenseur, Me
Dubourg.
—
On ne reproche à Eugène Fischer, 20 ans, journalier à Vire, qu'un seul
attentat à la pudeur commis sur Eugénie Goulhot, 5 ans et demi. Mais
comme ses antécédents sont très mauvais, Fischer a été condamné à 5
ans de réclusion. Défenseur, Me
Boissais.
—
Frédéric Dupont, 78 ans, propriétaire et adjoint à Basly, était
accusé d'attentats à la pudeur commis sur Aimée Pain, 9 ans. Sur les
instances de l'accusé, la femme Pain avait consenti à ne pas porter
plainte. Mais une lettre anonyme dénonça les faits au parquet qui fit
faire une enquête. Heureusement pour lui, Dupont était défendu par Me
Guernier, qui a obtenu son acquittement.
—
Désiré Delanoë, 27 ans, journalier à la Folletière, arrondissement de
Lisieux, a comparu comme prévenu d'avoir commis un attentat à la pudeur
sur la veuve Anneval, âgée de 85 ans ! Le jury, pensant que cet attentat
ne pouvait pas avoir de suites graves, a eu pitié de Delanoë et l'a
acquitté. Défenseur,Me
Chéron.
—
Jules Desprès, 43 ans, maçon au Mesnil-Bacley, est prévenu d'avoir
commis plusieurs attentats à la pudeur avec violence sur sa fille, alors
qu'elle était âgée de moins de 15 ans. Ce misérable père nie les
faits. Il est condamné aux travaux forcés perpétuels. Défenseur, Me
Martin.
—
Un vagabond, François Angué, 34 ans, né à Claire-Fougère (Orne), de
passage à Moult, a violé la jeune Berthe Lefevre, âgée de 11 ans et
demi. Il a été condamné à 20 ans de travaux forcés. Défenseur; Me
Grandsart. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Suicides. -
Le
sieur Camille Gaucher, laveur de vaisselle dans un hôtel de Villerville,
près Trouville, s'est pendu. Cause inconnue.
—
Le sieur Jules Duclos père, propriétaire à Orbec, s'est
pendu dans sa grange. On ignore les causes du suicide. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Accident mortel, mais pas assassinat.
- Le
sieur Georges Marescot, 29 ans, journalier à Villerville, était allé à
l'affût, la nuit, avec le jeune Casimir Lhomme, 18 ans, domestique à
Glanville, venu chez ses parents.
En
route, Marescot, ayant besoin de se baisser, porta la main au fusil pour
relever la crosse, mais sa main s'appuya inconsciemment sur la gâchette
et le coup partit, atteignant mortellement le malheureux Lhomme qui le
suivait et qui tomba la tête dans l’ornière du chemin. Marescot,
voyant tomber son jeune compagnon, courut pour le relever.
Il
recula épouvanté en constatant que le malheureux, ayant reçu la charge
dans le cou, ne donnait plus signe de vie. Marescot perdit alors la tête.
Il courut tout d'une traite à Trouville et frappa à la porte du garde
champêtre Vergy auquel il raconta que Lhomme venait de se suicider en se
tirant un coup de fusil dans la tète. Marescot ne put soutenir ce récit
mensonger devant les résultats de l'autopsie et finit par tout
avouer.
Marescot
aimait le jeune Lhomme qui était très estimé, car, l'aîné de sept
enfants, il donnait tout ce qu'il gagnait à sa mère.
(Source : Le Bonhomme Normand)