Juin
1876
-
Fait divers. -
Le
deuxième dimanche de la Fête-Dieu, un habitant de Vire, M. X…..., se
trouvait avec sa femme sur le parcours de la procession de l'église
Notre-Dame de Vire. Il s'était découvert pendant que le clergé et le
dais étaient passés devant lui. Comme cela se fait très souvent, il
avait remis son chapeau pendant que le défilé des fidèles continuait.
Tout à coup, un des vicaires, M. P….., chargé de la surveillance à
la fin de la procession, furieux sans doute du refus d'une femme
peut-être protestante qu'il avait voulu forcer
à entrer dans les rangs
de la procession et qui avait refusé, se mit à interpeller M. X…..
et le somma de retirer son chapeau en le menaçant du commissaire. M. X…..
a refusé d'obéir à l'injonction inqualifiable du vicaire, il a bien
fait, car il était dans son droit.
Juillet
1876
-
Accident. -
Un
accident est arrivé au pont de l'Écluse,
à Vire : Un char-à-bancs contenant cinq personnes se dirigeait à
toute vitesse du côté des Vaux, en tournant derrière la fabrique de
M. Manuhart, il s'est heurté contre une charrette chargée de bois. Le
choc a été si violent que les cinq personnes ont été lancées hors
de la voiture. Une dame seule a été grièvement blessée, elle s'est
fracturé la mâchoire inférieure et a reçu de violentes contusions à
l'épaule et à la poitrine, Son état n'est pas désespéré.
Septembre
1876
-
Quel temps ! -
Depuis
une douzaine de jours, on se croirait réellement au fond de l'hiver :
toujours ou presque toujours un ciel sombre et froid, des pluies
abondantes et des tempêtes. Aussi les bains sont un peu finis. En
revanche, les étrangers encore sur nos rivages ont le plaisir, bien
grand pour eux, de contempler la mer en fureur.
—Les
hôteliers sont dans la consternation, le chemin de fer de Caen à
Courseulles éprouvera un préjudice de 25 à 30 000 fr. par suite de ce
contre-temps.
—
Lundi dernier, l'ouragan a brisé à Vire un marronnier, et dans les
environs a découvert un bâtiment mesurant 17 mètres. Pas un chevron
n'est resté sur ce bâtiment.
Octobre
1876
-
Les élections. - V’la
que ça commence les histoires d'élection….. J'en ai déjà haut
comme cela.
Je
pêche dans le tas :
A
X……., canton de Dozulé, un prétendant municipal a tant fourré de
galette et de goutte à ses partisans, que la plupart, pris d'une
indigestion subite, n'ont pu aller voter.
Naturellement,
c'est l'autre qui a été élu.
Dans
une autre commune, à Y…….., canton de Vire, un citoyen a
été éliminé parce qu'il est fabricant de tombeaux.
C'est
l’adjoint qui a poussé à la roue,
en disant : « Si no l'nomme, cha portera malheu à la
commeuns. » .
Dans
l’arrondissement de Bayeux la commune de C……., a rappelé de
l'exil un seigneur et maire dégommé.
Il
a promis qu'à l'avènement du comte de Chambord il ferait ériger la
commune en duché..., afin d'en prendre le titre.
A
Saint-……., arrondissement de Pont-l'Evêque, et à B……..,
arrondissement de Caen, quelques conseillers municipaux avaient un
plumet de première classe.....
Ce
qui me fait dire que ces administration-là ont été élevées au petit
pot……
Novembre
1876
-
Les Pommes. -
On
calcule qu'il se fabrique annuellement 12 millions d'hectolitres de
cidre en Normandie, représentant une valeur de plus de 100 millions de
francs. Il n'en sera pas brassé autant cette année, car presque
partout la récolte est mauvaise.
Dans
les parties du Pays d'Auge et de la Manche, où la pomme a un peu
donné, le prix varie entre 4fr. 50 et 5 fr. l'hectolitre.
Novembre
1876
-
Effondrement d’un plancher.
- Lundi,
vers 9 heures du soir, le plancher de la maison appartenant à M.
Segrain, serrurier, rue du Valhérel, à Vire, s'est écroulé sur les
époux Suvigny, qui étaient couchés. Le mari a reçu une forte
contusion à la fête, et un des soliveaux lui est tombé en plein sur
la poitrine, ce qui le force à garder le lit. On espère que cet
accident n'aura pas de suites.
Janvier
1877
-
Permis de chasse. -
Voici le nombre des
permis de chasse qui ont été délivrés par la préfecture du
Calvados, pendant l'année 1876 : Arrondissement de Caen, 1 887 ; id. de
Bayeux, 933 ; id. de Falaise, 902 ; id. de Lisieux, 1 430 ;
id. de Pont-l’Évêque, 1 137 ; id. de Vire, 683 ;
Total, 6 072.
Février
1877
-
Carte du Calvados. -
La carte routière
du département du Calvados, dressée par M. l'Agent voyer en chef,
vient d'être mise en vente aux prix suivants : un exemplaire non
colorié, 2 fr. 50 ; un exemplaire colorié, 3 fr.
Cette
carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les
libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le
Préfet, au prix de revient du tirage et par quantité de 25 exemplaires
au
moins.
Mai
1877
-
La pluie. -
Il
résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28
septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours
de pluie.
Juin
1877
-
Fait divers. -
Un
matin, M. le curé de T..., près Vire, disait à Théodule, son bras
droit :
« Tu
vas prendre saint-Thomas et saint-Chrysostome et les monter dans la
tour, et mettre à la place la statue de la Vierge, la seule nécessaire
pendant le mois le mai.
Théodule
ne se le fait pas répéter, en deux voyages, il grimpe dans la tour les
bienheureux qu'il place dans un coin.
Trois
semaines se passent.
Le
dernier dimanche de mai, Théodule monte dans la tour pour sonner l’Angelus.
Il aperçoit saint-Thomas, et ne se rappelant pas que c'était lui qui
l'avait placé là, il se met à battre en retraite et à dire d'une
voix tremblante :
- « Qui qu'vos êtes, qui qu'vos faites ileu... Allous
causer, ou j'appelle... »
Silence
et immobilité. Théodule redescend a reculons et va chercher un ami, un
brave celui-là, qui a fait la campagne de Firfol.
Tous
les deux, armés l'un d'une pelle, l'autre d'un manche à balai,
reviennent tout doucement vers la tour. Ce n'est pas Théodule qui est
devant, c'est son ami, arrivé en présence de saint-Thomas, il le somme
de se faire connaître.
- « Dis nous qui qu'tes ?... Es-tu z'un homme, es-tu z'eune
femme, es-tu le diable ? »
Toujours
mêmes silence et immobilité.
- « Ah ! chest comme cha ! eh ben ! pare c'coup d'tête-là,
si t'es malin ».
Et
d'un coup de pelle, notre héros tranche la tête du pauvre saint. C'est
alors seulement que les deux braves s'aperçurent que, dans leur
frayeur, ils avaient pris saint-Thomas pour le diable !
Janvier
1878
-
Est-ce la fin du monde ?
- Il
vente, il tonne, il
grêle, la prairie est submergée, la vallée d'Auge est inondée,
certains quartiers de Pont-l’Evêque sont de nouveau transformés en
une nouvelle Venise ... moins les monuments, la foudre est tombée aux
environs de Vire. Mardi, vers midi, un tremblement de terre a été
ressenti à Caen et sur plusieurs points du département, il n'a duré
que quelques secondes, pendant lesquelles les vitres, fenêtres, murs et
maisons semblaient trembler. Cette secousse s'est également
fait sentir au Havre et à Rouen.
Janvier
1878
-
Mouvement de la population.
- Naissances,
239 ; mariages, 60 ; décès, 199. Les naissances excèdent de 40
les décès.
Septembre
1878
-
Au loup ! -
Les
bandes de loups qui dévastent en ce moment certaines parties des
départements de la Manche et de l'Orne, menacent les frontières, du
Calvados du côté des arrondissements de Bayeux et de Vire. Dans
la Manche, à Belle-fontaine, ces carnassiers ont dévoré une brebis et
deux agneaux, à Saint-Martin-de-Chaulieu, trois moutons, appartenant à
un boucher, ont été également étranglés par les loups dans un pré
situé à environ 100 mètres des habitations. Dans l'Orne, à Juviguy,
Tessé et Saint-Michel, les loups, non contents d'étrangler les
moutons, ont attaqué et tué trois bœufs et un cheval.
Avril
1878. -
Danger de conduire à toutes guides.
- Vendredi
l'après-midi, le nommé Laurent Dengremont, cultivateur à La Graverie,
village de La Bichetière, descendait dans sa voiture, lancée à fond
de train, la rue du Calvados, à Vire, lorsqu'il accrocha une autre
voiture qui circulait en sens inverse.
Le
choc fut si violent qu'il fut précipité à terre, et, dans sa chute,
se fit des blessures graves à la tête, au bras droit et au talon.
Après les premiers pansements, Daigrement put être transporté à son
domicile. (Bonhomme Normand)
Janvier
1879
-
État civil.
- En
1878, il y a eu à Vire, 159 naissances, 49 mariages, et 197 décès.
Mai
1879
-
Enseignement primaire. -
M.
Thérin, instituteur communal de Vire, a été nommé officier
d'Académie ; une mention honorable a été décernée à l'école
mutuelle de Vire.
Août
1879 -
La Poste. -
Les bureaux de
poste et les
bureaux télégraphiques
ont été fusionnés à Vire,
Condé, Orbec,
Dives, Livarot,
Argences,
Dozulé et Évrecy. La
fusion sera
bientôt à Honfleur
un fait accompli.
Deux
bureaux télégraphiques
ont été ouverts à Ryes
et à
Crèvecœur. Un bureau
permanent a été
substitué au
bureau temporaire de
Cabourg. Le
bureau de
Deauville va être incessamment
réouvert et
transféré au
bureau de
poste.
Enfin,
des études
se poursuivent pour doter
d'un bureau
télégraphique les communes
de Saint-Aubin,
Morteaux-Coulibœuf,
Clécy, Bonnebosq, Lison
et Bonneville-la-Louvet.
Novembre
1879 -
Dons et subventions. - Les
secours suivants ont été accordés aux communes ci-après : Ryes,
mobilier d'église, 300 fr. -
Saint-Aubin-d'Arquenay, école mixte, 1 380 fr. - Courseulles,
restauration de l'église, 1 000 fr.
- Saint-Aubin-sur-Mer,
école de garçons, 3 900 fr. -
Fontaine-Etoupefour, école des filles, 1 000 fr.
- Bernières-le-Patry
, école de garçons, 8 300 fr. -
Courson, logement pour l'institutrice, 1 100 fr.
- Saint-Martin-de-Tallevende,
école mixte, 630 fr. -
Neuville, école de garçons, 3 000
fr. -
Mesnil-Caussois, mobilier d'église, 300 fr.
- Rully, école de
garçons, 600 fr. -
Viessoix, école de garçons, 10 000 fr.
Mai
1880
- Trop gai. -
Le jour du conseil de
révision, à Vire, le nommé Paul Hallais, âgé de 28 ans, maçon, se
trouvant en état d'ivresse au moment de l'appel des réservistes et
troublant l'ordre, fut appréhendé par les gendarmes de service et
conduit au violon malgré sa résistance. Procès-verbal a été
dressé.
Août
1880
- Ce qui n’arrive
pas souvent. -
On sait
que les religieuses qui dirigeaient les écoles communales de Vire ont
été subitement rappelées à leur maison mère. Il en est résulté que
le conseil municipal de Vire a été appelé à dire à qui serait
remise la direction de ces écoles. Il a décidé à la presque
unanimité que l'une, celles des filles de Ste-Anne, serait dirigée par
des religieuses, et l'autre, celle de Notre-Dame, par des institutrices
laïques.
Cette
mesure équitable assure la liberté des pères de famille et nous
montre un spectacle assez inattendu : l'autorité civile rétablissant
une école congréganiste supprimée par l'autorité ecclésiastique.
Novembre
1880
- Vols odieux. - Un genre
de vol des plus odieux se pratique dans le Calvados, notamment à cette
époque de l'année, c'est la dévastation des cimetières, où se
conservent les souvenirs.
Les
vols
ont lieu continuellement, il n'y a pas de semaine où une famille n'ait
à déplorer l'enlèvement de quelque objet précieux, de quelque
souvenir doublement cher confié à la tombe, à la foi publique !
Récemment encore, c'était une balustrade en zinc repoussé qui a été
arrachée d'une fosse et emportée.
Novembre
1880
- Bœuf volé. - La
semaine dernière, au marché de Vire, deux individus avaient amené un
bœuf pour le marché. Un acheteur l'obtint pour la somme de 335 fr.,
l'animal valait au moins 150 fr. de plus. Cela surprit la police qui
demanda à voir la bête, on la leur montra, et bientôt un des vendeurs
fut arrêté. Le deuxième voleur, trop curieux, vint se mêler à la
foule, on le reconnut et on l'emmena.
Interrogé,
il s'embarrasse et se coupe dans ses réponses. Cela fortifie les
soupçons. On le conduit pour subir un nouvel interrogatoire chez le
Procureur de la République. Mais arrivé
dans la rue de la Sous-Préfecture, devant les tribunaux, en obliquant
à gauche pour en gagner les marches, notre homme tout à coup fait deux
bonds en arrière et gagne la route de Martilly de toute la vitesse de
ses jambes. On se précipite après lui, mais en vain, on ne peut le
rattraper. Cet homme déclare être né à
Bény-Bocage.
Décembre
1880
- Une
série de désastres.
- A Vire, la
rivière est sortie de son lit. Dans la rue aux Teintures, l'eau
envahissait, les maisons. Le maréchal des logis Moreau et le gendarme
Angélique, montés sur leurs chevaux, se sont risqués dans le courant.
Encourageant les uns, donnant des ordres aux autres, ils sont restés
presque toute la nuit, jusqu'à la baisse des eaux, avec les deux
brigades. Le maire de Vire est allé, accompagné du commissaire de
police, visiter les inondés et a donné des secours sur sa cassette aux
plus nécessiteux.
Avril
1881
- Un cheval méchant. - Jeudi, à
Vire, le nommé Victor Chesnel, conducteur d'omnibus chez le sieur
Vabois, entrepreneur de roulage, a été gravement atteint au bas-ventre
d'un coup de pied de cheval. Ce cheval, très méchant, avait déjà
essayé de mordre Chesnel.
Juin
1881
- Blessure
accidentelle.
- Vendredi,
à Vire, vers 10 heures du matin, la voiture du sieur Canu, charpentier
à Martilly, a heurté une voiture de maître qui stationnait en face
l'octroi de la rue du Pont. Elle était lancée au grand trot. Le choc a
été si violent, que le sieur Canu et un individu qui se trouvait avec
lui ont été jetés sur le trottoir. Ils se sont fait à la tête des
plaies assez profondes, mais sans gravité, heureusement.
Juin
1881
- La comète.
- Une comète
est en ce moment visible. Les superstitieux voient à tort dans
l'apparition de cet astre un présage de calamité publique. Les
comètes sont un monde en feu, comme l'a été autrefois la terre.
La queue de la comète actuelle est de plusieurs millions de lieus. Elle
est très éloignée de la terre, et sa marche est vertigineuse.
Août
1881
- Élections.
- A Bayeux, il y a ballottage. Ce résultat, qui est un échec
pour le baron Gérard, doit donner à réfléchir à ce candidat
richard, dont cependant les largesses ne se font sentir qu'à l'approche
des, périodes électorales.
M.
Colbert triomphe à Lisieux avec 665 voix. Ce succès de la réaction
est dû à la maladresse du comité républicain, qui n'avait pas besoin
de crier par dessus les cheminées d'usine qu'une souscription était
ouverte pour payer les frais de l'élection Banaston.
A
Vire, la réussite de M. Delafosse est attribuée au peu de
surface de son adversaire, et aussi au bruit répandu qu'il pourrait
bien sous peu tourner casaque, tout comme M. Dugué de La Fauconnerie.
Hébert, le candidat radical et ridicule, doit être satisfait, il a
obtenu 112
voix, 25 de plus qu'en 1877.
Décembre
1881
- De la lumière.
- Les habitants de
Vire se plaignent de l'obscurité qui règne le soir dans les rues de la
ville, où, à six heures et demie, même sept heures, les réverbères
ne sont pas encore allumés. Voudrait-on faire des économies de gaz
pour compenser les frais de paille qu'il a fallu faire dernièrement
pour loger, dans une vieille
usine, les soldats de passage, et que la population ne demandait
qu'à accueillir avec billets de logement ?
Février
1882
- Morts
accidentelles.
- La semaine
dernière, la nommée Angélique Geslin, femme Perelle, 50 ans, occupée
au ménage à Vire, rue des Usines, a été trouvée noyée, à
peu de distance de son domicile, dans la rivière la Vire, où elle
était allée laver du linge. La levée et la constatation du cadavre
ont fait connaître que la mort était accidentelle.
Jeudi,
vers quatre heures du soir, la nommée Louise Caillebotte, 18 ans,
domestique chez le sieur Colard, propriétaire à Tourgéville, s'est
noyée dans une mare.
Jeudi
matin, l'instituteur de Saonnet venait chercher son mobilier à Bayeux.
Le sieur Auguste Lesueur, âgé de 60 ans, qui avait prêté sa voiture,
l'accompagnait. En arrivant à Vaucelles, village de Nihault, tous deux
descendirent, par un malheureux hasard, le sieur Lesueur s'embarrassant
les jambes dans les guides, tomba la face contre terre, se brisa le
crâne et rendit le dernier soupir. Quelques instants après, il fut
transporté à son domicile.
Mars
1882
- Tentative de
Meurtre. -
Dimanche dernier, vers 9 heures du matin, la dame Rose Gaudouin,
veuve Auvray, âgée de 60 ans, demeurant à St-Germain-de-Tallevende,
se trouvait sur la grande place du Château, à Vire, quand elle fut
attaquée brusquement par le nommé Prosper Sauvey, âgé de 53 ans,
originaire de St-Germain-de-Tallevende, et demeurant à Vire. Il lui
porta deux coups d'un long couteau à virole (dit Troppman), l'un
au-dessous du sein, l'autre à l'épaule. M. Juhellé-Pontois, fabricant
à Vire, qui se trouvait sur le lieu du crime, n'écoutant que son
courage, se jeta sur l'assassin auquel il enleva le couteau qu'il tenait
encore levé pour porter un troisième coup. Le mobile du crime est la
vengeance, Sauvey, qui a eu de nombreux procès avec la dame Auvray,
l'accuse de sa ruine. Les blessures sont profondes, mais ne mettent pas
les jours de la victime en danger. L'assassin s'est rendu de lui-même
au palais-de-justice où il a été arrêté et écroué par les
gendarmes.
Août
1882 - Tremblement de terre. -
Jeudi 22 août, à 3 heures 7 minutes du matin, un faible tremblement de
terre s'est fait ressentir à Vire et aux environs. La secousse a duré
3 secondes, et les oscillations paraissaient se diriger de l'Ouest à
l'Est. Bien qu'elle n'ait pas été très violente, elle a imprimé un
mouvement très sensible de trépidation aux cloisons,
petits meubles, globes de pendules, vaisselles, etc... Le bruit
souterrain qui accompagne presque toujours ce phénomène, et qui
peut être comparé au roulement sur le pavé d'une grosse voiture
pesamment chargée, s'arrêtant instantanément à quelques pas de
l'observateur, a eu assez d'intensité pour réveiller quelques
personnes.
Février
1883 -
Victimes du travail.
– Jeudi,
à Maisoncelles-la-Jourdan, dans la fabrique de M. Juhel-Desmares,
exploitée aujourd'hui par une société hollandaise, un malheureux
ouvrier, monteur de métiers, saisi par une courroie, a été enlevé de
terre et est resté un long instant suspendu au plafond, le bras sous la
courroie, qui continuait son jeu, Il a eu le bras brisé en plusieurs
endroits.
—
Jeudi, à Vire, le sieur Desbuissons, couvreur, travaillait à
une cheminée de la maison de M. Harel, lorsque le pied lui a manqué.
Précipité sur le trottoir, il a été tué raide.
Juin
1884
- La dent de
sagesse. –
Le sieur Thomas,
garçon d'écurie, avait mal à une dent. Il s'est, pour son malheur,
adressé à un dentiste forain de passage à Vire, qui lui dit : « Ce
n'est rien, c'est une dent de sagesse,
je vais vous la cueillir... ». Une hémorragie dentaire
s'est produite à la suite. Thomas, qui a failli mourir au bout de son
sang, n'est pas encore aujourd'hui hors de danger.
Juin
1884 -
Accident ou vengeance. – Mercredi
soir, en revenant de mettre une lettre à la poste, le sieur Marcellin Leprince,
commis de M. Legrix, tailleur, a reçu une balle dans le bras, comme il
passait dans la rue Chaussée, à Vire. Le projectile, de petit calibre,
et qui n'a pu encore être extrait de la blessure, semble être une
balle de revolver ou de carabine Flobert. Faut-il voir là un accident,
une maladresse ou une vengeance ? C'est ce que l'enquête commencée va
essayer de découvrir.
Août
1884 -
Suppression de cure. –
C'est chose,
paraît-il, décidée, après le décès du curé actuel de Ste-Anne, de
Vire, cette paroisse sera supprimée. L'évêché a déjà disposé des
deux vicaires : l'un va être envoyé à la Lande-Vaumont et l'autre à
Etouvy. Tout les dimanches et jours de fête un des vicaires de
Notre-Dame dira sa messe à Ste-Anne.
Août
1884 -
Avis aux conscrits. –
Six hommes de la subdivision de Falaise, canton de Vire, classés
dans les services auxiliaires, viennent d'être punis de chacun quatre
jours de prison pour ne s'être pas présentés à l'appel prescrit par
le ministre de la guerre, le jour du conseil de revision à Vire, le 10
mai dernier.
Février
1885 -
Mauvaise nouvelle. -
La crise industrielle
qui se fait sentir un peu partout menace encore de s'aggraver à Vire,
car, à la suite de la mort de M Reine, il serait question de fermer la
fabrique de papier des Vaux.
Février
1885 -
Bonne nouvelle. -
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que la mort de M. Reine,
directeur de la fabrique de papier des Vaux, à Vire, n'amènera point
la fermeture de cet important établissement. L'usine n'a pas interrompu
un instant ses travaux et les continuera comme par le passé.
Septembre
1885 -
Un refus puni. -
Un
incendie accidentel s'est
déclaré dans l'hôtel du chemin de fer, près la gare de Vire. Le
bâtiment a été entièrement consumé. Les secours et l'eau ayant
manqué, rien n'a pu être sauvé. Sept personnes couchées au premier
et au deuxième étage ont failli être brûlées, l'une d'elles, le
sieur Morand, jeune homme de 25 ans, a dû sauter par la fenêtre du
premier étage à moitié habillé. Les pertes s'élèvent pour le sieur
Desmonts, locataire, à 20 000 francs ; pour le propriétaire, M.
Mérille-Leprince, à 25 000 francs.
—
Le sieur Pierre-Léon Barbot, cafetier, rue du Calvados, ayant refusé
d'obtempérer à la réquisition de la gendarmerie, qui lui enjoignait
de concourir à la formation de la chaîne durant
l'incendie, s'est vu dresser
procès-verbal.
Septembre
1885 -
La population. - On
vient de publier le tableau officiel du mouvement de la population en
1884. Dans les cinq départements de Normandie, il y a eu excédent des
décès sur les naissances. Cet excédent a été, pour l'Orne, de 1 713
décès ; Eure, 1 474 ; Seine-inférieure, 1 424 ; Manche, 1 123 ;
Calvados, 1 013. Pour toute la France, l'augmentation de la population a
été de 2 pour mille. Sur 11 naissances, il y en a une d'illégitime.
Octobre
1885 -
Acte de courage. -
Vendredi
à Vire, une voiture attelée d’un cheval et sans conducteur
descendait la rue du Haut-Chemin à toute vitesse, lorsque le sieur
Gourmy fils, de Martilly, s'élança résolument à la tête du cheval
et fut assez heureux pour le maîtriser et pour éviter un malheur
certain. La voiture, en effet, allait aller se jeter au milieu de la
foule qui stationne toujours le vendredi au carrefour du Cheval-Blanc.
Novembre
1885 -
Ou l’autorité est raide.
- Tout
dernièrement, dans une commune de l'arrondissement de Vire, on pouvait
voir le garde champêtre perdu ivre, conduire un prisonnier au violon
où il aurait bien dû s'enfermer avec lui, car notre représentant de
la loi était tellement ivre qu'il s'est étalé plus de vingt fois
pendant la route. Il est bon que l'autorité soit raide, mais pas tant
que ça.
Décembre
1885 -
La neige. - La
neige a fait son apparition à Paris, elle est tombée lundi la nuit et
une partie de la journée de mardi. Mercredi dans la nuit, il en est
tombé dans le Calvados.
Décembre
1885 -
Les pluies. -
La
persistance des pluies a
fait grossir tous les cours d'eau de notre région. A Vire, un jeune
employé chez un négociant de la ville, étant entré avec la voiture,
qu'il conduisait à l'abreuvoir du pont, le cheval qui n'a pu résister,
au courant s'est noyé.
Mars
1886 -
Laïcisation. - Le
Sénat a voté l'instruction;
primaire
obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé,
les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles
primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices
n'appartenant à aucune congrégation.
Mai
1886 - Deux monstres.
- Le
nommé Lemasurier, 32 ans cordonnier à Vire, et sa femme,
âgée de 28 ans, ont comparu devant le tribunal de Vire pour
mauvais traitements envers leur petit garçon âgé de 4 à 5 ans. Ces
êtres dénaturés n'avaient qu'un but, faire disparaître l'enfant pour
faire place à celui que la femme portait dans son sein. La vie de
l'innocente victime était un vrai supplice. En descendant les
escaliers, on le traînait rudement par un bras, son petit corps allait
se heurter à tous les angles et ses petits pieds retombaient de marche
en marche. La boîte dans laquelle on le ligotait, remplie l'une grosse
paille de sarrasin infecte, était placée dans un réduit, vrai
dépotoir de la maison, large de 1 m. 50, long de 1 m. 80 au plus, à
côté d'un évier toujours plein d'ordures et au-dessous d'une étroite
fenêtre où manquait un carreau. L'enfant a passé là, durant l'hiver,
un mois et demi.
Quand
il n'était pas couché
et ligoté ou à la chaîne dans la cheminée, on lui faisait traîner
le boulet, c'est-à-dire qu'on lui mettait sous le bras une planche d'un
poids de cinq kilos, des matinées et des après-midi entières,
l'enfant devait se promener avec ce fardeau. On appelait cela le faire
« travailler ». Durant que les autres dînaient ou
mangeaient de quoi de bon,
qu'on avait quelquefois la barbarie de lui faire approcher
de la bouche par son petit frère et de partir et de lui retirer, lui le
pauvre enfant, était envoyé reprendre sa planche et sa faction.
Ce
qu’il mangeait était une sorte de
pâtée, noircie comme avec de la suie, dans laquelle il y avait, ainsi
que ses matières l'ont montré, des pelures de pommes de terre crues.
Et la mère avec une cuillers de fer, en le serrant entre ses genoux,
lui entonnait ce brouet tout brûlant, et s'il pleurait, elle enfonçait
la cuillère plus avant et souvent jusqu'au fond de la gorge. L'enfant,
devenant tout bleu, vomissait, la marâtre replongeait la cuillère dans
ce qu'il avait rendu, et recommençait la torture. Elle n'était pas
complète encore, pour faire taire le pauvre martyr, elle le pinçait et
le mordait. Ses petits doigts, tout son corps étaient couverts de ces
cruelles morsures.
—
L'homme a été condamné à deux ans de prison, la femme à cinq.
Octobre
1886 -
Un espion. -
A
Vire, oh a arrêté un espion allemand, se disant ouvrier. On l'a
trouvé porteur de deux cartes de France, couvertes d'annotations
manuscrites en langue allemande, de lettres également écrites en
allemand et dune certaine somme d'argent.
Novembre
1886 -
Les grands hommes du Calvados.
- Le
nouvel académicien, M. Octave Gréard, est né à Vire (Calvados), il
est âgé de 57 ans et passe pour l'homme ayant le plus contribué par
ses efforts à propager l'instruction primaire.
Novembre
1886 -
Ce n’était pas un espion.
- Vendredi,
comparaissait devant le tribunal correctionnel de Vire le nommé
Hirschpann, qu'on avait arrêté comme espion prussien. Hirschpann,
originaire de Schaffouse (Suisse allemande), condamné le 23 mai 1885 à
1 an de prison pour vol dans l'église de Saint-Symphorien, à
Versailles, condamné deux fois en Hollande, n'est qu'un voleur et un
vagabond. Il avait sur lui un outillage des plus suspects. Il a été
condamné à 2 mois de prison pour avoir contrevenu à un arrêté qui
l'expulsait de France.
Janvier
1888 -
Petite fille brûlée.
- Lundi
l'après-midi, la femme Février, rue aux Teintures, à Vire, rentrait
chez elle, après une absence de près de trois heures, elle avait, en
partant de chez elle, laissé ses deux petites filles à la maison.
L'aînée, Marie-Louise, âgée de 5 ans, s'étant malheureusement
approchée du feu mal éteint par la mère, était tombée dans le
brasier et le feu, qui avait pris aux vêtements de la pauvre petite,
avait fait de tout le corps un monceau de chairs carbonisées, la mère,
affolée, voyant que son enfant vivait encore, se mit à crier au
secours et une voisine partit à la recherche d'un médecin, ils
étaient tous absents, enfin, elle eut la chance d'en découvrir un qui
faisait la causette chez un de ses amis, pharmacien. Mais ce dernier
refusa de se rendre immédiatement auprès de la pauvre petite, qui est
morte, sans secours, dans d'atroces souffrances.
Février
1888
-
Un misérable.
- La police
de Vire a arrêté un mauvais sujet, nommé Louis Fontaine, 18 ans,
demeurant ruelle des Costils, pour avoir porté des coups et fait des
blessures à sa mère, âgée de 60 ans, qui était très bonne pour
lui. Ce mauvais drôle abusait de la faiblesse de sa mère pour se faire
nourrir à rien faire, et, quand la pauvre femme n'avait qu'un morceau
de pain, son fils le lui prenait. Si elle résistait, le misérable la
frappait. Un jour, Fontaine poussait la barbarie jusqu'à faire rougir
un fer pour l'appliquer sur la figure de sa mère. Celle-ci voulut se
défendre, mais le misérable réussit à lui passer son fer rouge sur
les mains, lui faisant ainsi plusieurs brûlures, et, quand sa vieille
mère lui disait : « Tu veux donc m'assassiner », il ricanait et lui
répondait : « Tu en verras bien d'autres, ma vieille ? »
Mars
1888
- Méfiez-vous
des filles aimables. -
Marie, dite Germaine, est une viroise de 35 ans qui a jeté
depuis longtemps son bonnet par dessus les moulins. Vendredi, elle fit
la rencontre du sieur Jacques Roger, 73 ans, cultivateur à
St-Germain-de-Tallevende. Elle lui fit la gracieuseté de lui offrir le
café. Roger accepta et se laissa entraîner par cette fille, de café
en café, si bien que, le soir, le vieux bonhomme était dans les vignes
du Seigneur. Quand Germaine le vit dans cet état, elle le lâcha,
après avoir pris le soin de le soulager de son porte-monnaie, qui
contenait une somme de 68 fr. Roger a porté plainte et Germaine a été
arrêtée. Cette fille sort de purger une peine de 3 ans de prison pour
vol prononcée par la cour d'assises de Caen.
Mars
1888 -
Les bouilleurs de cru et débitants.
- Par
284 voix contre 228, la Chambre a supprimé les privilèges des
cultivateurs-distillateurs. Par 327 voix contre 210, elle a supprimé
l'exercice chez les débitants, là où il existe encore. Les droits sur
les vins, cidres et poirés sont supprimés à partir du 1er
décembre. L'impôt serait perçu par un droit unique chez le fabricant.
Mars
1888 -
Bon débarras. -
Marie dite Germaine, 36 ans, née à Bayeux, est cette fille qui,
ayant rencontré le père Jacques Roger, âgé de 75 ans, dans les rues
de Vire, l'avait entraîné dans plusieurs caboulots, et là, entre deux
petits verres et deux baisers, lui avait enlevé son porte-monnaie
contenant 68 fr. Cette fille sortait de faire trois ans pour vol. Le
tribunal lui a donné cinq mois de prison pour son escroquerie, et, de
plus, l'a condamnée à la relégation, c'est-à-dire qu'on ne la
reverra pas. Bon débarras.
Avril
1888
- Suicide. -
La semaine dernière, à
Vire, on trouvait, pendu rue du Pont, le nommé
Louis Brémond 45 ans, tailleur de pierres, que d'atroces
souffrances avaient poussé au suicide. Les obsèques ont été purement
civiles, le clergé ayant exigé pour faire l'enterrement un Certificat
d'aliénation mentale que le médecin a refusé.
Juin
1888 -
Y a-t-il crime ?
-
Le cadavre du sieur
Constant Burel, 50 ans, menuisier à Vire, a été trouvé dans la
chambre qu'il occupait rue Turpin. Une quantité innombrable de vers
grouillaient par toute la chambre, et avaient dévoré la chair du
corps. Il a été impossible de procéder à l'autopsie et constater si
ce cadavre déchiqueté par les vers portait des traces de violences. On
dit qu'une femme, dont les rapports avec Burel étaient connus, serait
partie à Vengeons, en apprenant la découverte du cadavre, et aurait
dit à un gamin au moment de son départ : « Tu sais, si le commissaire
me cherche, tu diras que je suis partie à Vengeons. » Pourquoi cette
supposition ?...
Juillet
1888 -
Voyage du Général Boulanger.
-
En se rendant à Rennes,
son pays d'origine, le général Boulanger a passé par Vire. 300
personnes ont envahi la gare et l'y ont acclamé, un enfant lui a offert
un bouquet, pendant que le père Principe, en agitant son chapeau, ne
cessait de crier : « Vive la Reconstitution ! » A Argentan,
à Laigle, vivats et sifflets. A Rennes, réception enthousiasme.
Août
1888 -
veinards ! -
Les trois frères Maline, de Vire, et leur sœur viennent d'hériter
de plusieurs millions par suite du décès d'un, de leurs oncles, Un
ancien armateur.
Septembre 1888
- C’est bien fait.
-
Une veuve Boutry, 79 ans, à Vire, enlevait un matin les
fenêtres et la porte d'un logement habité par une femme malade et ses
trois jeunes filles, parce que sa locataire était en retard de
paiement. L'une des fillettes fut en pleurant raconter les faits au
commissaire. Celui-ci fit appeler la veuve Boutry afin de l'apitoyer, en
lui disant qu'elle serait payée.
Ne
pouvant pas y parvenir, le commissaire demanda à la veuve Boutry son
livre de logeuse. La présence de ses locataires n'y figurait pas. Elle
se trouvait donc en contravention. Le commissaire lui dressa
procès-verbal et cette propriétaire au cœur dur a été condamnée à
10 fr. d'amende et aux frais.
Octobre
1888 -
Orages et neige. - Les
orages et les inondations ont causé de grands dégâts dans le Midi. La
circulation des trains a été interrompue sur certains points. En
Normandie, il fait froid et il tombe beaucoup d'eau. Dans le Doubs
et le Gard, il est tombé de la neige, en Écosse aussi.
Octobre
1888 -
Victime du travail. -
Le
sieur. Hulin, qui travaillait à la scierie mécanique installée chez
M. Fortin, négociant en beurres à Vire, a eu le pouce de la main
droite complètement, scié dans le sens de la longueur.
Octobre
1888 -
L’immoralité à la ville.
- La
nommée Marie Beauvais, 44 ans, dont le mari est postillon à Torigni,
habite à Vire, rue aux Teintures, un misérable taudis dans lequel elle
donne asile la nuit aux femmes de mauvaise vie et à leurs amants de
passage.
Cette
ignoble femme avait avec elle ses trois enfants : une petite fille de 14
ans et demi et deux petits garçons beaucoup plus jeunes. Elle ne se
contentait pas, quand elle était ivre de battre la fillette, elle la
privait de nourriture et, la nuit venue, quand l'enfant voulait se
coucher, on la mettait à la porte pour faire place à des filles.
D'autres fois la femme Beauvais poussait sa fille à se livrer pour
avoir à manger.
Ces
faits ayant été connus du commissaire de police, ce fonctionnaire
ouvrit aussitôt une enquête à la suite de laquelle la femme Beauvais
a été mise en état d'arrestation et écrouée à la maison d'arrêt.
L'enquête a révélé des faits monstrueux sur le compte de la femme
Beauvais et sur les personnages qui fréquentaient sa maison.
Novembre
1888 -
Chute d’un plancher. -
La semaine dernière, à Vire, la
bonne du sieur de Quiny, rentier, se trouvait debout en face la
cheminée, lorsque soudain le plancher de la cuisine s'effondra dans la
cave. Mais l'endroit où la bonne était debout ne céda pas et elle
resta sur une sorte de terre-plein, entourée par le vide. On l’a
retirée saine et sauve, mais elle l'a échappé belle.
Novembre
1888 -
Pauvre père. -
L'imprimeur
rédacteur du Journal, de Vire, M. Guays, qui donnait ses soins à sa
fille malade, avait auprès de lui deux flacons contenant, des
médicaments totalement différents. Vers minuit, il donna l'un de ces
médicaments à sa fille, mais bientôt il s'aperçut de son erreur et
courut chez le médecin. Mais son émotion était si forte qu'il est
tombé mort en route.
Mme
Guays, inquiète de ne pas voir revenir son mari, alla chez le médecin.
Tous deux firent des recherches et trouvèrent, au milieu de la rue, le
cadavre de M. Guays. Quant à la jeune fille malade, elle s'est
fort peu ressentie de l'erreur commise par son père.
Novembre
1888 -
Suicide. -
Le sieur Jean Lecoq, ancien cafetier à Vire, a été
trouvé, jeudi soir, mort dans une cabane située, rue des Jardins. Il
s'était asphyxié au moyen de quatre réchauds de charbon. La mort
devait remonter à trois ou quatre jours. Tout
porte à croire que c'est la misère et le chagrin qui l'ont poussé au
suicide.
Décembre
1888 -
Cumul. -
Il paraît qu'il y a, dans l'arrondissement de Vire, un garde
champêtre qui est en même temps débitant de boissons, marchand de
chaux, marchand d'engrais
de toutes sortes et perruquier. Nous doutons que tous ces métiers
soient compatibles avec les fonctions de garde champêtre assermenté de
la commune. Il peut, en effet, ce garde champêtre débitant, déclarer
procès-verbal pour la moindre contravention aux autres débitants de la
commune, alors que lui n'est contrôlé par personne. En outre, si ce
garde champêtre marchand rencontre un cultivateur ou un charretier en
contravention à la loi sur le roulage, ou autres, il se dispensera sans
aucun doute de verbaliser, si le contrevenant est un de ses clients, par
contre, nous ne doutons pas qu'il s'empresserait d'exhiber sa plaque
s'il se trouvait en présence d'un client des autres marchands dont il
paraît fort jaloux.
Juillet
1889. -
Petit scandale. -
M. Gauquelin,
agent voyer à Vire, n'avait pas cru devoir orner sa maison de draps
pour la procession du Saint-Sacrement. Le fils Picard, qui suivait le
dais, abandonna son poste pour tracer au crayon sur les volets de la
maison de M. Gauquelin les lignes suivantes : « Est ce la
République qui défend de faire comme tout le monde ? » M.
Gauquelin était absent. Il aperçut, en rentrant, les quelques lignes
tracées sur les volets. Il crut d'abord à l'œuvre de quelque gamin et
ne s'en inquiéta pas, mais, quand on lui eut dit que le fils Picard en
était l'auteur, il envoya à l'intéressant écrivain une lettre en
conciliation devant le juge de paix, pour lui réclamer 50 fr. de
dommages-intérêts.
En
conciliation, le fils Picard reconnut les faits, ne s'arrangea pas et
proposa un duel. M.
Gauquelin se mit à rire et envoya une assignation au jeune fanatique.
L'affaire est revenue. Le fils Picard a prétendu qu'il voulait donner
une leçon à M. Gauquelin, pour ne s'être pas conformé aux coutumes.
Celui-ci a répliqué d'un ton ironique : « Eh bien ! c'est
l'usage en Nouvelle-Calédonie de se faire percer le nez pour y passer
un tuyau de plume... Si vous alliez en Nouvelle-Calédonie, monsieur
Picard, vous le feriez-vous percer ? »
A
cette répartie, la salle tout entière a éclaté de rire et le rire a
continué en entendant condamner le fils Picard à 50 fr. de
dommages-intérêts pour un acte que le juge de paix a justement
qualifié de « gaminerie ».
. ( Bonhomme Normand)
Septembre
1889. -
Explosion de gaz. -
M. Cauchard, gérant de l'hôtel des Voyageurs, à Vire, voulant
s'assurer d'où provenait une fuite de gaz, eut l'imprudence de la
rechercher avec une lumière.
Aussitôt
une épouvantable détonation se fait entendre, ébranlant la maison, et
un commencement d'incendie se déclare. La devanture de l'hôtel a été
complètement démolie, et le billard, qui se trouvait dans la salle, démantibulé.
Sauf M. Cauchard, qui a eu les mains et la figure brûlées, il n'y a
d'accident de personne. ( Bonhomme Normand)
Février
1890 -
Effraction et incendie. -
Dans
la nuit de dimanche à lundi, un individu s'est introduit par effraction
chez Mme veuve Beuguan, rue Notre-Dame, à Vire. Il a d'abord brisé un
carreau, et, faisant jouer l'espagnolette de la fenêtre, il est entré
dans la cuisine et y a pris une montre et une pièce d'un franc. Puis il
a mis le feu, à un tas de chiffons qui étaient dans un autre
appartement. La fumée et la mauvaise odeur de chiffons brûlés ont
donné l'éveil aux voisins qui ont pu arrêter ce commencement
d'incendie. L'individu soupçonné a été trouvé, au moment
de son arrestation, porteur d'une somme de 90 centimes.
Mars
1890 -
Victime du travail.
- Les sieurs Pierre Louvet
et Olivier, maçons chez le sieur Lebrun, entrepreneur, étaient en
train de réparer un mur tombant en ruines, sur la propriété de la
dame Marie, propriétaire à Vire. Louvet nettoyait le pied du mur afin
que le travail fut plus facile, et Olivier était sur le faite. Tout à
coup, le mur est venu à s'effondrer, et le malheureux Louvet s'est
trouvé pris sous les décombres. Le mur s'était écroulé de 4 mètres
de hauteur sur une longueur de 15 mètres. La mort a du être
instantanée. Louvet était âgé de 52 ans, il était marié et
avait deux enfants mariés.
Avril
1890 -
La cuisinière et le Pot-au-feu.
-
Malgré son titre, ce que nous allons raconter n'est pas une
fable, c'est une histoire.
Angelina
Le Chevrel était cuisinière à la sous-préfecture de Vire.
Malheureusement, elle ne se contentait pas de faire danser l'anse du
panier, elle volait aussi des liqueurs et du linge à ses maîtres. De
plus, elle se grisait et, comme une sous-préfète, recevait à la
sous-préfecture ses amis et connaissances.
Malgré
ses défauts, bien connus de son ancien patron, M. Jourde, aujourd'hui
sous-préfet de Vitré, voulait emmener Angélina avec lui, tant elle
excelle dans l'art de faire un bon pot-au-feu.
Mlle Angélina refusa sous prétexte d'affections de famille... ou
autres, mais elle eut l'adresse de se faire délivrer par son ancien
maître un certificat le constatant. Angélina Le Chevrel a comparu la
semaine dernière devant le tribunal de Vire sous la prévention de vol
au préjudice de M. Jourde, ancien sous-préfet de Vire, et de M.
Nassault, le sous-préfet actuel.
L'affaire
a été remise après les vacances de Pâques, la mère de M. Jourde ne
s'étant pas rendue à la citation comme témoin, quels justice avait eu
la malice de lui faire adresser ainsi qu'à son fils. Pensez donc, faire
170 kilomètres comme l'a fait M. Jourde fils, et cela pour 35 fr. 50 et
pour avoir avec le président un dialogue assez vert, ce n'est pas
engageant.
Mai
1890 -
Singulier cas de folie. -
Une
vieille fille, habitant la rue du Pont, à Vire; et n'ayant pas souvent
conscience de ses actes, passant dans la rue, aperçut un charmant
enfant âgé de cinq ans environ, le saisit dans ses bras et voulut
l'emporter disant qu'il était le sien. Les parents de l'enfant eurent
beaucoup de mal à l'arracher des mains de l'idiote qui persistait dans
ses dires.
Juillet
1890 -
Danger des arme à feu.
-
Dimanche, à Neuilly, le nommé François Bernard voulut
décharger les deux coups de son fusil sur un bouquet fixé au sommet
d'un mât. L'arme, qui
contenait une charge de poudre trop forte, a éclaté enlevant le
pouce et l'index de la main gauche au malheureux tireur.
Juillet
1890
-
Récompense.
-
La médaille militaire a été conférée à : MM. Sevestre,
maréchal des logis à Dives, 20 ans de services ; Leherpeur, gendarme
à Vire, 22 ans, et Gollot, à Blangy, 23 ans.
Juillet
1890
-
Excellente mesure.
-
Désormais, le service des petits paquets, jusqu'ici limité aux
communes possédant des gares de chemin de fer, sera étendu à tout le
territoire. L'administration se servira, à cet effet, des entrepreneurs
de transports des dépêches, qui livreront les colis à domicile
moyennant une rétribution ne dépassant pas 25 centimes.
Juillet
1890 -
Un jour de congé. -
Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a
accordé le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux
écoles primaires.
Juillet
1890 -
Les récoltes. -
Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les
récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des
foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les
blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains
points. On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre.
La récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.
Juillet
1890 -
Incendie. -
Jeudi, à Vire, un incendie à détruit l'usine de M. Fortin,
marchand de beurre à St-Germain-de-Tallevende. Les pertes dépassent
300 000 fr.
Ce
sinistre ne laissera pas les ouvriers sans travail, M. Fortin ayant
loué immédiatement une autre usine.
En
février 1867, cette usine, qui appartenait alors à M. Levergeois,
avait été détruite par le feu.
Septembre
1890 -
Guérison à Lourdes. -
Le journal la Croix a donné dans ses colonnes de longs détails
sur la guérison miraculeuse d'une jeune fille de Vire, la demoiselle
Augustine Fortin, 16 ans, qui habite chez sa mère. Aussi une foule
nombreuse et sympathique se pressait-elle à l'arrivée du train qui
ramenait cette heureuse jeune fille.
Cette
guérison rencontre des incrédules. Aussi, en donnant cette nouvelle,
le « Réveil virois » a-t-il cru, devoir ajouter: « Nous
sommes de ceux qui croient aux miracles, mais nous croyons également
qu'i! est prudent, avant de se prononcer, d'attendre la confirmation
authentique des médecins et même du temps. »
Octobre
1890
-
Mort d’un centenaire.
-
M. Lelièvre, rue aux Teintures, à Vire, est mort dans sa 104e
année.
Décembre
1890 -
Le froid. - Le froid est général. En
Russie, il est à peu près du double plus fort que celui que nous
éprouvons. On signale la mort de nombreux bestiaux, et, dans les
steppes, plusieurs caravanes dont les voyageurs et les chevaux seraient
également morts gelés. A Valladond [Espagne], au moment où on
relevait la garde, une sentinelle de nuit a été trouvée morte de
froid.
Décembre
1890 -
Ca ne passe pas comme une lettre à la poste.
- Le conseil
municipal de Vire a donné sa démission, parce que l'administration,
malgré un avis défavorable des élus virois, veut installer les postes
dans un immeuble situé loin du centre des affaires et dans une impasse.
C'est déjà une mauvaise chose, mais, de plus, il paraît
que le propriétaire de cet immeuble est un individu (sic) ami de M.
Delafosse et aussi de l'administration supérieure, faut croire, car la
démission du conseil municipal de Vire
a été acceptée et les nouvelles élections fixées au 28 décembre.
Décembre
1890 -
Accident. -
On baptisait la petite fille de M. Quindry, professeur au
collège de Vire. Le mauvais temps avait rendu les rues impraticables
et l'on était obligé de
prendre les plus grandes précautions pour ne pas se blesser. Au
carrefour de la rue du Calvados, M. Quindry tomba si malheureusement
qu'il se cassa une jambe en deux endroits.
Janvier
1891 -
La réélection du Conseil municipal.
- On se rappelle
que le conseil municipal de Vire avait donné sa démission parce que
l'administration, malgré un avis défavorable, veut installer les
postes loin du centre des affaires et dans une impasse. En outre,
l'immeuble qu'elle avait choisi appartient à un agent électoral de M.
Delafosse. Les Virois ont donné raison à leurs conseillers et,
dimanche, ils les ont réélus tous à une belle majorité.
L'administration persistera-elle dans un projet que l'opinion publique
condamne ? Et, si elle
y persiste, quelles raisons invoquera-t-elle pour prouver qu'il est de
son intérêt de mécontenter toute une ville républicaine ?
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1891 -
Incendie. - Mercredi
soir, un incendie, dont la cause est inconnue, a éclaté à l'usine de
M. Jules-Albert Jaussaud, fabricant de bonneterie à Vire. Le bâtiment
principal a été complètement détruit. Une faible partie des ateliers
a pu seule être préservée. Les pertes s'élèvent a environ 40 000
fr. pour les bâtiments et à 200 000 fr. pour les marchandises, le tout
assuré. 90 ouvriers, occupés dans cette fabrique, vont se trouver
momentanément sans travail.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1891 -
Explosion. - L'autre dimanche, à Vire, une explosion s'est produite au
domicile du sieur Jamet, journalier, rue des Petites-Douves, au moment
où les nommés Jouvin et Courteuil, journaliers, vidaient des
cartouches de poudre à mine. Le plafond a été soulevé sur toute sa
largeur, une porte et une fenêtre ont été brisées. Un mur défoncé
et une quantité de vaisselle brisée. Il n'y a eu aucun accident de
personne.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1891 -
Accident. - Vendredi,
à Vire, le sieur Paul Devaux, jardinier à Vaudry, montait la rue du
Calvados, poussant devant lui une brouette, lorsqu'au carrefour de la
rue aux Fèvres une charrette conduite au pas par le sieur Farcy,
cultivateur à Montchamp, déboucha tout à coup et renversa sa
brouette. Devaux fut jeté à terre. Une des roues lui passa sur les
jambes. Le cheval s'emballa et alla défoncer la devanture du magasin du
sieur Prieur, charcutier, et occasionna des dégâts assez importants.
Les blessures de Devaux
sont heureusement insignifiantes.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1891 -
Bœuf échappé. - Vendredi soir, à Vire, un bœuf qu'on conduisait à
l'abattoir s'est échappé et a renversé, rue du Calvados, le sieur
Fanna, débitant, qui a eu une forte blessure à la tête. Le bœuf a
été retrouvé dans un champ à Roullours.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1891 -
Victime du travail. -
Jeudi matin, à Vire, des ouvriers abattaient des arbres dans
le bois du Cotin. L'un d'eux, le sieur Jean-François Aumont, 58 ans,
charpentier, rue aux Teintures, était occupé à scier un arbre, et
aidé de plusieurs camarades cherchait à le placer convenablement. Tout
à coup l'arbre roula et renversa Aumont qui eut la jambe gauche
fracturée et la droite fortement contusionnée.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1891 -
Affaire de mœurs. -
Une affaire de mœurs fait en ce moment beaucoup de bruit à
Vire. Il s’agirait d'excitation de 2 jeunes filles à la débauche. Un
professeur de musique, un percepteur des environs et plusieurs autres
personnes seraient très compromises dans cette affaire. Les uns disent
qu'elle est très grave, d'autres y voient une question de lucre.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1891 -
Orages.
- Pendant
qu'une pluie diluvienne tombait sur notre région, la grêle faisait
d'irréparables dégâts du côté de Rouen et dans le Midi. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1891 -
Un ivrogne qui l’échappé belle.
- Jeudi,
deux cheminots, occupés à la construction des ligues ferrées, se
rendaient de Saint-Lo à Barenton, où les appellent leurs travaux, et
ils traversaient la ville de Vire, conduisant un cheval attelé à une
voiture dans laquelle était leur mobilier. Comme ils étaient gris et
oubliaient de serrer le frein à la descente de la rue Deslongrais, l'un
d'eux, Joseph Foulerie, 38 ans, voulut réparer cet oubli, mais il fut
renversé et la roue lui passa sur le côté. Deux heures après, il se
remettait en route avec son camarade. Il n'avait que quelques
égratignures au visage.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1891 -
Les voleurs de bestiaux. -
On
a volé dans un herbage,
à Hermival-les-Vaux, un bœuf et un génisson de 18 mois, appartenant
au sieur Eugène Mainfroy, propriétaire.
—
A Blay, on a volé à la dame Lebrethon une génisse de 20 mois,
valant 200 fr.
—
Une génisse de 350 fr., qui était au piquet dans une pièce de
trèfle, a été volée, la nuit, au sieur Rysel, cultivateur à Trungy,
arrondissement de Bayeux.
—
La nuit suivante, une vache, appartenant au sieur Varin,
cultivateur à Ellon, canton de Balleroy, a été volée dans un pré.
—
Frédéric Hilaire, journalier à Vire, a été arrêté
à Torigni, au moment où il venait de vendre une vache qu'il avait
volée. L'acquéreur, M. Lebis, propriétaire à Giéville, n'avait pas
encore payé, ayant à faire la monnaie d'un billet de 1 000 fr. C'est
grâce à une dépêche arrivée de Vire que le voleur a été arrêté.
Il a tout avoué et a été conduit par les gendarmes de Torigni
à la prison
de Saint-Lô. La vache volée appartenait à M. Delahaye, propriétaire
à Coulonces, à qui elle a été remise.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1891 -
Accident du au brouillard. -
Samedi
matin, les nommés Henri Lamprière et Jules Barbier, employés maison
Fortin, à Vire, se rendaient en voiture à Mortain. Le brouillard
était épais. En traversant, le passage à niveau du Poncet, à
Sourdeval, ils ne virent pas le train qui arrivait. Quand ils
entendirent le coup de sifflet, il était trop tard. Le cheval fut tué
et la voiture brisée. Lamprière n'a eu que de faibles contusions.
Barbier a été blessé à un genou. Mais son état n'est pas
inquiétant.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1891 -
Outrages aux magistrats. -
À la dernière audience du
tribunal correctionnel de Vire, un vagabond, originaire de
Saint-Nazaire, nommé Ange Born:e,
27 ans, qui venait d'être
condamné à trois mois, a traité les magistrats de canailles et jeté
un encrier puis une sébile à poudre à la tète du président, qui
heureusement n'a pas été atteint. Il a été, séance tenante,
condamné à 5 ans de prison. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1891 -
Beaucoup de bruit pour rien.
- Dernièrement,
des gamins de Vire, jouant dans le bois de Saint-Martin-de-Tallevende,
racontèrent qu'ils avaient entendu des cris de petit enfant dans un
certain endroit, ils eurent peur, et s'enfuirent au lieu de voir d'où
venaient ces cris.
Il
n'en fallut pas plus pour faire répandre le bruit d'un infanticide. Une
enquête fut ouverte et on découvrit que les cris étaient ceux d'une
portée de petits chiens qu'on avait jetés dans les bois pour s'en
débarrasser. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1891 -
La tolérance à Vire. -
Une
veuve Beaujon, très
connue à Alençon, a écrit au maire de Vire pour solliciter l'honneur
d'installer dans cette ville une maison où l'on pourra, à toute heure
de jour et de nuit, trouver bon gîte, visages souriants et…... le
reste.
Le
maire de Vire s'est livré à une étude approfondie, de laquelle il a
conclu que « l'autorisation sollicitée procurera plus d'avantages
qu'elle n'aura d'inconvénients » et a «au nom de
l’intérêt général » il a proposé au conseil municipal
d'accueillir la demande de la veuve Beaujon. On a voté à bulletin
secret. C'était inutile, car les dix-huit conseillers présents ont
tous voté pour, dans l'intérêt général sans doute. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre 1891 -
Du danger de fréquentés les filles.
- Un
nommé Levasnier, toucheur
de bestiaux au Theil, était de passage à Vire, où il fit, pour son
malheur, la rencontre d'une demoiselle d'agrément et de ses cousins. Le
toucheur, touché des charmes de la belle, lui demanda l'honneur de les
admirer en particulier, ce qui fut accordé, mais, au bout d'un instant,
Levasnier s'aperçut
qu'il était seul et que sa compagne était partie en lui emportant son
porte-monnaie garni de 600 fr. Il courut
après la fileuse et la trouva en
compagnie de ses deux cousins, qui poussèrent Levasnier dans l'eau et
disparurent.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1892 -
La neige. - Mardi,
l'hiver a fait sa rentrée. La neige est tombée en abondance. Mercredi,
il y en avait une couche de 25 centimètres dans les rues de Caen. Dans les
campagnes, la neige amoncelée rendait la circulation difficile en
certains, endroits.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1892 -
Chute d’un plafond. -
Dernièrement,
un plafond de l'église St-Thomas, à Vire, s'est effondré.
Heureusement il ne se trouvait personne dans l'édifice. Sans cela, on
eût eu à redouter quelque accident grave.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1892 -
Chute d’un plafond. -
Dernièrement,
un plafond de l'église St-Thomas, à Vire, s'est effondré.
Heureusement il ne se trouvait personne dans l'édifice. Sans cela, on
eût eu à redouter quelque accident grave. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1892 -
Orages et foudre. -
Un orage épouvantable s'est abattu sur la France vendredi
et samedi. Après avoir fait de très sérieux dégâts dans la Manche,
le fléau a atteint le Calvados et s'est étendu sur presque toute la
France en faisant des victimes et en occasionnant des pertes immenses.
A
Caen et dans l'arrondissement, rien de grave heureusement. A
Villers-Bocage cependant, deux vaches appartenant au sieur Delaunay ont
été foudroyées dans un herbage où elles étaient à pâturer.
A
Authie, la foudre a tué un cheval dans un herbage. A Bayeux, elle est
tombée dans les herbages de M. Langlois, boulevard de la Gare. A
Bellefontaine, elle est tombée sur la maison inhabitée appartenant à
Mme Duperron et connue sous le nom de « Maison hantée, ou « Maison du
Diable ». Elle a démoli un tuyau de cheminée et fait deux brèches assez
larges à la toiture.
A
Sully, dans un herbage, une vache appartenant à M. Jacques Lefèvre, de
Ranchy, a été tuée. A Ver, la foudre est tombée chez le sieur Ponty,
menuisier, mais n'a fait que des dégâts insignifiants. Personne n'a
été attrapé sauf un ouvrier qui s'est plaint d'avoir reçu une
commotion dans les reins. : A
Crépon, la foudre est tombée sur un veau qu’elle à tué et
sur une maison dont elle a abattu la cheminée.
A
Vire, l'orage a été d'une violence inouïe. La foudre a tué
deux personnes sur le champ de foire. Ce sont les sieurs Sourdeval fils,
20 ans, à Saint-Martin-de-Tallevende, et Lechevalier, 50 ans,
cultivateur, demeurant à Pleines-Oeuvres, qui s'étaient retirés sous
les marronniers. Une femme qui se trouvait près d'eux est tombée sans
faire le moindre mouvement, et a été portée à l'hospice. Elle
n'est pas morte, et la paralysie des jambes qu'on a crainte ne se
produira pas. Elle sera quitte pour la peur.
Plusieurs
bestiaux ont été foudroyés à Roullours, la foudre, a incendié la
ferme du sieur Briard. Les pertes sont importantes, assuré. La foudre
est tombée également à Neuville, à St-Germain-de-Tallevende, à
St-Martin-de-Chaulieu où elle a tué des bestiaux. A Pont-Erembourg,
elle a mis le feu à la filature Baron-Langlois, mais l'incendie a été
rapidement éteint. Elle est tombée également dans un champ où
elle a brûlé des gerbes de seigle.
A
Saint-Pierre-sur-Dives, la foudre est tombée par deux fois sur
l'église, où elle a fait des dégâts considérables, découvrant une
partie de la tour du milieu, crevassant les murs en nombreux endroits et
endommageant la charpente et faisant de grands dégâts dans
l'intérieur de l'église. MM. Lechoisne et Lecerf étaient montés sur
la grosse tour, comme ils en descendaient, Un coup de tonnerre les
renversa. M. Lechoisne se releva avec un bras endolori, M. Lecerf fut
quelque temps avant de reprendre connaissance. Il n'a eu d'ailleurs
aucun mal. Une religieuse qui priait a été renversée sans avoir aucun
mal. La foudre est tombée également sur l'école des garçons et
plusieurs habitations. Dans les environs, il y a eu des gerbes de blé
de brûlées, sur la route de Crèvecœur, les poteaux du téléphone de
M. Lepetit ainsi que plusieurs peupliers ont été atteints et teillés.
A Victot-Pontfol, le tonnerre est tombé sur une jument, que M. Marie
venait de dételer, elle a été tuée net.
A
Méry-Corbon, M. Semaison, l'éleveur bien connu, a eu un cheval de
course, d'une très grande valeur, tué par la foudre dans un herbage. A
Coulibœuf, la foudre est tombée sur un poteau près de la gare et a
interrompu les communications télégraphiques avec Falaise. A Urville,
la foudre est tombée sur le calvaire en contournant le fût de la
croix, elle a détaché le Christ qui, est resté suspendu par un
bras. Même commune, trois bestiaux ont été tués dans l'herbage de M.
Macé.
Les
campagnes sont dévastées et les récoltes entièrement
perdues. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1892 -
Tué sur le coup. -
Le
nommé Victor
Leprovost, 42ans, charron à Sourdeval, était venu à Vire avec un
âne, chez le sieur Émile
Lebesnerais, chercher une voiture qu'il lui avait donnée à peindre,
lorsqu'il quitta ce
dernier,
vers onze heures au soir. Leprovost était légèrement pris de boisson.
Sa femme, inquiète de ne pas voir rentrer son mari, vint à sa
rencontre et trouva tout d'abord la voiture et l’âne
près de Vengeons. Pensant à un malheur, elle continua sa route et, en
chemin, elle apprit que son mari avait été trouvé mort. Il est fort
probable que c'est en voulant faire avancer la banquette de la voiture
que cet homme sera tombé et se sera tué sur le coup. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1892 -
Chaleurs et orages. -
A la suite des chaleurs tropicales que nous avons
ressenties, de nouveaux orages se sont déchaînés sur le Calvados.
-
On annonce aussi qu'à Longueville, deux vaches ont été broyées par
la foudre.
-
A Grandcamp, la foudre est tombée sur le bateau le
« Robert », tous les hommes sont tombés sur le pont. Le
bateau a de fortes avaries. Le mât a été brisé, le Pont labouré par
la foudre.
- A Venoix, elle est tombée sur la cheminée d'une maison et
a brisé une glace dont les morceaux sont restés incrustés dans le
mur.
-
A Fresnay-Ie-Puceux, le calvaire de cette commune a été atteint, les
deux bras de la croix et la moitié du montant ont été pulvérisés.
-
A Bayeux, le tonnerre est tombé sur la maison de M. Talvest,
limonadier, rue St-Malo, et a causé quelques dégâts à la toiture.
-
A Vire, la foudre est tombée sur un pommier du séminaire et l'a
littéralement haché.
-
Dans les monts de Vaudry, près de la chapelle Saint-Roch, elle a
enfoncé en terre une barre de fer qui se trouvait sur le sol.
-
A Bény-sur-Mer, la foudre est tombée sur la maison du sieur Jules
Lacouve et l'a endommagée.
-
A Préaux, près Rouen, deux hommes ont été tués par la foudre.
De
nouveaux orages sont à craindre. Partout
la chaleur a été excessive et la sécheresse compromet beaucoup les
récoltes.
Par
suite de ces chaleurs, quelques cas de diarrhée cholériforme se sont
déclarés à Rouen, à la caserne des chasseurs à cheval. 120 fièvres
typhoïdes sont en traitement dans les hôpitaux.
Beaucoup
de bestiaux sont morts, dans les wagons. A Paris, 120 porcs ont été
retirés gonflés et pourris d'un wagon où ils étaient restés 12
heures. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1892 -
Ruades de chevaux. -
Lundi, le sieur Laine, 41 ans, charretier de M. Malherbe,
entrepreneur de maçonnerie à Vire, se trouvait près la gare avec sa
voiture attelée de trois chevaux. Deux de ces animaux voulant se
mordre, leur conducteur s'approcha pour les séparer, l'un d'eux lui
lança une ruade si malheureusement qu'il l'atteignit en pleine figure.
Le sieur Laine a les os du nez et de la pommette gauche brisés, un œil
est perdu probablement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1892 -
Meurtre. -
Dimanche soir, au
village de l'Écluse, près Vire, un homme a été trouvé mort,
baignant dans son sang, le corps était percé de plusieurs coups de
couteau. Un autre homme blessé a été conduis dans une pharmacie pour
y recevoir des
soins. D'après les indications de ce dernier, les auteurs de ce crime
avaient pris la fuite. Les renseignements recueillis ont fait connaître
que c'étaient les nommés Auguste Courteille, 16 ans 1/2, papetier à
Vire, et Jean dit Ventre-à-Terre, 15 ans 1/2, papetier à
St-Germain-de-Tallevende, qui étaient les coupables. Ils ont fait des
aveux et ont été mis en état d'arrestation. Ils ont prétendu que
c'était à la suite d'une rixe que le meurtre avait été commis. La
victime se nomme Achille Fromentin, 23 ans, tailleur de pierres à Vire.
Le blessé, qui a reçu un coup de couteau dans la fesse gauche, se
nomme Paul Nativel, 23 ans,
également tailleur de pierres à Vire.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1892 -
Danger des armes à feu. -
La semaine
dernière, le sieur Hippolyte Biguet, propriétaire et conseiller
municipal à Lécaude, était monté avec son fusil dans un
pommier, lorsqu'en voulant descendre une branche fit partir les
détentes de son arme. Les deux coups le frappèrent au cœur. La mort
fut instantanée.
—
Le nommé Nicolas Prudent dit Granval,
25 ans, journalier à l'Hôtellerie, s'est enlevé deux doigts d'une
main d'un coup de fusil.
—
Jeudi, le sieur Victor Levallois, 39 ans, cultivateur à Berigny,
montait en voiture tenant de la main droite son fusil, qu'il prit par le
canon pour le jeter dans le fond. Le fusil tomba sur le chien et le coup
partit. Levallois a reçu la charge dans la main droite. On a dû lui
amputer le poignet à l'hôpital de Bayeux où on l'avait transporté.
—
Dernièrement, les deux fils Aumont, de Neuville, près Vire,
s'amusaient avec un vieux pistolet à tirer sur des petits oiseaux. A un
moment donné, l'aîné, âgé de 18 ans, tenait l'arme, le chien tomba
et le jeune frère, âgé de 15 ans, qui se trouvait à deux mètres,
reçut toute la charge dans la main gauche. La main fut labourée par
les plombs et le pouce complètement arraché.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1892 -
Une femme a demi brûlé. -
Jeudi matin, la dame Edard, piqueuse de couvre-pieds, à Vire,
rue de l'Écluse, entendit pousser des cris chez le sieur Émile Balle,
dont la maison est en face de la sienne, elle y pénétra et trouva la
vieille servante, Marianne Chàtel, 86 ans, tombée dans le feu. Elle
gardait la maison momentanément, en l'absence de son maître en voyage.
Elle s'est grièvement brûlé le front, les yeux et le bras gauche, sa
vie est en danger. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1893 -
Malades, préparez-vous a être saignés.
- Comme
les boulangers, comme les bouchers, nos médecins sont en train de se
syndiquer pour augmenter le prix de leurs consultations, bonnes ou
mauvaises. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1893 -
Singulière préférence. -
Le 30
décembre, il a été procédé, à la mairie de Vire, à l'adjudication
de divers travaux de vicinalité, au nombre desquels se trouve la
reconstruction d'un aqueduc sous le chemin du Plessis à Cauville. Deux
soumissionnaires se sont présentés : un maçon de Saint-Sever qui
offrait 2 cent. de rabais, et le sieur Huet, habitant près de l'aqueduc
à reconstruire, qui mettait 21 cent, de rabais. C'est le maçon de
St-Sever qui a été préféré. C'est encore plus fort que chez nous.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1893 -
Phénomènes. -
On
parle beaucoup de l'arrivée à Paris d'une fille de 30 ans, connue sous
le nom de « femme homard, » parce qu'elle a les pieds et les mains
absolument semblables aux pattes du crustacé si renommé. Cette
fille-phénomène est née à Vire.
—
Au Mesnil-Eudes, chez le sieur Paul Lenormand, cultivateur, il est né
un veau avec une tête de bouledogue, les yeux d'une grosseur
démesurée, les oreilles courtes. Le corps repose sur des
pattes courtes de basset. Ce veau n'a pas de queue. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Février
1893 - Tentative de
suicide. -
Dimanche
soir, à Vire, une veuve Brionne, prise d'un subit accès d'aliénation
mentale, s'est jetée du pont de la rue du Colombier dans la Vire, assez
forte en ce moment. Elle fut entraînée par le courant et repêchée
saine et sauve en face de l'usine de M. J. Hallais. Au préalable, elle
avait jeté dans la rivière son avoir en
titres, argent et billets, se montant à 5 ou 6 000 fr., un titre de 100
fr. de rente 4 1/2 0/0 a été retrouvé.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1893 -
Quatre balles dans la tête. -
Un ouvrier
tailleur de Vire, habitant Grande-Rue et âgé de 23 ans, aimait depuis
longtemps une jeune ouvrière. Déjà, il y a quelques mois, il l'avait
demandée en mariage, mais il n'avait pas été agréé.
Dimanche,
dans la soirée, il alla au domicile de la mère de cette jeune fille
renouveler sa proposition, mais il reçut la même réponse que la
première fois. Il sortit de la chambre absolument désespéré, et,
dehors, il tira de sa poche un revolver, dont il s'était muni avant de
faire sa démarche, et se logea cinq balles dans la tête. Cependant, il
put se traîner jusqu'à la pharmacie Wollenweber, où les premiers
soins lui furent donnés. Grâce aux démarches faites de suite, il fut
admis le soir même à l'hôpital, où, à 11 heures, une balle put
être extraite. Les quatre autres n'ont pas été extirpées, et on ne
sait même pas exactement la position qu'elles occupent.
Son
état n'est pas désespéré, et, si aucune complication ne survient,
notre amoureux pourra être pleinement rétabli dans une quinzaine, tout
en conservant dans le crâne ces quatre témoins de sa folie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1893 -
Singulier procès. -
Une dame Virginie
Esnault, Renault ou autre nom, de l'arrondissement de Vire, a intenté
une action en divorce contre son mari en se basant sur ce que celui-ci
avait commis à son égard une injure : il aurait refusé d'accomplir le
devoir conjugal.
A
ce reproche, le mari a répliqué que son inaction n'avait d'autre cause
que la mauvaise volonté de sa femme. Une enquête fut ordonnée et la
plaignante apporta trois certificats de
médecins de Caen, non des moins en vogue, constatant que la dame était
encore demoiselle, quoiqu'elle fût mariée depuis trois ou quatre
ans.
La
cour de Caen, auquel le cas était soumis, n'a cependant pas accordé le
divorce demandé par la dame, en se basant sur ce qu'il était difficile
de préciser lequel des deux époux refusait à l'autre les douceurs du
mariage. La cour de cassation a été aussi de cet avis.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1893 -
Sorcier maladroit. -
Il y a du côté
de Vire un personnage qui fait tous les métiers, y compris celui de
sorcier. A ce dernier titre, il se trouvait dernièrement chez un
cultivateur de Beslon, dont la vache était malade.
Le
vétérinaire, appelé en toute hâte, allait prodiguer ses soins à la
bête, lorsque notre sorcier s'interposa. Il s'approcha de la vache,
affirmant qu'il allait la guérir par un secret de lui seul connu. Il se
livra alors à des passes savantes, fit maints signes cabalistiques,
puis ordonna à la vache de se lever. La pauvre bête n'en fit rien et
même, le lendemain, elle... trépassa.
Colère
du cultivateur qui a juré d'assommer notre sorcier s'il le trouve sur
sa route. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1893 -
Récoltes dans le Calvados.
-
Blé d'hiver, bon ;
seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps,
passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse,
pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1893 -
Adultère. -
Dans la nuit de samedi à
dimanche, le commissaire de police de Vire allait cogner, rue aux
Teintures, n° 1, et sur le refus d'ouvrir, faisait appeler un serrurier
qui fit sauter le pêne de la porte. A l'intérieur, il trouva la femme
Mondet et un sieur Amand. L'infidèle et son complice ont été
arrêtés.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1893 -
Actes de courage. -
Samedi à St-Pierre-sur-Dives,
le domestique du sieur Plumet, cafetier, était tombé sous sa voiture
lourdement chargée et allait être écrasé quand le sieur Leprince,
voyageur de commerce, se précipita sous la voiture et le sauva.
—
Samedi soir, le facteur Blanchard, du bureau de Vire, a été
renversé sur la route de Caen, près la gare, par la voiture du sieur
Mary à Ste-Marie-Laumont, et n'a dû de ne pas passer sous
la roue qu'à la dame Bouvet, maîtresse d'hôtel, qui s'est portée
vivement à son secours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Une demoiselle pas
facile. -
La demoiselle Gillette était quincaillière à Vire, elle a
vendu son fonds à un sieur Tourquetil et en a reçu le prix. L'ayant
dissipé, elle voudrait rentrer en possession de son ancien commerce, ce
qui n'est évidemment pas possible et ce que ne veut entendre en aucune
façon le sieur Tourquetil. Aussi la demoiselle Gillette lui a-t-elle
voué une haine mortelle, qui s'est traduite déjà à deux reprises par
des tentatives homicides qui n'ont heureusement pas abouti.
Il
y a quelque temps, une hache à la main, elle attendait dans un escalier
le passage du sieur Tourquetil. Quand il vint à passer, elle leva sur
lui son arme, dont un voisin put heureusement
arrêter le coup.
Cette
semaine encore, cette irascible demoiselle entrait dans le magasin de
Tourquetil avec un couteau ouvert à la main. Une personne présente,
s'en étant aperçue, fut obligée d'entamer une lutte avec elle pour
l'empêcher de frapper. Cette fois, elle n'en sera pas quitte pour une
remontrance, comme la première fois, car plainte est portée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Tentative
de meurtre. - Le sieur Victor Briard ,
57 ans, cultivateur à Neuville, près Vire, sortait de son champ et
rentrait chez lui vers 9 heures du soir, lorsque deux individus l'ont
brusquement attaqué, frappé à coups de poings et de pierres, et l'ont
précipité du haut d'un talus. Dans sa chute, il a reçu de fortes
contusions au visage et deux énormes plaies à la têtes, qui mettent
sa vie en danger. Le vol parait être le mobile du crime. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Mort en revenant de la revue. - Apres,
la revue de la compagnie des sapeurs-pompiers de Vire, passée par le
nouveau sous-préfet, le cortège officiel se rendait à la mairie,
lorsque, dans la rue Notre-Dame, le sapeur-pompier Laurent, 36 ans,
tomba dans les rangs, foudroyé par une congestion.
Les
soins qui lui furent donnés ne purent le rappeler à la vie. Le soir au
banquet, une collecte a été faite pour la femme et les trois enfants
de M. Laurent. Sur la proposition du maire, il a été décidé que son
inhumation aurait lieu aux frais de la ville. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1893 -
Les guêpes.
- Il
y a beaucoup de guêpes
cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont
couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas
cueillir les fruits. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Le jus de tabac.
- En
vue de permettre aux
cultivateurs de défendre leurs récoltes contre les ravages des
nombreux insectes que la sécheresse a fait éclore, l'administration
des contributions indirectes rappelle que le commerce en détail des jus
de tabac dénaturés est entièrement libre et toute personne peut, sans
être astreinte à la moindre formalité, obtenir la livraison de ces
produite et même en constituer un dépôt, où chacun à la faculté de
venir s'approvisionner.
Une
notice indiquant le mode d'emploi, les conditions de vente et
d'expédition des jus de tabac dénaturés, est tenue à la disposition
des intéressés par les entreposeurs de tabacs de Caen: Bayeux,
Lisieux, Honfleur, Vire et Falaise. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Fermeture des colombiers.
- Les
colombiers seront
fermés, cette année, depuis le 1er juillet jusqu'au complet
achèvement de la moisson des blés, qui sera annoncé par une
publication du maire. Ces prescriptions ne s'appliquent pas aux pigeons
voyageurs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Le tir dans les lycées.
- Dans
le classement des 40
lycées et collèges qui ont pris part au 2e championnat de
France et d'Algérie, nous relevons les résultats suivants concernant
notre, région : 3e, lycée de Coutances ; 11e,
lycée de Caen ; 20e, collège de Vire ; 34e,
collège de Honfleur. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1893 -
Un vieil édit.
- Les
bouchers de Vire, mécontents d'être soumis à la taxe, avaient
résolu de se mettre en grève à partir du 27 juillet. Celui d'entre
eux qui vendrait de la viande devait payer aux autres 1 000 francs de
dédit. En réponse à cette menace, le maire de Vire a envoyé aux
bouchers l'édit de février 1776, toujours en vigueur, défendant aux
bouchers aussi bien qu'aux boulangers de quitter leurs professions sans
avoir fait une déclaration préalable à la
mairie, et avant une année, à partir de cette déclaration,
sous peine d'une amende de cinq cents livres et de plus forte peine s'il
y échoit. Naturellement, cette communication a fait abandonner aux
bouchers de Vire tout projet de grève.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1893 -
Pauvre petite. -
Le sieur Soynard,
boucher à Vire, avait laissé un chaudron plein d'eau bouillante
dans sa boutique. Sa jeune fillette, de 2 ans, vint en jouant tomber
assise dans ce chaudron. Relevée immédiatement, elle reçut les soins
d'un médecin qui, à cause de l'étendue de la brûlure des jambes et
des cuisses, ne peut répondre de la vie de l'enfant. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1893 -
Morte des suites d’une veine varice.
-
En sortant de
l'atelier de MM. Berger et Zimmermann, fabricants à Vire, et en
remontant la Cavée, presque en face de l'allée
qui conduit au cimetière, une demoiselle Guilbert, 50 ans, est
tombée sur le sol. Elle avait une veine varice qui s'était crevée et
par laquelle le sang, s'échappait en abondance.
On la transporta en toute hâte à l'hospice, mais tous les soins furent
inutiles.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
La fin d’une vieille affaire.
- On se rappelle que la dame Jobard, 40 ans, habitant Vire,
surprenant un soir la veuve Guérin, 52 ans, avec son mari, lui flanqua
une formidable raclée. Elle aurait en outre exigé de la veuve Guérin
une reconnaissance de 6 000 fr. Le tribunal de Vire vient
de juger cette affaire :
la femme Jobard à été condamnée à 40jours de prison pour coups. Le
délit de tentative d'extorsion de fonds a été écarté.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1893 -
Les suites d’un accident.
- Le
sieur Lesage, meunier à Sourdeval, qui avait commis l'imprudence,
étant ivre, de se coucher sur les rails dans la gare de Vire, et auquel
on avait dû amputer une jambe, le pied ayant été broyé par les roues
d'une locomotive, a succombé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1893 -
La mort d’une vieille amoureuse.
- Nos
lecteurs se rappellent qu'une veuve Octavie Guérin, 52 ans, demeurant
à Vire, était allée un soir porter l'argent qu'elle devait au sieur
Jobard, maître-maçon. Jobard étant venu reconduire la veuve, sa femme
trouva qu'il était trop longtemps et alla voir ce qu'il faisait. Ce
qu'elle vit ne lui plut pas autant qu'à son mari, faut croire, car elle
se mit à cogner sur la veuve Guérin pendant que son mari se sauvait
par le jardin. La femme Jobard aurait même essayé de soutirer quelques
billets de mille francs à sa rivale.
L'affaire
remonte au mois de septembre et la veuve Guérin vient de mourir. Est-ce
des suites des coups qu'elle a reçus ? (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1893 -
Statistique. -
Le nombre des déclarations de vélocipèdes pour le
Calvados est de 1 822 : arrondissement de Caen, 723, dont 456 pour Caen
; Bayeux, 177 ; Falaise, 208 ; Lisieux, 284 ; Pont-l'Evéque, 309 ;
Vire, 121.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1894 -
Mort accidentelle. - Le
sieur Jacques Lecoq, 40 ans, travaillait à La Planche, près Vire, sur
la propriété de M. Destigny, où il émondait des arbres. Par suite
d'un faux
mouvement, il perdit l'équilibre et fut tué sur le coup. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1894 -
Ne jouez pas avec les revolvers.
-
La
semaine dernière, à Vire, le jeune Henri Lemonnier, 19 ans, apprenti
mécanicien, en jouant avec un revolver, a blessé à la tête son jeune
frère âgé de 12 ans. La balle s'est logée dans la tête. L'état du
petit blessé est grave, sans être désespéré. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1894 -
Suicide par amour.
-
Le cadavre du sieur Émile
Hardy, 27 ans, domestique chez la dame Gautier, marchande
de légumes à Vire, rue des Petites-Douves, à été retiré d'un
puits. Ce jeune homme s'est noyé volontairement , et on attribue cet
acte de désespoir à des chagrins d'amour. Il paraîtrait même que la
jeune fille qu'il avait l'intention d'épouser
s'est mariée le jour
même où on a retrouvé son
cadavre, et c'est ce qui l'aurait poussé à mettre fin à ses jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1894 - Terrible orage. -
La semaine dernière,
un cyclone s'est déchaîné sur Torigni-sur-Vire dont c'était la
louerie. En quelques minutes, les baraques, des saltimbanques et des
marchands ont été renversées. Un arbre de 2 mètres de tour a été
arraché, de nombreux pommiers ont été renversés. Sur la route de
Vire, deux voitures ont été culbutées et des Wagons, poussés par le
vent, ont parcouru une distance de 8 kilomètres avec une vertigineuse
vitesse. A Berjou, la foudre est tombée dans la cour de Mme Jean
Louvel, y creusant un sillon de 6 mètres de longueur et de 30 cent, de
profondeur. Heureusement, il n'y a eu que des dégâts matériels, mais
ils sont considérables.
Il
n'en a pas été de même dans la Seine-inférieure. Vendredi, à
Sotteville-lès-Rouen, Joséphine Bagine, 21 ans, qui était sur une
meule et tenait sa fourche en l'air, a été foudroyée par le tonnerre.
A Valliquerville, près Yvetot, et à Veauville, un jeune homme de 19
ans et une fillette de 10 ans, qui se trouvaient dans les champs, ont
été aussi tués par la foudre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1894 - Fille-mère
dans l’embarras. -
Une fille Lallemand, 26 ans, demeurant à Vire, ayant été prise
de douleurs, est accouchée seule d'un enfant qu'elle prétend être
venu mort ou à peu près.
L'autopsie
a démontré que l'enfant avait vécu. L'absence de toute trace de
violence sur le corps et l'état des organes permettraient de supposer
que l'enfant serait mort faute de soins. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1894 - Mort de faim.
- François
Hergaux, 55 ans,
maçon à Vire, était depuis longtemps sans travail. N'ayant plus rien
à manger, on l'a trouvé mort d'inanition dans le taudis qu'il habitait
rue des Teintures. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Insulte aux
magistrats. -
Le nommé
Joseph Martel, 39 ans, né à Aups, comparaissait devant le tribunal de
Vire sous l'inculpation de mendicité,
au cours de son interrogatoire, il traita le président
d'insolent. Séance tenante, on a infligé à Martel trois mois
d'emprisonnement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Le froid.
-
Il fait un froid glacial
depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est
tombé et le froid a déjà fait des victimes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Enfant
brûlée. -
La dame Halbout, rue Delavente, à Vire, tenait dans
ses bras sa fille âgée de 8 mois. Elle s'approcha du fourneau où
bouillait la marmite, souleva le couvercle. Le liquide s'échappa et
éclaboussa la nuque et la tête de l'enfant, la brûlant horriblement.
Bientôt l'enfant était prise de convulsions et succombait 24 heures après.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1895 - La cocotte.
- Le Bulletin sanitaire constate, pour la plupart des régions,
une certaine amélioration en ce qui concerne la fièvre aphteuse. Les
loyers signalés en Normandie se sont atténués sensiblement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1895 - Incendie.
-
Vendredi, à Vire, vers une heure du matin, Mme Lagoutte,
marchande de parapluies, fut réveillée par les plaintes de son fils
René, 14 ans, couché dans une chambre contiguë à la sienne. Mme
Lagoutte se rendit près de lui. Elle appela au secours, la chambre
était remplie de fumée, l'enfant fut emporté, et on vit la fumée
sortant abondamment par tous les interstices de la boutique du sieur
Baloche, coiffeur. On y pénétra. Le feu était dans un tas de charbon
de bois déposé sous un escalier. Quelques seaux d'eau eurent vite
raison de ce commencement d'incendie.
Pertes, 300 fr. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1895 - Mortalité des
bestiaux. -
Les
cultivateurs qui
voulaient assurer leurs bestiaux contre la mortalité étaient obligés
de s'adresser a des compagnies parisiennes ou étrangères avec
lesquelles les rapports étaient très difficiles. Nous apprenons qu'une
assurance locale vient de se constituer. L'expérience de M. A. Porin
qu'elle a désigné pour
son directeur et l'honorabilité des membres du conseil d'administration
sont des garanties de bonne administration qui lui amèneront, nous
l'espérons, de nombreux adhérents. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 - Le froid.
- Le froid a continué cette semaine. Il a été
particulièrement intense vendredi et samedi, le thermomètre est
descendu à - 20 degrés. A Caen, certaines rues, notamment celles qui
donnent accès aux quartiers élevés, ont été véritablement
impraticables. On ne dispose pas d'assez de personnel, pour les mesures
exceptionnelles qu'il faudrait prendre. Il y a de nombreux accidents un
peu partout.
Le
chauffeur Michel, de la Cie de l'Ouest, a glissé près de l'aiguillage
du dépôt et a eu une jambe cassée. En gare de Dozulé, le mécanicien
Thibert est tombé de sa machine, frappé d'une congestion causée par
le froid. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen. Le nommé
Boulet, marchand de peaux de lapins à Vire, est tombé sur la route à
Vassy et s'est cassé une jambe.
A
Bayeux, une femme qui parcourt les rues avec un orgue mécanique a été
frappée de congestion sur la voie publique et on l'a transportée à
l'hôpital. A St-Martin-de-la-Lieue, une femme Turquetil, 69 ans, est
morte de froid. A Lisieux, l'amoncellement des glaçons au pont de la
rue du Moulin-à-Tau a causé un commencement d'inondation qui a cessé
dès qu'on a pu lever les vannes du canal de décharge.
DERNIÈRE
HEURE. — Cette nuit, à Caen,
le thermomètre est descendu à - 25 degrés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 - Mortes de
froid. - A Vire,
on a
trouvé morte chez elle la veuve Hamel, 67 ans, rue du Bourg-Neuf. La
mort remontait à 2 jours et était due à une congestion causée
par le froid.
—
La semaine dernière, un fermier du Pléssis-Grimoult donnait asile,
pour la nuit, dans une grange, à deux mendiants, Honoré Viel et sa
femme. Le matin, Viel en se réveillant, a trouvé sa femme morte à
côté de lui. Cause du décès : la misère et le froid.
—
Jeudi dernier, à 6 h. 1/2 du matin, on a trouvé dans sa voiture, à
St-Julien-le-Faucon, le cadavre du sieur Désiré Bardel, 44 ans,
fermier au Pré-d'Auge. Il avait succombé à une congestion causée par
le froid.
—
Mercredi matin, le commissaire de police de Lisieux se présentait chez
une femme Héroult, rue Petite-Couture, surprise la veille en flagrant
délit de vol. Il se trouva en présence de son cadavre. Elle avait
succombé dans la nuit au froid et à l'alcoolisme. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 - Neige et
froid. -
L'hiver que nous traversons
menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il
est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid
continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de
l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés
sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait
rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait
avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les
navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le
paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les
glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi
matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette
situation est d'ailleurs
générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - L’amour de
la corde. -
Un soir de la semaine dernière, le bruit courait à Vire qu'un
sieur A….... avait été trouvé pendu dans sa maison. Heureusement,
la corde avait été coupée à temps, mais il paraît que c'est déjà
la seconde fois que cet homme se livre à ce petit jeu. Si cela l'amuse,
il pourra recommencer une troisième fois, peut-être ce sera la
bonne... ou mauvaise. Avant d'accomplir son acte, A…... avait eu la
précaution d'avertir ses voisins et leur avait même montré la corde
qui devait servir à son projet. Une des personnes qui avait entendu ces
propos pénétra dans la demeure d'A…..... et le trouva, en effet, se
balançant dans le vide. Les voisins accoururent et prodiguèrent leurs
soins au dépendu qui fut rappelé à la vie. Des chagrins domestiques
et la boisson paraissent avoir déterminé cet acte de désespoir.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1895 - Faudra
aller nu-pieds.
- La
chaussure est menacée
d'une hausse importante par suite de l'élévation du prix des cuirs due
à la disette des fourrages en 1893, forçant l'éleveur à vendre ses
bestiaux, et à la fertilité de 1894 engageant l'éleveur à garder ses
élèves.
D'autre
part, en 1893-94, l'Amérique, par suite d'une crise monétaire, avait
réduit sa fabrication qu'elle reprend avec ardeur, enfin, pendant la
guerre de Chine, on a absorbé d'énormes quantités de chaussures et il
va en falloir davantage encore à la Chine et au Japon pour rechausser
leurs armées.
C'est
en raison de ces causes diverses que les fabricants de chaussures de
Paris et de province ont résolu d'élever leurs prix de 20 à 30 pour
cent. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1895 - Morts
accidentelles.
- Sur
le chemin de Tilly à
Évrecy, territoire de Tessel-Bretteville, on a retiré de dessous les
roues de sa voiture le cadavre de Joseph Jouan,
22 ans, domestique à Fontenay-le-Pesnel.
—
Le sieur Victor Lechevaller, 41 ans, homme d'équipe à la gare de Vire,
a été tamponné entre deux wagons d'un train faisant la manœuvre. On
a constaté qu'il avait six côtes enfoncées. Lechevaller est mort deux
heures après, sans avoir
perdu complètement connaissance. Cet employé était marié et père de
quatre enfants dont l'aîné est âgé 13 ans et le plus jeune de mois. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1895 - Accidents.
- Un
nommé Mathière, menuisier à Pennedepie, a été renversé sur la
route par une lourde voiture de meunier, dont une roue lui a
littéralement broyé la jambe gauche au-dessous du genou. Le conducteur
ne s'étant pas aperçu de l'accident, le malheureux Mathière est
resté toute la nuit sur la route. Ce n'est que le lendemain qu'il a
été aperçu et transporté à l'hospice.
—
Des ouvriers de la scierie de MM. Fortin, négociants en bois à Vire,
étaient occupés à décharger une charretée d'arbres, lorsque le
sieur Pierre Declomesnil, 40 ans, a eu une jambe prise sous l'un des
arbres, qui, ayant dévié et roulé plus vite que ne le pensait ce
malheureux ouvrier, lui a cassé la jambe à dix centimètres au-dessous
de la rotule. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1896 - Attention. - Le ministre vient d'ordonner que les auteurs d'acte de
cruauté ou de mauvais traitements excessifs envers les animaux, soient
rigoureusement poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de
chien pour faire traîner leurs camions. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Chute grave. -
La semaine dernière,
à Vire, un ouvrier travaillait à démolir une maison dans les Vaux.
Perdant l'équilibre, il tomba sur le sol d'une hauteur d'une dizaine de
mètres. Après l'avoir examiné, le docteur lui donna un billet
d'hôpital. On voulut bien préparer un lit, mais on refusa le brancard
pour transporter le blessé, sous prétexte qu'il fallait une
permission. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - La chasse au
lapins. -
La chasse au
lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement
restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux
propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance
du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Congés des
jours gras. -
Les congés
des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi
17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Mouvement de
la population dans le Calvados. -
Voici le relevé de
la population dans notre département en 1895. Population : 429 417
habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453,
dont 7 436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent
des décès sur les naissances. 2 256. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Mort sur le
chemin. -
Un de ces
derniers soirs, à Neuville, près Vire, un homme était trouvé couché
sur un chemin vicinal, on s'empresse de prodiguer à ce malheureux tous
les soins que réclame son triste état. On le relève, on lui demande
son nom, il répond qu'il s'appelle « Auger », de Tallevende,
ajoutant : « Oh ! ayez pitié de moi », et tout aussitôt il
tombe comme une masse... il était mort. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
Une enragée. - C'est
d'Apolonie Le Pesteur, veuve Boudant, 60 ans, rempailleuse de chaises à
Vire, que nous voulons parler.
N'ayant
pas pu attirer chez elle un sieur Hamel, dont elle espérait faire son
deuxième mari, elle écrivit au parquet une lettre accusant ledit Hamel
et une femme Piel d'avortement.
Une
enquête fut prescrite et amena l'arrestation de la veuve Boudant, pour
dénonciation calomnieuse. A l'audience, elle ne désarme pas et accuse
Hamel d'avoir voulu abuser d'elle !!! La veuve Boudant a été
condamnée à 2 mois de prison et 100 fr.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
Un gamin qui promet. -
Albert
Lemonnier, 14 ans, habite à Vire, chez ses parents, qui ne le
surveillent pas. C'est un petit voleur de profession. Il aurait encore
pu commettre longtemps les petits larcins dont il se rendait coupable,
car les volés ne voulaient pas porter plainte.
Mais
dernièrement, Lemonnier ayant attiré dans un grenier la jeune Carcel,
âgée de 6 ans, essaya de la violer. Heureusement, la mère arriva à
temps et put empêcher ce petit vaurien de mettre son projet à
exécution. Il a été envoyé dans une maison de correction jusqu'à 20
ans. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Mort en se baignant. -
Armand
Godard, 18 ans, ouvrier cordonnier à Vire, s'était rendu au pont de
Canvy pour y prendre un bain en compagnie de trois camarades. Ils
entrèrent à l'auberge du pont des Vaux, y mangèrent et burent, puis
allèrent se mettre à l'eau.
Il
y avait vingt minutes que Godard était dans la rivière lorsqu'il coula
au fond. Deux de ses camarades plongèrent plusieurs fois et réussirent
à ramener le corps de Godard à la surface de l'eau, mais Godard était
mort. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Excitation à la débauche.
- Mathilde
Bertrand, femme Denis, 40 ans, bonnetière à Vire, a une conduite des
plus déplorables, au point que l'on a été obligé de lui retirer ses
deux enfants qui ont été admis à l'hospice.
Elle
attire chez elle des individus de tout âge et de toute espèce, et son
logement est devenu un véritable taudis où l'on fait des noces
tellement bruyantes qu'elles empêchaient les voisins de dormir.
Ils
ont porté plainte. La femme Denis a été condamnée à quatre mois de
prison pour excitation de mineurs à la débauche, et à 11 fr. d'amende
pour tapage nocturne. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1896 -
Cour d'assises du Calvados.
- Vols qualifiés.
—
Dans le courant du mois de novembre 1895, le nommé Victor Alexandre, 23
ans, entra comme domestique chez le sieur Leroy, âgé de 83 ans,
propriétaire à Glanville. Quelques jours après, il prenait la fuite
après avoir volé à son maître une somme de 1 000 fr. Il a volé
également, par effraction, à Surville et à Fourneville. Il est
condamné à 8 ans de travaux forcés et à la relégation. Défenseur :
Me Pilan.
—
Philibert Legendre, 40 ans, tailleur de pierres à Vire, habitait
en garni chez le sieur Robbe, aubergiste. Il en profita pour lui voler,
à l'aide d'une fausse clef, du vin et de l'eau-de-vie. Legendre, qui
est un repris de justice, a été condamné à un an de prison.
Défenseur : Me Vivien.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Fou dangereux. - Alexis
Angerard, 29 ans, devenu fou à la suite d'excès alcooliques, avait
été trouvé nu dans les rues de Vire, on le conduisit à l'hospice. Un
soir, le malheureux détraqué se leva de son lit, dans la salle
commune, et s'habilla. Puis, aussitôt, sans rien dire, il s'empara
d'une moque et la lança à la tête d'un des malades voisins. Le coup
était mal dirigé, le vase se brisa contre une tringle de fer.
On
se précipita vers le forcené, mais il s'était armé, à chaque main,
de deux lourds pots d'étain qu'il menaçait de jeter à la tête de
quiconque l'approcherait. C'est avec la plus grande peine qu'on s'est
rendu maître de ce fou. Espérons que, cette fois, il sera enfermé
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Deux femmes pour un mari.
-
Nous avons dit que la dame Boucher, épouse d'un ancien
commissaire de police, à Vire, avait obtenu le divorce, mais que ce
divorce n'ayant pas été transcrit dans les délais, sur les registres
de l'état civil, était devenu nul.
La
dame Boucher est originaire de St-Sever, elle peut avoir de 27 à 28
ans. Le jugement lui a laissé la garde de ses deux enfants et a
condamné le mari à lui faire 50 fr. de pension par mois. La procédure
est à recommencer. Mais le plus curieux, c'est que le mari, qui habite
Paris, s'est remarié en mai dernier, et si, aujourd'hui, les nouveaux
époux ne sont pas satisfaits de ces trois mois d'essai, ils peuvent se
tourner le dos, en se disant: il n'y a rien de fait.
Nous
avons dit aussi que c'était au moment de recueillir un héritage que
l'oubli avait été découvert. Pour recueillir cet héritage, la dame
Boucher aura besoin de l'autorisation de son pseudo-mari, mari d'une
autre femme, car l'ex-commissaire se trouve en ce moment avoir bel et
bien deux femmes sur les bras. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
En ballon. - Aux fêtes de Vire, dimanche, le ballon monté par
Louis Godard et le maire de Vire a opéré doucement sa descente dans un
champ, près de Tinchebray (Orne). (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Broyé par un train. - Le sieur Emmanuel Lecapitaine, 36 ans, né à Roullours,
domestique chez M. Dodeman fils, à Neuville, se rendait, à Vire. La
pluie, qui tombait à torrents l'obligeait à avoir son parapluie
ouvert. Comme le font nombre de piétons, voyant la grande voie fermée,
il passa par la petite barrière de côté, sans prendre très
probablement le soin de regarder à droite et à gauche s'il pouvait
s'aventurer sur les rails.
La
garde-barrière, voyant le danger que courait cet homme, se mit à crier
pour l'arrêter, mais, étant un peu sourd, Lecapitaine ne l'entendit
point, et le train express, qui arrivait en gare, à toute vapeur, le
renversa et l'entraîna. Le malheureux a été littéralement broyé :
les jambes étaient séparées du tronc, le crâne était brisé en
plusieurs morceaux, les vêtements déchirés, il fut traîné à une
quarantaine de mètres sous le train que ses vêtements avaient arrêté
en faisant tourner le robinet des freins. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1896 -
Tentative de parricide et de fratricide.
- Victor
Néel, 49 ans, habite, avec sa femme et sa fille, à Neuville, près
Vire. Il a un fils menuisier à Vire, qui en veut, on ne sait pourquoi,
à son père et à sa sœur. Or, l'autre soir, quatre coups de fusil,
fortement chargés, furent tirés dans la direction de l'unique chambre
où couchent les Néel, qui, heureusement, eurent
le temps de monter à, leur grenier pour se soustraire aux plombs
des assaillants, Ils étaient deux, en effet, le fils Néel et l'un de
ses camarades de ribote. Le fils Néel prétend qu'il était ivre et à
voulu seulement s'amuser en tirant à la cible sur sa famille. Mais tout
indique qu'il y a là-dessous un autre mobile : vengeance ou intérêt.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
La
rage. - Le
sieur Lenormand, cultivateur
à Neuville, près Vire, a été mordu par son chien qui était enragé,
il est parti à l'institut Pasteur.
Le
chien du sieur Grente, mercier à Lisieux, s'est échappé de sa loge et
a mordu une soixantaine d'animaux dans les herbages, Ce chien a été
abattu, il était enragé.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Mesures
contre la rage. -
Un
nouvel
arrêté préfectoral prescrit que, jusqu'au 1e février
1897, tous les chiens circulant sur la voie publique seront muselés
solidement ou tenus en laisse, à l'exception seulement des chiens de
berger ou de bouvier et des chiens de chasse. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Bruit inexact.
- On
a annoncé que deux personnes de Vire, mordues par des chiens enragés
et soignées à l'institut Pasteur, seraient décédées. Ce bruit
était inexact. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Le tirage au sort.
- L'examen
des tableaux
de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18
janvier 1897. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Morts de la rage.
- Près
de Vire,
deux personnes qui avaient été mordues par des chiens enragés, et qui
s'étaient rendues aussitôt à l'institut Pasteur, sont mortes il y
a quelques jours. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1897 -
Bruit inexact.
- On
a annoncé que deux personnes de Vire, mordues par des chiens enragés
et soignées à l'institut Pasteur, seraient décédées. Ce bruit
était inexact. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Morts accidentelles.
- Le
père Boissée, pauvre vieux paralytique, vivant seul à Tréprel, a
été trouvé étendu dans un coin de sa maison où il s'était traîné
pour ne pas être brûlé par le feu qui consumait son lit. On ouvrit la
fenêtre, mais il était trop tard. Boissée expira.
—
Le cheval de Constant Bourdel, cultivateur à Coulonces, effrayé par la
chambrière de la voiture qui le frappait sur les jambes, s'est
emballé, rue des Acres, à Vire, et a renversé la
femme Anna. Lemardelay, 62 ans, marchande de fromages. La roue de
la voiture lui a passé sur sa poitrine. La pauvre femme expira presque
aussitôt.
—
Fernand Siblas, 16 ans, charretier chez M. Daigremont, à Merville, est
tombé de sa charrette et est mort des suites de ses blessures.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
Les voleurs de vaches.
- Une
vache a été volée au sieur de la Renaudière, la nuit, dans un
herbage, à Neuville. L'auteur de ce vol, Prosper Sicot, 39 ans,
journalier à Burcy, est arrêté. Il avait vendu la vache 300 fr. au
sieur Louis Colard, à Danvou.
—
On a également volé, la nuit, une vache de 500 fr. au sieur Pierre
Corbel, propriétaire à St-Georges-d'Aunay. Le voleur avait
débarrassé une autre vache de sa chaîne d'attache et
se disposait à l'emmener, mais une circonstance quelconque le
contraignit à l'abandonner.
—
Une vache de 450 fr. a été volée au sieur Exupère Basly, à Vieux.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Pendu.
-
On a
trouvé pendu, à Neuville, près Vire, un sieur Jean Pichard, maçon.
On ne sait à quel motif attribuer cet acte de désespoir, la misère
peut-être. Toutefois, quelques lignes trouvées sur le carnet du
malheureux laisseraient supposer que des peines de cœur seraient
vraisemblablement les causes qui l'ont déterminé à mettre fin à ses
jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1897 -
En lavant les bouteilles. - Pendant
qu'il mettait du vin en bouteilles, un garçon de cave de l'hôtel de la
Vierge, à Vire, a été atteint par l'éclat d'une d'elles qui lui a
coupé une artère de la main. Perdant beaucoup de sang, le blessé
courut chez un docteur, mais il s'évanouit en arrivant à sa porte. Le
sang a pu être arrêté. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Morte en allant au lavoir. -
La
veuve Groult, 60 ans, journalière à Vire, se rendait au lavoir public
quand, en face l'église Notre-Dame, elle s'affaissa subitement. Malgré
tous les soins, la pauvre femme, qui était atteinte d'une maladie de cœur,
expirait au bout de deux heures sans avoir recouvré connaissance.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1897 -
Débauche
et outrage à la pudeur.
-
Georgette
Thomas, 26 ans, divorcée, était venue à Vire pour y faire connaître
ses petits agréments personnels. Elle opérait
principalement aux environs de la gare et ce fut là qu'elle fut
surprise un soir avec le jeune Léon Marie, 17 ans. Georgette Thomas
logeait chez une veuve Mathilde Denis, 41 ans, se disant bonnetière,
mais dont le métier est de procurer des jeunes filles mineures,
notamment
une fille Poret, 16 ans, qui ne venait pas régulièrement tous les
jours chez la bonnetière pour coudre des houppettes à des bonnets de
coton. La femme Mathilde Denis a été condamnée à six mois de prison
; Georgette Thomas à un mois et l'amoureux Léon à quinze jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Chasse.
- On
annonce la fermeture pour
le dimanche 30 janvier.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Superstitions.
- L'année
1897 ayant commencé un
vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale
toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces douze derniers
mois.
—
L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de
bon non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange
Gabriel parlant par la bouche de la Couesdon.
L'ange voit : « Un incendie s'élever, des enfants aisés y seront
brûlés... L'autre ne sera rien a côté. »
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Mérite
agricole. -
Sont
nommés chevaliers : MM.
Bricon, horticulteurs à Caen ; Letellier, pépiniériste à la
Maladrerie ; Asselin, agriculteur-pépiniériste, maire de Mesnil-Robert
; Bourbon, cultivateur à Barbery ; Chollet, agriculteur à May-sur-Orne
; Lénault, éleveur à Epinay-sur-Odon ; Godillon, vétérinaire à
Falaise ; Le Belhomme, ancien agent voyer, à Lisieux. Eude, éleveur à
Vire. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Accident
de travail. - Le
sieur Lacroix, homme
d'équipe à la gare de Vire, était en train de décharger un wagon
quand, ses pieds venant à glisser, il est tombé et s'est brisé une
côte.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Réserve
territoriale. - Les
hommes des classés de 1872, 1873, 1874, 1875, 1876, 1877, sauf ceux
classés dans les services auxiliaires, sont prévenus qu'ils devront
déposer leur livret individuel, soit à la mairie, soit à la
gendarmerie de leur domicile ou de leur résidence, d'ici le 15
février. Ils doivent réclamer un récépissé lorsqu'ils remettent
leur livret.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Morts
subites. -
Le
sieur Jules Bapt, 38 ans,
voyageur de commerce, originaire du Puy-de-Dôme, est mort, à la suite
d'une hémorragie, à l'hôtel-Dieu, à Vire où il était en traitement
pour une congestion pulmonaire. Le défunt, dont le frère habite
Pont-d'Ouilly, mesurait deux mètres de haut.
—
Le sieur Jean Lemonnier, 73 ans, propriétaire à Courseulles, a été
trouvé mort dans son lit.
—
Le sieur Victor Leneveu, 60 ans, journalier à Garcelles-Secqueville,
venait de prendre son repas du matin, lorsqu'il se Leva pour se rendre
à son travail et tomba mort frappé d'une apoplexie foudroyante. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Morts
subites. -
Le sieur Yves Le
Lagadec, 37 ans, maçon à Vire, en revenant de faire des réparations
à la communauté de Blon, est mort subitement de la rupture d'un
anévrisme. Le Lagadec était un bon ouvrier et très estimé.
—
La veuve Tillard, propriétaire à Planquery, est morte subitement rue
du Sapin, à Balleroy. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Ne
pas confondre. -
La semaine
dernière, décédait, à Vire un
brave ouvrier tonnelier, très estimé. Il n'a pas voulu voir de prêtre
avant de mourir, mais son enterrement a été fait néanmoins par le
clergé.
La
cérémonie n'a pas marché toute seule. Un vicaire, ayant aperçu au
centre d'une couronne un médaillon renfermant un compas et une
équerre, prétendit que le défunt était franc-maçon.
On eut beau lui dire que c'étaient les insignes de la société de
compagnonnage dont il faisait partie, il ne voulut rien entendre et on
fut obligé d'en référer au curé. Bref, il a fallu la croix et la
bannière pour faire comprendre à
ces messieurs que les insignes d'une société de secours mutuels
n'avaient rien de commun avec les attributs maçonniques et que les
confondre c'était montrer qu'ils n'avaient pas le compas dans l’œil.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Arrestation d’un assassin.
- On
vient d'arrêter à Vire un jeune ouvrier serrurier, 20 ans, qui avait,
dimanche dernier, tué d'un coup de revolver la dame Jouanne, cafetière
à Sourdeval, chez laquelle il avait servi sept mois.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
La taxe sur les vélocipèdes.
– Nous
avons déjà annoncé
qu'à dater du 1er janvier 1899 la taxe vélocipédique sera
ainsi fixée : 6 fr. pour les machines à une place ; 12 fr. pour les
machines à deux places, et 5 fr. pour chaque place en plus. Mais, comme
conséquence de la réduction de la taxe, toutes les machines des
cyclistes devront être munies, à partir du 1er juillet
prochain, de la plaque de contrôle. Les cyclistes doivent faire, avant
cette date, la déclaration proscrite par la loi. Toute contravention à
l'obligation de la plaque de contrôle sera punie de peines de simple
police, sans préjudice du doublement de taxe qui serait encouru pour
défaut ou inexactitude de déclaration.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Chien empoisonnés. –
Les
chiens des sieurs Brunet
et Duval, négociants à Vire, mouraient, la semaine dernière,
présentant des symptômes d'empoisonnement. L'autopsie, pratiquée par
un vétérinaire, a démontré que les deux animaux avaient absorbé à
forte dose un poison quelconque. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Mesures sanitaires. –
L'entrée
du bétail espagnol et
portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse.
—
M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux
mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le
Calvados, des moutons destinés à la boucherie et
provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de
clavelée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Gardes champêtres a tout faire.
– Nous
avons annoncé que l'agent voyer en chef de Vire avait été mis a pied
pendant deux mois, pour avoir employé des cantonniers à la
construction d'une maison qu'il fait bâtir. Que fera-t-on aux maires
qui emploient les gardes champêtres comme jardiniers et palefreniers,
voire même comme domestiques à tout faire ?
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1898 -
Trop de toupet. -
Le nommé Jean
Despois, conducteur de bestiaux, avait enlevé, sur le marché de Vire,
une génisse achetée par le sieur Hodiesne, boucher à St-Paul, près
Flers. Arrêté au moment où il essayait de vendre l'animal, Despois a
prétendu être envoyé par le sieur Bailleul, boucher à
Condé-sur-Noireau, pour le conduire à St-Nicolas, chez le sieur
Chesnel. C'est trop de toupet.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
Un encouragement au mal.
-
On
sait que l'agent voyer d'arrondissement de Vire avait été suspendu
deux mois pour avoir employé des cantonniers aux travaux d'une maison
qu'il se fait construire. Au bout d'un mois, une lettre, ministérielle
le faisait réintégrer. C'est un encouragement à continuer.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Incendie et commencement d’asphyxie.
- Les
époux Oblin, demeurant à Vire, dans les Vaux, avaient laissé seuls
leurs deux jeunes enfants pendant leur absence. L'un d'eux, âgé de 7
ans ayant enflammé une allumette mit le feu à un tas de chiffons
et au lit. Comme la porte était
fermée, les deux enfants ne purent sortir. Ils allaient périr
asphyxiés sans l'arrivée de plusieurs voisins et du père. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 - Un coup de filet.
- La gendarmerie
a fait jeudi, une bonne capture qui va débarrasser l'avenue de Neuville
de quelques-unes de ses peu intéressantes promeneuses.
Un
voyageur de commerce, descendu mercredi soir, près de la gare, sortit
après dîner pour faire une promenade en ville ; bientôt
il fut accosté par deux dames qui se proposaient sans doute de soutenir
ses pas et sa vertu chancelants. Le trio prit la route d'Aunay et fut
bientôt rejoints par deux autres protectrices.
Notre
voyageur trouva tout ce beau sexe par trop empressé et, malgré les
fumées du vin, il eut l'idée de fouiller ses poches. Vous m'avez
volé, dit-t-il a ses suivantes ; en même temps
il perquisitionnait et crut trouver son porte-monnaie dans
le corsage de l'une des commères ; celle -ci s'enfuit et bientôt
remit à l'infortuné un porte-monnaie contenant 2 francs 20 contre le
sien contenant 180 francs environ, une clef et une boîte d'allumettes
; puis toutes s'éclipsèrent. Le pauvre diable et
allé piteusement raconté son aventure à la gendarmerie. Les coupables
sont arrêtées.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
à 1899 - Mouvement de la population.
- Pendant l'année à 1898, il y a eu à Vire : 124 naissances ;
48 mariages ; 3 divorces ; 109 décès. Excédent de 45 décès sur les
naissances.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1899 -
Ne pas confondre le jour et la nuit.
-
Edmond Gohier, 32 ans,
père de deux enfants, aide-chauffeur à l'usine de MM. Fortin frères,
à Neuville, près Vire, était occupé à placer une courroie de
transmission lorsqu'il tomba d'une hauteur de plusieurs mètres sur le
sol pavé et se fractura le crâne. Le blessé a été transporté dans
un état très grave à l'hôpital de Vire où on a dû lui faire
l'opération du trépan par suite de la fracture de la tête.
Cet
accident est arrivé à minuit passé. Le surmenage n'y serait-il pas
pour quelque chose ? Dans
cet établissement, il est convenu qu'on ne travaille pas le dimanche...
dans la journée, mais, le dimanche la nuit, c'est une autre paire de
manches. Comme on le voit, il est toujours avec le ciel des
accommodement
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Les pommes.
- La
pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été
préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière.
Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières
pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1899 -
Tamponné. - Le
sieur Jules Roulland, 31 ans, homme d'équipe à la gare de Vire,
commandait la manœuvre de gare. Il venait de donner les signaux d'arrêt
au mécanicien pour accrocher un wagon au fourgon de la machine,
lorsqu'en passant entre les deux véhicules, son pied glissa sur le
rail. Il voulut se retenir aux tampons, mais, serré par le milieu du
corps, il fut tué sur le coup. Roulland était père de deux enfants en
bas âge.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Affaires de mœurs. -
Louis
Caillebot, 60 ans, marin à Villerville, est prévenu d'avoir commis de
nombreux attentats à la pudeur, notamment sur Gabrielle Lecoq, 8 ans,
et sur Marguerite Hébert, 9 ans. Caillebot qui a tout nié, a été
condamnée à 2 ans de prison. Défenseur, Me
Dubourg.
—
On ne reproche à Eugène Fischer, 20 ans, journalier à Vire,
qu'un seul attentat à la pudeur commis sur Eugénie Goulhot, 5 ans et
demi. Mais comme ses antécédents sont très mauvais, Fischer a été
condamné à 5 ans de réclusion. Défenseur, Me
Boissais.
—
Frédéric Dupont, 78 ans, propriétaire et adjoint à Basly, était
accusé d'attentats à la pudeur commis sur Aimée Pain, 9 ans. Sur les
instances de l'accusé, la femme Pain avait consenti à ne pas porter
plainte. Mais une lettre anonyme dénonça les faits au parquet qui fit
faire une enquête. Heureusement pour lui, Dupont était défendu par Me
Guernier, qui a obtenu son acquittement.
—
Désiré Delanoë, 27 ans, journalier à la Folletière, arrondissement
de Lisieux, a comparu comme prévenu d'avoir commis un attentat à la
pudeur sur la veuve Anneval, âgée de 85 ans ! Le jury, pensant que cet
attentat ne pouvait pas avoir de suites graves, a eu pitié de Delanoë
et l'a acquitté. Défenseur,Me
Chéron.
—
Jules Desprès, 43 ans, maçon au Mesnil-Bacley, est prévenu d'avoir
commis plusieurs attentats à la pudeur avec violence sur sa fille,
alors qu'elle était âgée de moins de 15 ans. Ce misérable père nie
les faits. Il est condamné aux travaux forcés perpétuels. Défenseur,
Me
Martin.
—
Un vagabond, François Angué, 34 ans, né à Claire-Fougère (Orne), de
passage à Moult, a violé la jeune Berthe Lefevre, âgée de 11 ans et
demi. Il a été condamné à 20 ans de
travaux forcés. Défenseur; Me
Grandsart. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 - Voleur
arrêté. - On
a arrêté à Vire où il est domestique, le nommé Jules Fouillard, 26
ans, inculpé de vol de pièces d'argenterie et de tentative de vol au
préjudice de M. Mignot propriétaire de l'hôtel du Louvre, à
Trouville.
Une
débitante de la rue des Bains, même ville, qui avait, acheté à
Fouillard une partie des objets volés, s'est vu dresser procès-verbal.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Accident de voiture. -
Le
sieur Dodeman, cultivateur à Neuville, près Vire, conduisait une
voiture. Son cheval s'étant emballé soudain et les guides lui ayant
échappé des mains, il voulut descendre, mais tomba si malheureusement
qu'une des roues du véhicule lui passa sur la figure et sur la
poitrine, contusionnant fortement l’oeil droit, brisant un des os de
la face et fracturant deux côtes.
(source le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Respect à la mémoire des morts.
- Des
plaques de zinc, portant des inscriptions tombales, avaient été
volées au cimetière de Vire. On a trouvé chez un marchand de
bric-à-brac un certain nombre de fragments de ces plaques.
Après
enquête, la femme Prunier, veuve Fay, à Vire, a été arrêtée comme
auteur de ces vols. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Chute grave. -
Le sieur
Jamet dit Charlot, journalier à Vire, était monté sur un camion pour
aider à décharger des sacs de charbon, lorsque, le cheval avançant
tout à coup, Charlot tomba sous l'une des roues, qui lui passa sur la
tête et lui fit plusieurs plaies confuses au crâne et à la
face.
Il
y a eu aussi fracture du maxillaire inférieur. L'état du blessé est
grave, mais sa vie n'est pas en danger.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Graves accidents.
- Le
sieur
Louis Guérin, 25 ans,
employé d'assurances à Caen, et son frère, Eugène Guérin, 23 ans,
revenaient de Juaye-Mondaye à bicyclette.
Ne
connaissant pas la route, ils descendirent la côte de Tilly-sur-Seulles
à toute vitesse. Arrivés au tournant, ils ne purent diriger leurs
machines par suite de la vitesse acquise, et le premier fut projeté sur
un mur, tandis que le second allait tomber quelques mètres plus loin.
Ils ont été relevés dans un état alarmant par les témoins de
l'accident. Les blessures d'Eugène
Guérin inspirent les plus grandes inquiétudes.
—
Comme il se rendait à son restaurant, le sieur Cléret, 80 ans,
demeurant à Vire, est tombé d'une façon si malheureuse qu'il s'est
fracturé une jambe. L'âge du blessé et le séjour prolongé au lit
qu'il lui faudra faire rendent cet accident assez grave.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
Suicides. -
La dame Maria
Boullot, veuve Paris, 60 ans, demeurant à Vire, s'est pendue dans son
logement.
Cet
acte de désespoir est attribué à des chagrins de famille et aux
souffrance d'une maladie chronique dont souffrait cruellement la pauvre
femme depuis quelque temps.
—
Le sieur Victor Duffy, entrepreneur de travaux publics à St-Sever, qui
était souffrant des suites d'une chute de voiture, s'est pendu à une
corde servant à étendre le linge dans le grenier de sa maison.
—
Le nommé Adjutor Coutey, propriétaire à Villerville, s'est pendu. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Chute d’une cloche.
- Pendant
qu'on sonnait les vêpres, le jour de Pâques, à Notre-Dame de Vire, la
grosse cloche, pesant 5 000 kilos, s'est détachée et a
dégringolé. Heureusement que, dans sa chute, elle fut prise
entre une poutre et le mur et immédiatement arrêtée. Elle ne put
aller plus loin. Le sonneur en fut quitte heureusement pour
une belle peur. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Morts de la rage.
- Il
y a un mois et demi, le sieur Caumont, 38 ans, sans domicile fixe, et
son jeune fils, 4 ans, furent, à Vire, mordus par leur petit chien.
Celui-ci fut abattu, mais, comme on ne le croyait pas enragé, il ne fut
pas examiné. Or, Caumont et son fils tombèrent malades à Paris, et
les médecins, appelés à les soigner, reconnurent qu'ils étaient
atteints de la rage. L'enfant est mort le premier, le père a succombé
peu après. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1900
-
Méfiez vous des roulottières.
-
La femme Françoise Michelet, 28 ans, parcourait l'arrondissement
de Vire avec sa roulotte. Elle se faisait passer pour sorcière et se
disait capable de répandre, autour d'elle, le bien ou le mal. C'est
sous ces auspices qu'elle se présenta un jour chez la veuve Desmortreux,
marchande de légumes à Vire, pour lui acheter un sou d'ail. Voyant
qu'elle avait affaire à une bonne pâté de femme, elle demanda à la
marchande de légumes de lui procurer certains sous, pièces d'or et
d'argent pour fabriquer des bagues, ajoutant qu’elle saurait la
récompenser largement de ce service.
La
veuve Desmortreux, sans méfiance, mit dans son tablier 320 fr. en
pièces d'or et d’argent et laissa la roulottière choisir celles qui
lui conviendraient. La femme Michelet prit une pièce de 5 fr., un louis
de 10 fr. et un de 20 fr., puis se sauva avec, pendant que la pauvre
veuve la traitait de voleuse.
Le
coup fait, la roulottière alla changer les pièces volées et partait
tranquillement avec sa roulotte lorsqu'elle fut arrêtée, sur la route,
par les gendarmes. Malgré ses dénégations, la voleuse a été
condamnée à 4 mois de prison.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Vols de juments. -
On a volé, la nuit, dans un herbage, une jument de 600 fr. au
sieur Pigault, maître d'hôtel à Neuville, près Vire.
Le
voleur serait un garçon boucher qui aurait vendu la bête pour 25 fr.
au sieur Juhère, cultivateur à Vengeon (Manche), chez lequel elle a
été retrouvée.
—
Une jument de 300 fr. a été volée, dans un herbage, au sieur Devaux,
peintre à Trèvières.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Mort d’apoplexie. -
Le sieur Arsène Bazin, 57 ans, chauffeur dans une scierie, à
Vire, a succombé, près de la chaufferie, à une attaque d'apoplexie.
En tombant, il s'est fait une blessure à la tête.
L'autopsie
serait, parait-il, demandée par la Cie d'assurances afin de rechercher
si la mort doit être attribuée à une affection cérébrale ou à la
chute sur le sol. Il laisse une veuve et six enfants.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1900 -
Tombé d'un échafaudage. -
Les sieurs Léon Lafontaine, 28 ans, et Georges Henri Ollivier,
25 ans, plâtriers, travaillaient, sur un échafaudage, à une maison,
rue du Pont, à Vire, à hauteur du second étage.
Tout
à coup, une patte-fiche qui retenait le support de planche arrachant du
mur, les deux malheureux jeunes gens furent précipités sur le sol.
Dans
sa chute, le sieur Lafontaine s'est brisé le crâne sur le pavé de la
rue. Transporté à l’hospice, il ne tardait pas à expirer. Le sieur
Ollivier n'a eu qu'une entorse à un poignet et à un pied. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Pour se payer. -
Un cultivateur de Neuville, arrondissement de Vire, avait
constaté la disparition d'une vache de 250 fr., qui était au pâturage
dans un herbage.
Sachant
qu'une foire de bestiaux se tenait le jour même dans la Manche, il y
envoya un voisin qui
ne tarda pas à retrouver l'animal. Il était grand temps d'arriver, car
la vache était déjà vendue 170 fr. et la livraison n'allait pas
tarder à être effectuée. Le vendeur et l'auteur de l'enlèvement de
la vache était le nommé G…..., qui, se prétendant créancier d'une
somme de 250 fr. sur le propriétaire de la vache, avait voulu se payer
par ses mains en opérant de la sorte.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
La fièvre aphteuse. -
Un maire du Calvados, dans le but d'arrêter la propagation de la
cocotte, avait interdit la circulation des chats, le préfet de l'Orne
veut interdire aux chiens de courser.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Violation de sépulture.
-
En
1865, une concession fut accordée dans le cimetière de Vire pour la
sépulture des époux Cancé.
Il
y a deux ans, on enleva la croix qui surmontait la tombe, puis on creusa
une fosse et on enterra, sur le corps des époux Cancé, celui du sieur
Béchet.
Un
parent des époux Cancé, venu à Vire, voulut un jour visiter leur
tombe. Quand il se fut rendu compte de ce qui avait eu lieu, il fut se
plaindre à la mairie qui, pour se tirer de ce mauvais cas, fit
déterrer le corps de Béchet et le fit enterrer ailleurs.
Plainte
ayant été portée, il y aura sans doute procès civil et poursuite
administrative.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 - Enfant écrasé. - Le 26 septembre, le
jeune Boutry, âgé de cinq ans, demeurant chez ses parents, rue du pont,
à Vire, a été écrasé par un tonneau de cidre que
l'on déchargeait. Le malheureux enfant, qui s'était trop approché de
la voiture, est mort une heure après l'accident.
Octobre
1900 -
Enfant écrasé par un tonneau.
- Le
jeune Marcel Boutry, 5 ans, demeurant chez ses parents, à Vire, était
assis sur une pierre, regardant charger un tonneau de cidre. Au moment
où les ouvriers levaient les brancards pour le ramener au milieu de la
charrette, le tonneau glissa et roula sur l'enfant. Relevé, la colonne
vertébrale brisée, le pauvre petit expira au bout de quelques minutes.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Mort subite. -
Le sieur
Gendrin, 69 ans, demeurant à Vire, finissait de déjeuner, quand, se
trouvant un peu souffrant, il alla se coucher. A peine dans son lit, il
rendait le dernier soupir. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Par crainte de la misère.
- Eugène
Leroy, 56 ans, tailleur de pierres à Vire, a été trouvé pendu dans
sa cave.
Le
bruit ayant couru que cet homme avait succombé à la suite de coups
qu'il aurait reçus au cours d'une rixe, son cadavre a été examiné,
mais le docteur a conclu que sa mort était bien due au suicide. Leroy a
mis fin, à ses jours pour éviter la misère qui le menaçait après
avoir occupé une très belle situation à Vire. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Le XXe
Siècle. - La fin du siècle
approche, dans quelques jours, le dix-neuvième siècle aura vécu. Des
fêtes se préparent de toutes parts, pour célébrer l'aube du XXe
siècle.
A
Rome, On s'apprête à murer, à St-Pierre, la fameuse porte jubilaire
qui fut ouverte le 31 décembre dernier, la Cérémonie s'accomplira
avec la pompe accoutumée, en présence de pèlerins venus de tous les
pays du monde, Léon XIII, lui-même, officiera.
Dans
toutes les églises catholiques, des messes de minuit seront chantées
le 31 décembre prochain.
Constatons
que dans le monde on commence à s'inviter pour le réveillon du 31
décembre. Il sera si agréable, sur le coup de minuit, de se souhaiter
un bon siècle ! Cela n'arrive pas si souvent. (Source : Le Bonhomme Normand)
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