Février
1860
- Avis
au navigateurs. -
Modification dans l'éclairage du Port-en-Bessin (Calvados)
Les navigateurs sont prévenus qu'à partir du 1er mars
prochain, celui des feux flacs blancs de Port-en-Bessin qui n'est
actuellement allumé que lorsqu'il y a plus de 3 mètres 50 d'eau dans
le port, sera coloré en rouge au lieu d'être éteint pendant toute la
basse mer.
Les navires dont le tirant d'eau dépasse 3 mètres 50 ne devront par
conséquent se présenter à l'entrée du port que quand les deux feux
seront blancs. (L’Écho Bayeusain)
Mars
1860
- Un
naufrage. -
Un acte qui fait le plus grand honneur à un capitaine de
Port-en-Bessin vient de s'accomplir sur les côtes de Barfleur.
Le 26 février dernier, vers les trois heures du soir, le sloop caboteur
« Jeune-Louis », capitaine Michel-Pierre Le Cavey, de
Port-en-Bessin, se trouvant dans le N.-E. de Barfleur, aperçut un
chaland qui faisait des signaux de détresse. Malgré la violence de la
mer, le capitaine Le Cavey n'hésita pas à aller au secours du navire
qu'il prit à la remorque et qui était le sloop « Allége »,
le Pourvoyeur de Caen, parti d'Ouistreham le 25, en destination pour
Cherbourg, et ayant à son bord les frères Yvelin, de Barfleur,
maîtres au cabotage et les nommés Godreuil et Perruelle, charpentiers,
mais le câble ayant cassé il a fallu abandonner le chaland et se
diriger sur Port-en-Bessin où le « Jeune-Louis » est
arrivé le 27 au matin par une mer affreuse, ayant à son bord les
quatre matelots du Pourvoyeur.
Sans le dévouement du capitaine Le Cavey ces quatre malheureux matelots
auraient sans doute trouvé la mort au milieu des flots. Leur navire,
quand il a été pris à la remorque, fatiguait déjà beaucoup, la
tempête augmentait et la mer devenait de plus en plus terrible. (L’Écho
Bayeusain)
Mars
1860 - La
tempête. -
L'annonce de la grande marée qui a lieu en ce moment,
avait attiré sur notre littoral et en particulier à Port-en-Bessin un
grand nombre de curieux.
Avant-hier
soir, le vent qui soufflait avec violence du Nord, avait à la pleine
mer rendu les flots furieux. Les lames déferlaient avec violence et
couvraient les jetées de Port-en-Bessin. Deux barques de pêche qui se
trouvaient dans l'enceinte du port, ont chassé sur leurs ancres et se
sont fait des avaries. Plusieurs bateaux de pêche n'étaient pas
rentrés hier, on pense qu'ils auront été chercher un abri au Havre ou
à Barfleur. Hier matin, à 10 heures et demie, la mer pleine battait
avec force contre les falaises, mais non avec la violence de la veille.
L'ouragan ayant recommencé hier soir, beaucoup de personnes de notre
ville sont retournées à Port-en-Bessin pour jouir de nouveau du
spectacle grandiose de la mer en fureur.
Ce
matin nous n'avons pas appris que la mer ait causé de sérieux dommages
sur nos côtes. (L’Écho Bayeusain)
Mars
1860
- La
pêche. -
On sait quel importante ressource forme la pêche pour tous
les habitants du littoral normand. A Dieppe, au Havre, à Fécamp, à
Saint-Valéry, au Tréport, à Trouville, à Dives, à Ouistreham, à
Courseulles, et à Port et sur plusieurs autres parties de
la côte, la pêche fraîche et pour ainsi dire unique moyen d'existence
de toute
une partie intéressante de notre population maritime. Au moment où nos
relations commerciales avec une puissante nation sont profondément
modifiées, il serait à désirer que le règlement international de la
pêche fraîche entre la France et l'Angleterre fut examiné et
révisé.
Ce règlement, dit-on, dans l'état actuel, n'établit pas à nos
pêcheurs une situation aussi favorable qu'ils le désireraient, et il
aurait entre autres, ce défaut, dans la délimitation des droits de
pêche, de ne pas établir une balance parfaitement égale entre nos
pêcheurs et leurs concurrents d'outre-Manche.
L'attention du gouvernement est trop minutieusement appliquée à toutes
les réformes indispensables pour qu'on n'ait pas à espérer que ce
point sera sérieusement étudié, au plus grand avantage possible de
nos pêcheurs normands, dont le sort se trouverait ainsi notablement
amélioré. (L’Écho Bayeusain)
Mars 1860
- Grande marée du 9 mars. -
Il y a longtemps qu'on on a vu ce produire des marées aussi
grandes que celles attendues, à 1860, à l'époque des deux équinoxes.
Bien rarement la hauteur des plus grandes marées annuelles atteint,
dans le tableau calculé pour la connaissance des temps, le chiffre de
1,15. Cette année ce chiffre maximum est dépassé, non seulement en
septembre, mais surtout en mars ou la grande marée du 9 atteint
jusqu'au chiffre 1,17. Théoriquement, cette marée doit donc être une
des plus forte du siècle.
Qu'il soit bien entendu que nous ne parlons pas aucunement ici de
l'action des vents qui peuvent avoir une puissante influence sur la
hauteur de la grande marée du 9 mars, mais dont la force ni la
direction ne sauraient être prévues.
Si les vents soufflent de la terre, il est certain que les eaux,
refoulées vers la pleine mer, n'atteindront pas, aux abords des rivages
les hauteurs que nous venons d'indiquer. Mais au contraire, s'ils
soufflent du large et avec une grande force, ces niveaux peuvent être
de beaucoup dépassés.
On ne saurait prendre trop de précaution contre une pareille
éventualité, à l'approche du marée d'une hauteur aussi
extraordinaire. Les rivages plats et qui ne sont pas protégés par des
falaises d'une élévation suffisante, sont plus que jamais en danger
d'être immergés. Il est prudent de ne pas attendre que des désastres
se soient produits et qu'il n'y ait plus qu'à les déplorer.
( Le pays d'Auge )
Avril
1860 -
Les travaux. -
Un décret en date du 24 mars, inséré au Moniteur d'hier,
affecte une somme de 370 000 fr. à l'achèvement des travaux
nécessaires pour compléter l'amélioration du port de Port-en-Bessin.
(l’Ordre et la Liberté )
Avril
1860 -
On écrit
de Port-en-Bessin à « l'Écho Bayeusain ».
- Depuis 3 jours, un
temps affreux règne sur nos côtes. Nous sommes en plein hiver ; rien
ne manque, ni le froid, ni la pluie, ni la grêle.
Mardi,
à la haute mer, pendant que la tempête était dans toute sa violence,
un matelot de la goélette du commerce « Expéditive »,
capitaine Loiseleur, eut l'imprudence, malgré la défense expresse qui
lui en fut faite, de marcher sur le môle de l'Est pour aller rejoindre
son navire. Le malheureux fut enveloppé dans une lame et disparut, il
n'en pouvait être autrement, puisque le môle était continuellement
submergé pas de terribles coup de mer.
Aujourd'hui,
à marée basse, le corps n'a pas encore été retrouvé. ( L’Ordre et
la Liberté)
Août
1860 - Rapport de M. le Préfet.
-
Les ports : De notables améliorations se sont déjà
réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.
Le
port de Port-en-Bessin,
créé depuis quelques années, sous vos yeux, va recevoir des travaux
complémentaires dont le devis s'élève à 370 000 fr. Cette conquête
précieuse, dans des parages où la mer offre tant de dangers, va
réaliser ainsi toute son utilité, en présentant tout à la fois un
asile à la navigation menacée par la tempête, et un nouvel élément
de prospérité aux industries de la contrée. ( L’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1860 - On écrit de Port-en-Bessin, le 27 septembre, à Indicateur
de Bayeux. - L'ouragan
de la nuit du 24 an 25 courant, joint à une pluie torrentielle, a
causé des dégâts assez considérables aux cales du port de
Port-en-Bessin.
Trois
chaloupes ont été totalement brisées dans le port, et d'autres ont
été avariées. Plusieurs barques de pêche qui étaient en mer, et qui
sont attachées à Port-en-Bessin, ont éprouvé des avaries dans la
voilure, et particulièrement le « Saint-Louis » et
« Union ».
Dans
la même nuit, le sloop « Guillaume-Auguste », de
quinze tonneaux, patron Marie, a échoué, de mer basse. sur les bancs
de sable de Colleville-sur-Mer, et a été poussé par les vagues au
plein à la mer montante. L'équipage, composé de quatre hommes, s'est
sauvé à terre. Ce navire, n'étant pas défoncé, a pu se relever, il
a repris la mer et a pu entrer aujourd'hui dans le port de
Port-en-Bessin. ( L’Ordre et la Liberté)
Décembre
1860 - On écrit de Port-en-Bessin à l' « Écho bayeusain »
du 21 décembre. -
Lundi dernier, une violente tempête a régné sur nos côtes, et
une pluie abondante, mêlée de grêle, empêchait la vue de s'étendre
au loin. Un navire de commerce français, la goëlette « Louis-Marie »,
de St Malo, capitaine Le Joncourt, qui se trouvait dans les parages de
Port, sans qu'il eût été possible de le découvrir dans la journée,
a fait naufrage, vers 8 heures 1/2 du soir, à environ 400 mètres dans
l'ouest du havre de refuge.
L'équipage,
composé du capitaine, de deux matelots et d'un mousse, a heureusement
échappé à la mort.
Quant
au navire, il est totalement brisé. Ce bâtiment était parti de
Lannion, chargé de graine de lin, à destination de Calais. Tout son
chargement est maintenant répandu parmi les rochers. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juin
1861 - Le port de Port-en-Bessin.
- Pendant
les cinq premiers mois de 1861, il est entré dans le port de
Port-en-Bessin, 26 navires de commerce, dont un est venu de Norwège,
chargé de bois de sapin, 10 d'Angleterre chargés de houille, goudron
minéral, briques, meules à aiguiser, etc..., et 15 venus des ports de
France, chargés de houille, briques, pierres, ardoises, etc...
24
navires sont sortis, un pour la Norwège, 14 pour l'Angleterre sur lest
et 9 pour les ports de France. En outre, il est sorti six navires qui
étaient entrés en relâche de gros temps.
L'épi
ou jetée qui se trouve en face l'entrée du port est terminé, on y
décharge maintenant les navires et on les y lestent. ( Le Moniteur du
Calvados )
Août
1861 - Extraits du rapport de M. le Préfet.
- Port-en-
Bessin. - Les travaux effectués à Port-en-Bessin ont complètement
réussi. Les ouvrages avancés résistent aux efforts de la mer, et ceux
du fond du port opposent aux eaux souterraines de la Drôme et de l'Aure
une force suffisante.
Il
reste à faire une dépense de 300 000 francs déjà autorisée, pour
l'accomplissement de tous les travaux prévus. ( L’Ordre et la
Liberté )
Septembre
1861 -
Un évènement douloureux.
- Nous
avons encore à constater un nouveau sinistre de mer. Cette fois, c'est
Port-en-Bessin qui a été le théâtre de ce douloureux événement.
Dimanche
dernier, vers cinq heures de l'après-midi, à la mer montante, le jeune
Gassion (Xavier), âgé de 19 ans, employé chez M. Léger,
quincaillier, rue Saint-Martin, se baignait dans l'intérieur du port,
en compagnie de son camarade, M. Olivier fils, de l'hôtel du
Luxembourg. Ils se séparèrent bientôt, ce dernier trouvant qu'il
s'avançait trop loin et ne voulant pas le suivre. Au bout de quelques
instants, le malheureux Gassion, à bout de forces, sans doute, ou
frappé d'une indisposition subite, il n'y avait guères que deux heures
qu'il avait mangé, vient à disparaître de la surface de l'eau.
Aussitôt,
de courageux marins, parmi lesquels on signale les nommés Tabourel,
Adelus, Lefrère, Langlois et Poidevin, se jetèrent à la mer, les uns
tout habillés, d'autres dans des barques, pour aller au secours du
naufragé. Malgré tout le dévouement de ces braves gens, dont
quelques-uns plongèrent à plusieurs reprises, pendant que les autres
exploraient la boucle avec des crochets et un filet, il se passa
vingt-cinq minutes avant qu'on pût le découvrir et que le matelot
Poidevin le ramenât dans sa barque.
Le
pauvre jeune homme, qui n'était plus qu'un cadavre, après avoir été
l'objet des secours les plus intelligents et les plus énergiques,
malheureusement restés infructueux, fut déposé au presbytère.
Ce
nouvel et fatal accident a tristement impressionné tous les habitants
de Port-en-Bessin, la nouvelle en a été accueillie dans notre ville
avec un même sentiment de douloureuse sympathie. M. Gassion, qui était
un bon sujet et un excellent jeune homme, appartenait à une estimable
et nombreuse famille de Bayeux. Il laisse sa famille dans une
désolation profonde. ( L’Ordre et la Liberté )
Février
1862 - On écrit de Port-en-Bessin à l'Écho
bayeusain.
- Plusieurs
de nos bateaux pêcheurs ont aperçu,
la semaine dernière, un navire perdu dans la partie Nord-Nord-Est
de Port-en-Bessin, à une distance d'environ 6 à 7 milles.
Ce
bâtiment, coulé par 15 brasses d'eau (75 pieds), doit être d'un fort
tonnage, car on aperçoit au-dessus de la mer ses barres de grand
perroquet, et même la vergue de son grand hunier.
Nos
pécheurs n'ont pu essayer le sauvetage du navire, leurs forces et leurs
appareils étant insuffisants pour tenter une semblable opération. (l’Ordre
et la Liberté)
Septembre
1862 - Les travaux de
Port. -
Le Conseil
invite M. le préfet à solliciter avec instance, auprès de S. Exc. M.
le ministre des travaux publics :
1º
Afin que des études soient
dès à présent ordonnées à l'effet de déterminer les ouvrages
nécessaires pour compléter un
établissement commercial à Port-en-Bessin.
2º
Afin que ces études, suivant le vœu émis par le Conseil
d'arrondissement de Bayeux, aient spécialement pour objet la
construction d'un bassin à flot indispensable à la navigation
commerciale et au développement de la pêche maritime.
Le
Conseil recommande à la sollicitude de M. le préfet de hâter les
études qui permettront au Conseil général d'apprécier si, d'après
l'examen des projets qui laisseront présentés, il y aura lieu de
donner son concours aux travaux destinés à former le complément de
ceux déjà exécutés à Port-en-Bessin. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1862 - Un sauvetage.
- Avant-hier
jeudi, le sieur Delabre, marin à bord de l' « Armandine »,
était occupé à raccommoder une amarre sur le quai de Port-en-Bessin,
lorsqu'un individu s'est jeté brusquement sur lui et l'a précipité
dans la mer. Ne sachant pas nager, ce malheureux allait inévitablement
périr sans les sieurs Pelfresne, Beaunier et Baude, qui se sont jetés
à la nage pour aller à son secours et l'ont ramené à terre.
L'auteur
de cet acte incroyable a été arrêté immédiatement par la
gendarmerie ; c'est un nommé Avice (Pierre), âgé de 43 ans,
domicilié chez son frère, à Port-en-Bessin. Avice est atteint
d'aliénation mentale depuis l'âge de 17 ans. (l’Ordre et la
Liberté)
Janvier
1863 -
A l’Honneur. - Le
Moniteur universel vient de publier une liste de récompenses accordées
par le ministre de la marine et des colonies pour faits de sauvetage.
Sur cette liste nous trouvons, pour le Calvados, les noms qui suivent :
Médaille
d'argent de 2e classe au sieur Giffard (Désiré), baigneur
à l'établissement de Houlgate, pour sauvetage d'un homme à Beuzeval,
le 6 septembre 1862.
Témoignage
de satisfaction au sieur Delamarre (Louis-Jean-Baptiste), marin inscrit
à Honfleur, pour sauvetage d'un enfant à Trouville, le 11 septembre
1862.
Témoignages
de satisfaction aux sieurs Baude (Jean- François), marin
inscrit à Cherbourg, et Thepaut (Joseph- Marie), marin inscrit à
Brest, pour sauvetage d'un homme à Port-en-Bessin, le 9 octobre 1862.
(l’Ordre et la Liberté)
Mai
1863 - La tempête.
- Dans
la nuit de lundi à mardi, dit l' « Indicateur de Bayeux »,
un ouragan des plus furieux, poussé par des vents de nord-est, s'est
déclaré sur nos côtes ; la mer était affreuse et les vagues
déferlaient avec impétuosité par-dessus les jetées de
Port-en-Bessin, ce qui rendait la mer extrêmement houleuse dans
l'intérieur du port ; de plus, le temps était tout à fait sombre.
Vers minuit, un navire ayant été poussé sur une bisquine mouillée
dans le port, dans le choc et la secousse, le capitaine
de la bisquine et le mousse, qui étaient
sur le pont, ont été jetés, le capitaine, à la mer, et le mousse, à
bord de l'autre navire. Le mousse en a été quitte pour quelques
contusions, mais le malheureux capitaine a été noyé, et tout secours
a été inutile, on a retrouvé son cadavre à la
marée basse.
Ce
marin était de Bernières-sur-Mer, marié et père de trois enfants.
(l’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1863 - Un sauvetage.
- Dimanche
dernier, la commune de Port-en-Bessin, a été de nouveau le théâtre
d'un acte de dévouement. Vers six heures du soir, un jeune enfant,
nommé Poillevin (Arthur), qui était
sur les jetées est tombé a la mer et allait infailliblement périr,
sans le secours du sieur Marie (Pierre), marin, qui entendant les cris
poussés par les témoins de cet accident, s'est jeté tout habillé à
l'eau, et a pu en retirer sain et sauf le malheureux
enfant. (L 'Écho
Bayeusain )
Juillet
1863 - On nous écrit de Port-en-Bessin. - Les
opérations de sauvetage du chargement du navire Chilien « Cubana »,
coulé au nord de Port-en-Bessin, sont recommencées.
Les
sieurs Guérin et Kenfort, entrepreneurs, sont arrivés à Port le 23 du
mois dernier et le 3 de ce mois ils se sont rendus sur le lieu du
naufrage, après avoir reconnu l'état de l'épave, ils ont pu retirer,
à plusieurs reprises, une certaine quantité de saumons de cuivre et
plusieurs sacs de minerai de cuivre.
Si
le beau temps se maintient, il y a lieu d'espérer le sauvetage entier
de la cargaison de ce navire. (L 'Écho Bayeusain )
Octobre
1863 - Navigation à Port-en-Bessin. -
Pendant le troisième trimestre de 1863, il est entré dans
le port de Port-en-Bessin 40 navires de commerce, jaugeant ensemble 2
450 tonneaux et montés par 189 hommes d'équipage ; 19 sont arrivés
d'Angleterre, dont un anglais, chargés de 2 957 013 kilog. houille et
82 000 kilog. ciment et autres marchandises ; un navire est venu de
Norwège, qui a apporté 294 stères de bois de sapin ; 20 navires sont
arrivés par cabotage des ports français ; il est venu 255 000 kilog.
pierres ouvrées de Barfleur et Granville et 559 000 kilog. houille de
Dunkerque et diverses autres marchandises. 47 navires sont sortis pour
différents ports ; 27 pour l'Angleterre et 20 pour France,
jaugeant ensemble 3 012 tonneaux, et montés par 225 hommes d'équipage.
La
perception du bureau des douanes de Port-en-Bessin, pendant ledit
trimestre, s'est élevée à 7 842 fr. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1863 - Un naufrage. -
Un sinistre maritime, occasionné par la tempête qui
souffle depuis quelques jours sur nos côtes, a attristé mardi les
habitants de Port-en-Bessin. Une barque de pèche s'est perdue en vue du
rivage, et les quatre hommes qui la montaient ont péri. (l’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1863 - Le naufrage de Port.
-
L'Indicateur de
Bayeux rend compte,
en ces termes, du sinistre maritime survenu à Port-en-Bessin que nous
avons rapporté dans notre numéro de jeudi : Lundi soir, 3 novembre, un
malheureux événement est venu attrister les habitants de
Port-en-Bessin. A la nuit tombante, plusieurs canots de Port-en-Bessin
étaient sortis, montés de chacun deux hommes, pour aller faire la
pêche du hareng, mais un ouragan des plus furieux étant survenu a
forcé ces canots à revenir
pour rentrer dans le port.
Quatre
ont manqué l'entrée du port, ils ont doublé le rond-point de la
jetée de l'Est, en dehors deux des canots ont sombré, et les quatre
bommes qui étaient à bord, et qui sont de Port-en-Bessin, out peri, ce
sont Jeanne (Pierre), Lamare (Amand), Langlois, surnommé Fagot, et
Madelaine (Alexis, dit Le Bâtier.
Jeanne
et Langlois sont marins et mariés, le premier est père de trois
enfants, les deux autres sont garçons et ouvriers de Port. Les hommes
qui étaient dans les autres canots ont eu bien de la peine à se
sauver. Aucun des cadavres n'a jusqu'ici été retrouvé, il y a eu
plusieurs canots de brisés. Heureusement les grandes barques du port
pour la pèche du poisson frais étaient à la mer et n'ont pas eu à
souffrir. On ne peut peindre le désespoir des familles frappées dans
leurs membres, les tristesses de la population et les inquiétudes,
hélas ! si souvent ravivées des familles de nos côtes qui comptent
parmi elle tant de marins.
Les
jetées de Port-en-Bessin ont été construites, sans doute, pour le
plus grand avantage de ce port, malheureusement elles ne semblent pas
répondre à leur destination, et l'entrée, par mauvais temps, est pour
ainsi dire impraticable. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1863
-
A
l’honneur.
-
Le Moniteur universel de mardi publie une liste de
récompenses décernées par le ministre de la marine et des colonies
pour faits de sauvetage. Nous y remarquons les noms suivants :
Médailles
en argent de 2e classe.
-
Bustelli (Paul-Dominique), peintre en bâtiments : sauvetage
d'un jeune homme à Honfleur, le 8 août 1863.
-
Margenest (Jean-Charles-Antoine), marin inscrit à la Hougue :
sauvetage d'un enfant à Isigny, le 14 août 1863.
Témoignages
de satisfaction.
-
Marie (Pierre), marin inscrit à Caen : sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.
-
Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux
baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.
-
Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au
sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer,
le 25 août 1863. Témoignages de satisfaction.
Marie
(Pierre), marin inscrit à Caen: sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.
Mousset
(Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à
Honfleur, le 6 juillet 1863.
Lesieurre
(Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire
anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. (l’Ordre et la
Liberté)
Février
1864 -
A l’honneur. -
Sur la liste
des récompenses décernées par une décision du ministre de la marine
et des colonies du 26 décembre dernier, nous remarquons les noms
suivants de quatre marins inscrits à Caen, qui ont obtenu chacun un
témoignage de satisfaction pour avoir, à Port-en-Bessin, le 9 novembre
1863, opéré le sauvetage d'un navire, ce sont : Cavey
(Jean-Baptiste), Jeanne (Charles-Jules), Jacqueline (Émile-Séraphin),
et Vautier (Louis-Aimé). (l’Ordre et
la Liberté)
Février
1864 - Le tirage. -
C'est le 15 de ce mois
que commence, dans les 89 départements de l'Empire français, la grande
opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1863, nés
en 1843. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1864
- Macabre
découverte. -
Le 10 du courant, la mer a rejeté sur la plage de Port-en-Bessin
les restes défigurés du nommé Lamare (Amand), âgé de 31 ans,
journalier au même lieu, qui s'était noyé accidentellement dans la
nuit du 2 au 3 novembre dernier.
(l’Ordre et la Liberté)
Mars
1864 - Un infanticide. -
Mercredi
dernier, on a trouvé, dans un abreuvoir de la commune de
Port-en-Bessin, le cadavre d'un enfant nouveau-né, du sexe masculin,
dont la mort remontait à plusieurs jours.
Avertie
immédiatement, la Justice s'est transportée sur les lieux,
accompagnée de la veuve Marie (Amanda), née Passard, dentellière,
demeurant à Commes, écrouée précédemment à la maison d'arrêt sous
l'accusation d'infanticide. En présence du cadavre de l'enfant, cette
femme a fait, dit-on, des aveux complets. (l'Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
La situation maritime du Calvados.
- Dans son rapport sur la situation du service des
travaux maritimes du Calvados, M. Harduin, ingénieur en chef des ports
maritimes, passe successivement en revue tous les ports du département.
Notre
littoral présente un développement de 120 kilomètres environ entre
ses points extrêmes : Fiquefleur à l'est, et Isigny à l'ouest. On y
trouve deux ports très importants : Honfleur et Caen ; six ports d'une
importance moindre : Trouville . Dives, Ouistreham, Courseulles,
Port-en-Bessin et Isigny ; et, enfin, trois stations de pêche :
Villerville, Arromanches et Grandcamp. Il convient encore de signaler le
petit port de St-Sauveur, dans la baie de la Seine, non loin de
Honfleur, et le port de Touques, en amont de Trouville.
Par
suite de l'ouverture du chemin de fer, le port de Honfleur a repris la
première place qu'il avait perdue en 1861, et Caen se retrouve à la
seconde. Toutefois, les mouvements de ce dernier port en 1862 ont encore
dépassé de beaucoup la moyenne des sept années précédentes.
L'activité
des ports de Trouville, Courseulles, Isigny et Port-en-Bessin a
augmenté ; celle de Dives a encore diminué. D'après le tableau
comparatif du mouvement commercial de 1855 à 1862 inclusivement, les
sept ports principaux du Calvados peuvent être classés ainsi : 1º
Honfleur, 284 265 tonneaux ; 2º Caen, 242 316 tonneaux ; 3º Trouville,
28 110 tonneaux ; 4º Courseulles, 24 932 ; 5º Isigny, 21 021; 6°
Port-en-Bessin, 13 858 ;
et 7º Dives, 5 452 tonneaux.
M.
Harduin termine son rapport par une recapitulation et une évaluation
sommaire des travaux recommandés par le Conseil général dont les
projets sont présentés ou à l'étude, et en faveur desquels il y aura
lieu de demander des subventions sur les fonds du département en 1865
et années suivantes.
La
dépense totale des projets recommandés, dont l'exécution est à
prévoir dans une période de cinq années, est de 4 142 700 francs. (l’Ordre
et la Liberté
Août
1864 -
Pour les écoles. -
Le ministre de l'instruction publique vient de charger les
préfets de demander aux Conseils généraux une allocation pour acheter
à l'usage
des écoles normales primaires départementales :
Un
baromètre de Fortin.
Un
thermomètre à minima de Rutherford.
Un
thermomètre à maxima de Negretti.
Un
psychromètre.
Un
pluviomètre.
Une
girouette.
L'achat
de tous ces objets ne doit pas dépasser 250 fr., et permettra, dit M.
le ministre, aux écoles normales de rassembler les matériaux d'une
statistique des orages qui sévissent sur la France. (l’Ordre et la
Liberté)
Août
1864 -
Une tempête. -
La tempête qui a duré du 22 au 25 courant a occasionné de
graves dégâts à Port-en-Bessin.
Lundi
soir, le vent étant N.- N.- E. et augmentant d'intensité, la mer est
devenue excessivement grosse.
Mardi,
à la pleine-mer, trois navires étaient amarrés le long de l'épi. Le
sloop « Marthe et Ernest », d'Isigny, capitaine
Longuemare, ayant chassé, s'est jeté sur la bisquine « Saint-Vaast »,
capitaine Leguay, qui s'est mise en travers sur les pierres formant
escalier du côté Est de l'épi, où elle s'est démolie du côté de
bâbord et a coulé.
Elle
a eu sa chaloupe démolie, ce navire était déchargé. Le sloop a eu
son couronnement enlevé et son arrière avarié.
Sur
le côté ouest de l'épi, la bisquine « Édouard et Rose »,
capitaine Ménage, a chassé sur la cale, où elle s'est coulée. La
bisquine « Aurélie », capitaine Leveillé, chargée
de charbon, a coulé aussi dans le port.
Les
matelots des navires avariés se sont exposés, malgré la grosse mer et
au péril de leur vie, à sauter à bord et à amarrer pour sauver leurs
navires, d'autres marins allaient à bord de l' « Aurélie »
dans une chaloupe, malgré un péril imminent, et, à leur retour, on
leur jetait des cordes et on les hissait ensuite sur la jetée.
La
mer était excessivement grosse et agitée, elle déferlait avec une
violence extrême, les chaînes craquaient, les câbles rompaient, la
mer jetait beaucoup de débris à la côte. Trois grosses pierres de
granit, qui étaient au bout de la jetée de l'Est, ont été roulées
plus de cinq mètres et sont tombées de près de deux mètres de haut
sur le côté intérieur de la jetée. Les pauvres marins étaient
occupés à retirer le soir, à la mer baissante, tout ce qu'ils avaient
à leur bord, à la lumière des flambeaux.
Douze
barques de pêche étaient à la mer, il en a relâché deux au Havre,
cinq à Saint-Vaast, dont une a perdu ses voiles, une à Grandcamp. Les
quatre autres ont tenu la mer et sont rentrées sans accident.
Le
vent est tombé à deux heures du soir. Les deux bisquines « Saint-Vaast »
et « Édouard et Rose » sont restées coulées,
l' « Aurélie » a pu être relevée et
déchargée promptement. Ces trois navires, de Saint-Vaast-la-Hougue,
appartiennent, dit-on, au même armateur.
(Indicateur de Bayeux).
Septembre
1864 -
Visite du préfet maritime.
- A
la suite du dernier sinistre maritime arrivé à Port-en-Bessin, les
marins de cette localité ont adressé à l'Empereur une pétition pour
demander que de nouvelles études soient faites au sujet de ce port,
dont la position, par suite des travaux opérés jusqu'ici, est devenue
plus dangereuse que jamais.
Prenant
cette pétition en considération, l'Empereur, nous assure-t-on, a dû
autoriser des études pour la construction d'un nouveau bassin.
Dimanche
dernier, à 7 heures et demie du matin, M. l'amiral préfet maritime de
Cherbourg est arrivé à Port avec son état-major, à bord du vapeur
« Dauphin », navire de l'État, et a visité
l'emplacement du bassin projeté. Il est parti dans la journée pour
Trouville, d'où il doit aller à Paris, pour rendre compte à
l'Empereur du résultat des études.
Toute
la population maritime de Port a été heureuse de cette visite et en
tire un nouveau motif d'espérance.
(L'Indicateur de Bayeux.)
Janvier
1865
-
La télégraphie.
-
Par suite de
mesures concertées entre le ministre de l'intérieur et le ministre de
la marine et des colonies, le service de la télégraphie privée, par
voie électrique, vient d'être organisé dans les postes
électro-sémaphoriques établis sur le littoral.
L'ouverture
de ce service a été fixée au 1er janvier. Ces postes
fonctionnent comme les bureaux ordinaires de télégraphie, ils
échangent des dépêches privées avec tous les bureaux ouverts tant en
France qu'à l'étranger.
Le
département du Calvados, qui fait partie du 1er
arrondissement maritime (Cherbourg), comprend cinq postes
électro-sémaphoriques, savoir :
-
Sémaphore de la pointe de Beuzeval qui desservira les localités
suivantes : Beuzeval , Cabourg ( pendant l'hiver),
Dives
(pendant l'hiver), Houlgate et Villers-sur-Mer.
-
Sémaphore de Ouistreham qui desservira les localités suivantes
: Amfréville, Colleville-sur-Orne, Hermanville,
Lion-sur-Mer
et Ranville.
-
Sémaphore de Saint-Aubin qui desservira les localités suivantes
: Bernières-sur-mer, Banville, Courseulles, Graye, la Délivrande,
Langrune et Luc-sur-Mer.
-
Sémaphore de Port-en-Bessin qui desservira les
localités suivantes : Commes et Sainte-Honorine-des-Pertes.
-
Sémaphore de la pointe de la Percée qui desservira les
localités suivantes : Englesqueville et Longueville. (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1865 -
Vœu sur la création de bureaux de poste. - Le
Conseil général.
Exprime
le vœu :
1º
Que des bureaux de distribution soient établis à Port-en-Bessin
et à Longraye.
2º
Qu'un bureau de poste soit établi dans chacune des communes de
Saint-Julien-le-Faucon et du Breuil. (Le Pays d’Auge)
Septembre
1865 -
Prix de la journée de travail.
- Le
Conseil général fixe la journée de travail, dans le département du
Calvados, ainsi qu'il suit :
-
1 fr. 30 pour la ville de Caen.
-
1 fr. 20 dans les villes de Bayeux, Lisieux et Honfleur.
-
1 fr. 10 pour Vire, Trouville, Falaise, Pont-l'Évêque,
Condé-sur-Noireau,
Orbec et Isigny.
-
1 fr. dans les communes chef-lieu de canton, et quelques
gros bourgs.
-
0 fr. 80, 0 fr. 70, 0 fr. 60 dans
toutes les autres communes du département, et suivant les états
arrêtés par le Conseil général depuis plusieurs années. (Le
Pays d’Auge)
Avril
1866 -
Les naufrages. -
Il résulte des publications de l'administration
du bureau Véritas de Paris, que le nombre
des navires perdus totalement pendant le mois de mars
dernier, s'est élevé à 269, sur ce chiffre on compte 145 navires
anglais, 32 américains, 28 français, 5 danois, 5 hollandais, 5
italiens, 4 hambourgeois, 4 norvégiens, et 41 de différents
pavillons.
17
navires sont supposés perdus corps et biens, par suite d'absence de
nouvelles.
Le
nombre des navires perdus en janvier et février s'élevait à 678. En y
ajoutant ceux perdus en mars, soit 269, on arrive un total de 947
navires perdus totalement du 1er janvier
au 31 mars 1866.
1866
-
Port Maritime.
-
Bien que les môles, quais et murs de défense du port de
Port-en-Bessin ne laissent
rien à désirer, les navires n'y sont point en sûreté pendant les coups
de vent du large. Aussi l'importance commerciale du port tend à
diminuer.
M.
le Ministre des travaux publics a approuvé un projet de creusement de
la roche au pied du môle de l'Est. Ce projet, évalué à 12 000 fr.,
est destiné à améliorer le mouillage.
D'autres
études importantes se poursuivent, mais exigent des dépenses qui
rendent leur exécution lente et difficile.
Mouvement
général des ports. Pendant 9 ans, c'est-à-dire de 1855 à 1863, le
tonnage des navires
fréquentant les ports de commerce de Honfleur, Caen, Trouville, Courseulles,
Isigny, Port-en-Bessin et Dives, a été, en moyenne, de 529,087
tonneaux. En 1864, il s'est élevé à 646,070 t., et en 1865, à
735,2011. Le tableau présenté indique
le degré d'importance relative de chacun de ces ports.
Les
crédits affectés aux travaux neufs et aux grosses réparations ont
été, en 1866, de 896,124 fr., tandis que, l'année précédente, ils
n'avaient pas dépassé 755,064 fr. Et cependant,
malgré l'importance de ces crédits, les travaux de Honfleur, Trouville
et Courseulles auraient été interrompus si l'entrepreneur, M. Mauger,
n'avait pas généreusement
fait des avances considérables, dont il est juste de
le remercier.
Juin
1866 -
Une récompense. - M.
Tillet Émile, perruquier à Port-en-Bessin, vient d'obtenir une
médaille d'argent (2ème classe), pour avoir sauvé un enfant le 23
février dernier.
Juillet
1866 -
Une pétition. - Le
Conseil municipal de Port-en-Bessin, justement préoccupé de
l'insuffisance du port extérieur actuel et des dangers qu'il offre aux
navires qui viennent ou s'y réfugier ou apporter leurs
changements, a décidé qu'une pétition serait appréciée à
l'Empereur dans le but d'obtenir l'amélioration de ce port de refuge.
- Le
Conseil municipal de Port-en-Bessin, justement préoccupé de
l'insuffisance du port extérieur actuel et des dangers qu'il offre aux
navires qui viennent ou s'y réfugier
ou apporter leurs changements, a décidé qu'une pétition serait
appréciée à l'Empereur dans le but d'obtenir l'amélioration de ce
port de refuge.
Cette
pétition retrace les sinistres dont chaque année ces pays sont le
théâtre, la répugnance des
capitaines, qui hésitent à les fréquenter, et même à y chercher un
abri toujours trop insuffisant, la pétition fait remarquer que
Port-en-Bessin est le seul port du littoral entre le Havre et Cherbourg
susceptible, s'il était amélioré, d'abriter des navires
d'un assez fort calant d'eau, elle conclut, en demandant à
l'Empereur le rétablissement d'un bassin d'échouage intérieur, qui
amènerait une sécurité qui fait complètement
défaut aujourd'hui.
Février
1867 -
Par décret. -
Par décret impérial le maire de Port-en-Bessin est autorisé à
accepter la donation faite par le sieur Dajon-Lamare, et consistant en
une parcelle
de terrain destinée à servir à l'établissement
d'un lavoir
public.
Mars
1867 -
Le printemps en avance. -
La végétation est tellement avancé dans notre contrée que les
abricotiers sont en fleurs. D'ici huit jours au plus, les poiriers et
les guiguiers vont épanouir leurs boutons nombreux cette année. Si la
fin de l'hiver et le commencement du printemps sont favorables, il y
aura une récolte abondante.
L'herbe
pousse...... Les gros bœufs reparaissent...... Les
dindes s'en vont avec les gras jours.
Mars
1867 -
Une découverte. -
M. le vice amiral, préfet maritime à Cherbourg, vient déformer
M. le chef du service de la marine au Havre, qu'un nouveau banc
d'huîtres a été découvert dans la mer
commune. Ce gisement, qui paraît assez riche et dont les produits ont
été trouvés de belle qualité, est situé dans l'est un quart
nord-est des îles Saint-Marcouf, par 17 brasses 1/2 à 20 brasses
d'eau, et à 4 lieux 1/2 environ de Port-en-Bessin, dans le nord-ouest
un quart-nord du compas. Ses amers nord et sud sont la tour
de Maisy, un peu à l'aval de la tache rouge de la pointe de la Percée.
Mars
1867 -
Les naufrages. -
Il résulte des publications de l'administration du Bureau
Véritas de Paris, que le nombre des navires perdus totalement, pendant
le mois de février dernier, s'est élevé à 224 ; de ce nombre,
on compte 102 navires anglais, 43 américains, 21 français, 11
italiens, 9 danois, 7 prussiens, 5 hollandais, et 26 de différents
pavillons.
Septembre
1867 -
Un naufrage.
- Le 18 de ce
mois, une bisquine faisant le cabotage commandée par le capitaine
Lefort Grégoire, appartenant à M. Testard, armateur
à Boulogne (Pas-de-Calais), chargée de ciment, à destination du
Havre, s'est échouée dans le port de Port-en-Bessin, et s'est brisée
contre la jetée par une mer très houleuse.
Les papiers du bord ayant été avariés, on ne connaît pas la perte du
chargement ni le nom du négociant.
Voici
en quels termes le compte-rendu de ce sinistre : un accident maritime
vient d'avoir lieu à Port-en-Bessin. La bisquine
« Bonne-mère », capitaine Lefort, de Boulogne, est
entré dans le port mercredi vers midi, la mère poussée et
soulevée par de forts vents du nord-est était alors très grosse et le
navire étant lourdement chargé, il y avait tout lieu de craindre qu'il
ne fut englouti en entrant, mais il n'en a pas été ainsi, il a au
contraire très bien franchi la passe et fait son évolution pour
mouiller son ancre dans l'est du port
en vrai marin et de manière à enlever toute inquiétude
sur son compte, mais à peine l'ancre mouillée l'on reconnut de suite
qu'elle était trop légère et ne tenait pas, ensuite
les marins fatigués par deux jours de lutte à la mer et trop faibles
en nombre (3 hommes) ne pouvaient amener leurs voiles dont les drisses
étaient engagées, aucun secours
ni amarre ne pouvant leur être portés, tellement la mer était
houleuse dans le port, en très peu de temps ce navire a été jeté en
plein sur la jetée où les hommes ont pu se
sauver, et où il a été disloqué et ensuite brisé par la force
des vagues.
Mai
1868 -
Un sauvetage. - Le
6 mai dernier, un Port-en-Bessin, deux matelots anglais, sur le point de
se noyer, étaient sauvés par les sieurs Le Fournier Jean-baptiste Prospère,
quartier-maître canonnier, et le novice Labbé Jean-Baptiste Aimé.
- Le
6 mai dernier, un Port-en-Bessin, deux matelots anglais, sur le point de
se noyer, étaient sauvés
par les sieurs Le Fournier Jean-baptiste Prospèr, quartier-maître
canonnier, et le novice Labbé Jean-Baptiste Aimé.
Le
ministre de la marine vient, par une décision récente, de décerner à
chacun de ces braves
marins une médaille en argent.
Juillet
1868 -
Un drame. - Le
17 de ce mois, à Port-en-Bessin, vers 5 heures du soir, les deux sœurs
Désirée et Ernestine Lepelletier, la première âgée de 15 ans et
l'autre de 5 ans et demi, se baignaient dans la mer à la marée
montante. Entraînées au large par les vagues, elles eussent
infailliblement péri sans le secours des sieurs Françoise
Lucien Jules, et Moisy Paul, matelots qui se sont jetés tout habillés
à la mer, profonde en cet endroit de 4 à 5 mètres et ont été assez
heureux pour les sauver au moment
ou elles disparaissaient sous les flots.
Transportées
à leur domicile, les sœurs Lepelletier ont reçu des soins empressés,
qui n'ont pas tardé à les faire revenir à elles-mêmes.
Août
1868 -
Un accident.
- Samedi, un
brick anglais, en déchargement des charbons à Port-en-Bessin, se
trouvait violemment poussé par la grosse mer contre la jetée,
lorsqu'un des enfants du capitaine, âgé de 6 à 7 ans, voulant rentrer
à bord, manqua la passe et tomba entre le navire et le quai où il fut
broyé.
-
Samedi, un brick anglais, en déchargement des charbons à
Port-en-Bessin, se trouvait violemment poussé par la grosse mer contre
la jetée, lorsqu'un des enfants du capitaine, âgé de 6 à 7 ans,
voulant rentrer à bord, manqua la passe et tomba entre le navire et le
quai où il fut broyé.
Un
des hommes de l'équipage témoin de l'accident, se précipite vers
l'enfant, parvient à le saisir et le remet entre les bras de son
infortuné père qui, éperdu, court avec lui chez M. Delarue, ancien
pharmacien à Bayeux, en ce moment aux bains de mer à Port, espérant
trouver là quelques secours, mais, tout fut inutile, le malheureux
enfant expirait
une heure après.
La
mère était dans la cuisine, au fond du bateau, quand l'accident
arriva, et ce ne fut qu'au moment où son enfant allait expirer qu'elle
apprit le fatal événement.
Dimanche,
il a été inhumé à Port par les marins du bord et l'autorité civile,
comme appartenant à la religion protestante, et le brick est reparti
mardi, emportant cette famille désolée.
Mars
1869 -
Une grande marée. - La
marée de lundi dernier est une des plus fortes que l'on ait vues depuis
plus de 30 ans. La mer, poussée par un vent nord-nord-est, a
été d'une violence extrême et a causé quelques dégâts. Elle est
entrée dans beaucoup de maisons du bord de la mer.
Les
vagues montaient à 100 mètres le long des falaises de
Port.
Mars
1869 -
La tempête du 20 mars. - Samedi
dernier, on a relevé sur le rivage de Port-en-Bessin que la mer
venait d'y porter, un cadavre d'homme.
Il
a été trouvé à Luc une planche de poulaine en chêne, peinte en noir
et portant en lettres fouillées au ciseau le nom de « Tobina ».
Depuis
dimanche, on a recueilli sur la plage entre Langrune et Ouistreham, une
assez grande quantité de madriers et de planches en bois blanc,
marqués SS. G. d'un bout et X R de
l'autre. Parmi ces épaves, on a trouvé un bout-dehors de foc mesurant
7 mètres 40 de long. Toutes ces épaves semble être à la mer depuis
peu de temps. Ont fait naturellement sur leur provenances des
tristes
conjonctures.
Mars
1869 -
La tempête du 20 mars. - Sur
la demande de M. le Préfet, Son Excellence M. le Ministre de
l'intérieur a bien voulu accorder une somme de 800 francs, pour
les victimes du sinistre de Port-en-Bessin.
De
son côté, M. le Préfet s'est empressé de leur envoyer un secours de
500 francs. Le total des sommes recueillies jusqu'à ce jour par
souscription dans le Calvados s'élève à
environ 8 000
francs.
Avril
1869 -
Les réparations. - Par
décision du 29 avril, M. le ministre des travaux publics a bien voulu,
sur la demande de M. le préfet du Calvados, autoriser l'exécution des
travaux de réparation des dommages causés aux ouvrages du port de
Port-en-Bessin par les tempêtes du mois de mars dernier, et mettre à
disposition de ce magistrat un crédit de
3 500 francs pour le paiement des dépenses.
Avril
1869 - Les
patrons pêcheurs. -
Les patrons de barque de Port-en-Bessin, dans leur réunion
générale de dimanche, ont adopté, en principe, une caisse de prévoyance
qui sera fondée au moyen d'une retenue fixée par semaine et par barque
à 1 fr. 50 pour la 1er
année, et à 1
fr. pour
les suivantes.
Mai
1869 -
Une décision. - Par
une décision du 12 mai courant, Son Excellence le ministre de la
marine, accueillant les propositions qui lui avaient été soumises par l'autorité
maritime, a alloué une somme de 6 205 francs, aux marins de
Port-en-Bessin pour les aider à remplacer les bateaux de pêche qu'ils
ont perdu ou à réparer les avaries de
leurs embarcations pendant la tempête du 20 mars dernier.
Juillet
1869 -
Fait divers.
- Dimanche
denier, vers onze heures du matin, le feu a éclaté dans les bâtiments
d'une ferme appartenant à M. Gossel, sise à Port-en-Bessin, près
l'église, et touchant aux dépendances du presbytère.
Au
premier cri d’alarme en s'est porté sur le lieu du sinistré et les
secours ont été organisés. On s'est empressé tout d'abord de
circonscrire, le foyer de l'incendie en l’isolant soit au moyen
de toiles mouillées appliquées sur
les bâtiments voisins couverts en chaume, soit en établissant une
solution de continuité entre la partie du grand bâtiment où le
feu sévissait et celle qu'il n'avait pas encore atteinte, mais
qu'il allait bientôt attaquer. Grâce à ces mesures intelligentes, le
feu a été maîtrisé en quelques heures, quoiqu'il existât-une
certaine quantité de foin et de paille de colza dans un appentis qui a
été détruit et huit cents de fagots dans la partie brûlée du grand
bâtiment.
Il
y a malheureusement des accidents à constater : victime de son
courage et de son zèle un ouvrier constructeur de navires, le sieur
Émile Vautier, est tombé de six à sept mètres sur un sol dur
où, sans sa vigueur et sa souplesse, il se fût tué infailliblement;
mais tout fait espérer que cette chute n'aura pas de suites fâcheuses.
Un brave marin, déjà éprouvé dans la tempête du 20 mars, le
sieur Langlois, a été aussi fortement contusionné, mais son état
n'inspire aucune inquiétude.
La
ferme est occupée par le sieur Michel Henri. Il a sous-loué à
François Henri, son frère, boulanger à Port, la partis du bâtiment
où les huit cents fagots ont été incendiés.
On
ne sait pas au juste la cause de l'incendie, mais tout fait présumer
qu'il est dû à l'imprudence née de quelques fumeurs ou d'enfants qui,
dans ce lieu habituel d'ébats et de causeries aux approches des
offices, auront jeté des allumettes chimiques non éteintes sur la
paille qui garnit la cour, d'où le feu se sera communiqué à
l'appentis et au bâtiment.
Septembre
1869 -
Fait
divers.
- Les
pilotes et les pêcheurs signalent depuis quelques jours la présence
dans la Manche d'une énorme baleine, dont la dimension serait de
30 mètres environ. Le gigantesque poisson a été vu entre le feu de
Barfleur et le feu de Ver. Il ne serait pas impossible qu'on apprît
qu'il a été trouvé échoué sur quelque plage,
car la Manche n'est pas un abri suffisant pour de pareils
hôtes.
Décembre
1869 -
Fait divers.
- La
population de Port-en-Bessin a été péniblement impressionnée jeudi
16 décembre.
Il
était quatre heures et demie, le temps était affreux et la mer très
grosse, les barques faisaient route pour rentrer au port, malgré le
vent contraire. L'une d'elles, « Jeanne-d'Arc »,
commandée par le patron Alphonse Deport, était à la cape, lorsqu'un
coup de mer enleva l'un de ses matelots, le nommé François Deport,
âgé de 20 ans.
Au
même instant, l'un des autres matelots, Alphonse Tabouret, âgé de 26
ans, qui s'était amarré promptement, se précipitait à la mer, pour
tâcher de le secourir, il lutta pendant plus de vingt
minutes contre les flots qui lui ravissaient son camarade, chaque fois
qu'il était sur le point de l'atteindre. Après les plus grands et
pénibles efforts, il s'est
vu forcé de l'abandonner et de se rapprocher du bord, où il a
été remonté épuisé de fatigue.
Ce
n'est pas la première fois, en cas pareil, que ce brave marin, un vrai
loup de mer, se fait remarquer par son grand sang-froid et son
dévouement pour ses camarades, qui tous se plaisent à le
reconnaître. Tabouret est père de trois enfants, sa femme est
accouchée il y a huit jours du dernier. M. Morin, syndic des gens de
mer, a demandé pour ce courageux marin une récompense qu'on ne saurait
lui refuser.
Cet
accident est d'autant plus triste et malheureux qu'il frappe une veuve,
mère de plusieurs enfants (six encore),
dont l'infortuné Deport était
le seul soutient.
Février
1870
- Fait divers.
- L’Ordre
et la Liberté se dit en mesure d'annoncer, de source certaine, qu'un
crédit de 600.000 fr., à prendre sur les 17 millions inscrits au budget
pour l'achèvement des travaux en cours, serait, destiné à
l'établissement d'un bassin à flot à Port-en-Bessin.
La
réalisation de cette heureuse nouvelle serait accueillie avec joie dans
toute notre contrée normande.
Août
1871
- Fait divers.
-
Des phénomènes
atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la
Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de
fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les
toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont
été ramassées surchargées de ces
insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur
vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de
Paris.
Août
1871
- Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts
sur tout.
Sur
les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le
manger.
Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui
en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on
mette un impôt sur la
teurgoule.
La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins.
Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule…..
Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de
telles cuillerées de ce mets délectable,
que la.... bouche leur en teurd !
Septembre
1871
- Fait divers.
- On
nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la
température élevée à cette époque de la saison. Il en reste
cependant encore,
mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice
certain d'un hiver précoce et rigoureux.
Septembre
1871
- Incendie.
- Le
3 courant, vers 8 heures 1/2 du matin, un commencement d'incendie, dont
la cause est inconnue, a éclaté à Port-en-Bessin, dans une maison
occupée par le nommé Ferdinand Adam,
cordonnier et aubergiste, appartenant au sieur Hamel Thibault,
négociant
à Bayeux. Perte : 250 fr.
Septembre
1871 -
Fait divers.
- La
violente tempête qui a sévi sur nos côtes ces jours derniers, a
occasionné de nombreux sinistrés en mer. Au Havre les dégâts sont considérables.
Septembre
1871
- Fait divers.
- On
signale, cette année, une abondance fabuleuse de harengs. Déjà les
arrivages en sont considérables. Toutes nos côtes de la Manche
sont en mouvement, et les pêcheurs se mettent en campagne avec la
certitude d'une belle saison. Il faut se rappeler à ce propos que
l'abondance de ce poisson est une vraie richesse pour toute notre
population maritime. Par contre,
les bancs d'huîtres sont peu fournis cette année.
Octobre
1871
- Fait divers.
- Une
médaille de deuxième classe en argent a été accordée à M.
Pierre-Victor Marie, matelot à Port-en-Bessin pour avoir, au péril de
sa vie, sauvé un enfant
qui se noyait.
Janvier
1872
- Fait divers.
- Depuis
longtemps on n'avait vu, sur nos côtes, le poisson aussi rare, par
suite du mauvais temps continuel que nous avons éprouvé pendant près
de six semaines. Cet état de choses rend, on le comprend, la vie
difficile dans les localités riveraines de la mer.
Février
1872
- Fait divers.
- Le
ministre de la marine et des colonies a décerné des récompenses pour
faits de sauvetage. Sur cette liste nous relevons les noms suivants
:
Guillaume
Lemarchand, matelot, témoignage officiel de satisfaction. Sauvetage de
deux hommes à Honfleur le 28 juillet 1871.
Pierre
Marie, matelot ; médaille de 2e classe, argent. Sauvetage
d'un enfant le Port-en-Bessin, le 9 juillet 1871.
Pierre
Colleville matelot ; médaille de 2e
classe, argent. Sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 16 septembre 1871.
François
Leboucher, sous-patron des douanes ; médaille de 2e classe,
argent. Sauvetage d'un enfant à Caen, le 20 septembre 1871.
Florentin-Auguste
Gilles, apprenti marin, témoignage officiel de satisfaction ;
Pierre-Edmond Genivière, témoignage officiel de satisfaction. Secours
à un noyé à Villers-sur-Mer,
le 18 juillet 1871.
Septembre
1872
- L’état civil.
- Le
ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire
pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se
trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes,
et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des
mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent
à un si grand degré la population
tout entière.
Septembre
1872 -
Phénomènes atmosphériques.
- Vendredi
et samedi, plusieurs
trombes ont été remarquées dans l'arrondissement de Bayeux, les deux
premières ont
été vues à Port-en-Bessin et à Sainte-Honorine-des-Pertes, et n'ont
fait aucun dégât, mais la troisième, qui s'est formée à environ 1
kilomètre en vue de la mer, sur le territoire de la commune de Huppain,
a emporté toute la couverture, bois et paille, d'un corps de bâtiment
long de 20 mètres, appartenant au sieur Jean Levêque. Cette trombe
avait la forme d'un gros cylindre. Elle a enlevé et porté une
partie des matériaux à une distance de plus de 100 mètres, et des
morceaux de bois ont été trouvais à une
très grande distance. Plusieurs pommiers ont été déracinés,
il est à remarquer que chaque trombe se formait après les coups de
tonnerre.
Ces
trombes étaient sans doute produites par la décharge vaporeuse des
nuages qui se trouvaient immédiatement condensés et enveloppés, pour
ainsi dire, par l'état excessivement froid de la température pendant
les journées des 20 et 21 septembre.
La
foudre est également tombée sur plusieurs points, mais n'a fait
d'autres dégâts
que de détruire quelques arbres.
Mars
1873
- Tirage au
sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils
passent avec succès, au corps leurs
examens. Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus bas,
1, 2, 3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la guerre
fixera suivant le nombre de soldats dont il aura
besoin chaque
année, feront cinq ans de service.
Avril
1873
- Pêche
miraculeuse.
-
La pêche du maquereau
est miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq bateaux
sont entrés, rapportent 105 800 Maquereaux,
9 700 avaient été salés
en route.
Mai
1873
-
Les Événements. - Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON,
duc DE MAGENTA.
Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.
Mai
1873
- Commission
nautique. -
Une commission nautique, chargée par M. le ministre de la
marine d'examiner les travaux qu'il y aurait lieu de faire au port de
Port-en-Bessin, s'est réunie dans cette localité. Après examen des
différents projets qui lui étaient soumis, la commission s'est
décidée, à l'unanimité, pour la construction d'un
bassin intérieur d'échouage, comme offrant de plus
grands avantages.
Mars
1874
- Mort accidentelle.
- Le
20 de ce mois, le sieur Tanquerelle, ouvrier voilier, s'est tué à
Port-en-Bessin. Cet homme avait voulu aller à l'arrivée des bateaux de
pêche pendant
la nuit. Il sera tombé dans le port d'une hauteur de 6 mètres,
au moment où la marée était basse, et se sera tué sur les cailloux.
Mars
1874
- Tentative de vol.
- Lundi,
vers 6 heures du matin, le sieur Renoult, sacristain, se rendit à
l'église de Port-en-Bessin pour sonner l'Angelus. Lorsqu'il voulut
ouvrir la porte, il s'aperçut que la serrure avait été forcée et
qu'un malfaiteur s'était introduit dans l'église. Bien que la porte de
la sacristie ne fût pas fermée à clef, on n'a rien trouvé
de dérangé. Il est probable que le malfaiteur a été interrompu dans
sa tentative, et qu'il s'est retiré sans avoir pu l'exécuter.
Décembre
1874
- Recensement. -
Les
maires vont commencer dans toutes les communes le recensement des
chevaux, juments et mulets susceptibles d'être utilisés pour
les besoins de l'armée. Cette réquisition n'aura jamais lieu que
moyennant le paiement d'une indemnité de 900 à 1 600 fr.
Décembre
1874
- La neige. -
La
neige continue à tomber en grande abondance dans différentes régions
de la France. Depuis vingt ans, dit le Courrier des Alpes, il n'était
pas tombé autant de neige, il y en a deux mètres de haut sur la
route de Bourg-Saint-Maurice. Dans la Lozère, la neige encombre les
routes. A Angers, la halle s'est écroulée
sous le poids de la neige, huit victimes. Au
delà de
Mézidon et vers Rouen, la neige est tombée la semaine dernière avec
abondance.
Janvier
1875
-
Le froid. -
L'année
débute mal, le verglas du premier janvier 1875 restera légendaire.
A Paris, le nombre des individus entrés dans les hôpitaux pour blessures
à la suite de chutes sur le verglas est de 2 000 au moins. Quant
aux chevaux tués et aux voitures versées, le chiffre en est inconnu.
Dans
notre région, les conséquences n'ont pas été aussi graves, mais les
accidents ont été assez nombreux pour que deux jours durant, nos
médecins n'aient été occupés qu'à remettre des jambes
brisées et des poignets foulés.
En
Normandie, dans la nuit du 29 au 30 décembre le thermomètre est
descendu à - 12 degrés. A Orléans, le thermomètre est descendu à -
15 degrés. A Pontarlier, - 20 degrés.
En
France, à St-Goussaud (Creuse), le sieur Bergeron, âgé de 32 ans,
facteur rural, s'est perdu dans les neiges et a péri de froid.
La
ville de Paris vient d'acheter un fond-neige d'un modèle assez curieux.
C'est un cylindre roulant, ayant un foyer central qui dégage assez de
calorique pour fondre la neige qu'il écrase et pour sécher le
sol.
Janvier
1875
-
Éclipses.
- Si,
en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera
éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule
sera visible,
en partie, à Paris.
Février
1875
-
Bassin de Port. - Un
décret du Président de la
République, en date du 3 de ce mois, ordonne qu’il sera procédé à
l’exécution des travaux nécessaires pour
la construction à Port-en-Bessin, d'un bassin d'échouage. Ce décret,
si impatiemment attendu, permettra de donner dans un temps rapproché,
une légitime satisfaction aux nombreux intérêts
de la population de
Port-en-Bessin.
Le département s'est engagé à contribuer pour 50 000 fr., et les
marins de Port pour 20 000 fr.
Février
1875
-
La Cour. -
La
Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires ou
les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des
voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient
les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et
effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé.
Ceci s'applique aussi aux pigeons.
Février
1875
-
Épave. -
Jeudi,
un bateau qui sortait de Port-en-Bessin pour aller à la pêche, a
rencontré en mer une quantité de barils de pétrole flottant sur
l'eau. Ces barils provenaient probablement d'un navire naufragé.
Décembre
1875
-
Le commerce du Calvados. -
Dans
le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier,
président, nous trouvons les renseignements suivants
:
Il
est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen, Ouistreham,
Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles, Port-en-Bessin et
Dives, 2 263 bâtiments à voiles et 2 835 bâtiments à vapeur.
Les sorties étant à peu près égales aux entrées, c'est un mouvement
maritime de 10 196 navires.
Le
plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand
« Jocking », jaugeant 498 tonneaux seulement, mais du
port effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres 06.
Le
trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451
tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de
100 tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres 70, est entré à
Caen
Le
mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme totale
d'opérations de 27 millions dont 18 millions à l'entrée et 9 à la
sortie. Les principaux articles d'importation sont : la houille,
fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4 millions ; Les
cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes, viennent ensuite
le blé, les graines oléagineuses, le savon, le poisson salé, la
fonte, etc…… Comme article d'exportation, on doit mettre en
première ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second rang les tourteaux
pour 766 080 fr. et les farines pour 639 450 fr.
Les
produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour la pêche en
bateaux que pour la
pêche à pied. Les ports où la pêche a été la plus fructueuse, en
1873, sont ceux de Trouville, Villerville, Grandcamp, Port-en-Bessin,
Honfleur et Courseulles. Il a été péché à pied, à l'embouchure de
l'Orne, pour 182 200 fr. de poisson. La commerce des huîtres qui
constituait une des richesses de Courseulles, en l824, où ses parcs
contenaient 58 millions d'huîtres, apportées par 335 navires, est
tombé, en 1874, à 10 millions d'huîtres, dont 170 400 seulement
pêchées dans la mer littorale. Cette décroissance est due à
l'appauvrissement des bancs de Cancale et de Granville, à
l'établissement du réseau des voies ferrées, qui permet aux autres
ports de la Manche et de la Bretagne d'expédier directement leurs
produits vers les centres de consommation et enfin à la concurrence
d'Arcachon et de Marennes.
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