UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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PORT-en-BESSIN

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont les Portais et Portaises

Janvier 1850   -   Tempête à Port-en-Bessin.   -    Par suite de la marée extraordinaire des 28, 29 et 30 décembre et de la violence du vent soufflant plein nord, une bourrasque telle que de mémoire d'homme on n'a point le souvenir d'en avoir vu, a régné sur notre littoral pendant trois jours.

C’est à Port-en-Bessin surtout que la tempête s'est développée avec le plus de furie. Dans les journées de vendredi et de dimanche un grand nombre de Bayeusains sont allés assister à ce spectacle plein de grandeur à la fois, de tristesse et de misère. La force des vagues était telle qu'elles passaient bien au-dessus des jetées, envahissant la plage jusque dans la cour de l'hôtel du Nord. La maison la plus rapprochée de la jetée de l'ouest, appartenant à M. Le Mulois, a été minée par sa base et en partie démolie.

Nous avons à constater la perte de deux sloops qui ont été brisés à la côte. « L'Auguste-Victorine et le « Dominique » qui étaient amarrés dans le port ont été violemment arrachés et jetés en morceaux sur le rivage. Cette perte qui est évaluée dans son ensemble à près de 6 000 fr. , tombe particulièrement sur douze marins de Port composant l'équipage de ces deux bateaux de pêche. Plus de quarante personnes se trouvent atteintes dans leurs moyens d'existence par ce malheureux événement.

Plusieurs personnes ont déjà conçu l'idée d'une souscription publique en faveur de ces pauvres familles de pêcheurs, pour les aider à réparer ce désastre. Jusqu'à ce que cette œuvre de bienfaisance soit organisée officiellement, nous recevrons au bureau de notre journal les sommes qui nous seraient adressées pour, cet objet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1850   -   Ouragan et dégâts.   -   Nous avons reçu, mais trop tard pour l'insérer dans notre dernier numéro, la note suivante :

Port, le 31 décembre 1849.

« La consternation et la désolation existent parmi les habitants de Port-en-Bessin. Depuis le 28 décembre, au matin, un ouragan des plus terribles y existe, venant du nord-ouest et du nord, la mer qui se trouve dans une grande marée, ne peut-être plus houleuse ni plus forte, les vagues, dans leurs ondulations, ont débordé les jetées et les ont englouties et ont pénétré dans les habitations de Port-en-Bessin, les vents ayant passé hier l'après-midi dans le nord-est la mer, est moins mauvaise.

« Trois barques de pèche étaient la première journée mouillées à la jetée de l'ouest, une a pu y résister et étale encore, et les deux autres ont cassé leurs câbles et se sont brisées dans le port de Port-en-Bessin, l'une a échoué à la marée du matin le 28, et à la marée du soir elle était démolie entièrement, c'est le sloop « I'Auguste-Victorine », patron Boulet, l'autre est le sloop « Dominique-Fortuné », patron Langlois, qui a échoué vers 9 heures du matin, le 30, et qui dans moins d'un quart d'heure a été tout à fait détruit. Voilà deux navires qui n'existent plus à Port-en-Bessin et les marins des deux équipages restés à terre, comment subvenir aux besoins de leur nombreuse famille ?

« La force de la tempête et de la grande marée a aussi démoli hier matin un quai et une moitié de la maison appartenant à M. Le Mulots, qui est double et à hauteur de chambre, et les meubles ont été enlevés par la mer. Plusieurs habitants ont quitté et démeublé leurs maisons hier dans l'après midi.

« Les chemins de fer sûr les jetées et le long de la falaise de l'ouest ont été fortement endommagés, ainsi qu'un chaland et deux grues pour les entrepreneurs.

« Il est d'absolue nécessité que les jetées se terminent le plutôt possible vers l'embouchure du port, autrement les navires et les maisons, qui bordent le port, seront toujours fortement exposés, dans les grandes marées. » (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1850   -   Souscription.   -   L'opinion publique se préoccupe dans notre ville, avec un légitime intérêt, du désastre arrivé ces jours derniers à plusieurs familles de pécheurs à Port-en-Bessin. Ce malheur qui fond sur elles, au moment le plus rude de l'année, va les jeter dans une affreuse misère si la bienfaisance publique ne leur vient en aide.

Les deux sloops naufragés et brisés, achetés récemment à Trouville, ne sont pas payés et le montant de la perte se monte à une somme de plus de 6 000 fr.

Nous savons que plusieurs dames s'occupent déjà d'ouvrir des souscriptions particulières. Nous prévenons nos lecteurs qu'une souscription est ouverte dés à présent en l'étude de Me  Marc, notaire, rue des Chanoines, à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1850   -   Le temps qu’il fait.   -   Une violente bourrasque a régné de nouveau sur nos côtes les derniers jours de la semaine dernière. Il est à craindre qu'elle ait donné lieu à de nouveaux sinistres maritimes. A Port-en-Bessin, la maison dite le « Choléra » est à peu près détruite en entier, et l’aspect de la plage est des plus pitoyables.

Si l'achèvement des travaux n'est pas poussé activement cet été, ce qui est déjà fait l'aura été en pure perte, et l'on aura fait un fort mauvais cadeau aux pêcheurs et aux habitants de la localité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1850   -   Une aide du Préfet.   -   M. le Préfet du Calvados, vient d'accorder une somme de 500 francs, sur les fonds départementaux, pour les marins de Port-en-Bessin victimes de l'ouragan du mois de décembre dernier. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Le vent violent qui règne sur nos côtes depuis quelques jours a produit encore, de nouveaux malheurs à Port-en-Bessin. La maison de M. Le Mulois, qui, l'année dernière, avait déjà cruellement souffert, est maintenant presqu'entièrement détruite.

Toutes les autres habitations avoisinant la mer sont plus ou moins lézardées, et il est évident que, si l'état de choses actuel continue, plus de la moitié du village n'existera plus d'ici quelque temps. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Mai 1850   -   Dégâts par l'effet de la mer à Port-en-Bessin.   -   La maison double et à hauteur de chambre de M. Le Mulois, que la mer avait laissée à moitié sur pied le 30 décembre 1849, après avoir détruit l'autre moitié et un quai, a tombé dans la nuit du 26 au 27 avril 1850, par l'effet de la grosse mer, poussée par un vent violent de nord-est, qui a sapé les fondements du pignon et qui a entraîné dans sa chute, une grande partie des planchers et des côtières, ce qui reste n'est que masure et destruction.

La mer anticipe toujours sur les terrains, qui se trouvent à coté par derrière, et la maison attenante est maintenant exposée.

Toutes les maisons, en général, qui sont sur le rivage, sont lézardées, et si malheureusement les travaux des jetées, pour la fermeture du port, ne sont pas activés et terminés prochainement, les maisons, quais et cales, qui bordent l'enceinte du port, sont exposés à être envahis par la mer, qui est extraordinairement houleuse dans les ouragans de la partie du nord. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -  Les derniers vents d'Ouest, qui ont soufflé avec violence depuis plus d'une semaine, ont occasionné beaucoup de dégâts dans la Manche et notamment sur nos côtes. 

Les travaux entrepris à Port-en-Bessin ont souffert considérablement. Un immense batardeau qui entourait les murs du bassin en construction a été brisé quoique construit avec d'énormes pièces de bois. Une grande partie des apparaux ont été enlevés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janviers 1851   -   On lit dans un Journal de la région.   -   Un fait des plus audacieux de la part des Anglais a eu lieu dernièrement sur nos côtes, presqu'en vue de la terre.

Un des navires smogleurs de notre port, faisant route pour sa destination, rencontra à cinq ou six lieues des côtés de France, un wherry ( petit bateau anglais non ponté ), qui passa auprès de lui, en faisant des saluts en signe d'amitié.

L'équipage du navire français répondit a ces saluts, et pensa que c'était un de ces petits bateaux anglais qui vont chercher des barils à Barfleur, sans plus s'en inquiéter.

Environ une heure après, le navire français, qui continuait sa route, aperçut dans ses eaux un petit bateau qu'il reconnut pour le même qu'il avait rencontré. L'équipage de ce petit bateau, qui paraissait monté de deux hommes, lui fit des signes de détresse, comme s'il avait besoin d'aide et d'assistance, aussitôt l'équipage du navire français, pensant qu'il pouvait lui être de quelque utilité, mit en travers pour l'attendre, mais à peine le petit wherry l'eut-il abordé, que deux autres hommes, qui s'étaient cachés dans le fond et recouverts de prélarts, se montrèrent armés jusqu'aux dents, et essayèrent, avec les deux autres hommes de monter à bord. Un d'eux y parvint, le couteau entre les dents et le pistolet à la main, en menaçant de brûler la cervelle à celui qui oserait faire un mouvement. Un second tenta aussi de monter à bord, mais retomba entre les deux bateaux et se rattrapa au petit wherry.

Le premier qui était monté à bord, le couteau entre les dents, coupa les drisses avant que l'équipage du navire français eût pu l'en empocher, la grande voile tomba en grand sur le pont et rendit ainsi toute manœuvre impossible.

Pendant ce temps, les trois autres Anglais revinrent à l'abordage en tirant continuellement sur les Français, principalement sur l'homme qui était à la barre et sur celui qui était monté à la tête du mât pour réparer les drisses ; heureusement que les balles l'épargneront et firent seulement trois trous dans la grande voile. Ils parvinrent néanmoins à sauter à bord, en blessant un marin d'un coup de pistolet tiré à bout portant dans l'épaule.

L'équipage français, composé de six hommes, ainsi surpris, ne pouvait faire aucun mouvement contre quatre hommes armés de mousquetons et de pistolets, et se voyait au pouvoir d'individus qui étaient montés à bord comme de véritables pirates, sans déclarer aucuns noms ni qualités, et même sans hisser aucun pavillon.

Cette situation ne pouvait durer longtemps. Les anglais, voulant être maitres absolus de la manœuvre du navire français pour le conduire en Angleterre, intimèrent l'ordre aux français de descendre à la cale ; mais alors une lutte acharnée s'engagea ; les français désarmèrent les anglais et les forcèrent à réembarquer dans leur wherry.

Dans cette lutte deux des anglais tombèrent à la mer et furent repêchés par un de leurs camarades, qui était réembarqué. L'amarre qui retenait leur embarcation ayant été coupée pour faciliter leur sauvetage, ils s'éloignèrent aussitôt du navire français, à bord duquel était resté le quatrième anglais.

L'équipage français, n'ayant plus rien à craindre d'un seul homme désarmé, le traita avec tous les égards possibles et le ramena en France, où, aussitôt arrivé, il envoya une embarcation avec deux hommes pour le conduire en Angleterre, après lui avoir donné de l'argent et tout ce qu'il fallait pour regagner son pays.

C'est ainsi et avec de tels procédés que les Anglais viennent, jusque sur nos côtes et à l'entrée de nos ports, inquiéter non seulement les contrebandiers, mais encore visiter nos caboteurs et nos pilotes avec une audace sans pareille. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1851   -   Le Tribunal de Police correctionnelle.   -  Mercredi dernier, un bateau pêcheur de Port-en-Bessin se trouvant sur nos côtes, à un myriamètre de distance, aperçut un bâtiment qui lui parut en détresse, l'équipage aussitôt résolut de lui porter secours, la mer était très houleuse, et il eût été imprudent de chercher à aborder. Un jeune marin, dont nous ignorons le nom, se jeta à la mer et parvint à monter à bord. Le capitaine qui montait le bâtiment chargé de bois, ne savait où il était. Alors le jeune marin mit la barre sur Port-en-Bessin, et entra dans la jetée sans accident.

Cet intrépide jeune homme a déjà reçu deux médailles pour des actes de courage à bord du bâtiment où il était.

Ce bateau est encore amarré à Port-en-Bessin. Nous apprenons que ce courageux marin est le nommé Langlois (Armand-Frédéric), qui n'en est pas à son premier acte de ce genre, et qui a déjà été décoré de deux médailles, l'une d'or et l'autre d'argent. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1851   -   Tribunal de police correctionnelle.   -   Audience du 30 juillet 1851.

Le Tribunal, par suite de l'opposition formée par la dame Henriette-Désirée Cottun, veuve du sieur Guillaume-François Guillot, propriétaire, demeurant à Port, au jugement, par défaut, du deux juillet dernier, qui l'avait condamnée à trois mois d'emprisonnement et à 50 fr. d'amende, pour outrage, envers M. le maire de la commune de Port, à l'occasion de ses fonctions, et d'un témoignage par lui passé contre ladite dame Guillot, a confirmé ce jugement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

— Les sieurs Pierre-Louis Tostain , Pierre Guillemette, marins à Grandcamp, Pierre et Bernardin-Victor-Fortuné Dupont, marins à Port-en-Bessin, reconnus coupables de délits de pêche maritime, ont été condamnés, les deux premiers, chacun en 25 fr. d'amende, et les deux derniers, aussi chacun en 20 fr. de la même peine.

 

Août 1851   -   Publication de M. le Préfet.   -   M . le préfet du Calvados vient de publier la circulaire et l'arrêté suivants, relatifs à la conservation des côtes et rivages de la mer : Messieurs, les propriétaires de terrains, menacés d'envahissement par la mer, se plaignent sans cesse de l'enlèvement de matériaux sur le rivage. De leur côté, Ies administrations municipales qui ont besoin de pierres et de graviers pour la confection et l'entretien des voies publiques, et les particuliers habitués à trouver sur le rivage les matériaux nécessaires à la confection, prétendent que l'enlèvement des pierres et galet n'a rien de nuisible, et que l'interdiction presque absolue, qui résulterait de l'application rigoureuse de l'arrêté du 16 août 1847, apporte une gêne inutile à l'exécution des travaux publics.

Cette controverse démontre au moins que l'on ne peut permettre l'extraction des matériaux sur tous les points du rivage, sans dommage pour les propriétés limitrophes, et qu'il est indispensable d'examiner de plus près la question, afin de bien déterminer les lieux où l'on ne peut tolérer l'enlèvement de cette défense naturelle, et ceux qui, par leur disposition, n'ont pas besoin de cette protection.

J'ai l'honneur de vous adresser un arrêté qui organise des commissions chargées de visiter toutes nos côtes, et de donner son avis sur les mesures à prendre pour la conservation du rivage, en conciliant le mieux possible l'intérêt des propriétés riveraines avec les besoins des travaux publics et particuliers.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Exercice de tir.   -   L'artillerie bayeusaine se rendra, dimanche prochain, vers huit heures du matin, à Port-en-Bessin, pour s'y exercer au tir à la cible. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Le Conseil général.   -   Par une délibération énergiquement motivée, le Conseil général a insisté de la manière la plus vive auprès du gouvernement, pour que les travaux de Port-en-Bessin soient promptement repris et continués sans aucune interruption jusqu'à leur entier achèvement.

— L'importance et l'urgence de ce vœu n'ont pas besoin d'être longuement démontrées, espérons qu'il y sera fait droit. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Exercice de tir.   -   Malgré le mauvais temps, la seule excuse des absents, notre artillerie tirait à la cible dimanche dernier, à Port-en-Bessin.

Cinquante boulets ont été lancés : fort peu, peut-être même aucun, n'est tombé à plus d'un mètre du but à battre. Mais les plus beaux résultats ont été obtenus par : MM. Perrée, artilleur, trois boulets sur quatre (les gargousses destinées aux absents ayant été tirées au sort, M. Perrée a parfaitement usé de celles qui lui sont échues) ; Hergast, maréchal-des-logis ; Morel, artilleur ; Adrien, id. Guille, id.

Pièces et caissons étaient rentrés en ville à 8 heures du soir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -   Médaille de Bronze.  -   Par arrêté en date du 23 février dernier, et sur la proposition du Conseil académique, M. le ministre de l'Instruction Publique à accordé à M. Marie-Cardine, instituteur à Port-en-Bessin, une médaille de bronze pour l'année scolaire 1850-1851. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Octobre 1852   -  Inondations.   -   A Port-en-Bessin, où l'engorgement des eaux de la Fosse-du-Soucy avait causé une inondation dans toute la commune, les cantonniers appelés sur les lieux ont pratiqué une tranchée qui n'a pas tardé à faciliter l'écoulement des eaux vers la mer.

Dans les environs d'Isigny, Colombières et toutes les communes environnantes du bas-pays sont en partie inondées. Il parait qu'un assez grand nombre de bestiaux ont été noyés. On dit aussi que la Vire a emporté plusieurs moulins. Nous manquons de détails sur ces derniers faits. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 11 octobre 1852.

La dame Henriette-Désirée Cottun, veuve de M. Guillaume-François Guillot, âgée de 46 ans. demeurant à Port-en-Bessin, a le caractère difficile ; elle est notoirement connue pour avoir des démêlés avec tous les agents de l'autorité ou de la loi, et ce n'est pas la première fois qu'elle avait à répondre devant la justice de ses faits et gestes en ce genre.

Cette fois elle comparaissait pour avoir diffamé verbalement et par affiches placardées M. le maire de la commune du Port ; le tribunal lui a infligé 6 mois de prison et 200 fr. d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Avis aux navigateurs.   -   Fanaux de Port-en-Bessin.   -   A partir du 20 Mars 1854, il sera allumé sur la falaise qui domine à l'ouest le village de Port-en-Bessin, sur la côte du département du Calvados deux fanaux pour signaler l'entrée du port.

Ces deux feux seront placés, l'un au bas de la falaise, à une hauteur de 32 m. au dessus du niveau de la mer, l'autre à quelque distance au-dessous du sommet et à une hauteur de 44 m. au-dessus du niveau de la mer.

Ils donneront par leur alignement, ou du moins lorsqu'on les tiendra verticalement l'un au dessous de l'autre, le milieu de la passe existant entre les extrémités des môles.

Leur portée sera d'environ sept milles marins.

Le feu du pied de la falaise ou du nord sera allumé constamment.

Celui de la pointe supérieure ou du sud sera un simple feu de marée, allumés seulement lorsque la hauteur de l'eau dans la passe sera d'environ 3 m. 50, et éteint lorsque la mer, en descendant, aura le même niveau. Le temps de l'éclairage de ce feu commencera ainsi moyennement 3 heures et demie avant le plein et cessera 3 heures et demie après. (source Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1851   -   Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 20 et du 22 septembre 1851. 

— Les nommées Madeleine Plantard, femme Pierre Poitevin ; Adèle Lamoureux, femme de Guillaume-Auguste Poitevin ; Olive Marie, femme Jean-Marie Tilette ; Madeleine Duhutrel, femme Pierre Deport ; Françoise Bernard, femme Jacques Youf ; Marie-Michel-Augustine James et Victorine Malherbe, poissonnières, demeurant toutes en la commune de Port-en-Bessin, ont été condamnées chacune en 25 fr. d'amende pour infraction aux lois sur la pêche des moules. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Dégâts à Port-en-Bessin.   -   Tout récemment un honorable habitant de la commune de Port, M . Ch. Guillot, signalait dans une lettre publique la triste situation de cette malheureuse localité, par suite du mauvais temps qui a régné sur nos côtes.

Aujourd'hui la note suivante qui nous est communiquée, vient prouver de plus en plus la nécessité de la part de l'administration supérieure, d'obvier au retour de pareils désastres. Nous nous proposons, après nous être renseigné sur les lieux, de revenir nous-même sur cet objet, et d'appeler la sollicitude de l'autorité locale sur la détresse des pêcheurs de la commune de Port.

En attendant, voici la note qui nous est adressée, et qui constate de nouveaux malheurs.

« Le sloop l’ « Auguste » de Port-en-Bessin, jaugeant douze tonneaux, patron Vardon, étant rentré de la pêche le 17 février courant, dans le port de  Port-en-Bessin, par un fort gros temps, vent de nord-est, s'était posé près de la jetée de l'Est, mais le vent ayant changé en passant au nord-ouest, et les vagues étant pour que l'équipage ait pu aller à bord de mer haute, le navire en prenant le fond à la mer retirante, le 18 au matin, s'est défoncé et a coulé, tenant toujours à ses amarres, il s'est brisé dans l'après-midi et a été totalement détruit par la grosse mer, le 19 au matin.

Cet événement est d'autant plus malheureux qu'il met huit marins à terre et sans ressources.

Dans la nuit du 10 au 11 du même mois, et dans la matinée du dernier jour, des cales en pierres, qui sont en glacis, et qui servaient précédemment à monter deux navires, ont été enlevées par la mer, ainsi que les terrains en-dessous, et comme il existe une continuation de cales à peu près de même grandeur, et que le creux qui existe toujours à côté, met le bord à découvert en pierres sèches, il est à craindre qu' à la première tempête de grande marée ces cales ne soient aussi détruites.

A la suite de ces derniers dégâts, quatre navires, qui étaient à la jetée de l’est, ont été portés par le vent les uns sur les autres par suite de la rupture des câbles, il en est résulté des avaries. Si les vents avaient été encore plus violents, d'autres navires auraient pu être entraînés.

En résumé, ces nouveaux désastres prouvent incontestablement qu'il y a urgence et nécessité absolue, que les jetées, du port de Port-en-Bessin soient prolongées au plus tôt, autrement les navires ne seront pas en sûreté, et les maisons qui se lézardent de plus en plus, finiront par être démolies, ainsi que les cales et quais qui bordent le port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Un marin de Port-en-Bessin, M. Langlois (Armand-Frédéric), matelot de 3e classe du quartier, vient de recevoir la Croix de la Légion-d'honneur, pour de nombreux actes de dévouement et d'intrépidité, notamment pour avoir, en se jetant à la nage, le 26 février 1851, au péril imminent de sa vie, sauvé le navire « lrma », d'Honfleur, qui, sans lui, périssait avec tout l'équipage sur les falaises de Port-en-Bessin. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  On nous écrit de Port-en-Bessin.   -  Le 23 février au soir, par une grande marée, poussée avec impétuosité par les vents ouest-nord-ouest, les deux cales de navires qui restaient auprès de celles qui ont été démolies dernièrement, ont aussi été entièrement détruites. Il se trouvé maintenant une cavité très grande, qui, se rapprochant de chaque côté des maisons, les expose, de plus en plus à être envahies par la mer. Aussi, redoutant ce danger, plusieurs propriétaires et locataires ont démeublé ces maisons et sont allés loger ailleurs.

Échouement.    La bisquine « Maître-Jacques », de Courseulles, de 16 tonneaux environ, capitaine Marguerite, quatre hommes d'équipage, partie la veille de Courseulles allant à St-Vaast, a été poussée par la tempête de ouest-nord-ouest sur le littoral de Commes, à environ quatre kilomètres de Port-en-Bessin, sous les falaises, et y a échoué le 24 février 1853, vers huit heures du matin, sur un banc de galet. Il y avait affluence de marins de Port qui se sont portés au secours des naufragés.

Le navire n’a pas été défoncé, il pourra être relevé en beau temps, s'il n'éprouve pas d'autres avaries. La grande mer a maintenant fait son effet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Port-en-Bessin retrouvera dimanche prochain son ancienne solennité musicale annuelle.

MM. les musiciens qui faisaient naguères partie de la musique de la garde nationale de Bayeux, et qui sont aujourd'hui complètement réorganisés en corps de musique municipale, se réunissent ce jour-là en un banquet de famille, à I'Hôtel du Nord, si brillamment restauré.

Comme par le passé, ils joueront sur la terrasse de l'hôtel de nombreux morceaux d'harmonie, et Ia journée offrira une série attrayante de concerts successifs. Cette fête musicale jointe au beau temps dont nous jouissons, ne manquera pas d'attirer l'affluence des promeneurs sur ce point de notre littoral. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Une industrie de notre littoral.   -   Un article du « Moniteur » vient de donner des détails intéressants, au sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685 bateaux montés de 7 755 hommes, et dont les produits sont principalement consommés par les classes indigentes. On sait que cette industrie est l'une des principales ressources de la population maritime de notre littoral.

La semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes, d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen.

Par suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Ecosse, par exemple, plus que de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits se prononçaient pour la suppression de cette pêche.

Le décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà, cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce triste état de choses. Il est basé sur une sévère répression des achats de poisson à l'étranger, si contraires aux intérêts des matelots, et qui ne bénéficiaient qu'a des armateurs peu scrupuleux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Nos pécheurs d'huîtres, que Ie mauvais temps avait sans cesse contrariés pendant une huitaine de jours, ont enfin accompli leur première sortie mardi dernier. Le vent a encore fait quelques, avaries parmi eux, plusieurs ont eu leurs matures gravement endommagées. Malgré tout, la pêche a été très bonne, chaque bateau a rapporté, en moyenne, environ 15 000 huîtres.

Maintenant, les sorties vont pouvoir se succéder rapidement, on a l'espoir que les achats d'huîtres conclus seront toujours assez considérables pour que nos bateaux-pêcheurs, qui, cette année, sont au nombre de plus de 200, ne puissent jamais rester dans l'inactivité. D'ailleurs, cet espoir, est très bien fondé.

Au commencement de la campagne précédente, nos pêcheurs vendaient leurs huîtres 7 fr. 80 c. le mille ; plus tard, elles montèrent à 9 fr. le mille. Cette année, nous sommes heureux d'annoncer qu'elles commencent par être livrées au prix de 9 fr. le mille, et il est probable que ce cours suivra aussi, avant peu, une nouvelle augmentation. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Octobre 1853   -   La pêche des huîtres et des moules.   -   Aux termes du décret du 4 juillet 1853 , la pêche des huîtres est ouverte, depuis le 1er septembre, pour cesser le 30 avril. Elle est interdite avant le lever et après le coucher du soleil.

Elle ne peut être faite que sur les huîtrières déterminées par le préfet maritime ou le chef de service de la marine du sous-arrondissement, et indiquées par des affiches placardées dans le quartier du syndicat.

Le filet ou drague, employé sur les huîtrières qui ne découvrent point, doit être le chanvre, et les mailles avoir 0 m. 055 en carré. Le poids de la drague ne peut excéder 65 kilog.

Le diamètre des huîtres dans leur plus grande longueur, doit être de 0 m. 060 ; toutes celles qui n'auraient pas cette dimension doivent être, rejetées à la mer, ainsi que les poussiers, sables, graviers et fragments d'écaillés, si le triage se fait à bord ; s'il se fait à terre, ce doit être aussitôt après le déchargement du bateau ; alors les petites huîtres, ainsi que les matières ci-dessus énoncées, doivent être, à la plus prochaine marée, reportées sur le banc où la pèche a eu lieu. Si les patrons ne le faisaient pas, ce serait à leur compte, par des personnes désignées par les agents de surveillance, sans préjudice des peines portées par la loi du 9 janvier 1852 , les patrons étant personnellement responsables des infractions commises par leurs gens.

La pêche des moulés a fini, jusqu'ici le 30 septembre, le nouveau décret la prolonge jusqu'au 31 octobre, à moins que le préfet ou le chef du service du sous-arrondissement ait fixé une autre époque. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1853   -   Événement de Port-en-Bessin.   -   Un affreux malheur, qui devra, une fois de plus, faire amèrement regretter le déplorable abandon des Travaux du port de refuge, vient d'arriver à Port-en-Bessin.

Quatre marins de cette commune ont péri par suite d'un violent coup de vent qui a fait chavirer leurs barques. Voici les renseignements que nous avons pris sur les lieux :

Mardi dernier, 8 courant, dans l'après-midi, plusieurs canots étaient sortis du port et avaient pris la mer pour aller pêcher au large, au départ, le temps, quoique couvert, paraissait favorable, lorsque vers huit heures, par une nuit obscure, le vent tourna tout-à-coup au nord-est, soufflant avec violence. La mer devint immédiatement très houleuse et les canots les moins éloignés durent songer à regagner le port. Tous ne purent en franchir le dangereux accès, et, vers onze heures, les habitants accourus sur le rivage attendaient vainement deux d'entre eux.

Ces doux canots, qu'on n'était que trop fondé à considérer comme perdus, étaient montés par chacun deux hommes. Après une nuit passée dans la plus grande anxiété, on retrouvait mercredi, à six heures du matin, deux cadavres, l'un entre les jetées, l'autre, en dehors. C'étaient ceux des nommés Lefrère Pierre-François, ancien maître canonnier, âgé de 37 ans, père de deux enfants en bas âge, et Villey Louis-Gustave, âgé de 18 ans. Ils avaient sans doute cherché à se sauver à la nage, mais les brisants étaient trop forts. L'un d'eux tenait encore un morceau de bois à la main. Il est à remarquer que ces deux malheureux ne montaient pas le même canot, circonstance qui ne laissait aucun doute sur le sort commun de leurs compagnons.

Dans la matinée, la mer rejetait aussi le débris de l'une des deux barques, qui sans doute avait été brisée à l'entrée des jetées. Il parait que l'autre aurait été retrouvée sur la plage, on vue de Sainte-Honorine. Les deux autres victimes de ce sinistre, dont les corps n'ont point encore été retrouvés ce matin, sont les nommés Tabourel François, âgé de 58 ans, père de famille, et Cauchard Victor-Jean-Baptiste, âgé de 26 ans. La jeune, femme de ce dernier est enceinte.

Hier jeudi, à dix heures du matin, avaient lieu en l'église de Port, au milieu de toute la population désolée, les obsèques de Lefrère et de Villey. Témoin nous même de celle triste cérémonie, nous avons pu recueillir de toutes les bouches et sur tous les visages, les navrants témoignages des regrets unanimes que ces quatre braves marins laissent après eux. Aussi, est-ce avec l'intérêt le plus vif et le plus pressant que nous recommandons, dès aujourd'hui, leurs malheureuses familles aux sympathies charitables de nos concitoyens. Lefrère , notamment, laisse dans une profonde misère une jeune femme et deux enfants en bas age dont il était l'unique soutien. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Un acte de bienfaisance.   -   Une somme de 400 fr. vient d'être envoyée par l'Empereur à M. le maire de Port-en-Bessin, pour être remise aux veuves des quatre marins noyés dans la nuit du 8 novembre dernier. Ce nouvel acte de bienfaisance impériale est dû à une pétition présentée à Sa Majesté par les soins de M. d'Houdetot, cette autre providence de nos contrées, qu'on est toujours sûr de rencontrer sur le chemin du malheur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1854   -   Un arrêté.   -   Par arrêté de M. le contre-amiral préfet maritime du l’arrondissement (Cherbourg), en date du 13 avril, l'ouverture de la pêche et de la cueillette des moules dans l'étendue des syndicats de Grandcamp, d'Isigny, de Port-en-Bessin, de Courseulles, d'Ouistreham et de Sallenelles, est autorisée à partir du 15 de ce mois. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Mai 1854   -   Un accident.   -    Nous avons en plusieurs fois l'occasion de signaler à nos concitoyens la bienveillance et l'attention de M. Desruisseaux, de Port-en-Bessin, en faveur de notre musée, il vient, encore tout récemment, d'en donner une nouvelle preuve, en offrant une médaille de Néron, d'une parfaite conservation, trouvée dans les derniers mois de l'année 1853, en faisant le chemin de Huppain.

Elle offre d'un coté la tête de cet empereur laurée et tournée vers la gauche, sur le revers, la victoire marchant à gauche, tenant une couronne et une palme. Une autre médaille, découverte cette année, dans la même localité, porte la tête laurée de Dioclétien, à droite, le revers présente un génie debout, tenant une patère et une corne d'abondance, on lit autour : Genio Populi Romani ; elle a été frappée à Aquilée, ancienne ville d'Italie dans le Frioul.

Ces deux médailles, trouvées à Port, constatent, avec les débris de tuiles que l'on y trouve, et quelques autres indices, que cette localité fut habitée à l'époque romaine, et que dès lors, sa baie servait à abriter quelques barques de pêcheurs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Arrêtés de M. le Recteur.   -   Conformément à l'avis du Conseil académique, M. le Préfet vient d'accorder une récompense pécuniaire aux 40 institutrices les plus méritantes du département. 16 instituteurs d'élite qui reçu chacun deux ouvrages reliés : (Dictionnaire historique de Bouillet. — Lettres sur la profession d'instituteur, de M. Théry, recteur de l'Académie.) Ces volumes portent un écusson, avec cette légende : Donné par le Préfet, sur l'avis du Conseil académique. Voici la liste des instituteurs et institutrices qui ont été l'objet de ces distinctions, dans notre arrondissement : Instituteurs. — MM. Marie Cardine, à Port-en-Bessin ; Quesnée, à Cacnchy. Institutrices. — Mmes Martin, à Littry ; De Villers, à Bayeux. Mlles Haulard, à Anctoville ; Guilbert, à Juaye ; Enguerrand, à Sept-Vents.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1854   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.   -   La semaine dernière, par suite de la tempête de vents de nord-est et grande marée, il y a eu des dégâts faits par la mer à l'extrémité du mur de soutènement de la falaise de l'ouest, où la maçonnerie était fraîchement faite. Plusieurs grosses pierres qui étaient posées provisoirement sur la jetée de l'est, pour être placées et former la tablette, ont été enlevées et poussées par les vagues jusqu'au pied de la jetée, dans le port, la violence de la mer a aussi détaché diverses pièces de bois qui formaient le chemin de fer, et qui étaient clouées sur la tablette du même môle de l'est.

On va incessamment, dit-on, travailler à prolonger cette jetée sur une longueur de 35 à 30 mètres. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Octobre 1854   -  On nous écrit de Porl-en-Bessin.   -   Le 8 courant à la marée montante d'hier matin, les vents du nord-est, soufflant impétueusement ont agité la mer au point qu'on a vu enlever par les flots trois fermes, qui étaient établies au bout de la jetée de l'est, une grue et une partie des montants des chemins de fer, sur la même jetée. Les bois provenant de ces débris, sont restés flottants dans le port, jusqu' à la mer basse, où l'on a pu les enlever.

Ces dégâts vont retarder la construction de 25 mètres de prolongation de la jetée de l'est, qu'on a commencé à fonder, et contrarient d'autant plus que nous sommes dans la grande marée, et qu'on avait tout établi et préparé pour être à même de continuer les travaux sans interruption.

Les bateaux pêcheurs montés de leurs équipages, ont réussi à tenir bon à la jetée de l'est, mais, sur les deux qui étaient mouillés à la jetée de l'ouest, un a cassé l'une de ses amarres, a chassé sur son autre et s'est mis sur des pierres le long de la jetée ; c'était la barque « Maitre-Jacques », d'environ 16 tonneaux, propriétaire et patron Vardon (Victor), de Port-en-Bessin.

Ce navire ayant souffert et faisant eau, a coulé vers 8 heures du soir. Les sept hommes qui étaient à bord, se sont sauvés dans la chaloupe, sur la jetée, et de là se sont réfugiés sur les fermes, à l'extrémité ouest de l'enfoncement du port, à l'endroit nommé la Tourette, sans pouvoir communiquer à terre. Une chaloupe, montée de quatre hommes, s'est courageusement exposée pour aller leur porter secours, mais la mer, qui engloutissait la jetée, les ondulations des vagues, qui se portaient avec violence sur le mur de soutènement de la falaise, et qui refluaient ensuite avec furie dans le port, n'ont pas permis de les aborder. Heureusement qu'il faisait clair de lune, et que la mer était moins affreuse que le matin. La population de Port était dans un émoi facile à comprendre, ces pauvres naufragés et leurs familles ont été dans l'angoisse surtout pendant plus de deux heures que la mer montait, montait toujours et menaçait de les engloutir. Ils sont restés là jusqu'après minuit. La mer alors étant retirée, ils ont pu se rendre à terre. Tout ce qu'on avait pu faire pour eux, c'était de leur envoyer des vivres du haut de la falaise par le moyen d'un va-et-vient qu'on a établi.

De mer basse les charpentiers qui fait ce qu'ils ont pu pour boucher les voies d'eau du « Maître-Jacques », mais à la marée montante de ce matin, le navire, qui a d'abord flotté, a sombré de nouveau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Novembre 1854   -  Nouvelles locales.   -   Dans les journées des 19 et 20 novembre, la mer a occasionné de graves dégâts au port et aux bâtiments de Port-en-Bessin. La mer a enlevé le reste des chemins de fer placés sur les deux jetées, et une partie de la maçonnerie. La perte supportée par le génie est évaluée à 400 fr.

Dans le courant de ces deux jours, les barques de pêche ont aussi éprouvé des dégâts. Se trouvant près les unes des autres, elles se sont entrechoquées et se sont ainsi fait, quelques avaries.

Le « Louis-Philippe », appartenant au sieur Leherpeur (Pierre), a éprouvé, une perte de 250 francs ; le « Saint-Jacques », au sieur Vaussy, banquier à Bayeux, 200 fr. ; le « Jeune-Charles », au sieur Tabouret (Jean), 200 fr.; le « Jeune-Camille », au sieur Colleville (Constant), 200 fr. ; « Amand », au sieur Duhutrel (François), 70 fr. ; le « Jeune-Alexandre », au sieur Havard (Pierre), 50 fr. ; le « Saint-Louis », au sieur Dupont (Pierre), 25 fr. Aucune de ces barques ne sont assurées. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Décembre 1854   -  Ouragan à Port-en-Bessin.   -   Nous avons de nouveaux désastres à signaler à la sollicitude de l'administration supérieure, désastres qui viennent aggraver de jour en jour la misérable situation de cette commune de notre littoral.

Lundi dernier, vers quatre heures du soir, pendant la plus grande violence de la tempête, par un vent du Nord, un bateau de pêche fut jeté brusquement en deçà de la jetée de l'Est, au moment où il allait franchir l'entrée du port, et disparut roulé par les lames. Par un bonheur providentiel, et grâce au dévouement de toute la population, qui a su, dans cette terrible circonstance, organiser des secours de toute sorte, l'équipage a été sauvé, et, à la mer pleine, on a pu amener sur le galet, le bateau échoué et délesté, sans qu'il ait éprouvé de trop grands dommages.

Le même jour et presque à la même heure, un autre bateau de Port-en-Bessin, le seul qui fût alors en mer, a couru les mêmes dangers, et c'est à la suite d'une lutte effrayante et au milieu de l'anxiété générale, qu'il s'est trouvé poussé dans l'entrée du port et est venu mouiller à la jetée de l'Est, sans avoir essuyé d'avaries ni perdu aucun des hommes courageux qui le montaient.

La tempête ayant duré toute la nuit avec furie, sur les dix navires qui étaient restés amarrés à la jetée de l'Ouest, abandonnés de leurs équipages, —  mesure de prudence qui n'a été que trop justifiée, —  six ont éprouvé, ballottés qu'ils étaient les uns contre les autres, de graves avaries, un autre a coulé. Le lendemain matin, à la mer basse, ils ont été remontés au cabestan, à leur échouage ordinaire.

Ce désastre a eu pour résultat immédiat de mettre les équipages de ces bateaux dans l'impossibilité de rien gagner pendant un assez long laps de temps, et de nécessiter de grands frais de réparations.

Nous le répétons, l'administration supérieure ne saurait trop vivement se préoccuper de cette malheureuse et intéressante population, qui est dans la consternation, et que rien ne garantit contre le retour trop fréquent de semblables sinistres. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1855   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -   Audience du 1er août 1855.

— Pour avoir, le 27 mai 1855, à Port-en-Bessin, porté des coups et fait des blessures au sieur Jules Marie, le nommé Edouard-Désiré Tanquerel, âgé de 18 ans, voilier, né et demeurant en la dite commune de Port-en-Bessin, subira un emprisonnement de quatre jours.

— Pareille condamnation a été prononcée contre Jean-baptiste Vautîer, patron de barque, demeurant aux Veys, pour avoir embarqué un individu qui ne figurait pas sur le rôle d'équipage de son bateau.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Septembre 1855   -  Le Conseil Général du Calvados.   -   Voici les délibérations concernant les ports de l'arrondissement de Bayeux :

Sur la proposition de Ia commission des travaux publics, le Conseil admet les délibérions suivantes :

Port-en-Bessin. — Le Conseil, vu sa délibération du 23 août 1854.

Vu la délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux dans sa session de 1855.

Considérant que l'existence d'un port de refuge à Port-en-Bessin est désormais assurée.

Que les travaux demandés par le Conseil général, dans sa session de 1854, et qui ont été exécutés dans le courant de la dernière campagne, ont eu pour résultat de donner aux pécheurs et aux navires de commerce un abri, sinon complètement sûr, au moins notablement amélioré.

Considérant que la continuation des travaux pour l'achèvement des jetées et des môles ne pourrait être retardée sans danger de compromettre les résultats obtenus, mais que, sous ce rapport, le Conseil s'en remet avec confiance au zèle de MM. les ingénieurs et à la sollicitude de l'administration.

Que toutefois il doit exprimer à M. le ministre des travaux publics sa satisfaction et sa reconnaissance pour les récentes décisions par les[1]quelles une œuvre aussi utile a été tirée de l'abandon où elle était restée, et est devenue l'objet de nouvelles études et de projets complémentaires.

Considérant, en effet, que si l'achèvement des jetées et des môles procure un abri aux navires qui auront pu s'y réfugier, il est certain que l'entrée du port lui-même offrira des difficultés qui tiennent à sa situation et à la violence des vents et des courants qui règnent dans la Manche.

Qu'un projet de brise lame ayant été étudié par ordre supérieur, le Conseil ne peut que s'associer aux vues qui ont fait entrevoir un complément aussi indispensable dans l'intérêt des marins-pêcheurs de Port-en-Bessin, qu'il est désirable dans l'intérêt de la navigation de la Manche.

Par ces considérations, le Conseil exprime à M. le préfet sa satisfaction pour la reprise des travaux de Port-en-Bessin, émet le vœu que ces travaux soient continués sans interruption, il qu'il soit donné suite au projet d'établissement d'un brise-lame destiné à protéger l'entrée du port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -  Le port.   -   J'ai eu l'honneur de vous signaler, l'année dernière les importants projets dont l'administration supérieure avait songé à doter Port-en-Bessin. La violence des orages, l'effroyable puissance de la mer, qui a fait tant de victimes dans ce malheureux pays, avaient donné l'idée de la construction d'un brise-lames en avant de l'entrée du port.

La question n'est pas encore décidée, mais du moins le gouvernement nous a ouvert des crédits assez abondants pour permettre le prolongement du môle de l'Est.

Malgré les difficultés résultant des mauvais temps, et quoique les travaux aient été plusieurs fois détruits, la fondation a été exécutée, le môle a atteint la hauteur du couronnement, et il se trouve désormais à l'abri de toute éventualité.

Les autres travaux d'achèvement des môles ont été poursuivis, et ils pourront être complètement achevés cette année, si le ministre nous accorde un supplément de crédit de 30 000 francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -   Les drames des tempêtes.   -   Nous citions, dans notre numéro de vendredi, le naufrage en vue du Havre, de la goélette « Bonne-Marie », par suite de la tempête de jeudi dernier.

Cette tempête a causé aussi plusieurs sinistres à Port-en-Bessin. On nous écrit de cette dernière commune à la date du 3 novembre :

« Le dogre « Manchester », de Yarmouth (Angleterre), chargé de 500 sacs de blé à destination de Rouen, a échoué sur un banc de sable, dans l'ouest de la chapelle Saint-Siméon, à l'extrémité de Colleville-sur-Mer, le 1er novembre dernier, à la pointe du jour, par suite d'une forte tempête qui s'était déclarée dans la nuit. Le capitaine, sa femme et les quatre hommes qui formaient l'équipage, se sont sauvés dans le canot, et ont été recueillis par les personnes accourues sur la plage, au nombre desquelles se trouvait le sieur Honorine (Jean), de Sainte-Honorine-des-Pertes, qui les a amenés chez lui et leur a donné une généreuse hospitalité.

Le blé qui reste dans la cale du navire, est mêlé de sable, et il y en a beaucoup de répandu sur la grève. On en a sauvé une portion hier ; mais la tempête continuant plus fortement aujourd'hui, il est probable que le navire, qui a beaucoup souffert, sera tout à fait démoli et qu'on sauvera peu de grain.

Deport (Victor), âgé de 60 ans et père de famille, et un jeune homme de 19 ans ( Havard ), tous les deux marins de Port-en-Bessin, sont sortis la veille Toussaint dans un canot pour aller pêcher. La tempête étant survenue dans la nuit, le matin on a trouvé sous Asnelles le canot, sans les hommes, et les congres, qu'ils avaient pêchés, amarrés sous un banc du canot. Cette circonstance ne fait que trop croire à la perte de ces deux hommes, dont la mort plonge leurs familles dans la désolation.

Dans la même nuit, un autre événement malheureux est encore arrivé dans le port de Port-en-Bessin. La barque de pêche le « Saint-André », patron Fresnel, a dérapé, poussée par la tempête, à la marée du matin du 1er novembre, et est allée, s'échouer sur les pierres dans renfoncement du port, prés les fermes de la jetée de l'ouest. Ce navire est fortement endommagé, et il est à craindre qu'il ne se défonce totalement. On l'a dégréé, et il ne reste plus que la mâture.

Ces Désastres, qui se renouvellent si fréquemment à Port-en-Bessin, attristent les pauvres pêcheurs, qui n'ont d'autres moyens d'existence que la pèche pour nourrir leurs familles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  On écrit de Courseulles.   -   les lignes suivantes qui doivent se rapporter à la perte des deux marins de Port :

Un déplorable accident a dû arriver, l'avant-dernière nuit, pendant la violente tempête qui a régné sur nos côtes, car, hier matin, on a trouvé sur la plage, à Asnelles, une embarcation renversée, où il y avait encore des cordes, des engins à pêcher et même quelques congres, qui ont été vendus, dit-on, par le garde maritime d'Arromanches.

On a trouvé également une bouteille et une casquette ayant, sans doute, appartenu aux malheureux qui montaient l'embarcation. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Les crédits pour les ports.  -  M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour les ports du Calvados, savoir :

Port de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est, 10 000 fr.

Port d’Isigny, 5 000 fr.

Port-en-Bessin, travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.

Port de Honfleur, 27 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1856   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.  -    Jeudi, 8 de ce mois, une tempête s'est élevée dans l'après-midi, et s'est changée en ouragan dans la nuit. Tous les bateaux pécheurs de Port-en-Bessin étaient dehors et sont rentrés dans le port à la marée du soir, à l'exception de quatre qui étaient restés en mer. Un s'est mis à l'abri des Iles St-Marcouf, les trois autres sont allés relâcher au Havre et sont revenus samedi.

Toutes les barques qui ont souffert dans le port, qui n'offre pas toute la sécurité désirable. Plusieurs bateaux ont chassé sur leurs ancres et ont eu plus ou moins d'avaries, sans parler du danger qu'ont couru les marins qui les montaient.

On regrette vivement que les travaux du port, au lieu de s'activer, se ralentissent car les maisons voisines sont toujours exposées aux fortes secousses de la mer, qui vient briser dessus, er les navires ne sont pas en sûreté dans le port pendant ces fortes tempêtes, surtout quand ils arrivent et qu'ils n'ont pas eu le temps de se préparer à mettre toutes leurs amarres dehors.

Il échoue divers débris sur le littoral, ce qui annonce qu'il y a eu des sinistres en mer, les épaves qu'on trouve, proviennent de forts navires. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1856   -   On nous écrit.  -   Un ecclésiastique de l'arrondissement de Bayeux nous adresse la lettre suivante, que nous nous empressons d'accueillir :

Monsieur, Mardi dernier, j'étais à Port, où j'avais pris un bain. Un jeune séminariste, qui m'accompagnait, ayant voulu prolonger le sien, fut emporté par les vagues (la mer était fort grosse), et il allait périr, lorsqu'un jeune marin, nommé Jeanne, se précipita tout babillé dans les flots, et le ramena à temps sur le rivage.

Dans l'impossibilité où je suis de me rendre moi-même auprès de vous, je viens, au moyen de ces lignes, vous prier d'exprimer, dans votre estimable journal, ma vive reconnaissance et celle de mon compagnon envers celui qui lui a sauvé la vie. Agréez , Monsieur, etc... (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Les ports de l'arrondissement de Bayeux.  -   M . l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de Bayeux.

Port-en-Bessin. — Les projets, approuvés en exécution de la loi du 16 juillet 1845, comprenaient deux môles partant de deux points des falaises éloignées d'environ 500 mètres, et s'avançant en mer de manière à enfermer dans leur contour un espace de 12 hectares et à former un port de refuge présentant une profondeur de 7 à 8 mètres en vive-eau, et de 5 à 6 mètres en morte-eau.

Le môle de l'Est devait avoir une longueur développée de 420 mètres ; celui de l'Ouest 430 mètres, y compris une estacade de 80 mètres joignant la partie en maçonnerie à la falaise.

Le premier de ces môles était exécuté sur 367 mètres, et le second sur 392 mètres, moins toutefois les couronnements, quand une interruption de cinq ans a eu lieu dans les travaux.

Au moment de leur reprise, et sur la demande du Conseil des ponts et chaussées, il a été présenté pour l'achèvement de ce port trois projets différents, dont l'un comprenait l'établissement d'un brise-lame établissant au-delà des môles une rade couverte.

La décision du 5 septembre 1854 a sursis à statuer sur ses projets, mais elle a autorisé l’exécution du prolongement du môle de l'Est, sur une longueur de 25 mètres.

En attendant une décision définitive, nous continuons le travail conformément aux prescriptions de celle du 24 juillet. Nous reproduirons d'ailleurs, en temps convenable, après révision, et après de nouvelles observations, les projets d'achèvement sur lesquels la décision du 5 septembre 1854 a sursis de statuer ; mais nous sommes heureux de pouvoir constater dès à présent que les 25 mètres exécutés l'an dernier, et complétés cette année avec, divers autres ouvrages, ont occasionné dans la partie Est du port une grande amélioration, et que les navires y trouvent à présent un excellent abri. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1856   -   On nous écrit de Port-en-Bessin, le 13 novembre.  -   La tempête qui s'est élevée hier a causé des dégâts au rond-point que l'on construit à la jetée de l'est du port de Port-en-Bessin. Une ferme, une grue et deux assises de pierres ont été enlevées par les vagues. Cet accident est, d'autant plus fâcheux qu'on était en train de prolonger les fondations, pendant cette grande marée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1856   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.  -  Un événement malheureux, mais qui pouvait avoir des suites plus funestes, est arrivé sur les travaux de prolongement de la jetée de l'est du port de Port-en-Bessin.

Lundi, à huit heures du soir, au moment où l'on descendait une très forte pierre sur les travaux, la grue, qui la soutenait, s'est brisée et a tombé en morceaux. Cinq ouvriers ont été plus ou moins contusionnés, l'un d'entre eux même assez grièvement.

Cet événement a atteint en ville des proportions bien plus fortes que ne le comporte la réalité.

Les cinq ouvriers atteints sont en bonne voie de guérison, puisque quatre, qui n'ont eu que des contusions sans gravité, reprendront leur travail lundi prochain.

Le cinquième sera retenu un peu plus longtemps, par suite d'une fracture simple de l'avant-bras. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1857   -   Le temps qu’il fait.  -  Le dimanche 11 janvier, par un fort coup de vent du nord-ouest, la mer a démoli une grande partie d'une cale, à Port-en-Bessin, et trois barques ont été légèrement avariées dans le port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   Un arrêté.  -   Un arrêté de M. le Préfet interdit de permettre les inhumations dans les cimetières communaux, à une distance moindre de deux mètres des murs des églises. Il sera établi à cette distance un chemin de ronde autour de l'édifice.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.  -  Depuis le commencement de cette année, il y a eu progrès sensible aux travaux du port de Port-en-Bessin ; un rond-point de 25 mètres, tendant à fermer le port, a été exécuté et élevé en prolongement à la jetée de l'Est ; seize mètres environ de fondements et trois fermes ont été posés au bout de la jetée de l'Ouest, de manière que maintenant il y a moins de danger pour les navires qui séjournent dans le port par un gros temps. En effet, depuis la fin de janvier, qu'il est venu quarante-deux navires chargés par cabotage, on n'a eu aucun accident à signaler.

Si la mer est calme aux grandes marées prochaines, les travaux pour la fermeture du port dans la partie de l'Ouest seront bien avancés. . (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Fête patronale des ouvriers du port.  -   A l'exemple de ceux de la Cathédrale, et selon un antique usage, les tailleurs de pierres, maçons et ouvriers employés aux travaux de Port-en-Bessin, ont aussi célébré leur fête patronale le jour de l'Ascension. On nous apprend que cette solennité s'est accomplie avec un certain éclat et avec un ordre parfait.

Le malin, à huit heures, ils se sont rendus en cortège, tambour et drapeau en tête, en l'église de la commune. Toute la population, en habits de fête, s'était jointe à eux, et l'église était comble. On remarquait dans l'assistance, MM. Godon, procureur impérial ; Gaudin, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, et Malherbe, conducteur des travaux.

Au prône, M. le curé a donné lecture de la lettre pastorale de Mgr l'évêque, dans laquelle a été surtout remarqué, avec une faveur toute locale, le passage concernant Mgr d'Harcourt, auteur d'un premier bassin à Port, dont on voit encore les vestiges. Dans le cours de son allocution, M. le curé a su avec bonheur faire un éloge délicat et mérité de M. l'ingénieur Gandin, qui sait allier, avec l'habile expérience et l'autorité pratique du chef, l'aménité et la bonté d'un caractère bienveillant et paternel envers les ouvriers sous ses ordres.

Une quête a été faite pour la réédification de la tour de la Cathédrale ; puis, un splendide pain bénit a été libéralement distribué à tous les assistants. Des parts d'honneur avaient été réservées aux autorités et aux personnes les plus notables. Après la cérémonie religieuse, les ouvriers se sont réunis dans un banquet intime et cordial à l'hôtel du Soleil-Levant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Une récompense.  -   Par décision du 29 avril, S. Exe. l'amiral ministre de la marine et des colonies a accordé une médaille d'argent de 2e classe au sieur Jeanne (Charles-Jules), marin, domicilié à Port-en-Bessin, pour récompenser le courage dont il a fait preuve le 19 avril 1856, à l'occasion du sauvetage du sieur Collin. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Les dégâts à Port.  -   Dimanche dernier, par une mer houleuse et par un vent impétueux nord-est, trois des fermes supportant les montants en bois du chemin de fer, à l'extrémité de la jetée de l'ouest, ont été enlevés. Une partie des pierres de la deuxième assise des fondements ont été dérangées. Trois grues ont été brisées.

Ces dégâts, arrivés au moment d'une grande marée où les travaux sont en pleine activité, ont pour effet d'occasionner de regrettables retards dans les opérations de prolongement des jetées, pour la fermeture du port. Mardi, la mer a retiré assez loin pour permettre de réparer en partie les dégâts de la maçonnerie. On travaille aussi avec activité à la reconstruction des grues. Les navires qui stationnaient à la jetée de l'est n'ont éprouvé aucune avarie pendant cette violente tempête. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Novembre 1857   -  La vie du port.   -   Vingt-un navires sont entrés dans le port de Courseulles pendant la première quinzaine de novembre, la plupart étaient chargés d'huîtres.

Vingt-un navires en sont, également sortis dans le même espace de temps ; tous allaient à la pêche des huîtres.

— Aux termes d'un décret du 17 octobre dernier, l'article 245 § 6 du décret du 4 juillet 1853, portant réglementation de la pêche côtière dans le premier arrondissement maritime est modifié ainsi qu'il suit :

Par dérogation aux dispositions de l'article 55, les mailles de ce filet auront au moins 0 ml. 030 en carré.

L'usage n'en est autorisé que du 15 avril au 30 septembre.

Dans les syndicats du Courseulles et de Port-en-Bessin, les bras de cet engin n'auront pas plus de 100 mètres de longueur, et il ne sera employé qu'au moment de la pleine mer (deux heures avant et deux heures après). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1857   -  On lit dans « L'Ordre et la Liberté » au 12 novembre.   -  

Un requin, du poids de 100 kilog., a été pêché cette semaine sur la côte de Port-en-Bessin, et apporté à la poissonnerie de Caen.

Un autre avait été pris, il y a quelques jours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1858   -   Des récompenses.   -   L'amiral ministre secrétaire d'État au département de la marine et des colonies a décerné, par une décision du 22 du mois dernier, des récompenses pour faits de sauvetage aux personnes, ci-après, dénommées, savoir :

Un témoignage officiel de satisfaction au sieur Croix (Pierre-Léopold), mousse à Honfleur, pour avoir, à Trouville, le 4 juillet 1857, sauvé un enfant qui venait d'être entraîné par le courant.

Un témoignage officiel de satisfaction au sieur Colleville (Constant), matelot inscrit à Caen, patron de bateau, pour s'être jeté à l'eau tout habillé afin d'en retirer un enfant qui venait d’y tomber, à Port-en-Bessin, le 1er octobre 1857.

Une médaille d'honneur en argent de 2e classe au sieur Blasne (Jacques-Henri-Théophile), pour avoir, à Langrune, le 6 septembre 1857, sauvé deux personnes en danger, de se noyer dans la mer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1858   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.   -  Dans la nuit du 19 février, un mousse de la goëlette de Honfleur « Marie-Zoé », capitaine Trehoret, a péri d'une singulière manière. La goëlette se rendait à Port-en-Bessin, chargée de chargée charbon de terre. Prés d'arriver au port le capitaine descendit dans la cabine des matelots pour les réveiller, mais il s’aperçut bientôt que tous paraissaient asphyxiés. Aidé du pilote, il s'empressa de les monter sur le pont, où il revinrent successivement à la vie, excepté le mousse Ylevion (Yves-Joseph), âgé de 15 ans, né à Lézardieux (Côtes-du-Nord). Tous les efforts pour le ranimer furent inutiles.

A l’arrivée au port, un médecin fut immédiatement mandé. Il constata que la mort était le résultat d’une asphyxie causée par une indigestion. Les autres matelots ne se ressente nullement de l’accident.

Une enquête sévère est commencée pour en découvrir les causes. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1858   -   Un phoque.   -   Un tigre marin vivant, de la famille des phoques, animal carnassier et amphibie, a été trouvé, dans la nuit du 25 au 26 février, en dehors du port de Port-en-Bessin, échoué dans les rochers.

Vendredi, samedi et dimanche, on l'a exhibé, moyennant finance, au public bayeusain, et l'on se propose de le faire voir dans les autres villes environnantes. C'est un poisson très curieux ; il est d'un naturel farouche ; quand on le touche, il montre les dents et est toujours prêt, à mordre toute ce qu'on lui présente. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Une tempête.   -   Une bourrasque épouvantable règne depuis plusieurs jours sur les côtes de Normandie ; aussi le mouvement de la navigation est-il à peu près nul. De vieux marins disent ne pas se rappeler avoir vu la mer aussi mauvaise qu'elle l'est en ce moment dans la Manche. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Medecine.   -   La Gazette médicale annonce que le hasard a fait trouver un moyen efficace contre les brûlures par le charbon de bois. On n'a qu'à mettre sur l'endroit brûlé un morceau de charbon de bois refroidi, et la douleur s'amoindrit à l'instant. Au bout d'une heure, le mal est complètement guéri.

On a fait plusieurs, expériences qui ont constaté l'efficacité de cette découverte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Tribunal de Police Correctionnelle.   -  Audience du 20 mai 1858.

— Richard-Félix Deport, âgé de 43 ans, marin, né et domicilié à Porl-en-Bessin, en trois jours d'emprisonnement, également pour coups et blessures sur sa femme.

— Victoire-Louise Langée, femme de Édouard Le Tanneur, âgée de 29 ans, journalière, née à Rubercy, demeurant à Trévières, en dix francs d'amende, pour coups et blessures sur la femme Avice.

— Le sieur Michel Culteron, épicier, demeurant à Tournières, inculpé d'outrages envers les maire et adjoint de ladite commune, a été acquitté. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.   -   Vendredi 11 juin, vers les six heures du soir, Cavey (Albert), enfant de sept ans, est tombé à la mer dans le port de Port-en-Bessin, près l'escalier du quai Gaudin, où il y avait bien cinq mètres d'eau. Un autre enfant, Tabourel (Jean-Baptiste), âgé seulement de onze ans, ayant eu connaissance de l'événement, et n'écoulant que son courage, s'est empressé d'accourir et de se jeter à la nage tout habillé, et est parvenu avec beaucoup de peine à saisir et à remettre à terre l'enfant qui commençait à perdre connaissance, et qui aurait infailliblement péri sans son secours.

Nous sommes heureux d'avoir à signaler cet acte de dévouement du jeune Tabourel, qui prouve que chez lui le courage n'attend pas le nombre des années. (Source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1858   -   On lit dans « Le Moniteur de l'Armée ».   -   D'après les ordres de l'Empereur, tous les régiments d'infanterie de ligne vont recevoir des armes rayées, en échange des armes à canon lisse qu'ils possèdent actuellement. Cet échange nécessitera diverses mesures préparatoires qui sont détaillées dans une circulaire que M. le ministre de la guerre a récemment adressée aux corps. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1858   -   Le chemin de fer.   -   La Compagnie de l'Ouest fait faire en ce moment des études pour l'établissement d'un chemin de fer de Bayeux à Port-en-Bessin, où elle se propose , dit-on, d'avoir son dépôt de charbon. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Mai 1859   -   La vie du port.   -   Pendant le mois d'avril 1859, il est arrivé dans le port de Port-en-Bessin, quatre navires d'Angleterre et douze de Dunkerque, chargés tous de houille, et deux de Barfleur, chargés de pierres ouvrées.

Il est sorti quatre navires pour l'Angleterre et huit pour différents ports de France sur lest, un navire a aussi sorti du port après y avoir entré en relâche. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1859   -   Un éboulement.   -  Un malheur est arrivé à Port-en-Bessin, samedi dernier, cinq ouvriers du port étaient occupés à extraire de la pierre sur le haut du castel ; surpris par une averse, ils se sont mis il l'abri dans une carrière de pierres formant voûte et cavité.

A ce moment, un éboulement a eu lieu et le nommé Chauvin a été enseveli et tué sur le coup ; un autre a eu le corps pris sous les décombres, mais on l'a retiré sans blessures graves ; les autres n'ont eu que le temps de se retirer en entendant le craquement. Chauvin était veuf et père d'un enfant en bas age.

(source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1859   -   le brick l’« Actif ».  -  La tempête qui a sévi si violemment sur nos côtes, ces jours derniers, a causé des dégâts assez considérables à Port-en-Bessin. Dans la journée de mardi 3 mai, le brick l’ « Actif », capitaine Rémond, venant de Dunkerque avec un chargement de houille, était entré dans le port par un temps affreux. Le vent nord-est ayant continué pendant toute la journée et la nuit de souffler avec impétuosité, il a coulé bas, ballotté par les vagues qui l'ont jeté sur le côté.

On s'occupe en ce moment de son déchargement pour le remettre à flot. Il a éprouvé d'assez fortes avaries.

Le quai Cavey et les deux cales qui y aboutissent ont beaucoup souffert de cette tempête. Quoique fortement contre-bouté par des poutres, le quai s'est affaissé, ainsi que les deux cales.

Tout est démoli de ce côté. Les maisons avoisinantes se trouvent menacées, principalement celle de la veuve Cavey, qui a été forcée de déménager, n'étant plus en sûreté dans son domicile.

Il est urgent d'apporter un prompt remède, à ces dégâts, si l'on veut sauvegarder les autres maisons adjacentes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Juillet 1859   -   Les fortes chaleurs.   -   Depuis quelques jours, nous vivons sous l'influence de chaleurs vraiment tropicales. Hier, le thermomètre marquait à deux heures, trente-quatre degrés au-dessus de zéro. Il faut remonter jusqu' à l'année 1832, au mois de juillet, pour trouver une température aussi élevée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   La vie du port.   -   Pendant le mois de juin 1859, il est entré dans le port de Port-en-Bessin, neuf navires de commerce, tous chargés. Un navire norwégien et un navire français, venus tous les deux de Norwége, chargés de bois de sapin ; deux navires français sont venus d'Angleterre, chargés de houille ; un de Bordeaux, chargé de vin, et quatre de Dunkerque, chargés de houille.

— Sept navires sont sortis sur lest, trois pour Dunkerque, un pour Cherbourg, deux pour Blyth (Angleterre ) et un navire norwégien pour Moss (Norwége). (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   La chaleur.   -   Ces jours derniers, la chaleur a encore augmenté ; lundi et mardi, le thermomètre a marqué à midi, 34 degrés centigrades. Dans le cours des journées ordinaires, il se maintient de 27 à 30 degrés.

Mercredi, un orage qui menaçait depuis longtemps, s'est déclaré vers 8 heures du soir, sur Bayeux et ses environs, par une pluie abondante, qui n'a pas duré assez longtemps. Il est bien à désirer qu'il en tombe encore. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1859   -   Dans la gendarmerie.   -   A partir du 1er octobre, la brigade de gendarmerie à cheval de Port-en-Bessin sera remplacée par une brigade à pied. Les gendarmes à cheval sont dirigés sur le département de la Mayenne.

La même mesure doit avoir lieu très prochainement pour la brigade de Bretteville-l'Orgueilleuse. ( L’Indicateur de Bayeux)

Septembre 1859   -   Nous recevons de l'un de nos concitoyens la lettre suivante.   -   Monsieur le Rédacteur,

Vous rendriez peut-être un grand service en appelant l'attention des hommes compétents sur le fait et la question que voici :

Chaque année, à une certaine époque, nos marins pêcheurs, prennent peu ou point de poisson ; mais leurs filets sont remplis de châtroues et brisés par ces affreux monstres.

Que fait, le pêcheur en tirant ses filets presque détruits ? Dans sa cruelle et toujours nouvelle déception, il prend chacun d'eux, lui coupe la tête et rejette immédiatement le tout à la mer, sauf une demi-douzaine au plus qu'il réserve pour faire de l'appât à ses lignes. On peut en manger, car, quoique très ferme et très dure, la chair, après avoir été fortement battue, peut être mangée.

Or, si, ce que nous avons lieu de croire, le châtroue de nos côtes est le polype, le poulpe des naturalistes, portant des bourgeons qui, a sur chaque section doivent se développer pour reprenant peu à peu la forme du tout, reproduire un être complet.

Or, disons-nous, que fait le pauvre pécheur dans son moyen de procéder, si ce n'est de semer des châtroues, avec chance du rendement de dix au moins pour un, qu'il retrouvera à la prochaine saison ?

Demandez aux pécheurs, au plus près de nous, à Port, à Arromanches, le chiffre approximatif de ce qu'ils en ont pris, et, selon eux, détruit cette année ; ils ne pourront le dire tant il est considérable, mais ils diront bien qu'il leur semble que chaque année le nombre va s'accroissant.

L'importance de la question nous fera pardonner, nous l'espérons, de faire quelques citations à l'appui de nos craintes.

Le nom vulgaire du monstre dont est question, est sur nos côtes châtroue, sur d'autres chat-marin. Le savant Rondelet le nomme poulpe. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -   La ligne télégraphique.   -   Les éludes pour l'établissement d'une ligne télégraphique sur notre littoral avancent très activement. Cette ligne sera reliée aux villes de l'intérieur du département par un embranchement partant de la Pointe de la Percée, commune de Vierville, et passant par Port-en-Bessin. On doit ensuite s'occuper de la construction d'une seconde ligne partant de Caen pour aller à Ouistreham, ligne dont l'utilité se fait de plus en plus sentir. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1859   -   Ils ont mérité la reconnaissance publique.   -   Dimanche dernier, vers 9 heures du matin, par une forte tempête d'un vent de nord-ouest, le sloop « Phare », de Barfleur, capitaine d'Yvelin, parti de Diélétte avec un chargement de pierres ouvrées, à destination de Rouen, se trouvait en vue de Port-en-Bessin.

Battu par la grosse mer et faisant beaucoup d'eau, ce navire, monté par quatre hommes d'équipage seulement, cherchait à entrer dans la passe du port, pris en travers par les lames furieuses et allant à la dérive, il allait périr, quand une embarcation montée par cinq hommes dévoués, bientôt suivie de plusieurs canots, parvint à l'aborder et à l'amener, après des efforts inouïs, dans l'intérieur du port, où il est aujourd'hui en réparation avant de reprendre la mer.

Dans cette circonstance critique, les marins de Port-en-Bessin ont fait preuve d'une énergie et d'un dévouement que nous sommes heureux de signaler, et qui leur ont mérité la reconnaissance publique. ( L’Indicateur de Bayeux)

PORT-EN-BESSIN   -   Quai Letourneur

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