22 Avril 2023

Un Siècle d'Histoire du Calvados

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VIRE

Canton de Vire

Les habitants de la commune sont des Virois, Viroises

Février 1921  -  Brûlée vive.   -   Mme Laurent, 51 ans, rue aux Teintures, à Vire, faisait rôtir du pain, lorsqu'une étincelle mit le feu à ses vêtements. Aux cris poussés par la pauvre femme, des voisins vinrent à son secours et réussirent, non sans peine, à éteindre le feu. Transportée à l'hôpital, la malheureuse est morte quelques heures après dans de terribles souffrances. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Un enfant noyé.   -   Le jeune Marcel Hecquan, âgé de 3 ans et demi, ayant quitté à leur insu le domicile de ses parents, boulangers, rue Chaussée, à Vire, tomba accidentellement dans la rivière et se noya.

Dès que l'on s'aperçut de sa disparition, des recherches furent commencées, mais son corps ne fut retrouvé que quelques heures après, au lieu dit l' « Écluse ». (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Légion d’honneur.   -   Le capitaine, de vaisseau de réserve, Morin de la Rivière de Vaucelles, est nommé Commandeur de la Légion d'honneur.

Sont, nommés chevaliers : MM. Charles Meheut, ancien lieutenant de chasseur à pied, professeur de gymnastique à Vire ; Henri Le Roy, lieutenant au 103e d'infanterie, fils de M. Le Roy, maire de Grentheville ; M. Marie, président du Tribunal civil de Reims, ancien président du Tribunal civil de Caen, où il a laissé le meilleur souvenir. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Mauvaise rencontre.   -   Une bicyclette montée par les frères Alphonse et Édouard Lebrun, ouvriers, d'usine, rue des Teintures, à Vire, est venue buter , au tournant du Pont des Vaux, dans le radiateur de l'auto de M. Joseph Lecerf, carrier à Champ-du-Boult, canton de St-Sever, qui revenait de Vire.

Le plus jeune des cyclistes passa par dessus le pare-brise et alla tomber en arrière de la voiture. Son frère resta sur le moteur puis tomba quelques mètres plus loin.

Relevé, Alphonse Lebrun a été transporté à l'Hôtel-Dieu de Vire, avec une cuisse fracturée et de nombreuses plaies. Le conducteur de l'auto, quia  arrêté presque aussitôt et blessé à la main. L'automobile est un peu détériorée. La bicyclette, on n'en parle plus ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Les drames du feu.   -   Une jeune femme, Mme Duval, 28 ans, rue de la Fontaine, à Vire, était occupée à faire tondre de la cire sur un réchaud à pétrole. Le liquide prit feu, provoquant un commencement d'incendie dans la maison. Le feu se communiqua aux vêtements de la malheureuse femme qui, tout en flammes, se sauva dans la rue, emportant avec elle son bébé âgé de 2 ans.

Des voisins se précipitèrent à son secours et lui arrachèrent ses vêtements. Malgré les soins, la pauvre femme est morte dans la soirée dans de terribles souffrances. L'état du bébé qui, lui aussi, a été grièvement brûlé, reste très inquiétant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Une faute d’aiguillage.   -   En gare de Vire, par suite d'un aiguillage rouvert un peu trop, les trois dernières voitures du train allant de Granville à Paris sont sorties des rails. Cet accident qui aurait pu avoir des conséquences graves s'est heureusement réduit à de simples dégâts matériels.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Accrochée par une locomotive.   -   Sur la ligne de Caen à Vire, au passage à niveau de la Bretonnière, à Neuville, près Vire, Mme Retel, 47 ans, garde-barrière à cet endroit, fut entraînée par la locomotive d'un train, au moment, où elle venait de fermer la barrière, et projetée sur une autre barrière, à quelque distance de là. Grièvement blessée, Mme Retel fut transportée à l'hôpital de Vire, où elle est morte dans de terribles souffrances. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   A quinze contre un !   -  A une quarantaine de mètres de son habitation, Victor Zanotti, 24 ans, cimentier, rue Émile-Chenel, à Vire, fut attaqué, vers minuit, par un individu qui le renversa à terre. Aussitôt une quinzaine de copains qui accompagnaient l'agresseur s'approchèrent et frappèrent le cimentier à coups de pieds. Des voisins, réveillés, mirent en fuite la bande, dans la direction de St-Clair.

Une partie est déjà retrouvée. Ce sont tous terrassiers de l'entreprise Bourdin. L'instigateur de cette attaque, Jean Jehanne, rue Girard, est arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1921  -   Un fils indigne.   -   Pour avoir de l’argent, Joseph Le Borgne, 25 ans, terrassier à Vire, a assailli et terrassé son père, près du passage à niveau de la gare, lui portant plusieurs coups de pied au bas-ventre et aux jambes, dont une fut fracturée. Ensuite, il dévalisa sa victime en lui volant son porte-monnaie contenant une trentaine de francs.

Le malheureux père a été conduit à l'hôpital dans un état grave.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Brûlures accidentelles.   -  S'étant approchée trop près du poêle, Mme Denis, 22 ans, employée à la filature Hablé et Héroult, à Vire, mit le feu à ses vêtements et s'enfuit, affolée, à travers l'atelier.

Des camarades se jetèrent sur elle et réussirent à éteindre les flammes. Grièvement brûlée, Mme Denis a é!é transportée à l'hôpital.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   La course à la lumière.   -   Pour aller au devant du jour, les villes se sont avancées d'une heure. Les campagnes, elles, pour la plupart, n'ont pas bougé.

Cela fait un joli salmigondis ! On va recommencer à entendre parler de « la nouvelle » et de « l'ancienne ». C'est pour la dernière fois, dit-on, et, c'est absurde. Car, de deux choses l'une : ou ce changement est bon et il faut le pratiquer chaque année, ou il est mauvais et il ne fallait pas l'adopter une fois de plus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Les pieds de cochon.    -    La Cour de Caen a rendu son arrêt sur l'appel formé par les sept charcutiers de Vire, condamnés par le tribunal correctionnel pour spéculation illicite sur la viande de porcs et surtout sur l'andouille.

La Cour a réduit de 500 à 200 fr. les peines d'amendes prononcées contre MM. Prével et Hamard, mais elle a confirmé les autres savoir : 4 000 fr. à M. Brisolier ; 2 000 fr. à M. Champion ; 1 000 fr. à M. Blanchard, et 500 fr. chacun à la veuve Leduc et à M. Galloin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Ah ! Chaleur !    -   Cette expression va revenir de mode : On suffoque, on étouffe, on cuit ! Pourquoi ce changement si brusque, d'où vient cette vague de feu qui nous submerge ?

Nos météorologistes nous l'expliqueront, s'ils le peuvent. En attendant, bien des gens souffrent dans les appartements étroits, les ateliers, les usines.

Heureux ceux qui, le soir, peuvent chercher la fraîcheur à la campagne, au bord de l'eau ! Disons, à ce propos, que la saison des bains s'est brusquement ouverte dans nos écoles de natation. Chez Maës, le bon baigneur Crouvisier est aux cent coups. Pourtant, qu'on se rassure, il y a de l'eau pour tout le monde ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Poursuivi dans un égout.    -    Un cultivateur de St-Germain-de-Tallevende, M. Pacard, ayant été volé d'une somme de 3 500 francs, les soupçons se portèrent sur un nommé Aubry qui vient d'être arrêté dans des circonstances curieuses.

Sa présence étant signalée à Vire, les gendarmes se présentèrent à l'hôtel de l'Ouest où Aubry était attablé avec un nommé Boudy.

A la vue des gendarmes, Aubry s'enfuit derrière l'hôtel et disparut. On ne tarda pas à retrouver ce malfaiteur qui s'était caché dans un égout de la gare où on le cueillit, à sa sortie.

Cinq vols sont reprochés à Aubry qui s'en défend avec cynisme. Malgré toutes ses dénégations, il a été écroué à Vire. Son camarade Boudy a également été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Funèbre découverte.    -    En rentrant de son travail, M. Léon Costil, forgeron, à Vire, fut surpris de ne pas trouver sa femme. Il fit le tour de son habitation et aperçut le cadavre de la malheureuse dans un lavoir situé derrière la maison.

On suppose que Mme Costil qui était âgée de 72 ans, aura perdu l'équilibre en voulant prendre un bûche qui se trouvait près du lavoir et sera tombée à l'eau. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Le feu.    -    Un violent incendie qui, s'il n'avait été conjuré aurait eu de graves conséquences, s'est déclaré dans les entrepôts de M. L’Hôtellier, négociant à Vire. Les dégâts évalués à 50 000 fr. sont couverts par deux assurances. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922  -  Il neige à Vire.  -  A la suite d'un froid assez vif, les premières neiges ont fait leur apparition a Vire et dans la région, dans la nuit du 26 courant le sol d'une épaisseur d'environ cinq centimètres.  

 

Janvier 1923   -  Le retour à la terre.   -  M. Lepetit, distillateur à Vire, conduisait à la gare un camion chargé de plusieurs fûts d’eau-de-vie. En voulant éviter brusquement la rencontre d'une voiture, l'arrière du camion a dérapé. Un des fûts contenant 600 litres s'est défoncé sur la chaussée qui a été arrosée par le précieux liquide. La perte pour M. Lepetit est de 2 000 fr. La régie elle aussi éprouve un préjudice évalué à 4 000 fr. On la plaindra peut-être moins et c'est un tort puisqu'elle travaille pour nous. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Mystérieuse agression.   -   En sortant de la chaufferie de l'usine à gaz de Vire, vers une heure du matin, M. Émile Walter aperçut un chien qui s’élança sur lui. Au même moment un coup de feu était tiré dans sa direction sans heureusement l'atteindre.

On pense qu'il s'agit d'un malfaiteur qui se trouvait dans l'intérieur de l'usine. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Toujours la guerre !   -   En gare de Vire, en déchargeant un wagon de charbon venant de Granville et destiné aux usines de St-Germain-de-Tallevende, M. Hergault, employé à l'entreprise Gervaise, à Vire, a découvert presque au fond du chargement une fusée d'obus.

Une enquête est ouverte pour rechercher la main criminelle qui a déposé cet engin dans le wagon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Encore une !   -   Au Café du Commerce tenu par M. Hubert, à Vire, un poêle à feu continu a fait explosion dans une des salles qui fort heureusement était vide à ce moment. Des débris de fonte ont été projetés dans toute la pièce et le plafond a été criblé par le charbon incandescent. Cette explosion est due, croit-on, à la présence dans, le combustible, de substances gazeuses. La police enquête. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Vol.   -   En rentrant chez lui, le soir, M. Roger Léon, 64 ans, propriétaire à Neuville, près Vire, a constaté, en entrant dans sa chambre que, pendant son absence, on avait forcé la serrure de l'armoire et volé 15 à 16 000 francs qui s'y trouvaient.

Dans une chambre à côté, l'armoire avait également été ouverte mais rien n'avait été enlevé. En examinant les lieux avec son fils, M. Roger s'est aperçu que le voleur, pour entrer chez lui, avait cassé un carreau du rez-de-chaussée. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923  -  Une nouvelle réglementation des marchés.  -  Le maire de Vire a pris l'arrêté suivant qui sera mis à exécution à partir de vendredi prochain 16 mars. Le marché aux animaux de basse-cour se tient sur la place du Château, côté nord-est, sous les arbres, le marché aux oeufs se tient du même côté de ladite place du Château, sous les arbres, à partir de la première descente des rampes. Le marche au beurre se tient dans la partie nord-Ouest de la place du Château, sous les arbres.
Tout vendeur de produits dépendant de ces marchés est tenu de les exposer aux endroits indiqués, rangés le long des arbres, en laissant libre le milieu de l'allée pour la circulation des acheteurs.  

 

Mars 1923   -  Descente dangereux.   -   Dans la nuit, M. Auguste Houstin, débitant à Vire, descendait en voiture, avec sa famille, la rue du Haut-Chemin, quand son cheval s'est abattu dans une tranchée profonde, creusée pour canaliser les eaux d'une cour voisine.

La fillette de M. Houstin, âgée de trois-ans, avait été précipitée sous les jambes du cheval. Avec beaucoup de peine on est parvenu à dégager l'enfant qui heureusement n'était que légèrement blessée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Un qui a du sang-froid.   -   Un marchand de journaux traversant la passerelle qui prolonge la rue Girard à Vire, a réussi à éviter un terrible accident. Un train de ballast de cinq wagons était refoulé machine arrière, dans la direction de la gare de Vire. Un camion automobile, chargé d'une lourde machine et monté par quatre hommes se trouvait sur la voie. Le vendeur de journaux se mit à crier. Il fut heureusement entendu des quatre cheminots, qui n'eurent que le temps de se garer.

Le camion auto a été mis en miettes. Les dégâts atteignent 30 000 fr. mais il n'y a pas d'accidents de personnes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1923  -  Ivresse et outrage à la gendarmerie.  -  Le 1" septembre, le nommé Quesnel, forain, demeurant rue du Valherel à Vire, était ivre, causait un tel scandale sur la voie publique que les gendarmes durent l'emmener au violon. Mais, au moment ils appréhendaient le forain, la femme Quesnel, née Sarrazin, âgée de 28 ans, ménagère, outragea grossièrement les représentants de la force publique. Deux procès-verbaux ont donc été établis, l'un pour ivresse et l'autre pour outrages.

 

Septembre 1923  -  Lait falsifié.  -  Sur une plainte portée il y a quelques mois contre un laitier de la ville pour vente de lait écrémé et mouille, un prélèvement du lait incriminé fut opéré et envoyé au laboratoire du service des fraudes à Caen. D'après l'analyse, écrémage et mouillage ont été faits en de telles proportions qu'une peine sévère sera tout probablement infligée à ce laitier sans scrupule qui aurait cependant se contenter du produit très rémunérateur que donne la vente du lait, non falsifié.

 

Octobre 1923  -  Noce d’or.  -  M. et Mme Jobard, demeurant à Vire, rue Emile-Chenel, ont célébré dernièrement, en l'église Sainte-Anne, leurs noces d'or, entourés de leurs enfants, petits-enfants et d'une foule d'amis.
Tels de jeunes époux, les heureux jubilaire viennent de partir en voyage de noces. Nous offrons aux aimables jubilaires, nos félicitations et souhaitons les voir, dans dix années, fêter leurs noces de diamant.  

 

Octobre 1923  -  Violente tempête.  -  Une violente tempête a sévi mardi à Vire vers midi, au cours de laquelle une pluie diluvienne n'a cessé de tomber pendant plus d'une heure, envahissant un grand nombre de caves et de maisons d'habitations. Aucun accident grave n'a été signalé.

 

Janvier 1924   -  A la Cour d’Assises.   -   Audience du mercredi 16 janvier   -   Vols qualifiés.   -   Émile-Louis Mulot, 26 ans, couvreur à Vire, comparait devant la Cour pour vol qualifié. Le 17 février 1923, vers 7 heures du soir, profitant de l'absence de M. Roger, propriétaire à Neuville. Mulot s'introduisit dans sa maison en escaladant la clôture d'un jardin. Il fractura des armoires et déroba une somme de 17 000 francs. L'accusé reconnaît ce vol, mais prétend n'avoir pris que 13 000 francs. 

A Vire, le 17 août dernier, dans la matinée, Mulot pénétra dans la maison du sieur Lebret, monta au premier étage, fractura de nombreux meubles et s'empara d'une somme importante. 

Enfin, le 22 août, après s'être assuré du départ de M. Barbot, cultivateur à Coulonces, Mulot s’introduisit chez ce dernier et s'empara de titres et valeurs, ainsi que d'une somme de 4 à 5 000 francs en billets de banque et de montres en l'or et d'argent. 

L'accusé a déjà été condamné pour vol en 1914, et envoyé aux colonies pénitentiaires. Il est assisté à l’audience par Me Divrande. Il a été condamné à 5 ans de prison. ( Source : Ouest-éclair )

 

Février 1924  -  La fièvre aphteuse.  -  La fièvre aphteuse venant d'être constatée sur des animaux provenant du marché de Vire et du voisinage de la gare de Vire, le préfet du Calvados a pris un arrêté réservant le marché de Vire aux animaux destinés à la boucherie. Les animaux des espèces bovine, ovine, caprine et porc oie ne pourront sortir du marché qu'à destination de l'abattoir de Vire ou de tueries particulières, ils devront être accompagnés d'un laisser passé, délivré par le vétérinaire inspecteur du marché indiquant la destination et du mode de transport.

 

Mai 1924  -  Épouvantable accident.  -  Un accident qui a fort ému la population, s'est produit dimanche. dans un des principaux hôtels de Vire. Il était environ 19 heures. Des jeunes gens, apprentis cuisiniers, se trouvaient dans la cuisine de l'hôtel lorsque l'un d'eux, le nommé Émile L. dont les parents habitent Caen, prit sur un état un coutelas dont il dirigea imprudemment la lame vers son camarade, le nommé Le K. originaire du Morbihan, sa mère est institutrice. Celui-ci, en plaisantant, s'avança sur la lame du couteau qui pénétra profondément dans l'abdomen. Des docteurs mandés immédiatement, s'empressèrent de prodiguer leurs soins à l'imprudente victime qui, après une nuit passée dans d'atroces souffrances, est morte hier matin, à l'Hôtel-dieu. Ses dernières paroles ont été pour innocenter son camarade.  

 

Juin 1924  -  Foire aux rogations.  -  Favorisés par un beau temps, les deux jours, jeudi et vendredi, de la foire des Rogations avaient attiré à Vire une foule énorme qui n'a cessé de circuler sur la place du Château où toutes les attractions étaient littéralement prises d'assaut et par la ville, c'est avec difficulté que cafetiers, restaurateurs et hôteliers sont arrivés a donner satisfaction à leur clientèle. Enfin, tout le monde a été logé, hébergé et la gaieté, qui on ces occasions ne perd jamais ses droits, n'a cessé de dominer cette foule heureuse de retrouver cette année, la belle et joyeuse fête des Rogations d'antan.  

 

Juin 1924  -  pas de chance.  -  Venu de Granville il habite, 121, rue Courage, pour se faire appréhender par des gendarmes dans l'enceinte de la petite vitesse de la gare de Vire, voilà ne pas avoir de chance et voilà cependant ce qui est arrivé à un terrassier, Jamet Albert, âgé de 25 ans, originaire de Montchamp.

Condamné par le tribunal correctionnel de Lisieux à une amende de 522 fr. 15, sous contrainte de 120 jours de prison pour un délit de chasse. Jamet s'est vu dans l'obligation de s'acquitter immédiatement de sa dette envers le Trésor chez un percepteur, s'il voulait échapper aux rigueurs de la prison.
Fort heureusement, Jamet venait à Vire pour toucher chez un notaire le reliquat d'un petit héritage qui lui a permis de régler la note du percepteur.
Les gendarmes étaient également munis d'un deuxième mandat d'arrêt concernant le même délit pour lequel Jamet fut condamné à 8 jours de prison par défaut, mais, Jamet avait déclaré qu'aucune citation à se présenter devant le tribunal ne l'avait atteint a été laissé en liberté provisoire sous promesse cependant d'avoir à se présenter le 27 juin à 14 heures devant le tribunal correctionnel de Lisieux.

 

Septembre 1924  -  Inauguration du monument de la Guerre.  -  Le Conseil fixe au 9 novembre, l'inauguration du monument aux Morts de la Guerre. Des personnages officiels seraient invités à cette inauguration et une musique militaire rehausserait par sa présence l'éclat de cette cérémonie dont voici, en ses grandes lignes, le programme. Le matin, bénédiction du monument, et offices dans les églises de la ville. A midi, banquet, et l'après-midi, inauguration du monument. 

 

Septembre 1924  -  Conflit entre les bouchers et la municipalité.  -  Un complot qui menace d'apporter chez les consommateurs un fort courant de mécontentement vient de s'élever entre la municipalité et les bouchers de Vire. Sur les instances d'une grande partie de la population viroise, la municipalité du. il y a quelques mois, envisager les moyens à prendre afin d'arrêter la hausse constante du prix de la viande fraîche. Après avoir examiné un certain nombre de considérations, le maire fut chargé d'élaborer un arrêté taxant le prix de la viande. Cet arrêté préparé de longue date par des hommes compétents, entrait hier en application. Mais, les bouchers s'étant réunis samedi, ont décidé d'opposer à la taxe qui leur est appliquée, la force d'inertie. Ils ont même déclaré qu'ils laisseraient la ville sans viande jusqu'au jour ou l'arrêté ne serait plus en vigueur. Que va faire la municipalité dans ce conflit ? Va-t-elle intenter une action contre les bouchers pour délit de coalition ? Nous ne pensons pas que la taxation de la viande soit de nature à donner satisfaction aux bouchers et aux consommateurs. Une coopérative serait, nous disait-on, un moyen efficace d'établir un barème que les bouchers seraient obligés de suivre.

 

Septembre 1924  -  Les bouchers de Vire sont en grève.  -  Le maire vend de la viande frigorifiée. Devant la persistance des bouchers à ne pas se soumettre à la taxe qui leur est imposée par la municipalité, voici l’avis que le Maire adresse à la population : Les bouchers de la ville  de Vire se sont coalisés des la publication de la taxe des viandes pour se refuser à abattre les animaux nécessaires au ravitaillement de la population. La Municipalité a du prendre des mesures pour remédier au malaise créé par l'attitude délictueuse des bouchers et fournire à la  population la viande dont elle a besoin pour s'alimenter.  

 

Septembre 1924  -  La grève des bouchers.  -  Grâce à la rapide et énergique décision prise par la municipalité, la population a été hier et sera aujourd'hui et les jours suivants,  ravitaillée  en viande. Toute la matinée, hier, les ménagères s'étaient empressées autour du baraquement monté dans la cour de l'Hôtel de Ville, pour faire leurs achats de viande. Cette vente est un véritable succès et prouve qu'à Vire une coopérative de viande s’impose, comme nous l'avons déjà dit, c'est le seul moyen d'établir un barème équitable de vente devant lequel les bouchers seront obligés de s'incliner. Devant la dangereuse concurrence qui vient de s'élever, les bouchers ont décidé d'approvisionner leurs boucheries, mais quels sont les prix qu'ils  pratiquent. Un boucher nous a déclaré qu'il ne se soumettrait pas à la taxe avant qu'elle ne soit sensiblement révisée. Que va-t-il advenir ? Si les bouchers persistent à vendre leur viande  aux prix qu'ils établissent eux-mêmes, la municipalité sera, très probablement, amenée à engager des poursuites pour délit de coalition et inobservation de l'arrêté municipal.  

 

Septembre 1924  -  Étiquetage omis.  -  M. Prunier Constant, charcutier à Vire, rue Saulnerie, se livra le 30 août au nettoyage de sa boutique et pour faciliter son travail il dés étiqueta sa marchandise. Malheureusement, le nettoyage terminé, il omit de replacer sur ses cervelas et ses saucissons l'étiquette réglementaire mentionnant la quantité d'amidon employée dans la confection des susdites marchandises. Deux agents de la répression entrèrent, constatèrent le délit et dressèrent contravention à l'imprudent charcutier qui aujourd'hui s'entend condamner à deux amendes de 30 fr. chacune. Néanmoins le Tribunal prononce la confusion des deux peines.  

 

Octobre 1924   -   Ménageons l’eau. -  Le Maire de la ville de Vire a l'honneur d'informer ses concitoyens qu'en raison de l'époque des basses eaux, à laquelle nous nous trouvons, le débit des sources qui alimentent les fontaines de la ville, a diminué de façon appréciable.
Malgré les pluies tombées durant toute la saison, beaucoup de puits sont actuellement à sec. Les canalisations sont en bon état et apportent aux réservoirs toutes les eaux des sources. Importe donc au plus haut point, que les habitants mettent la plus grande réserve dans la dépense qu'ils font de l'eau et ne l'emploient que pour les besoins du ménage et non pas pour les lavages qui en exigent une grande quantité. Le Maire se verrait obligé, par application de l'article 7 du règlement, de fermer les concessions si, par suite d'abus le service public des eaux ne pouvait être assuré.
 Les habitants et particulièrement ceux qui ont des concessions, sont donc instamment invités à réduire chez eux la dépense d'eau, s'ils veulent continuer à profiter de l'avantage des  concessions.

 

Octobre 1924  -  Violente tempête.  -  Une tempête d'une rare violence s'est déchaînée, dans la nuit du 7 au 8, sur toute la région, occasionnant des dégâts matériels importants.

C'est par centaines que des pommiers et des arbres ont été déracinés ou brisés et c'est par milliers que des ardoises ont été arrachées des toitures. Sur certaines routes la circulation a été un moment suspendue par suite de la chute des arbres.

 

Octobre 1924  -  L’inauguration du monument aux morts.  -  L'inauguration du monument élevé au cimetière de Vire à la mémoire des enfants de Vire tombés au champ d'honneur aura lieu le dimanche 9 novembre prochain, sous la présidence de M. Hélitas, préfet du Calvados.

 

Octobre 1924  -  Troncs fracturés.  -  Samedi, dans la soirée M. l'abbé Esnault, curé doyen de Notre-Dame de Vire, s'aperçut que deux troncs avaient été fracturés et qu'un troisième avait été descellé et emporté. Immédiatement, il prévint M. le Commissaire de police du vol commis dans son église après une discrète et rapide enquête, les coupables ont été arrêtés mardi, ce sont les nommés Godemand, âgé de 13 ans, et Lebrun, âgé de 18 ans, demeurant à Vire.

Lebrun a d'abord nié les faits qui lui étaient reprochés, mais, pressé de questions, il a avoué. Il convient de louer M. le commissaire de police et ses agents de l'habileté avec laquelle ils sont parvenus à découvrir les coupables.

 

Janvier 1925  -  Nouvelles locales  -  A Vire, à la suite d'une plainte portée par M. le Directeur de l'Usine Électrique, le, Commissaire de police, a constaté de visu, qu'un locataire de la rue Émile-Chenel avait branché clandestinement, sur les fils du réseau, un autre fil, pour lui permettre de s'éclairer indûment. 

Ce fait constituant une soustraction frauduleuse, ce locataire sera poursuivi devant le Tribunal correctionnel, pour vol. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.    -  13 300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs habitants morts à la guerre. Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres crédits.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  La réglementation de la pêche dans le Calvados.   -    Le préfet du Calvados vient de réglementer ainsi qu'il suit la pêche fluviale dans le département : La  pêche au saumon et à la truite est interdite du 1er janvier au 14 mars et du 1er octobre au 31 décembre.

La pêche des autres poissons est interdite du 20 avril au 20 juin.

La pêche des écrevisses est interdite du 1er janvier au 1er août et du 1er octobre au 31 décembre. 

A partir du 15 février on pourra pêcher la truite et le saumon dans la Vire et ses affluents, dans la partie de l'Elle et de la Drôme limitrophes du département de la Manche ; a partir du 1er mars, dans la Touques, en amont du pont de Notre-Dame-de-Courson ; dans la Dlves, en amont du pont de Sainte-Foy-de-Montgomery ; dans la Baise, dans l'Orne, en amont du pont d'Ouilly. 

La pêche à l'anguille est autorisée dans la Touques et ses affluents, la Seulles et ses affluents, l'Aure et ses affluents, la Vienne et ses affluents, la Morelle et ses affluents, ainsi que dans les canaux d'assèchement de la vallée de la Dives toute l'année, de jour, à l'aide de la vermée ou de dosselles. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  La crue de la Vire crée une situation très grave.  -  Depuis ce matin, la Vire subit une crue très importante. La monté des eaux a été très rapide. Le service des Ponts et Chaussée a fait afficher un butin annonçant une hausse de 40 centimètres, mais cette prévision a bientôt été dépassée, car à midi, le niveau des eaux s'était élevé de 51 centimètres, atteignant la cote 2 m. 71 contre 2 m. 20 à 8 heures du matin. Une nouvelle hausse était annoncée pour la soirée et à 4 heures du soir, la cote de 2 m. 97 était dépassé.

En présence des inondations de tous les quartiers riverains de la Vire, les autorités ont pris des décisions. Le peloton de gendarmerie mobile a été alerté. Un poste de secours a été installé à la gare de l'État. M. le chef d'escadron a pris lui-même l'initiative des mesures appliquer pour parer à toutes éventualités et faire face aux demandes de secours des habitants.
La situation est donc grave pour les riverains de la Vire. Les deux ruisseaux affluents, la Dolley et le Torteron, ont également cause des dégâts. Certains habitants n'ayant pas veillé au curage complet de la partie de ces ruisseaux passant dans leur propriété, subissent aujourd'hui l'inconvénient d'enfreindre les arrêtés préfectoraux et municipaux.

La section de Torteron, réduite par la présence de sable et devenue très difficile, ne suffit, pas assurer l'évacuation rapide des eaux qui s'y déversent. La vallée de la Dolley n'est pas mieux traitée. La distillerie de MM. Guillou frères est noyée et certains riverains ont 80 centimètres d'eau chez eux.
On ne signale jusqu'à présent aucun accident, mais partout le niveau de la Vire monte. A Condé, la distillerie Brulé-Beaufils est arrêtée. A Pont-Hébert, la distillerie Macé et certains services de la fromagerie Claudel sont envahis. Les marais de Saint-Fromond à la mer ne forment qu'un immense lac.

Anxieusement on regarde le baromètre qui est très bas. Le vent est toujours sud ou sud-ouest et la pluie continue, ce qui fait craindre une aggravation de la crue.
En dernière heure, nous apprenons que M. l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées a signalé à M. le Préfet de la Manche, qu'une crue nouvelle de 25 centimètres devait être prévue pour la nuit et que la cote de 3 m. 23 serait atteinte dimanche matin.

 

Mai 1925  -  Abandon de famille.  -  Condamné en 1920 à verser à sa femme et à ses enfants, dont il est séparé, une pension alimentaire mensuelle de 50 francs, le sieur Saugrain Julien  â de 36 ans, maçon à Vire, n'a versé qu'une mensualité.

En un réquisitoire sévère, M. le procureur de la République demande une peine exemplaire, contre Saugrain qui, jeune, vigoureux exerçant un métier fort lucratif, peut parfaitement donner mensuellement la modeste somme de 50 francs.

Le Tribunal condamne ce mauvais père de famille à un mois de prison.

 

Mai 1925  -  Un voyageur indésirable.  -  Meslay Frédéric, âgé de 21 ans, s'étant payé le luxe de voyager sans billet et n'ayant malheureusement pas pu prouver aux gendarmes ses moyens d'existence au moment il fut arrêté, se vit conduire à la maison d'arrêt de Vire il devra séjourner un mois.

 

Mai 1925  -  Coups de revolver.  -  Dans la soirée du 4 mai, Hengebaer Pierre, â de 32 ans, mouleur ambulant, sortait précipitamment de sa roulotte qui stationnait, sur le territoire de la commune de Neuville et revolver au poing, criait « Halte-là ou je fais feu ! » à deux promeneurs, MM. Rubineau Auguste, marchand forain à Neuville, et Codin Marcel, également marchand forain, demeurant à Courbevoie, puis il déchargeait son arme dans leur direction.

Déjà condamné à 6 moins de prison par le Tribunal de Caen pour le même délit, Hengebaer s'entend infliger une nouvelle peine de un mois.

 

Mai 1925  -  Il frappe un paisible passant.  -  Alors qu'il était en état d'ivresse, Leroy Victor, âgé de 24 ans, déambulait dans la soirée du 17 avril, rue Turpin, quand, croisant un paisible passant, M. Suard Charles, 24 ans, charron, il le bouscula et le frappa sans motif. Leroy qui fait défaut à l'audience a déjà subi trois condamnations, la quatrième lui rapporte 15 jours de prison pour le délit et 5 francs d'amende pour la contravention d'ivresse.

 

Juillet 1925  -  Arrestation d’un escroc.   -  Mercredi, vers 17 heures, le nommé Doré Maurice âgé de 30 ans, originaire de Coquanvilliers (Calvados), se présentait chez M. Legoupil, marchand d'ornements d'église, à Vire, pour le prier de lui remettre une somme de 50 fr. qui lui manquait pour solder une commande de cierges passée chez M. Rréard. cirier, rue Saulnerie, à Vire. par M. le Curé de St-Vigor-des-Mézerets.

M. Legoupil. étant en relations d'affaires avec le Pasteur de St-Vigor, ne fit aucune difficulté pour donner à l'inconnu la somme qu'il sollicitait, mais, hier matin, ayant rencontré Doré qui déambulait par les rues de la ville, il fut pris de soupçons, soupçons tardifs car le quémandeur n'est qu'un escroc qui n'est, certes pas, à son premier coup d'essai.

Arrêté par M. le Commissaire de police, Doré n'a pu se soustraire aux pressantes questions du policier qui l'a fait écrouer à la maison d'arrêt.

 

Août 1925  -  M. Herriot à Vire.   -  M. Herriot, président de la Chambre des Députés, accompagné de son secrétaire M. Israël, a visite hier soir la coquette et pittoresque cité viroise. L’église Notre-Dame, la Tour de l'Horloge et le Vieux Château l'ont particulièrement intéressé.

Après avoir parcouru la vallée des Vaux et dîné à l'Hôtel du Cheval Blanc, M. Herriot est rentré à Bagnoles-de-l'Orne il séjourne actuellement, emportant le meilleurs souvenir de son court passage dans la cité viroise.

Août 1925  -  Arrestation à Neuville.   -   Les gendarmes visitant dans la soirée du 17 courant le refuge des vagabonds de la cour de Neuville, ont trouva couché sur un tas de chiffons le nommé Gilette Eugène, âgé de 47 ans, à Saint-Georges-des-Groseillers (Orne), n'ayant aucun moyen d'existence ni de domicile fixe. Gilette a été arrêté et écroué à la maison d'arrêt de Vire.

 

Août 1925  -  Ils étaient cinq.  -  Tous bien faits pour s’entendre, se comprendre et pour boire : cependant l'argent manqua bientôt et le ravitaillement en boisson ne pouvant se faire, l'un d'eux imagina de voler à M. Prix, cafetier, rue Turpin, à Vire, un tuyau et une bassine en zinc d'une valeur de 70 fr. et qu'ils vendirent à un brocanteur 5 fr. 70.

Sur cinq accusés, deux ont jugé prudent de ne pas se présenter à l'audience : l'un, Lemonnier Léon, âgé de 32 ans, déjà condamné plusieurs fois et qui semble d'après l'enquête avoir été l'instigateur du vol est condamné à 1 mois de prison.

L’autre, Tanguy Léon, âgé de 29 ans est condamné à 15 jour, de la même peine. Les trois autres, le nommé Luce, âgé de 49 ans, tailleur de pierre, ivrogne invétéré, récolte 15 jours. La même peine est infligée à la femme Nicole, 39 ans, journalière, plus apte boire qu’à travailler. Enfin, Courtier Léon, Age de 19 ans qui, malgré- son jeune age, a déjà subi plusieurs condamnations pour vagabondage est ivresse, s'entend condamner à une amende de 50 francs.

 

Septembre 1925  -  Toujours le même.   -  C'est encore le nomade Desvaux Joseph, âgé de 46 ans, sans domicile fixe, qui pour défaut de visa de son carnet anthropométrique et pour stationnement sur le territoire de la commune de Neuville, se fait arrêter le 12 courant par les gendarmes et conduire à la maison d'arrêt il est écroué.

 

Octobre 1925  -  Rancune vidée par un combat.  -  La femme Champenois, âgée de 32 ans, journalière à Vire, a pour voisin et ennemi, le nommé Pommier, âgé de 30 ans, couvreur. Fréquemment des querelles s'élèvent entre les deux voisins. Un jour même des horions furent échangés.

La femme Champenois qui semble avoir été l'agresseur est condamnée, à 25 francs d'amende et son voisin récolte 16 francs.

 

Novembre 1925  -  Arrestation du gardien du cimetière.  -  Le 9 octobre dernier, M. Feret, entrepreneur de maçonnerie à Vire puis aux Teintures, portait plainte à M. le Commissaire de police pour vol d'une croix. Le magistrat se livra à une enquête discrète et ses soupçons se portèrent bientôt sur le gardien du cimetière, le nommé Mancel Alphonse, âgé de 32 ans, demeurant rue Émile Chenel.

Celui-ci sachant qu'il était pisté par la police s'en fut trouver M. Chapel Adolphe, jardinier, auquel il avait vendu pour la somme de 45 francs, après l'avoir maquillée, la croix de M. Féret, pour le prier de ne pas dire qu'il lui avait vendu une croix « afin de ne pas réveiller une vieille histoire concernant la disparition d'une croix au cimetière ».
Devant cette attitude, qui ne laissait aucun doute sur la culpabilité du gardien du cimetière, M. le Commissaire de police a fait passer des aveux à Mancel qui a été écroué hier matin à la maison d'arrêt.

Voilà encore une arrestation qui fait le plus grand honneur à M. le Commissaire de police.

 

Décembre 1925  -  A propos de l'électrification de notre région.  -  Maintes fois il a été question d'un projet de barrage des eaux de la Vire, aux environs de Pontfarcy, en vue de créer une usine qui distribuerait le courant électrique dans toute notre région; mais, jusqu'à ce jour, les promoteurs de ce projet s'étaient bornés à émettre des vœux qui semblaient ne pouvoir jamais être réalisés. Cependant, à la suite d'une vente faite lundi dernier, au lieu dit Planche d'Avenal, en la commune de Pontbellenger, par M. Porchet, ingénieur en chef du génie rural au Ministère de l'Agriculture, M. Jeanne, conseiller général et président du Syndicat d'Électrification du canton de St.Sever; M. Bru, ingénieur-électricien et un ingénieur adjoint au génie rural, il est à présumer que l'ère des réalisations est ouverte et que bientôt un comité sera formé en vue de trouver les capitaux cessaires à la création d'une affaire appelée à rendre dans notre région de grands et d'utiles services.

D'après les renseignements qui nous ont été fournis, le barrage établi à l'endroit précité donnerait une chute d'eau de 8 à 10 mètres, qui pourrait produire une force d'environ 300 chevaux, pendant 7 mois, et 150 chevaux pendant les 5 autres mois. Les eaux retenues par ce barrage occuperaient une superficie d'environ 100 hectares. Cet immense réservoir pourrait contenir cinq millions de mètres cubes d'eau. Ce projet hardi nécessiterait l'emploi de gros capitaux, plusieurs millions, nous dit-on, qui seraient amortissables en 30 années et produiraient un intérêt minimum de 7 % .

Nous reviendrons sur ce projet dont la réalisation est vivement sirée par tous ceux qui s'intéressent à l'électrification de nos campagnes.

 

Janvier 1926  -  C’est vraisemblablement la tempête qui provoqua l’incendie de la mairie.  -  Les bruits les plus « abracadabrants » circulent sur les causes du sinistre qui a détruit notre hôtel de ville. Devant la persistance de ces rumeurs, M. le Commissaire de police a, sur l'initiative du Maire, fait une enquête des plus serrées dont il nous parait intéressant de publier aujourd'hui les conclusions.

Il résulte de l'ensemble des faits acquis que le feu a prie naissance au grenier, du côté des bâtiments étaient entassées les archives municipales. Et pour déterminer les causes mêmes du sinistre, il faut tout simplement penser à la tempête qui vissait alors sur toute la région.

En effet, à la partie gauche des bâtiments, étaient placés des fils électriques dont un conducteur se trouvait fixé au toit. Sous la force du vent, un des fils dut  se  rompre, et occasionner un court-circuit. Une étincelle suffisait à allumer le feu qui devait avoir un aliment tout trouvé dans les nombreux papiers desséchés.

Tout cela s'est passé rapidement au point qu'il fut impossible de combattre efficacement le fléau. Voilà, il nous semble, une explication aussi simple que vraisemblable et qui doit couper court à tous les on-dit qui circulent à Vire.

Maintenant, nous devons rendre, aux pompiers de Vire, les louanges qu'ils méritent et sur lesquels nous n'avons peut-être pas insisté comme ilconvenait dans notre compte rendu du sinistre. Dans la lutte contre l'élément déchaîné, ils ont pris une part prépondérante et c'est bien grâce à leur activité, à leur courage, à leur dévouement que la bibliothèque, le théâtre et les maisons avoisinantes ont pu être épargnés.

 

Décembre 1925  -  L’incendie de l’Hôtel de ville.  -  Il était exactement 1 h. 10, lorsque Mme Gilles, teinturière fut prévenue que son atelier située rue aux teintures était menacé par les eaux de la Vire. Immédiatement, accompagnée de son fils, elle se rendit à cet atelier pour parer au préjudice que les eaux pouvaient occasionner à son matériel.

En passant place de l'Hôtel de ville, Mme Gilles ne remarqua rien d'anormal. Ce ne fut qu'en revenant vers 1 h. 30, qu'elle entendit M. Marie, pharmacien, M et Mme Soinard, bouchers, crier « au feu ». Tout d'abord, M. Morel, concierge de la mairie fut prévenu puis, en hâte, le capitaine des pompiers, les pompiers, le lieutenant de gendarmerie, la brigade, les autorités de la ville, arrivèrent sur les lieux du sinistre, tandis que les clairons et les cloches faisaient entendre leurs sons lugubres, invitant toute la population à venir prêter main forte pour conjurer l'incendie qu'un vent violent activait d'une façon inquiétante.

Devant l'inefficacité du matériel municipal, matériel désuet s'il en est, M. Perrin, lieutenant de gendarmerie dépêcha des télégrammes aux chefs des pompiers de Caen, de Condé-sur-Noireau et de Villers-Bocage.
A 4 h. 30, les pompes de Villers arrivaient, suivis à une demi-heure d'intervalle par celles de Condé puis, à 6 heures, sur les lieux du brasier car l'Hôtel de Ville n'était plus à cette heure qu'un immense brasier, les pompiers de Caen mettaient en batterie.

C'est grâce à leur puissante pompe qui n'a cessé de fonctionner de 6 heures à midi, que le sinistre qui menaçait de se propager aux maisons voisines, a été conjuré.

A l'heure actuelle, il ne reste plus de l'Hôtel de Ville que des murs tellement calcinés, que la réfection en sera nécessaire pour une grande partie.

Le toit de la bibliothèque et du musée est entièrement détruit. Une partie du Théâtre est endommagée.
Les torrents d'eau qui ont été versés ont entièrement inondé tous les locaux non atteints par le feu, noyant ainsi des livres, des tableaux et autres objets précieux qui n'ont pu être sauvés.

Il convient d'adresser des félicitations à M. le commandant de gendarmerie, à M. le commissaire de police et à toute la population viroise qui, au premier signal, se sont empressés de se rendre, sous une pluie battante et par un vent qui soufflait en tempête, sur les lieux du sinistre, aidant de toutes leurs forces à conjurer un désastre unique dans les annales de la ville.

Les pompiers, mal servis par leur matériel, firent l'impossible pour éteindre le feu. Ils furent puissamment secondés par les pompiers de Villers, de Condé et de Caen. Et c'est par le plus heureux des hasards que ceux-ci purent, au premier appel, venir prêter main forte à leurs collègues de Vire.

En effet, par décret du Président de la République, en date du 15 courant, cette compagnie, était dissoute, et sept jours après, M. Binet, commandant-inspecteur des Cies des sapeurs-pompiers de Basse-Normandie, était prévenu de cette dissolution. C'est alors qu'il prit l'initiative de former une nouvelle compagnie actuellement composée d'hommes de bonne volonté, et c'est contre la grêle, le vent et la pluie qui n'ont ces de cingler leur visage et de ner la marche de leurs autos-pompes que ces hommes sont venus à Vire, malgré leur formation irrégulière.

M. le Maire, très attristé du désastre qui frappe sa ville : MM. les conseillers municipaux, n'ont cessé de se livrer aux travaux les plus pénibles, et de se trouver aux endroits les plus dangereux, pendant tout le temps qu'a duré ce sinistre.
Ce qu'était l'Hôtel de Ville  -  Comme nous le disons en première page, l'Hôtel de Ville avait été construit au XVIIe siècle pour les Ursulines. Après y avoir séjourné de longues années, ces religieuses firent édifier un nouveau couvent (hospice Saint-Louis actuel) qu'elles occupèrent. Elles vendirent en 1783 le couvent qu'elles quittaient à la Ville de Vire pour y installer l'hôpital des pauvres malades dit Hôpital Général.
En 1783, la façade fut décorée d'un portail monumental qui fut déplacé lors de l'ouverture de la rue Deslongrais, pour être placé il existe actuellement, à l'entrée du cimetière.
A la Révolution, l'hôpital fut fermé.

Longtemps revendiqué par la Ville, l'État se décida enfin à le remettre à la cité Viroise. C'est alors qu'en 1827, on y transporta les services de la mairie, précédemment installés dans le pavillon ouest, à l'entrée du château.

On y installa également à cette époque la bibliothèque municipale qui comprenait non seulement l'importante bibliothèque léguée en 1781 par Thomas Pichon, mais encore, celles des abbayes environnantes, confisquées pendant la Révolution.

En janvier 1781, le bibliothécaire, M. Charles-Antoine Frédérique, adjoignit à la bibliothèque un musée qu'il créa à l'aide dons sollicités par lui-même. La bibliothèque comprenait environ 70.000 volumes, 1500 manuscrits et de nombreux incunables dont quelques-uns sont uniques.

Cette bibliothèque, une des plus importantes du Calvados, a contribué pour beaucoup au bon renom d'érudition de la Cité Viroise les Arts et les Lettres sont nullement dédaignés, quoiqu'on disent certains esprits chagrins.

Dans le grenier de la bibliothèque étaient précieusement conservées de très nombreuses liasses formant le Chartier de la Ville : les archives municipales sont maintenant détruites. Les livres, les manuscrits, de la bibliothèque, les tableaux et les objets du musée sont grandement détériorés par des flots d'eau qu'il a fallu déverser pour noyer la toiture enflammée qui recouvrait tous ces riches et précieux documents.

 

Janvier 1926  -  Les inondations.  -  L'inondation survenue le 30 décembre dernier n'est pas un fait unique dans les annale. En 1852, le bas de la ville fut envahi par la Vire. Sept ans après, en 1859, la rivière quitta à nouveau son lit et occasionna la mort d'un employé de tannerie, M. Debon, qui si noya au moment il se rendait à l'écluse pour en faire fonctionner les vannes. Cette crue, moins importante que celle survenue en 1832. causa néanmoins aux riverains d'importants dommages. En 1878, la rue des Teintures était encore submergée.

 

Mars 1926  -  Un déploiement de forces.  -  Lundi, ver 1 h. 30, Mme Trohec, débitante, avenue de la Gare, à Neuville, voyait son établissement envahi par une quarantaine de membres du syndicat des locataires qui venaient s'opposer à son expulsion et bien décidés à résister, même à la force armé.

Me Dovichi, muni d'un exploit d'expulsion, chercha bien à déménager des meubles, mais devant la résistance des locataires, le propriétaire, M. Lebossé, pour éviter une manifestation bruyante et peut-être même orageuse, sut concilier les rigueur de la loi avec la sagesse, en prorogeant de huit jours le départ de sa locataire et en lui assurant, pour ne pas perdre le bénéfice de sa licence, un local, route d'Aunay, elle pourra exercer son commerce. 

 

Mars 1926  -  Un explosion cause la mort d'un jeune ouvrier.  -  Lundi soir, un accident à l'imprudence, s'est produit au 21 rue des Usines, à Vire, dans un atelier occupé par M. Leboucher, quincaillier taillandier, demeurant rue Emile-Chesnel.

Il était environ 18 h. 30, deux ouvriers, âgés de 16 ans, les nommés Barbot, demeurant Cours de Neuville, et Mecrel, demeurant rue Girard, venaient de recharger une lampe de carbure de calcium quand au moment de l'allumer, l'appareil, dant sous la pression des gaz, sauta, et atteignit le jeune Barbot à l'abdomen et à la Gorge, lui faisant des blessures si graves que l'infortuné jeune homme décédait quelques heures après à l'Hôtel-dieu, ou le docteur Blâcher lui avait prodigué les premiers soins.

 

Avril 1926  -  Un incendie à l’usine électrique.  -  Lundi, vers 19 h. 45, la population viroise, était alertée par une sonnerie de clairon signalant que le feu venait de se déclarer à la Centrale électrique de Vire, dirigée par MM. Bru et Lemercier.
̃Au-fur et à mesure, que se rependait cette nouvelle, les compteurs électriques se fermaient, chacun installait un éclairage de fortune. Cependant aucun court-circuit n'était à craindre en la circonstance.

A 20 h. 15, les pompiers munis de leur matériel à bras, puis les pompes, arrivèrent sur les lieux du sinistre et après une heure environ le feu était maîtrisé.

L’usine de MM. Bru et Lemercier est située en dehors de la ville, en bordure de la rivière la Vire et le bâtiment dont il ne reste plus que les murs était adossé à l'Ouest du bâtiment principal de l'usine où est enfermé un important matériel fort heureusement celui-ci a été préservé des flammes.
Dans le bâtiment détruit se trouvaient trois gazogènes d’une puissance de 300, 150 et 50 chevaux. Les gazogènes de 300 et 150 chevaux semblent ne pas avoir trop souffert de l'incendie. Quant a celui de 50 chevaux cause de l’incendie, il est entièrement hors de service.
Voulant connaître les causes exactes du sinistre, nous nous sommes rendus auprès de M. Bru qui  a bien voulu nous donner les renseignement suivants.
« L'incendie qui nous porte un préjudice important a été produit par l’explosion à l'intérieur du laveur d'un gazogène de 50 chevaux, puis, par la violence de l'explosion, le couvercle de l'appareil s'est détaché et les flammes jaillissant à une hauteur assez grande ont mis le feu à la toiture, qui, en peu de temps, s'est entièrement embrasée.

Une maladresse, aucune imprévoyance ou négligence n'ont été cause de ce sinistre uniquement à la fatalité ».
Ajoutons que l’usine étant pourvue d’un important matériel de secours, la force et la lumière électriques ne seront pas supprimées.

 

Mai 1926  -  Le feu à la beurrerie Bretel.  -  Vendredi, vers 22 heures, alors qu'une pluie fine et glaciale tombait sur les rares passants qui, à cette heure avancée, se hâtaient de rentrer à leur domicile, la sonnerie lugubre et stridente d'un clairon se faisait entendre pour annoncer un nouveau sinistre et rapidement la population viroise apprenait que le feu venait de se déclarer à l'usine de la beurrerie Bretel, à Neuville. Bientôt les rues, qui étaient pour ainsi dire désertes, devinrent subitement animées et, au pas de course, tout le monde se rendit sur les lieux du sinistre.

La beurrerie Bretel occupe en bordure de la gare, sur la commune de Neuville, une superficie de plusieurs milliers de mètres carrés. Cette usine renferme, outre de ses machines, ses moteurs et malaxeurs, une quantité importante de caisses, de paniers, de papier et autres marchandises très inflammables, et on se prend à frémir aux grandes et ruineuses conséquences qu'eût entraînées le feu si, par malheur il s'était communiqué à ces marchandises.

Mais heureusement il n'en fut rien car le feu, qui a pris naissance dans un des frigorifères dont les parois sont constituées de lamelles de liège recouvertes d'une cloison en planches de sapin, a pu être circonscrit. Cette chambre froide, comme les autres, était hors service depuis longtemps et c'est en vue de sa remise en service que des ouvriers y travaillaient journellement. Des fils électriques déplacés pendaient sans attaches et ces fils, livrés eux-mêmes, ont-ils déclaré un court-circuit qui aurait communiqué le feu au liège dont nous venons de parler ? C'est ce que l'enquête s'attachera à savoir.

Toujours est-il qu'un employé tardif à regagner son domicile, ayant aperçu une fumée qui s'échappait du frigorifère précité, signala par téléphone à son directeur M. Gallot, la présence de cette fumée anormale.
Immédiatement celui-ci se rendit à l'endroit indiqué par son subordonné et, s'étant vivement rendu compte du danger qui menaçait l'usine entière, s'empressa de donner l'alarme et, une demi-heure après, les pompiers, suivies d'une foule considérable, étaient sur les lieux.
Les secours.  -  La fumée qui se dégageait de ce foyer invisible se répandait dans presque toute l'usine, très dense en certains endroits elle suffoquait et faisait larmoyer. Il est de notre devoir de signaler la belle conduite de ceux, notamment de M. le Directeur de l'usine, M. Gallot, des pompiers, du maire de Vire, d'un jeune abbé en lequel nous avons reconnu un des vicaires de N.-D. de Vire, et de tant d'autres qui n'ont cessé d'être aux endroits les plus dangereux, luttant contre la suffocation et l'asphyxie. Cependant des pompes furent mises en batterie et la moto-pompe, d'une force de 6 chevaux, arrivée samedi a pour sa première sortie, fourni un travail considérable mais sans pouvoir, toutefois, éteindre complètement le foyer qui, à l'heure nous téléphonons, dégage encore de la fumée.

Parfois le service manqua de direction c'est ainsi que nous avons vu dérouler puis enrouler les bobines de tuyaux, n'en connaissant pas l'utilisation. Fausse manœuvre qui eût pu, en d'autres circonstances, être fort grave. Il est également regrettable que la Compagnie des sapeurs-pompiers n'ait à son service qu'un masque préservateur des gaz et autres émanations délétères. Celui en service est nettement insuffisant le sinistre le prouve amplement puisqu'on a à déplorer plusieurs victimes, notamment MM. Morel et Durand, Lelogeais et Cheval, ces deux
derniers ayant être hospitalisés. Fort heureusement leur état est maintenant satisfaisant.

 

Mai 1926  -  Après l’incendie de la Beurrerie Bretel.  Comme nous le laissions entendre, l'incendie de la beurrerie Bretel est un court-circuit, des fils brûlés ayant été trouvés à l'endroit même le feu a pris naissance.

Les pompiers Cheval et Le Logeais, plus particulièrement atteints par la fumée intense qui se dégageait du frigorifère, sont hors de danger. Cependant, si Le Logeais est encore aujourd'hui de ce monde, c'est M. Le Robellec, gendarme, qu'il doit la vie. Le malheureux pompier, vaincu par les gaz délétères, tomba inanimé, il fut relevé aussitôt et M. Le Robellec s'empressa d'exercer sur l'infortuné intoxiqué la respiration artificielle, et se ne fut qu'après dix minutes d’efforts que Le Logeais reprit connaissance.

 

Mai 1926  -  Après l’incendie de l’Hôtel de Ville.   -  L'incendie qui, dans la nuit du 29 au 30 décembre dernier, a entièrement détruit l’Hôtel de Ville de Vire, a laissé disions-nous dans notre compte rendu de cet effroyable sinistre, des pertes irréparables. Un érudit, écrivain, M. R. Picard, directeur de la revue locale « Au Pays Virois », cité dans son intéressante revue les perte irréparables que l'art et l'histoire locale ont a déplorer. Elles sont au nombre de quatre :

  Le bandeau en chêne sculpté et ajouré servant de lambrequin à la cheminée de la salle des fêtes.
   Les bannières des corporations.
  Les anciens atlas contenant le plan terrier, les plans d'alignement et autres de la ville.
  La statue de Notre-Dame-du-Rocher.

Nous sommes heureux de publier pour nos lecteurs cette nomenclature des pertes que le spirituel écrivain a bien voulu signaler. Cependant si nous passons aux dégâts matériels, ils sont fort élevés et l'expertise qui vient d’être achevée se chiffre par un dommage de 440.314 fr. 66. Cette somme, arrêtée par MM. les Experts sera soumise à l'examen de MM. les Conseillers municipaux lors de la prochaine réunion qui se tiendra le 21 courant.

Nous ne connaissons pas les projets de reconstruction du bâtiment détruit qui, a lui seul, est expertisé pour une somme de 205.533 fr. 55, mais selon la déclaration d'un conseiller, compter un million pour réédifier ce que le feu a anéanti en quelques heures ne serait pas une somme superflue.

 

Juin 1926  -  Fête des mères françaises.  -  Lors de la dernière réunion du Conseil municipal, ce ne fut point sans une certaine pointe de pessimisme que M. le maire parla d'une fête, que sur ordre il devait organiser à Vire en l'honneur des mères françaises.

Or, la fête qui a eu lieu dimanche dernier au théâtre municipal, a obtenu un tel succès que les optimises eux-mêmes en ont été surpris. Tout le mérite de cette fête, préparée au pied levé revient, croyons-nous, à M. Therenty, inspecteur primaire, qui fut chargé par M. le maire d'organiser cette manifestation il a été publiquement rendu hommage à ces mères si méritantes par leur travail, leur dévouement et leur abnégation.
Dès deux heures, la salle du Théâtre municipal était envahie par une foule nombreuse de mamans sur lesquelles on avait tout probablement pas compté, car un nombre de places respectables étaient réservées à des personnes qui n'avaient aucun titre pour assister une fête spécialement destinée aux mères de famille de la ville qui, pour la plupart, durent se caser tant bien que mal, avec leur progéniture.
Tour à tour, M. le maire, M. le sous-préfet, M. Therenty exaltèrent le mérite de la mère française, et les élèves des écoles de la ville apportèrent dans cette réunion intime et familiale, la gaieté et le charme de leur jeunesse en interprétant d'une façon parfaite le programme qui leur avait été confié.

M. Lefrant toujours dévoué aux oeuvres se tailla une belle tranche de succès dans ces mélodies exquises.

 

Juillet 1926  -  La terre tremble.  -  Aujourd'hui, vers 14 h. 30, une forte secousse sismique, qui a duré plusieurs secondes, a été ressentie à Vire.

 

Septembre 1926  -  Économisons l’eau.  -  Le débit des sources ayant sensiblement diminué depuis quelques jours, le Maire de la ville de Vire a l'honneur de prier les habitants de réduire au strict nécessaire leur consommation d'eau pour éviter autant que possible la fermeture des concessions et une partie des bornes-fontaines. 

 

Septembre 1926  -  Une femme brûlée vive.  -  Rue des Vaux, au 37, habite une famille composée de trois membres, MM. Louis et Aldéric Rorest et leur sœur Louise. Celle-ci âgée d'une quarantaine d'années était employée depuis de longues années à l'usine de tissage de MM. Berger frères à Martilly. Bonne ouvrière estimée de ses patrons, Mlle Forest dut, il y a une dizaine de jours, abandonner son travail pour raison de santé.

Ses frères, employés à la filature Câble et Hérault, au Pont-des-Vaux, ne paraissaient à la maison, que pour y prendre leur repas et y coucher. Or, jeudi vers 17 heures des émanations de chairs brûlées et d'étoffes roussies se répandaient aux abords de la maison occupée par la famille Forest, mais personne ne prit garde à ces odeurs anormales ne se doutant pas du drame qui se passait alors. Ce ne fut qu'à 18 h. 15, lorsque M. Aldéric Forest rentra que fut seulement connue la cause de ces incommodantes odeurs.

M. Forest avait à peine ouvert la porte de sa maison qu'une fumée âcre le prenait à la gorge et qu'il apercevait tombée sans vie près du foyer sa malheureuse sœur dont les vêtements étaient presque entièrement brûlés et les chairs en parties calcinées.

Suivant les déclarations de M. le docteur Laisney, l'infortunée victime aurait succombé à une affection cardiaque et pas ressenti les atteintes du feu.

 

Septembre 1926  -  La fermeture des concessions d’eau.  -  La fermeture de certaines concessions d'eau n'a pas été sans soulever un mécontentement de la part des concessionnaires qui ont été atteints par cette mesure qui était d'autant plus urgente qu'elle a évité à la population entière une pénurie complète d'eau. Aujourd'hui le réservoir qui était, il y a quelques jours presque vide, a retrouvé son niveau normal.

Voilà donc une preuve de l'emploi abusif de l'eau par les concessionnaires et le seul moyen d'empêcher les abus c'est le contrôle de la consommation d'eau par le compteur et les conseillers qui, de prime abord, étaient hostiles à l'installation chez les particuliers des compteurs sont obligés aujourd'hui d'en reconnaître la grande et urgente utilité.

A propos de la fermeture des concessions nous avons reçu de M. Bru, ingénieur électricien, la très intéressante note suivante : « Nous manquons d'eau… et nous en manquerons chaque année en raison du nombre croissant des abonnés et tant que le service d'alimentation des réservoirs sera exclusivement basé sur une captation de sources de demi-profondeur dont le débit diminue des trois quarts après trois mois de sécheresse !

Ces captations coûteuses sous tous les rapports ne sont, quoi qu'on en puisse croire, nullement une garantie de pureté des eaux. La pureté de l'eau d'une distribution publique devant être envisagée exclusivement au point de vue bactériologique, il a été établi maintes fois que des sources profondes contenaient aussi bien des germes nocifs que les eaux de surface.

Pour avoir de l'eau pure en abondance, il faut la prendre dans un cours d'eau et la stériliser par les procédées modernes ozonisation, javellisation, rayons ultra violets, etc…, dont des milliers d'applications ont sanctionné l'infaillibilité.

Une ville voisine dépense aujourd'hui près de deux millions pour avoir trop longtemps oublié les cessités de l'hygiène et des besoins modernes.

La ville de Vire n'aurait pas me 200 mille francs à engager pour compléter ses besoins si on voulait accepter des moyens de stérilisation universellement employés. Elle se trouve notamment dans des conditions particulièrement favorable pour obtenir rapidement à peu de frais et en abondance toute l'eau qui lui fait défaut. Tout en donnant satisfaction aux abonnés et à la population entière la ville pourrait par une exploitation bien comprise se créer des revenus importants. Ce qui actuellement ne serait pas à dédaigner. »  

 

Octobre 1926  -  Les couvreurs en grève.  -  Le 2 courant, les ouvriers couvreurs de Vire demandent par lettre à leurs patrons une augmentation de salaires. Deux jours après, c'est-à-dire le 4, les patrons répondaient qu'ils ne pouvaient, en son ensemble, accepter la demande de leurs ouvriers.

Devant ce refus, ceux-ci se sont réunis mardi soir et, à l'unanimité, ont déridé de se mettre en grève. Dès le lendemain, en effet, tous les ouvriers syndiqués désertèrent les chantiers, décidés à ne reprendre le travail qu'après avoir obtenu ce qu'ils réclament, soit un supplément par heure de 0 fr. 50.

Actuellement, les ouvriers gagnent 3 fr. 25; les zingueurs 3 fr. 75 et les apprentis 2 fr. La réclamation pour ces derniers serait de 1 fr. Si les patrons s'obstinaient dans leur refus, les ouvriers feraient appel à l'arbitrage de M. le juge de paix ou de M. le sous-préfet.

Octobre 1926  -  Asphyxié en travaillant.  -  Le 2 octobre, Lehericy, 22 ans, emplo à la distillerie Legrand, travaillait au fond d'une cuve de 7 mètres de hauteur, et donnait une couche à base de bergine. Incommodé par l'odeur, il remonta. Dans l'après-midi, se trouvant mieux, il redescendit. A la sortie de l'atelier, ses camarades ne se rendirent pas compte qu'il manquait. Le lendemain matin, l'un des employés regardant dans la cuve, crut qu'il dormait, et l'interpella. Ne recevant pas de réponse, il en fit part au contremaître M. Picard, qui descendit, et constata que le malheureux était mort.

Mardi une foule nombreuse a accompagné l'infortuné à sa dernière demeure à Saint-Denis de Mère,

 

Octobre 1926  -  A Vire, le vent et la foudre ont endommagé les circuits télégraphiques et téléphoniques.  -  Vire, 26 octobre. (De notre correspondant particulier). Une tempête d'une extrême violence, qui a commencé lundi soir, vers 17 heures, et qui s'est terminée fort tard dans la nuit, s'est déchaînée sur Vire et les environs. La foudre est tombée dans maints endroits. Des circuits téléphoniques ont été coupés, mais grâce à la diligence de M. le receveur des Postes de Vire, les grands circuits ont été rétablis mardi dès la première heure. Quant aux circuits secondaires, des dispositions ont été prise pour que leur rétablissement ait lieu dans les 12 heures.

 

Novembre 1926  -  Le curage de la Vire.  -  Une équipe d'ouvriers vient de terminer le curage de la rivière la Vire dans la partie qui longe la rue aux Teintures et celle comprise dans la coulée qui part du pont Sainte-Anne et se termine à l'Écluse. Une vingtaine de tombereaux composés d'objets de toutes sortes ont été retirés du lit de cette infortunée rivière qui chaque jour et surtout chaque nuit reçoit un tas d'immondices qui comblent ses eaux. La ville ne serait tout probablement pas obligée de pourvoir périodiquement au curage de la Vire si aux abords de celle-ci une surveillance était faite. Nous ne verrions tout probablement plus toutes ces ménagères qui, la nuit venue, s'en vont déverser dans la rivière le contenu de leur seau hygiénique ou jeter une casserole sans fond, une cafetière percée, un vase brisé, des chaussures éculées, trouées, des fragments de toutes les espèces. Tous ces objets ont vécu, ils ont leur histoire et Dieu sait ce qu'ils pourraient raconter du fond de la rivière ou .pèle-mêle ils reposent formant ainsi un immense champ de vieillerie à la fois bizarre, burlesque et lamentable.

Novembre 1926  -  Tragique partie de chasse.  -  M. Lepesteur Alfred, âgé de 29 ans, menuisier au Village de la Parrerie, en la commune de Clinchamp partit dimanche de grand matin à la chasse. Il était accompagné de M. Russeau, directeur d'une scierie mécanique située sur la route de Vire à Saint-Sever, au lieu dit Pont-Tournant.

La matinée avait été fructueuse en gibier et les chasseurs s'apprêtaient à regagner le domicile de l'un d'eux pour y prendre leur repas, quand soudain, M. Lepesteur aperçut un lapin de garenne. Il tira et l'animal quoique mortellement blessé chercha à gagner un roncier. Croyant que sa victime lui échappait, M. Lepesteur se précipita pour le saisir. Ce fut alors que tenant son fusil par le canon et se baissant pour franchir une clôture en fil de fer barbelé, il reçut au-dessus du poumon droit la décharge de la deuxième cartouche qui armait encore son fusil.

M. Russeau et un autre chasseur s'empressèrent de porter secours au blessé et de le ramener à son domicile, malheureusement malgré les soins qui lui furent prodigués par le docteur Blachet, l'infortuné chasseur expirait après deux heures de souffrances. Le malheureux était marié et père d'un enfant d'un an.

 

Décembre 1926  -  Autour de la découverte d’un cadavre de nouveau-né.  Mardi dernier, on annonçait aux lecteurs la découverte par un ouvrier graniter, M. Duchène, d'un cadavre de nouveau-né, qu'une mère criminelle avait déposé à proximité du cimetière de Vire. Nous avons exposé succinctement cette nouvelle qui a semé l'indignation et la réprobation générale et qui a malheureusement fourni à des personnes, inspirées d'un esprit de vengeance, le motif de porter des accusations aussi dénuées de fondement que de vraisemblance. 

D'abord une importante question se pose : la mère coupable est-elle de Vire ? Nous ne le pensons pas. C'était, nous le répétons, dans le couvercle d'une boite en carton, à la marque des magasins de la Samaritaine, à Paris, que le nouveau-né fut placé, complètement nu. L'infâme mère, pensant faire disparaître son enfant au fond d'une fosse nouvellement creusée, dut être fort déçue de se heurter à une porte solidement formée du cimetière et ne voulant pas, sans doute, remporter son macabre paquet, c'est alors qu'elle eut l'idée de le déposer sur le pilier d'une barrière, située près de la porte qui lui barrait l'accès du cimetière.

Actuellement, la gendarmerie et la police cherchent a recueillir les éléments qui puissent leur permettre de découvrir cette mère dénaturée. Et, devant ce crime inexplicable, la police demande aux personnes qui pourraient fournir des renseignements sérieux, sur cet infanticide, de bien vouloir les adresser, soit au Parquet de Caen, soit à la police mobile à Rouen, soit encore à la gendarmerie ou au commissariat de Vire. Toute discrétion est assurée.

 

Juin 1927  -  La main dans le sac.  -  Au passage à niveau de la gare de Vire, un individu d'allure suspecte a été arrêté par les gendarmes au moment où il fouillait dans la poche de la blouse de M. Boussard, cultivateur à Maisoncelles-la-Jourdan, pour s'emparer de son portefeuille renfermant 3 100 francs. Ce pickpocket, nommé Baptiste Roig, 20 ans, n'a pu indiquer d'où provenaient 400 francs qu'il avait sur lui.

 

Juillet 1927  -  Un descendant des croisées.  -  En ouvrant la fenêtre de la chambre qu'il occupe chez son neveu, négociant en beurre, rue Girard, à Vire, M. Lemoing, 65 ans, de Mortain, a perdu l'équilibre et est tombé dans la cour où il s'est brisé le pied droit et s'est fait de graves contusions à la jambe et au bras gauche.

 

Octobre 1927  -  Attention au gaz !  -  M. Foubert, plombier à Vire, travaillait avec un ouvrier dans une tranchée d'adduction, rue Laroque, lorsqu'un tuyau de gaz ayant crevé, ils furent tous deux suffoqués par les émanations et tombèrent inanimés. Il fallut des soins énergiques pour les ramener à la vie.  

 

Novembre 1927  -  Brutalité ou correction ? -  Une enquête est ouverte au sujet des mauvais traitements dont serait rendu coupable Alexis Raffin, 40 ans, ouvrier fromager à Neuville, sur son fils, âgé de 15 ans.

Raffin aurait même été jusqu’à blesser le jeune homme avec un tisonnier. Toutefois, l'accusé nie.

 

Février 1928  -  Attelage des chiens.  -  Afin de ne pas laisser sans sanction les mauvais traitements à l’égard des chiens et en général, de tous animaux domestiques, le Préfet du Calvados vient d’adresser au commandant de gendarmerie et aux commissaires de police, les instructions ci-après :

 « On m’a signalé de différents cotés et j'ai constaté par moi-même que les chiens attelés étaient l'objet de brutalités et de mauvais traitement.

 « Je vous rappelle que l'attelage des chiens est en principe interdit, dans le département, par l'arrêté préfectoral du 6 novembre 1905. Et cet arrêté n'a prévu de dérogations à  cette règle qu’en faveur des personnes faibles ou d'un grand age, et sous réserve que des dispositions spéciales soient prises pour que les chiens n’aient pas à souffrir de leur attelage.

J’estime intolérable que des brutalités soient commises envers les animaux, tant au point de vue des souffrances inutiles qu'elles entraînent qu'en raison du mauvais exemple qu'elles donnent.

Je vous invite donc à vouloir bien faire exercer une surveillance très active en ce qui concerne les attelages de chiens.  

 

 Avril 1928  -  Un drame prés de Vire.  -  Dans une coquette maison qui s’élève en bordure de la route de Truttemer-le-Grand, à Bernières-le-Patry, habitait le sieur Roy Emile, âgé de 68 ans, qui exerça pendant longtemps la profession de cocher en maison bourgeoise à Paris.
Séparé de sa femme nommée Emilia Dumont, Roy avait lié connaissance avec une veuve Fourneau née Hertbelot Maria, âgée de 40 ans, qui fut garde-barrière prés de Bernières, au lieu dit Hamel-Collet. Mais depuis un certain temps, les relations des deux amants étaient devenues tendues par suite de questions d’intérêts, elles devaient aboutir au drame.
Le 18 courant, la veuve Fourneau recevait une lettre du sieur Roy, l'invitant à venir régler un litige qui les séparait. S'étant rendue mardi soir vers 18 heures chez Roy, elle fut invitée par son ex-ami à retirer ses chaussures pour entrer dans la salle à manger, ou une discussion très violente eut lieu au sujet d'une somme de 1.000 francs due à la dame Fourneau par Roy.
Enfin, ne pouvant rendre à sa créancière la somme qu'il devait, Roy (c'est du moins la déclaration de la meurtrière) mit brutalement celle-ci à la porte sans lui donner le temps de reprendre ses chaussures.
C'est alors que commença une scène qui devait se terminer par la mort de Roy.
Mécontente d'être ainsi congédiée, la femme Fourneau, très surexcitée, brisa un carreau d'une fenêtre et, pénétrant dans la salle à manger, elle se vit à nouveau menacée par Roy qui, une carabine à la main, la mettait en joue. Voyant ses jours en danger, la femme Fourneau saisit un couteau qui se trouvait à sa portée et le plongea dans le dos de Roy, qui s'écroula foudroyé.
Le maire, M. Gondouin, prévenu, informa immédiatement les gendarmes de la brigade de Vassy. Ceux-ci se rendirent immédiatement sur les lieux du drame et arrêtèrent la meurtrière.  

Août 1928  -  Un grave incendie à Vire.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons doivent inciter à redoubler de vigilance et de prudence pour nous mettre en garde contre l'incendie qui en quelques heures, peut anéantir tout ce que l'activité, le travail et l'intelligence ont peu à peu construit, outillé, organisé. Telle est encore aujourd'hui l’œuvre néfaste accomplie par l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit du 7 au 8 et qui laisse plus d'un demi-million de dégâts dans La ville de Vire déjà si éprouvée par la destruction complète en 1925 de sontel de ville.

Dans la rue Zimmermann est située une impasse qui donne accès à gauche aux ateliers occupés par M. Kolh, tôlier, et de MM. Carré et Foucault, carrossiers, quant vers minuit des passants aperçurent une épaisse fumée qui s’infiltrait à travers la toiture de l'atelier de M. Carré, une lueur qui ne laissait aucun doute sur la nature du sinistre qui allait bientôt prendre de grandes proportions.
Immédiatement le capitaine des pompiers, M. Bouffaré, fut prévenu. Sur ses ordres, l'alarme fut donnée et sur les lieux du sinistre 2.000 personnes accoururent, parmi lesquelles se trouvaient, M. le Sous-Préfet, M. Lepesant, adjoint au maire, M. le Commissaire de police, M. Perrin, lieutenant, et M. Daban, adjudant de gendarmerie, M. l'abbé Trèche, curé-doyen, et ses vicaires, M. Tricault, conseiller général, et plusieurs prêtres de la ville qui ne cessèrent d’apporter le concours le plus actif et le plus dévoué pour lutter contre le fléau. Dès le début du sinistre une moto-pompe commença à combattre le feu, puis une deuxième moto vint à son tour déverser un torrent d'eau sur le feu qui trouvait un aliment facile à la destruction dans une charpente légère clôturée par planches déjà surchauffées par 1a température presque sénégalienne que nous subissons actuellement.
Bientôt tout le bâtiment, qui mesurait une trentaine de mètres de longueur sur 8 mètres de largeur, était la proie des flammes.
Cependant, tout donnait à espérer que le foyer allait être circonscrit quand, subitement, un violent coup de vent tourna les flammes qui allèrent lécher les ateliers de menuiserie de MM. Bezonnier frères. Le feu, trouvant encore matière à s'alimenter, détruisit en deux heures tout l'atelier et son contenu.
Tandis que les pompiers, inlassables, luttaient contre ce nouveau brasier, une maison d'habitation située rue Zimmermann, contre laquelle était adossé l'atelier des sinistrés, MM. Carré et Foucault, s'enflammait dans sa partie ouest et rapidement les flammes gagnaient toute la maison, malgré tous les efforts employés pour conjurer le feu.
Sans la vigilance de M. Mallet fils, les chantiers de bois de la maison Mallet, qui sont contigus au lieu sinistré, auraient été certainement envahis par les flammes. Il y a tout lieu de féliciter M. Mallet et son personnel pour toute l'activité qu'ils ont apportée en la circonstance, comme il y a lieu également d'adresser des félicitations aux pompiers et à toutes les personnes qui, infatigables, ont lutté une partie de la nuit pour éteindre les flammes envahissantes et dévastatrices.
Ajoutons que les pompiers de Caen et de Villers-Bocage, alertés vers une heure par M. le Commissaire de police, sont arrivés à Vire à 4 heures à ce moment le feu était conjuré.

 

Mars 1929  -  Encore des cygnes.  -  La vallée de la Vire a été le refuge au cours de la vague de froid de nombreux oiseaux aquatiques qui venaient chercher refuge pour se garantir des rafales glacées qui balayaient leur asiles habituels. Un groupe d'une vingtaine de cygnes a été signalé dans les marais de la Vire. D'habiles nemrods tels que M. Lefèvre, négociant en bois, M. Goulet, commissaire-priseur, M. Pagny, de Cartigny, en ont abattu plusieurs. Ces oiseaux, qui pesaient de 14 à 17 kilos, n'avait pas moins de 3 mètres d'envergure.  

 

Août 1930   -   L'inauguration de l'Hôtel de Ville de Vire.   -   Le nouvel Hôtel de Ville sera inaugurée le dimanche 21 septembre. Le Comité des fêtes prépare activement un ensemble de réjouissances pour faire suite aux cérémonies officielles et aux concours agricoles d'arrondissement qui auront lieu le même jour.

26.   -   VIRE.   -  Théâtre et Hôtel de Ville

VIRE.   -  Statue de Castel  -  Marché aux Légumes

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