Janvier
1901 - Quitte pour la peur. - Le
sieur Marie, ouvrier cordonnier à Vire, sourd et muet de naissance, se
trouvait au bas de la Grande-rue, lorsqu'il fut renversé par un cheval
attelé à une voiture. Marie est passé entre les quatre pieds du
cheval et a pu se relever sans la moindre égratignure. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 -
Ville condamnée. - En
1865, une concession était accordée aux époux Cancé dans le
cimetière de Vire.
Il
y a deux à trois ans, on enleva la croix placée sur cette concession,
on y creusa une fosse et on y enterra un cadavre sur ceux des époux
Cancé.
Un
parent s'en aperçut et poursuivit la ville de Vire, qui vient d'être
condamnée, à 500 fr. de dommages intérêts pour lui apprendre à
respecter les morts et aussi ses engagements. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1901 -
Accident
grave.
- Le
sieur Henri Vigor, domestique, à Vire, conduisait un cheval sur la
place du Château, le jour du concours de pouliches, quand en passant
près d'un autre il en reçut une ruade qui l'atteignit en pleine
figure. Le malheureux a eu la mâchoire fracassée, la langue coupée a
dû être recousue par trois fils. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 - Agression. -
Le sieur Gauthier, 65 ans, tailleur de pierres à Vire, en
revenant, le soir, de chez sa fille, a été assailli par un individu
inconnu qui, d'un coup de poing sur la figure, l'a fait tomber sur le
sol, l'a ensuite frappé avec acharnement à coups de pied dans le
côté. Aux cris poussés par la victime, l'agresseur a pris la fuite.
Gauthier
a été relevé perdant son sang en abondance et transporté à son
domicile. Son état, jugé d'abord assez grave, n'est pas inquiétant. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - l’excès en tout est un défaut.
- La
femme Maria Savey, 29 ans, journalière dans les Vaux-de-Vire, se
querellait avec sa mère. La dame Carel, une voisine, voulut faire des
remontrances à la fille, celle-ci les prit, du mauvais côté et le lui
prouva en relevant ses jupes et sa chemise pour lui faire voir jusqu'où
elle se f...ichait d'elle. Mais, comme la femme Savey ne porte pas de
pantalon, les assistants purent constater qu'elle mettait ses
jarretières au-dessus des genoux.
Les
juges se sont montrés bons enfants, car ils ne l'ont condamnée qu'à
16 fr. d'amende pour outrage public à la pudeur. Depuis sa
condamnation, la pauvre fille, qui est un peu bornée, n'ose plus
retrousser ses cottes, même pour les cas de nécessité. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1901 -
Écrasé sous sa voiture. -
Le
sieur Jules Angot, 26 ans, domestique chez la veuve Le Gorgeu, à
Neuville, près Vire, est tombé accidentellement de sa voiture,
chargée de sacs de blé, et une des roues lui a passé sur le corps. La
mort a été immédiate. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Suites d’un charivari.
- Dix-neuf
jeunes gens de Martilly, près Vire, avaient fait un charivari devant la
maison d'un sieur Liégard. Leur but était, ont-ils prétendu, de
venger la morale outragée. Cela n'a pas empêché le juge de paix de
les condamner à 2 fr. chacun pour tapage.
—
D'un autre côté, toujours pour le même charivari, le tribunal
correctionnel de Vire a condamné Victor Lejemble, 25 ans, domestique à
Vire, à 15 jours de prison (L. B.) et 16 fr., pour détention d'arme de
guerre et 15 fr. d'amende pour tapage nocturne.
—
Constant Ozanne, 20 ans, clerc de notaire à la Ferrière-Harang ; Léon
Benoist, 20 ans, clerc de notaire à Vire ; Auguste Tréol, 19 ans,
ouvrier en parapluies à Burcy, à 15 fr. chacun, pour tapage nocturne.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Les
effets de l’ivresse. -
Auguste Duval, 19 ans, garçon boulanger, avait quitté son
patron, le sieur Couralet, boulanger à Neuville, près Vire, dans
d'assez mauvais termes.
Croyant
que son ex-patron était à porter du pain dans les environs, il prit
une arme à feu et alla l'attendre sur la route. Mais, au lieu de son
patron, c'est la dame Couralet qu'il rencontra. Il se jeta alors à la
tête du cheval et l'arrêta en proférant de folles menaces contre le
sieur Couralet.
Ce
jeune fou, qui était assurément pris de boisson, tira même deux coups
de feu en l'air. Il a été arrêté et condamné à vingt jours de
prison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Accident
mortel. -
Dimanche l'après-midi, une voiture appartenant au sieur
Auguste Simonne, bourrelier à Landelles, et dans laquelle se trouvaient
le sieur Leménorel, propriétaire à Landelles, et une autre personne,
descendait la rue du Calvados et l'avenue de la Gare, à Vire, à une
allure extrêmement rapide.
Après
avoir franchi le passage à niveau, le conducteur voulut tourner auprès
de l'hôtel de la Gare pour prendre la route de Martilly. A ce moment,
arrivait à cet endroit la voiture du sieur Henri Chauvin, boulanger à
Vire. Malgré tout ce que put faire le sieur Chauvin pour éviter un
choc, les deux voitures se rencontrèrent et la secousse fut assez
violente pour projeter sur le sol le sieur Leménorel. Les roues de la
voiture lui passèrent alors sur le corps.
Relevé
sans connaissance, le sieur Leménorel a été conduit à l'hospice, le
propriétaire de l'hôtel de l'Ouest ayant refusé de le recevoir. Le
malheureux imprudent est mort le lendemain. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Pincé par les femmes.
- Il
y a six semaines, après le marché de Vire, Louis Petit, 35 ans,
marchant ambulant, porta dix colis à la gare pour Saint-Lô. L'employé
se trompa et en enregistra onze.
Pour
le colis soi-disant perdu, Petit réclama 50 francs qui lui furent
versés. Cet homme s'étant fâché avec sa maîtresse, celle-ci l'a
dénoncé, et l'enquête a appris que Louis Petit s'appelait Louis
Deschamps, condamné pour vol et insoumis à la loi du recrutement. De
plus, on a trouvé en sa possession un chapeau et une toile cirée
volés, sur le marché de Flers, à la demoiselle Lecarpentier,
employée dans un bazar de Caen, objets qu'il prétend avoir trouvés et
avoir oublié de rendre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Chevaux et voitures.
-
Avant Je 1er Janvier, devront être déclarés, dans
les mairies, chevaux et ânes de n'importe quel âge et toutes les
voitures, à l'exception de celles
affectées au transport des personnes. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1901 - Un prêtre qui ne veut pas perdre ses droits.
-
Une veuve, originaire de Landelles, mourait ces jours ci, à
l'hôpital de Vire, des suites d'une opération chirurgicale. Les
parents de la défunte demandèrent et obtinrent l'autorisation de
transporter le corps à Landelles.
Un
matin donc, ils arrivèrent munis de toutes les pièces nécessaires.
Ils comptaient, aussitôt la mise en bière, charger le corps sur une
voiture bâchée et partir. Mais ils comptaient sans les bonnes Sœurs,
qui avaient prévenu le clergé et commandé les porteurs. Un abbé
arrive donc au moment du départ, fait enlever par les porteurs et
transporter à l'église Ste-Anne le corps qui n'y resta pas cinq
minutes.
Cette
cérémonie étant faite à l'insu des héritiers qui devaient faire
dire une messe à Landelles, le lendemain, ils ont juré de ne pas payer
à l'église la somme de 2 fr. 60 qui leur est réclamée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Les congrégations devant les conseils municipaux.
- Le Conseil
municipal de Lisieux, sur la proposition de M. Chéron, qui met de plus
en plus de l'eau dans son vin, ont donné un avis avorable au maintien,
à Lisieux, des Carmélites, des religieuses du Refuge et de l'Immaculée-Conception,
—
Vire a émis un avis dans le même sens.
—
A Caen, on discute fort à huis clos ce que l'on décidera.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1902 - Lâcher
de ballon - Le dimanche 11, grande fête de
l'agriculture, avec, comme "clou" un lâcher de ballon. Au
dernier moment, le maire téméraire embarque dans la nacelle...
et se retrouve à Alençon.
Mars
1903 - Brûlures graves.
-
La dame Sillard, née Girard, demeurant à Vire, avait mis sur
son fourneau une marmite remplie de graisse et s'était absentée
quelques instants. En rentrant, elle trouva la graisse enflammée.
Effrayée,
la pauvre femme enleva la marmite, qui se renversa, les flammes se
répandirent avec le liquide sur le plancher, mettant le feu aux
vêtements de la dame Sillard. La malheureuse se pencha pour éteindre
le feu avec ses mains, mais, au lieu de l'éteindre, elle se brûla
horriblement le visage, le cou, les mains et les bras.
A
ses cris, on accourut et on l'enveloppa de couvertures pour éteindre le
feu. La dame Sillard a succombé. Elle avait quarante-deux ans. (
Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - La rage. -
On a abattu, au Tourneur, un chien qui parcourait la contrée,
mordant ses congénères. L'animal, reconnu enragé, appartenait au
sieur Debourgean, équarrisseur, demeurant à Neuville, près Vire.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Suicide. -
Le
sieur Boudant, âgé de 55 ans, journalier, demeurant à Vire, rue du
Pont, s'est pendu dans son grenier. Boudant ne paraissait pas heureux,
d'un autre côté, il souffrait beaucoup et avait manifesté l'intention
de se détruire s'il ne guérissait pas.
Boudant
laisse une veuve et quatre enfants. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1903 - Suicide. -
On a trouvé dans un champ de blé, à Neuville, près Vire, le
corps d'une femme dans un état de décomposition avancé. Cette femme
avait mis fin à ses jours en se pendant à une branche d'un orme, mais
la branche ayant cassé, le cadavre avait glissé le long du fossé et
était resté dans la position verticale.
L'identité
de la malheureuse, qui pouvait être âgée de 25 à 30 ans environ, n'a
pu être établie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1903 - La pluie. -
C'était lundi la St-Médard. Il a plu un peu partout. En
voilà pour quarante jours, s'il faut en croire la légende. Mais nous
sommes certains qu'elle mentira. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1903 - Suicide ou accident.
- On a
repêché de la Seine, à Sartrouville (Seine-et-Oise), le cadavre d'un
individu dont l'identité a pu être établie. D'après les papiers et
objets trouvés sur lui, le noyé serait le sieur Édouard Viellot,
voyageur de commerce à Vire, où réside sa famille.
La
mort remontait à trois semaines environ. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Incendies. -
D'un hangar attenant à la maison d'habitation du sieur
Lebarbanchon, horticulteur à St-Jacques de Lisieux. Pertes assurées, 2
000 fr.
—
A Vire, d'une maison appartenant à la dame veuve Poulain et habitée
par le sieur Pierre Le Gouvello, représentant de commerce, et la
demoiselle Elise Bidois, sans profession. Pertes pour la propriétaire,
17 800 fr. : pour le sieur Le Gouvello, 6 000 fr. ; pour la demoiselle
Bidois, 5 000 fr. Tous trois assurés.
—
D'un bâtiment à usage de cave et d'étable appartenant et exploité
pas le sieur Eugène Grente, journalier à Quetteville. Un porc de lait
a été brûlé. Pertes, 1
000 fr. Assuré pour 800 fr. seulement.
—
De 6 000 bottes de foin dans un bâtiment à usage de grange appartenant
au sieur Alphonse Margueritte, cultivateur à Lingèvres. Assuré.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Un enfant noyé. -
La dame
Caillebotte, journalière à Vire, s'était absentée de chez elle, son
fils, Eugène, 5 ans, qu'elle avait confié à la garde de sa belle-sœur,
est tombé dans la rivière en jouant et s'y est noyé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1903 -
Victime du travail. -
Le sieur Joseph
Turquet, 28 ans, ouvrier de scierie à Vire, montait des piles de bois
devant servir à la construction de caisses. Tout à coup, une de ces
piles basculant vint s'abattre sur le malheureux.
Relevé
avec une fracture du crâne, il a succombé quelques heures après. Il
laisse une veuve enceinte et un jeune entant. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1903 - Victimes du travail.
- Le sieur
Isidore Gautier, journalier à Isigny, avait été pris, ces jours
derniers, sous un éboulement en travaillant, à Lison, à des
terrassements pour la compagnie de l'Ouest. Il est mort des suites de
ses blessures. Le malheureux laisse une nombreuse famille.
—
Le sieur Poupion, 2ti ans, menuisier à Vire, travaillait à une machine
dite toupie. Ayant oublié de serrer un écrou, la cale vint frapper le
malheureux à l'abdomen. Malgré la gravité de sa blessure, on espère
le sauver. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Meurtre. -
Nous avons raconté comment Philippe Bourgeois, 45 ans,
maître d'armes à Vire, avait, le 18 juillet dernier, au cours d'une
dispute, tiré sur sa femme, couchée
près de lui, un coup de revolver dont elle mourut au bout de quatre
jours, sans avoir repris connaissance.
Après
son crime, l'assassin tourna son arme contre lui et se manqua trois
fois. Il se précipita ensuite dans la cuisine et, prenant un couteau,
s'en frappa à la gorge et au ventre, sans se blesser gravement.
Bourgeois
avait habité l'Angleterre, où il avait fondé une salle d'armes à
Londres. Il était alors accompagné d'une demoiselle Leboucher, qu'il a
épousée, pour venir à Vire, pays de sa femme, fonder une salle
d'armes qui ne prospéra pas. A la suite d'une attaque d'hémiplégie,
Bourgeois était resté paralysé du coté gauche.
A
l'audience, il a divagué et s'est lamenté sur le sort de sa femme et
mis la faute sur son beau[1]frère.
Les médecins qui l'ont examiné n'étaient pas d'accord sur son degré
de responsabilité, mais le jury, comprenant que Bourgeois était plus
malade que coupable, I’a acquitté et le soir même, le maître
d'armes se promenait dans les rues de Caen, l'air complètement
indiffèrent. — Défenseur : Me
Lepesant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Suicides. -
On a repêché dans la Seulles, à Graye-sur-Mer, le
cadavre du sieur François Lejeune, 52 ans, cultivateur même commune.
C'est pour mettre un terme aux souffrances qu'il endurait qu'il s'est
noyé.
—
Le sieur Henri Lechartier, âgé de 28 ans, dont le père, établi
ferblantier à Vire, est mort il y a quelque temps, continuait à
exercer ce commerce. Voyant ses affaires péricliter, il a mis fin à
ses jours en se noyant dans la rivière la Vire.
On
n'a trouvé dans les poches du désespéré qu'un portefeuille, ses
clefs et un porte-monnaie contenant quelque argent.
—
Dans un herbage de St-Ouen-du-Mesnil-Oger, près Troarn, on a trouvé le
cadavre du sieur Ulysse Martin, 23 ans, domestique chez M. Eugène
Renaut, maire de la commune. Le malheureux avait prés de lui son fusil,
avec lequel il s'était fait sauter la cervelle. Sur un calepin, il
avait écrit qu'il se tuait pour des motifs d'ordre tout à fait intime.
—
Le sieur Paul Girouard, âgé de 38 ans, à Percy-en-Auge, près
Mézidon, a été trouvé, par son fils, pendu à une poutre de sa cave.
Le pauvre homme s'était donné la mort à la suite de chagrins de
ménage. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - L’isolement.
- A
Vire, une demoiselle Pauline Juhel n'était pas sortie de journée. Des voisins regardèrent par le trou
de la serrure et l'aperçurent, tombée dans sa chambre. On enfonça la
porte, fermée aux verrous, et on trouva cette malheureuse, mourante.
Le
commissaire lui fit donner des soins et prévint sa famille. La
demoiselle Juhel avait pourtant un peu d'argent, mais elle vivait seule
de peur d'être volée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 -
Folie.
- Le
nommé Bourgeois, professeur d'escrime à Vire, depuis son acquittement
en cour d'assises pour meurtre de sa femme, avait donné des signes bien
caractéristiques d'aliénation mentale. Son attitude, devenant de plus
en plus un danger pour la sécurité publique, il a été conduit à
l'asile du Bon-Sauveur, à Caen.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Serment de voleur.
- En mai 1903, M.
Polin, mécanicien à Vire, surprenait un nommé B…….. lui volant de
la ferraille dans son usine. Il lui pardonna, en lui faisant jurer qu'il
n'y reviendrait pas.
Serment
de voleur ne vaut pas mieux que serment d'ivrogne, car, l'autre matin, B……..
se faisait pincer au moment où il venait de voler du vin, du cidre et
de l'acier à l'usine Polin. B…..... a avoué y avoir volé à
plusieurs reprises.
Le
tribunal de Vire l'a condamné à huit jours. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Rixe sanglante.
- Des
consommateurs du café Dubois, à Vire, se sont pris de querelle la
nuit, et l'un d'eux, le sieur Émile Marie, 25 ans, boulanger, a reçu
au cou un coup de couteau qui a causé une plaie profonde et une
abondante hémorragie. Pourtant, aucun organe n'est atteint.
Le
blessé a désigné comme, ses agresseurs les nommés Jamet dit Chariot,
22 ans, journalier ; Eugène Arnaud, 29 ans, maçon, tous deux de Vire,
et Louis Mortreuil, 25 ans, maçon à Vaudry. Deux des coupables sont en
fuite. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Mort sur la place.
- Sur la place
du Marché, à Vire, on a découvert, l'autre matin, le cadavre d'un
chiffonnier âgé d'environ 50 ans. On l’a inhumé à l'hospice. Le
malheureux, qui n'avait que six sous dans sa poche, était mort d'une
congestion. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
Les drames de l’amour.
- Un jeune homme et
une jeune fille de Vire, qui s'étaient donné un amoureux rendez-vous
dans un hôtel, firent pas mal de libations et résolurent de mourir
ensemble. Ils se tirèrent dans la tête chacun une balle de pistolet
Flobert. Le jeune homme est hors de danger, mais les blessures de la
jeune fille ont paru plus graves.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
La poudre d’escampette.
- Un soir de fête,
à Vire, un ouvrier maçon de la Mayenne, le nommé Louis Montreuil, 30
ans, avait assailli un garçon boulanger, le sieur Édouard Marie,
25 ans, et l'avait frappé de plusieurs coups de couteau. Le tribunal de
Vire vient de condamner Montreuil à 6 mois de prison, mais comme
l'huissier de service le reconduisait en prison pendant l'audience, il
lui faussa compagnie et s'enfuit. Deux gendarmes le poursuivirent
inutilement et, le lendemain, Montreuil n'était pas encore retrouvé.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Faux bruit. -
Un maçon de Vire, le sieur Marie Herbert, 31 ans, avait passé
une nuit au violon où on l'avait conduit étant ivre. Sorti le matin en
parfaite santé, il mourut subitement vers trois heures d'après-midi,
sur la place du Marché, entre les bras d'un camarade, Julien Lebrun.
Cet homme fit courir le bruit que la mort de Herbert était la suite des
violences exercées sur lui par les gendarmes.
L'autopsie
a révélé que la mort était due à une congestion pulmonaire.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Suicides et meurtre pour rire.
- Un jeune homme d'une bonne famille de Vire avait des
rapports avec une jeune fille connue sous le nom de la Négresse. Ses
parents ignoraient sa conduite ; quant à ceux de la jeune fille, ils
fermaient les yeux.
Un
jour, pour éviter une séparation, la Négresse persuada à son amant
de mourir ensemble, le jeune homme n'y tenait pas plus que çà, mais il
dut céder. On prit rendez-vous et on s'enferma avec trois réchauds de
charbon qui s'éteignirent dans la nuit.
La
Négresse se fit alors tirer un coup de revolver par son amant. Le coup
rata, la cartouche était mauvaise, le jeune homme le savait. Mais, au
petit jour, la jeune fille le força à recharger son arme, à tirer sur
elle et à se loger ensuite une balle dans la tète.
On
trouva les blessés deux heures après et on les transporta à
l'hospice. La balle du jeune homme fut extraite, celle de la Négresse
ne put être retrouvée. Poursuivi en police correctionnelle, le faux
suicidé et le meurtrier à la manque a été condamné à 150 francs
d'amende avec sursis. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1904 -
En cueillant du raisin. -
Un
propriétaire de Vire, le sieur Dubois, 40 ans, était monté sur une
échelle pour cueillir du raisin, lorsqu'il manqua un échelon et tomba
sur le sol, se faisant, à la base du crâne, une profonde
blessure.
On
l'a transporté à l'Hôtel-Dieu, où il est mort sans avoir repris
connaissance. Il laisse une veuve et deux petits enfants. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Parents, attention ! -
Le jeune Jules Houel, 10 ans, dont les
parents demeurent à Vire, a été renversé dans la rue et piétiné
par le cheval du sieur Gondouin, cultivateur à
St-Germain-de-TalIevende. L'enfant a eu la main complètement déchirée
et le genou contusionné. Plusieurs semaines de soins lui seront
nécessaires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1905 - Élection du
maire. - Le
conseil municipal de Vire s'est réuni en procéder à l'élection d'un
maire en remplacement de M. Chenel, décédé.
M. Charles Canu, premier adjoint, a été élu
par 19 voix sur 20 votants.
Décembre
1905 -
Les sports violents. -
Le
football est un jeu très hygiénique, mais souvent dangereux.
À
vire, au cours d'une partie de football, dont il était l'un des chefs
d'équipe, M. Vaussy, 24 ans, professeur à Condé, est tombé si
malheureusement qu'il s'est luxé le genou gauche. Plusieurs semaines de
soins lui seront nécessaires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1907 - Conseil municipal. - Le
conseil municipal de Vire s'est réuni le 21 janvier 1907 sous la
présidence de M. Canu, maire.
Le
conseil donne un avis favorable à la demande des marchands de
chaussures demandant le repos hebdomadaire pour leurs employés du
dimanche midi au lundi midi et à la pétition des quincailliers
proposant le repos par roulement qui assurerait à tour de rôle 24 et
38 heures de repos au personnel, moitié par moitié, tout
en assurantl'ouverture des magasins la matinée du lundi.
L'indemnité
du logement demandée par M. Jouvin, instituteur adjoint, lui est
accordée comme elle l'était à son prédécesseur M. Pontais.
Sur
le rapport de la commission des travaux publics, il résulte que la
ville a dépensé en 1906, en chiffres ronds, 2 006 francs pour la
réparation du clocher de l'église Sainte Anne ; 1 021 fr. pour
la consolidation de la halle aux grains ; 886 fr. pour les grilles
du cimetière ; 6 730 fr. pour le kiosque de la musique. Restent à
établir les dépenses pour la réparation du temple protestant
et la restauration de l'école maternelle.
Un
crédit de 750 francs environ est ouvert pour les frais de réfection,
retouche et transports du salon et des décors du Théâtre.
Un
autre crédit de 760 francs vient ensuite pour l'entretien des
bâtiments du collège et grosses réparations aux tonnes à cidre.
Sur
rapport de M. Legoupil, le conseil autorise M. le maire à louer le
presbytère de Sainte-Anne à M. l'abbé Barbot, le curé actuel, mais
il est stipulé que ce bail est personnel, sans droit pour tout
successeur éventuel de M. Barbot. Le prix annuel est fixé à 300
francs.
A
la demande de souscription demandée par la Ligue de l'enseignement pour
l'érection d'un monument à Jules Ferry, le Conseil impose à la ville
une inscription de 50 francs. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 - L’odyssée d’un
enfant. - Le
conseil municipal de Vire dans sa dernière séance, a autorisé le
maire à louer le presbytère de la paroisse Saint-Anne à l'abbé
Barbot, desservant actuel de cette paroisse, mais il a été
stipulé que ce bail est absolument personnel, sans droit pour tout
successeur éventuel de M. Barbot. Le prix annuel de location
a été fixé à 30 francs.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 - Un projet de loi contre les
corbeaux. - M.
de Villebois-Mareuil, député de la Mayenne, vient
d'élaborer avec le comte Clary, président du Saint-Hubert-Club de
France, un projet de loi destiné à donner satisfaction aux
chasseurs et aux agriculteurs. Il s'agit de la création de postes de
Tierceliers dans toute la France, en vue de la destruction des oiseaux
de proie, des petits fauves et principalement des corbeaux. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 - Incendie. - Mme
veuve Chatel, demeurant à Vire, rue Saulnerie, 36, s'absentait pour
faire quelques courses jeudi l'après-midi.
Vers
5 heures, l'aîné des 6 enfants de cette dame, âgé de 10 ans, alluma
la lampe et jeta par mégarde l'allumette dans un tas de copeaux, près
de la cheminée. Ceux-ci s'enflammèrent immédiatement. Sans perdre la
tête, le gamin s’empressa de faire sortir tous ses frères et sœurs
et, après, d'appeler au secours. Plusieurs voisins répondirent à son
appel, malgré une épaisse fumée, ils pénétrèrent dans la
chambre et réussirent à éteindre le feu qui avait déjà atteint un
lit et menaçait la cloison en planches.
Mme
Châtel, qui n'est pas assurée, estime ses pertes a 50 fr environ. Le
propriétaire, M. Lebossé, couvert par une assurance, a pour 200 fr. de
dégâts. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 - L'impôt sur le revenu. - Contrairement
à ce qui avait été annoncé officiellement, ce n'est pas au conseil
des ministres de samedi que le gouvernement délibérera sur le
projet d'impôt sur le revenu qu'a préparé M.
Caillaux.
Il
est très probable, d'ailleurs, que les ministres ne se réuniront pas
samedi et que le prochain conseil n'aura lieu que la semaine prochaine.
D'autre
part, M. Caillaux a demandé à ses collègues de lui réservé une
séance toute entière du conseil des ministres pour l'examen de son
projet. Et le gouvernement a, au préalable, une série de questions à
régler, qui l'obligeront à ajourner sa délibération sur le travail
de M. Caillaux. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 - L'impôt sur les Bicyclettes. - L'article
3 de la loi du 17 avril 1906 a transformé la taxe sur les vélocipèdes
en impôt indirect. Complétant ces dispositions, l'article 23 de
la loi de finances du 30 janvier 1907, a décidé que la
perception de cet impôt serait assurée par l'apposition sur les
machines de plaques renouvelables annuellement et dont le prix est fixé
à 3 fr. par plaque pour les vélocipèdes ordinaires et à
12 francs par place pour les motocycles.
L'administration
des contributions indirectes, chargée de l'exécution de ces
prescriptions et de la vente des plaques au public, informe les
détenteurs de vélocipèdes qu'ils sont tenus de munir
immédiatement (au plus tard pour le 1er mars 1907) leurs appareils de
nouvelles plaques de contrôle modèle 1907, et qu'ils pourront s'en
procurer en faisant connaître leur nom et leur adresse dans
l'un des bureaux désignés. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Février
1907 - Déraillement. - Dimanche,
vers 7 heures du soir, le train omnibus, partant de Vire à 5 heures du
soir, eut un accident heureusement sans gravité. On avait
pris à Vire des wagons chargés de chevaux qui déraillèrent et
entraînèrent l'arrêt du train et l'obstruction de la voie pendant 6
heures.
Mars
1907 - La fièvre aphteuse dans le
département. - Le
service sanitaire du Calvados vient de relever la liste des cas de
fièvre aphteuse constatés dans la dernière quinzaine de février.
C'est
l'arrondissement de Falaise qui a été le plus éprouvé.
L'arrondissement
de Vire n'a qu'une commune où jusqu'à présent l'épidémie ait
pénétré : la commune d'Aunay-sur-Odon, mais cette seule commune
compte trois exploitations contaminées et trente animaux atteints.
Dans
l'arrondissement de Lisieux, à Orbiquet, il n'y a qu'une exploitation
contaminée, mais soixante quatre animaux ont été atteints et deux
sont mort.
Dans
l'arrondissement de Pont-l'Evêque, à Dives-sur-Mer, il y a eu huit cas
dans une seule exploitation.
A
Caen (canton Ouest) une exploitation contaminée, quinze animaux
atteints : à Allemagne, cinq cas dans une exploitation, à
Sermentot, quatre cas dans une exploitation. (Source : Le Moniteur
du Calvados)
Avril
1907 - Accident. - Un
accident qui aurait pu avoir les conséquences les plus funestes
est arrivé vendredi soir près de Vire.
Un
phaéton Mors, monté par quatre personnes arrivait à vive allure, sur
la route de Granville à Vire, vers huit heures du soir, au passage à
niveau n° 4 sur la ligne de Caen à Fougères.
Le
conducteur n'avait pas vu la lumière du passage à niveau et la machine
se heurta violemment à la barrière, la brisa et s'arrêta sur la
seconde barrière. Les personnes qui montaient l'auto n'eurent que le
temps de descendre car le train arrivait et les quatre touristes virent
leur automobile brisée sous leurs yeux par la machine du train qui en
sema les débris sur un parcours de plus de 100 mètres dans la
direction de Vire. L'automobile appartenait à M. Juan José de Carril,
demeurant, 1, villa Victor Hugo, à Paris. Les touristes en ont été
quittes pour la peur, mais leur automobile est en morceaux. Une
enquête est ouverte. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Février
1908 - Suicide dû à la
misère. - Les
voisins de M. Etus, qui habitait à Vire, ne le voyant pas paraître,
comme de coutume, vendredi matin s'inquiétèrent. Ils pénétrèrent
chez lui et le découvrirent pendu dans
son grenier. Le malheureux homme, âgé de 54
ans, était depuis peu sans travail. On pense que c'est cette raison qui
l'a poussé à cette acte regrettable.
Août
1912
- Tragique noyade - La dame
A... L...., épouse séparée G...., âgé de 54 ans, rentière,
demeurant à Vire, rue du Valhérel, a mis fin à ses jours vendredi, en
se faisant décapiter par le train express qui par de Vitré à 10
heures. 40 du soir, se dirigeant sur Granville. L'enquête et les
constatations ont établi que la dame L..., qui ne jouissait pas de la
plénitude de ses facultés mentales, a quitté son domicile vers
10 heures du soir et s'est rendue sur la voie ferrée, non loin du lieu
dit Pont des Soupirs : après avoir enlevé son fichu et ses bottines,
la désespérée s'est accroupie près d'un buisson bordant
la voie et, à l'approche de l'express, elle s'est étendue
complètement entre les rails que suivait le convoi, le cou posé sur
cette bande d'acier ; la tête a été nettement sectionné et la
mort instantanée. Après les constatations d'usage, le corps de
Mme L... a été remis à sa famille.
Septembre
1912 - Le
trésor caché. - M. le commissaire de police croit
devoir mettre en garde les commerçants, propriétaires et particuliers,
contre les agissements de certains individus qui envoient
actuellement un peu partout, des lettres de Madrid, pour entrer en
rapport avec l'un d'eux, prisonnier dans cette ville pour faillite et
qui promet une large récompense à ceux qui voudront l'aider à
sauver une somme de 800 000 francs renfermée dans une malle en
dépôt dans une gare de France. Prière, le cas échéant, de remettre
ces lettres à ce magistrat.
Février
1913 - Ruines
du donjon de Vire - Par arrêté de M. Le Ministre de
l'Instruction Publique et des Beaux-arts en date du 10 février 1913 les
ruines du donjon de Vire, place du château, sont classées
parmi les monuments historiques.
Mars
1913 - Noyée dans un
ruisseau. - Une
vieille fille de 72 ans, Mlle Modeste Lebaudy, était partie le dimanche
matin de chez son beau-frère, M. Lepareur, avec lequel elle habite à
Vire, rue aux Teintures.
On
a retrouvé son cadavre dans un des ruisseaux des landes de Martilly. La
pauvre vieille, trompée par l'obscurité, avait dû y tomber
accidentellement et elle avait été frappée de congestion
sans avoir pu se relever, car les touffes d'herbe étaient
arrachées autour d'elle. On a ramené son corps à Vire.
Mars
1913 - Né
dans la rue - La nommée G......, servante chez M. Houel,
cultivateur à Saint-Germain-de-Tallenvende, revenait de voir sa sœur,
qui habite Neuville, quand elle se sentit prise des douleurs de
l'enfantement aux environs de la gare. Mais avant de pouvoir
gagner l'hospice elle mit au monde un petit être bien vivant
qu'elle enveloppe dans son tablier. Chargée de son précieux
fardeau elle se rendit ensuite à l'hospice
Saint-Louis. La grille étant fermée, personne ne vint lui
répondre. Il était environ onze heures du soir lorsqu'elle arriva à l'Hôtel-dieu.
On ouvrit cependant la porte à la malheureuse qui put enfin
trouver asile pour elle et son enfant.
Juillet
1913 - Le
mouvement de population. - Population de
l'arrondissement , il comptait en 1851 , 89 048 habitants ; en
1911 : 61 376, perte : 27 672 ; Ville de Vire : 7 266
habitants en 1851, 6 298 en 1911 ; perte : 968 habitants.
Août
1913 - Aviation
- Signalons l'arrivée en parfaite condition du marquis de
Lareinty-Tholozan, sur un aéroplane, avec passager. Parti de
l'aérodrome de Buc, l'aviateur, qui était précédé de son
frère, le comte de Lareinty, sur monoplan, a exécuté le trajet
sans escale et a essuyé un violent orage près de Bernay.
Novembre
1913
- Violent orage - Dans la
nuit du 10 au 11 courant, un violent orage a éclaté sur Vire et les
environs. La foudre est tombée sur la communauté de Blon, sans
causer aucun dégât. On signale qu'un bâtiment a été détruit
à Viessoix.
Janvier
1914 - Mouvement
de la population en 1913. -
Naissances, 107 ; reconnaissances, 5 ; mariages, 42 ; divorces, 4 ;
publications de mariage, 71 ; décès, 168 ; morts-nés, 5.
Mars
1914 - La
neige. - Après la vague de froid qui a sévi ces
jours derniers la neige a commencé à tomber hier, vers 8 heures 1/2 du
matin. A 9 heures 1/2, elle recouvrait déjà le sol de 2
centimètres d'épaisseur.
Avril
1914 - Les
monuments historiques du Calvados. - Voici, d'après le
officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments
historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913,
pour le département du Calvados :
Saint-Pierre-sur-Dives
: Église, Salle capitulaire, Halles ; Saint-Sever : Église ;
Saint-Vigor-le-Grand : Poterie de l'ancien prieuré ;
Secqueville-en-Bessin : Église ; Soulangy : Église ;
Soumont-St-Quentin : Église, Église d'Aizy ;
Tessel-Bretteville : Portail méridional de l'église ; Thaon : Église
; Thiéville : Clocher et façade occidentale de l'église ; Tordouet :
Clocher de l'église ; Touques : Église Saint-Pierre ; Tour :
Église ; Ussy : Église ; Verson : Église ; Ver-sur-mer : Tour de
l'église ; Vieux-pont-en-Auge : Église ; Villiers-le-sec : Clocher et
le chœur de l'église ; Vire : Église Notre-Dame,
Porte de l'horloge, Ruines du donjon.
Mai
1914 - L'orage.
- Vendredi, vers 7 heures du soir, un violent orage s'est
déchaîné sur la région. Bon nombre d'arbres fruitiers en fleurs ont
été détériorés. Jamais les Virois n'avaient vu des
grêlons aussi énormes. Ils mesuraient environ trois centimètres
de diamètre et pesaient de 15 à 20 grammes. On signale des dégâts
chez plusieurs jardiniers de la ville, les carreaux des serres
étant brisés par la grêle, un grand nombre de plantes ont été
avariées.
Juin
1914 - Mésaventure
d'un inspecteur du travail. - Une
dénonciation avisait récemment M. l'Inspecteur du travail du Calvados
qu'un commerçant de la rue Saulnerie ferait travailler de
nuit ses ouvrières samedi soir. L'inspecteur jura que le
délinquant « n'y couperait pas » et samedi soir il débarquait
à Vire, faisait, rapidement son plan, qu'il mit à exécution vers onze
heures du soir. - A pas de loup, subtil comme Sherlock Holmes, et
d'ailleurs fort des renseignements précis de la lettre accusatrice, il
gagna le second étage où se perpétrait le délit. Brusquement il fit
irruption dans une pièce mais fut accueillie par les cris
perçants d'une fillette au lit. Les cris de terreur amenèrent le
père, puis les voisins qui croyaient avoir affaire a un cambrioleur se
ruèrent bravement sur l'intrus et lui infligèrent une sévère
correction ; on ne parlait de rien moins que de lui « flamber la
cervelle ». L'inspecteur s'était trompé de porte et c'est
battu et pas content que le malheureux regagna péniblement son
lit après que sa qualité fut un peu tard reconnue.
Juillet
1914 - Balayage. —
Avis. — A cause de la température élevée qui sévit en ce
moment, les habitants sont priés d'observer l'arrêté municipal sur le
balayage, de nettoyer convenablement
les abords des maisons, les ruisseaux et toutes les parties de la
voie publique qu'ils ont à nettoyer. L'eau sera distribuée à 9 h. du
matin, toutes les fois que le niveau d'eau du réservoir le
permettra.
Juillet
1914 - Passage
de troupes. - Le 24 Juillet prochain, le 2e
régiment d'artillerie coloniale, à l'effectif approximatif de 20
officiers, 30 Sous-officiers. 400 canonnière et 500 chevaux,
Séjournera et cantonnera à Vire.
Septembre
1914 -
Les émigrés. -
Lisieux
a reçu un contingent important d'émigrés. Ils ont été accueillis en
amis, en frères.
-
A Vire, il est arrivé 600 Belges. On en a logé beaucoup dans l'ancien
séminaire. 500 émigrés flamands ont été envoyés à
Condé-sur-Noireau ; 600 à Tinchebray.
-
Sur notre littoral, de Trouville à Bernières, quantité
d'émigrés sont arrivés ces jours ci. Nos plages retrouvent ainsi, du
fait de la guerre, l'animation que la guerre leur avait fait perdre.
Malheureusement,
ce n'est pas la joie qui y règne, mais la tristesse et le deuil.
Puissent au moins nos alliés et nos compatriotes, échappés aux
horreurs de l'invasion, y trouver le repos et la quiétude dont ils ont
tant besoin. (Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Lait et beurre. -
Par
suite de la crise des transports, ces denrées ont beaucoup baissé de
prix. C'est ainsi qu'à Vire le lait se vend 0 fr. 30 centimes le double
litre. Des dépôts le cédant à ce prix ont été établis un peu
partout. Les cultivateurs ont pourtant plus de bénéfice encore à
céder leur lait à ce prix, car le beurre, à Vire toujours, se vend
treize sous la livre, alors qu'il faut environ sept pots de lait,
pouvant rapporter 2 fr. 10, pour faire une livre de beurre.
Partout
ailleurs aussi les prix sont extrêmement bas. (Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Les dangers de la pêche en mer.
- Mme
Vaudry, demeurant à Neuville, près Vire, villégiaturait à Pirou,
près Coutainville (Manche), en compagnie de ses deux fils, M. René
Vaudry, 27 ans, avoué à Vire, et son jeune frère, Raymond, 13 ans.
L'autre jour, les deux frères, pêchant la crevette, furent surpris sur
les rochers, par la marée montante. L'aîné prit son frère sur ses
épaules et essaya de fuir, mais il perdit pied et les deux jeunes gens
disparurent.
Les
corps, retrouvés le lendemain, furent ramenés à Neuville, ou a eu
lieu l'inhumation. (Bonhomme Normand)
Novembre
1914 -
Les braves. -
La
médaille militaire a été conférée au soldat cycliste Auguste
Dumaine, originaire de Vire, blessé en portant un ordre.
La
décoration lui a été remise, à l'hôpital de Guéret, où il est en
traitement, par le commandant d'armes entouré de tous les officiers.
Cités
à l'ordre du jour
: Le maréchal des logis Geffroy, du 26e
dragons. Ce sous-officier est de Caen, ou ses parents habitent
rue Saint-Jean.
Le
lieutenant Vié, du 119e de ligne. Il a été promu
capitaine. Le capitaine Vié est professeur de gymnastique à Lisieux et
lieutenant des pompiers de cette ville.
Le
lieutenant Angot, du 42e d'artillerie, fils de M. Angot,
boulanger à Vire.
Le
sous-lieutenant Henri Palmade du 18e bataillon de chasseurs
à pied, instituteur adjoint à l'école de la rue du Général Decaen,
à Caen, membre de la Société de tir de Ranville.
L'adjudant
Vaujour, du 236e de ligne.
(Bonhomme Normand)
Janvier
1915 - Mort pour la
patrie - Nous
apprenons avec tristesse la mort de l’un de nos jeune et sympathiques
concitoyens, M. Gérard Brillet, sous-Lieutenant aux chasseurs
alpins, tombé grièvement blessé sur le champ de
bataille le 24 décembre dernier, et décédé quelques jours après.
Janvier
1915 - Macabre découverte. - On
a trouvé dans un pré, à Neuville, près Vire, le cadavre
d'un vieillard étranger au pays. Il avait succombé à une congestion
occasionnée par le froid. On n'a pu jusqu'ici
découvrir son identité.
Le
sieur Vital Leroy, 72 ans, journalier à Vire, est mort d'une
congestion, sur la route, à Vaudry. Sorti la veille de l'hôpital,
Leroy était allé demander du travail chez M. Marie, meunier à
Roullours.
Février
1915 - Révision
de la classe 1916 - Canton de Vire :
Bons, 65 ; Engagés volontaires, 5 ; Ajournés ;
36 ; Services auxiliaires, 2 ; Exempts, 4 ; Total 112.
Mars
1915 - Les
braves. - M.
Joseph Paulin, employé au service vicinal de Vire, parti
comme sergent, a été promu adjudant et décoré de la médaille
militaire ; M. Paul Challes, de Littry, adjudant au groupe cycliste à
la 1er division de cavalerie, a été décoré de la
médaille militaire.
Ont
été cités à l'ordre du jour : Guillaume Leconquérant, de
Pont-l'Évêque, soldat au 119e ; Arnaud
Leforestier, de St-Jean-des-Essartiers ; le caporal Théophile Paris, de
Condé-sur-Noireau ; Courceaux et Heublanc, soldats au 319e.
Mars
1915 - L’hospitalité
normande. - Des
réfugiés belges et du Pas-de-Calais sont arrivés, ces jours-ci.
Bayeux en a reçu un certain nombre. On les a répartis dans des locaux
municipaux : Salle Saint-Laurent, Hôtel-Dieu et dans des
patronages. Puis ils ont été, pour la plupart, envoyés dans des
communes avoisinantes. Une cinquantaine est restée a Bayeux. On
en a envoyé aussi quelques centaines à
Vire.
Mars
1915 - Certificat d’études. - Le
ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a décidé,
par une mesure exceptionnelle, d'ouvrir l'examen dans sa session normale
à tous les enfants qui atteindront l'âge de 12 ans, le 31
décembre prochain.
Mars
1915 - Les vêtements
militaires. - Beaucoup
de femmes sans travail ont trouvé le moyen de se créer quelques
ressources en se mettant à la confection des effets militaires. Cette
confection n'est pas payée très cher, mais les ouvrières laborieuses
parviennent, néanmoins, à en tirer de petites journées qui leur
aident à vivre. Il parait que dans certaines villes, à Vire
notamment, les prix alloués par les entrepreneurs d'effets
militaires sont de véritables salaires de famine et que le bénéfice
gardé par lesdits entrepreneurs est scandaleux. Une enquête aurait
même été ordonnée sur ces faits. Espérons qu'ils ont été
exagérés.
Avril
1915 - Mort
pour la France. - M.
Etienne Vigier, 34 ans, soldat au …e régiment d’infanterie
est décédé des suites de ses blessures dans une ambulance de la
Marne. Il était le gendre de M. le Bourgeois, commis d’ordre
à la gare de Vire.
Avril
1915 - Tombé
au champ d’honneur. - On vient d’apprendre
la mort de M. Marcel Berger, sous-Lieutenant de réserve au 104e d’infanterie,
blessé mortellement en chargeant à la tête de sa compagnie. M.
Marcel Berger, dont le frère, blessé en septembre garde toujours la
chambre, était le fils de M. Edmond Berger, industriel, et neveu de M.
Ch. Berger, maire de Vire.
Avril
1915 -
Imprudence cruellement punie.
-
Ces jours derniers, la bonne de M. Vincent, banquier à Vire,
commit l'imprudence de verser de l'essence sur de la cire qu'elle
faisait fondre sur le feu.
L'essence
s'enflamma et la malheureuse servante fut grièvement brûlée. Pourtant
on espère qu'elle se rétablira promptement. (Bonhomme Normand)
Avril
1915 - Tombé
au champ d’honneur. - Le 21 avril, M.
Charles Vimont, fils d’un industriel de notre ville, soldat au … e d’infanterie,
est tombé mortellement frappé d’une balle en plein cœur, au
cours d’un combat aux environs de E… Au début des hostilités, une
balle lui avait perforé le poumon. Guéri, notre vaillant concitoyen
était reparti sur le front depuis cinq semaines.
Il était âgé de 22 ans. Secondant son père dans la direction de son
usine, il avait su gagner déjà l’estime de tous ceux qui l’entouraient.
Mai
1915 - Les Saints de Glace. - Connaissez vous
Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur
de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et 14 mai.
On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont accoutumé de
jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur passage annuel
par une recrudescence de gelées dangereuse
pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace
et Mamert n'ont pas failli à leur mission, cette année non plus, et si
nous en parlons après coup, c’est qu'ils ont trouvé des imitateurs
dans leurs camarades des jours suivants. Il a blanc gelé un peu
partout, mais il ne semble pas jusqu'ici que les arbres aient beaucoup
souffert et la floraison se poursuit dans d'excellentes conditions.
Mai
1915 - Morts glorieuses. - Sont
morts pour la patrie : MM. Victor Aubœuf, soldat au
128e, et Georges Leboucher, Charles
Vimont, Charles Crochet, fils de M. Crochet, commis principal des
postes à Vire,
Pierre Fontenoy et François Lemains, tous de Vire.
Mai
1915 - Les braves. - Ont
été cités à l'ordre du jour : MM. Paul Houdan,
capitaine au 236e ; Henri Hodiesne, de Vire.
Juin
1915 - Mouvement de la population, année 1914. - Naissances :
106 dont 8 reconnaissances ; mariages, 24 ; divorces,
1 ; publications, 42 ; mort-nés, 7 ; décès, 198 ;
transcriptions, 4.
juillet
1915 - Les
surprises d'un mobilisé. - M. Acide Ledenois,
39 ans, cultivateur à Vassy hameau du Bisson, se trouvant mobilisé en
août 1914, laissa la gérance de sa maison ainsi que la
surveillance de ses trois enfants, âgés de 10, 8,et 6 ans à une
dame , laissa la gérance de sa maison
ainsi que la surveillance de ses trois enfants, âgés de 10, 8,et 6 ans
à une dame , laissa la gérance de sa
maison ainsi que la surveillance de ses trois enfants, âgés de
10, 8,et 6 ans à une dame Alphonse Bottet. Tandis qu'il était
sur le front, bombance et ripailles avaient lieu chez lui avec tout
venant. Une dame Jules L... venait en journée sous prétexte
d'aider la dame Bottet. Elle devait sûrement en tirer profit. M.
Ledenois, blessé le 3 juin, sortit de l'hôpital de Vannes le 22 et
arrivant inopinément chez lui, surpris sa servante et sa fille
couchées avec chacun leur amant dans ses deux lits. À
son arrivée tous déguerpirent. Le soldat L... fut arrêté par
les gendarmes prévenus par M. Ledenois ayant demandé des comptes
à sa servante, celle -ci avoua qu'elle avait vendu une partie de ses
bestiaux, du grain, du foin et il constata qu'une partie de ses
effets et de son linge étaient disparus, ainsi que 220
litres d'eau de vie de cidre. Estimant son préjudice à 5000
francs y compris le revenu de la ferme, les provisions et les
allocations de 2 francs 75 par jour. M. Ledenois a porté plainte contre
sa servante pour abus de confiance et outrage aux bonnes mœurs et
contre les sieurs F... et L..., La demoiselle Bottet et la dame Jules
L... pour complicité.
Août
1915 - Les
braves. - M.
Porquet, médecin à Vire, médecin-major à l'ambulance 10/3, a été
nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Ont
été cités à l'ordre du jour : MM. Henri Bruder, Louis Haès, caporal
au 205e, tous deux de Vire.
Septembre
1915 - Tombés
au champ d'honneur. - M. Octave Brenet,
épicier à Vire, soldats au ...e d'infanterie, a été
tué le 24 août ; M. Jules Loisel fils de Mme Veuve Loisel, ancienne
épicière à Vire, soldats au ...e d'infanterie
est tombé en juin dernier. Le lieutenant Porcher, qui avant la guerre
enseignait la philosophie au collège de Vire, a été atteint
mortellement par une balle en plein cœur, au moment où il
s'élançait contre l'ennemi à la tête de sa compagnie. Aux
familles de ces vaillants, nous adressons nos vives et sincères condoléances.
Mai
1916 - Au champ
d'honneur. - M.
Théodore Louis Lucas, soldats au ...e d'infanterie, dont les parents
habitent à Vire, a été tué, le 17 octobre 1915.
Septembre
1916 - L’heure
retrouvée. - Dans
la nuit de samedi à dimanche, on nous rendra l'heure
qu'on nous avait prise il y a trois mois et demi. A une heure du matin,
les horloges publiques seront toutes remises sur minuit. Inutile
de dire que, jusqu'ici, il n'a pas été question de suspendre le cours
des astres pendant soixante minutes. Jupiter, qui brille superbement à
l'est, en ce moment, montera donc dans le ciel, cette nuit-là,
comme de coutume.
Septembre
1916 - Réquisitions. - Aux
approches de l'hiver, l'État s'approvisionne. Les réquisitions de
bestiaux et de foin ont repris dans notre région. On commence aussi à
réquisitionner la laine. Il était temps ! Déjà les
toisons se perdaient. Vire aura à fournir 1 500 têtes de bétail en
octobre. On ignore l'importance des fournitures dans les autres
centres.
Janvier
1917 - Éclairage
public. - Par suite de la pénurie du charbon,
l'usine à gaz sera peut-être obligée de fermer. Pour remédier autant
que possible à cette situation, nous croyons savoir que le Conseil
municipal songe à faire installer l'éclairage électrique pour le 1er
février prochain et ce, en vue d'assurer le service de l'éclairage
public.
Mars
1917 - Service du ravitaillement.
- Le président de la commission de ravitaillement n° 12 de Vire,
à l'honneur d'informer les cultivateurs qu'il lui est demandé des
bestiaux gras pour le mois d'avril. En conséquence il prie ceux d'entre
eux qui en auraient de bons à partir, de Bien vouloir se faire inscrire
au plus tôt, chez lui, hôtel Saint-Pierre à Vire.
Mars
1917 - On réclame.
- Des commerçants de Vire et de la région ayant l'habitude de
fréquenter le marché de Villedieu, nous signalent qu’il leur est
impossible de rentrer chez eux le mardi soir, faute de train
omnibus. Ils nous demandent si l'on ne pourrait pas, les jours de
marché, atteler une voiture de 3ème place au train de marchandises
partant de Villedieu à 20 heures 30, ainsi que cela se fait
le samedi pour le marché de Granville. Nous transmettons leur
requête à M. qui de droit.
Mars
1917 - Tragique
retour. - Ces
jours derniers, on a trouvé sur la voie, à un kilomètre
de la gare de Vire, le cadavre de Auguste Morel, 39 ans, cultivateur à
Moulines (Manche), mobilisé au 10e escadron
du train. Il avait le crane fracturé. Morel revenait de permission et
regagnait son dépôt. On croit qu'il est tombé du train, mais on
ignore comment l'accident s'est produit. Il était marié et
père de deux enfants.
Mai
1917 - Les braves. - La
médaille militaire a été conférée, à M. Arsène
Leprince, de Vire ; Joseph Lepointeur, de
Condé-sur-Noireau ; M. Gaston Bucaille des Anthieux-sur-CIonne,
soldat au 255e .
Août
1917 - Le temps qu’il fait. - Après
quelques journées d'une chaleur excessive, des orages ont éclaté un
peu partout, dans notre région, retardant la récolte du foin qui,
jusqu'ici, s'opérait
sans encombre. Pour quelques jours le temps est redevenu maussade,
pluvieux et froid. Espérons que ça n'est qu'une mauvaise passe.
Août
1917.
-
L’Orage.
-
Dimanche matin, dès la première heure, un violent orage
s'est abattu sur Vire et la région, occasionnant heureusement que des
dégâts matériels.
A
Vire, par suite d'un court circuit produit par la chute de la foudre, un
commencement d'incendie s'est déclaré chez M. Gouvé, receveur de
l'enseignement. Le fut enrayé aussitôt grâce à M. Gouvé qui
s'étant levé avait aperçu de la fumée dans l'escalier.
A
Neuville, la foudre a tué un cheval appartenant à M. Laumonnier,
cultivateur.
Août
1917 - Les méfaits de la foudre. - Ces
jours derniers, un violent
orage a éclaté dans la région de Vire y a
causé plusieurs accidents. A Vire, un commencement d'incendie,
provoqué par un court-circuit, dû à la chute de la foudre, s’est déclaré
chez M. Gouye, receveur de l’enregistrement. Grâce à la promptitude
des secours, les dégâts
furent presque nuls.
A
Clinchamps, six bestiaux, au fermier de Mme Brillet, de Vire, furent
foudroyés. A Neuville, la foudre a tué cheval à M. Laumonnier. Des
bestiaux auraient été tués près de Clécy.
Septembre
1917 - L’heure rendue . - C'est
dans la nuit de samedi, du 6 au 7 octobre, qu'on nous rendra
l'heure qu'on nous a volée au printemps. Cette nuit-là, les
mécaniciens de chemins de fer devront flâner sur leurs réseaux, de
façon à perdre une heure pour que les horaires ne soient pas
modifiés, ils y arriveront facilement. Les paresseux auront droit à
soixante minutes de sommeil supplémentaire et les amoureux
fervents à une séance d'intimité sensiblement allongée. Enfin, ce
qui vaudra mieux, nos montres se remettront à marquer midi à midi et
minuit à minuit et cesseront d'être en contradiction flagrante avec le
soleil, la lune, les étoiles, nos estomacs et nos cerveaux.
Septembre
1917 - Un joli cadeau. - C'est
celui que vient de nous faire la Croix-Rouge américaine. Elle a envoyé
35 000 fr. au Conseil général, pour être distribués entre les
familles de mobilisés les plus éprouvées du Calvados, à raison
de 100 fr. par famille. Hip !
Hip ! Hurrah ! for the Red-Cross !
Septembre
1917 - Le dernier voyage. - Le
train de Paris, qui doit passer à Vire vers 3 heures
de l'après-midi, n'est entré en gare, l'autre jour, que vers six
heures. La cause du retard était due à la mort subite du
mécanicien du train. Ce malheureux, qui n'était âgé que de 38 ans,
avait été frappé de congestion près de la gare d'Yveteaux-Fromentel,
et malgré les soins empressés qu'on lui avait prodigués, n'avait
pas tardé à succomber.
Novembre
1917 - Coups. - Dernièrement
la dame Duchatellier, journalière à Neuville, village de la Lande
rencontra son voisin, le sieur Eugène. Ce dernier lui dit, parait-il : «
Tu as un bâton, il va te
servir... »
Puis, saisissant le bâton, il l'aurait frappé au point de briser
celui-ci.
La
dame Duchatellier, blessée à une main d'où le sang coulait, prit la
fuite. Le sieur G.... la poursuivit.
Mais,
la voyant entrer chez une cultivatrice de la contrée, il fit demi-tour.
G....... déclare que la dame Duchetellier l'a insulté et, qu'ayant vu
celle-ci fouiller dans sa poche comme pour atteindre son couteau,
il lui avait arraché le bâton des mains et lui en avait asséné un coup.
Novembre
1914 -
Brûlé sous une auto.
- Le
jeune Joseph Muller, 17 ans, employé chez M. Marie, mécanicien à
Vire, était descendu dans la fosse du garage pour vérifier une auto.
Soudain
le feu prit à la voiture et Muller fut grièvement brûlé à la face
et à la main droite. Sans la présence d'esprit de son jeune frère,
qui souleva l'auto pour le dégager, il eut été carbonisé.
On
suppose que le feu a pris au réservoir à essence, qui probablement
fuyait, par le contact de la lampe à souder dont se servait le jeune
ouvrier auquel il faudra de longs soins. (Bonhomme Normand)
Février
1918 - Un incendie. -
Un grave incendie s'est déclaré hier soir à la filature Kablé et
Héroult, située dans la vallée de la Viréné.
Le
feu s'est déclaré vers 14 h. 30. Quatre bâtiments ont été la proie
des flammes et sont complètement détruit. Les cause du sinistre ne
sont pas encore établies. Cet incendie entraînera le chômage
de plusieurs centaines d'ouvriers
et ouvrières.
Juin
1918 - Arrestation de 4 prisonniers allemands.
- Lors du passage du train de
marchandise de Granville, arrivant à Viessoix, à 23 h. 16, M. Touzeau
Gilles, de service à la gare, se doutant que quelqu'un était caché dans
u wagon découvert, regarda à l'intérieur et aperçut 4 hommes qui
étaient couchés à sa vue, l'un d'eux prit la fuite, mais M. Touzeau, après
avoir donné l'alarme, se mit à sa poursuite et put le rejoindre à 100
mètres de la gare. Pendant ce temps, le chef de train Persechaix, le mécanicien Follin, les conducteurs Pingault et Menez, tous
les quatre de Granville, avaient arrêtés les trois restants.
Les quatre hommes, étaient des prisonniers de guerre boches, évadés depuis le 5 juin du camp de Cherbourg, ne voyageant que la nuit et vivant de réserves reçues de chez leurs parents
ainsi que d'autres aliments, achetés à la cantine Cherbourg.
La gendarmerie de Vire, prévenu vint les cueillir et après interrogatoire ils furent conduits à la chambre de sûreté en attendant leur transfèrement.
Septembre 1918 - Nécrologie. - Nous
apprenons avec-regret la mort de M. Alfred Gallet, ancien maire de
Neuville, et propriétaire à Vire. Il emporte l'estime de tous ceux qui
l'ont connu. Daigne sa famille recevoir nos bien sincères
condoléances.
Novembre
1918 - Création d’une
brasserie. - Une
brasserie de bière est en train de se monter dans les anciens apprêts
Paris, rue Saint-Pierre, par les soins de M. Lefaivre, distillateur à la
Carneille. On pense que le nouvelle établissement pourra se mettre
en marche dans les premiers jours de Janvier.
Mars
1919 - Les secours aux régions libérées.
- La municipalité de Vire et les
communes des cantons de Vire, Bény-Bocage et Saint-Sever. ont décidé de
porter secours à une commune sinistrée du département du Nord.
Neuville-Saint-Rémy. Plus de 2.500 francs de souscriptions ont été
déjà recueillis.
Mai
1919 - La
foudre. - Dans la nuit du 14 au 15, un
violent orage s'est abattu sur Vire et les environs, la foudre est tombée
en maints endroits, causant des dégâts entre autres à
St-Germain-de-Tallevende au lieu dit Montlien, où elle a tué une jument
et son poulain, appartenant à M. Lepelletier, cultivateur.
Mai
1919 - Le
feu dans une ferme. - Mme
Delaplanche, 40 ans, subitement réveillée vers 2 heures dans la nuit du
14 au 15 courant, par un fort coup de tonnerre, aperçut en feu un des
bâtiments de la ferme qu'elle exploite au hameau de la Métairie,
en Sainte-Marie Laumont. Ce bâtiment composé d'une écurie, d'une
grange, d'une chambre à grain et d'un grenier, est complètement
détruit. Deux juments et un poulain ont été carbonisés.
Mai
1919 -
Une grève. -
Les ouvriers du granit se sont mis en grève. Ils réclament un
relèvement de salaires, ainsi que la fourniture et l'entretien des outils
par les patrons. Une entente semble devoir intervenir prochainement.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Juin
1919 - Feuilles de coupons. - Le
renouvellement des feuilles de coupons de la carte d'alimentation pour le
2eme semestre 1919, aura lieu à l'hôtel-de-ville le jeudi 20 juin. Les habitants
sont priés de présenter leurs cartes d'alimentation, classées par
catégories, dans chaque ménage avec la feuille de coupon en cours pour
permettre le détachement du coupon d'échange, qui doit être remis
à la mairie, les consommateurs fixeront eux-mêmes à leur carte
d'alimentation la nouvelle feuille de coupons pour remplacer la feuille en
cours, dès que les coupons en seront périmés.
Juin
1919 -
Découverte d’un cadavre.
-
Le cadavre du nommé Savary, mobilisé à la gare de Vire et
disparu dans la soirée du 1er Janvier, a été retrouvé le 25
Mai aux vannes du bief du Moulin-Legorgeu. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Juin
1919 -
Fin de grève. -
La grève des granitiers. On
nous informe que la grève des ouvriers granitiers est terminée depuis
Jeudi. Le travail à repris aujourd'hui. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Juin
1919 -
Vol. -
Le 9 Juin, vers 15 h. 80, M. Quinton, mécanicien, faisant
fonctions de chef de dépôt à la gare de Vire, payait les employés. La
somme revenant à chacun était placée dans un étui.
Après
avoir payé six employés, M. Quinton ayant à s'absenter, laissa les
étuis dans un plateau sur la table. A son retour, il plaça le plateau et
son contenu dans le coffre-fort, sans s'apercevoir d'aucune disparition.
A
17 heures, un mécanicien s'étant présenté pour toucher sa solde, M.
Quinton retira le plateau du coffre-fort et constata que l'étui destiné
au mécanicien Guingault, contenant 203 fr. 75 avait disparu.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1919 - Vire
a fêté la paix. - Samedi,
au reçu d'un télégramme officiel, les cloches de la ville ont
carillonné pour nous annoncer que l'affreux cauchemar qui tourmentait le
monde était enfin terminé. A partir de ce moment, toute la ville était
en liesse. A toutes, les fenêtres flottaient des drapeaux aux
couleurs françaises et alliées. Dès groupes de Jeunes gens et jeunes
filles parcouraient les rues en chantant. Une retraite aux flambeaux
a dimanche soir terminé ces réjouissances et c'est au milieu d'une
affluence considérable que tambours, clairons, musiciens et porteurs de
lanternes ont parcouru les rues. Vire a fêté avec enthousiasme la
signature de la paix.
Juillet
1919 - Dimanche
13 juillet. - A 2 heures, place du Château, fête
sportive. A 8 heures, salves d'artillerie. A 9 heures et demie, retraite
aux flambeaux. Lundi 14 juillet. - A 6 heures,
salves d'artillerie. A 10 heures, formation du, cortège à l'Hôtel
de Ville, visite aux tombes des soldats morts
pour la France ; dépôt d'une couronne. A 11 heures et demie, sous la
halle, vin d'honneur offert aux combattants
mobilisés et aux vétérans. A 2 heures trois quarts, formation du
cortège et départ. A 3 heures, place du Château, revue de la compagnie
des sapeurs-pompiers. Remise d'un drapeau offert par la ville à la
Société des mutilés, blessés et combattants. Concert ; exercices de
gymnastique par les élèves des écoles ; jeux divers. A 9 heures,
place du Château, concert. A 10 heures, place du Château, fête de nuit,
séance cinématographique. Vente de confettis au profit de la
commune de Neuville-Saint-Rémy.
Juillet
1919 - Enfin, nous aurons du sucre. - En
dehors du sucre déjà distribué et qui devait satisfaire aux demandes
les plus urgentes, telles que rations des enfants en bas âge, rations
des vieillards, rations des malades, de nouveaux arrivages de sucre sont
attendus et il y a tout lieu de croire que la ville de Vire en sera
ravitaillée très prochainement. Comme par le passé, le sucre sera
réparti entre la remise de tickets et moyennant 1 francs le kilo pour le
granulé et 2 fr. 20. sur le raffiné. En plus du sucre du ravitaillement,
MM. les commerçants pourront acheter du sucre d'importation libre et le
vendre sans tickets. Le prix de ce sucre devra être affiché bien
en vue, dans les magasins.
Janvier
1920 - Une
fillette tombée dans la Vire. - Des fillettes s'amusaient
dans la rue aux teintures, en bordure de laquelle il coule la Vire,
lorsque l'une d'elles, la petite Bessin, réfugiée belge, âgé de
6 ans, tomba dans la rivière. Des témoins de l'accident se portèrent à
son secours, mais la force du courant était telle que la fillette fut
vite entraînée, sur un parcours de 300 mètres environ, jusqu'à un
barrage d'écluse ou ont pu il a retirer. On s'empressa de pratiquer la
respiration artificielle et les tractions rythmiques de la langue et peut
à peut la petite noyée reprit connaissance.
Mouvement
de la population en 1919
- Naissances illégitimes, 70 ; publications de mariages, 117
; mariages, 70 ; divorces, 4 ; décès, 151 ; transcription de décès, 10
; jugement déclaratifs de décès, 2 ; enfants présentés sans vie, 5.
-
La tempête - Depuis le 10 au
soir jusqu'au 12 au matin, une violente tempête s'est déchaînée sur
Vire et les environs. Le vent qu'accompagnait par intermittence une
pluie diluvienne, n'a cessé de souffler occasionnant partout des
dégâts aux toitures. Dans maintes endroits, des arbres, surtout des
pommiers ont été déracinés.
Janvier
1920 -
Accident du travail. -
M.
Alfred Eudes, 30 ans, ouvrier à l'usine métallurgique de M. Auvray, à
Vire, aiguisait un outil, lorsque la meule dont il se servait éclata et
le projeta violemment contre une paroi du bâtiment. On le releva
grièvement blessé. Son état est Inquiétant. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Chute mortelle. -
En
travaillant à la réparation d'une toiture, M. Laffetteur, 63 ans,
ouvrier chez M. Ronsoux, couvreur à Vire, est tombé d'une hauteur de
sept mètres. On l'a transporté à l'hôpital où il a succombé peu
après. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Bonne prise. - Deux agents de la police mobile ont arrêté, rue Turpin, à
Vire, le nommé Emile Laville, 24 ans, terrassier, sans domicile fixe, un
des auteurs soupçonnés du vol de 23 000 fr. commis au préjudice de M.
Viard, marchand de porcs à La Vacquerie, dont nous avons parlé dans le
numéro de la semaine dernière. On a retrouvé sur Laville une somme de
22 289 francs. Il a passé des aveux déclaré que son complice l'avait
quitté le même jour, rue de l'Hospice.
Celui-ci
ne tardera pas à aller le rejoindre à la maison d'arrêt. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Pour ne rien perdre.
-
Adrien Debon, 49 ans, boucher à Neuville, près Vire, a expédié
aux Halles, à Paris, de la viande de bœuf corrompue et dont l'état de
décomposition a été constaté par le vétérinaire sanitaire. Cette
viande, en effet, provenait d'un animal malade que les préposés de M.
Debon avaient été obligés de tuer pour l'empêcher de mourir.
Poursuivi
sous l'inculp
-de-Tallevende.
Celui-ci, projeté bols du véhicule a eu une partie du cuir chevelu
arraché, et sa femme, qui l’accompagnait, une cote enfoncée. Le
cheval, lui, a dû être abattu. (Source : Le Bonhomme Normand)
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