Janvier
1850 -
Tempête à Port-en-Bessin.
- Par suite de la marée extraordinaire des 28, 29
et 30 décembre et de la violence du vent soufflant plein nord, une
bourrasque telle que de mémoire d'homme on n'a point le souvenir d'en
avoir vu, a régné sur notre littoral pendant trois jours.
C’est
à Port-en-Bessin surtout que la tempête s'est développée avec le
plus de furie. Dans les journées de vendredi et de dimanche un grand
nombre de Bayeusains sont allés assister à ce spectacle plein de
grandeur à la fois, de tristesse et de misère. La force des vagues
était telle qu'elles passaient bien au-dessus des jetées, envahissant
la plage jusque dans la cour de l'hôtel du Nord. La maison la plus
rapprochée de la jetée de l'ouest, appartenant à M. Le Mulois, a
été minée par sa base et en partie démolie.
Nous
avons à constater la perte de deux sloops qui ont été brisés à la
côte. « L'Auguste-Victorine et le « Dominique » qui
étaient amarrés dans le port ont été violemment arrachés et jetés
en morceaux sur le rivage. Cette perte qui est évaluée dans son
ensemble à près de 6 000 fr. , tombe particulièrement sur douze
marins de Port composant l'équipage de ces deux bateaux de pêche. Plus
de quarante personnes se trouvent atteintes dans leurs moyens
d'existence par ce malheureux événement.
Plusieurs
personnes ont déjà conçu l'idée d'une souscription publique en
faveur de ces pauvres familles de pêcheurs, pour les aider à réparer
ce désastre. Jusqu'à ce que cette œuvre de bienfaisance soit organisée
officiellement, nous recevrons au bureau de notre journal les sommes qui
nous seraient adressées pour, cet objet. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1850 -
Ouragan et dégâts. -
Nous avons reçu, mais trop tard pour l'insérer dans
notre dernier numéro, la note suivante :
Port,
le 31 décembre 1849.
«
La consternation et la désolation existent parmi les habitants de
Port-en-Bessin. Depuis le 28 décembre, au matin, un ouragan des plus
terribles y existe, venant du nord-ouest et du nord, la mer qui se
trouve dans une grande marée, ne peut-être plus houleuse ni plus
forte, les vagues, dans leurs ondulations, ont débordé les jetées et
les ont englouties et ont pénétré dans les habitations de
Port-en-Bessin, les vents ayant passé hier l'après-midi dans le
nord-est la mer, est moins mauvaise.
« Trois
barques de pèche étaient la première journée mouillées à la jetée
de l'ouest, une a pu y résister et étale encore, et les deux autres
ont cassé leurs câbles et se sont brisées dans le port de
Port-en-Bessin, l'une a échoué à la marée du matin le 28, et à la
marée du soir elle était démolie entièrement, c'est le sloop
« I'Auguste-Victorine », patron Boulet, l'autre est le sloop
« Dominique-Fortuné », patron Langlois, qui a échoué vers
9 heures du matin, le 30, et qui dans moins d'un quart d'heure a été
tout à fait détruit. Voilà deux navires qui n'existent plus à
Port-en-Bessin et les marins des deux équipages restés à terre,
comment subvenir aux besoins de leur nombreuse famille ?
«
La force de la tempête et de la grande marée a aussi démoli hier
matin un quai et une moitié de la maison appartenant à M. Le Mulots,
qui est double et à hauteur de chambre, et les meubles ont été
enlevés par la mer. Plusieurs habitants ont quitté et démeublé leurs
maisons hier dans l'après midi.
« Les
chemins de fer sûr les jetées et le long de la falaise de l'ouest ont
été fortement endommagés, ainsi qu'un chaland et deux grues pour les
entrepreneurs.
« Il
est d'absolue nécessité que les jetées se terminent le plutôt
possible vers l'embouchure du port, autrement les navires et les
maisons, qui bordent le port, seront toujours fortement exposés, dans
les grandes marées. » (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1850 -
Souscription. - L'opinion
publique se préoccupe dans notre ville, avec un légitime intérêt, du
désastre arrivé ces jours derniers à plusieurs familles de pécheurs
à Port-en-Bessin. Ce malheur qui fond sur elles, au moment le plus rude
de l'année, va les jeter dans une affreuse misère si la bienfaisance
publique ne leur vient en aide.
Les
deux sloops naufragés et brisés, achetés récemment à Trouville, ne
sont pas payés et le montant de la perte se monte à une somme de plus
de 6 000 fr.
Nous
savons que plusieurs dames s'occupent déjà d'ouvrir des souscriptions
particulières. Nous prévenons nos lecteurs qu'une souscription est
ouverte dés à présent en l'étude de Me Marc, notaire, rue des Chanoines, à Bayeux. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1850 -
Le temps qu’il fait.
- Une
violente bourrasque a régné de nouveau sur nos côtes les derniers
jours de la semaine dernière. Il est à craindre qu'elle ait donné
lieu à de nouveaux sinistres maritimes. A Port-en-Bessin, la maison
dite le « Choléra » est à peu près détruite en entier,
et l’aspect de la plage est des plus pitoyables.
Si
l'achèvement des travaux n'est pas poussé activement cet été, ce qui
est déjà fait l'aura été en pure perte, et l'on aura fait un fort
mauvais cadeau aux pêcheurs et aux habitants de la localité.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1850 -
Une aide du Préfet. -
M.
le Préfet du Calvados, vient d'accorder une somme de 500 francs, sur
les fonds départementaux, pour les marins de Port-en-Bessin victimes de
l'ouragan du mois de décembre dernier. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1850 - Nouvelles Locales.
-
Le vent violent qui règne sur nos côtes depuis quelques jours a
produit encore, de nouveaux malheurs à Port-en-Bessin. La maison de M.
Le Mulois, qui, l'année dernière, avait déjà cruellement souffert,
est maintenant presqu'entièrement détruite.
Toutes
les autres habitations avoisinant la mer sont plus ou moins lézardées,
et il est évident que, si l'état de choses actuel continue, plus de la
moitié du village n'existera plus d'ici quelque temps. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1850 -
Dégâts par l'effet de la mer à
Port-en-Bessin. -
La maison
double et à hauteur de chambre de M. Le Mulois, que la mer avait
laissée à moitié sur pied le 30 décembre 1849, après avoir détruit
l'autre moitié et un quai, a tombé dans la nuit du 26 au 27 avril
1850, par l'effet de la grosse mer, poussée par un vent violent de
nord-est, qui a sapé les fondements du pignon et qui a entraîné dans
sa chute, une grande partie des planchers et des côtières, ce qui
reste n'est que masure et destruction.
La
mer anticipe toujours sur les terrains, qui se trouvent à coté par
derrière, et la maison attenante est maintenant exposée.
Toutes
les maisons, en général, qui sont sur le rivage, sont lézardées, et
si malheureusement
les travaux des jetées, pour la fermeture du port, ne sont pas activés
et terminés prochainement, les maisons, quais et cales, qui bordent
l'enceinte du port, sont exposés à être envahis par la mer, qui est
extraordinairement houleuse dans les ouragans de la partie du nord.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1850 - Nouvelles maritimes.
- Les
derniers vents d'Ouest, qui ont soufflé avec violence depuis plus d'une
semaine, ont occasionné beaucoup de dégâts dans la Manche et
notamment sur nos côtes.
Les
travaux entrepris à Port-en-Bessin ont souffert considérablement. Un
immense batardeau qui entourait les murs du bassin en construction a
été brisé quoique construit avec d'énormes pièces de bois. Une
grande partie des apparaux ont été enlevés. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janviers
1851 -
On lit dans un Journal de la région.
- Un
fait des plus audacieux de la part des Anglais a eu lieu dernièrement
sur nos côtes, presqu'en vue de la terre.
Un
des navires smogleurs de notre port, faisant route pour sa destination,
rencontra à cinq ou six lieues des côtés de France, un wherry ( petit
bateau anglais non ponté ), qui passa auprès de lui, en faisant des
saluts en signe d'amitié.
L'équipage
du navire français répondit a ces saluts, et pensa que c'était un de
ces petits bateaux anglais qui vont chercher des barils à Barfleur,
sans plus s'en inquiéter.
Environ
une heure après, le navire français, qui continuait sa route, aperçut
dans ses eaux un petit bateau qu'il reconnut pour le même qu'il avait
rencontré. L'équipage de ce petit bateau, qui paraissait monté de
deux hommes, lui fit des signes de détresse, comme s'il avait besoin
d'aide et d'assistance, aussitôt l'équipage du navire français,
pensant qu'il pouvait lui être de quelque utilité, mit en travers pour
l'attendre, mais à peine le petit wherry l'eut-il abordé, que deux
autres hommes, qui s'étaient cachés dans le fond et recouverts de
prélarts, se montrèrent armés jusqu'aux dents, et essayèrent, avec
les deux autres hommes de monter à bord. Un d'eux y parvint, le couteau
entre les dents et le pistolet à la main, en menaçant de brûler la
cervelle à celui qui oserait faire un mouvement. Un second tenta aussi
de monter à bord, mais retomba entre les deux bateaux et se rattrapa au
petit wherry.
Le
premier qui était monté à bord, le couteau entre les dents, coupa les
drisses avant que l'équipage du navire français eût pu l'en empocher,
la grande voile tomba en grand sur
le pont et rendit ainsi toute manœuvre impossible.
Pendant
ce temps, les trois autres Anglais revinrent à l'abordage en tirant
continuellement sur les Français, principalement sur l'homme qui était
à la barre et sur celui qui était monté à la tête du mât pour
réparer les drisses ; heureusement que les balles l'épargneront et
firent seulement trois trous dans la grande voile. Ils parvinrent
néanmoins à sauter à bord, en blessant un marin d'un coup de pistolet
tiré à bout portant dans l'épaule.
L'équipage
français, composé de six hommes, ainsi surpris, ne pouvait faire aucun
mouvement contre quatre hommes armés de mousquetons et de pistolets, et
se voyait au pouvoir
d'individus qui étaient montés à bord comme de véritables pirates,
sans déclarer aucuns noms ni qualités, et même sans hisser aucun
pavillon.
Cette
situation ne pouvait durer longtemps. Les anglais, voulant être maitres
absolus de la manœuvre du navire français pour le conduire en
Angleterre, intimèrent l'ordre aux français de descendre à la cale ;
mais alors une lutte acharnée s'engagea ; les français désarmèrent
les anglais et les forcèrent à réembarquer dans leur wherry.
Dans
cette lutte deux des anglais tombèrent à la mer et furent repêchés
par un de leurs camarades, qui était réembarqué. L'amarre qui
retenait leur embarcation ayant été coupée pour faciliter leur
sauvetage, ils s'éloignèrent aussitôt du navire français, à bord
duquel était resté le quatrième anglais.
L'équipage
français, n'ayant plus rien à craindre d'un seul homme désarmé, le
traita avec tous les égards possibles et le ramena en France, où,
aussitôt arrivé, il envoya une embarcation avec deux hommes pour le
conduire en Angleterre, après lui avoir donné de l'argent et tout ce
qu'il fallait pour regagner son pays.
C'est
ainsi et avec de tels procédés que les Anglais viennent, jusque sur
nos côtes et à l'entrée de nos ports, inquiéter non seulement les
contrebandiers, mais encore visiter nos caboteurs et nos pilotes avec
une audace sans pareille. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1851 -
Le Tribunal de Police correctionnelle.
- Mercredi
dernier, un bateau pêcheur de Port-en-Bessin se trouvant sur nos
côtes, à un myriamètre de distance, aperçut un bâtiment qui lui
parut en détresse, l'équipage aussitôt résolut de lui porter
secours, la mer était très houleuse, et il eût été imprudent de
chercher à aborder. Un jeune marin, dont nous ignorons le nom, se jeta
à la mer et parvint à monter à bord. Le capitaine qui montait le
bâtiment chargé de bois, ne savait où il était. Alors le jeune marin
mit la barre sur Port-en-Bessin, et entra dans la jetée sans accident.
Cet
intrépide jeune homme a déjà reçu deux médailles pour des actes de
courage à bord du bâtiment où il était.
Ce
bateau est encore amarré à Port-en-Bessin. Nous apprenons que ce
courageux marin est le nommé Langlois (Armand-Frédéric), qui n'en est
pas à son premier acte de ce genre, et qui a déjà été décoré de
deux médailles, l'une d'or et l'autre d'argent. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1851 -
Tribunal de police correctionnelle.
- Audience
du 30 juillet 1851.
Le
Tribunal, par suite de l'opposition formée par la dame
Henriette-Désirée Cottun, veuve du sieur Guillaume-François Guillot,
propriétaire, demeurant à Port, au jugement, par défaut, du deux
juillet dernier, qui l'avait condamnée à trois mois d'emprisonnement
et à 50 fr. d'amende, pour outrage, envers M. le maire de la commune de
Port, à l'occasion de ses fonctions, et d'un témoignage par lui passé
contre ladite dame Guillot, a confirmé ce jugement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
—
Les sieurs Pierre-Louis Tostain , Pierre Guillemette, marins à
Grandcamp, Pierre et Bernardin-Victor-Fortuné Dupont, marins à
Port-en-Bessin, reconnus coupables de délits de pêche maritime, ont
été condamnés, les deux premiers,
chacun en 25 fr. d'amende, et les deux derniers, aussi chacun en 20 fr. de
la même peine.
Août
1851 -
Publication de M. le Préfet. - M
. le préfet du Calvados vient de publier la circulaire et l'arrêté
suivants, relatifs à la conservation des côtes et rivages de la mer :
Messieurs, les propriétaires de terrains, menacés d'envahissement par
la mer, se plaignent sans cesse de l'enlèvement de matériaux sur le
rivage. De leur côté, Ies administrations municipales qui ont besoin
de pierres et de graviers pour la confection et l'entretien des voies
publiques, et les particuliers habitués à trouver sur le rivage les
matériaux nécessaires à la confection, prétendent que l'enlèvement
des pierres et galet n'a rien de nuisible, et que l'interdiction presque
absolue, qui résulterait de l'application rigoureuse de l'arrêté du
16 août 1847, apporte une gêne inutile à l'exécution des travaux
publics.
Cette
controverse démontre au moins que l'on ne peut permettre l'extraction
des matériaux sur tous les points du rivage, sans dommage pour les
propriétés limitrophes, et qu'il est indispensable d'examiner de plus
près la question, afin de bien déterminer les lieux où l'on ne peut
tolérer l'enlèvement de cette défense naturelle, et ceux qui, par
leur disposition, n'ont pas besoin de cette protection.
J'ai
l'honneur de vous adresser un arrêté qui organise des commissions
chargées de visiter toutes nos côtes, et de donner son avis sur les
mesures à prendre pour la conservation du rivage, en conciliant le
mieux possible l'intérêt des propriétés riveraines avec les besoins
des travaux publics et particuliers.
(source :
L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1851 -
Exercice de tir. -
L'artillerie bayeusaine se rendra, dimanche prochain, vers
huit heures du matin, à Port-en-Bessin, pour s'y exercer au tir à la
cible. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1851 -
Le Conseil général. -
Par une délibération énergiquement motivée, le Conseil
général a insisté de la manière la plus vive auprès du
gouvernement, pour que les travaux de Port-en-Bessin soient promptement
repris et continués sans aucune interruption jusqu'à leur entier
achèvement.
—
L'importance et l'urgence de ce vœu n'ont pas besoin d'être longuement
démontrées, espérons qu'il y sera fait droit. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1851 -
Exercice de tir. -
Malgré le mauvais temps, la seule excuse des absents,
notre artillerie tirait à la cible dimanche dernier, à Port-en-Bessin.
Cinquante
boulets ont été lancés : fort peu, peut-être même aucun, n'est
tombé à plus d'un mètre du but à battre. Mais les plus beaux
résultats ont été obtenus par : MM. Perrée, artilleur, trois boulets
sur quatre (les gargousses destinées aux absents ayant été tirées au
sort, M. Perrée a parfaitement usé de celles qui lui sont échues) ;
Hergast, maréchal-des-logis ; Morel, artilleur ; Adrien, id. Guille,
id.
Pièces
et caissons étaient rentrés en ville à 8 heures du soir.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1852 -
Médaille de Bronze. -
Par arrêté en date du 23 février dernier, et sur la
proposition du Conseil académique, M. le ministre de l'Instruction
Publique à accordé
à M. Marie-Cardine, instituteur à Port-en-Bessin, une médaille de
bronze pour l'année scolaire 1850-1851. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1852 -
Inondations. - A
Port-en-Bessin, où l'engorgement des eaux de la Fosse-du-Soucy
avait causé une inondation dans toute la commune, les cantonniers
appelés sur les lieux ont pratiqué une tranchée qui n'a pas tardé à
faciliter l'écoulement des eaux vers la mer.
Dans
les environs d'Isigny, Colombières et toutes les communes environnantes
du bas-pays sont en partie inondées. Il parait qu'un assez grand nombre
de bestiaux ont été noyés. On dit aussi que la Vire a emporté
plusieurs moulins. Nous manquons de détails sur ces derniers faits.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1852 -
Tribunal de Police correctionnelle.
- Audience
du 11 octobre 1852.
La
dame Henriette-Désirée Cottun, veuve de M. Guillaume-François Guillot,
âgée de 46 ans. demeurant à Port-en-Bessin, a le caractère difficile
; elle est notoirement connue pour avoir des démêlés avec tous les
agents de l'autorité ou de la loi, et ce n'est pas la première fois
qu'elle avait à répondre devant la justice de ses faits et gestes en
ce genre.
Cette
fois elle comparaissait pour avoir diffamé verbalement et par affiches
placardées M. le maire de la commune du Port ; le tribunal lui a
infligé 6 mois de prison et 200 fr. d'amende. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1854 - Avis aux navigateurs.
-
Fanaux de Port-en-Bessin.
- A partir du
20 Mars 1854, il sera allumé sur la falaise qui domine à l'ouest le
village de Port-en-Bessin,
sur la côte du département du Calvados deux fanaux pour signaler
l'entrée du port.
Ces
deux feux seront placés, l'un au bas de la falaise, à une hauteur de
32 m. au dessus du niveau de la mer, l'autre à quelque distance
au-dessous du sommet et à une hauteur de 44 m. au-dessus du niveau de
la mer.
Ils
donneront par leur alignement, ou du moins lorsqu'on les tiendra
verticalement l'un au dessous de l'autre, le milieu de la passe existant
entre les extrémités des môles.
Leur
portée sera d'environ sept milles marins.
Le
feu du pied de la falaise ou du nord sera allumé constamment.
Celui
de la pointe supérieure ou du sud sera un simple feu de marée,
allumés seulement lorsque la hauteur de l'eau dans la passe sera
d'environ 3 m. 50, et éteint lorsque la mer, en descendant, aura le
même niveau. Le temps de l'éclairage de ce feu commencera ainsi
moyennement 3 heures et demie avant
le plein et cessera 3 heures et demie après. (source Le Journal de
Honfleur)
Septembre
1851 -
Tribunal de Police correctionnelle.
- Audience du
20 et du 22 septembre 1851.
—
Les nommées Madeleine Plantard, femme Pierre Poitevin ; Adèle
Lamoureux, femme de Guillaume-Auguste Poitevin ; Olive Marie, femme
Jean-Marie Tilette ; Madeleine Duhutrel, femme Pierre Deport ;
Françoise Bernard, femme Jacques Youf ; Marie-Michel-Augustine James et
Victorine Malherbe, poissonnières, demeurant toutes en la commune de
Port-en-Bessin, ont été condamnées chacune en 25 fr. d'amende pour
infraction aux lois sur la pêche des moules. . (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1853 -
Dégâts à Port-en-Bessin.
- Tout
récemment un honorable habitant de la commune de Port, M . Ch. Guillot,
signalait dans une lettre publique la triste situation de cette
malheureuse localité, par suite du mauvais temps qui a régné sur nos
côtes.
Aujourd'hui
la note suivante qui nous est communiquée, vient prouver de plus en
plus la nécessité de la part de l'administration supérieure, d'obvier
au retour de pareils désastres. Nous nous proposons, après nous être
renseigné sur les lieux, de revenir nous-même sur cet objet, et
d'appeler la sollicitude de l'autorité locale sur la détresse des
pêcheurs de la commune de Port.
En
attendant, voici la note qui nous est adressée, et qui constate de
nouveaux malheurs.
«
Le sloop l’ « Auguste » de Port-en-Bessin, jaugeant douze
tonneaux, patron Vardon, étant rentré de la pêche le 17 février
courant, dans le port de Port-en-Bessin, par un fort gros temps, vent de nord-est,
s'était posé près de la jetée de l'Est, mais le vent ayant changé
en passant au nord-ouest, et les vagues étant pour que l'équipage ait
pu aller à bord de mer
haute, le navire en prenant le fond
à la mer retirante, le 18 au matin, s'est défoncé et a coulé, tenant
toujours à ses amarres, il s'est brisé dans l'après-midi et a été
totalement détruit par la grosse mer, le 19 au matin.
Cet
événement est d'autant plus malheureux qu'il met huit marins à terre
et sans ressources.
Dans
la nuit du 10 au 11 du même mois, et dans la matinée du dernier jour,
des cales en pierres, qui sont en glacis, et qui servaient
précédemment à monter deux navires, ont été enlevées par la mer,
ainsi que les terrains en-dessous, et comme il existe une continuation
de cales à peu près de même grandeur, et que le creux qui existe
toujours à côté, met le bord à découvert en pierres sèches, il est
à craindre qu' à la première tempête de grande marée ces cales ne
soient aussi détruites.
A
la suite de ces derniers dégâts, quatre navires, qui étaient à la
jetée de l’est, ont été portés par le vent les uns sur les autres
par suite de la rupture des câbles, il en est résulté des avaries. Si
les vents avaient été encore plus violents, d'autres navires auraient
pu être entraînés.
En
résumé, ces nouveaux désastres prouvent incontestablement qu'il y a
urgence et nécessité absolue, que les jetées, du port de
Port-en-Bessin soient prolongées au plus tôt, autrement les navires ne
seront pas en sûreté, et les maisons qui se lézardent de plus en
plus, finiront par être démolies, ainsi que les cales et quais qui
bordent le port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Un
marin de Port-en-Bessin, M. Langlois (Armand-Frédéric), matelot de 3e
classe du quartier, vient de recevoir la Croix de la Légion-d'honneur,
pour de nombreux actes de dévouement et d'intrépidité, notamment pour
avoir, en se jetant à la nage, le 26 février 1851, au péril imminent
de sa vie, sauvé le
navire « lrma », d'Honfleur, qui, sans lui, périssait avec
tout l'équipage sur les falaises de Port-en-Bessin. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1853 -
On nous écrit de Port-en-Bessin.
- Le 23
février au soir, par une grande marée, poussée avec impétuosité par
les vents ouest-nord-ouest, les deux cales de navires qui restaient
auprès de celles qui ont été démolies dernièrement, ont aussi été
entièrement détruites. Il se trouvé maintenant une cavité très
grande, qui, se rapprochant de chaque côté des maisons, les expose, de
plus en plus à être envahies par la mer. Aussi, redoutant ce danger,
plusieurs propriétaires et locataires ont démeublé ces maisons et
sont allés loger ailleurs.
Échouement.
— La bisquine
« Maître-Jacques », de Courseulles, de 16 tonneaux environ,
capitaine Marguerite, quatre hommes d'équipage, partie la veille de
Courseulles allant à St-Vaast, a été poussée par la tempête de
ouest-nord-ouest sur le littoral de Commes, à environ quatre
kilomètres de Port-en-Bessin, sous les falaises, et y a échoué le 24
février 1853, vers huit heures du matin, sur un banc de galet. Il y
avait affluence de marins de Port qui se sont portés au secours des
naufragés.
Le
navire n’a pas été défoncé, il pourra être relevé en beau temps,
s'il n'éprouve pas d'autres avaries. La grande mer a maintenant fait
son effet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1853 -
Nouvelles locales. - Port-en-Bessin
retrouvera dimanche prochain son ancienne solennité musicale annuelle.
MM.
les musiciens qui faisaient naguères partie de la musique de la garde
nationale de Bayeux, et qui sont aujourd'hui complètement réorganisés
en corps de musique municipale, se réunissent ce jour-là en un banquet
de famille, à I'Hôtel du Nord, si brillamment restauré.
Comme
par le passé, ils joueront sur la terrasse de l'hôtel de nombreux
morceaux d'harmonie, et Ia journée offrira une série attrayante de
concerts successifs. Cette fête musicale jointe au beau temps dont nous
jouissons, ne manquera pas d'attirer l'affluence des promeneurs sur ce
point de notre littoral. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1853
-
Une industrie de notre littoral.
-
Un article du
« Moniteur » vient de donner des détails intéressants, au
sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685 bateaux montés de 7
755 hommes, et dont les produits sont principalement consommés par les
classes indigentes. On sait que cette industrie est l'une des
principales ressources de la population maritime de notre littoral.
La
semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes,
d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de
Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le
rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen.
Par
suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la
feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de
malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Ecosse, par exemple, plus
que de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits
se prononçaient pour la suppression de cette pêche.
Le
décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà,
cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce
triste état de choses. Il est basé sur une
sévère répression des achats de poisson à l'étranger, si contraires
aux intérêts des matelots, et qui ne bénéficiaient qu'a des
armateurs peu scrupuleux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1853 -
Nouvelles locales. -
Nos pécheurs
d'huîtres, que Ie mauvais temps avait sans cesse contrariés pendant
une huitaine de jours, ont enfin accompli leur première sortie mardi
dernier. Le vent a encore fait quelques, avaries parmi eux, plusieurs
ont eu leurs matures gravement endommagées. Malgré tout, la pêche a
été très bonne, chaque bateau a rapporté, en moyenne, environ 15 000
huîtres.
Maintenant,
les sorties vont pouvoir se succéder rapidement, on a l'espoir que les
achats d'huîtres conclus seront toujours assez considérables pour que
nos bateaux-pêcheurs, qui, cette année, sont au nombre de plus de 200,
ne puissent jamais rester dans l'inactivité. D'ailleurs, cet espoir,
est très bien fondé.
Au
commencement de la campagne précédente, nos pêcheurs vendaient leurs
huîtres 7 fr. 80 c. le mille ; plus tard, elles montèrent à 9 fr. le
mille. Cette année, nous sommes heureux d'annoncer qu'elles commencent
par être livrées au prix de 9 fr. le mille, et il est probable que ce
cours suivra aussi, avant peu, une nouvelle augmentation. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1853
-
La pêche des huîtres et des moules.
-
Aux termes du décret du 4 juillet 1853 , la pêche des
huîtres est ouverte, depuis le 1er septembre, pour cesser le
30 avril. Elle est interdite avant le lever et après le coucher du
soleil.
Elle
ne peut être faite que sur les huîtrières déterminées par le
préfet maritime ou le chef de service de la marine du
sous-arrondissement, et indiquées par des affiches placardées dans le
quartier du syndicat.
Le
filet ou drague, employé sur les huîtrières qui ne découvrent point,
doit être le chanvre, et les mailles avoir 0 m. 055 en carré. Le poids
de la drague ne peut excéder 65 kilog.
Le
diamètre des huîtres dans leur plus grande longueur, doit être de 0
m. 060 ; toutes celles qui n'auraient pas cette dimension doivent être,
rejetées à la mer, ainsi que les poussiers, sables, graviers et
fragments d'écaillés, si le triage se fait à bord ; s'il se fait à
terre, ce doit être aussitôt après le déchargement du bateau ; alors
les petites huîtres, ainsi que les matières ci-dessus énoncées,
doivent être, à la plus prochaine marée, reportées sur le banc où
la pèche a eu lieu. Si les patrons ne le faisaient pas, ce serait à
leur compte, par des personnes désignées par les agents de
surveillance, sans préjudice des peines portées par la loi du 9
janvier 1852 , les patrons étant personnellement responsables des
infractions commises par leurs gens.
La
pêche des moulés a fini, jusqu'ici le 30 septembre, le nouveau décret
la prolonge jusqu'au 31 octobre, à moins que le préfet ou le chef du
service du sous-arrondissement ait fixé une autre époque.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1853 -
Événement de Port-en-Bessin.
- Un
affreux malheur, qui devra, une fois de plus, faire amèrement regretter
le déplorable abandon des Travaux du port de refuge, vient d'arriver à
Port-en-Bessin.
Quatre
marins de cette commune ont péri par suite d'un violent coup de vent
qui a fait chavirer leurs barques. Voici les renseignements que nous
avons pris sur les lieux :
Mardi
dernier, 8 courant, dans l'après-midi, plusieurs canots étaient sortis
du port et avaient pris la mer pour aller pêcher au large, au départ,
le temps, quoique couvert, paraissait favorable, lorsque vers huit
heures, par une nuit obscure, le vent tourna tout-à-coup au nord-est,
soufflant avec violence. La mer devint immédiatement très houleuse et
les canots les moins éloignés durent songer à regagner le port. Tous
ne purent en franchir le dangereux accès, et, vers onze heures, les
habitants accourus sur le rivage attendaient vainement deux d'entre eux.
Ces
doux canots, qu'on n'était que trop fondé à considérer comme perdus,
étaient montés par chacun deux hommes. Après une nuit passée dans la
plus grande anxiété, on retrouvait mercredi, à six heures du matin,
deux cadavres, l'un entre les jetées, l'autre, en dehors. C'étaient
ceux des nommés Lefrère Pierre-François, ancien maître canonnier,
âgé de 37 ans, père de deux enfants en bas âge, et Villey
Louis-Gustave, âgé de 18 ans. Ils avaient sans doute cherché à se
sauver à la nage, mais les brisants étaient trop forts. L'un d'eux
tenait encore un morceau de bois à la main. Il est à remarquer que ces
deux malheureux ne montaient pas le même canot, circonstance qui ne
laissait aucun doute sur le sort commun de leurs compagnons.
Dans
la matinée, la mer rejetait aussi le débris de l'une des deux barques,
qui sans doute avait été brisée à l'entrée des jetées. Il parait
que l'autre aurait été retrouvée sur la plage, on vue de
Sainte-Honorine. Les deux autres victimes de ce sinistre, dont les corps
n'ont point encore été retrouvés ce matin, sont les nommés Tabourel
François, âgé de 58 ans, père de famille, et Cauchard
Victor-Jean-Baptiste, âgé de 26 ans. La jeune, femme de ce dernier est
enceinte.
Hier
jeudi, à dix heures du matin, avaient lieu en l'église de Port, au
milieu de toute la population désolée, les obsèques de Lefrère et de
Villey. Témoin nous même de celle triste cérémonie, nous avons pu
recueillir de toutes les bouches et sur tous les visages, les navrants
témoignages des regrets unanimes que ces quatre braves marins laissent
après eux. Aussi, est-ce avec l'intérêt le plus vif et le plus
pressant que nous recommandons, dès aujourd'hui, leurs malheureuses
familles aux sympathies charitables de nos concitoyens. Lefrère ,
notamment, laisse dans une profonde misère une jeune femme et deux
enfants en bas age dont il était l'unique soutien. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1854 -
Un acte de bienfaisance.
- Une
somme de 400 fr. vient d'être envoyée par l'Empereur à M. le maire de
Port-en-Bessin, pour être remise aux veuves des quatre marins noyés
dans la nuit du 8 novembre dernier. Ce nouvel acte de bienfaisance
impériale est dû à une pétition présentée à Sa Majesté par les
soins de M. d'Houdetot, cette autre providence de nos contrées, qu'on
est toujours sûr de rencontrer sur le chemin du malheur. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1854 -
Un arrêté. -
Par arrêté de M. le
contre-amiral préfet maritime du l’arrondissement (Cherbourg), en
date du 13 avril, l'ouverture de la pêche et de la cueillette des
moules dans l'étendue des syndicats de Grandcamp, d'Isigny, de
Port-en-Bessin, de Courseulles, d'Ouistreham et de Sallenelles, est
autorisée à partir du 15 de ce mois. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1854
-
Un accident.
-
Nous avons en plusieurs fois l'occasion
de signaler à nos concitoyens la bienveillance et l'attention de M.
Desruisseaux, de
Port-en-Bessin, en faveur de notre musée, il vient, encore tout
récemment, d'en donner une nouvelle preuve, en offrant une médaille de
Néron, d'une parfaite conservation, trouvée dans les derniers mois de
l'année 1853, en faisant le chemin de Huppain.
Elle
offre d'un coté la tête de cet empereur laurée et tournée vers la
gauche, sur le revers, la victoire marchant à gauche, tenant une
couronne et une palme. Une autre médaille, découverte cette année,
dans la même localité, porte la tête laurée de Dioclétien, à
droite, le revers présente un génie debout, tenant une patère et une
corne d'abondance, on
lit autour : Genio Populi Romani ; elle a été frappée à
Aquilée, ancienne ville d'Italie dans le Frioul.
Ces
deux médailles, trouvées à Port, constatent, avec les débris de
tuiles que l'on y trouve, et quelques autres indices, que cette
localité fut habitée à l'époque romaine, et que dès lors, sa baie
servait à abriter quelques barques de
pêcheurs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1854 -
Arrêtés de M. le Recteur.
- Conformément
à l'avis du Conseil académique, M. le Préfet vient d'accorder une
récompense pécuniaire aux 40 institutrices les plus méritantes du
département. 16 instituteurs d'élite qui reçu chacun deux ouvrages
reliés : (Dictionnaire historique de Bouillet. — Lettres sur la
profession d'instituteur, de M. Théry, recteur de l'Académie.) Ces
volumes portent un écusson, avec cette légende : Donné par le
Préfet, sur l'avis du Conseil académique. Voici la liste des
instituteurs et institutrices qui ont été l'objet de ces distinctions,
dans notre arrondissement : Instituteurs. — MM. Marie Cardine,
à Port-en-Bessin ; Quesnée, à Cacnchy. Institutrices.
— Mmes Martin, à Littry ; De Villers, à Bayeux. Mlles Haulard, à
Anctoville ; Guilbert, à Juaye ; Enguerrand, à Sept-Vents.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 - On
nous écrit de Port-en-Bessin.
- La semaine
dernière, par suite de la tempête de vents de nord-est et grande
marée, il y a eu des dégâts faits par la mer à l'extrémité du mur
de soutènement de la falaise de l'ouest, où la maçonnerie était
fraîchement faite. Plusieurs grosses pierres qui étaient posées
provisoirement sur la jetée de l'est, pour être placées et former la
tablette, ont été enlevées et poussées par les vagues jusqu'au pied
de la jetée, dans le port, la violence de la mer a aussi détaché
diverses pièces de bois qui formaient le chemin de fer, et qui étaient
clouées sur la tablette du même môle de l'est.
On
va incessamment, dit-on, travailler à prolonger cette jetée sur une
longueur de 35 à 30 mètres. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1854 -
On nous écrit de Porl-en-Bessin.
-
Le 8 courant à la marée montante d'hier matin, les vents
du nord-est, soufflant impétueusement ont agité la mer au point qu'on
a vu enlever par les flots trois fermes, qui étaient établies au bout
de la jetée de l'est, une grue et une partie des montants des chemins
de fer, sur la même jetée. Les
bois provenant de ces débris, sont restés flottants dans le port,
jusqu' à la mer basse, où l'on a pu les enlever.
Ces
dégâts vont retarder la construction de 25 mètres de prolongation de
la jetée de l'est, qu'on a commencé à fonder, et contrarient d'autant
plus que nous sommes dans la grande marée, et qu'on avait tout établi
et préparé pour être à même de continuer les travaux sans
interruption.
Les
bateaux pêcheurs montés de leurs équipages, ont réussi à tenir bon
à la jetée de l'est, mais, sur les deux qui étaient mouillés à la
jetée de l'ouest, un a cassé l'une de ses amarres, a chassé sur son
autre et s'est mis sur des pierres le long de la jetée ; c'était la
barque « Maitre-Jacques », d'environ 16 tonneaux,
propriétaire et patron Vardon (Victor), de Port-en-Bessin.
Ce
navire ayant souffert et faisant eau, a coulé vers 8 heures du soir.
Les sept hommes qui étaient à bord, se sont sauvés dans la chaloupe,
sur la jetée, et de là se sont réfugiés sur les fermes, à
l'extrémité ouest de l'enfoncement du port, à l'endroit nommé la
Tourette, sans pouvoir communiquer à terre. Une chaloupe, montée de
quatre hommes, s'est courageusement exposée pour aller leur porter
secours, mais la mer, qui engloutissait la jetée, les ondulations des
vagues, qui se portaient avec violence sur le mur de soutènement de la
falaise, et qui refluaient ensuite avec furie dans le port, n'ont pas
permis de les aborder. Heureusement qu'il faisait clair de lune, et que
la mer était moins affreuse que le matin. La population de Port était
dans un émoi facile à comprendre, ces pauvres naufragés et leurs
familles ont été dans l'angoisse surtout pendant plus de deux heures
que la mer montait, montait toujours et menaçait de les engloutir. Ils
sont restés là jusqu'après minuit. La mer alors étant retirée, ils
ont pu se rendre à terre. Tout ce qu'on avait pu faire pour eux,
c'était de leur envoyer des vivres du haut de la falaise par le moyen
d'un va-et-vient qu'on a établi.
De
mer basse les charpentiers qui fait ce qu'ils ont pu pour boucher les
voies d'eau du « Maître-Jacques », mais à la marée
montante de ce matin, le navire, qui a d'abord flotté, a sombré de
nouveau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1854 -
Nouvelles locales. -
Dans les journées des 19 et 20 novembre, la mer a
occasionné de graves dégâts au port et aux bâtiments de
Port-en-Bessin. La mer a enlevé le reste des chemins de fer placés sur
les deux jetées, et une partie de la maçonnerie. La perte supportée
par le génie est évaluée à 400 fr.
Dans
le courant de ces deux jours, les barques de pêche ont aussi éprouvé
des dégâts. Se trouvant près les unes des autres, elles se sont
entrechoquées et se sont ainsi fait, quelques avaries.
Le
« Louis-Philippe », appartenant au sieur Leherpeur
(Pierre), a éprouvé, une perte de 250 francs ; le « Saint-Jacques »,
au sieur Vaussy, banquier à Bayeux, 200 fr. ; le « Jeune-Charles »,
au sieur Tabouret (Jean), 200 fr.; le « Jeune-Camille »,
au sieur Colleville (Constant), 200 fr. ; « Amand »,
au sieur Duhutrel (François), 70 fr. ; le « Jeune-Alexandre »,
au sieur Havard (Pierre), 50 fr. ; le « Saint-Louis »,
au sieur Dupont (Pierre), 25 fr. Aucune de ces barques ne sont
assurées. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854
-
Ouragan à Port-en-Bessin.
-
Nous avons de nouveaux désastres à signaler à la
sollicitude de l'administration supérieure, désastres qui viennent
aggraver de jour en jour la misérable situation de cette commune de
notre littoral.
Lundi
dernier, vers quatre heures du soir, pendant la plus grande violence de
la tempête, par un vent du Nord, un bateau de pêche fut jeté
brusquement en deçà de la jetée de l'Est, au moment où il allait
franchir l'entrée du port, et disparut roulé par les lames. Par un
bonheur providentiel, et grâce au dévouement de toute la population,
qui a su, dans cette terrible circonstance, organiser des secours de
toute sorte, l'équipage a été sauvé, et, à la mer pleine, on a pu
amener sur le galet, le bateau échoué et délesté, sans qu'il ait
éprouvé de trop grands dommages.
Le
même jour et presque à la même heure, un autre bateau de
Port-en-Bessin, le seul qui fût alors en mer, a couru les mêmes
dangers, et c'est à la suite d'une lutte effrayante et au milieu de
l'anxiété générale, qu'il s'est trouvé poussé dans l'entrée du
port et est venu mouiller à la jetée de l'Est, sans avoir essuyé
d'avaries ni perdu aucun des hommes courageux qui le montaient.
La
tempête ayant duré toute la nuit avec furie, sur les dix navires qui
étaient restés amarrés à la jetée de l'Ouest, abandonnés de leurs
équipages, —
mesure de prudence qui n'a été que trop justifiée, —
six ont éprouvé, ballottés qu'ils étaient les uns contre les
autres, de graves avaries, un autre a coulé. Le lendemain matin, à la
mer basse, ils ont été remontés au cabestan, à leur échouage
ordinaire.
Ce
désastre a eu pour résultat immédiat de mettre les équipages de ces
bateaux dans l'impossibilité de rien gagner pendant un assez long laps
de temps, et de nécessiter de grands frais de réparations.
Nous
le répétons, l'administration supérieure ne saurait trop vivement se
préoccuper de cette malheureuse et intéressante population, qui est
dans la consternation, et que rien ne garantit contre le retour trop
fréquent de semblables sinistres. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1855 -
Tribunal de Police Correctionnelle.
-
Audience du 1er août 1855.
—
Pour avoir, le 27 mai 1855, à Port-en-Bessin, porté des coups et fait
des blessures au sieur Jules Marie, le nommé Edouard-Désiré Tanquerel,
âgé de 18 ans, voilier, né et demeurant en la dite commune de
Port-en-Bessin, subira un emprisonnement de quatre jours.
—
Pareille condamnation a été prononcée contre Jean-baptiste Vautîer,
patron de barque, demeurant aux Veys, pour avoir embarqué un individu
qui ne figurait pas sur le rôle d'équipage de son bateau.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1855 -
Le Conseil Général du Calvados.
-
Voici les délibérations concernant les ports de
l'arrondissement de Bayeux :
Sur
la proposition de Ia commission des travaux publics, le Conseil admet
les délibérions suivantes :
Port-en-Bessin.
— Le Conseil, vu sa délibération du 23 août 1854.
Vu
la délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux dans sa session
de 1855.
Considérant
que l'existence d'un port de refuge à Port-en-Bessin est désormais
assurée.
Que
les travaux demandés par le Conseil général, dans sa session de 1854,
et qui ont été exécutés dans le courant de la dernière campagne,
ont eu pour résultat de donner aux pécheurs et aux navires de commerce
un abri, sinon complètement sûr, au moins notablement amélioré.
Considérant
que la continuation des travaux pour l'achèvement des jetées et des
môles ne pourrait être retardée sans danger de compromettre les
résultats obtenus, mais que, sous ce rapport, le Conseil s'en remet
avec confiance au zèle de MM. les ingénieurs et à la sollicitude de
l'administration.
Que
toutefois il doit exprimer à M. le ministre des travaux publics sa
satisfaction et sa reconnaissance pour les récentes décisions par les[1]quelles
une œuvre aussi utile a été tirée de l'abandon où elle était
restée, et est devenue l'objet de nouvelles études et de projets
complémentaires.
Considérant,
en effet, que si l'achèvement des jetées et des môles procure un abri
aux navires qui auront pu s'y réfugier, il est certain que l'entrée du
port lui-même offrira des difficultés qui tiennent à sa situation et
à la violence des vents et des courants qui règnent dans la Manche.
Qu'un
projet de brise lame ayant été étudié par ordre supérieur, le
Conseil ne peut que s'associer aux vues qui ont fait entrevoir un
complément aussi indispensable dans l'intérêt des marins-pêcheurs de
Port-en-Bessin, qu'il est désirable dans l'intérêt de la navigation
de la Manche.
Par
ces considérations, le Conseil exprime à M. le préfet sa satisfaction
pour la reprise des travaux de Port-en-Bessin, émet le vœu que ces
travaux soient continués sans interruption, il qu'il soit donné suite
au projet d'établissement d'un brise-lame destiné à protéger
l'entrée du port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1855 -
Le port. -
J'ai eu l'honneur de vous signaler, l'année dernière les
importants projets dont l'administration supérieure avait songé à
doter Port-en-Bessin. La violence des orages, l'effroyable puissance de
la mer, qui a fait tant de victimes dans ce malheureux pays, avaient
donné l'idée de la construction d'un brise-lames en avant de l'entrée
du port.
La
question n'est pas encore décidée, mais du moins le gouvernement nous
a ouvert des crédits assez abondants pour permettre le prolongement du
môle de l'Est.
Malgré
les difficultés résultant des mauvais temps, et quoique les travaux
aient été plusieurs fois détruits, la fondation a été exécutée,
le môle a atteint la hauteur du couronnement, et il se trouve
désormais à l'abri de toute éventualité.
Les
autres travaux d'achèvement des môles ont été poursuivis, et ils
pourront être complètement achevés cette année, si le ministre nous
accorde un supplément de crédit de 30 000 francs. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1855 -
Les drames des tempêtes.
-
Nous citions, dans notre numéro de vendredi, le naufrage en vue
du Havre, de la goélette « Bonne-Marie », par suite de la
tempête de jeudi dernier.
Cette
tempête a causé aussi plusieurs sinistres à Port-en-Bessin. On nous
écrit de cette dernière commune à la date du 3 novembre :
«
Le dogre « Manchester », de Yarmouth (Angleterre), chargé
de 500 sacs de blé à destination de Rouen, a échoué sur un banc de
sable, dans l'ouest de la chapelle Saint-Siméon, à l'extrémité de
Colleville-sur-Mer, le 1er novembre dernier, à la pointe du
jour, par suite d'une forte tempête qui s'était déclarée dans la
nuit. Le capitaine, sa femme et les quatre hommes qui formaient
l'équipage, se sont sauvés dans le canot, et ont été recueillis par
les personnes accourues sur la plage, au nombre desquelles se trouvait
le sieur Honorine (Jean), de Sainte-Honorine-des-Pertes, qui les a
amenés chez lui et leur a donné une généreuse hospitalité.
Le
blé qui reste dans la cale du navire, est mêlé de sable, et il y en a
beaucoup de répandu sur la grève. On en a sauvé une portion hier ;
mais la tempête continuant plus fortement aujourd'hui, il est probable
que le navire, qui a beaucoup souffert, sera tout à fait démoli et
qu'on sauvera peu de grain.
Deport
(Victor), âgé de 60 ans et père de famille, et un jeune homme de 19
ans ( Havard ), tous les deux marins de Port-en-Bessin, sont sortis la
veille Toussaint dans un canot pour aller pêcher. La tempête étant
survenue dans la nuit, le matin on a trouvé sous Asnelles le canot,
sans les hommes, et les congres, qu'ils avaient pêchés, amarrés sous
un banc du canot. Cette circonstance ne fait que trop croire à la perte
de ces deux hommes, dont la mort plonge leurs familles dans la
désolation.
Dans
la même nuit, un autre événement malheureux est encore arrivé dans
le port de Port-en-Bessin. La barque de pêche le
« Saint-André », patron Fresnel, a dérapé, poussée par
la tempête, à la marée du matin du 1er novembre, et est
allée, s'échouer sur les pierres dans renfoncement du port, prés les
fermes de la jetée de l'ouest. Ce navire est fortement endommagé, et
il est à craindre qu'il ne se défonce totalement. On l'a dégréé, et
il ne reste plus que la mâture.
Ces
Désastres, qui se renouvellent si fréquemment à Port-en-Bessin,
attristent les pauvres pêcheurs, qui n'ont d'autres moyens d'existence
que la pèche pour nourrir leurs familles. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1855 -
On écrit de Courseulles.
-
les lignes suivantes qui doivent se rapporter à la perte des
deux marins de Port :
Un
déplorable accident a dû arriver, l'avant-dernière nuit, pendant la
violente tempête qui a régné sur nos côtes, car, hier matin, on a
trouvé sur la plage, à Asnelles, une embarcation renversée, où il y
avait encore des cordes, des engins à pêcher et même quelques
congres, qui ont été vendus, dit-on, par le garde maritime
d'Arromanches.
On
a trouvé également une bouteille et une casquette ayant, sans doute,
appartenu aux malheureux qui montaient l'embarcation. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1856 - Les crédits pour les ports.
- M.
le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les
fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour
les ports du Calvados, savoir :
Port
de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est, 10
000 fr.
Port
d’Isigny, 5 000 fr.
Port-en-Bessin,
travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.
Port
de Honfleur, 27 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 -
On nous écrit de Port-en-Bessin.
- Jeudi,
8 de ce mois, une tempête s'est élevée dans l'après-midi, et s'est
changée en ouragan dans la nuit. Tous les bateaux
pécheurs de Port-en-Bessin étaient dehors et sont rentrés dans le
port à la marée du soir, à l'exception de quatre qui étaient restés
en mer. Un s'est mis à l'abri des Iles
St-Marcouf, les trois autres sont allés relâcher au Havre et sont
revenus samedi.
Toutes
les barques qui ont souffert dans le port, qui n'offre pas toute la
sécurité désirable. Plusieurs bateaux ont chassé sur leurs ancres et
ont eu plus ou moins d'avaries, sans parler du danger qu'ont couru les
marins qui les montaient.
On
regrette vivement que les travaux du port, au lieu de s'activer, se
ralentissent car les maisons voisines sont toujours exposées aux fortes
secousses de la mer, qui vient briser dessus, er les navires ne sont pas
en sûreté dans le port pendant ces fortes tempêtes, surtout quand ils
arrivent et qu'ils n'ont pas eu le temps de se préparer à mettre
toutes leurs amarres dehors.
Il
échoue divers débris sur le littoral, ce qui annonce qu'il y a eu des
sinistres en mer, les épaves qu'on trouve, proviennent de forts
navires. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1856 -
On nous écrit. - Un
ecclésiastique de l'arrondissement de Bayeux nous adresse la lettre
suivante, que nous nous empressons d'accueillir :
Monsieur,
Mardi dernier, j'étais à Port, où j'avais pris un bain. Un jeune
séminariste, qui m'accompagnait, ayant voulu prolonger le sien, fut
emporté par les vagues (la mer était fort grosse), et il allait
périr, lorsqu'un jeune marin, nommé Jeanne, se précipita tout
babillé dans les flots, et le ramena à temps sur le rivage.
Dans
l'impossibilité où je suis de me rendre moi-même auprès de vous, je
viens, au moyen de ces lignes, vous prier d'exprimer, dans votre
estimable journal, ma vive reconnaissance et celle de mon compagnon
envers celui qui lui a sauvé la vie. Agréez , Monsieur, etc...
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 -
Les ports de l'arrondissement de Bayeux.
- M
. l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de
l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas
eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient
d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les
passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de
Bayeux.
Port-en-Bessin.
— Les projets, approuvés en exécution de la loi du 16 juillet 1845,
comprenaient deux môles partant de deux points des falaises éloignées
d'environ 500 mètres, et s'avançant en mer de manière à enfermer
dans leur contour un espace de 12 hectares et à former un port de
refuge présentant une profondeur de 7 à 8 mètres en vive-eau, et de 5
à 6 mètres en morte-eau.
Le
môle de l'Est devait avoir une longueur développée de 420 mètres ;
celui de l'Ouest 430 mètres, y compris une estacade de 80 mètres
joignant la partie en maçonnerie à la falaise.
Le
premier de ces môles était exécuté sur 367 mètres, et le second sur
392 mètres, moins toutefois les couronnements, quand une interruption
de cinq ans a eu lieu dans les travaux.
Au
moment de leur reprise, et sur la demande du Conseil des ponts et
chaussées, il a été présenté pour l'achèvement de ce port trois
projets différents, dont l'un comprenait l'établissement
d'un brise-lame établissant au-delà des môles une rade couverte.
La
décision du 5 septembre 1854 a sursis à statuer sur ses projets, mais
elle a autorisé l’exécution du prolongement du môle de l'Est, sur
une longueur de 25 mètres.
En
attendant une décision définitive, nous continuons le travail
conformément aux prescriptions de celle du 24 juillet. Nous
reproduirons d'ailleurs, en temps convenable, après révision, et
après de nouvelles observations, les projets d'achèvement sur lesquels
la décision du 5 septembre 1854 a sursis de statuer ; mais nous sommes
heureux de pouvoir constater dès à présent que les 25 mètres
exécutés l'an dernier, et complétés cette année avec, divers autres
ouvrages, ont occasionné dans la partie Est du port une grande
amélioration, et que les navires y trouvent à présent un excellent
abri. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1856 -
On nous écrit de Port-en-Bessin, le 13 novembre.
- La
tempête qui s'est élevée hier a causé des dégâts au rond-point que
l'on construit à la jetée de l'est du port de Port-en-Bessin. Une
ferme, une grue et deux assises de pierres ont été enlevées par les
vagues. Cet accident est, d'autant plus fâcheux qu'on était en train
de prolonger les fondations, pendant cette grande marée. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1856 -
On nous écrit de Port-en-Bessin.
- Un
événement malheureux, mais qui pouvait avoir des suites plus funestes,
est arrivé sur les travaux de prolongement de la jetée de l'est du
port de Port-en-Bessin.
Lundi,
à huit heures du soir, au moment où l'on descendait une très forte
pierre sur les travaux, la grue, qui la soutenait, s'est brisée et a
tombé en morceaux. Cinq ouvriers ont été plus ou moins contusionnés,
l'un d'entre eux même assez grièvement.
Cet
événement a atteint en ville des proportions bien plus fortes que ne
le comporte la réalité.
Les
cinq ouvriers atteints sont en bonne voie de guérison, puisque quatre,
qui n'ont eu que des contusions sans gravité, reprendront leur travail
lundi prochain.
Le
cinquième sera retenu un peu plus longtemps, par suite d'une fracture
simple de l'avant-bras. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Le
dimanche 11 janvier, par un fort coup de vent du nord-ouest, la mer a
démoli une grande partie d'une cale, à Port-en-Bessin, et trois
barques ont été légèrement avariées dans le port. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1857 -
Un arrêté. -
Un
arrêté de M. le Préfet interdit de permettre les inhumations dans les
cimetières communaux, à une distance moindre de deux mètres des murs
des églises. Il sera établi à cette distance un chemin de ronde autour
de l'édifice. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1857 -
On nous écrit de Port-en-Bessin.
- Depuis
le commencement de cette année, il y a eu progrès sensible aux travaux
du port de Port-en-Bessin ; un rond-point
de 25 mètres, tendant à
fermer le port, a été exécuté et élevé en prolongement à la jetée
de l'Est ; seize mètres environ de fondements et trois fermes ont été
posés au bout de la jetée de l'Ouest, de manière que maintenant il y a
moins de danger pour les navires qui séjournent dans le port par un gros
temps. En effet, depuis la fin de janvier, qu'il est venu quarante-deux
navires chargés par cabotage, on n'a eu aucun accident à signaler.
Si
la mer est calme aux grandes marées prochaines, les travaux pour la
fermeture du port dans la partie de l'Ouest seront bien avancés. .
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Fête patronale des ouvriers du port.
- A
l'exemple de ceux de la Cathédrale, et selon un antique usage, les
tailleurs de pierres, maçons et ouvriers employés aux travaux de
Port-en-Bessin, ont aussi célébré leur fête patronale le jour de
l'Ascension. On nous apprend que cette solennité s'est accomplie avec un
certain éclat et avec un ordre parfait.
Le
malin, à huit heures, ils se sont rendus en cortège, tambour et drapeau
en tête, en l'église de la commune. Toute la population, en habits de
fête, s'était jointe à eux, et l'église était comble. On remarquait
dans l'assistance, MM. Godon, procureur impérial ; Gaudin, ingénieur des
Ponts-et-Chaussées, et Malherbe, conducteur des travaux.
Au
prône, M. le curé a donné lecture de la lettre pastorale de Mgr
l'évêque, dans laquelle a été surtout remarqué, avec une faveur toute
locale, le passage concernant Mgr d'Harcourt,
auteur d'un premier bassin à Port, dont on voit encore les vestiges. Dans
le cours de son allocution, M. le curé a su avec bonheur faire un éloge
délicat et mérité de M. l'ingénieur Gandin, qui sait allier, avec
l'habile expérience et l'autorité pratique du chef, l'aménité et la
bonté d'un caractère bienveillant et paternel envers les ouvriers sous
ses ordres.
Une
quête a été faite pour la réédification de la tour de la Cathédrale
; puis, un splendide pain bénit a été libéralement distribué à tous
les assistants. Des parts d'honneur avaient été réservées aux
autorités et aux personnes les plus notables. Après la cérémonie
religieuse, les ouvriers se sont réunis dans un banquet intime et cordial
à l'hôtel du Soleil-Levant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Une récompense. - Par
décision du 29 avril, S. Exe. l'amiral ministre de la marine et des
colonies a accordé une médaille d'argent de 2e classe au
sieur Jeanne (Charles-Jules), marin, domicilié à Port-en-Bessin, pour
récompenser le courage dont il a fait preuve le 19 avril 1856, à
l'occasion du sauvetage du sieur Collin. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1857 -
Les dégâts à Port. -
Dimanche
dernier, par une mer houleuse et par un vent impétueux nord-est, trois
des fermes supportant les montants en bois du chemin de fer, à
l'extrémité de la jetée de l'ouest, ont été enlevés. Une partie des
pierres de la deuxième assise des fondements ont été dérangées. Trois
grues ont été brisées.
Ces
dégâts, arrivés au moment d'une grande marée où les travaux sont en
pleine activité, ont pour effet d'occasionner de regrettables retards
dans les opérations de prolongement des jetées, pour la fermeture du
port. Mardi, la mer a retiré assez loin pour permettre de réparer en
partie les dégâts de la maçonnerie. On travaille
aussi avec activité
à la reconstruction des grues. Les navires qui stationnaient à la jetée
de l'est n'ont éprouvé aucune avarie pendant cette violente tempête.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1857 - La vie
du port. -
Vingt-un
navires sont entrés dans le port de Courseulles pendant la première
quinzaine de novembre, la plupart étaient chargés d'huîtres.
Vingt-un
navires en sont, également sortis dans le même espace de temps ; tous
allaient à la pêche des huîtres.
—
Aux termes d'un décret du 17 octobre dernier, l'article 245 § 6 du
décret du 4 juillet 1853, portant réglementation de la pêche côtière
dans le premier arrondissement maritime est modifié ainsi qu'il suit :
Par
dérogation aux dispositions de l'article 55, les mailles de ce filet
auront au moins 0 ml. 030 en carré.
L'usage
n'en est autorisé que du 15 avril au 30 septembre.
Dans
les syndicats du Courseulles et de Port-en-Bessin, les bras de cet engin
n'auront pas plus de 100 mètres de longueur, et il ne sera employé qu'au
moment de la pleine mer (deux heures avant et deux heures après).
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1857 - On lit
dans « L'Ordre et la Liberté » au 12 novembre. -
Un
requin, du poids de 100 kilog., a été pêché cette semaine sur la côte
de Port-en-Bessin, et apporté à la poissonnerie de Caen.
Un
autre avait été pris, il y a quelques jours. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1858 - Des récompenses.
-
L'amiral ministre secrétaire d'État au département de la marine
et des colonies a décerné, par une décision du 22 du mois dernier, des
récompenses pour faits de sauvetage aux personnes, ci-après,
dénommées, savoir :
Un
témoignage officiel de satisfaction au sieur Croix (Pierre-Léopold),
mousse à Honfleur, pour avoir, à Trouville, le 4 juillet 1857, sauvé un
enfant qui venait d'être entraîné par le courant.
Un
témoignage officiel de satisfaction au sieur Colleville (Constant),
matelot inscrit à Caen, patron de bateau, pour s'être jeté à l'eau
tout habillé afin d'en retirer un enfant qui venait d’y tomber, à
Port-en-Bessin, le 1er octobre 1857.
Une
médaille d'honneur en argent de 2e classe au sieur Blasne (Jacques-Henri-Théophile),
pour avoir, à Langrune, le 6 septembre 1857, sauvé deux personnes en
danger, de se noyer dans la mer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 - On nous écrit de
Port-en-Bessin.
- Dans
la nuit du 19 février, un mousse de la goëlette de Honfleur « Marie-Zoé »,
capitaine Trehoret, a péri d'une singulière manière. La goëlette se
rendait à Port-en-Bessin, chargée de chargée charbon de terre. Prés
d'arriver au port le capitaine descendit dans la cabine des matelots pour
les réveiller, mais il s’aperçut bientôt que tous paraissaient
asphyxiés. Aidé du pilote, il s'empressa de les monter sur le pont, où
il revinrent successivement à la vie, excepté
le mousse Ylevion (Yves-Joseph), âgé de 15 ans, né à Lézardieux
(Côtes-du-Nord). Tous les efforts pour le ranimer furent inutiles.
A
l’arrivée au port, un médecin fut immédiatement mandé. Il constata
que la mort était le résultat d’une asphyxie causée par une
indigestion. Les autres matelots ne se ressente nullement de l’accident.
Une
enquête sévère est commencée pour en découvrir les causes.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1858 - Un phoque. -
Un tigre marin vivant,
de la famille des phoques, animal carnassier et amphibie, a été trouvé,
dans la nuit du 25 au 26 février, en dehors du port de Port-en-Bessin,
échoué dans les rochers.
Vendredi,
samedi et dimanche, on l'a exhibé, moyennant finance, au public
bayeusain, et l'on se propose de le faire voir dans les autres villes
environnantes. C'est un poisson très curieux ; il est d'un naturel
farouche ; quand on le touche, il montre les dents et est toujours prêt,
à mordre toute ce qu'on lui présente. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mars
1858 -
Une tempête. -
Une bourrasque
épouvantable règne depuis plusieurs jours sur les côtes de Normandie ;
aussi le mouvement de la navigation est-il à peu près nul. De vieux
marins disent ne pas se rappeler avoir vu la mer aussi mauvaise qu'elle
l'est en ce moment dans la Manche. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1858 - Medecine. -
La Gazette médicale annonce que le hasard a fait trouver un
moyen efficace contre les brûlures par le charbon de bois. On n'a qu'à
mettre sur l'endroit brûlé un morceau de charbon de bois refroidi, et la
douleur s'amoindrit à l'instant. Au bout d'une heure, le mal est
complètement guéri.
On
a fait plusieurs, expériences qui ont constaté l'efficacité de cette
découverte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 - Tribunal de Police Correctionnelle.
-
Audience du 20 mai 1858.
—
Richard-Félix Deport, âgé de 43 ans, marin, né et domicilié à Porl-en-Bessin,
en trois jours d'emprisonnement, également pour coups et blessures sur sa
femme.
—
Victoire-Louise Langée, femme de Édouard Le Tanneur, âgée de 29 ans,
journalière, née à Rubercy, demeurant à Trévières, en dix francs
d'amende, pour coups et blessures sur la femme Avice.
—
Le sieur Michel Culteron, épicier, demeurant à Tournières, inculpé
d'outrages envers les maire et adjoint de ladite commune, a été
acquitté. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 - On nous écrit de Port-en-Bessin.
-
Vendredi 11 juin, vers les six heures du soir, Cavey (Albert),
enfant de sept ans, est tombé à la mer dans le port de Port-en-Bessin,
près l'escalier du quai Gaudin, où il y avait bien cinq mètres d'eau.
Un autre enfant, Tabourel (Jean-Baptiste), âgé seulement de onze ans,
ayant eu connaissance
de l'événement, et n'écoulant que son courage, s'est empressé
d'accourir et de se jeter à la nage tout habillé, et est parvenu avec
beaucoup de peine à saisir et à remettre à terre l'enfant qui
commençait à perdre connaissance, et qui aurait infailliblement péri
sans son secours.
Nous
sommes heureux d'avoir à signaler cet acte de dévouement du jeune
Tabourel, qui prouve que chez lui le courage n'attend pas le nombre des
années. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 -
On lit dans « Le Moniteur de l'Armée ».
- D'après les ordres
de l'Empereur, tous les régiments d'infanterie de ligne vont recevoir des
armes rayées, en échange des armes à canon lisse qu'ils possèdent
actuellement. Cet échange nécessitera diverses mesures préparatoires
qui sont détaillées dans une circulaire que M. le ministre de la guerre
a récemment adressée aux corps. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1858 - Le chemin de fer.
- La
Compagnie de l'Ouest fait faire en ce moment des études pour
l'établissement d'un chemin de fer de Bayeux à Port-en-Bessin, où elle
se propose , dit-on, d'avoir son dépôt de charbon. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1859 -
La vie du port. -
Pendant
le mois d'avril 1859, il est arrivé dans le port de Port-en-Bessin,
quatre navires d'Angleterre et douze de Dunkerque, chargés tous de
houille, et deux de Barfleur, chargés de pierres ouvrées.
Il
est sorti quatre navires pour l'Angleterre et huit pour différents ports
de France sur lest, un navire a aussi sorti du port après y avoir entré
en relâche. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1859 -
Un éboulement. -
Un
malheur est arrivé à Port-en-Bessin, samedi dernier, cinq ouvriers du
port étaient occupés à extraire de la pierre sur le haut du castel ;
surpris par une averse, ils se sont mis il l'abri dans une carrière de
pierres formant voûte et cavité.
A
ce moment, un éboulement a eu lieu et le nommé Chauvin a été enseveli
et tué sur le coup ; un autre a eu le corps pris sous les décombres,
mais on l'a retiré sans blessures graves ; les autres n'ont eu que le
temps de se retirer en entendant le craquement. Chauvin était veuf et
père d'un enfant en bas age.
(source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1859 -
le brick l’« Actif ».
- La
tempête qui a sévi si violemment sur nos côtes, ces jours derniers, a
causé des dégâts assez considérables à Port-en-Bessin. Dans la
journée de mardi 3 mai, le brick l’ « Actif »,
capitaine Rémond, venant de Dunkerque avec un chargement de houille,
était entré dans le port par un temps affreux. Le vent nord-est ayant
continué pendant toute la journée et la nuit de souffler avec
impétuosité, il a coulé bas, ballotté par les vagues qui l'ont jeté
sur le côté.
On
s'occupe en ce moment de son déchargement pour le remettre à flot. Il a
éprouvé d'assez fortes avaries.
Le
quai Cavey et les deux cales qui y aboutissent ont beaucoup souffert de
cette tempête. Quoique fortement contre-bouté par des poutres, le quai
s'est affaissé, ainsi que les deux cales.
Tout
est démoli de ce côté. Les maisons avoisinantes se trouvent menacées,
principalement celle de la veuve Cavey, qui a été forcée de
déménager, n'étant plus en sûreté dans son domicile.
Il
est urgent d'apporter un prompt remède, à ces dégâts, si l'on veut
sauvegarder les autres maisons adjacentes. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1859 - Les
fortes chaleurs. -
Depuis
quelques jours, nous vivons sous l'influence de chaleurs vraiment
tropicales. Hier, le thermomètre marquait à deux heures, trente-quatre
degrés au-dessus de zéro. Il faut remonter jusqu' à l'année 1832, au
mois de juillet, pour trouver une température aussi élevée.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1859 -
La vie du port. -
Pendant
le mois de juin 1859, il est entré dans le port de Port-en-Bessin, neuf
navires de commerce, tous chargés. Un navire norwégien et un navire
français, venus tous les deux de Norwége, chargés de bois de sapin ;
deux navires français sont venus d'Angleterre, chargés de houille ; un
de Bordeaux, chargé de vin, et quatre de Dunkerque, chargés de houille.
—
Sept navires sont sortis sur lest, trois pour Dunkerque, un pour
Cherbourg, deux pour Blyth (Angleterre ) et un navire norwégien pour Moss
(Norwége). (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1859 -
La chaleur. - Ces
jours derniers, la chaleur a encore augmenté ; lundi et mardi, le
thermomètre a marqué à midi, 34 degrés centigrades. Dans le cours des
journées ordinaires, il se maintient de 27 à 30 degrés.
Mercredi,
un orage qui menaçait depuis longtemps, s'est déclaré vers 8 heures du
soir, sur Bayeux et ses environs, par une pluie abondante, qui n'a pas
duré assez longtemps. Il est bien à désirer qu'il en tombe encore.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1859 -
Dans la gendarmerie.
- A
partir du 1er octobre, la brigade de gendarmerie à
cheval de Port-en-Bessin sera remplacée par une brigade à pied.
Les gendarmes à cheval sont dirigés sur le département de la Mayenne.
La
même mesure doit avoir lieu très prochainement pour la brigade de
Bretteville-l'Orgueilleuse. ( L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1859 -
Nous recevons de l'un de nos concitoyens la lettre suivante.
- Monsieur
le Rédacteur,
Vous
rendriez peut-être un grand service en appelant l'attention des hommes
compétents sur le fait et la question que voici :
Chaque
année, à une certaine époque, nos marins pêcheurs, prennent peu ou
point de poisson ; mais leurs filets sont remplis de châtroues et brisés
par ces affreux monstres.
Que
fait, le pêcheur en tirant ses filets presque détruits ? Dans sa cruelle
et toujours nouvelle déception, il prend chacun d'eux, lui coupe la tête
et rejette immédiatement le tout à la mer, sauf une demi-douzaine au
plus qu'il réserve pour faire de l'appât à ses lignes. On peut en
manger, car, quoique très ferme et très dure, la chair, après avoir
été fortement battue, peut être mangée.
Or,
si, ce que nous avons lieu de croire, le châtroue de nos côtes est le
polype, le poulpe des naturalistes, portant des bourgeons qui, a sur
chaque section doivent se développer pour reprenant peu à peu la forme
du tout, reproduire un être complet.
Or,
disons-nous, que fait le pauvre pécheur dans son moyen de procéder, si
ce n'est de semer des châtroues, avec chance du rendement de dix au moins
pour un, qu'il retrouvera à la prochaine saison ?
Demandez
aux pécheurs, au plus près de nous, à Port, à Arromanches, le chiffre
approximatif de ce qu'ils en ont pris, et, selon eux, détruit cette
année ; ils ne pourront le dire tant il est considérable, mais ils
diront bien qu'il leur semble que chaque année le nombre va
s'accroissant.
L'importance
de la question nous fera pardonner, nous l'espérons, de faire quelques
citations à l'appui de nos craintes.
Le
nom vulgaire du monstre dont est question, est sur nos côtes châtroue,
sur d'autres chat-marin. Le savant Rondelet le nomme poulpe. ( L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1859 -
La ligne télégraphique.
- Les
éludes pour l'établissement d'une ligne télégraphique sur notre
littoral avancent très activement. Cette ligne sera reliée aux villes de
l'intérieur du département par un embranchement partant de la Pointe de
la Percée, commune de Vierville, et passant par Port-en-Bessin. On doit
ensuite s'occuper de la construction d'une seconde ligne partant de Caen
pour aller à Ouistreham, ligne dont l'utilité se fait de plus en plus
sentir. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1859 -
Ils ont mérité la reconnaissance publique. -
Dimanche dernier, vers 9 heures du matin, par une forte
tempête d'un vent de nord-ouest, le sloop « Phare »,
de Barfleur, capitaine d'Yvelin, parti de Diélétte avec un chargement de
pierres ouvrées, à destination de Rouen, se trouvait en vue de
Port-en-Bessin.
Battu
par la grosse mer et faisant beaucoup d'eau, ce navire, monté par quatre
hommes d'équipage seulement, cherchait à entrer dans la passe du port,
pris en travers par les lames furieuses et allant à la dérive, il allait
périr, quand une embarcation montée par cinq hommes dévoués, bientôt
suivie de plusieurs canots, parvint à l'aborder et à l'amener, après
des efforts inouïs, dans l'intérieur du port, où il est aujourd'hui en
réparation avant de reprendre la mer.
Dans
cette circonstance critique, les marins de Port-en-Bessin ont fait preuve
d'une énergie et d'un dévouement que nous sommes heureux de signaler, et
qui leur ont mérité la reconnaissance publique. ( L’Indicateur de
Bayeux)
|