1er Octobre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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PORT- en - BESSIN

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont les Portais et Portaises

Février 1860   -   Avis au navigateurs.   -    Modification dans l'éclairage du Port-en-Bessin (Calvados)
Les navigateurs sont prévenus qu'à partir du 1er mars prochain, celui des feux flacs blancs de Port-en-Bessin qui n'est actuellement allumé que lorsqu'il y a plus de 3 mètres 50 d'eau dans le port, sera coloré en rouge au lieu d'être éteint pendant toute la basse mer.
Les navires dont le tirant d'eau dépasse 3 mètres 50 ne devront par conséquent se présenter à l'entrée du port que quand les deux feux seront blancs. (L’Écho Bayeusain)

 

Mars 1860   -   Un naufrage.  -   Un acte qui fait le plus grand honneur à un capitaine de Port-en-Bessin vient de s'accomplir sur les côtes de Barfleur.
Le 26 février dernier, vers les trois heures du soir, le sloop caboteur « Jeune-Louis », capitaine Michel-Pierre Le Cavey, de Port-en-Bessin, se trouvant dans le N.-E. de Barfleur, aperçut un chaland qui faisait des signaux de détresse. Malgré la violence de la mer, le capitaine Le Cavey n'hésita pas à aller au secours du navire qu'il prit à la remorque et qui était le sloop « Allége », le Pourvoyeur de Caen, parti d'Ouistreham le 25, en destination pour Cherbourg, et ayant à son bord les frères Yvelin, de Barfleur, maîtres au cabotage et les nommés Godreuil et Perruelle, charpentiers, mais le câble ayant cassé il a fallu abandonner le chaland et se diriger sur Port-en-Bessin où le « Jeune-Louis » est arrivé le 27 au matin par une mer affreuse, ayant à son bord les quatre matelots du Pourvoyeur.
Sans le dévouement du capitaine Le Cavey ces quatre malheureux matelots auraient sans doute trouvé la mort au milieu des flots. Leur navire, quand il a été pris à la remorque, fatiguait déjà beaucoup, la tempête augmentait et la mer devenait de plus en plus terrible. (L’Écho Bayeusain)

 

Mars 1860   -   La tempête.  -   L'annonce de la grande marée qui a lieu en ce moment, avait attiré sur notre littoral et en particulier à Port-en-Bessin un grand nombre de curieux.

Avant-hier soir, le vent qui soufflait avec violence du Nord, avait à la pleine mer rendu les flots furieux. Les lames déferlaient avec violence et couvraient les jetées de Port-en-Bessin. Deux barques de pêche qui se trouvaient dans l'enceinte du port, ont chassé sur leurs ancres et se sont fait des avaries. Plusieurs bateaux de pêche n'étaient pas rentrés hier, on pense qu'ils auront été chercher un abri au Havre ou à Barfleur. Hier matin, à 10 heures et demie, la mer pleine battait avec force contre les falaises, mais non avec la violence de la veille.
L'ouragan ayant recommencé hier soir, beaucoup de personnes de notre ville sont retournées à Port-en-Bessin pour jouir de nouveau du spectacle grandiose de la mer en fureur.

Ce matin nous n'avons pas appris que la mer ait causé de sérieux dommages sur nos côtes. (L’Écho Bayeusain)

 

Mars 1860   -   La pêche.  -   On sait quel importante ressource forme la pêche pour tous les habitants du littoral normand. A Dieppe, au Havre, à Fécamp, à Saint-Valéry, au Tréport, à Trouville, à Dives, à Ouistreham, à Courseulles, et à Port et sur plusieurs autres parties de la côte, la pêche fraîche et pour ainsi dire unique moyen d'existence de toute une partie intéressante de notre population maritime. Au moment où nos relations commerciales avec une puissante nation sont profondément modifiées, il serait à désirer que le règlement international de la pêche fraîche entre la France et l'Angleterre fut examiné et révisé.
Ce règlement, dit-on, dans l'état actuel, n'établit pas à nos pêcheurs une situation aussi favorable qu'ils le désireraient, et il aurait entre autres, ce défaut, dans la délimitation des droits de pêche, de ne pas établir une balance parfaitement égale entre nos pêcheurs et leurs concurrents d'outre-Manche.
L'attention du gouvernement est trop minutieusement appliquée à toutes les réformes indispensables pour qu'on n'ait pas à espérer que ce point sera sérieusement étudié, au plus grand avantage possible de nos pêcheurs normands, dont le sort se trouverait ainsi notablement amélioré. (L’Écho Bayeusain)
 
Mars 1860   -   Grande marée du 9 mars.  -   Il y a longtemps qu'on on a vu ce produire des marées aussi grandes que celles attendues, à 1860, à l'époque des deux équinoxes. Bien rarement la hauteur des plus grandes marées annuelles atteint, dans le tableau calculé pour la connaissance des temps, le chiffre de 1,15. Cette année ce chiffre maximum est dépassé, non seulement en septembre, mais surtout en mars ou la grande marée du 9 atteint jusqu'au chiffre 1,17. Théoriquement, cette marée doit donc être une des plus forte du siècle.
Qu'il soit bien entendu que nous ne parlons pas aucunement ici de l'action des vents qui peuvent avoir une puissante influence sur la hauteur de la grande marée du 9 mars, mais dont la force ni la direction ne sauraient être prévues.
Si les vents soufflent de la terre, il est certain que les eaux, refoulées vers la pleine mer, n'atteindront pas, aux abords des rivages les hauteurs que nous venons d'indiquer. Mais au contraire, s'ils soufflent du large et avec une grande force, ces niveaux peuvent être de beaucoup dépassés.
On ne saurait prendre trop de précaution contre une pareille éventualité, à l'approche du marée d'une hauteur aussi extraordinaire. Les rivages plats et qui ne sont pas protégés par des falaises d'une élévation suffisante, sont plus que jamais en danger d'être immergés. Il est prudent de ne pas attendre que des désastres se soient produits et qu'il n'y ait plus qu'à les déplorer.  ( Le pays d'Auge )

 

Avril 1860   -   Les travaux.   -   Un décret en date du 24 mars, inséré au Moniteur d'hier, affecte une somme de 370 000 fr. à l'achèvement des travaux nécessaires pour compléter l'amélioration du port de Port-en-Bessin. (l’Ordre et la Liberté )

 

Avril 1860   -   On écrit de Port-en-Bessin à « l'Écho Bayeusain ».   -   Depuis 3 jours, un temps affreux règne sur nos côtes. Nous sommes en plein hiver ; rien ne manque, ni le froid, ni la pluie, ni la grêle.

Mardi, à la haute mer, pendant que la tempête était dans toute sa violence, un matelot de la goélette du commerce « Expéditive », capitaine Loiseleur, eut l'imprudence, malgré la défense expresse qui lui en fut faite, de marcher sur le môle de l'Est pour aller rejoindre son navire. Le malheureux fut enveloppé dans une lame et disparut, il n'en pouvait être autrement, puisque le môle était continuellement submergé pas de terribles coup de mer.

Aujourd'hui, à marée basse, le corps n'a pas encore été retrouvé. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860   -   Rapport de M. le Préfet.   -   Les ports : De notables améliorations se sont déjà réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.

Le port de Port-en-Bessin, créé depuis quelques années, sous vos yeux, va recevoir des travaux complémentaires dont le devis s'élève à 370 000 fr. Cette conquête précieuse, dans des parages où la mer offre tant de dangers, va réaliser ainsi toute son utilité, en présentant tout à la fois un asile à la navigation menacée par la tempête, et un nouvel élément de prospérité aux industries de la contrée. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1860   -  On écrit de Port-en-Bessin, le 27 septembre, à Indicateur de Bayeux.   -    L'ouragan de la nuit du 24 an 25 courant, joint à une pluie torrentielle, a causé des dégâts assez considérables aux cales du port de Port-en-Bessin.

Trois chaloupes ont été totalement brisées dans le port, et d'autres ont été avariées. Plusieurs barques de pêche qui étaient en mer, et qui sont attachées à Port-en-Bessin, ont éprouvé des avaries dans la voilure, et particulièrement le « Saint-Louis » et « Union ».

Dans la même nuit, le sloop « Guillaume-Auguste », de quinze tonneaux, patron Marie, a échoué, de mer basse. sur les bancs de sable de Colleville-sur-Mer, et a été poussé par les vagues au plein à la mer montante. L'équipage, composé de quatre hommes, s'est sauvé à terre. Ce navire, n'étant pas défoncé, a pu se relever, il a repris la mer et a pu entrer aujourd'hui dans le port de Port-en-Bessin. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1860   -  On écrit de Port-en-Bessin à l' « Écho bayeusain » du 21 décembre.   -   Lundi dernier, une violente tempête a régné sur nos côtes, et une pluie abondante, mêlée de grêle, empêchait la vue de s'étendre au loin. Un navire de commerce français, la goëlette « Louis-Marie », de St Malo, capitaine Le Joncourt, qui se trouvait dans les parages de Port, sans qu'il eût été possible de le découvrir dans la journée, a fait naufrage, vers 8 heures 1/2 du soir, à environ 400 mètres dans l'ouest du havre de refuge.

L'équipage, composé du capitaine, de deux matelots et d'un mousse, a heureusement échappé à la mort.

Quant au navire, il est totalement brisé. Ce bâtiment était parti de Lannion, chargé de graine de lin, à destination de Calais. Tout son chargement est maintenant répandu parmi les rochers. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1861   -   Le port de Port-en-Bessin.   -   Pendant les cinq premiers mois de 1861, il est entré dans le port de Port-en-Bessin, 26 navires de commerce, dont un est venu de Norwège, chargé de bois de sapin, 10 d'Angleterre chargés de houille, goudron minéral, briques, meules à aiguiser, etc..., et 15 venus des ports de France, chargés de houille, briques, pierres, ardoises, etc...

24 navires sont sortis, un pour la Norwège, 14 pour l'Angleterre sur lest et 9 pour les ports de France. En outre, il est sorti six navires qui étaient entrés en relâche de gros temps.

L'épi ou jetée qui se trouve en face l'entrée du port est terminé, on y décharge maintenant les navires et on les y lestent. ( Le Moniteur du Calvados )

 

Août 1861   -   Extraits du rapport de M. le Préfet.   -   Port-en- Bessin. - Les travaux effectués à Port-en-Bessin ont complètement réussi. Les ouvrages avancés résistent aux efforts de la mer, et ceux du fond du port opposent aux eaux souterraines de la Drôme et de l'Aure une force suffisante.

Il reste à faire une dépense de 300 000 francs déjà autorisée, pour l'accomplissement de tous les travaux prévus. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Septembre 1861   -   Un évènement douloureux.   -   Nous avons encore à constater un nouveau sinistre de mer. Cette fois, c'est Port-en-Bessin qui a été le théâtre de ce douloureux événement.

Dimanche dernier, vers cinq heures de l'après-midi, à la mer montante, le jeune Gassion (Xavier), âgé de 19 ans, employé chez M. Léger, quincaillier, rue Saint-Martin, se baignait dans l'intérieur du port, en compagnie de son camarade, M. Olivier fils, de l'hôtel du Luxembourg. Ils se séparèrent bientôt, ce dernier trouvant qu'il s'avançait trop loin et ne voulant pas le suivre. Au bout de quelques instants, le malheureux Gassion, à bout de forces, sans doute, ou frappé d'une indisposition subite, il n'y avait guères que deux heures qu'il avait mangé, vient à disparaître de la surface de l'eau.

Aussitôt, de courageux marins, parmi lesquels on signale les nommés Tabourel, Adelus, Lefrère, Langlois et Poidevin, se jetèrent à la mer, les uns tout habillés, d'autres dans des barques, pour aller au secours du naufragé. Malgré tout le dévouement de ces braves gens, dont quelques-uns plongèrent à plusieurs reprises, pendant que les autres exploraient la boucle avec des crochets et un filet, il se passa vingt-cinq minutes avant qu'on pût le découvrir et que le matelot Poidevin le ramenât dans sa barque.

Le pauvre jeune homme, qui n'était plus qu'un cadavre, après avoir été l'objet des secours les plus intelligents et les plus énergiques, malheureusement restés infructueux, fut déposé au presbytère.

Ce nouvel et fatal accident a tristement impressionné tous les habitants de Port-en-Bessin, la nouvelle en a été accueillie dans notre ville avec un même sentiment de douloureuse sympathie. M. Gassion, qui était un bon sujet et un excellent jeune homme, appartenait à une estimable et nombreuse famille de Bayeux. Il laisse sa famille dans une désolation profonde. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Février 1862   -   On écrit de Port-en-Bessin à l'Écho bayeusain.   -   Plusieurs de nos bateaux pêcheurs ont aperçu, la semaine dernière, un navire perdu dans la partie Nord-Nord-Est de Port-en-Bessin, à une distance d'environ 6 à 7 milles.

Ce bâtiment, coulé par 15 brasses d'eau (75 pieds), doit être d'un fort tonnage, car on aperçoit au-dessus de la mer ses barres de grand perroquet, et même la vergue de son grand hunier.

Nos pécheurs n'ont pu essayer le sauvetage du navire, leurs forces et leurs appareils étant insuffisants pour tenter une semblable opération. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1862   -   Les travaux de Port.   -   Le Conseil invite M. le préfet à solliciter avec instance, auprès de S. Exc. M. le ministre des travaux publics :

 Afin que des études soient dès à présent ordonnées à l'effet de déterminer les ouvrages nécessaires pour compléter un établissement commercial à Port-en-Bessin.

2º Afin que ces études, suivant le vœu émis par le Conseil d'arrondissement de Bayeux, aient spécialement pour objet la construction d'un bassin à flot indispensable à la navigation commerciale et au développement de la pêche maritime.

Le Conseil recommande à la sollicitude de M. le préfet de hâter les études qui permettront au Conseil général d'apprécier si, d'après l'examen des projets qui laisseront présentés, il y aura lieu de donner son concours aux travaux destinés à former le complément de ceux déjà exécutés à Port-en-Bessin. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1862   -   Un sauvetage.   -   Avant-hier jeudi, le sieur Delabre, marin à bord de l' « Armandine », était occupé à raccommoder une amarre sur le quai de Port-en-Bessin, lorsqu'un individu s'est jeté brusquement sur lui et l'a précipité dans la mer. Ne sachant pas nager, ce malheureux allait inévitablement périr sans les sieurs Pelfresne, Beaunier et Baude, qui se sont jetés à la nage pour aller à son secours et l'ont ramené à terre.

L'auteur de cet acte incroyable a été arrêté immédiatement par la gendarmerie ; c'est un nommé Avice (Pierre), âgé de 43 ans, domicilié chez son frère, à Port-en-Bessin. Avice est atteint d'aliénation mentale depuis l'âge de 17 ans. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   A  l’Honneur.   -   Le Moniteur universel vient de publier une liste de récompenses accordées par le ministre de la marine et des colonies pour faits de sauvetage. Sur cette liste nous trouvons, pour le Calvados, les noms qui suivent :

Médaille d'argent de 2e classe au sieur Giffard (Désiré), baigneur à l'établissement de Houlgate, pour sauvetage d'un homme à Beuzeval, le 6 septembre 1862.

Témoignage de satisfaction au sieur Delamarre (Louis-Jean-Baptiste), marin inscrit à Honfleur, pour sauvetage d'un enfant à Trouville, le 11 septembre 1862.

Témoignages de satisfaction aux sieurs Baude (Jean- François), marin inscrit à Cherbourg, et Thepaut (Joseph- Marie), marin inscrit à Brest, pour sauvetage d'un homme à Port-en-Bessin, le 9 octobre 1862. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1863   -   La tempête.   -    Dans la nuit de lundi à mardi, dit l' « Indicateur de Bayeux », un ouragan des plus furieux, poussé par des vents de nord-est, s'est déclaré sur nos côtes ; la mer était affreuse et les vagues déferlaient avec impétuosité par-dessus les jetées de Port-en-Bessin, ce qui rendait la mer extrêmement houleuse dans l'intérieur du port ; de plus, le temps était tout à fait sombre. Vers minuit, un navire ayant été poussé sur une bisquine mouillée dans le port, dans le choc et la secousse, le capitaine de la bisquine et le mousse, qui étaient sur le pont, ont été jetés, le capitaine, à la mer, et le mousse, à bord de l'autre navire. Le mousse en a été quitte pour quelques contusions, mais le malheureux capitaine a été noyé, et tout secours a été inutile, on a retrouvé son cadavre à la marée basse.

Ce marin était de Bernières-sur-Mer, marié et père de trois enfants. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Un sauvetage.   -   Dimanche dernier, la commune de Port-en-Bessin, a été de nouveau le théâtre d'un acte de dévouement. Vers six heures du soir, un jeune enfant, nommé Poillevin (Arthur), qui était sur les jetées est tombé a la mer et allait infailliblement périr, sans le secours du sieur Marie (Pierre), marin, qui entendant les cris poussés par les témoins de cet accident, s'est jeté tout habillé à l'eau, et a pu en retirer sain et sauf le malheureux enfant.  (L 'Écho Bayeusain )

 

Juillet 1863   -   On nous écrit de Port-en-Bessin.   -    Les opérations de sauvetage du chargement du navire Chilien « Cubana », coulé au nord de Port-en-Bessin, sont recommencées.

Les sieurs Guérin et Kenfort, entrepreneurs, sont arrivés à Port le 23 du mois dernier et le 3 de ce mois ils se sont rendus sur le lieu du naufrage, après avoir reconnu l'état de l'épave, ils ont pu retirer, à plusieurs reprises, une certaine quantité de saumons de cuivre et plusieurs sacs de minerai de cuivre.

Si le beau temps se maintient, il y a lieu d'espérer le sauvetage entier de la cargaison de ce navire. (L 'Écho Bayeusain )

 

Octobre 1863   -   Navigation à Port-en-Bessin.     -   Pendant le troisième trimestre de 1863, il est entré dans le port de Port-en-Bessin 40 navires de commerce, jaugeant ensemble 2 450 tonneaux et montés par 189 hommes d'équipage ; 19 sont arrivés d'Angleterre, dont un anglais, chargés de 2 957 013 kilog. houille et 82 000 kilog. ciment et autres marchandises ; un navire est venu de Norwège, qui a apporté 294 stères de bois de sapin ; 20 navires sont arrivés par cabotage des ports français ; il est venu 255 000 kilog. pierres ouvrées de Barfleur et Granville et 559 000 kilog. houille de Dunkerque et diverses autres marchandises. 47 navires sont sortis pour différents ports ; 27 pour l'Angleterre et 20 pour France, jaugeant ensemble 3 012 tonneaux, et montés par 225 hommes d'équipage.

La perception du bureau des douanes de Port-en-Bessin, pendant ledit trimestre, s'est élevée à 7 842 fr. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1863   -   Un naufrage.     -    Un sinistre maritime, occasionné par la tempête qui souffle depuis quelques jours sur nos côtes, a attristé mardi les habitants de Port-en-Bessin. Une barque de pèche s'est perdue en vue du rivage, et les quatre hommes qui la montaient ont péri. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1863   -   Le naufrage de Port.     -   L'Indicateur de Bayeux rend compte, en ces termes, du sinistre maritime survenu à Port-en-Bessin que nous avons rapporté dans notre numéro de jeudi : Lundi soir, 3 novembre, un malheureux événement est venu attrister les habitants de Port-en-Bessin. A la nuit tombante, plusieurs canots de Port-en-Bessin étaient sortis, montés de chacun deux hommes, pour aller faire la pêche du hareng, mais un ouragan des plus furieux étant survenu a forcé ces canots à revenir pour rentrer dans le port.

Quatre ont manqué l'entrée du port, ils ont doublé le rond-point de la jetée de l'Est, en dehors deux des canots ont sombré, et les quatre bommes qui étaient à bord, et qui sont de Port-en-Bessin, out peri, ce sont Jeanne (Pierre), Lamare (Amand), Langlois, surnommé Fagot, et Madelaine (Alexis, dit Le Bâtier.

Jeanne et Langlois sont marins et mariés, le premier est père de trois enfants, les deux autres sont garçons et ouvriers de Port. Les hommes qui étaient dans les autres canots ont eu bien de la peine à se sauver. Aucun des cadavres n'a jusqu'ici été retrouvé, il y a eu plusieurs canots de brisés. Heureusement les grandes barques du port pour la pèche du poisson frais étaient à la mer et n'ont pas eu à souffrir. On ne peut peindre le désespoir des familles frappées dans leurs membres, les tristesses de la population et les inquiétudes, hélas ! si souvent ravivées des familles de nos côtes qui comptent parmi elle tant de marins.

Les jetées de Port-en-Bessin ont été construites, sans doute, pour le plus grand avantage de ce port, malheureusement elles ne semblent pas répondre à leur destination, et l'entrée, par mauvais temps, est pour ainsi dire impraticable. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1863   -   A  l’honneur.     -    Le Moniteur universel de mardi publie une liste de récompenses décernées par le ministre de la marine et des colonies pour faits de sauvetage. Nous y remarquons les noms suivants :

Médailles en argent de 2e classe.

-        Bustelli (Paul-Dominique), peintre en bâtiments : sauvetage d'un jeune homme à Honfleur, le 8 août 1863.

-        Margenest (Jean-Charles-Antoine), marin inscrit à la Hougue : sauvetage d'un enfant à Isigny, le 14 août 1863.

Témoignages de satisfaction.

-        Marie (Pierre), marin inscrit à Caen : sauvetage d'un enfant à Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.

-        Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.

-        Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. Témoignages de satisfaction.

Marie (Pierre), marin inscrit à Caen: sauvetage d'un enfant à Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.

Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.

Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. (l’Ordre et la Liberté)  

 

Février 1864   -   A l’honneur.   -    Sur la liste des récompenses décernées par une décision du ministre de la marine et des colonies du 26 décembre dernier, nous remarquons les noms suivants de quatre marins inscrits à Caen, qui ont obtenu chacun un témoignage de satisfaction pour avoir, à Port-en-Bessin, le 9 novembre 1863, opéré le sauvetage d'un navire, ce sont : Cavey (Jean-Baptiste), Jeanne (Charles-Jules), Jacqueline (Émile-Séraphin), et Vautier (Louis-Aimé). (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1864   -   Le tirage.   -    C'est le 15 de ce mois que commence, dans les 89 départements de l'Empire français, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1863, nés en 1843. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1864   -   Macabre découverte.   -   Le 10 du courant, la mer a rejeté sur la plage de Port-en-Bessin les restes défigurés du nommé Lamare (Amand), âgé de 31 ans, journalier au même lieu, qui s'était noyé accidentellement dans la nuit du 2 au 3 novembre dernier. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1864   -   Un infanticide.   -   Mercredi dernier, on a trouvé, dans un abreuvoir de la commune de Port-en-Bessin, le cadavre d'un enfant nouveau-né, du sexe masculin, dont la mort remontait à plusieurs jours.

Avertie immédiatement, la Justice s'est transportée sur les lieux, accompagnée de la veuve Marie (Amanda), née Passard, dentellière, demeurant à Commes, écrouée précédemment à la maison d'arrêt sous l'accusation d'infanticide. En présence du cadavre de l'enfant, cette femme a fait, dit-on, des aveux complets. (l'Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   La situation maritime du Calvados.   -   Dans son rapport sur la situation du service des travaux maritimes du Calvados, M. Harduin, ingénieur en chef des ports maritimes, passe successivement en revue tous les ports du département.

Notre littoral présente un développement de 120 kilomètres environ entre ses points extrêmes : Fiquefleur à l'est, et Isigny à l'ouest. On y trouve deux ports très importants : Honfleur et Caen ; six ports d'une importance moindre : Trouville . Dives, Ouistreham, Courseulles, Port-en-Bessin et Isigny ; et, enfin, trois stations de pêche : Villerville, Arromanches et Grandcamp. Il convient encore de signaler le petit port de St-Sauveur, dans la baie de la Seine, non loin de Honfleur, et le port de Touques, en amont de Trouville.

Par suite de l'ouverture du chemin de fer, le port de Honfleur a repris la première place qu'il avait perdue en 1861, et Caen se retrouve à la seconde. Toutefois, les mouvements de ce dernier port en 1862 ont encore dépassé de beaucoup la moyenne des sept années précédentes.

L'activité des ports de Trouville, Courseulles, Isigny et Port-en-Bessin a augmenté ; celle de Dives a encore diminué. D'après le tableau comparatif du mouvement commercial de 1855 à 1862 inclusivement, les sept ports principaux du Calvados peuvent être classés ainsi : 1º Honfleur, 284 265 tonneaux ; 2º Caen, 242 316 tonneaux ; 3º Trouville, 28 110 tonneaux ; 4º Courseulles, 24 932 ; 5º Isigny, 21 021; 6° Port-en-Bessin, 13 858 ; et 7º Dives, 5 452 tonneaux.

M. Harduin termine son rapport par une recapitulation et une évaluation sommaire des travaux recommandés par le Conseil général dont les projets sont présentés ou à l'étude, et en faveur desquels il y aura lieu de demander des subventions sur les fonds du département en 1865 et années suivantes.

La dépense totale des projets recommandés, dont l'exécution est à prévoir dans une période de cinq années, est de 4 142 700 francs. (l’Ordre et la Liberté

 

Août 1864   -   Pour les écoles.   -  Le ministre de l'instruction publique vient de charger les préfets de demander aux Conseils généraux une allocation pour acheter à l'usage des écoles normales primaires départementales :

Un baromètre de Fortin.

Un thermomètre à minima de Rutherford.

Un thermomètre à maxima de Negretti.

Un psychromètre.

Un pluviomètre.

Une girouette.

L'achat de tous ces objets ne doit pas dépasser 250 fr., et permettra, dit M. le ministre, aux écoles normales de rassembler les matériaux d'une statistique des orages qui sévissent sur la France. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   Une tempête.   -   La tempête qui a duré du 22 au 25 courant a occasionné de graves dégâts à Port-en-Bessin.

Lundi soir, le vent étant N.- N.- E. et augmentant d'intensité, la mer est devenue excessivement grosse.

Mardi, à la pleine-mer, trois navires étaient amarrés le long de l'épi. Le sloop « Marthe et Ernest », d'Isigny, capitaine Longuemare, ayant chassé, s'est jeté sur la bisquine « Saint-Vaast », capitaine Leguay, qui s'est mise en travers sur les pierres formant escalier du côté Est de l'épi, où elle s'est démolie du côté de bâbord et a coulé.

Elle a eu sa chaloupe démolie, ce navire était déchargé. Le sloop a eu son couronnement enlevé et son arrière avarié.

Sur le côté ouest de l'épi, la bisquine « Édouard et Rose », capitaine Ménage, a chassé sur la cale, où elle s'est coulée. La bisquine « Aurélie », capitaine Leveillé, chargée de charbon, a coulé aussi dans le port.

Les matelots des navires avariés se sont exposés, malgré la grosse mer et au péril de leur vie, à sauter à bord et à amarrer pour sauver leurs navires, d'autres marins allaient à bord de l' « Aurélie » dans une chaloupe, malgré un péril imminent, et, à leur retour, on leur jetait des cordes et on les hissait ensuite sur la jetée.

La mer était excessivement grosse et agitée, elle déferlait avec une violence extrême, les chaînes craquaient, les câbles rompaient, la mer jetait beaucoup de débris à la côte. Trois grosses pierres de granit, qui étaient au bout de la jetée de l'Est, ont été roulées plus de cinq mètres et sont tombées de près de deux mètres de haut sur le côté intérieur de la jetée. Les pauvres marins étaient occupés à retirer le soir, à la mer baissante, tout ce qu'ils avaient à leur bord, à la lumière des flambeaux.

Douze barques de pêche étaient à la mer, il en a relâché deux au Havre, cinq à Saint-Vaast, dont une a perdu ses voiles, une à Grandcamp. Les quatre autres ont tenu la mer et sont rentrées sans accident.

Le vent est tombé à deux heures du soir. Les deux bisquines « Saint-Vaast » et « Édouard et Rose » sont restées coulées,  l' « Aurélie » a pu être relevée et déchargée promptement. Ces trois navires, de Saint-Vaast-la-Hougue, appartiennent, dit-on, au même armateur.  (Indicateur de Bayeux).

 

Septembre 1864   -   Visite du préfet maritime.  -   A la suite du dernier sinistre maritime arrivé à Port-en-Bessin, les marins de cette localité ont adressé à l'Empereur une pétition pour demander que de nouvelles études soient faites au sujet de ce port, dont la position, par suite des travaux opérés jusqu'ici, est devenue plus dangereuse que jamais.

Prenant cette pétition en considération, l'Empereur, nous assure-t-on, a dû autoriser des études pour la construction d'un nouveau bassin.

Dimanche dernier, à 7 heures et demie du matin, M. l'amiral préfet maritime de Cherbourg est arrivé à Port avec son état-major, à bord du vapeur « Dauphin », navire de l'État, et a visité l'emplacement du bassin projeté. Il est parti dans la journée pour Trouville, d'où il doit aller à Paris, pour rendre compte à l'Empereur du résultat des études.

Toute la population maritime de Port a été heureuse de cette visite et en tire un nouveau motif d'espérance.  (L'Indicateur de Bayeux.)

 

Janvier 1865   -   La télégraphie.   -   Par suite de mesures concertées entre le ministre de l'intérieur et le ministre de la marine et des colonies, le service de la télégraphie privée, par voie électrique, vient d'être organisé dans les postes électro-sémaphoriques établis sur le littoral.

L'ouverture de ce service a été fixée au 1er janvier. Ces postes fonctionnent comme les bureaux ordinaires de télégraphie, ils échangent des dépêches privées avec tous les bureaux ouverts tant en France qu'à l'étranger.

Le département du Calvados, qui fait partie du 1er arrondissement maritime (Cherbourg), comprend cinq postes électro-sémaphoriques, savoir :

-        Sémaphore de la pointe de Beuzeval qui desservira les localités suivantes : Beuzeval , Cabourg ( pendant l'hiver),

Dives (pendant l'hiver), Houlgate et Villers-sur-Mer.

-        Sémaphore de Ouistreham qui desservira les localités suivantes : Amfréville, Colleville-sur-Orne, Hermanville,

Lion-sur-Mer et Ranville.

-        Sémaphore de Saint-Aubin qui desservira les localités suivantes : Bernières-sur-mer, Banville, Courseulles, Graye, la Délivrande, Langrune et Luc-sur-Mer.

-        Sémaphore de Port-en-Bessin qui desservira les localités suivantes : Commes et Sainte-Honorine-des-Pertes.

-        Sémaphore de la pointe de la Percée qui desservira les localités suivantes : Englesqueville et Longueville. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1865   -   Vœu sur la création de bureaux de poste.   -   Le Conseil général.

Exprime le vœu :

     Que des bureaux de distribution soient établis à Port-en-Bessin et à Longraye.

        Qu'un bureau de poste soit établi dans chacune des communes de Saint-Julien-le-Faucon et du Breuil. (Le Pays d’Auge)

 

Septembre 1865   -   Prix de la journée de travail.   -   Le Conseil général fixe la journée de travail, dans le département du Calvados, ainsi qu'il suit :

-       1 fr. 30 pour la ville de Caen.

-       1 fr. 20 dans les villes de Bayeux, Lisieux et Honfleur.

-       1 fr. 10 pour Vire, Trouville, Falaise, Pont-l'Évêque, Condé-sur-Noireau, Orbec et Isigny.

-       1 fr. dans les communes chef-lieu de canton, et quelques gros bourgs.

-       0 fr. 80, 0 fr. 70, 0 fr. 60 dans toutes les autres communes du département, et suivant les états arrêtés par le Conseil général depuis plusieurs années. (Le Pays d’Auge)

 

Avril 1866   -   Les naufrages.   -   Il résulte des publications de l'administration du bureau Véritas de Paris, que le nombre des navires perdus totalement pendant le mois de mars  dernier, s'est élevé à 269, sur ce chiffre on compte 145 navires anglais, 32 américains, 28 français, 5 danois, 5 hollandais, 5 italiens, 4 hambourgeois, 4 norvégiens, et 41 de différents  pavillons.

17 navires sont supposés perdus corps et biens, par suite d'absence de nouvelles.

Le nombre des navires perdus en janvier et février s'élevait à 678. En y ajoutant ceux perdus en mars, soit 269, on arrive un total de 947 navires perdus totalement du 1er janvier au 31  mars 1866.

 

1866  -  Port Maritime.  -   Bien que les môles, quais et murs de défense du port de Port-en-Bessin ne laissent rien à désirer, les navires n'y sont point en sûreté pendant les coups de vent du large. Aussi l'importance commerciale du port tend à diminuer. 

M. le Ministre des travaux publics a approuvé un projet de creusement de la roche au pied du môle de l'Est. Ce projet, évalué à 12 000 fr., est destiné à améliorer le mouillage. 

D'autres études importantes se poursuivent, mais exigent des dépenses qui rendent leur exécution lente et difficile.  

Mouvement général des ports. Pendant 9 ans, c'est-à-dire de 1855 à 1863, le tonnage des navires fréquentant les ports de commerce de Honfleur, Caen, Trouville, Courseulles, Isigny, Port-en-Bessin et Dives, a été, en moyenne, de 529,087 tonneaux. En 1864, il s'est élevé à 646,070 t., et en 1865, à 735,2011. Le tableau présenté indique le degré d'importance relative de chacun de ces ports. 

Les crédits affectés aux travaux neufs et aux grosses réparations ont été, en 1866, de 896,124 fr., tandis que, l'année précédente, ils n'avaient pas dépassé 755,064 fr. Et cependant, malgré l'importance de ces crédits, les travaux de Honfleur, Trouville et Courseulles auraient été interrompus si l'entrepreneur, M. Mauger, n'avait pas généreusement fait des avances considérables, dont il est juste de le remercier.

 

Juin 1866   -   Une récompense.   -   M. Tillet Émile, perruquier à Port-en-Bessin, vient d'obtenir une médaille d'argent (2ème classe), pour avoir sauvé un enfant le 23 février dernier.

 

Juillet 1866   -   Une pétition.   -   Le Conseil municipal de Port-en-Bessin, justement préoccupé de l'insuffisance du port extérieur actuel et des dangers qu'il offre aux navires qui  viennent ou s'y réfugier ou apporter leurs changements, a décidé qu'une pétition serait appréciée à l'Empereur dans le but d'obtenir l'amélioration de ce port de refuge.   -   Le Conseil  municipal de Port-en-Bessin, justement préoccupé de l'insuffisance du port extérieur actuel et des dangers qu'il offre aux navires qui viennent ou s'y réfugier ou apporter leurs changements, a décidé qu'une pétition serait appréciée à l'Empereur dans le but d'obtenir l'amélioration de ce port de refuge.

Cette pétition retrace les sinistres dont chaque année ces pays sont le théâtre, la répugnance des capitaines, qui hésitent à les fréquenter, et même à y chercher un abri toujours trop  insuffisant, la pétition fait remarquer que Port-en-Bessin est le seul port du littoral entre le Havre et Cherbourg susceptible, s'il était amélioré, d'abriter des navires d'un assez fort  calant d'eau, elle conclut, en demandant à l'Empereur le rétablissement d'un bassin d'échouage intérieur, qui amènerait une sécurité qui fait complètement défaut aujourd'hui.  

 

Février 1867   -   Par décret.   -  Par décret impérial le maire de Port-en-Bessin est autorisé à accepter la donation faite par le sieur Dajon-Lamare, et consistant en une parcelle de terrain destinée à servir à l'établissement d'un lavoir public.  

 

Mars 1867   -   Le printemps en avance.   -   La végétation est tellement avancé dans notre contrée que les abricotiers sont en fleurs. D'ici huit jours au plus, les poiriers et les guiguiers vont épanouir leurs boutons nombreux cette année. Si la fin de l'hiver et le commencement du printemps sont favorables, il y aura une récolte abondante.

L'herbe pousse...... Les gros bœufs reparaissent...... Les dindes s'en vont avec les gras jours.

 

Mars 1867   -   Une découverte.    -   M. le vice amiral, préfet maritime à Cherbourg, vient déformer M. le chef du service de la marine au Havre, qu'un nouveau banc d'huîtres a été découvert dans la mer commune. Ce gisement, qui paraît assez riche et dont les produits ont été trouvés de belle qualité, est situé dans l'est un quart nord-est des îles Saint-Marcouf, par 17 brasses 1/2 à 20 brasses d'eau, et à 4 lieux 1/2 environ de Port-en-Bessin, dans le nord-ouest un quart-nord du compas. Ses amers nord et sud sont la tour de Maisy, un peu à l'aval de la tache rouge de la pointe de la Percée.  

 

Mars 1867   -   Les naufrages.    -   Il résulte des publications de l'administration du Bureau Véritas de Paris, que le nombre des navires perdus totalement, pendant le mois de février  dernier, s'est élevé à 224 ; de ce nombre, on compte 102 navires anglais, 43 américains, 21 français, 11 italiens, 9 danois, 7 prussiens, 5 hollandais, et 26 de différents pavillons.

 

Septembre 1867   -   Un naufrage.   -   Le 18 de ce mois, une bisquine faisant le cabotage commandée par le capitaine Lefort Grégoire, appartenant à M. Testard, armateur à Boulogne  (Pas-de-Calais), chargée de ciment, à destination du Havre, s'est échouée dans le port de Port-en-Bessin, et s'est brisée contre la jetée par une mer très houleuse. Les papiers du bord ayant été avariés, on ne connaît pas la perte du chargement ni le nom du négociant.

Voici en quels termes le compte-rendu de ce sinistre : un accident maritime vient d'avoir lieu à Port-en-Bessin. La bisquine « Bonne-mère », capitaine Lefort, de Boulogne, est entré  dans le port mercredi vers midi, la mère poussée et soulevée par de forts vents du nord-est était alors très grosse et le navire étant lourdement chargé, il y avait tout lieu de craindre qu'il ne fut englouti en entrant, mais il n'en a pas été ainsi, il a au contraire très bien franchi la passe et fait son évolution pour mouiller son ancre dans l'est du port en vrai marin et  de  manière à enlever toute inquiétude sur son compte, mais à peine l'ancre mouillée l'on reconnut de suite qu'elle était trop légère et ne tenait pas, ensuite les marins fatigués par deux jours de lutte à la mer et trop faibles en nombre (3 hommes) ne pouvaient amener leurs voiles dont les drisses étaient engagées, aucun secours ni amarre ne pouvant leur être portés, tellement la mer était houleuse dans le port, en très peu de temps ce navire a été jeté en plein sur la jetée où les hommes ont pu se sauver, et où il a été disloqué et ensuite brisé par la force des vagues.  

 

Mai 1868   -   Un sauvetage.   -   Le 6 mai dernier, un Port-en-Bessin, deux matelots anglais, sur le point de se noyer, étaient sauvés par les sieurs Le Fournier Jean-baptiste Prospère, quartier-maître canonnier, et le novice Labbé Jean-Baptiste Aimé.   -   Le 6 mai dernier, un Port-en-Bessin, deux matelots anglais, sur le point de se noyer, étaient sauvés par les sieurs Le Fournier Jean-baptiste Prospèr, quartier-maître canonnier, et le novice Labbé Jean-Baptiste Aimé.

Le ministre de la marine vient, par une décision récente, de décerner à chacun de ces braves marins une médaille en argent.

 

Juillet 1868   -   Un drame.   -   Le 17 de ce mois, à Port-en-Bessin, vers 5 heures du soir, les deux sœurs Désirée et Ernestine Lepelletier, la première âgée de 15 ans et l'autre de 5 ans et demi, se baignaient dans la mer à la marée montante. Entraînées au large par les vagues, elles eussent infailliblement péri sans le secours des sieurs Françoise Lucien Jules, et Moisy Paul, matelots qui se sont jetés tout habillés à la mer, profonde en cet endroit de 4 à 5 mètres et ont été assez heureux pour les sauver au moment ou elles disparaissaient sous  les flots.

Transportées à leur domicile, les sœurs Lepelletier ont reçu des soins empressés, qui n'ont pas tardé à les faire revenir à elles-mêmes.  

 

Août 1868   -   Un accident.   -   Samedi, un brick anglais, en déchargement des charbons à Port-en-Bessin, se trouvait violemment poussé par la grosse mer contre la jetée, lorsqu'un des enfants du capitaine, âgé de 6 à 7 ans, voulant rentrer à bord, manqua la passe et tomba entre le navire et le quai où il fut broyé.    -   Samedi, un brick anglais, en déchargement  des charbons à Port-en-Bessin, se trouvait violemment poussé par la grosse mer contre la jetée, lorsqu'un des enfants du capitaine, âgé de 6 à 7 ans, voulant rentrer à bord, manqua la passe et tomba entre le navire et le quai où il fut broyé.

Un des hommes de l'équipage témoin de l'accident, se précipite vers l'enfant, parvient à le saisir et le remet entre les bras de son infortuné père qui, éperdu, court avec lui chez M. Delarue, ancien pharmacien à Bayeux, en ce moment aux bains de mer à Port, espérant trouver là quelques secours, mais, tout fut inutile, le malheureux enfant expirait une heure après.

La mère était dans la cuisine, au fond du bateau, quand l'accident arriva, et ce ne fut qu'au moment où son enfant allait expirer qu'elle apprit le fatal événement.

Dimanche, il a été inhumé à Port par les marins du bord et l'autorité civile, comme appartenant à la religion protestante, et le brick est reparti mardi, emportant cette famille désolée.  

 

Mars 1869   -   Une grande marée.   -   La marée de lundi dernier est une des plus fortes que l'on ait vues depuis plus de 30 ans. La mer, poussée par un vent nord-nord-est, a été d'une violence extrême et a causé quelques dégâts. Elle est entrée dans beaucoup de maisons du bord de la mer.

Les vagues montaient à 100 mètres le long des falaises de Port.  

 

Mars 1869   -   La tempête du 20 mars.   -   Samedi dernier, on a relevé sur le rivage de Port-en-Bessin que la mer venait d'y porter, un cadavre d'homme.

Il a été trouvé à Luc une planche de poulaine en chêne, peinte en noir et portant en lettres fouillées au ciseau le nom de « Tobina ».

Depuis dimanche, on a recueilli sur la plage entre Langrune et Ouistreham, une assez grande quantité de madriers et de planches en bois blanc, marqués SS. G. d'un bout et X R de l'autre. Parmi ces épaves, on a trouvé un bout-dehors de foc mesurant 7 mètres 40 de long. Toutes ces épaves semble être à la mer depuis peu de temps. Ont fait naturellement sur  leur provenances des tristes conjonctures.  

 

Mars 1869   -   La tempête du 20 mars.   -   Sur la demande de M. le Préfet, Son Excellence M. le Ministre de l'intérieur a bien voulu accorder une somme de 800 francs, pour les  victimes du sinistre de Port-en-Bessin.

De son côté, M. le Préfet s'est empressé de leur envoyer un secours de 500 francs. Le total des sommes recueillies jusqu'à ce jour par souscription dans le Calvados s'élève à environ  8  000 francs.  

 

Avril 1869   -  Les réparations.   -   Par décision du 29 avril, M. le ministre des travaux publics a bien voulu, sur la demande de M. le préfet du Calvados, autoriser l'exécution des travaux de réparation des dommages causés aux ouvrages du port de Port-en-Bessin par les tempêtes du mois de mars dernier, et mettre à disposition de ce magistrat un crédit de 3  500 francs pour le paiement des dépenses.  

 

Avril 1869   -  Les patrons pêcheurs.   -    Les patrons de barque de Port-en-Bessin, dans leur réunion générale de dimanche, ont adopté, en principe, une caisse de prévoyance qui sera fondée au moyen d'une retenue fixée par semaine et par barque à 1 fr. 50 pour la 1er année, et à 1 fr. pour les suivantes.

 

Mai 1869   -  Une décision.   -   Par une décision du 12 mai courant, Son Excellence le ministre de la marine, accueillant les propositions qui lui avaient été soumises par l'autorité maritime, a alloué une somme de 6 205 francs, aux marins de Port-en-Bessin pour les aider à remplacer les bateaux de pêche qu'ils ont perdu ou à réparer les avaries de leurs embarcations pendant la tempête du 20 mars dernier.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Dimanche denier, vers onze heures du matin, le feu a éclaté dans les bâtiments d'une ferme appartenant à M. Gossel, sise à Port-en-Bessin, près l'église, et touchant aux dépendances du presbytère. 

Au premier cri d’alarme en s'est porté sur le lieu du sinistré et les secours ont été organisés. On s'est empressé tout d'abord de circonscrire, le foyer de l'incendie en l’isolant soit au  moyen de toiles mouillées appliquées sur les bâtiments voisins couverts en chaume, soit en établissant une solution de continuité entre la partie du grand bâtiment où le feu sévissait  et celle qu'il n'avait pas encore atteinte, mais qu'il allait bientôt attaquer. Grâce à ces mesures intelligentes, le feu a été maîtrisé en quelques heures, quoiqu'il existât-une certaine quantité de foin et de paille de colza dans un appentis qui a été détruit et huit cents de fagots dans la partie brûlée du grand bâtiment. 

Il y a malheureusement  des accidents à constater : victime de son courage et de son zèle un ouvrier constructeur de navires, le sieur Émile Vautier, est tombé de six à sept mètres sur un sol dur  où, sans sa vigueur et sa souplesse, il se fût tué infailliblement; mais tout fait espérer que cette chute n'aura pas de suites fâcheuses. Un brave marin, déjà éprouvé dans la  tempête du 20 mars, le sieur Langlois, a été aussi fortement contusionné, mais son état n'inspire aucune inquiétude.

La ferme est occupée par le sieur Michel Henri. Il a sous-loué à François Henri, son frère, boulanger à Port, la partis du bâtiment où les huit cents fagots ont été incendiés.

On ne sait pas au juste la cause de l'incendie, mais tout fait présumer qu'il est dû à l'imprudence née de quelques fumeurs ou d'enfants qui, dans ce lieu habituel d'ébats et de causeries aux approches des offices, auront jeté des allumettes chimiques non éteintes sur la paille qui garnit la cour, d'où le feu se sera communiqué à l'appentis et au bâtiment.  

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Les pilotes et les pêcheurs signalent depuis quelques jours la présence dans la Manche d'une énorme baleine, dont la dimension serait de 30 mètres environ. Le gigantesque poisson a été vu entre le feu de Barfleur et le feu de Ver. Il ne serait pas impossible qu'on apprît qu'il a été trouvé échoué sur quelque plage, car la Manche n'est pas un abri suffisant pour de pareils hôtes.  

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  La population de Port-en-Bessin a été péniblement impressionnée jeudi 16 décembre.

Il était quatre heures et demie, le temps était affreux et la mer très grosse, les barques faisaient route pour rentrer au port, malgré le vent contraire. L'une d'elles, « Jeanne-d'Arc »,  commandée par le patron Alphonse Deport, était à la cape, lorsqu'un coup de mer enleva l'un de ses matelots, le nommé François Deport, âgé de 20 ans.

Au même instant, l'un des autres matelots, Alphonse Tabouret, âgé de 26 ans, qui s'était amarré promptement, se précipitait à la mer, pour tâcher de le secourir, il lutta pendant plus  de vingt minutes contre les flots qui lui ravissaient son camarade, chaque fois qu'il était sur le point de l'atteindre. Après les plus grands et pénibles efforts, il s'est vu forcé de  l'abandonner et de se rapprocher du bord, où il a été remonté épuisé de fatigue.

Ce n'est pas la première fois, en cas pareil, que ce brave marin, un vrai loup de mer, se fait remarquer par son grand sang-froid et son dévouement pour ses camarades, qui tous se  plaisent à le reconnaître. Tabouret est père de trois enfants, sa femme est accouchée il y a huit jours du dernier. M. Morin, syndic des gens de mer, a demandé pour ce courageux marin une récompense qu'on ne saurait lui refuser.

Cet accident est d'autant plus triste et malheureux qu'il frappe une veuve, mère de plusieurs enfants (six encore), dont l'infortuné Deport était le seul soutient.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   L’Ordre et la Liberté se dit en mesure d'annoncer, de source certaine, qu'un crédit de 600.000 fr., à prendre sur les 17 millions inscrits au budget pour l'achèvement des travaux en cours, serait, destiné à l'établissement d'un bassin à flot à Port-en-Bessin.

La réalisation de cette heureuse nouvelle serait accueillie avec joie dans toute notre contrée normande.  

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été ramassées surchargées de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de Paris.

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout. 

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger. 

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule. 

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins. 

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….. 

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  On nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la température élevée à cette époque de la saison. Il en reste cependant encore, mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice certain d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Septembre 1871   -  Incendie.   -  Le 3 courant, vers 8 heures 1/2 du matin, un commencement d'incendie, dont la cause est inconnue, a éclaté à Port-en-Bessin, dans une maison occupée par le nommé Ferdinand Adam, cordonnier et aubergiste, appartenant au sieur Hamel Thibault, négociant à Bayeux. Perte : 250 fr.

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  La violente tempête qui a sévi sur nos côtes ces jours derniers, a occasionné de nombreux sinistrés en mer. Au Havre les dégâts sont considérables.

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  On signale, cette année, une abondance fabuleuse de harengs. Déjà les arrivages en sont considérables. Toutes nos côtes de la Manche sont en mouvement, et les pêcheurs se mettent en campagne avec la certitude d'une belle saison. Il faut se rappeler à ce propos que l'abondance de ce poisson est une vraie richesse pour toute notre population maritime. Par contre, les bancs d'huîtres sont peu fournis cette année.  

 

Octobre 1871   -  Fait divers.   -  Une médaille de deuxième classe en argent a été accordée à M. Pierre-Victor Marie, matelot à Port-en-Bessin pour avoir, au péril de sa vie, sauvé un  enfant qui se noyait.

 

Janvier 1872   -  Fait divers.   -   Depuis longtemps on n'avait vu, sur nos côtes, le poisson aussi rare, par suite du mauvais temps continuel que nous avons éprouvé pendant près de six semaines. Cet état de choses rend, on le comprend, la vie difficile dans les localités riveraines de la mer.

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Le ministre de la marine et des colonies a décerné des récompenses pour faits de sauvetage. Sur cette liste nous relevons les noms suivants :

Guillaume Lemarchand, matelot, témoignage officiel de satisfaction. Sauvetage de deux hommes à Honfleur le 28 juillet 1871.

Pierre Marie, matelot ; médaille de 2e classe, argent. Sauvetage d'un enfant le Port-en-Bessin, le 9 juillet 1871.

Pierre Colleville matelot ; médaille de 2e  classe, argent. Sauvetage d'un enfant à  Port-en-Bessin, le 16 septembre 1871.

François Leboucher, sous-patron des douanes ; médaille de 2e classe, argent. Sauvetage d'un enfant à Caen, le 20 septembre 1871.

Florentin-Auguste Gilles, apprenti marin, témoignage officiel de satisfaction ; Pierre-Edmond Genivière, témoignage officiel de satisfaction. Secours à un noyé à Villers-sur-Mer, le 18 juillet 1871.  

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes  de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui  intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Phénomènes atmosphériques.  -  Vendredi et samedi, plusieurs trombes ont été remarquées dans l'arrondissement de Bayeux, les deux premières ont été vues à Port-en-Bessin et à Sainte-Honorine-des-Pertes, et n'ont fait aucun dégât, mais la troisième, qui s'est formée à environ 1 kilomètre en vue de la mer, sur le territoire de la commune de Huppain, a emporté toute la couverture, bois et paille, d'un corps de bâtiment long de 20 mètres, appartenant au sieur Jean Levêque. Cette trombe avait la forme d'un gros cylindre.  Elle a enlevé et porté une partie des matériaux à une distance de plus de 100 mètres, et des morceaux de bois ont été trouvais à une très grande distance. Plusieurs pommiers ont été déracinés, il est à remarquer que chaque trombe se formait après les coups de tonnerre. 

Ces trombes étaient sans doute produites par la décharge vaporeuse des nuages qui se trouvaient immédiatement condensés et enveloppés, pour ainsi dire, par l'état excessivement froid de la température pendant les journées des 20 et 21 septembre. 

La foudre est également tombée sur plusieurs points, mais n'a fait d'autres dégâts que de détruire quelques arbres.  

 

Mars 1873   -   Tirage au sort.   -  On procède en ce moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une  certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils passent avec succès, au corps leurs examens.  Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la guerre fixera suivant le nombre de soldats dont il aura besoin chaque  année,  feront cinq ans de service.

 

Avril 1873   -   Pêche miraculeuse.   -   La pêche du maquereau est miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq bateaux sont entrés, rapportent 105 800 Maquereaux, 9 700 avaient été salés en route.

 

Mai 1873  -  Les Événements.   -   Samedi soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON, duc DE  MAGENTA. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.

 

Mai 1873  -  Commission nautique.   -   Une commission nautique, chargée par M. le ministre de la marine d'examiner les travaux qu'il y aurait lieu de faire au port de Port-en-Bessin, s'est réunie dans cette localité. Après examen des différents projets qui lui étaient soumis, la commission s'est décidée, à l'unanimité, pour la construction d'un bassin intérieur d'échouage, comme offrant de plus grands avantages.

 

Mars 1874   -   Mort accidentelle.  -  Le 20 de ce mois, le sieur Tanquerelle, ouvrier voilier, s'est tué à Port-en-Bessin. Cet homme avait voulu aller à l'arrivée des bateaux de pêche pendant la nuit. Il sera tombé dans le port d'une hauteur de 6 mètres, au moment où la marée était basse, et se sera tué sur les cailloux.  

 

Mars 1874   -   Tentative de vol.  -  Lundi, vers 6 heures du matin, le sieur Renoult, sacristain, se rendit à l'église de Port-en-Bessin pour sonner l'Angelus. Lorsqu'il voulut ouvrir la porte, il s'aperçut que la serrure avait été forcée et qu'un malfaiteur s'était introduit dans l'église. Bien que la porte de la sacristie ne fût pas fermée à clef, on n'a rien trouvé de dérangé. Il est probable que le malfaiteur a été interrompu dans sa tentative, et qu'il s'est retiré sans avoir pu l'exécuter.  

 

Décembre 1874   -   Recensement.  -  Les maires vont commencer dans toutes les communes le recensement des chevaux, juments et mulets susceptibles d'être utilisés pour les besoins de l'armée. Cette réquisition n'aura jamais lieu que moyennant le paiement d'une indemnité de 900 à 1 600 fr.

 

Décembre 1874   -   La neige.  -  La neige continue à tomber en grande abondance dans différentes régions de la France. Depuis vingt ans, dit le Courrier des Alpes, il n'était pas tombé  autant de neige, il y en a deux mètres de haut sur la route de Bourg-Saint-Maurice. Dans la Lozère, la neige encombre les routes. A Angers, la halle s'est écroulée sous le poids de la neige, huit victimes. Au delà de Mézidon et vers Rouen, la neige est tombée la semaine dernière avec abondance.

 

Janvier 1875   -   Le froid.  -  L'année débute mal, le verglas du premier janvier 1875 restera légendaire.  A Paris, le nombre des individus entrés dans les hôpitaux pour blessures à la  suite de chutes sur le verglas est de 2 000 au moins. Quant aux chevaux tués et aux voitures versées, le chiffre en est inconnu.

Dans notre région, les conséquences n'ont pas été aussi graves, mais les accidents ont été assez nombreux pour que deux jours durant, nos médecins n'aient été occupés qu'à  remettre des jambes brisées et des poignets foulés.

En Normandie, dans la nuit du 29 au 30 décembre le thermomètre est descendu à - 12 degrés. A Orléans, le thermomètre est descendu à - 15 degrés. A Pontarlier, - 20 degrés.

En France, à St-Goussaud (Creuse), le sieur Bergeron, âgé de 32 ans, facteur rural, s'est perdu dans les neiges et a péri de froid.

La ville de Paris vient d'acheter un fond-neige d'un modèle assez curieux. C'est un cylindre roulant, ayant un foyer central qui dégage assez de calorique pour fondre la neige qu'il  écrase et pour sécher le sol.

 

Janvier 1875   -   Éclipses.  -  Si, en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule sera visible, en partie, à Paris.

 

Février 1875   -   Bassin de Port.  -  Un décret du Président de la République, en date du 3 de ce mois, ordonne qu’il sera procédé à l’exécution des travaux nécessaires pour la construction à Port-en-Bessin, d'un bassin d'échouage. Ce décret, si impatiemment attendu, permettra de donner dans un temps rapproché, une légitime satisfaction aux nombreux  intérêts de la population de Port-en-Bessin. Le département s'est engagé à contribuer pour 50 000 fr., et les marins de Port pour 20 000 fr.

 

Février 1875   -   La Cour.  -  La Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux pigeons.

 

Février 1875   -   Épave.  -  Jeudi, un bateau qui sortait de Port-en-Bessin pour aller à la pêche, a rencontré en mer une quantité de barils de pétrole flottant sur l'eau. Ces barils provenaient probablement d'un navire naufragé.

  

Décembre 1875   -  Le commerce du Calvados.  -  Dans le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier, président, nous trouvons les renseignements suivants :

Il est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen, Ouistreham, Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles, Port-en-Bessin et Dives, 2 263 bâtiments à voiles et 2 835 bâtiments  à vapeur. Les sorties étant à peu près égales aux entrées, c'est un mouvement maritime de 10 196 navires.

Le plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand « Jocking », jaugeant 498 tonneaux  seulement, mais du port effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres 06.

Le trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451 tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de 100 tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres 70, est entré à Caen

Le mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme totale d'opérations de 27 millions dont 18 millions à l'entrée et 9 à la sortie. Les principaux articles d'importation sont : la houille, fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4 millions ; Les cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes, viennent ensuite le blé, les graines oléagineuses, le savon, le poisson salé, la fonte, etc…… Comme article d'exportation, on doit mettre en première ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second rang les tourteaux pour 766 080 fr. et les farines pour 639 450 fr.

Les produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour la pêche en bateaux que pour la pêche à pied. Les ports où la pêche a été la plus fructueuse, en 1873, sont ceux de Trouville, Villerville, Grandcamp, Port-en-Bessin, Honfleur et Courseulles. Il a été péché à pied, à l'embouchure de l'Orne, pour 182 200 fr. de poisson. La commerce des huîtres qui constituait une des richesses de Courseulles, en l824, où ses parcs contenaient 58 millions d'huîtres, apportées par 335 navires, est tombé, en 1874, à 10 millions d'huîtres, dont 170 400 seulement pêchées dans la mer littorale. Cette décroissance est due à l'appauvrissement des bancs de Cancale et de Granville, à l'établissement du réseau des voies ferrées, qui permet aux autres ports de la Manche et de la Bretagne d'expédier directement leurs produits vers les centres de consommation et enfin à la concurrence d'Arcachon et de Marennes.

4.   -   PORT-EN-BESSIN  -  La Poissonnerie et l'Épi

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