Juillet
1760 -
La bataille de Port. -
Le
15 juillet 1760, cinq bateaux chargés de bois de construction destinée
pour Brest furent poursuivis par plusieurs vaisseaux anglais et se
réfugièrent sous le canon de la plate-forme de Port où il y avait
trois pièces de 24. Les anglais tirèrent biens vaillant 500 coups de
canon sur les bateaux sur le village de Port, mais les boulets passaient
par-dessus les maisons et venaient jusqu’au Pont-Fâtu.
La
poudre manqua dans Port, ce qui fit que les français ne purent guères
répondre aux anglais. Le capitaine Padié commandant l’un des bateaux
échoués eut les reins fracassés d’un boulet et mourut le lendemain
à l’hôpital de Bayeux.
Après
que le feu eut cessé les anglais envoyèrent une plaque pour demander
que les bateaux échoués leur fussent remis, on leur répondit que c’était
impossible.
Le
lendemain matin 16 on envoya une plaque de Port vers les anglais pour
les prier de ne plus tirer sur le village, mais ils répondirent qu’ils
allaient raser Port, et ils
gardèrent trois officiers qui étaient sur la plaque, en effet,
bientôt après ils tirèrent plus de 600 coups de canon, mais par la
grâce de Dieu il n’y eut que quelques maisons d’endommagées, trois
canonniers de tués sur la plate-forme et un pauvre rémouleur tué sur
la falaise et cinq personnes blessées dangereusement.
Il
y avait bien 6000 personnes tant bourgeois que paysans armés de sabres
épée, fusils, fourches, faux etc… sans compter les gardes-côtes et
plusieurs compagnies de cavalerie, tous attendent les Anglais de pied
ferme, lesquels Anglais voyant cette bonne contenance se retirèrent de
devant Port le 16 juillet à trois heures après-midi. (source
Archives du Calvados)
1824.
- Huppain (64 habitants en 1821) absorbe Neuville-sur-Port
(22 habitants, au sud de Huppain) et Villers-sur-Port (99 habitants, à
l'ouest). Les communes de Port-en-Bessin et de Huppain s'associent le 1er
octobre 1972.
Février
1829 -
Un sauvetage. -
Le
25 janvier dernier , des enfants de Port-en-Bessin ( Calvados ) jouaient
sur un rocher qui domine la mer, assez profonde en cet endroit, deux
d'entre eux se prennent de querelle, se battent et tombent dans les
flots. Un jeune homme de vingt-deux à vingt-trois ans, qui se promenait
sur les bords de la mer,
et qui paraissait plongé dans une profonde rêverie, s'élance à
l'instant après ces deux enfants, il en retire un, le dépose sur le
bord, quitte rapidement son habit, prononce le mot Ernestine ! et se précipite
de nouveau dans la mer, il saisit le second enfant, et le retire encore
vivant, mais évanoui.
Quelques
habitants accourus comblaient de bénédictions ce jeune inconnu, qui se
déroba à leurs acclamations, mais on a su que cet intéressant jeune
homme est aspirant dans
la marine royale. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai
1830 - Les
douaniers déjouent un trafic de contrebande.
- La
brigade des douanes de Port-en-Bessin a saisi, dans la nuit du 19 au 20
de ce mois, sur la côte de Villiers, entre Port et
Ste-Honorine-des-Pertes, un versement de marchandises de contrebande qui
venaient d'être débarquées.
Cette
capture, composée de seize ballots paraît être de grand prix. Les
fraudeurs sont parvenus à s'évader, et l'on croit qu'ils n'ont pas
été connus. (Le
Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Les pêcheurs rentrent chargés de harengs. - Les
bateaux partis de la côte de Caen, en assez grand nombre, pour aller
faire la pêche du hareng dans les bancs d'Yarmouth et ensuite dans les
parages de Dieppe, ne sont pas encore revenus, mais on sait que la
plupart ont fait des pêches lucratives qui ne sont pas encore
terminées. Quatre ou cinq de ces bateaux ont seulement été moins
heureux.
Il
est à désirer que les spéculations auxquelles nos pêcheurs se
livreront sans doute après la disparition du hareng des cote, de
France, leur soient favorables, sans les engager dans des contraventions
dont les conséquences leur seraient funestes, puisqu'elles leur
feraient perdre tout le fruit d'une industrie loyalement exercée et
sujette à tant de périls.
Les
pécheurs de Dieppe, du Havre et de tout le littoral du pays de Caux,
paraissent avoir également bien réussi cette année, et
indépendamment de l'aisance qui doit en résulter pour eux et leurs
familles, le produit de leurs pêches met en circulation des capitaux
considérables, et fournit à la consommation une denrée qu'on sait
être très recherchée durant l'hiver. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1831 -
Police correctionnelle.
-
Le nommé Pierre Canchard, de Port-en-Bessin, déjà plusieurs
fois condamné pour vol, vagabondage, et il y a quelques mois encore,
par défaut pour un vol de deux moutons, a été puni de nouveau de 6
mois d'emprisonnement, et à l'expiration de sa peine sera remis à la
disposition du gouvernement. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1831 -
Croix de Juillet : plusieurs personnalités du Calvados
honorées. -
Parmi les
noms des citoyens désignés pour recevoir la Croix de juillet, nous
avons remarqué, appartenant à notre pays, les noms suivants :
MM.
Eugène Crespin, Monin, Duclos-Berzy, Renée (Amédée-Lambert ), Bottet
(Frs.-Alexandre), de Cauville ( Harcourt ), Gervais ( docteur-médecin
), Allard ( de Port-en-Bessin ), M. Hebert, directeur de
la poste aux lettres de Caen, qui a pris une part active aux travaux et
aux dangers de la grande semaine, et a ensuite secondé puissamment les
premières opérations du gouvernement provisoire, en donnant ses soins
au service des postes, dont l'organisation était alors si essentielle,
est compris aussi
parmi les personnes qui seront décorées. (Le
Pilote du Calvados)
Janvier
1840 - Étude de la solidité du sol et découvertes géologiques.
- Des
fouilles sont commencées à Port-en-Bessin depuis le six de ce mois,
sous la direction de MM. Le Forestier et Lavalley-Duperroux. Le but de
ces fouilles est de s'assurer si le sol est assez ferme a une profondeur
convenable pour asseoir les murs de quai qui doivent entourer les bassins.
La
première fouille a été ouverte sur le bord de la grande route, devant
l'hôtel habité, par M. Le Charpentier. Les premières terres trouvées
dans cette fouille sont une marne noire, très facile à travailler, qui
va jusqu'à la profondeur de 5 mètres, ensuite on a trouvé une marne
blanche, très ferme, presque réduite en pierre, on y remarque, en
grande quantité, des fragments de pierre plus dure, dont quelques-unes
annoncent avoir été battues par l'eau. Cette fouille d'un mètre 60
centimètres d'ouverture, a été poussée à la profondeur de 6
mètres 50 centimètres, la pierre qui parait
faire la suite des roches plates qui se trouvent devant Port, prend
beaucoup de consistance, l'eau n'a paru qu'a 5 mètres de profondeur,
mais on a terminé la fouille sans qu'elle ait incommodé les ouvriers,
et le flux et reflux de la mer ne parait pas en augmenter ou diminuer la
solidité.
Une
autre fouille ouverte dans la cour de M. Octave Guillot, dans les mêmes
dimensions que la première, a donné les terres suivantes : 1° de
l'argile remuée que M. Guillot y a fait apporter pour réunir un trou
qui se trouvait en cet endroit ; 2° jusqu’à la profondeur de 6
mètres, la marne noire déjà trouvée dans l'autre fouille, ensuite la
marne blanche, quoique un peu plus terne que l'autre, du reste la même
solidité et les mêmes accidents de pierre. Cette fouille n'a presque
pas donné d’eau. Ces deux fouilles ont été terminées le onze.
Une
troisième est commencée dans le pré de M. Vardon, et toutes vont se
suivre jusqu'à parfaite connaissance du terrain sur lequel on doit
bâtir.
Nous
ferons notre possible pour tenir nos lecteurs au courant de ces travaux
qui intéressent si vivement le pays. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1840 -
Nouvelle locale. -
Le
silence que nous avons gardé depuis notre dernier article a pu faire
penser à quelques personnes que les études préparatoires entreprises
par MM. Le Forestier et Lavalley-Duperroux se trouvaient interrompues.
Cependant il n'en est rien, et nous devons au public de le tenir au
courant de ce qui a été fait dans cet intervalle.
Les
immenses couches de pierres qui régnent à Port, sur le rivage de la
mer, et celles que l'on trouve dans les deux montagnes qui l'avoisinent,
sont toutes plus ou moins calcaires, mais on ignorait jusqu'à ce jour
quelle était la qualité de la chaux qu'elles produisent, pour s'en
assurer on a fait de nombreux essais dont voici le résultat :
La
pierre prise sur le mont Castel, soumise à l'action du feu a produit
une chaux maigre et de mauvaise qualité qui, mélangée avec le sable
et déposée dans l'eau, s'est bientôt précipitée au fond du vase.
Deux
espèces de pierre roulée, ou galet qui se trouvent en abondance sur le
rivage, sous les falaises de Manvieux, l'une blanche et l'autre
grisâtre, ont produit une chaux d'une excellente qualité. Celle faite
avec le galet blanc et mélangée avec le sable, ne s'est durcie dans
l'eau qu'avec lenteur, mais celle produite du galet gris, avait au bout
de trois jours autant de consistance que la meilleure chaux hydraulique
en acquiert ordinairement dans un pareil espace de temps.
Les
roches blanches qui se trouvent à droite et à gauche de la boucle,
produisent une chaux également hydraulique, mais d'une qualité de
beaucoup inférieure à la précédente.
Mais
ce qui surtout est véritablement intéressant, c'est qu'il a été
reconnu que les roches bleues qui se trouvent à droite de la boucle, au
pied même de la falaise, produisent une chaux hydraulique qui durcit
dans l'eau avec plus de promptitude que les différentes chaux
hydrauliques de Crouay, Subles, St-Vigor et même de Fontenay-le-Pesnel,
reconnue par l'ingénieur M. Le Patu comme la meilleure du département.
Ainsi
donc il demeure bien constant qu'indépendamment de la pierre et du
sable, la chaux qu'on emploie dans les constructions hydrauliques se
trouve également sur le lieu, affranchie par cela même des frais de
transport, et dans des conditions plus avantageuses peut-être que sur
les lieux d'où on la tire en ce moment, à cause de la facilité que
l'on a de se procurer à Port la houille que l'on peut tirer, soit de la
Belgique, soit de l'Angleterre.
Cette
découverte est trop intéressante pour que nous ayons pu différer plus
longtemps à la porter à la connaissance de nos lecteurs. (Source
: L'Indicateur de Bayeux)
Juin
1840 -
Les bains de mer. -
L'usage des bains de mer, comme moyen thérapeutique, n'est pas
fort ancien, ou du moins n'etait-il employé que dans quelques cas
spéciaux assez rares. Mme de Sévigné parle à sa fille du dépari
pour Dieppe de plusieurs dames de la cour, auxquelles les médecins
avaient ordonné de se plonger clans la mer, parce quelles avaient été
mordues par une petite chienne de boudoir, soupçonnée d'hydrophobie.
Les
baigneurs ne s'entassent plus exclusivement à Dieppe et à Boulogne, un
grand nombre d'entr'eux préfèrent maintenant les villages maritimes
qui garnissent nos côtes, et qui leur offrent plus de liberté, a
beaucoup moins de frais.
Parmi
ces localités modestes, Port-en-Bessin se recommande à plus d'un
titre, et nous parait appelé, dans un délai assez rapproché, à une
préférence marquée. Sa proximité de Bayeux, dont il n'est séparé
que par une charmante promenade que sillonnent à chaque instant de
nombreux omnibus, l'animation que lui donnent les fréquens mouvements
de sa flottille de bateaux pêcheurs, enfin, l'agrément des environs,
où la végétation se montre bien plus riche et plus fraîche que sur
les autres points de la côte, tous ces avantages, dont nous pourrions
prolonger rémunération, doivent attirer les habitants de notre ville
et même les étrangers.
Si
le nom de Port-en-Bessin se trouvait enfin justifié par la création
d'un port véritable, création que nous appelons de tous nos vœux, et
dont les frais seraient bientôt compensés par les résultats qu'en
recueillerait le pays, ce modeste village serait appelé à une
prospérité toute nouvelle, et deviendrait certainement le rendez-vous
favori d'un grand nombre de baigneurs.
De
brillantes constructions entourant le nouveau bassin viendraient
promptement rivaliser avec le bel hôtel de l'Etoile du Nord, et
offriraient des logements commodes aux visiteurs plus nombreux.
En
attendant la réalisation de ces espérances, nous ne pouvons que
recommander le pèlerinage de Port-en-Bessin à tous nos concitoyens,
malades ou bien portants, en promettant aux uns le soulagement et la
guérison de leurs maux, et aux autres une merveilleuse confirmation de
leur brillante santé. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Juillet
1840 -
Nouvelle local. -
Un
des projets de loi adopté le 28 juin par la chambre des députés
alloue des fonds pour l'amélioration de certains ports. Nous citons
ceux de l'ancienne Normandie : 1 800 000 fr. pour celui de Fécamp ; 900
000 fr. pour un port de refuge à Port-en-Bessin ; 4 500,00 fr. pour
la construction d'un bassin à flot à Granville.
Dans
la séance de la veille, sur un amendement proposé par M. Dangeville,
la chambre avait augmenté le crédit demandé pour l'amélioration des
ports, d'une somme de 1 200 000 fr. pour le canal de Caen à la mer.
Nous
ignorons si quelque allocation de fonds est destinée au port de
Honfleur, dans les 2 961 603 fr. demandés par le gouvernement pour ce
chapitre de dépenses. (Source
: Le Journal de Honfleur)
Septembre
1840 -
Nouvelles
nationales.
-
La
levée de 10 000 marins, prescrite par l'ordonnance royale du 29
juillet, s'effectue sur tout le littoral de la France, elle sera
complètement terminée dans quelques jours.
Des
hommes provenant de cette levée arrivent sans cesse par détachement
aux chefs-lieux de leurs arrondissements maritimes respectifs.
Ces
10 000 marins fourniront les équipages nécessaires aux 6 vaisseaux de
ligne et aux 13 frégates en armement dans nos ports militaires. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Le Conseil
Général du Calvados.
-
La
commission des chemins vicinaux après avoir fait un rapport sur le
chemin de grande communication d'Arromanches à Port-en-Bessin, exprime
le regret de n'en pouvoir proposer le classement, mais la proposition de
M. le préfet manquant il ne peut y être suppléé. Le conseil arrête
donc, qu'il n'y a lieu, quant à présent, de s'occuper de cette
communication.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
La tempête -
Les vents terribles qui
se sont élevés dans la nuit de vendredi à samedi dernier, ont encore
été cause de quelques sinistres sur le littoral de nos côtes.
A
Port-en-Bessin entr'autres, la tourmente a sévi avec une violence qui a
jeté l'inquiétude et l'émoi dans toutes les familles du village. Tous
les bateaux étaient en mer lorsque l'ouragan s'est déchaîné contre
elle, alors il s'est passé là, au milieu de la nuit, une de ces
scènes muettes et déchirantes qui ne peuvent être bien comprises que
par ceux qui en sont les victimes.
Tous
les bateaux des pécheurs se sont entre choqués les uns contre les
autres avec un fracas horrible, quelques uns ont eu leur mâtures
brisées, d'autres sont venus échouer sur la côte et enfin deux ont
manqué de rester ensevelis sous les flots. Un d'entr'eux surtout,
monté par Poitevin et ses deux fils, dont le plus âgé compte à peine
10 ans, a en plus à souffrir que les autres, il aurait fallu quatre
hommes là où il n'y avait que les deux jeunes enfants et leur père,
celui-ci cependant n'hésita pas à les employer à la manœuvre, mais
les vagues fouettaient avec une telle force que tous sont rentrés au
port les mains ensanglantées par les rudes étreintes des cordages.
Pendant ce temps là un autre marin cramponné à une corde,
disparaissait par intervalles puis reparaissait pour disparaître encore
! et ce malheureux a lutté ainsi pendant plusieurs heures, entre l'espoir
de vivre et la crainte de mourir.
En
rendant compte de tels désastres, la nécessité d'un port ou les
vaisseaux seraient au moins à l'abri de tous ces outrages le fait plus
vivement sentir que jamais.
Tout
en applaudissant aux études de MM. Le Forestier et LavalIey Duperroux,
nous regrettons vivement que toutes les personnes influentes du pays ne
fassent pas tous leurs efforts pour arriver enfin à une solution. Quand
à nous, nous ne manquerons jamais de nous élever avec force contre une
telle indifférence, quand nous voyons chaque jour les malheurs qui
peuvent en résulter. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 - Nouvelles Locales.
- Depuis
quelques jours, il existe dans notre pays un temps affreux, le ciel est
continuellement chargé de nuages orageux qui versent sur nos contrées
des masses considérables de pluie. Le vent impétueux qui pendant
plusieurs jours n'a cessé de souffler avec une grande violence a causé
quelques dégâts dans nos campagnes et a sévi surtout sur les pommiers
dont un assez grand nombre ont été brisés.
Heureusement
que les travaux agricoles étaient très avancés au commencement de ce
mauvais temps, presque partout les blés sont semés et tous les colzas
sont replantés. Cette plante présente généralement cette année une
belle apparence.
Vendredi
la nuit et samedi matin, il a éclaté à Port-en-Bessin un orage d'une
violence inaccoutumée, il a tombé pendant plusieurs heures d'énormes
grêlons, sur tout le littoral, la mer a été ce jours derniers
très dure pour les marins, toutefois on ne parle pas de sinistres sur
nos côtes. Au reste, d'après les nouvelles reçues des départements
voisins, ce mauvais temps est général, et dans la Manche et l'Orne on
a eu à subir aussi de violents orages.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles locales. - Aujourd'hui la température s'est adoucie d'une
manière sensible, et tout annonce un prochain dégel. Il serait bon que
l'administration municipale prît de promptes sur la glace.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles nationales. - L'importante question du travail des enfants dans les
manufactures, usines et ateliers, préoccupe tous les hommes dévoués
au bien-être des populations et aux progrès moraux de la société.
La
chambre des députés discute en ce moment cet important projet de loi,
dont nous ferons connaître les principales dispositions, quand elle
paraîtra au bulletin des lois. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Janvier
1841 -
Rétablissement du port. - Phares et signaux pour signaler la hauteur d'eau et
l'entrée au port. Pour la sûreté de rentrée de quelques ports de
mer, on a établi des signaux dont la combinaison bien connue des marins
qui les fréquentent leur indique à chaque heure du jour la hauteur
d'eau qui s'y trouve, par c e moyen chaque marin
connaissant le tirant d'eau de son navire peut en différant son entrée
éviter les avaries, trop souvent répétées dans les ports où cette
indication manque. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 - Nouvelles locales.
- L'opinion publique s'est depuis longtemps préoccupée
d'un projet élaboré par MM. Lavalley-Duperroux et Le Forestier,
tendant à établir à Port-en-Bessin un port de commerce et de refuge.
On
demandait au conseil son avis sur le mérite du projet, et on le priait,
dans le cas où il lui paraîtrait utile, de le recommander d'une
manière assez spéciale pour appeler l'attention du conseil général
et fixer celle du gouvernement. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 - Nouvelles locales.
- Cette année dans notre pays (et ce triste état de
chose paraît être général !...) les fêles champêtres, les
assemblées, les parties de mer se passent d'une manière assez
originale : on va de Bayeux à Arromanches ou à Port-en-Bessin sur
l'aile noire d'un ouragan, on y descend d'un nuage de poussière et on
en part sur les flots d'un torrent de pluie.
Ce
serait à désespérer nos plus hardis promeneurs, a ruiner nos
entrepreneurs d'omnibus à 50 centimes, si de guerre lasse on en venait
a prendre son parti et à braver résolument l'intempérie de la saison
: d'ailleurs on s'habitue à tout.
Aussi,
dimanche dernier et malgré la pluie qui n'a cessé de tomber presque
toute la journée, la plage de Port avait attiré une affluence
extraordinaire de promeneurs. La musique de notre garde nationale qui
s'était réunie, ce jour là, à l'hôtel du Nord, pour son banquet
annuel, donnait à cette réunion sur le rivage de la mer un air de
fête inaccoutumé. Plusieurs symphonies et morceaux d'ensemble ont
été exécutés sous la direction de M. Perrier, aux applaudissements
de la foule qui se pressait aux alentours de la terrasse.
Le
temps n'a pas permis de donner à la fêle tout son développement, et
nous n'avons pas vu cette année de danses animées, de joyeux
quadrilles se former dans la cour de l'hôtel. Au reste, les aubergistes
de Port n'ont pas eu à se plaindre de ce contre-temps et la soirée
s'est prolongée intra muros, fort tard et fort gaiement... en dépit de
St-Médard, le saint aquatique et pluvieux ! Ajoutons qu'il ne nous est
revenu à enregistrer aucun accident, soit au passage du Pont-Fâtu,
soit ailleurs. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 - Conseil général.
- Le conseil
s'occupe de l'établissement d'un port de refuge à Port-en-Bessin, la
délibération suivante est adoptée : Vu le rapport, etc...
Considérant
que les trop fréquents naufrages dont chaque année les navigateurs
dans la Manche ont a déplorer les désastres, démontrent d'une
manière incontestable, la nécessité d'un port de refuge et de
sauvetage entre les ports du Havre et celui de Cherbourg, que Vauban et
depuis lui tous les ingénieurs qui ont reçu du gouvernement la mission
de rechercher les moyens de pourvoir a cette nécessité, ont reconnu
que le havre de Port-en-Bessin, situé à une égale distance des ports
du Havre et de Cherbourg, en face des ports militaires anglais de
Portsmouth et de Southampton, présentait toutes les conditions voulues
pour le succès d'un tel établissement.
Considérant
en effet que par la hauteur de ses eaux qui faciliteraient l'entrée du
port et du bassin, et par sa position géographique, Port-en-Bessin
pourrait être en temps de guerre le centre d'opérations offensives et
défensives.
Considérant
en autre, que les sacrifices de la ville de Bayeux, la commune et les
marins pécheurs de Port-en-Bessin ont déjà faits et sont disposés à
faire pour concourir à la dépense, témoignent des avantages qu'ils en
attendent pour la sûreté de la navigation, pour le commerce du
cabotage et pour l'importante industrie agricole et commerciale de
l'arrondissement de Bayeux.
Par
ces motifs : Le Conseil appuie auprès du gouvernement la demande
du conseil de l'arrondissement de Bayeux, tendant a obtenir
l'établissement d'un port de refuge et de sauvetage dans le havre de
Port-en-Bessin.
Le
conseil arrête que la présente délibération, le rapport fait au
conseil d'arrondissement de Bayeux, la notice de MM. Lavalley-Duperroux
et Le Forestier, les plans et devis et la délibération du conseil de
l'arrondissement de Bayeux, du 19 juillet dernier, seront adressés au
gouvernement qui est invité à faire faire l'examen du projet
présenté par MM. Duperroux et Le forestier.
Et
dans le cas où ces études, fruit d'un dévouement patriotique digne
d'éloges, ne paraîtraient pas suffisantes, M. le ministre des travaux
publics est invité à vouloir bien en ordonner de nouvelles, aux fins
de la plus prompte réalisation d'un projet aussi éminemment utile.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1841 -
Nouvelles locales.
Nous avons mentionné dernièrement plusieurs sinistres maritimes
arrivés sur nos côtes, en émettant le vœu que la réalisation
prochaine du projet d'un port de refuge à Port-en-Bessin, vint
empêcher dans l'avenir le retour trop répété de semblables malheurs.
Nous
avons aujourd'hui sous les yeux les certificats des deux capitaines, du
chasse-marée le « Zéphir », de Quiberon, perdu ces jours
derniers en vue de Manvieux, et de « Alonzo » échoué en
vue de CoIIeville, qui déclarent que s'ils eussent trouvé un port de
refuge à Port-en-Bessin, ils eussent sans aucun doute sauvé leurs
navires et leurs équipages.
Cet
argument en faveur du projet dont nous parlons, est malheureusement
d'une application trop fréquente, pour n'en pas faire ressortir
l'urgence et la nécessité.
Aux
sinistres précédemment annoncés et dus à la même cause, nous devons
ajouter celui du trois-mâts « Hélène », parti dans les
derniers jours du mois dernier, du Havre pour aller à Cherbourg et qui
a été jeté sur la côte à Saint-Martin-de-Varreville.
Nous
apprenons, au reste, que M. Bouniceau, ingénieur de notre
arrondissement, vient d'être chargé officiellement par le gouvernement
de faire lui-même des études à ce sujet et de fournir un rapport sur
l'avant-projet présenté par MM. Lavalley-Duperroux et Le Forestier.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Janvier
1842 -
Nouvelles locales.
- Nous
apprenons que dans sa réunion de dimanche dernier, le conseil municipal
de Port-en-Bessin a voté une somme de dix mille fr. pour être employé
au rétablissement du port de ce nom.
Nous
recevons au sujet de cette importante question plusieurs documents dont
nous renvoyons la publication à notre prochain numéro. (Source :
L’indicateur de
Bayeux)
Janvier
1842 -
Remontes du Calvados.
- Nous nous
empressons de faire connaître aux éleveurs et agriculteurs de notre
arrondissement que M. le ministre que la guerre, par une lettre à M. le
préfet du Calvados, en date du 15 janvier, arrête que le dépôt de
remonte de Caen achètera, pendant l'année 1842, 2 168 chevaux
d'officiers et de troupe.
Cette
décision ne peut manquer d'exercer ure heureuse influence sur la foire
du premier lundi de Carême à Caen. Le ministre annonce qu'il est
disposé, si les éleveurs et cultivateurs répondent aux espérances du
gouvernement, à augmenter dans une forte proportion le chiffre des
achats ordonnés dans le Calvados pour 1842. .
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales.
- La nouvelle
du vote de cent mille francs adopté par notre conseil municipal pour le
rétablissement du port de Port-en-Bessin, a été accueillie par la
population de cette localité avec le plus vif enthousiasme, on n'y
doute plus maintenant de la prochaine réalisation de ce projet, et ce
n'est plus, dit on, qu'une question de temps, plus ou moins
éloignée.
Nous
le croyons aussi et nous ne doutons pas que nos administrateurs, que M.
l'ingénieur de notre arrondissement n'apportent, chacun en ce qui le
concerne, le même zèle que nos représentants dans leurs démarches à
cet égard auprès du gouvernement. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Mars
1842 -
Tempête. - Les
renseignements qui nous sont parvenus des différents points de notre
arrondissement nous ont fait connaître que l'ouragan dont notre ville a
ressenti les effets, dans la nuit de mercredi à jeudi, s'est fait
sentir dans presque toutes les communes de notre contrée. De toutes
parts on ne parle que de toitures enlevées, de murailles renversées et
surtout d'une quantité considérables de pommiers arrachés par la
violence de la tempête.
On
n'a cité jusqu'ici aucun désastre maritime sur notre cote, à
Port-en-Bessin où l'ouragan s'était développé dans toute sa furie,
tous les bateaux pêcheurs étaient à la mer et la population toute
entière garnissait les falaises, assistant avec une anxiété
douloureuse à ce déchaînement inaccoutumé des vents, du tonnerre,
des éclairs et de la mer qui a envahi une partie des rues de cette
commune.
Des
marins de la côte nous ont assuré que jamais, de mémoire d'homme, on
n'avait assisté à pareil spectacle.
Le
jeudi matin, les bateaux étaient rentrés à la pleine mer sauf trois
qui avaient donné quelques inquiétudes et qui heureusement étaient
parvenus a se réfugier l'un à Grandcamp et les deux autres à
Courseulles.
Nous
donnons plus bas d'autres détails sur cette bourrasque qui parait avoir
étendu au loin ses ravages et ses effets désastreux.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 - Nouvelles locales.
- Un nouveau crédit de deux mille francs vient d'être accordé
à M. l'ingénieur de notre arrondissement, pour le mettre a même de
compléter ses études du port de Port-en-Bessin, et de donner en pleine
connaissance de cause son avis sur l’avant-projet présenté au
gouvernement par nos deux honorables concitoyens, MM. Lavalley-Duperroux
et Le Forestier. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Juin
1842 - Nouvelles locales.
- Par
ordonnance royale, les jeunes soldats de la classe 1841, sont appelés
à l'activité, le départ aura lieu le 15 juillet prochain pour le
corps de l'armée de mer, de la cavalerie, de l'artillerie, du génie et
des équipages militaires, pour les autres corps, le 16 du même mois.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Juin
1842 - Nouvelles locales.
- La cour
de cassation vient de résoudre une question qui intéresse vivement les
populations maritimes de notre pays.
Elle
a décidé que l'arrêt du conseil du roi dit 24 mars 1787, qui défend,
sous des peines fort graves aux pêcheurs de la côte de Normandie
d'apporter dans nos ports des harengs pêchés par des navires
étrangers, était aboli et qu'il n'y avait lieu, dans l'état actuel de
la législation, de prononcer aucune peine pour contravention à cette
ancienne prohibition. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- La belle
saison continue d'attirer à Port un grand nombre de promeneurs et de
personnes qui vont y prendre des bains de mer. Leur usage va devenir
plus commun et plus commode encore pour tout le monde à l'aide du
nouveau service d'omnibus que l'entreprise « Captain et
Compagnie », vient de monter pour toute la durée de l'été, sur
cette route si fréquentée.
Ces
voitures partent tous les jours de Bayeux avec retour de Port, de trois
en trois heures, ce qui permettra aux personnes qui ne veulent
absolument que prendre un bain de mer, de revenir presque
immédiatement, et après une courte absence de deux heures.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- Par
arrêté de M. le recteur de l'académie de Caen, la 3e session de 1842, pour les épreuves du baccalauréat
ès-lettres, ouvrira le 1er août prochain ( pour l'épreuve
écrite ). Les épreuves orales et publiques auront lieu le lendemain et
les jours suivants jusqu'au 16 août inclusivement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- Le mot
varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais
désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une
plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis,
par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il
était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack,
jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.
C'est
à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa
législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées
en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année
même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y
avaient contrevenu.
Le
droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit
de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute,
par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux
communes sur le territoire desquelles il a poussé.
Au
moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par
une charte du XIIe siècle,
conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion
donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un
chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de
wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit
dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast,
de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient
de semblables privilèges, mais il est probable que les uns et les
autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les
cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains
les épaves proprement dites.
En
tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien
avant le XVIIe siècle,
car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de
s'emparer des choses jetées par la mer à terre.
L'ordonnance
de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la
coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.
Les
habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois
de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait
commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à
l'endroit de leur territoire.
Les
habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune
et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux ,
Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin,
Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent,
pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis
entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième
jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville,
St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe
des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du
15 mars jusqu'au 15 avril suivant.
-
Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11
ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit
choix, auquel il sera procédé les années suivantes, à la session
fixée au i5 pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.
-
La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec
un couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre
manière, et d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des
râteaux et autres instruments qui puissent les déraciner, la peine de
trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine
corporelle en cas de récidive.
-
Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en
l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour
quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de
trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine
corporelle en en cas de récidive.
-
Il est également permis à toutes personnes de prendre
indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes
détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte
par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour
être employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est
défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui
enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires
que le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres
d'amende. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1842 - Nouvelles locales.
- Le
conseil émet de nouveau le vœu, que conformément au vœu du conseil
d'arrondissement, il soit ouvert dans le hâvre de Port-en-Bessin, un
port de refuge et de sauvetage pour la navigation dans la Manche.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1843 - Nouvelles maritimes.
- Le temps
déplorable causé par les vents du nord-ouest qui ont soufflé depuis
quinze jours sur notre contrée, avec une violence comparable à celle
des vents d'équinoxe, n'a pas amené sur nos côtes de ces désastres
qui n'y sont que trop communs. Pendant la durée de ces bourrasques
inaccoutumées la plus simple prévoyance a dû faire une loi aux
pécheurs du littoral de ne pas s'aventurer en mer.
—
Vendredi dernier, la petite flottille du Port, qui avait été obligée
de tenir la pleine mer pendant deux jours, est parvenue à rejoindre le
rivage, après des efforts inouïs et une lutte désespérée contre la
tempête. Ces pauvres marins ont eu à courir les plus grands dangers et
deux de leurs bateaux pêcheurs ont été obligés de relâcher dans le
port de Courseulles.
Un
événement fatal a signalé la rentrée dans la boucle de Port des
pêcheurs de cette commune à une heure de l'après-midi. Le nommé
Tanquerel, âgé de 58 ans, brave marin, bien connu des personnes qui
fréquentent cet endroit dans la saison des bains, a été frappé de
mort au moment où il s'efforçait d'assujettir l'ancre du bateau qu'il
montait, le câble de cette ancre fortement tendu, s'étant trouvé
engagé par plusieurs nœuds, a violemment arraché la lice, sorte de
balustrade qui entoure le bateau, laquelle a frappé Tanquerel à la
tête et lui a fait une blessure mortelle. Ce malheureux transporté sur
le champ à son domicile, est mort une heure après. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1843 -
Nouvelles locales. -
Notre administration locale continue de s'occuper avec zèle et
activité de tout ce qui concerne la question du Port-en-Bessin. Par
suite de l'adoption des plans de M. l'ingénieur Bouniceau et avant la
mise prochaine aux enquêtes de ces plans, M. le préfet vient, par un
arrêté du 24 juin et sur la proposition de M. le sous-préfet, de
nommer une commission nautique, composée de marins pratiques de la
localité, et appelée à donner son avis sur les dispositions de
l'avant-projet du port de refuge. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1843 -
Nouvelles locales. -
Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse
et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre
arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la
police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les
nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers
qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer
à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juillet
1843 -
Évènement de Port-en-Bessin.
- Un
déplorable événement est venu, dimanche dernier, frapper d'une
douloureuse consternation les nombreuses personnes qui fréquentent à
cette époque de la saison le rivage et les bains de Port-en-Bessin.
Le
matin, M. Angot, négociant au magasin du Grand-Condé, à Caen, sa
femme et son fils âgé de 8 ans, et trois de ses commis étaient
arrivés vers onze heures sur la plage. Peu de temps après, M. Angot,
son fils et les trois jeunes gens s'engagèrent, la mer basse, sur les
roches plates qui garnissent la côte, et se dirigèrent vers
l'extrémité de la boucle. A une certaine distance de terre, l'un des
commis qui portait l'enfant, le déposa sur une roche où bientôt il
fut rejoint par son père. Après cette précaution toute
providentielle, ce malheureux jeune homme suivit ses camarades pour
prolonger avec eux leur fatale et imprudente promenade.
Peu
d'instants après avoir quitté M. Angot et son fils, et parvenus
au-delà de la boucle, en ligne du chantier de Port, au nord de la
poudrière, ils disparurent tous les trois entre deux roches à pic,
d'où ils n'ont pu se dégager et où ils n'auront pas tardé sans doute
à perdre la vie, cet endroit offrant une excavation assez profonde. Il
est à remarquer aussi qu'ils avaient déjeuné à leur passage à
Bayeux et que cette circonstance a dû contribuer, d'après
l'observation des deux médecins présents sur les lieux, à rendre leur
mort instantanée.
Sur
les cris de désespoir poussés par M. Angot et son fils qui étaient
revenus sur le bord du rivage, plusieurs marins se jetèrent avec
empressement dans une barque et s'élancèrent vers l'endroit,
malheureusement trop éloigné, où les trois malheureux jeunes gens
venaient de disparaître.
Les
premières recherches et les premiers efforts étant restés
impuissants, les braves marins furent obligés de revenir à terre pour
se munir d'une gaffe que la précipitation de leur départ leur avait
fait oublier ; et ce ne fut qu'au bout de trois quarts d'heure environ
qu'un premier cadavre fut repêché ; les deux autres, après plus d'une
heure d'actives recherches.
Les
trois victimes de cette catastrophe sont les nommés : Bazin Armand, de
Condé-sur-Noireau, âgé de 32 ans ; Châtel Charles, de Vire, âgé de
21 ans ; Barbey Victor, de Formigny (fils d'un gendarme), âgé aussi de
21 ans.
Deux
médecins, MM. Despallières et Huard fils, qui se trouvaient sur les
lieux, ont donné aux noyés des soins infructueux : leur long séjour
dans l’eau, l'état de digestion trop rapproché dans lequel ils se
trouvaient, ne laissaient guères d'espoir de salut et l'on a eu
bientôt acquis la certitude que la mer n'avait rendu que trois cadavres
!…..
M.
et Mme Angot en proie à la douleur la plus poignante et après avoir
confié aux autorités du lieu la garde de ce lamentable et triple
dépôt, ont quitté Port-en-Bessin, vers trois heures de l'après midi,
au milieu des marques d'une douloureuse sympathie et d'une consternation
profonde. Après toutes leurs angoisses du moment, il leur restait la
pénible tâche d'aller faire avertir, sans retard, les familles
des trois victimes, et d'aviser près d'elles aux suprêmes dispositions
à prendre….
Hier
lundi, la famille du jeune Barbey ( de Formigny ) étant arrivée à
Port, il a été procédé vers trois heures de l'après-midi à son
inhumation, en l'église et dans le cimetière de cette commune.
Ce
matin mardi, un ami de la famille Châtel de Vire est venu présider à
celle du jeune Charles. Ces deux cérémonies mortuaires ont été
accomplies au milieu d'un douloureux recueillement et en présence de
tous les habitants de la commune.
Quant
à la troisième victime de ce déplorable événement, le nommé Bazin,
qui appartenait à la religion protestante, sa famille était venue hier
soir à Port, accompagnée du ministre de Caen, chercher ses restes
mortels qui seront inhumés dans cette ville. Au moment du départ, en
présence de la foule assemblée devant l'hôtel du Nord, le ministre
a prononcé sur le cercueil du malheureux Bazin une solennelle et
touchante allocution, qui a provoqué de nouveau dans tout l'auditoire
une vive et profonde douleur. Le funèbre cortège vient, à midi, de
traverser notre ville, pour se rendre à Caen où cette dernière
inhumation doit avoir lieu ce soir.
Encore
sous l'empire de l'émotion générale excitée autour de nous par ce
triste événement, dû à l'imprudence des malheureux jeunes gens qui
en ont été les victimes, nous ajournons les réflexions qu'il nous a
inspirées, quant aux mesures à prendre pour en prévenir de nouveaux :
ce que nous ferons prochainement. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Conseil d’arrondissement.
- Le conseil ayant acquis la certitude que les études
définitives du projet de port de refuge, à Port-en-Bessin, sont
approuvées et qu'on louche au terme des enquêtes, a émis le vœu
d'obtenir du gouvernement et du Conseil général un concours large et
protecteur qui permette de commencer les travaux, dans le courant de
l'année prochaine au plus tard.
Cette
question si importante sera sans doute vivement
recommandée à l'attention du Conseil général, par les
représentants de notre arrondissement dans cette assemblée, et par M.
le préfet.
—
Le Conseil demande ensuite que le traitement des instituteurs primaires
soit porté à 400 fr. ; tant que ce vœu salutaire ne sera point
accueilli, les instituteurs moraux et capables abandonneront la carrière
de l'enseignement pour embrasser des professions plus indépendantes et
plus lucratives.
—
Un autre vœu non moins important est émis pour provoquer des mesures
législatives destinées à réglementer le contrat de louage des
domestiques.
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
Les journaux de notre département et de la Manche mentionnent
des accidents trop fréquents causés par des chiens vagabonds et
atteints d'hydrophobie.
Ces
funestes exemples doivent engager les populations et les administrations
de nos contrées à faire exécuter scrupuleusement et sévèrement les
arrêtés administratifs, assez à temps pour prévenir de si terribles
accidents aux quels chaque jour l'on est exposé par la divagation
incessante de cette foule de chiens, sinon habituellement nuisible, au
moins complètement inutile. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
Un nouvel et fâcheux événement est venu hier attrister la
population de Port-en-Bessin. Au moment de la grand-messe une petite
fille de trois ans qui se trouvait avec son frère et sa sœur devant l'église
a eu le crâne fracassé par le battant de la cloche qui s'est
détaché, pendant qu'on sonnait à toute volée la fête du jour.
Recueillie
immédiatement, elle a reçu de la part de plusieurs personnes de notre
ville, en séjour à Port, les soins les plus intelligents et les plus
empressés, jusqu' à l'arrivée d'un médecin qu'on était venu
chercher à Bayeux en toute hâte ; tout a été inutile et la
pauvre enfant n'a pu survivre à ses horribles blessures. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
La presse locale a déjà en plusieurs fois l'occasion de
rendre un hommage mérité au dévouement du nommé Phiant, (
Julien-Louis-Pierre ), marin à Port-en-Bessin, cet homme courageux qui,
notamment dans la tempête du 21 février 1839, sauva les 14 hommes
d'équipage qui montaient le navire « Elisabeth » du Havre,
naufragé sur le banc de la Madelaine, en face les dunes de Maisy.
Ce
brave marin vient d'accomplir un nouvel acte de courage et d'humanité :
le mardi 22 août, vers cinq heures de l'après-midi , le nommé
Cauchard, marin à Port-en-Bessin, occupé en mer, au travail de sa
barque, tomba dans l'eau, et malgré les efforts les plus énergiques,
il allait périr, quand il fut saisi par les cheveux, et au moment où
il avait entièrement perdu connaissance, par Phiant qui, témoin
éloigné de l'accident, s'était élancé à son secours : il a été
assez heureux de le ramener sain et sauf sur le rivage, aux acclamations
des personnes présentes. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
Décidément la
vogue des bains et des parties de mer est acquise à Port-en-Bessin.
Il serait difficile de se faire une idée exacte de l'affluence de
promeneurs que le beau temps et la fête annuelle de nos musiciens y
avaient attirés dimanche dernier.
Cette
tendance de la population de notre pays, si fructueuse pour les
intérêts de cette commune, devra désormais être encouragée de plus
en plus par l'autorité locale et par la mise à exécution de certaines
mesures de sûreté et de police que nous indiquerons prochainement. Une
de ces mesures utiles est indiquée dans une lettre que nous insérons
aujourd'hui ; elle mérite d'être prise en considération. Il est
indispensable de rendre le séjour de cette localité agréable et
commode aux nombreux visiteurs qui la fréquentent, si l'on veut que sa
vogue se soutienne. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la
brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.
On
prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois
blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On
renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur
la partie brûlée.
Plusieurs
personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus
prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1843 -
Police correctionnelle.
- Audiences des 9 et 11 septembre. - A la
première audience, le nommé Michel Colomb, de Bayeux, comparaissait
sous l'accusation de vol d'une certaine quantité de coquillage, commis
le 14 du mois expiré, au préjudice de la femme Bunel, poissonnière à
Port-en-Bessin. Le tribunal lui a infligé une condamnation de 6 jours
d'emprisonnement.
—
Félix André, ancien marchand à Canchy, avait à répondre à
une accusation de banqueroute simple. Sa culpabilité prouvée par le
défaut d'inventaire, et par une comptabilité
incomplète et irrégulière, lui a valu un mois d'emprisonnement.
—
Les nommés Alphonse Marie, journalier à Ste-Croix-Grand'tonne
et Ambroise Tardif, en fuite, de compte à demi avec un autre individu
resté inconnu, avaient exploité les poches de Louis Leberruyer,
domestique à Commes, le jour de l'assemblée de St-Norbert,
à Mondaye.
Le
premier a été condamné en un an et un jour de réclusion et 50 fr.
d'amende, et son complice Tardif en 15 mois de la même peine.
—
Six jours d'emprisonnement ont été appliqués à Pierre-Aimé
Lesage, domestique à Audrieu, pour escroquerie d'argent commise envers
François Le Bouteiller, domestique à Sully,
dans le mois de juillet dernier. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1843 -
Nouvelles locales. -
La journée de dimanche a été encore, malgré l'incertitude du
temps et le refroidissement subit de la température, un jour de fête
et de solennité pour Port-en-Bessin.
La
réunion annuelle dans cette commune de notre subdivision d'artillerie
avait attiré sur son rivage privilégié un surcroît de promeneurs, et
les voitures publiques n'ont pas à suffi conduire ou à ramener tous
ceux qui avaient entrepris le voyage.
—
Nos artilleurs, sous les ordres de leur actif chef M. Morel, se
sont livrés le matin, en face de la butte de Commes, au tir à la
cible, où plusieurs d'entre eux ont fait preuve d'une grande adresse.
Le soir, après un banquet cordial et joyeux, un feu d'artifice a été
tiré par eux sur la terrasse de l'hôtel de l’Étoile du Nord ; la
réussite la plus complète a couronné cette partie de la fête ; la
foule a justement applaudi à la beauté de la plupart des places, dont
l'exécution a fait honneur au goût spécial du jeune artilleur qui les
avait préparées.
Cette
joyeuse solennité qui a été pour la commune de Port une nouvelle
bonne fortune, s'est passée à la satisfaction de tout le monde ; il y
a bien eu quelques petits accidents sans conséquences fâcheuses,
quelques doigts de brûlés, quelques chutes de voiture, quelques
faux-pas de buveurs attardé, mais, tous renseignements pris, rien de
grave et qui puisse inspirer après la journée du plaisir, les regrets
du lendemain. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1843 -
Nouvelles locales. -
En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que
depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de
nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second
feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la
route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers
tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le
poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire,
ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches
les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1843 -
Nouvelles locales. -
Un funeste accident est encore venu attrister le village de Port.
Samedi
soir un marin en compagnie d'une femme s'embarquèrent dans une chaloupe
pour aller, à une certaine distance en mer, lever leurs filets. En
ramant, le marin se laissa choir à la mer ; et malgré les secours que
lui donna la femme qui l'accompagnait, le malheureux ne reparut pas.
(source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1843 -
Nouvelles locales. -
Nous avons encore à enregistrer un funeste événement arrivé
à Port-en-Bessin : Vendredi soir, vers 9 heures, une violente
bourrasque mêlée d'éclairs et de tonnerre vint surprendre à
peu de distance de terre, les vingt-huit chaloupes montées par les
marins de Port et qui revenaient de la pèche du hareng.
Toutes
parvinrent en ramant et après des efforts inouïs a gagner le rivage,
excepté celle qui portait le marin Cauchard et son fils. On suppose que
ces deux malheureux qui n'ont pas reparu, ont chaviré par suite de
l'imprudence qu'ils ont commise d'appareiller leur canot qui était à
voile et qui n'aura pu résister à la violence du vent. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1843 -
Une circulaire. -
Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de
l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de
la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les
manufactures, et les a invités à surveiller activement l'exécution de
cette loi, dictée par une pensée d'humanité et de civilisation.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1843 -
Ouverture de l’enquête.
- M. le sous-préfet de notre arrondissement nous
transmet, avec invitation de le porter à la connaissance du public,
l'arrêté suivant de M. le préfet du Calvados qui fixe l'ouverture de
l'enquêté pour les travaux de Port-en-Bessin et nomme la commission
chargée de la recevoir.
—
Tous nos lecteurs comprendront l'importance qui s'attache à cet acte
administratif, dont le résultat immédiat sera d'amener la prochaine
exécution des travaux projetés par M. l'ingénieur, et l'heureuse
solution d'une question qui intéresse si vivement notre contrée.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1843 -
Nouvelles locales. -
Sur la demande de M. le général d'Houdetot, député de notre
arrondissement, le Roi vient d'accorder un secours de 150 fr. à la
veuve Cauchard, de Port-en-Bessin, qui, dans la dernière tempête sur
nos côtes, a perdu si malheureusement son mari et son fils, occupés à
leurs filets.
On
espère en outre que le second fils de cette veuve, lequel est en ce
moment au service, lui sera, par les soins de M. d'Houdetot,
prochainement rendu. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1844 -
Nouvelles locales. - Dimanche,
pendant la grand'messe, un vol d'environ 400 fr. a été commis au
préjudice de la demoiselle Renaud, sœur de la miséricorde,
institutrice à Port-en-Bessin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1844 -
Nouvelles locales. - Voici
quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .
NAISSANCES.
Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .
Enfants
naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.
Enfants
naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824 .
Total
des naissances : 9 762.
MARIAGES.
Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre
veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. Total des mariages :
3 746.
DÉCÈS.
Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821.
Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4
998. Total des décès : 9 819.
Il
résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les
naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1844 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 30 juillet.
La
fille Modeste-Alexandrine Le Soif, demeurant à Caen, a été condamnée
en un an et un jour de prison pour avoir volé une montre d'argent au
sieur François Marie.
—
Dix jours de prison ont été infligés à Marie Bellery, femme
Michel Levieux, journalière à Castilly, pour vol d'une hache au
préjudice du sieur Guerard.
—Joseph
Le Clerc, journalier à Bayeux , aura a subir un mois de prison, pour
s'être porté à des actes de violences envers le sieur Ygouf, de
Formigny.
—
Un grand nombre de vols étaient reprochés à Marie Langlois,
femme Deport, mareyeuse à Port-en-Bessin. Le tribunal
usant d'une juste sévérité a condamné la coupable en 8 années de
prison et 10 ans de surveillance.
—
Plusieurs vols ont valu à Pierre-François Horel, 1 mois
d'emprisonnement.
(source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1844 -
Nouvelles locales. - Dimanche
dernier, la fête annuelle de la musique de la garde nationale avait
attiré à Port-en-Bessin un assez grand nombre de promeneurs.
L'incertitude
du temps avait sans doute empêché l'affluence d'être aussi grande que
les années précédentes, et pourtant la réunion était brillante et
variée. La fête s'est passée au contentement de tous ceux qui y ont
pris part, et les habitants de Port ont dû s'applaudir encore d'une
circonstance qui est ordinairement le signal du retour vers les bains de
mer. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1844 -
Avis aux maires. - L'administration
préfectorale vient d'adresser à MM. les maires du Calvados la
circulaire suivante : Caen, le 12 septembre 1844.
Messieurs,
je crois utile d'appeler votre attention sur la disposition de l'article
34 du décret du 23 juin 1806, concernant la police du roulage. Cet
article est ainsi conçu :
Tout
propriétaire de voitures de roulage sera tenu de faire peindre sur une
plaque de métal, en caractères apparents, son nom et son domicile :
cette plaque sera clouée en avant de la roue et au côté gauche de la
voiture, et ce, à peine de vingt-cinq francs d'amende : l'amende sera
double si la plaque portait, soit un nom, soit un domicile faux ou
supposé.
Quoique
cette disposition soit aussi claire que précise, il arrive
journellement qu'on s'en écarte. Des propriétaires font clouer la
plaque au collier du cheval de limon ; d'autres la remplacent par une
bande de papier portant leur nom et leur domicile. En agissant ainsi,
non-seulement ils se mettent en contravention avec les prescriptions du
décret, mais encore ils appellent sur ces infractions l'attention des
agents chargés de les constater. De là une foule de procès-verbaux
nécessairement suivis de condamnations.
Je
vous engage, Messieurs, à profiler de vos relations avec vos
administrés pour leur rappeler qu'il est indispensable, pour prévenir
les poursuites, que la plaque soit en métal, qu'elle soit clouée sur
la partie de la voiture indiquée par le décret, et que l'inscription
qu'elle porte soit lisible et apparente. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1844 -
Nouvelles locales. - Le
dernier coup de vent vient encore de fournir un argument en faveur du
port de sauvetage de Port-en-Bessin. Dans la nuit de samedi à dimanche,
un bateau, venant de Sunderland, et chargé de charbon pour le compte du
sieur Mandeville, à Bayeux, s'est abîmé sous les grottes et a été
complètement détruit par la violence des lames.
Personne
n'a péri, et pendant ces deux jours derniers on est parvenu à sauver
une partie de la cargaison. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1844 -
Nouvelles locales. - Notre
côte inhospitalière et dangereuse vient encore d'être témoin d'un
nouveau sinistre maritime. Dimanche soir, toute la population de
Port-en-Bessin, habitants et promeneurs, ont été pendant plusieurs
heures tenus dans toutes les alternatives pleines d'angoisses qui
accompagnent un naufrage.
Un
triste spectacle avait lieu en effet, à quelques pas de la plage, à
l'extrémité de la boucle, et sous les yeux de nombreux spectateurs
impuissants à porter secours. Une élégante goélette de 120 tonneaux,
la « Ste-Catherine », de Saint-Valéry, capitaine Cardine,
de Courseulles, appartenant à M. Aubert, armateur à St-Valery, était
en vue depuis le matin et avait même déjà débarqué la moitié de
son chargement de charbon pour M. Guillot, aîné, quand vers 7 heures
du soir, le vent s'étant mis à souffler nord -est, elle fut assaillie
par une brusque et violente bourrasque qui la prenant en flanc, rompit
ses amarres et la jeta à la dérive. L'équipage qui voulut rester à
bord, lutta pendant deux heures avec énergie contre la fureur de la
tempête, mais sans succès. A 10 heures, les lames soulevèrent la
goélette et la jetèrent violemment sur le galet de la plage, où elle
échoua, à l'endroit dit la « Goutte ».
Les
marins de Port-en-Bessin ont mis le plus grand dévouement et le plus
grand courage à porter secours à l'équipage, composé de huit hommes.
Tous ont été sauvés. Aujourd'hui, la coque de ce joli bâtiment,
défoncée et dégarnie de tous ses agrès, est là qui gît sur le
rivage, triste et nouveau témoignage de l'imprévoyance et de
l'insouciance humaine.
—
Nous demanderons avec notre pays tout entier s'il faudra encore beaucoup
de leçons de ce genre, si souvent répétées, pour amener la
réalisation de notre port de sauvetage, ou plutôt, si tous les
bâtiments de commerce ne s'éloigneront pas à toujours d'une plage qui
ne leur offre que sinistres certains ? c'est l'opinion manifestée par tous
les capitaines qui l'ont abordée dans ces derniers temps.
Puisse
l'administration de notre département appeler sur ces nouveaux malheurs
la sollicitude du gouvernement, et provoquer la prochaine exécution des
travaux qui sont en ce moment approuvés dans tous les degrés de
l'échelle administrative ! (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1844 -
Police correctionnelle. - Audiences des 5 et 7 octobre.
—
Les sieurs Jacques Nicolle, et Joachim Le Jemble, cultivateurs à
St-Sulpice, pris en flagrant délit de chasse, ont été condamné en 16
fr. d'amende.
—
Pour avoir, outragé et frappé M. le maire de Port, dans
l'exercice de ses fonctions, le nommé Desruisseaux, épicier, subira 6
jours d'emprisonnement.
—
Une amende de 16 fr. a été infligée à Le Courtois dit Maury,
domestique chez M. de Lignerolles , à Planquery, pour délit de chasse.
—
Une condamnation, par défaut, a été prononcée contre Auguste
Dumont, journalier, à Neuilly, pour vol ou tentative de vol, au
préjudice du sieur Hébert, d'une pièce de bois dans la forêt de
l'endroit. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1844 -
Nouvelles locales. -
Le hareng qui depuis un assez grand nombre d'années
n'apparaissait plus que rarement et en petite quantité sur nos côtes,
y est revenu ces jours derniers par bancs nombreux.
La
semaine passée, l'abondance de ce poisson était telle qu'on en prenait
pour ainsi dire avec la main sur les bas fonds, à deux mètres à peine
du rivage. Le débit en est très considérable à la poissonnerie et
dans toutes nos rues. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1844 -
Nouvelles locales. -
Des phénomènes
de végétation, que beaucoup de gens regardent comme l'indice certain
d'un hiver rigoureux, se font remarquer cette année dans le midi de la
France. Non seulement des poiriers et des amandiers sont en pleine
floraison dans plusieurs localités des environs, mais on voit des
fleurs de lilas aussi belles et aussi parfumées qu'au mois d'avril.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1844 -
Nouvelles locales. -
Des renseignements que nous avons puisés à une source certaine
nous mettent à même de pouvoir annoncer a nos concitoyens que la
question du Port de Port-en-Bessin est en bonne voie : tout fait
espérer en ce moment que les travaux commenceront au printemps
prochain.
Le
zèle et l'activité de plusieurs personnes haut placées et auxquelles
nous serons heureux de rendre hommage quand il en sera temps, ne font
pas défaut à la réussite de ce projet. Nous espérons avoir bientôt
à transmettre à nos lecteurs des assurances officielles a cet égard.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1844 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Le dimanche 28 juillet dernier, vers neuf heures et
demie du matin, dit l'accusation, la demoiselle Marie Regnauld, institutrice
à Port-en-Bessin, quitta sa maison pour se rendre à la messe, après
avoir soigneusement fermé à clé la porte de son armoire et celle de
sa chambre.
A
son retour, à onze heures trois quarts, elle trouva la porte de sa
chambre entr’ouverte, son armoire avait été forcée, le plancher
était couvert de linge et de vêtements en désordre, deux sacs de
toile contenant une somme de 400 fr. avaient disparu. La porte de la
chambre ne présentait pas de traces d’effraction, elle avait dû
céder à une légère pression. Pour ouvrier l’armoire, il avait
fallu plus de peine, un crochet intérieur était complètement rompu.
La
demoiselle Regnauld soupçonna dès l'abord le nommé François Duval,
âgé de 39 ans, né et domicilié, à Port-en-Bessin même, d’être
l'auteur de ce vol. Lui seul savait, en effet, quoiqu'il l'ait nié
depuis, qu'elle venait de recevoir une somme de 3oo fr. Tous deux
habitaient dans le hameau de Port, des appartements séparés par un
escalier commun. Au rez-de-chaussée sont, la boutique de Duval et la
salle d'école de la demoiselle Regnauld. Au premier étage, sur le
même palier, se trouvent la chambre de Duval et celle ou l’argent a
été. Il était impossible que le vol fût exécuté par un étranger
sans que Duval n'entendit quelque bruit. Il l'a lui-même avoué, mais
il a prétendu en même temps que le jour en question, il est sorti de
chez lui, à onze heures moins un quart, et qu’à ce moment le crime
n'était pas encore commis. Cette double assertion a été démentie par
l'information.
D'abord
Duval a quitté sa maison un peu après onze heures. Il alla déposer sa
clé dans le cabaret d'un sieur Fauconnier, affectant de répéter qu'il
partait pour Sainte-Honorine, et bientôt on le vit suivre cette
direction avec une vitesse inaccoutumée, on s'étonna même de ce
prompt départ, car d'ordinaire Duval ne s'absentait, le dimanche, qu'à
une heure beaucoup plus avancée.
D'un
autre côté, il est certain que le vol a été commis avant onze
heures, et par conséquent avant le départ de Duval. En partant pour la
messe, la demoiselle Regnauld avait laissé la fenêtre de sa chambre
ouverte.
A
dix heures et demie, trois
personnes placées dans une maison voisine remarquèrent que cette
fenêtre venait de se fermer, et on vit cette fenêtre rouverte à 5
minutes moins d'onze heures ; le vol avait donc eu lieu pendant cet
intervalle. Ce qui le confirme, c'est que vers 16 heures ¾, une femme
qui passait dans la rue, entendit le bruit de souliers ferrés et d'une
porte qu'on ouvrait avec force au haut de l'escalier de la demoiselle
Regnauld. Peu d'instants, après, d'autres témoins entendirent frapper
de petits coups dans l'intérieur de la maison et crurent qu'on
démontait une armoire.
Toutes
ces circonstances ne laissent, pas de doutes sur la culpabilité de
Duval, qui n'oppose que des dénégations sans portée aux charges
réunies contre lui.
Tels
étaient les moyens invoqués par l'accusation contre Duval. Le jury,
ayant partagé l'opinion du ministère public, a déclaré cet individu
coupable des faits qui lui étaient imputés, et la cour, faisant droit
à ce verdict, l'a condamné à 5 années de réclusion. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1845 -
Nouvelles locales. - En
parlant dans son dernier numéro, et d'après la « Patrie »,
— comme nous l'avons, du reste, déjà fait nous-mêmes, il y a
plusieurs jours, — de l'intention où se trouvait le gouvernement
d'établir des ports de sauvetage le long des côtes de l'Océan, depuis
Cherbourg jusqu' à Brest, le Journal de Honfleur présente
sur ce point la réflexion suivante, qu'il n'est pas sans intérêt de
reproduire : « A ce projet se rattache nécessairement la
création du port de sauvetage ou de refuge à Port-en-Bessin, dont le
département du Calvados s'occupe depuis plusieurs années. Il n'y en a
aucun, en effet, sur cette côte du Calvados et de la Manche, depuis
l'Orne jusqu' à la Hougue, et cependant ce littoral est plein de
dangers. Quelques vieux marins peuvent se rappeler que, dans la
dernière guerre, Port-en-Bessin était le seul point où les convois
pouvaient se réfugier, et encore avec une très grande difficulté ».
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1845 -
Nouvelles locales. - Dans
le Calvados, le nombre de docteurs en médecine est de 241, celui des
officiers de santé, de 127 ; total des médecins : 368, c'est-à-dire 1
par 1 348 habitants.
Le
département du Calvados est celui qui renferme le plus de médecins
après ceux de la Seine, de la Somme et de la Gironde. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1845 -
Nouvelles locales. -
M. le maire de Port-en-Bessin a reçu la nouvelle officielle que
M. le ministre des travaux publics allait proposer à la chambre des
députés un projet de loi portant allocation d'un crédit pour
l'amélioration de divers ports, et que dans ce projet une somme de 900
000 fr. serait affectée à l'établissement d'un port de refuge dans le
havre de Port-en-Bessin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1845 -
Nouvelles locales. - Samedi
dernier, pendant le marché, les curieux se portaient dans une des cours
de l'ancienne caserne pour visiter un énorme esturgeon qui avait été
péché la veille à Port-en-Bessin. Cet animal, dit Poisson royal
pesait 125 kilogrammes, il avait sur la tête une fleur de lys bien
marquée. Son propriétaire, le sieur Marion, de Port, patron du bateau
« Auguste », appartenant à M. Salmon, marchand de vins à
Bayeux, après l'avoir exhibé, moyennant rétribution pendant une
partie de la journée, l'a débité au prix de 1 fr. et de 1 fr. 25 c.
le demi kilogramme. Les acheteurs n'ont pas manqué et toutes les
demandes n'ont pu être satisfaisantes. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1845 -
Nouvelles Locales. -
L'époque avancée de la session des chambres faisait craindre
que la réalisation du projet d'un port à Port-en-Bessin ne fût
ajournée à l'année prochaine, et que la disposition de la loi qui
alloue un crédit de cent mille francs, sur l'exercice 1845, et permet
conséquemment la mise en train immédiate des travaux, ne devint
elle-même inutile.
Ces
fâcheuses prévisions viennent heureusement de recevoir un démenti, et
la session ne se terminera pas sans que la sanction, législative ait
été donnée aux travaux importants qui doivent avoir une influence
considérable sur notre arrondissement. La chambre des députés a
maintenu dans son ordre du jour le projet de loi relatif à
l'amélioration des ports, dans lequel se trouve compris le projet
d'établissement d'un port de refuge à Port-en-Bessin. Tout doit faire
espérer maintenant que les chambres ne se sépareront pas sans avoir
voté cette loi.
Voici
la partie du travail de M. Dubois, député du Havre, rapporteur de la
commission qui concerne Port-en-Bessin :
A
48 kilomètres du Havre et à 60 de Cherbourg, les falaises qui bordent
les côtes du Calvados se dépriment et forment une anse ouverte dans un
banc de roches plates : c'est Port-en-Bessin. C'est là qu'abordèrent
les différents peuples qui vinrent ravager et conquérir le Bessin,
c'est là aussi que Odon, évêque de Bayeux, fit construire les
quarante vaisseaux qu'il fournit à Guillaume-le-Conquérant, son
frère, pour l'expédition d'Angleterre.
Dès
1470, le patriarche d'Harcourt y fit faire des travaux dont les ruines
existent encore.
On
y trouve un fond de sable, les courants sont peu rapides, l'eau est plus
profonde que sur aucun point de la côte, car on y a constaté 10
mètres 90 centimètres à haute mer de vive eau d'équinoxe, 9 mètres
50 centimètres en vive eau ordinaire, et 7 mètres 82 centimètres en
morte eau. La basse mer y laisse encore 5 mètres 82 centimètres en
morte eau, et 4 mètres 16 centimètres de basse mer de vive eau ; aussi
les marins qui considèrent Port-en-Bessin comme un excellent mouillage,
ont-ils depuis longtemps et à diverses reprises demandé à
l'administration d'y créer un port. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1845 -
Nouvelles locales. -
Le tribunal de simple police de Bayeux , vient encore de
prononcer un assez grand nombre de condamnations, pour contraventions au
règlements de la police du roulage. Plusieurs citations ont été
données aussi pour la prochaine audience de ce tribunal.
—
Grâce aux quelques jours de beau temps qui ont remplacé la déplorable
saison qui pesait depuis trop longtemps sur nous, la récolte s'est
faite dans notre contrée avec une grande activité et sans de trop
graves dommages. Aujourd'hui presque tous les blés sont rentrés,
beaucoup sont de bonne qualité. Le retour de la belle saison attire sur
tout notre littoral une grande affluence de baigneurs et de promeneurs
à Port-en-Bessin, indépendamment des visiteurs ordinaires il y a cette
année un assez grand nombre d'étranger. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1845
-
Nouvelles maritimes.
-
Jeudi dernier, la violente bourrasque qui s'est élevée sur la
côte a failli causer de graves accidents à Port-en-Bessin. Plusieurs
des barques qui étaient en mer n'ont regagné le rivage qu'après les
efforts de la part des hommes qui les montaient, lesquels aussi ont
couru un véritable danger.
Grâce
aux secours qui leur ont été portés personne n'a péri ; seulement
cinq des barques ont été submergées et brisées sur les rochers de la
boucle. C'est une perte pour les pauvres gens auxquels elles
appartenaient, la bienfaisance des baigneurs fait d'honorables efforts
pour aider à la réparer.
Des
souscriptions ont été ouvertes : MM. les avoués qui faisaient
vendredi leur banquet annuel à l'Étoile du Nord, ont versé 50 fr.
dans cette louable intention. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1846 -
Le temps qu’il fait.
-
La campagne présente dans notre contrée une bonne apparence ;
les blés sont bien levés et bien verts, et la plante de colza a déjà
une vigueur qui pourrait devenir inquiétante ; car, s'il ne survient
pas bientôt une gelée forte et durable pour retarder la végétation,
les gelées de février, ou de mars, pourront faire
beaucoup de mal.
Déjà,
en quelques endroits la plante commence à monter, et si le temps reste
doux, elle va partout faire des efforts dont les cultivateurs
intelligents devront prévenir les conséquences en la faisant étêter.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1846 -
Les naufrages. -
Les journaux anglais évaluent à 90 le nombre des navires
naufragés dans la Manche par suite des derniers ouragans, et a 100, le
nombre des marins ou passagers qui ont péri. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1846 -
Tarifs postale. -
Une nouvelle qui intéresse toutes les classes de citoyens, nous
est apportée par les journaux de Paris : on réunit en ce moment, au
ministère des finances, les documents nécessaires à la discussion de
la loi qui doit être présentée par le ministre pour la réforme
postale, aussitôt après ce vote de l'adresse.
Trois
tarifs sont admis par le ministre. Les lettres paieront dix centimes
toutes les fois qu'elles ne franchiront pas un espace de plus de 40
kilomètres, quinze centimes pour cent kilomètres, et vingt centimes
pour la plus grande distance. Le port sera double pour l'étranger.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1846 -
Nouvelle locales. - Au
moment de mettre sous presse, nous apprenons que l'approbation
définitive, des plans du port de refuge de Port-en-Bessin, vient
d'arriver dans les bureaux de la préfecture, ainsi que l'ordre de
procéder de suite aux adjudications.
Il
est maintenant certain que les travaux commenceront avec le printemps
prochain. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1846 -
Nouvelles locales. - L'adjudication
des travaux du Port de refuge à construire à Port-en-Bessin aura lieu
à la Préfecture du Calvados, le samedi 18 avril prochain, à 2 heures
après midi.
Les
travaux à adjuger sont estimés aux détails estimatifs (non compris
une somme à valoir de 147 487 fr. 68c.), à 922 512 fr. 32 c.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1846 -
Nouvelles locales. - Un
lamentable accident est arrivé dimanche dernier à Port-en-Bessin. Le
jeune Villaux, employé chez M. Delauney, architecte de la ville étant
sur le sommet des falaises qui bordent la mer au-dessus des Grottes,
s'étant imprudemment avancé, la terre mouvante qui se trouvait sous
ses pieds ne lui permettant de trouver aucune prise pour se retenir, fut
précipité d'une hauteur effrayante, et vint tomber sur le rivage tout
hérissé de galets et de rochers. Ce jeune homme est dans un état
très alarmant. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1846 -
Nouvelles locales. - A
trois semaines d'un froid assez intense pour la saison, et sur lequel on
devait peu compter, après une seconde moitié d'hiver toute
printanière, vient de succéder tout-à-coup une chaleur assez
considérable. Hier midi, le thermomètre de M. Nessy, marquait 34°
centigrades (au même instant, celui de l'ingénieur
Chevalier marquait à Paris 27° 5).
Ce
changement subit de température cause beaucoup d'angines. Cette petite
maladie, qui n'est pas dangereuse, demande cependant des soins pour ne
pas dégénérer en esquinancie. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1846 -
Nouvelles locales. - La
semaine dernière plusieurs de nos concitoyens ont été témoins à
Port-en-Bessin, d'un acte de brutalité inconcevable chez deux jeunes
fille, que nous nous abstenons pour cette fois de signaler par leur nom.
Le
garçon d'écurie de l’Hôtel-du-Nord, encore presque enfant, d'un
caractère doux et de mœurs paisibles était à abreuver trois chevaux
quand il a été assailli par la plus jeune de ces deux filles à coups
de pierres, dont plusieurs lui ont fait à la figure des blessures
graves. Il a répandu beaucoup de sang et n'a dû qu'à la vitesse de
ses chevaux d'échapper aux poursuites acharnées de la sœur aînée.
Nous
ignorons les motifs peu honorables sans doute, qui ont amené les deux sœurs
à ces actes de sauvage brutalité, nous les signalons comme
avertissement, que nous sommes a nous montrer moins réservés, s'ils
devaient se reproduire. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1846 -
Nouvelles locales. - Quelques
personnes paraissent craindre, et ces craintes se propagent, que les
travaux entrepris à Port-en-Bessin, n'empêchent de prendre des bains
de mer. C'est une erreur que nous devons nous efforcer de détruire, en
faisant observer que la plage est libre comme par le passé, que les
bains sont aussi faciles à la pleine mer, qu'en un mot le séjour de
Port, est pour les promeneurs plus animé, plus commode et plus vivant
que jamais. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1846 -
Nouvelles locales. - Nous
apprenons de la bouche même de l'un de MM. les médecins qui lui ont
prodigué des soins si empressés, que le jeune Villaux dont nous avons
annoncé dans notre dernier numéro, la chute affreuse du haut des
falaises de Port-en-Bessin, est en voie de complète guérison et qu'il
va être prochainement rendu à sa famille qui habite Caen.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1846 -
Un accident. - Un
des jours de la semaine dernière, un des ouvriers employés aux travaux
de Port-en-Bessin , a eu la tête fracassée par la chute d'une pièce
de bois. Son état est désespéré. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juillet
1846 -
Dates des vacances. -
L'ouverture
des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est
fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5
octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1846 -
Nouvelles locales. - Par
une décision ministérielle du 8 de ce mois, un poste de gendarmes à
pied composé de trois hommes va être établi à Port-en-Bessin. Cette
mesure est motivée par l'agglomération des nombreux ouvriers employés
aux travaux du port. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1846 -
Nouvelles locales. - Vendredi
dernier, à la marée du matin, un ouvrier employé aux travaux de
Port-en-Bessin, a eu la tête en partie fracassée par l'éclat d'une
mine. Quoique blessé gravement, il paraît qu'il en sera quitte pour la
perte d'un œil. Cet accident est dû a ses habitudes d'imprudence, qui
l'avaient fait renvoyer des mines de Littry, ainsi que de la manufacture
de M. Tardif, à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1846 -
Nouvelles locales -
Vendredi dernier vers onze heures du matin, à la marée
basse, on aperçut dans l'enceinte du petit port provisoire, à
Port-en-Bessin, le cadavre d'un individu âgé de cinquante ans environ.
Il était entièrement vêtu et fut reconnu immédiatement pour être un
sieur Gilles Barbey, de Mosles.
Il
paraît qu'il était sous le coup d'une prévention judiciaire de vol et
qu'il se serait sans doute noyé volontairement. Quelques ouvriers
l'avaient encore vu le matin vers 5 à 6 heures se promenant sur la
place.
Nous
devons mentionner que ce cadavre horriblement défiguré, est resté
toute la journée exposés aux regards des nombreux promeneurs qui
fréquentent Port-en-Bessin. Il est vraiment extraordinaire que
l'autorité locale ne l'ait point fait enlever plus tot, c'était pour
elle un devoir de soustraire aux regards ce triste objet de dégoût et
d'effroi, dont l'identité d'ailleurs avait été constatée dès le
matin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1846 -
Nouvelles locales -
Justement préoccupé du soin de combattre les incendies
qui ont désolé plusieurs départements, le ministre de la guerre a
ordonné que dans toutes les localités où il existe des pompes, les
soldats en garnison ou en cantonnement fussent exercés à les manœuvrer.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1846 -
Le curage des cours d’eau.
-
Un arrêté de M. le préfet, en date du 25 septembre,
prescrit le curage de tous les cours d'eau, dans le délai d'un mois, à
partir du 10 octobre. Les canaux, fossés, rigoles et autres ouvertures
qui aboutissent aux ruisseaux et rivières, seront en même temps curés
par les propriétaires riverains ou par leurs fermiers.
MM.
les maires sont invités à veiller à ce qu'il se fasse avec soin, la
loi les autorise a suppléer à l'incurie des propriétaires, en faisant
faire aux frais des intéressés, le travail qu'ils exécuteraient mal
ou n'entreprendraient pas. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1846 -
Nouvelles locales -
Des bruits exagérés ont été répandus dans le public
sur l'importance des dommages arrivés dernièrement aux travaux de Port-en-Bessin.
Voici l'exactitude entière des faits :
Dans
la nuit du 12 au 13 courant, le vent ayant passé brusquement du sud au
nord, une très forte bise s'éleva sur la mer à 3 heures du matin. A
ce moment, qui était celui de la pleine mer, les vague s'élevaient à
une très grande hauteur, et les travaux provisoires en charpente
éprouvèrent quelques avaries, dont la valeur constatée ne dépasse
pas la somme de quinze cents francs. Les travaux définitifs n'ont subi
aucune atteinte. Ce chiffre est l'expression de l'exacte vérité.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. - Les vents soufflent sur nos côtes, et la mer est
devenue furieuse.
Ces
jours derniers les vagues passaient par dessus le quai de Port-en-Bessin
et envahissaient jusqu'à la cour de l'hôtel du Nord. Des débris de
bois, des vêtements, des barriques, recueillis sur la plage,
annonçaient que malheureusement l'état de la mer aura causé quelques
naufrages sur nos côtes.
Mercredi
dernier, à Isigny, la Galiotte hollandaise « Wrounautje »,
est venue s'échouer sur le banc du Guineau, un des plus dangereux de la
baie des Veys. Ce navire venant de Hambourg était chargé de 1 200
hectolitres de froment, à destination de Rouen. On est parvenu à
sauver une partie du chargement dont la plus grande quantité est
avariée. L'échouement a eu lieu à mer basse vers les 3 heures de
l'après-midi ; l'équipage était à terre à 5 heures. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. - Après la neige qui était venue couvrir le sol de nos
contrées, nous avons ressenti mercredi dernier un dégel, qui s'est
manifesté depuis par des pluies abondantes. Les communications sont
devenues plus faciles, et la malle-poste de Paris est arrivée, ces deux
jours, à Bayeux, vers 11 heures du matin. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1847 -
Nouvelles locales. - Depuis
quelques jours il est venu sur la côte de Port-en-Bessin plusieurs
débris, dont plusieurs mâts et autres débris qui proviennent sans
doute de quelque nouveau naufrage, pendant les derniers vents.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1847 -
Épave. -
Le 4 février 1847, le navire la « Félicité », de
Cherbourg, étant à 6 milles dans le N. N-E. de Port-en-Bessin, a
sauvé un gouvernail de chaland de 3
m. 73 c. longueur, et 1 m. 30 c. largeur, ayant 3 ferrures en fer, la
mèche ou maîtresse pièce en bois de chêne, le reste en bois de sapin
; en tête du gouvernail est le n° 3, peint en blanc sur un fond noir.
Ce gouvernail est déposé à Port-en-Bessin. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1847 -
Prolongation de la fermeture de la chasse.
- Par arrêté de M. le préfet, en date du 21 janvier
1847, la chasse ne sera close que le 16 février prochain.
La
chasse dans les forêts de l'État ne sera close que le 1er
mars, et la chasse des oiseaux de passage et du gibier d'eau dans les
marais, sur les étangs et rivières, ne le sera que le 31 dudit mois,
continuant toutefois d'être permise en tout temps sur les lais et
relais de la mer. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1847 -
Nouvelles locales. -
Par ordonnance du roi, en date du 26 janvier, douze mille des
jeunes gens de la classe de 1845, encore disponibles, sont appelés à
l'activité. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1847 -
Utiles renseignements.
- M. le ministre des Travaux Publics vient d'ordonnancer
une somme de 400 000 francs pour la continuation des travaux de
Port-en-Bessin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1847 -
Police correctionnelle de Bayeux.
-
Audience du 30 mars 1847.
—
Pierre Marie, dit Lecoq, de Litteau, a été condamné, par défaut en
deux ans d'emprisonnement pour vol commis au préjudice des époux Youf,
de Saint-Germain-d'Elle.
—
Quinze mois de la même peine ont été infligés, par défaut,
à Jean-Pierre Lemaux, journalier, pour un abus de confiance, au
préjudice des sieurs Pommier et Corentin, de la commune de Blay.
—
Un vol d'une montre commis au préjudice du sieur Pierre
Deslandes, maçon à Balleroy, a fait condamner Auguste-Louis Laugée,
journalier, en treize mois de prison.
—
Désiré-Jean Sevestre, journalier à Port-en-Bessin, subira 6
mois d'emprisonnement pour vol d'une bourse au préjudice du sieur
Hauillet, commis dans l'auberge du sieur Charpentier. . (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1847 - Nouvelles maritimes. -
On l'a dit souvent et on a toujours dit vrai, la véritable
pépinière de notre flotte, c'est la pêche nationale.
Pendant
de longues années, Cancale et Granville ont employé plus de mille cinq
cents marins à faire la pêche des huîtres sur des bancs qu'on
croyait inépuisables.
Bon
an, mal an, cette industrie donnait à six mille individus le pain de
tous les jours, qu'ils sont obligés d'aller chercher ailleurs, la
source où ils puisaient largement s'étant tarie par telle
et telle cause que nous n'avons pas à rechercher. Aujourd'hui, ce qui a
fait la richesse de Cancale et de Granville se présente à nous. Un
vaste banc d'huîtres dont l'étendue n'a pu encore être
parfaitement constatée, mais qui parait exister sur une longueur
d'environ dix lieues, vient d'être découvert, il y a quelques
semaines, entre la Héve et Barfleur.
Plusieurs
petits bateaux de notre port y ont été s'approvisionner, et l'un deux
en livrait hier cinquante mille, Est-il nécessaire de dire que les
barques anglaises à l'affût de tout ce qui peut procurer lucre
et bénéfice, ont déjà flairé cette mine féconde à exploiter, et
que si l'on n'y met bon ordre, nos voisins vont s'assurer là un nouveau
monopole.
Si
le gouvernement prenait un peu souci des intérêts nationaux il devrait
à l'heure qu'il est, avoir fait étudier le gisement de ce banc ?
Et si, comme on le suppose, une partie se trouve en dehors
des limites qu'il s'est laissé imposer par notre peu scrupuleuse
alliée, ne devrait-il pas, au moins ordonner une stricte surveillance
et une protection absolue sur la partie située dans les eaux
françaises, de manière à ce que cette partie ne puisse être
exploitée que par nos nationaux.
En
supposant même que le nouveau banc d'huîtres ne soit pas du tout dans
nos limites, il n'en résulterait pas moins un très grand avantage pour
les pécheurs de toute la côte normande. Pendant six mois de l'année,
ils seraient occupés d'une manière fructueuse et n'auraient plus
besoin, comme ils le font aujourd'hui d'aller courir les chances plus ou
moins aléatoires de rachat à l'étranger.
On
nous apprend, au reste, que plusieurs de nos armateurs se disposent à
envoyer des bateaux faire une pêche dont le produit est assuré, et que
notre proximité de Paris rend d'une vente aussi facile que lucrative. (
source :
Journal de Honfleur)
Avril
1847 -
Police correctionnelle de Bayeux.
-
Audience du 21 avril 1847.
—
Baptiste Costil, charpentier, demeurant à Huppain, a été
condamné en dix jours de prison pour vol d'une paire de souliers.
—
Michel-Etienne Desplanque, domestique à Port-en-Bessin, a été
condamné en un mois de prison, pour vol d'un pain de 3 kil. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1847
-
Nouvelles locales.
-
Le coup de vent de N.-E. du 14 a causé quelques dommages sur
notre côte. Les dunes de Ouistreham en amont des estacades, ont été
légèrement rongées par la mer.
Le
port de Courseulles a beaucoup plus souffert ; on dit la jetée de l'est
et une partie du quai entamés de telle sorte qu'il suffirait d'un
second coup de vent pour les détruire entièrement.
Les
travaux de Port-en-Bessin ont aussi souffert quelque dommage. On a
trouvé à l'entrée de ce port un cadavre informe, privé de tête, que
l'on croit être celui d'un des hommes de la barque-pilote perdue.
Il
a été trouvé au plein une planche provenant d'un navire sur laquelle
est gravée en lettres dorées le mot PEKELA. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1847 -
Nouvelles locales. -
La semaine dernière, un bateau de Barfleur est venu débarquer
sa charge d'huîtres à Port-en-Bessin.
Ces
huîtres viennent du banc récemment découvert, et dont nous parlions
dans l'un de nos derniers numéros. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1847
-
Police correctionnelle de Bayeux.
-
Audience du 9 avril 1847.
—
François-Jean Suret, âgé de 18 ans, domestique, demeurant à Orbois,
pour vol de deux tourtes de pain, de mouchoirs et autres marchandises a
été condamné en deux mois de prison.
—
Aimée Jacqueline, femme de Auguste-Ambroise Henry, journalière à
Port-en-Bessin, a été condamnée en 15 mois de prison, pour vols
d'argent au préjudice du sieur Charpentier, boulanger audit lieu.
—
Marie-Anne Bagneaux, couturière, demeurant à Bayeux, pour différents
vols de linge et de hardes, a été condamnée en six mois de prison.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1847 -
Nouvelles locales. -
Nous avons eu déjà l'occasion de parler de la formation
récente d'un banc d'huîtres dans la baie de Seine.
Le
ministre de la marine vient de charger le capitaine de corvette
Mortunert de Boisse, commandant la station de Granville, et le
lieutenant de vaisseau Hugherau de Chakié, commandant le cutter
le « Mirmidon », garde pêche à la Hougue, de faire une
reconnaissance exacte du banc.
Les
cutters garde-pêche du Havre et de Dieppe sont aussi chargés de
s'assurer qu'il ne soit fait aucune pêche d'huîtres sur ce banc, le
règlement du 23 juin 1846 ayant fixé au 30 avril la clôture de cette
pêche. (source : Journal de Honfleur)
Août
1847 -
Nouvelles locales. -
Aux derniers examens pour le baccalauréat subis devant la
faculté des lettres (Académie universitaire de Caen ), sur 107
candidats qui se sont présentés, 68 ont été admis aux épreuves
orales, de ce nombre, 6 ont été reçus avec la mention BIEN, 34 avec
celle ASSEZ BIEN,
M.
Lachèvre, de Honfleur, est le troisième des six indiqués ci-dessus.
A
un semblable examen à l'académie universitaire de Rouen, sur 45
candidats, 35 ont été admis aux épreuves orales, 25 de ceux-ci ont
été reçus dont 5 avec la mention BIEN, 20 avec celle ASSEZ BIEN, M.
Gilles de Honfleur est le septième de ces derniers.
(source : Journal de Honfleur)
Août
1847 -
Huîtrière de la Basse-Seine.
- Nous
avons donné il y a quelque temps le résultat de l'exploration de ce
banc et ce qui concerne la qualité des huîtres et leur
abondance. Nous pensons devoir indiquer spécialement pour les pêcheurs
sa position exacte.
On
est sur ses accores par les relèvements suivants : Les phares de la
Hêve dans le S. 1/4 S. E. du compas à 19 ou 20 milles de terre.
Le
feu de Fécamp dans l'E S. E. à 22 ou 23 milles. Il s'étend à 18
milles dans l'ouest et compte environ 12 milles du nord au sud.
On
peut évaluer sa surface carrée à 216 milles marins ( enviions 700
kilomètres ).
Le
fond de 25 brasses environ sur la partis orientale du banc augmente dans
l'O. jusqu'à 24 ou 28 brasses et dans le nord atteint 34 ou 35 brasses.
L'extrémité
occidentale se reconnaît facilement au mélange d'huîtres et de moules
que rapporte la drague. Ce dernier coquillage est très abondant dans
ces parages et s'y rencontre par masses. (source : Journal de
Honfleur)
Août
1847 -
Accident. -
Le 28 de ce mois, le nommé Monoury, Julien, âge de 19 ans,
ouvrier manœuvre, né à la Chapelle-Moche, canton de Juvigny (Orne),
employé aux travaux de Port-en-Bessin, est tombé de la plate-forme, de
la hauteur de 6 mètres environ, s'est fracturé les deux poignet. Les
secours de l'art lui ont été prodigués par MM. Mottet de Bayeux, et
Sauvage de Caen, qui étaient sur les lieux lors de l'accident.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1847 -
Nouvelles locales. -
Dimanche dernier, le sloop anglais « Le Bienfaisant »
a été jeté à Port-en-Bessin, où il est entré, en relâche forcée,
dans le petit port provisoire, en brisant son mât de beaupré et une
grande partie de ses pavois de tribord.
Les
marins de Port ont fait preuve en cette occasion d'un dévouement digne
d'éloges pour aider au sauvetage de ce navire.
Nous
devons mentionner surtout le courage d'un jeune marin de 19 ans,
Jean-François Marie, récemment marié, qui s'est élancé à la nage,
dans une mer furieuse, dans l'intention d'atteindre le navire et de le
piloter. Il n'a pu réussir, et c'est après avoir couru les plus grands
dangers, qu'obligé de renoncer à sa noble entreprise, il n’a du
lui-même son salut qu'à une corde qu'il est parvenu à amarrer autour
de lui. Ce courageux jeune homme est aujourd'hui alité. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1847 -
Nouvelles locales. -
Le sloop français « Le Bienfaisant », de
Dives, jaugeant 39 tonneaux 27 centièmes, capitaine Le Chevalier, est
toujours resté dans le petit port provisoire de Port-en-Bessin. Il
s'est fait réparer et a fait rétablir sa voilure et une partie de son
gréement. C'est par erreur que nous avons indiqué dans notre dernier
numéro que ce navire est anglais. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1847 -
Nouvelles locales. -
Depuis trois jours, il fait un temps affreux. La nuit
dernière une violente bourrasque, mêlée de vent, de pluie et de
tonnerre a régné sur toute notre côte. On doit appréhender
d'apprendre des désastres maritimes : il paraît d'ailleurs que ce
matin d'assez importants dégâts ont eu lieu à Port-en-Bessin. Le
temps nous manque pour en constater la nature et la gravité.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1847 -
Nouvelles locales. -
Au sujet du naufrage la note suivante nous est envoyée de
Port-en-Bessin : Le sloop français le « Bienfaisant », de
Dives, jaugeant 39 tonneaux 27 centièmes, capitaine Le Chevalier, qui
après avoir parti de Chichester (Angleterre) sur lest, le 14 août
courant, avait trouvé un refuge, à la tempête, dans le petit port
provisoire de Port-en-Bessin, où il avait entré par détresse le
lendemain, avait fait réparer ses avaries et se disposait à se rendre
à Caen, lieu de sa destination, lorsqu'une plus violente tempête et
une mer extrêmement houleuse, sont venues l'assaillir, le 23 de
ce mois, et malgré toutes les précautions, qui avaient été prises
par le capitaine, pour faire amarrer son navire, chaînes et câbles ont
cassé et le navire a été brisé totalement, sur le quai, à la marée
du soir et le lendemain matin 24, et réduit dans un état d'innavigabilité
complet. Le sauvetage des débris de ce navire, après abandon fait par
le capitaine, a été fait par les soins de M. le syndic de marine, qui
a fait déposer les objets au-dessus du plein de la mer, et la vente en
sera faite incessamment..
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1847 -
Nouvelles maritimes. -
Aux termes de l'article 7, du règlement général des
pêcherie conclu le 23 juin 1843 outre la France et l'Angleterre et
rendu exécutoire le 27 juin 1846, le ministère de la marine devait
faire connaître les lettres indicatives des quartiers auxquels les
bateaux de pêche appartiennent.
Une
dépêche ministérielle du 19 août 1847 insérée aux « Annales
Maritimes et Coloniales », contient le tableau de ces lettres pour
tous les quartiers des côtes de France.
Les
bateaux de pêche du quartier de Honfleur devront porter désormais les
lettres Ho, et à côté le numéro affecté à chaque bateau,
suivant un ordre qui comprendra tous ceux du quartier.
De
ce moment doivent être supprimés les lettres et numéros qui étaient
particuliers à chaque syndical ou petit port.
Dans
l'intérêt de nos pêcheurs, nous leur rappelons les articles
principaux du règlement que nous avons publié en entier te 19 juillet
de l'année dernière.
Les
lettres et numéros doivent être placés de chaque côté de l'avant du
bateau, sur l'arrière et dans la grande voile, ils doivent être
portés sur les bouées, barils et flottes principales de chaque filet,
Les
bateaux chalutiers français doivent avoir en tête du mât un guidon
bleu de 20 centimètres au moins du hauteur ( ou guindant ) et 60
centimètres de longueur ( ou battant ). (source : Journal de
Honfleur)
Septembre
1847 -
Huîtrière de la baie de Seine.
- L'Écho
Bayeusain contenait, dans un de ses derniers numéros, sur cette
huîtrière, un article qui donne lieu à quelques observations.
Nous
avons parlé de ce banc d'huîtres retrouvé après avoir été
heureusement oublié, ce qui a permis à ce coquillage de se multiplier.
Nous avons dit sa position, son étendue, et la nature de ces huîtres.
Ce sont celles connues sous le nom de « Pieds de cheval »,
très-goûtées dans les ports de l'embouchure de la Seine jusque à
Rouen, elles ne sont point prisées à Paris, où l'on préfère les
petites huîtres dites de Cancalle. Elles ne seront donc jamais l'objet
d'un grand commerce, conséquemment jamais d'un haut prix, et ne seront
point ce que l’ Écho Bayeusain nomme un aliment de luxe. Ce n'est pas
que nous doutions que les réflexions hygiéniques rapportées par ce
journal ne soient applicables aux grosses huîtres, nous serions mêmes
disposés à croire qu'elles le sont davantage à celles-ci.
Quant
aux parcs dont parle ce journal, nous ne pensons pas que la consommation
des huîtres du nouveau banc puisse devenir assez grande pour couvrir la
dépense à laquelle l'établissement de ces parcs donnerait lieu. Il y
a d'ailleurs une raison plus forte qui s'y oppose. L'huître est
antipathique aux terrains vaseux et aux terrains sablonneux, or tels
sont les fonds où sur les côtes du Calvados et sur celles de la
Seine-Inférieure ces parcs devraient être construits.
On
a profilé à Trouville d'une petite étendue où l'on en a fait un qui
consomme annuellement quatre million de petites huîtres surtout quand
la saison permet que beaucoup de baigneurs se réunissent dans ce petit
port. Mais on ne peut penser a y en établir pour les grosses huîtres
de ce banc, quoique l'on doive affecter deux barques qui iront les pécher
et une troisième qui distribuera le produit des deux autres dans les
ports du littoral où elle en trouvera le débit.
Honfleur
y enverra, comme cela a déjà lieu, mais ce ne sera non plus que pour
la consommation locale. Il n'y a donc ni tant à se réjouir de ce que
ce banc soit retrouvé, ni tant à regretter d'y rencontrer quoique
concurrence anglaise, qui du reste ne sera jamais très grande et à
cause de l'éloignement de l'autre côté de la Manche, et à cause de
la nature du coquillage.
Ce
ne sera pas une raison pour que les bâtiments gardes-pêche ne doivent
le surveiller exactement. On ne doit pas oublier que de pareils bancs,
sur quelques autres parties de ces côtes, ont été promptement
réduits a zéro, non pas tant parce que I’on multipliait la pêche
outre raison que parce qu'on y jetait et du sable et des pierres avec
intention de les détruire, ce qui ne s'est que trop réalisé en très
peu de temps. (source : Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Nouvelles locales. -
Nous apprenons ce matin qu'un jeune ouvrier employé comme
maître de chantier aux travaux de Port-en-Bessin, renversé par un
wagon du haut de la jetée de l'est, s'est noyé hier l'après midi,
sans qu'aucun secours ait pu lui être porté !
La
mer était pleine et ce n'est qu'à la marée basse que son cadavre a
été retrouvé. La victime de ce malheur est un nommé Pierre Marie,
âgé de 27 ans, de la commune de Bricqueville.
Il
est fâcheux d'avoir, en présence d'un pareil malheur, à déplorer
l'absence de toute précaution de sauvetage sur le lieu des travaux.
L'encombrement qui résulte naturellement d'un nombreux matériel et de
l'accumulation sur un seul point restreint d'une masse de travailleurs,
peut amener souvent de tels accidents, en prévision desquels il serait
bon de préparer quelques moyens de salut, tels que bouées, barques,
cordes ou autres. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1847 -
Nouvelles locales. -
Il arrive que, dans quelque petit port, des barques, de
simples canots se permettent d'arborer à leur mat la flamme nationale
et de déployer à poupe le pavillon national, ce qui est défendu
par les ordonnances, notamment celle de 1827. Aucune embarcation de
commerce que ce soit ne peut déferler le pavillon à poupe.
De
même aucun bâtiment de commerce ne peut porter la flamme nationale,
même quand on y placerait quelque signe que ce fût, ou quand on la
ferait d’une longueur différente à cette réglementaire.
Il
n'y a d'exception que pour les pataches de la douane qui peuvent porter
la flamme nationale, mais auxquelles il est interdit de déferler le
pavillon à l’arrière. (source : Journal de Honfleur)
Novembre
1847 -
Nouvelles locales. -
Il parait certain du moins c'est bruit très accrédité, que des
travaux de fortification vont être exécutés à Port-en-Bessin, sur la
pointe ouest du port. Les études ont été faite dès l'an dernier, et
les travaux doivent commencer au mois de mars prochain. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1847 -
Police correctionnelle de Bayeux.
-
Audience du 10 novembre 1847.
—
Une condamnation en 16 fr. d'amende a été prononcée contre
Jacques Le Moigne, poissonnier, demeurant à Port-en-Bessin, pour avoir
outragé par paroles, gestes et menaces, un agent de police dans
l'exercice de ses fonctions.
-—
Pour avoir commis plusieurs vols de bois au préjudice des
entrepreneurs du port de Port-en-Bessin, les nommés Pierre Deport,
marin ; Jean-Louis Delin, voiturier ; Edouard-Auguste Cauchard , marin,
et Léon Marie, aussi marin, demeurant tous à Port-en-Bessin, ont été
condamnés : Deport, en 8 jours de prison, Delin, en 1 jour de la même
peine, Cauchard et Marie en chacun 5 francs d'amende, et tous
solidairement aux dépens. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1847 -
Nouvelles maritimes. -
Nous avons fait connaître dans notre n° du 19 juillet 1846
le règlement convenu entre la France et l'Angleterre et sanctionné
pour nous par une loi.
Ce
règlement détermine les limites entre lesquelles la pêche est
interdite aux marins d'une des deux nations vis-à-vis des côtes de
l'autre. Une centaine de bateaux de pêche de Boulogne ont récemment
enfreint ce règlement en jetant leurs filets au[1]delà
des limites qu'il leur est interdit de franchir. Arrêtés par quatre
bâtiments garde-côtes de Deal, ils ont été conduits devant le
magistral anglais et condamnés à une amende qui s'est élevée pour
quelques-uns à 450 francs.
Le
commandant de la corvette française « Surveillante » qui a
été au secours des pêcheurs, a plaidé leur cause avec beaucoup
d'énergie, mais en vain. Les pêcheurs n'ont été relâchés
qu'aptes avoir payé.
Nos
voisins de la Manche surveillent avec soin leurs côtes, comme on le
voit. De notre part, si nos pêcheurs doivent se conformer à ce qui
leur est prescrit, nos bâtiments gardes-pêche ont aussi à surveiller
leurs intérêts. C'est à la mer et non en restant dans les ports
comme. il arrive trop souvent qu'ils rempliront ce devoir.
Malheureusement, l'abondance du poisson sur la côte anglaise où depuis
plus de 25 ans il continue à se porter, son éloignement incessant de
la côte de France sont un motif pour nos pêcheurs de regretter que le
règlement en question leur ait fait la loi si dure. Mais tant qu'il
subsistera, il faut s'y conformer, c'est une nécessité a laquelle on
ne peut se soustraire. (source : Journal de Honfleur)
Décembre
1847 -
Accidents. -
Le 19 de ce mois, le nommé Édouard Cauchard, maître de
bateau, à Port-en-Bessin, en revenant de Courseulles par mer, avec deux
autres marins, est tombé à la mer.
Sa
disparition a été immédiate, et malgré les efforts de ses deux
compagnons restés à bord, son cadavre n'a pu être retrouvé.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1848 -
Nouvelles locales. -
Le sloop le « Charles », capitaine Morin, venant de
Bordeaux, à la double destination de Port-en-Bessin et de Caen, chargé
de vin, eau-de-vie et autres marchandises, est entré le 4 de ce mois à
Port-en-Bessin, où il a déchargé 42 barriques vin et 5 barriques
eau-de-vie, et est ressorti le même jour allant à sa dernière
destination. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1848 -
Sauvetage. -
Le 10 janvier 1848, le sieur Boulet, patron d'une barque de
pêche avec quatre autres marins, à l'aide d'une chaloupe, ont sauvé
en mer, en face Port-en-Bessin, un canot qu'ils ont pris à la remorque
et conduit à Port-en-Bessin, avec beaucoup de peine, la mer étant
très houleuse.
Le
canot est à franc-bord, à 4 mètres 20 centimètres de longueur, 1
mètre 72 centimètres de largeur et 46 centimètres de hauteur sans
aucun gréement ni marque qui puisse faire reconnaître sa provenance.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1848 -
Un sinistre maritime.
- Un
nouveau sinistre maritime vient d'avoir lieu sur notre côte : Le sloop
le « Guillaume-Auguste », de Port-en-Bessin, parti le 30
janvier, dans la soirée pour la pêche, par un temps calme qui dura
toute la journée du 31, fut assailli vers dix heures du soir par une
violente bourrasque et chavira.
Plusieurs
hommes de l'équipage furent jetés à la mer, et parmi eux le patron
Tabourel (François), qui fut sauvé par les matelots cramponnés au
pont. Quand après des efforts inouïs, le bateau se trouva dégagé de
sa position critique, on s'aperçut que le malheureux Tabourel
(Michel-Antoine) n'avait pas reparu et que, moins heureux que ses
camarades, il avait péri dans la mer.
Ce
brave marin, âgé de 30 ans, était généralement aimé de toute la
population de Port-en-Bessin, dont il emporte les regrets unanimes.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1848 -
Nouvelles locales. -
Douze barques de pêche de Port-en-Bessin étaient rentrées
samedi matin 26 février 1848, par suite d'un ouragan qui avait régné
pendant la nuit, il manquait à l'appel la barque de pêche la « Jeune-Julie »,
ce qui donnait de fortes inquiétudes sur son sort, on la croyait perdue
à Grandcamp, on est allé samedi à Grandcamp et cette barque ne s'y
trouvait point, nouvelles alarmes, il n'y avait plus qu'a aller à la
Pointe du Siège, pour en avoir des nouvelles, deux hommes y ont été
dimanche, mais avant leur retour, lundi dans l'après-midi, il est
arrivé par la poste une lettre d'un des marins de l'équipage, qui a
fait connaître que la « Jeune-Julie » était à l'abri à
la Pointe du Siège, n'ayant aucun mal. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1848 -
Les travaux. -
Les travaux de Port-en-Bessin viennent de recevoir une
nouvelle activité : la jetée de l'ouest est sur le point d'être
terminée, et c'est vraiment un spectacle intéressant pour les
promeneurs que la marche progressive de ces travaux.
Pendant
les quelques jours de grande marée qui vont avoir lieu, nous engageons
nos concitoyens à profiter des plus basses mers de l'année pour aller
visiter en détail le bassin et les jetées. Maintenant que l'état de
la température va faire diversion aux bains de mer, la plage de
Port-en-Bessin offre un coup d’œil animé, qu'on ne trouve pas
ailleurs.
On
annonce qu'un grand nombre de parties ont lieu ou sont projetées pour
celte semaine. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1848 -
Naufrage. -
Le sloop le « Jeune Saint-Martin », jaugeant 16
tonneaux 87 centièmes, ci-devant attaché au port de Caen, et depuis le
8 du courant à Port-en-Bessin, est entré dans ce dernier port, le 4 de
ce mois, venant de Sallenelles, sur lest.
Il
a été acheté le 2 du dit par MM. les entrepreneurs pour servir au
transport du moellon dedans le port un bout des jetées, il y a été
employé ces jours derniers, et cette nuit, après avoir été chargé,
il est survenu un grand vent de nord-ouest qui a rendu la mer
extrêmement houleuse et le navire a chassé sur son câble et s'est
échoué au plein sur le galet en dessous des chemins de fer, vers la
partie de la jetée de l'est, et s'est brisé ce matin de 9 heures à 11
heures, sans pouvoir jamais être réparé ; le pont et une grande
partie des membrures du coté de tribord ont été enlevés par
morceaux. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1848 -
Le temps qu’il fait. -
Le mois de septembre semble décidément devoir nous
dédommager amplement du mauvais temps que nous avons subi pendant le
mois d'août.
Le
plus magnifique soleil et la température la plus chaude invitent de
nombreux promeneurs à émigrer chaque jour vers nos bords de mer.
Arromanches et Port-en-Bessin étaient littéralement encombrés
dimanche. A cette occasion, nous appelons l'attention de MM. de la
police sur un abus grave qui n'est pas sans dangers pour la sûreté des
voyageurs. Dans ces jours d'affluence, on rencontre des voitures
publiques, déclarées pour porter 12 ou 15 personnes, qui en
contiennent devant, derrière, dessus, partout, quelquefois vingt-cinq
ou trente, à joindre que les équipages de ces voitures sont souvent en
très mauvais état ; il y a à redouter de fréquents accidents.
La
semaine dernière, l'essieu d'un de ces omnibus s'est brisé,
heureusement en place droite, il n'y a pas eu de malheur. Toujours
est-il qu'une surveillance active devrait être exercée sur ce point.
Avis à M. le commissaire de police. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1848 -
Le feu. -
Le même jour, à 8 heures du soir, un feu de cheminée s'est
déclaré chez le sieur Vimont, cafetier, demeurant à l'extrémité du
port de Port-en-Bessin.
Grâce
aux soins empressés de MM. le maire, l'adjoint et habitants de la
commune qui sont parvenus au bout de deux heures à éteindre le feu, en
bouchant les extrémités de la cheminée, et en la ramonant de haut en
bas, les dégâts n'ont pas été considérables. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1848 -
Pêche du hareng à Port-en-Bessin.
-
Une quarantaine de canots de Port-en-Bessin, montés chacun par
deux hommes et ayant à bord les filets nécessaires, ont commencé, la
semaine dernière, la pêche du hareng, qui se fait de nuit à moins
d'un kilomètre de la côte, depuis la pointe de Vierville dite la
Percée, jusqu'à la hauteur de Port-en-Bessin, à l'endroit nommé le
Minet.
Cette
pêche, qui a été, ces jours-ci, peu productive, pourra se continuer
jusque vers le 25 du mois de novembre prochain, sa durée étant
ordinairement d'environ un mois. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1848 -
Une aurore boréale. - Vendredi soir, une aurore boréale a attiré
l'attention des habitants. Le ciel qui était entièrement couvert de
nuages, devint tout-à-coup d'un rouge feu et présenta un spectacle
fort rare dans nos contrées. Quelques personnes croyaient à un
incendie, mais bientôt elles furent désabusées, ce phénomène dura a
peu près vingt minutes. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1848 -
Tempête à Port-en-Bessin.
-
La grande mer, poussée par une violente tempête de vent
nord-nord-est, a fait des ravages ces jours derniers à Port-en-Bessin ;
elle a détérioré les chemins de fer des travaux, a cavé le quai de
la maison occupée par le sieur Vimont, cafetier, et a détruit, en
grande partie, les cales servant à monter quatre navires pécheurs,
ceci a suscité du mouvement pour les marins qui ont été obligés de
déplacer trois navires de mer basse, et de les conduire sur des
poutrelles, et les haler vers le quai de l'est, près des halages des
autres navires.
Jusqu'à
ce que les deux jetées se concentrent davantage l'une vers l'autre,
pour former l'entrée du port, les cales, les quais et les maisons qui
bordent le port, seront exposés aux dégâts de la mer, qui y est
furieuse des grands vents de nord, et les navires n'y seront pas en
sûreté. Il est donc nécessaire que les travaux du port s'accélèrent
le plus promptement possible. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1849 -
Tempête et ravages. - Un fort ouragan de vents de nord-ouest a eu lieu à
Port-en-Bessin, jeudi matin, 11 janvier courant, et s'est maintenu
jusqu'au lendemain matin, ce qui a mis en émoi et en mouvement tous les
marins et la plus grande partie des habitants.
Cette
bourrasque, qui a donné dans un moment de grande marée, a fait surgir
une mer furieuse, qui a déployé ses ondulations jusque dans les rues
et les habitations de Port, les barques qui étaient montées et
amarrées jusque sur leur cabestan à terre, étaient menacées d'être
enlevées par les vagues, deux ont été culbutées et tirées de dessus
leurs boises. Quatre cales de navires, qui avaient déjà été
fortement endommagées, ont été encore entamées davantage vers les
maisons, une autre cale a été détruite, et si on n'avait pas pris la
précaution de délester le navire et de le haler dans une rue de Port,
il aurait immanquablement fait de fortes avaries.
Le
quai, qui existait près de l'estacade, qui aboutit à la jetée de
l'est, et qui était solidement bâti et dont les tablettes étaient en
pierres de granit, a été démoli aux deux tiers.
Les
chemins de fer longeant les falaises de l'ouest ont été en grande
partie détruits, et une partie de ceux qui existent sur les jetées ont
été enlevés.
Enfin
la mer était si affreuse que les lames montaient au dessus des
maisons,
et que des morceaux de bois et des pierres étaient lancés en l'air
au-dessus du quai à plus de cinq mètres de hauteur.
Il
est de la plus grande urgence que les travaux reprennent vigueur, pour
faire concentrer les deux jetées l'une vers l'autre, afin de fermer le
port, autrement les maisons et les navires seront toujours exposés
quand il fera de grands vents de la mer. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1849 -
Nouvelles locales. - Le coup de vent de la semaine dernière nous faisait craindre
d'apprendre de fâcheux sinistres. Les avis qui
nous parviennent sont moins
tristes que nous ne nous y attendions.
La
mer a monté très haut, elle n'était pas depuis 10 à 13 ans, arrivée
au même point. La route de Pont-Audemer a été interceptée aux
piétons à l'embouchure de la Morelle, et le pont de Fiquefleur couvert
pendant quelques heures.
La
côte n'a rien éprouvé jusqu'à Villerville, elle était abritée. La
falaise du bourg, sur laquelle l'attention de l'autorité a été
appelée il y a peu de temps, est crevassée ; Trouville, où la mer
portait en côte a éprouvé des dégâts.
A
Dieppe, tout le rivage depuis la jetée jusqu'au château a été
ravagé. Les bains de mer ont peu souffert. Le quai de la poissonnerie a
été entièrement couvert d'eau jusqu'aux arcades.
A
Cherbourg une barque employée aux travaux de la digue a eu ses voiles
et ses vergues enlevées, elle a été jetée à la côte, personne n'a
péri.
Un
sloop de Paimpol, allant de Lézardrieux à Portsmouth avec un
chargement de pommes de terre, a été jeté à la côte ; l’équipage
a été sauvé ; le navire entièrement déchargé sera renfloué sous
peu de jours.
A
Granville, le canot du vapeur le « Passe-partout » revenant
de porter secours à un sloop anglais en perdition à l'entrée du port,
a sombré au moment d'atteindre le rivage. Cinq hommes qui l'armaient
ont péri, deux ont été sauvés.
Le
sloop anglais a été tiré de danger et conduit dans le port par deux
pilotes qui venaient de porter secours à un sloop français entré en
relâche.
Un
garde-pêche anglais qui se trouvait dans le port est resté spectateur
tranquille du danger que couraient ses compatriotes, et n'a pas jugé à
propos d'aller leur porter secours. Il est vrai qu'il voyait les marins
français s'exposer pour les sauver, et plusieurs être victimes de leur
zèle plein d'humanité.
Les
travaux commencés à Port-en-Bessin ont considérablement souffert.
(source Journal de Honfleur)
Avril
1849 -
Nouvelles Locales.
- L'ouragan
du 19 avril s'est aussi fait sentir ici.
Les sinistres éprouvés sur la rade du Havre, les 19 et 20 courant. Un
de ceux que nous mentionnions dans notre dernier n° n'avait pas les
conséquences que lui donnait la rumeur publique, et un seul homme avait
été victime. Le brick norvégien « Erstatningen », chargé
de bois, a eu ses mats coupés au raz du pont, et ayant perdu ses
ancres, fut remorqué à l'entrée de l'Orne, par le steamer
« Calvados », capitaine Bambine.
—
La goélette anglaise « Thristle », fit côte, le 20, à
Villers-sur-Mer. L'équipage s'était réfugié dans la mâture, il y
était resté huit heures en proie au désespoir, et attendait la mort
à chaque instant, l'état de la mer ne permettait pas de lui porter
secours, lorsqu'un jeune homme de 18 ans, fils du lieutenant des
douanes, M. Eugène Girard, se lança à la mer, et après avoir lutté
contre les vagues sous lesquelles il disparut trois fois, put enfin
atteindre et parvenir à sauver ces malheureux en établissant entre la
côte et le navire
un va-et-vient dont il s'était pourvu.
Les
naufragés furent accueillis par le curé, le lieutenant des douanes et
les habitants de Villers. M. Guérin, propriétaire les a reçus,
logés, habillés, chauffés, nourris, leur prodiguant les soins de la
plus grande humanité.
—
Ce n'est pas seulement à la mer que l'ouragan a causé des dommages II
a occasionné dans nos vergers des ravages inappréciables. Les fleurs
dont étaient couverts les arbres à fruits à noyau sont entièrement
brûlées. De jeunes pousses chargées de fruits récemment noués, ont
été coupées et ont couvert le sol. Des arbres ont été les uns brisés
les autres renversés. L'intérieur des terres a moins souffert,
excepté les vallées ouvertes au vent.
—
Comme nous le craignions, les travaux de Port-en-Bessin ont beaucoup
souffert, deux grues, cinq fermes posées au pied de la jetée de l'Est
ont été enlevées, une partie de maçonnerie démolie, les chemins de
fer de la jetée de l'Ouest détruits.
—
La Dives, dont les eaux étaient accrues par les pluies et refoulées
par la mer, a rompu une de ses digues et a submergé de près de deux
mètres les prairies voisines, dans une étendue de plusieurs
kilomètres.
—
Il y a également eu de grands ravages dans la plaine de Caen. Des murs,
des toits, des tuyaux de cheminée ont été renversés, beaucoup
d'arbres abattus.
Les
premiers jours de la semaine avaient été, comme on sait, accompagnés
de pluies abondantes, mêlées de neige et de grêle.
(source Journal de Honfleur)
Avril
1849 -
Ouragan et travaux du Port.
-
Un ouragan des plus intenses, venant du nord-nord-ouest, a eu
lieu dans la nuit du 19 au 20 avril 1849 et toute la journée du dernier
jour, ce qui a rendu la mer très agitée : les vagues ondulaient par
dessus les jetées dans le port de Port-en-Bessin; heureusement que ce
n'était point dans le fort de la grande marée, car les barques de
pêche, qui étaient amarrées chacune à leur cale et le nez sur leur
cabestan, auraient pu avoir des avaries.
Il
n'en a pas été ainsi pour les travaux du port qui étaient plus à
portée des lames : cinq fermes, qui avaient été posées sur un
allongement de pierres au pied du bout de la jetée de l'est et deux
grues, qui étaient sur le haut et vers l'extrémité de la même
jetée, ont été enlevées.
Un
mètre d'exhaussement de maçonnerie qui avait été rapporté
dernièrement sur une partie de la dite jetée, et qui n'avait pas
encore pris assez de consistance, a été démoli, les chemins de fer,
qui étaient appuyés sur les fermes qui tiennent dans la maçonnerie de
cette jetée, ont tenu bon, mais ceux de la jetée de l'ouest, dont les
montants en bois avaient été rétablis en dernier lieu, ont été en
grande partie détruits. Tous ces dégâts occasionnent des retards pour
la fermeture du port.
Le
beau temps est revenu, trois fermes sont déjà replacées et les autres
ne vont pas tarder à l'être si le temps le permet. Les travaux vont
reprendre de l'activité, les ouvriers arrivent, ils
sont embauchés et occupés.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1849 -
Nouvelles Maritimes.
- On
nous écrit de Port-en-Bessin, le 8 mai 1849 : Depuis plusieurs jours la
tempête se fait sentir avec violence sur nos côtes, et met dans
l'anxiété la population de Port-en-Bessin. Aujourd'hui elle semble
perdre un peu de son intensité, j'en profile pour vous donner quelques
détails sommaires sur ce qui s'est passé.
Samedi
soir, 5 courant, il se trouvait à Port deux navires, le « Jeune
Édouard », capitaine Aubrée, et le « Jeune
Emmanuel », capitaine Piquet. Le premier venait d'effectuer son
chargement de charbon, le second était en relâche, il venait d'Aurigny
sur lest et allait à Honfleur, son port d'attache.
Ces
deux navires étaient mouillés au milieu du havre de refuge, mais
beaucoup trop rapprochés du môle de l'ouest. Pendant toute la journée
du 5 le temps fut très orageux et la mer fort agitée malgré le calme
du vent, lorsqu’à 10 heures du soir le vent se monta tout-à coup et
se fixa au nord-est en tempête. La mer devint alors furieuse et
bientôt on aperçut les feux de détresse allumés par un des navires,
mais déjà la personne de la localité, plus spécialement chargée de
la surveillance des marins, avait fait appel au courage,
à l'humanité de ses gens, et aussitôt dix hommes dévoués, n’écoulant
que leur courage, se jettent dans trois canots et parviennent au péril
de leur vie à aborder les navires.
Après
quatre heures d'un travail aussi pénible que dangereux, les deux
bâtiments sont ramenés près le môle de l'est.
Le
6 la tempête augmentait progressivement, et hier 7. elle était dans
toute sa force, mais à la marée basse les navires ont été solidement
amarrés, et aujourd'hui 8, nous avons le bonheur de pouvoir dire qu'ils
n'ont nullement souffert.
C'est
avec une véritable satisfaction que nous mentionnons ici cet heureux
résultat du grand Port qui, quoi qu'inachevé, a rendu déjà un si
grand service à ces deux bâtiments.
Les
dix marins qui se sont empressés de voler au secours du « Jeune
Édouard » et du « Jeune Emmanuel » sont : Ménard
Pierre, (garde maritime). — Le Fournier Jean. —
Dupont Jean-Baptiste. — Le Herpeur Jean Antoine.
— Marie
Pierre. — Bunel Jean.
— Collevil Thomas. — Hue Jacques.
— Le Frère
Pierre. — Françoise,
Jules.
Nous
sommes trop heureux de pouvoir signaler à la publicité les noms de ces
braves, qui se sont si courageusement dévoués pour leurs semblables.
Les
travaux du port ont malheureusement souffert : un bout de maçonnerie de
25 mètres de longueur, presque achevé, a été en partie démoli,
plusieurs fermes ont été détruites, quant au travail entièrement
terminé, il a parfaitement soutenu la violence de la tempête, et il
demeure désormais constant que la mer n'y peut rien. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1849 -
Un accident. -
Mercredi dernier, un de ces fréquents accidents inévitables
dans les grands travaux de génie, est encore arrivé à Port-en-Bessin.
Le nommé Fouques de Ryes, est tombé à la mer du haut de la jetée
ouest du port. De prompts secours ont pu lui sauver la vie, quelques
minutes de plus, il eût été trop lard.
Au
bout de quelques heures, il avait recouvré la connaissance qu'une
pareille chute lui avait fait perdre, et tout porté a croire qu'il en
sera quitte pour des contusions.
Ce
qu'il importe de constater, c'est l'empressement de ses camarades à le
secourir, et surtout le dévouement du nommé Le Magnan, de Port, qui se
trouvait là. Ce courageux jeune homme s'est précipité à la mer, et
c'est grâce à son dévouement ordinaire ( c'est la troisième personne
qu'il sauve dans des circonstances semblables ), que Fouques a pu être
arraché à une mort certaine. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1849 -
Naufrage. -
On nous écrit de Port : Le sloop « Clémence », de
Cherbourg , jaugeant 39 tonneaux 77 centièmes, capitaine Obé,
appartenant au sieur Jacques-Raoult de Fermanville qui était à bord,
est entré hier soir, 10 juin, dans le port de Port-en-Bessin, venant de
Sallenelles, chargé de pierres pour les travaux du port. Il faisait un
grand vent de nord-est, la mer très houleuse : le navire a mouillé
dès son arrivée, il a dérivé et touché sur un fond de rochers dans
la partie ouest du port, et malgré que les marins de Port y aient
porté assistance, le navire a toujours chassé, le grand câble a
cassé, tous les hommes ont été obligés de quitter le bord pour se
sauver.
Le
couronnement et une grande partie du pont sur le derrière du navire ont
été enlevés, ainsi que tous les effets des marins, dont on a trouvé
une partie des débris ce matin : On
a travaillé à les ramasser et à dégréer le navire de mer basse.
La
mer et les vents continuent a surgir avec violence et continuent à
démolir le navire à la marée. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1849 -
Promenades et bains. - La belle saison ramène les promeneurs à
Port-en-Bessin, les bains de mer vont reprendre, les travaux du port
s'avancent toujours, et le plaisir de la vue de la mer sur les deux
falaises et sur les jetées en font un endroit agréable.
Le
mouvement continuel des navires de cabotage, de barques de pèche et
d'une quarantaine de petits canots, qui vont et viennent de la pêche à
la ligne, au minot, à peu de distance de l'entrée du port, ne sont pas
vus sans intérêt par les personnes qui n'ont pas la vue ordinaire de
la mer.
On
peut facilement avoir l'agrément de s'embarquer dans les canots dans le
port et voir exécuter les travaux de mer haute et de mer basse. Les
voitures de MM. Castel et Dégrés sont tous les jours en circulation de
Bayeux à Port. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1849 -
Exercice de tir. - Dimanche dernier, notre subdivision d'artillerie est
allée, comme d'usage, se livrer à l'exercice du tir, à
Port-en-Bessin.
Sur
40 coups tirés à la distance de 500 mètres (portée entière des
pièces de 4, six boulets ont porté en pleine cible, vingt autres au
moins n'ont point dépassé la distance latérale.
Les
artilleurs qui ont atteint le but sont MM. Lefebvre, sous-lieutenant,
commandant par intérim, Hergast, brigadier, Jules Hébert, Croqueviel,
Hébert dit Binet et Morel, canonniers. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1849 -
Un incendie. -
La 3e compagnie de la garde nationale, capitaine
Grosvalet, ira dimanche prochain se livrer à l'exercice du tir. C'est
un bon et utile exemple donné par cette compagnie, il sera sans aucun
doute suivi par les autres du bataillon. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1849 -
Les travaux. - Les travaux de Port-en-Bessin ont repris une certaine
activité et tout fait espérer que le reste de la saison suffira pour
mettre les jetées en état de résister cet hiver au mauvais
temps.
Les
entrepreneurs emploient tous les ouvriers sans travail qui se
présentent à eux, et ils prient les journaux bayeusains de donner de
la publicité à cette annonce qui intéresse les bras inoccupés. Nous
nous empressons de la reproduire. (Source.
: Journal de
Honfleur)
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