Octobre
1876
-
Travaux. -
Le
projet des travaux à exécuter pour empêcher, autant que possible, le
retour des inondations qui désolent une partie des arrondissements de
Lisieux et de Pont-l'Evêque, sont en ce moment soumis
au gouvernement. Sous
peu, l'enquête sera ordonnée, et les travaux adjugés.
—Samedi,
M. le Préfet du Calvados et M. l'Ingénieur en chef du département
sont venus à Condé, afin d'examiner ce qu'il y aurait à faire pour
remédier aux inondations ou
pour en atténuer l'effet. Après avoir reçu les observations des
intéressés, réunis à la mairie, M. de Perthuis et M. Leblanc,
accompagnés du maire de Condé, ont ensuite visité les quartiers bas
de 1a ville, et les endroits de la Druance et de l'Odon sur lesquels
leur attention a été appelée. Le Journal de Condé annonce que les
études commencées vont être continuées.
—
D'un autre côté, on nous écrit de Bayeux qu'aujourd'hui jeudi, MM.
Pille-Dujardins, député, et de Toustain, conseiller général, doivent
attendre à la gare de Bayeux, M. de Perthuis et l'ingénieur du
département, afin d'aller étudier les besoins des ports de Port-en
Bessin et de Grandcamp.
Janvier
1877
-
Naufrage et naufragés. -
Plusieurs bateaux de
pêche de Port-en-Bessin rentraient au port au moment de l'accident. Le
patron de l'un d'eux, Pierre Durand, se porta au secours des naufragés
et les recueillit sains et saufs. L'embarcation a été remorquée et
remise à flot, mais les malheureux pêcheurs ont perdu pour environ 100
francs d’apparaux et engins de pêche de toute sorte.
Février
1876
-
La foudre.
-
Dans la nuit du 20, la
foudre est tombée sur le sloop « Saint-Louis », de
Port-en-Bessin. Deux matelots, les nommés Alexandre Lefournier et
Prosper Dupont, ont été légèrement atteints et sont restés
longtemps comme anéantis par suite de la commotion. Le fluide, sous la
forme d'une sphère, a suivi une marche ascendante et est monté par les
haubans jusqu'au sommet du mât, où il a éclaté.
Juillet
1877
-
Vacances. -
Les
vacances des lycées sont fixées au 6 août ; celles des écoles
primaires commenceront le mardi 31 juillet et se termineront le dimanche
2 septembre.
Août
1877
-
Triste accident. -
Vendredi
vers minuit, la barque de pêche la « Jeune-Louise » était
allée à la pêche à environ un kilomètre de Port-en-Bessin. En
levant le filet le nommé Tarbourel, patron de cette barque, est tombé
à l'eau accidentellement, par suite de la rupture d’une corde. Il est
revenu sur l'eau au bout d'un instant et a réclamé les avirons qui lui
ont été jetés immédiatement par son équipage, mais la nuit était
si obscure que la victime n'a pu être sauvée.
Septembre
1877
-
Grand marée. -
La
marée du 8 septembre s'est fait sentir sur nos côtes, des digues ont
été endommagées, et plusieurs cabanes, qui n'avaient pas été
enlevées, ont été brisées par les lames.
Samedi
matin, le sloop de pêche « Hirondelle », de Saint-Vaast, a
abordé et coulé, sur l'huîtrière de Dives, le sloop de pêche
« Emma », de la Hougue. L'équipage de ce dernier bateau a
pu se réfugier à bord de « l'Hirondelle », qui l'a ramené
au Havre.
Un
coup de vent très violent s'est déchaîné, dans la nuit du 3, sur
Port-en-Bessin, la chaloupe le « Jeune-Emile », appartenant
au sieur Victor Tabouret, a été presque entièrement brisée, le
« Jeune-Félix », patron Alfred Marion, a eu son côté de
bâbord défoncé, la « Jeune-Clémence », patron Guillaume
Poitevin, est hors de service, le canot du
« Saint-Georges », appartenant au sieur Pierre
Tabouret, a été démoli. Ces pertes sont très préjudiciables à nos
marins, surtout au sieur Victor Tabouret, qu'une grave maladie empêche
d'embarquer sur les chalutiers.
Janvier
1878
-
Est-ce la fin du monde ?
- Il
vente, il tonne, il grêle, la prairie est submergée, la vallée
d'Auge est inondée, certains quartiers de Pont–l’Évêque sont de
nouveau transformés en une nouvelle Venise ... moins les monuments, la
foudre est tombée aux environs de Vire. Mardi, vers midi, un
tremblement de terre a été ressenti à Caen et sur plusieurs points du
département, il n'a duré que quelques secondes, pendant lesquelles les
vitres, fenêtres, murs et maisons semblaient trembler. Cette secousse
s'est également fait sentir au Havre et à Rouen.
Mars
1878
-
Abordages. -
La
semaine dernière un abordage a eu lieu en mer entre la barque de pêche
« Célestine », de Port-en-Bessin, et un navire
anglais. La « Célestine » est entrée en réparation dans
le port de Cherbourg.
Mardi
soir, un abordage s'est produit dans l'avant port du Havre, entre le
steamer « Blanche », qui entrait, et la barque de pêche de
Trouville. patron Dorange. Cette barque a dû rentrer pour réparer ses
avaries.
Avril
1878
-
Travaux. -
Le
ministre a accordé 100 000 fr. pour les travaux d’approfondissement
du canal de Caen à la mer ; 25 000 fr., pour les travaux
d'amélioration du port de Trouville ; 42 000 fr. pour les travaux du
port de Port-en-Bessin ; à la commune de Maizet, 2 500 fr. pour
la construction d'une école mixte.
Juillet
1878
-
Écoles Primaires. -
Les
vacances ouvriront le
jeudi 1er août, les classes rentreront le lundi 2 septembre.
Juillet
1878
-
Les fruits. -
La récolte des
pommes se présente comme devant fournir, dans certaines contrées, les
trois quarts d'une bonne année, mais dans d'autres, notamment du côté
de Bayeux, elle sera mauvaise, aussi le cidre tend-il à monter
considérablement. Quant aux fruits à couteau, il n'y en a pas,
quelques prunes, mais peu ou presque pas de poires, de pommes, il
y a du raisin.
Juillet
1878
-
Secours. -
Le gouvernement
vient d'accorder à la fabrique d'Hérouville-St-Clair, un secours de 3
000 fr. pour l'aider à payer la dépense de restauration de l'église
paroissiale. A la fabrique de Port-en-Bessin, l5 000 fr. pour
l'aider à payer la dépense de reconstruction de l'église paroissiale. A la commune de Formigny, 5 000 fr.
Octobre
1878
-
Abordage. -
Jeudi,
la barque de pêche le « Charles », patron Jean-Baptiste
Colleville, de Port-en-Bessin, a été abordée a huit milles en mer, au
large d'Arromanches, par la barque de pêche le « Jeune-Achille »r
patron
Guillaume-Auguste Poitevin, de Port-en-Bessin. Le
« Charles » a sombré aussitôt l'abordage, et l'équipage,
qui se composait de quatre hommes et un mousse, a été sauvé par le
« Jeune-Achille ». Ces deux barques n'avaient pas de feux au
moment de l'accident. Perte, 7 000 fr., non assurée.
Mars
1879
-
Les
drames de la mer. -
Un
affreux malheur vient de porter la désolation dans la population
maritime de Port-en-Bessin.
Jeudi,
le sloop de pêche « Alfred-Berthe », faisait route pour
entrer à Port-en-Bessin, le bateau avait vent arrière, la mer très
grosse, un des matelots, Albert-Ernest Lithard, se trouvait sur le patin
d'avant, lorsqu'un violent coup de roulis le jeta à la mer, au cri
poussé par le mousse, le patron Villey se précipita au secours de son
matelot, après des efforts inouïs, ce brave marin était sur le point
de le saisir, lorsqu'il coula et disparut, toutes les recherches faites
par le patron furent inutiles, le malheureux Lithard ne put être
retrouvé. Ce jeune homme, âgé de 21 ans, était le soutien de sa
mère restée veuve.
Avril
1879
-
Bateau coulé. -
Vendredi,
une goélette française, portant un chargement de charbon pour M.
Vardon, est rentrée à Port-en-Bessin en faisant une voie d'eau,
malgré tous les efforts pour empêcher l'immersion, elle a coulé à
fond dans la même journée. On a procédé au déchargement, à marée
basse, et on espère la renflouer.
Avril
1879 -
Répartition de secours pour les bâtiments communaux.
- Le
Conseil répartit entre les communes inscrites ci-après une somme de 13
130 fr. à prélever sur le crédit de- 15 000 fr. porté au budget de
1879 sous le titre : Subvention pour acquisitions, travaux et
réparations d'églises, mairies et autres édifices communaux. Port-en-Bessin,
reconstruction
de l'église. 500 fr.
Mai
1879
-
Récompense. -
Nos
lecteurs n'ont pas oublié le triste accident arrivé à Port-en-Bessin
le 13 mars dernier. En exécutant une manœuvre, un des hommes de l'équipage
du sloop de pèche « Alfred-Berthe », le nommé Lithard, fut
enlevé, par un violent coup de vent et jeté par dessus le bord.
N'écoutant que son courage, le patron, Armand-Jean-Baptiste Villey,
sans calculer le danger auquel il s'exposait, la mer étant très
grosse en ce moment, se jeta résolument à l'eau pour essayer de sauver
Lithard, ses efforts furent malheureusement infructueux.
Cet
acte de dévouement vient de recevoir sa récompense. Par décision
ministérielle, une médaille d'or a été accordée à M. Villey.
Juin
1879
-
Récompenses. -
Les
récompenses suivantes viennent d'être accordées à des marins de
notre région : Pierre-Théodore Petit, matelot, témoignage officiel de
satisfaction pour sauvetage d'un homme, plage de Villers.
— Jules-Octave
Prestavoine, quartier-maître de manœuvre, témoignage officiel de
satisfaction pour sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin.
— Jules-Lucien
Françoise, matelot, médaille argent 2e classe, pour
sauvetage d'un novice, à Port-en-Bessin.
Juin
1879
- Accident de mer.
- Samedi,
vers
onze heures du matin, le nommé Henri Delamare, mousse à bord du
« Charles-Victor », s'est laissé tomber dans le bassin du
port de Port-en-Bessin, au moment où il embarquait des provisions. Le
patron de la barque la « Jeune-Louise », Jules-Lucien
Françoise, s'est jeté à la mer, et, après bien des efforts, a pu le
retirer sain et sauf. Le sauveteur a déjà reçu plusieurs récompenses
pour faits analogues. A l'âge de 13 ans et demi, il était médaillé.
Juin
1879
-
Le dénichage des oiseaux. -
A cette
époque de l'année, nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs
à rappeler aux enfants qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des
oiseaux. Ils éviteront ainsi à leurs élèves les pénalités qui
pourraient les atteindre et rendront un véritable service à
l'agriculture.
Juillet
1879
- Écoles primaires.
- Les
vacances des écoles
primaires commenceront le 1er août
pour finir le 1er septembre.
Septembre
1879
-
Sauvetage. -
Samedi,
un enfant de six ans, nommé Deport, jouait à l'extrémité de l'Épi,
à Port-en-Bessin, quand un faux mouvement le fit tomber dans le bassin.
Malgré les cris de quelques personnes présentes, mais qui, ne sachant
pas nager, étaient impuissantes à lui porter secours, il allait
infailliblement périr, lorsque le sieur Stanislas Colleville, marin,
accouru sur le lieu du sinistre, se précipita tout habillé dans la
mer, où, après avoir plongé deux ou trois fois, il fut assez heureux
pour ressaisir l'enfant et le sauver ainsi d'une mort certaine.
Colleville a obtenu une médaille il y a environ six moi, pour sauvetage
d'un mousse tombé à la mer, Un procès-verbal de ce nouveau sauvetage
a été dressé par le syndic des gens de mer et envoyé au ministère,
après avoir été revêtu de la signature des témoins de l'accident.
Mars
1880
- Un cheval noyé. -
Vendredi
dernier, un cheval appartenant au sieur Laloste aubergiste à
Port-en-Bessin s'est noyé dans le bassin. L'animal, atteint de mal
caduc, s'est précipité à la mer au moment où on allait l'atteler, il
s'est élancé an delà d'une petite barque amarrée au bord du quai. On
s'est empressé d'aller à son secours, mais il était noyé avant qu'on
ait pu le ramener sur le talus.
Mai
1880
- La grande marée de la semaine dernière.
- La
grande marée du 26 avril a pris des proportions effrayantes : le vent
du nord soufflait sur elle avec une violence peu ordinaire. Sur certains
points
du littoral, les digues ont été endommagées. Le vent était si
violent, qu'il fallait des efforts inouïs pour se maintenir debout sur
la plage. Un bateau de pêche a été brisé à Port-en-Bessin, un autre
l'a été à
Arromanches, mais il n'y a que des pertes matérielles à déplorer, et
nos braves marins ont pu rentrer sains et saufs au port.
Novembre
1880
- Accident de
mer. -
Jeudi
dernier, vers 8 heures 1/2 du soir un navire anglais,
le « Florist », chargé de charbon, ayant voulu, malgré
l'état de la mer rentrer à Port-en-Bessinr
est
venu
se jeter avec violence contre la jetée et a échoué aussitôt. Les 9
hommes qui composaient l'équipage et M. Lehot, garde maritime de
Port-en-Bessin, ont pu embarquer sur le canot du bord et ont réussi à accoster,
les chaloupes mouillées dans le port. Le navire et le chargement sont
perdus.
Juillet
1881
- Bonne
mesure.
- Le ministre
de l'instruction publique vient de prendre une mesure depuis longtemps
attendue. Par une circulaire, du 30 juillet, il édicte la peine de
révocation contre tout professeur ou instituteur
qui frapperait un enfant.
Août
1881
- Sauvetage.
- Samedi, à
Port-en-Bessin, vers onze heures du matin, une enfant de six ans,
Albertine Jacqueline, est tombée dans le bassin. Elle a été
immédiatement retirée par M. Delain, marin, qui a déjà accompli
plusieurs actes de courage.
Octobre
1881
- Une
consigne inhumaine.
-
II paraîtrait qu'à Port-en-Bessin et à Courseulles,
les douaniers qui font leur service de 6 h. du soir à 6 h. du
matin, ont l'ordre de rester tous les deux, toute la nuit sur le bord
des quais avec défense de mettre les pieds au corps de garde, et font
ainsi une faction de 12 heures qui n'est pas imposée à ceux de
Grandcamp et d'Isigny. Si le fait est exact, quels forfaits ont donc
commis les douaniers de Port pour qu'on leur impose, un service si
rigoureux ?...
Décembre
1881
- Vache furieuse.
- Mercredi, à
Port-en-Bessin le sieur Messent, garde champêtre, se trouvant au lieu
dit les Viviers, une vache s'est précipitée sur lui, l'a terrassé et
l'aurait certainement laissé sur place, s'il n'avait réussi à saisir
l'animal par les cornes et à le renverser. Les blessures du garde ne
mettent point sa vie en danger.
Mars
1882
- Sinistres
maritimes. -
Dimanche matin, le bateau « Marie-Thérèse », de
Port-en-Bessin, appartenant à MM. Long-Pray et Charpentier, a été
abordé et coulé sur les côtes d'Angleterre, en face Cardiff, par un
navire à vapeur. On attribue cet abordage au brouillard. Perte, 20 000
fr. L'équipage a pu être sauvé.
Mars
1882
- Un
bon signe.
- On signale le
passage de nombreuses bandes de canards sauvages qui, depuis quelques
jours, s'en retournent vers les régions qu'ils avaient abandonnées au
commencement de l'hiver. On sait que ce passage indique généralement
la fin du froid.
Septembre
1883
- Accident de mer. –
Mercredi, à
Port-en-Bessin, la rafale, a causé de graves accidents aux barques, le
« Goéland » et « l'Albatros ». Albert
Delain, patron de la barque le « Goéland », a
eu la jambe droite brisée. Rousseville, patron de
la barque « l’Albatros », lancé en pleine mer, n'a du la
vie qu'au courage dont il a fait preuve en se soutenant un quart d'heure
sur l'eau, bien qu'ayant plusieurs cotes gauches brisées.
Juillet
1884 - Télégraphie. – Un
service télégraphique est installé à Port-en-Bessin et
Vierville.
Décembre
1884 -
La tempête. -
La tempête de vent, de
pluie et de grêle, qui règne depuis quelques jours sur notre région,
s'est étendue sur toute la France. Partout sur nos côtes, les anciens
ne se souviennent pas d'avoir vu pareil coup de vent, un autre est
signalé.
Tous
les bâtiments sont rentrés au port. Quelques-uns ont brisé leurs
ancres et sont venus s'échouer en face de Cherbourg. Le canot de
sauvetage de Honfleur est sorti pour essayer de porter secours à un
bateau en détresse en vue da Trouville. Après avoir été ballottés
près de deux heures, par une mer furieuse, les courageux marins
honfleurais montant
le canot sont rentrés au port sans avoir rien vu.
Dans
le Midi, la tempête a sévi avec non moins de violence. Dans le Doubs,
elle a été suivie d'une chute abondante de neige.
Pendant
l'orage, le tonnerre est tombé à Blonville, près Viliers-sur-Mer, sur
la maison d'habitation de M Constant Malicorne et a communiqué le feu
aux boiseries. En un clin d’œil, la toiture de l'habitation était en
flammes.
A
Caen, comme partout du reste, les tuiles, les ardoises, et les
cheminées volaient en l'air. Sur le Cours, un arbre a été déraciné
et a brisé le parapet du pont de l'Hôpital.
Pendant
le mauvais temps, cinq jeunes mousses de Port-en-Bessin,
s'étaient embarqués sur le nouveau bassin dans un bachot carré très
léger, sans doute par suite d'un faux mouvement de l'un d'eux, le
bachot coula et tous les cinq furent précipités à l'eau, quatre
d'entre eux furent sauvés. Mais le cinquième, le nommé Auguste
Vingtrois, âgé de 14 ans, s'est noyé.
Avril
1885
- Noyés.
- Mercredi,
vers 10 heures du soir, deux marins de la localité, trompés par
l'obscurité, sont tombés dans l'avant-port de Port-en-Bessin, à
l'endroit appelé l'Épi. Malgré l'empressement avec lequel
on se rendit à leur appel, quand on les relira de l'eau, ils étaient
morts. Ce sont Auguste Cauvin, 26 ans, et Édouard Durand, ,21 ans. Une
heure avant, tous deux avaient sauvé un préposé des douanes qui
était tombé à mer.
Septembre
1885
- Tempêtes.
- Pendant
la tempête qui a grondé samedi sur nos côtes, plusieurs barques de
Port, de Luc et de St-Aubin ont été endommagées. Une autre tempête
est annoncée.
Septembre
1885
- Grande marée. - La
plus grande marée de
l'année, aura lieu le 10 septembre, à la suite de la nouvelle lune
tombant le 8.
Mars
1886 -
Les victimes de la mer. -
La
semaine dernière, les
nommés Michel Poitevin, 29 ans, marié, père d’un enfant, et Marion,
16 ans 1/2, marins à Port-en-Bessin, à bord de la barque « Alfred-Berthe »,
étant à environ 10 lieues en mer ont été précipités dans les flots
et noyés en voulant mettre une vergue en dehors du bateau.
Septembre
1886 -
Tel père, tel fils. -
A
Port-en-Bessin, la jeune
Villey, âgé de 8 ans, a sauvé l'un de ses petits camarades, tombé
dans le bassin. Son père, âgé de 33 ans, est titulaire de quatre
médailles de sauvetage. Une croix bien placée serait celle qu'on
attacherait à la boutonnière de ce brave.
Septembre
1886
- Crime ou accident.
- Samedi
l'après-midi, un marin a trouvé, dans l'avant-port de Port-en-Bessin,
le cadavre d'un inconnu, âgé d'environ 45 ans, taille 1 m. 70, cheveux
et sourcils châtains, chauve, complètement rasé, vêtu en ouvrier.
Cet individu avait, au-dessous des yeux, deux profondes blessures
paraissant produites par un instrument contondant, le corps n'avait
séjourné que peu de temps dans l'eau et la mort paraissait récente,
le sang coulait encore des blessures de la face. D'autre part,
plusieurs habitants de Port ont entendu, dans la nuit de vendredi à
samedi, une voiture qui suivait, à une allure rapide, la Grande-Rue et
les quais, elle s'est arrêtée vers une heure et demie du matin, à peu
de distance d'une maison dont les chiens ont aboyé, tandis qu'on
entendait la chute d'un corps pesant. Les habitants, pensant que
c'étaient des ordures qu'on jetait à la mer, n'y ont pas fait
autrement attention. Depuis la découverte du corps, on a
examiné le parcours suivi par la voiture, et on y a remarqué des
traces de sang très visibles.
Tous
ces indices font supposer qu'on est en présence d'un crime, aussi
a-t-on été très étonné, dans le pays, lorsqu'on a appris que le
médecin légiste avait conclu à un suicide ou à un accident.
C'est
un peu l'habitude : quand on désespère de trouver les coupables, on
met la mort sur le compte d'un suicide ou d'un accident. N'est-ce pas ce
qui est arrivé dans un cas à peu près semblable : la mort de M.
Harent, ancien président du conseil municipal de Paris, trouvé sans
vie, en septembre 1884, au bas d'une des falaises de Lion-sur-Mer ?
Octobre
1886 -
Les suites. -
L'opinion publique est
toujours vivement préoccupée de la découverte mystérieuse qui a mis
en émoi, la semaine dernière la commune de Port-en-Bessin, après la
descente de justice et l'autopsie, la victime a été inhumée, à
Port-en-Bessin, sans qu'on ait pris aucune précaution pour que
l'identité puisse être établie.
Plus
que jamais, on croit à un crime, tel a été l'avis du médecin appelé
au premier moment.
Si
cet individu s'était jeté volontairement à la mer, ou si il y était
tombé par accident, il se serait blessé dans sa chute, il n'aurait pu
avoir le dessous des yeux enfoncé et les yeux presque crevés, comme il
les avait, sans que le nez fût écrasé. On eût trouvé autre chose
sur lui qu'une clef, et un mètre.
Il
y a donc eu crime, c'est l'avis de tous. Aussi, est-on très étonné
qu'une enquête n'ait pas été faite aussitôt…. Les parquets sont en
vacance, mais ce n'est pas une raison pour laisser messieurs les
assassins en profiter pour assassiner les gens.
Octobre
1886 -
Un mystère éclairci. -
Le
cadavre trouvé à
Port-en-Bessin est le nommé Pierre-Jean-Jacques Audouard ouvrier
maréchal, originaire de la Manche, qui logeait au Molay. Le parquet de
Bayeux est convaincu qu'il n'y a pas crime, mais suicide ou
accident.
Novembre
1886 -
Le noyé du port. - Le
jour commence à se faire sur l'affaire de Port-en-Bessin. Aujourd'hui, le
parquet, paraît-il, ne nie plus le crime. Le malheureux Audouard, qui
était employé par un carrossier de Bayeux, a dîné le 19 septembre chez
un aubergiste de Port. Les personnes avec lesquelles il a passé la
journée du vendredi 25 septembre sont connues et l'on sait qu'il était
allé passer la soirée dans une maison mal famée de la rue
St-Floxel, à Bayeux. Le lendemain, on le retrouvait noyé à Port.
Novembre
1886
- Les baleines dans la
Manche. -
Lundi, un bateau de pêche
anglais a manqué d'être coulé par une bande d'une demi-douzaine de
baleines, mesurant de
15 à 20 mètres, qui prenaient leurs ébats dans la Manche.
Janvier
1887
- Accident.
- Le
sloop chalutier « St-Michel » venait d'entrer à
Port-en-Bessin, lorsque le vent, s'engouffrant avec violence dans la
grande voile à moitié amenée, s'abattit tout à coup, et les deux
lourdes vergues tombèrent de tout leur poids sur le patron, Aimé
Tabourel, qui fut débarqué et transporté, chez lui dans un état
désespéré. Il est mort après d'horribles souffrances.
Avril
1887 -
Recensement des chevaux. -
Il sera procédé,
du 15 mai au 13 juin 1887, à l'inspection et au classement : 1° de tous
les chevaux et juments âgés de 6 ans et au-dessus, de tous les
mulets et mules de 4 ans et au-dessus (l'âge se compte à partir du 1er
janvier de l'année de la naissance) ; 2° des voitures attelées
susceptibles d'être requises.
Avril
1887 -
La tempête. - Mercredi
et jeudi, violente tempête sur les côtes de la Manche. Elle a causé des
dégâts considérables. A Port-en-Bessin, la jetée ouest a
été découronnée des blocs énormes
de son parapet, sur une longueur de plusieurs mètres. A Asnelles, les
digues ont été fort éprouvées, celle de l’hôtel Repos a
beaucoup souffert. Une épave, la mâture d'un bateau, est venue
s'échouer du large au pied des falaises de Longues. A Arromanches les
remparts ont souffert en plusieurs endroit du choc des vagues.
Il
y a eu plusieurs accidents de mer, à Cherbourg, la goélette
« Diligente » est entrée dans le port prête à couler bas.
A
Calais, terrible tempête, le bateau de pêche 65 s’est échoué. L’équipage
a pu se sauver. La mer était tellement grosse dans le détroit, que le
paquebot n’a pu quitter Douvres.
Avril
1887 - La
tempête.
- Depuis
trois jours, une bourrasque des plus violentes sévit sur la Manche
Avant-hier,
surtout, à Port-en-Bessin, la mer rugissait avec un fracas épouvantable,
enveloppant, Sous des lames immenses, le port et les jetées. Les dégâts
sont considérables.
Les
vagues, poussées par le vent contre les falaises, déferlaient avec
furie, inondant la côte entière sous des montagnes d'eau et d'écume.
Bon
nombre de bayeusains sont allés contempler ce spectacle grandiose et
terrifiant.
Avril
1887 - La
tempête.
-
Nous
avons dit, dans notre dernier numéro, qu'une violente tempête sévissait
depuis quelques jours sur nos côtes, et que les dégâts commis sur le
littoral par la mer en furie étaient considérables. Nous pouvons,
aujourd'hui, compléter nos renseignements :
A
Arromanches, la digue a bien été abîmée en certains endroits, mais les
dégâts sont de peu d'importance.
A
Asnelles, au contraire, les pertes sont considérables. Les parapets de la
digue sont détruits sur une grande étendue, ils sont renversés par
blocs énormes, les uns du coté de la mer, les autres sur la chaussée.
La route construite le long de la mer est en ce moment impraticable, non
seulement pour les voitures, mais encore pour les piétons.
A
Port-en-Bessin, les parapets de la jetée Ouest, sur une longueur de 10
mètres environ, ont été démolis. Les blocs énormes de granit, qui
forment ces parapets, oui été complètement détachés de la digue avec
laquelle ils faisaient corps et rejetés dans le bassin.
Profitant
d'un beau jour et d'un lundi férié, grand nombre de bayeusains sont
allés, hier, constater ces ruines de visu.
Par
la même occasion, ils ont été témoins d'une fête religieuse à
laquelle ils étaient loin de s'attendre. On baptisait un bateau
« la Vierge Marie », de Port.
Le
nouveau Curé, M. l’abbé Hamel, auquel ses paroissiens ont conservé
une affection de vieille date, a expliqué aux assistants le sens des
diverses cérémonies prescrites par le rituel pour la circonstance. On
l'écoutait avec un vif plaisir, et la foule réunie autour de lui, a
ressenti une vive émotion, lorsque faisant allusion au nom de la
nouvelle barque, il a rappelé la protection dont Marie,
l'étoile de la mer, a environné nos matelots en ces jours de tourmente
que nous venons de traverser. Le désastre est grand, mais pas une mort
d'homme à déplorer. Tous les pêcheurs de Port ont trouvé refuge et
abri pour leurs navires et leurs personnes.
Un
pain bénit et des dragées ont été distribués en abondance.
Novembre
1887
- Terrible
accident.
-
Le
matin, il y avait eu une
noce de célébrée à Port-en-Bessin, le pays était en fête.
L'après-midi, le sieur Langlois, constructeur de navires, était occupé
avec ses deux fils à dresser une bigue sur une barque pontée, mise à
flot dernièrement, afin d'y placer le mât, lorsqu'une corde, fixant l'un
des moulants de la bigue, se rompit subitement. L'énorme appareil,
élevé déjà à une assez grande hauteur, s'abattit brusquement,
renversant sur le pont le sieur Langlois et son fils âgé de 18 ans. La
sieur Langlois fut blessé à la tête, à la main gauche et aux jambes,
ses blessures, bien que graves, ne mettent heureusement pas ses jours en
danger. Mais le pauvre jeune homme, pris entre l'un des montants et une
travée en planches, eut la tête complètement broyée. La mort a été
presque instantanée.
Mars
1888
- Escroquerie.
-
Vendredi à Port-en-Bessin,
un individu d'assez bonne mine, entrait dans les maisons et faisait voir
gratis, une image de Notre-Dame-de-Lourdes, mais, il ressortait rarement
sans avoir vendu quelque objet de piété, de valeur minime, à des prix
fort élevés. Ainsi, chez de pauvres gens ou une fillette de 12sans
est très malade, il vendait 12 fr. un chapelet valant au plus 75
centimes. Il assurait que ce chapelet guérirait l'enfant en quelques
jours, mais imposait aux parents, l'obligation de remettre 5 fr. à M. le
curé de Port. M. le curé averti par hasard, fit immédiatement arrêter
l'industriel ambulant.
Mai
1888 -
Un
perruquier rasé.
- Maître
Tillet, perruquier à Port-en-Bessin, voulant remplacer sa défunte
moitié, s'était remarié civilement devant le maire de Bayeux.
Mais
il faut croire que l'a lune de miel des deux époux ne fut pas longtemps
dans son plein, car, l'autre matin, au petit jour, la nouvelle Madame
Tillet, pendant que son mari ronflait, s'arma d'un rasoir et lui en porta
plusieurs coups au cou, à la tête et ailleurs. Mame Tillet a été
arrêtée. Et bientôt nous saurons si c'est pour faire passer le goût du
pain à son mari, qu'on a depuis surnommé Abailard, ou pour l'empêcher
d'en donner des coups dans le contrat, que mame Tillet numéro deux s'est
armée d'un rasoir.
Août
1888 -
Argent rendu. -
La
semaine dernière, une noce des environs se promenait à Port-en- Bessin,
jetant aux nombreux enfants sous, et dragées. Une fillette de 12 ans eut
la malencontreuse idée de mettre, dans sa bouche une pièce de 5 centimes
et une de 10 centimes qu'elle venait de ramasser. Une nouvelle
distribution à la volée ayant, eu lieu, la fillette, dans la bousculade,
avala d'un coup les deux pièces qui coulèrent assez difficilement. Il a
fallu un purgatif énergique pour les faire ressortir.
Août
1888 -
Sauvetage. -
A Port-en-Bessin,
Victoire Lefrère, 30 ans, est tombée dans le bassin. Le marin Charles
Dupont, s'est jeté à la mer qui battait son plein et ce ne fut qu'à
grand'peine qu'il parvint à sauver la jeune femme. Dupont risquait
beaucoup, car il sortait de manger.
Septembre
1888 -
Suicide. -
A
Port-en-Bessin, on a retiré d'une mare, connue sous le nom la
Fontaine-à-Gire, contenant à peine 60 centimètres d'eau, le cadavre
d'un nommé François Marie dit Marcadet, âgé de73 ans. Ce malheureux
s'est noyé volontairement. On attribue à la misère cette
détermination.
Octobre
1888 -
Récompenses honorifiques. -
Le
ministre de la marine a accordé, pour actes de dévouement, les
récompenses suivantes : Une médaille en argent de 1er classe
à M. Jules Françoise, marin à Port-en-Bessin. Des médailles en
argent de 2e classe à MM. Alfred Homont, Léon Simoni, Jules
Pettrion, marin à Dives, et Daragon, élève du lycée de Caen.
Novembre
1888 -
Mordu par un cheval. -
Dans
les magasins de charbon de MM. Vardon, à Port-en-Bessin, un domestique,
conduisant un attelage, a été gravement mordu à un bras par un cheval,
au moment où il sortait de l'écurie. Ce cheval enlevait en l'air, en le
secouant comme une plume, le malheureux domestique, qu'il allait ensuite
piétiner sans l'intervention d'un journalier qui fit lâcher prise à
l'animal, en lui assénant sur la tête des coups manche de fouet. Le
blessé a reçu les soins nécessaires d'un médecin, et a pu, le
lendemain, regagner le domicile de son maître, fabricant de chaux à
Crouay.
Avril
1890 -
Récompensé.
- Le ministre de la
marine a accordé une médaille d'or de 1er classa au marin
Émile Tillet, de Port-en-Bessin,
qui, le 12 novembre 1889, s'est jeté à l'eau tout habillé, par un froid
rigoureux, pour sauver un enfant tombé dans l’avant-port de
Port-en-Bessin. Le sieur Tillet s'était déjà signalé par de nombreux
actes ne dévouement.
Septembre
1890 -
Crime impuni. -
Nous avons déjà demandé où en était l'enquête concernant
l'homme trouvé assassiné, il y a quelques années, à Port-en-Bessin.
Notre demande a eu pour effet de faire ouvrir quelques cartons, aussitôt
refermés.
A
tort ou à raison, on prétend que cet homme, menuisier de son état,
aurait été tué dans une maison peu recommandable de Bayeux et que le
cadavre, après avoir été rasé pour le rendre méconnaissable, aurait
été transporté la nuit à Port. Et, lorsqu'une querelle s'élève entre
les voisins et le propriétaire de la maison où il paraît que le crime a
été commis,
on ne se gène pas pour dire : « On ne me tuera pas comme l'homme de
Port-en-Bessin ».
Septembre
1890 - Décès en mer. -
Le bateau de pêche le « Jeune-Victor », de
Port-en-Bessin, est rentré au port avec son pavillon en berne. La barque
rapportait le corps inanimé du sieur Challot, marié à Arromanches,
faisant partie de l'équipage. Ce marin, qui s'était embarqué la veille
souffrant, disait-il, d'une indigestion, est mort dans la nuit, avant
qu'on ait pu le l'amener à terre.
Novembre
1890 -
Les receveuses peuvent aimer.
- Par
arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter
mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception subsiste : elle
concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une fonction de
police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes champêtres.
Décembre
1890 -
Arrestation d’un incendiaire.
- Un
commencement d'incendie s'est manifesté le 25 novembre à Port-en-Bessin
dans la maison occupée par le sieur Paul Le Fournier, 44 ans, qui la
louait à M. Fresnel, marin. On s'est rendu promptement maître du feu et
heureusement les dégâts sont insignifiants, car l'immeuble n'était pas
assuré. Une enquête ayant donné à penser que la cause de l'incendie
pouvait être attribuée à la malveillance, le locataire pressé de
questions finit par se reconnaître l'auteur du méfait. Arrêté
aussitôt, Le Fournier a été conduit à Bayeux. On croit que c'est par
vengeance que le feu a été mis.
Décembre
1890 -
Trombes marines. -
Jeudi
dernier, une foule de curieux, bravant le vent et les bourrasques de
neige, couvraient la jetée de l'avant port à Port-en-Bessin. Deux
immenses trombes venaient de se former à l'horizon, reliant les nuages et
la mer. L'une d'elles disparut bientôt, mais l'autre s'avança vers la
côte avec une rapidité effrayante.
Le
tourbillon paraissait avoir au moins cinquante mètres de diamètre à sa
base, la mer était noire comme l'encre, et il s'en dégageait des nuages
épais dont les vapeurs intenses couvraient la mer. On se demandait si la
trombe allait passer de la mer à la terre, lorsque arrivée à 300
mètres environ du rivage, elle s'est fondue, suivant l'expression les
marins, l'eau n'offrant sans doute plus assez de profondeur. Fort
heureusement aucune embarcation ne s'est trouvée sur son passage.
Décembre
1890 -
Un voyage difficile. -
Vendredi
l'après-midi, une femme âgée, marchande de poisson, après avoir fait
ses achats à Port-en-Bessin, s'était mise en route pour Bayeux,
traînant avec l'aide de deux chiens une petite voiture à bras. Mais la
grande quantité de neige qui couvrait la route rendait la marche
extrêmement pénible et la malheureuse femme
fut bientôt à bout de forces. Ne pouvant se résoudre à abandonner sa
provision de poisson, elle la divisa en plusieurs lots qu'elle
transportait successivement à une certaine distance de son camion,
qui déchargé ainsi du poids pouvait ensuite avancer. Mais ce va et vient
dut être recommencé bien des fois, et c'est seulement le dimanche soir
que cette pauvre marchande est arrivée à Bayeux. Pendant ce temps, elle
n’a vécu que de pain sec et gelé qu'elle partageait avec ses chiens.
Décembre
1890 -
Trombes marines. -
Jeudi
dernier, une foule de curieux, bravant le vent et les bourrasques de
neige, couvraient la jetée de l'avant port à Port-en-Bessin. Deux
immenses trombes venaient de se former à l'horizon, reliant les nuages et
la mer. L'une d'elles disparut bientôt, mais l'autre s'avança vers la
côte avec une rapidité effrayante.
Le
tourbillon paraissait avoir au moins cinquante mètres de diamètre à sa
base, la mer était noire comme l'encre, et il s'en dégageait des nuages
épais dont les vapeurs intenses couvraient la mer. On se demandait si la
trombe allait passer de la mer à la terre, lorsque arrivée à 300
mètres environ du rivage, elle s'est fondue, suivant l'expression les
marins, l'eau n'offrant sans doute plus assez de profondeur. Fort
heureusement aucune embarcation ne s'est trouvée sur son passage.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1891 -
Noyé. - Mardi
de la semaine dernière, on a retrouvé dans le bassin de Port-en-Bessin
la veuve Vingtrois, 61 ans, qui y était tombée en allant vider des
eaux ménagères.
Le
lendemain, on y a trouvé le corps du nommé Lunel, poissonnier à
Colleville-sur-Mer. Cet homme avait, la veille encore, vendu du poisson,
et c'est en revenant en acheter à Port qu'il s'est laissé tomber dans le
bassin.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1891 -
Un témoignage de
satisfaction a été décerné par le ministre a MM. Moisy, matelot, et
Lefèvre, novice, pour le sauvetage d'une petite fille a Port-en-Bessin,
le 31 mars 1891.
Un témoignage de satisfaction a été décerné par le ministre a
MM. Moisy, matelot, et Lefèvre, novice, pour le sauvetage d'une petite
fille a Port-en-Bessin, le 31 mars 1891.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1891 - Quitte pour un bain. - Vendredi
matin, 21 août, pendant la tempête qui régnait ce jour-là, M.
Maurice Laroche, de Paris, et M. Leymarie, sous-chef de l'administration
centrale des postes, à Paris, se trouvaient sur la jetée ouest,
lorsqu'une énorme vague s'étant abattue, entraîna M. Laroche dans le
bassin.
Celui
-ci se débattit contre le flot pendant qu'on allait chercher du
secours. Mais ses forces s'épuisaient rapidement et il
perdait courage. M. Leymarie resta près de lui, l'engagea à lutter
et à faire la planche pour se reposer. Il suivit ce conseil, ce qui
permit au sieur Eugène Le Tourneur d'accourir avec une gaffe à l'aide de
laquelle il parvint d'arracher M. Laroche à une mort
certaine.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1891 - Sauvetage.
- Vendredi,
à Port-en-Bessin, les sieurs Maurice Laroche, de Paris, et Leymarie,
sous-chef de l'administration centrale des postes, se trouvaient sur la
jetée ouest, lorsqu'une énorme vague, s'étant abattue, entraîna M.
Laroche dans le bassin. Celui-ci se débattit contre le flot pendant qu'on
allait chercher du secours. Mais ses forces s'épuisaient. M. Leymarie
l'encouragea à faire la planche pour se reposer. Il suivit ce conseil, ce
qui permit au sieur Eugène Le Tourneur d'accourir avec une gaffe à
l'aide de laquelle il parvint à arracher M. Laroche à une mort certaine. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1891 - Vol
de poudre. -
M.
le maire de Port-en-Bessin
avait commandé une certaine quantité de poudre et 75 étoupilles en vue
de la fête qui aura lieu dimanche, jour des régates. La boite contenant
les étoupilles et la poudre vient d'être volée à la gare de la petite
vitesse de Bayeux, où elle venait d'arriver.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1892 -
Tentative de suicide. -
Le
nommé Moisy, de Port-en-Bessin, 19 ans, avait demandé une jeune
fille en mariage. Repoussé, il commença par boire pour oublier, mais n'y
réussit pas, car, mardi de la semaine dernière, il se jetait dans le
bassin, d'où il fut retiré aussitôt.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1892 -
Course à pied. -
Cinq jeunes gens, de 18 à
29 ans, sont partis de Bayeux dimanche matin pour Port-en-Bessin (aller et
retour), soit 18 kil. Louis Benoist a fait le trajet en 1 h. 35 ;
Louis Raoult, 1 h. 36 ; Léon Letellier, 1 h. 37 ; Paul Daniel, l h. 45,
et Constant Grellin, 2 h. ½.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1892 -
Noyé. -
Jeudi,
à Port-en-Bessin, le sieur Candide Deport, 55 ans, voyant l'orage près
d'éclater, voulut rentrer dans le bassin sa chaloupe, qui était amarrée
dans l'avant-port, un de ces amis, sachant qu'il avait la vue faible, lui
proposa de l'accompagner. Malheureusement, il n'accepta pas. Vendredi
matin, des pêcheurs ont retrouvé
son cadavre dans l’avant-port. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1893 -
Des mariés qui ne le sont pas. - Le maire de X……..., près Port-en-Bessin, a reçu,
dit-on, tous les ordres mineurs ecclésiastiques. C'est ce qui explique
pourquoi il confond si facilement le droit canon avec le droit civil. En
une seule année, on a relevé sur les registres de l'état civil
plusieurs contraventions, notamment au sujet de cinq mariages. Aussi, en
ce moment, est-on en train d'ajouter et de faire signer, en marge, des
rallonges et des additions, on dit même qu'un de ces actes ne mentionne
pas le consentement des époux, ce qui le rend nul, à la grande joie de
l'un des époux qui parle de rompre la chaîne du mariage si mal forgée.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1893 -
Tentative de suicide. -
L'autre
jour, à Port-en-Bessin, vers 1 heures, le sieur Moisi a tenté de se
suicider, en se jetant dans le bassin. Le jeune Henri Colleville, 12 ans,
et le sieur Blet se sont portés à son secours et sont heureusement
parvenus à le retirer de l'eau. Ce sont des chagrins d'amour qui auraient
troublé l'esprit du sieur Moisi. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1893 -
Le gui. - Nous
rappelons qu'un arrêté préfectoral ordonne a tout cultivateur ou
propriétaire d'enlever le gui des pommiers. Des procès-verbaux seront
dressés aux cultivateurs et propriétaires qui ne se conformeraient pas
à cet arrêté.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1893 -
Les guêpes.
- Il
y a beaucoup de guêpes
cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont
couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas
cueillir les fruits. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Fermeture des colombiers.
- Les
colombiers seront fermés,
cette année, depuis le 1er juillet jusqu'au complet
achèvement de la moisson des blés, qui sera annoncé par une publication
du maire. Ces prescriptions ne s'appliquent pas aux pigeons voyageurs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Avis aux baigneurs.
- Annuaire
des marées pour Caen-Ouistreham et ses environs, indiquant l'heure des
pleines et basses mers ; les hauteurs d'eau des pleines mers en
mètres et en centimètres, pieds et pouces anglais ; le lever et le
coucher du soleil et de la lune conformés â l'Annuaire des marées des
côtes de France et divers renseignements utiles, est en vente sur nos
côtes, et à Caen, chez M. Brulfert, libraire.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1893 - Un maître chanteur.
- Jusqu'ici,
il a été impossible d'équilibrer le budget de la fabrique d'une
petite paroisse huppée, voisine de Port-en-Bessin, et cela parce qu'un
personnage influent, ayant... voix au chapitre, pour faire entendre la
sienne au lutrin, se ferait allouer un gros traitement. Voilà ce qu'on
peut appeler un maître chanteur. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1893 -
La rougeole.
- Une
épidémie de rougeole règne en ce moment dans notre région sur les
enfants, et fait des victimes trop nombreuses. Ceci tient à ce que cette
maladie est mal comprise. Les parents regardent la rougeole comme
terminée quand l'éruption a disparu, ce qui est une grave erreur, car la
convalescence surtout est à surveiller et à soigner. Les petits malades
doivent garder scrupuleusement la chambre pendant un temps assez long
après l’éruption. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1893 -
Sauvetage.
- Le
jeune Élie, 7 ans, est tombé dans le bassin de Port, profond de 5
mètres. Le gendarme Fourcaudaut, témoin de l'accident, se jeta à l'eau
tout habillé et plongea. Il réussit à ramener l'enfant sain et sauf
au-dessus de l'eau, où des barques vinrent le chercher. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1893 -
Échouage.
-
Le
sloop de Port-en-Bessin, « Louise-et-Marie », patron Émile Le
Herpeur, étant venu Vendre sa pêche à Port, avait repris la mer
aussitôt après la vente. Dans la nuit de vendredi, il vint, en coulant,
s’échouer sur une pointe de roches.
Les
quatre hommes d'équipage et le mousse gagnèrent, non sans peine, la
terre dans le canot du bord, qui fut à demi brisé en arrivant à la
côte. Le patron, resté seul à bord de la barque, profita de la marée
montante pour l'amener sur la plage de Sainte-Honorine, où elle est
restée. Les avaries sont très considérables : la quille est arrachée
sur toute sa longueur, le gouvernail brisé, le navire à beaucoup
souffert dans ses fonds.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1893 -
Une procession en grève.
-
C'est,
assure l'un de nos confrères, à Port-en-Bessin qu'elle s'est produite.
La procession traditionnelle sortait de l'église, clochettes en tête et
bannières déployées, lorsque, arrivée à cent mètres de l'église, on
voit tout le monde s'arrêter.
Des
colloques animés paraissent s'élever entre le curé et ses paroissiennes
d'abord, ses paroissiens ensuite. Puis tout à coup la procession
rebrousse chemin et rentre à l'église, tandis qu'une partie des fidèles
descend vers la mer en discutant. Quel était le motif de cette grève
d'un nouveau genre ?
Voici
les renseignements recueillis : D'abord, le curé avait donné la
bannière des jeunes filles à porter aux garçons, ce qui était très
flatteur pour les garçons, mais fort peu honorable pour les jeunes filles
de Port, auxquelles le curé semblait reprocher de n'être pas dignes de
porter la bannière de la Vierge. Colère bien naturelle des
paroissiennes. D'un autre côté, les marins, voulaient aller en
procession à Notre-Dame-du-Phare, comme ils ont l'habitude de le faire
depuis 40 ans, tandis que le curé voulait aller promener sa procession
sur la jetée et bénir la mer. D'où discussion et finalement refus des
marins d'aller processionnellement se promener sur la jetée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1893 -
Théâtre incendié. -
Hâtons-nous
de le dire, c'est un petit
théâtre, celui de la Gaieté, installé depuis quelque temps, sur la
place Gaudin, à Port-en-Bessin.
Mercredi
soir, pendant l'absence du directeur et de la troupe, le feu s'est
communiqué aux toiles et à la voiture qui était contiguë au théâtre.
Un poêle qui venait d'être allumé est la cause de ce sinistre. Le
directeur n'éprouvera aucune perte, car son théâtre était assuré. Les
dégâts sont de 310 francs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1893 -
L’appel de la Classe 1892. -
Tous
les conscrits qui ne sont
appelés sous les drapeaux que pour une seule année de service partiront
le 11 novembre. Ceux qui vont rester au régiment pendant trois ans
partiront le 14 et le 16 novembre, le 14, ceux qui sont attachés à des
subdivisions de régions impaires, et le 16, ceux qui appartiennent à des
subdivisions de régions paires, les uns et les autres recevront des
ordres d'appel. Cette année-ci, aucune demande de changement de
destination ou de devancement d'appel ne sera accueillie.
Dans
la 3e région de corps d'armée, les subdivisions impaires sont
: Bernay, Falaise, Rouen (nord) et Caen. Les subdivisions paires sont :
Evreux, Lisieux, Rouen (sud) et le Havre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
Hareng frais ! Hareng frais !
- La
pêche du hareng a été abondante ces jours derniers. Plusieurs bateaux
sont rentrés à Port chargés à coulés.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
La tempête. -
Samedi
et dimanche, une tempête
s'est déchaînée sur la Manche et a fait d'incalculables dégâts dans
notre région.
—
Plusieurs navires se s'ont échoués sur le littoral. Deux cadavres de
marins ont été trouvés au milieu de monceaux de débris de toute sorte.
La force du vent a renversé plusieurs wagons du Decauville, pas un des 14
voyageurs qui s'y trouvaient n'a été blessé.
—
Le « Chanzy », M. Allainguillaume, s'est échoué à
Ouistreham, le navire n'est pas en danger.
—
L' « Elisabeth-Kelly », bateau anglais, allant en
Islande, était en vue des côtes d'Angleterre, lorsqu'il a été pris par
un coup de vent qui lui a brisé ses mâts et déchiré ses voiles. Il
s'est échoué en face de Langrune. Huit marins, dont six sont mariés,
sont montés dans deux canots, au risque d'être engloutis, et ont sauvé
les six hommes d'équipage. On espère sauver, le bateau.
—
Trois hommes de l'équipage d'un bateau de Port-en-Bessin, enlevés
par une lame, auraient été considérés comme perdus pendant quelques
instants, lorsqu'une autre vague les aurait rejetés miraculeusement sur
le pont.
—
Au Havre, le pilote Mauger a été enlevé par une vague.
—
A Dieppe, quatre hommes, qui portaient des amarres au paquebot
« Paris », ont été jetés sous les roues : deux ont été
tués.
—
A Calais, on compte déjà 14 morts et plus de 50 orphelins.
—
Un mur s'est écroulé sur la voiture du docteur Renaud, de Harfleur. Le
domestique a été tué, M. Renaud est très grièvement blessé.
—
A Châteaudun, éboulement d'un bloc de rocher qui a écrasé des maisons
de la rue, des Fouleries. Huit personnes sont ensevelies et sûrement
mortes.
—16
cadavres de marins anglais ont été trouvés sur les côtes de la rade de
Morlaix. C'était l'équipage du trois-mâts anglais « Aboukir-Bay »,
de 1,117 tonneaux.
—
Le vapeur « Orientos », de Hambourg allant à Lisbonne, s'est
brisé sous Barfleur : 9 hommes sauvés, 5 noyés.
—
Un vapeur grec le « Parastevi », allant à Cardif, naufragé
sous St-Germain-de-Vaux, le pilote hollandais noyé ainsi que le second du
bord.
—
Le voilier « Surprise », perdu corps et biens en face de
Biarritz : morts, 1 capitaine et 4 matelots.
—
Devant Douvres, un steamer à sombré : 21 personnes ont péri.
—
On estime à 134 le nombre de personnes qui ont péri, en Angleterre, dans
les accidents provoqués, par la tempête et en dehors de celles mortes
avec les navires naufragés restés inconnus qui ont sombré.
—
De Copenhague, on écrit qu'il y a eu une violente tempête. Un grand
nombre de bateaux de pêche ont fait naufrage. 37 pêcheurs se sont
noyés.
—
Le vent a brisé des arbres d'une grosseur énorme. Beaucoup de pommiers
ont été renversés. Il y a eu des trombes de neige à Alençon et au
Mans. Il y a même eu, dimanche, dix centimètres de neige à
Caumont-l'Eventé, et la voiture de Villers est restée en détresse sur
la route. A Limoges et à Lyon, à Caen, il a encore neigé mercredi la
nuit. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1893 -
Morts subites. -
Jeudi l'après-midi, le sieur
Stezlé, 68 ans, ancien capitaine des mobiles du Calvados, décoré de la
médaille militaire, commis expéditionnaire au greffe civil de Lisieux,
s'est affaissé subitement, dans une pièce attenante au bureau des
employés du greffe, succombant à la rupture d'un anévrisme.
—
La veuve Picot, 73 ans, couturière à Port-en-Bessin, a été
trouvée morte dans une maison isolée qu'elle habitait. Sa mort remontait
à 48 heures environ. L'autopsie a démontré que cette mort était
naturelle. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1894 -
Récompenses. -
Témoignage
officiel de satisfaction accordé par le ministre de la marine au sieur
François Marie, de Port-en-Bessin, patron de la barque
« Georges-Henriette », pour le courage et le dévouement dont
il a fait preuve, le 18 février 1894, en dirigeant, par gros temps et
malgré une grave blessure à la tête, le sauvetage de l'équipage du
sloop « François », en détresse.
—
Médaille a 2e cl. au sieur Pierre Lechartier, sous-officier de
pompiers à Argences, 45 ans de services : belle conduite au cours de
nombreux incendies, et au sieur Victor Houlbec, propriétaire à Caen,
blessé le 24 mars 1894, en arrêtant un cheval emporté attelé à une
voiture.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1894 - Notice sur
Port-en-Bessin. -
Sous ce
titre, M. L. Aubourg vient de publier une petite brochure très bien
inspirée et très bien faite. « C’est a lire ». (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1894 - Les orages.
-
Depuis dix jours, notre
contrée est sous le coup d'orages désastreux, les récoltes sont en
souffrance, les pommes de terre se gâtent, les fruits ne mûrissent pas
ou pourrissent aux arbres. La nouvelle lune parait vouloir nous être
clémente. Il n'est pas trop tôt. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1894 - Morte à la
pêche. -
Jeudi
dernier, une femme
Colleville, pêcheuse, demeurant à Port-en-Bessin, entrain dépêcher
assez loin en mer, sous Huppain, a été frappée d'une congestion
cérébrale et est tombée dans un trou rempli d'eau où elle serait
restée sans le secours de plusieurs pêcheuses qui l'ont rapportée à
son domicile. Malgré tous les soins prodigués, cette femme a succombé
dans la nuit. Elle avait eu seize enfants. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1894 - La Cocotte.
- Dans
divers cantons de la Manche, limitrophes du Calvados, la fièvre aphteuse
prend un tel caractère envahissant que le préfet a pris un arrêté
interdisant l'introduction dans le Calvados des animaux des espèces
bovine, ovine, caprine et porcine de la Manche. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1894 - Orages. - Pendant
la huit de dimanche , le
tonnerre n'a cessé de gronder sur notre région. Lundi matin, une
tempête d'eau et de vent a éclaté avec une violence inouïe et a
occasionné de nombreux dégâts matériels.
—
Un ouvrier maréchal, employé chez M. Digne, à Port-en-Bessin, se
rendant à la gare pour rejoindre son corps et faire sa période de
vingt-huit jours comme réserviste, passait sur la route
lorsqu'un arbre a été brisé. La musette que ce jeune homme portait a
été arrachée de sur son épaule, des pièces de cinq francs,
renfermées dans son porte-monnaie, ont été tordues, lui-même est
resté sur place, et pendant une demi-heure il ne pouvait s'empêcher de
pleurer.
—
Non seulement en France, mais à l'étranger, ce cyclone s'est fait
sentir. Quelques jours auparavant, il avait dévasté la Sarthe où, à la
suite des dégâts produits par la grêle, de nombreux ouvriers ont été
congédiés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1894 - Abordage. -
Mercredi soir, le sloop « Jeune Berthe », patron Jean
Bouard, de Port-en-Bessin, se trouvait à peu de distance de la bouée du
Calvados, par forte brise de N.-E. et brume très épaisse, lorsqu'elle a
été abordée par le sloop « Albatros », de Grandcamp. La
« Jeune Berthe » a coulé, mais les hommes qui la montaient
ont pu être sauvés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1894 - Trop de
vacances. -
Pour l'année scolaire
1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de
201 jours de congé contre 164 de travail. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Nouveau port.
-
La création d'un
nouveau port militaire à Port-en-Bessin est, parait-il, pris au sérieux
par le gouvernement. Un chemin stratégique joindrait
Port-en-Bessin à nos principaux arsenaux de l'Ouest.
Du
reste, ce port était autres fois fortifié. On y trouve encore, des
vestiges de citadelles romaines et, lorsque Louis XV voulut installer un
port de guerre décisif qui commandât la Manche, il hésita longuement
entre la pointe nord de la presqu'île du Cotentin et Port-en-Bessin, et
si Cherbourg obtint la préférence, ce ne fut guère que par des causes
économiques. Espérons que la question sera résolue, cette fois, dans le
sens qu'indiquent les intérêts de notre défense.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1894 - Tué en tombant
d’une fenêtre. - Un
ouvrier charpentier de marine, nommé Mellette, de Fécamp, employé au
chantier de M. Paris, entrepreneur à Port-en-Bessin, est tombé par la
fenêtre de la chambre qu'il occupait. On s'empressa de demander un
docteur qui constata que ce malheureux avait la colonne vertébrale
brisée. Mellette est mort quelques heures après. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1895 - Tempête, neige
et froid.
-
Nous
avons eu cette semaine de
grands froids et des tempêtes de neige. Dans la nuit de dimanche à
lundi, le thermomètre est descendu à Alençon à 16 degrés
au-dessous de zéro. Sur un grand nombre de points du département, la
circulation a été interrompue par suite de la neige.
Lundi,
le train, des tramways du Calvados a été bloqué entre Lion et le
Haut-Lion. La mer était mauvaise sur nos côtes. Il y a plusieurs
sinistres en Manche. Cette situation à été générale. La circulation
des trains a été interrompue dans l'Est au delà de Nancy. Le vent a
causé de grands ravages dans le département du Nord. Deux fabriques ont
été détruites près de Roubaix. Il y a des inondations en Angleterre.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1895 - Accident de mer.
-
Le
nommé Joly, matelot à
Port-en-Bessin, 50 ans, père de six enfants, se trouvant au large,
a été assailli, au moment où il larguait une voile, par un violent coup
de vent qui l'a précipité sur le pont de son embarcation. Il s'est
grièvement blessé à la hanche. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - Récompenses
honorifiques. -
Une médaille
d'argent a été décernée a M. Caël, garde champêtre à Trévières,
pour avoir fait preuve, de 1882 à 1895, de courage et de dévouement en
plusieurs circonstances.
—
Témoignages de satisfaction à MM. Émile Lebourgeois et Léopold Blate,
patrons de barque à Port-en-Bessin, à l'occasion du secours qu'ils ont
porté au sloop « Jeanne-Henri ». (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1895 - Victime du
travail. -
Lundi, le sieur Alphonse Marie, 21
ans, ouvrier fumiste à Bayeux, enlevait, à l'aide d'une chèvre, une
pompe à l'établissement de bains de Port, lorsque la corde vint à se
rompre, entraînant le palan qui lui tomba sur le crane et le lui fractura
ainsi qu'une épaule. Son état est très grave.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Mai
1895 - Les hannetons.
- Le
conseil général du Calvados a décidé d'accorder des primes de dix
centimes par kilogramme de hannetons ramassés dans le département pour
être détruits. Ces hannetons devront être apportés à la personne
déléguée par le maire, pour être détruits. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1895 - Fuyez les arbres
pendant l’orage. - Nous
sommes menacés d'orages. Nous ne saurions trop recommander à nos
lecteurs de ne jamais se mettre à l'abri sous les arbres pendant la
tourmente. Quatre malheureux ont été victimes de cette imprudence la
semaine dernière. Deux à Chaudoir et deux à Chambles.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1895 - Naufrage.
- On
vient d'apprendre la perle du brick-goélette anglais « Coila »,
qui, depuis nombre d'années, fréquente assidûment le port de
Port-en-Bessin, où il apporte des chargements de charbon pour la maison
Vardon. Le « Coila » été abordé et coupé en deux par un
grand navire anglais, l'équipage a pu heureusement être sauvé, le
navire et le chargement étaient assurés.
Le
« Coila », de 326 tonneaux, était commandé depuis déjà
longtemps par le capitaine Court. Il venait d'acheter le « Coila »
et faisait avec son premier voyage en sa double qualité d'armateur et de
capitaine. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1895 - Vol de cidre.
-
Dans la nuit de vendredi, on a volé deux cents litres de
cidre au sieur Langlois, constructeur de navires à Port.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1895 - Deux noyés.
- Dimanche
soir, jour des régates, à Port-en-Bessin, le sieur Fontaine, 35 ans,
charron à Subles, et ses deux beaux-frères, les sieurs Eudine, 27 ans,
maréchal à Vaubadon, et Auguste Eudine, 17 ans, se décidèrent à
prendre un bain sous les falaises. Aucun d'eux ne savait nager. Il avaient
l'eau à la ceinture quand tout à coup l'un d'eux perdit subitement pied
et tomba dans un trou, profond de près de deux mètres. En voulant
l'arrêter, les deux autres se trouvèrent entraînés et tous les trois
disparurent. Fontaine et l'un de ses beaux-frères se sont noyés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1895 - Classe 1894.
- Cette
année, les conscrits de 1894 rejoindront directement et individuellement
leur corps. Ils feront l'avance de leurs frais de route qui leur seront
remboursés au régiment. Ceux qui seraient sans moyens recevront un
mandat de l'intendance, avant le départ, sur la présentation d'un
certificat du maire de leur domicile. Tout conscrit, pour un parcours de 1
à 25 kilomètres, aura droit à une indemnité fixe de 1 fr. 25.
Au-dessus de 25 kilomètres, l'indemnité journalière sera accordée.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1895 - Trois noyés. -
Il n'y a plus de
doute maintenant, le petit bateau « Marie-Louise », dont nous
avons annoncé la disparition, est bien perdu avec les trois personnes
qui le montait. On a retrouvé sous Meuvaines les corps de M. Everat et du
novice Joseph Lemarchand et à Port, celui d'Émile Ledard.
M.
Everat était habitué de Courseulles, ancien sous-officier d'Afrique, il
allait être nommé officier de réserve. Il est allié à la famille
Crouss, dont les fils ont fait leurs études au
lycée de Caen. Il avait fait construire une petite barque à Courseulles.
L'autre dimanche, au matin, il allait à la pêche. Il repartit vers deux
heures, avec le jeune Marchand et Émile Ledard. On les aperçut en mer
jusqu'à cinq heures, puis la voile disparut. Une lame aura fait chavirer
le léger esquif. M. Everat laisse une jeune veuve de 24 ans et un enfant
de 8 mois. Une souscription a été ouverte au profit de la mère d'Émile
Ledard, cette malheureuse femme qui, en huit jours, a perdu ses deux
enfants dans de tragiques circonstances. Elle a produit 700 fr. Le jeune
Marchand était sans famille. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1895 - Les années
bissextiles. -
Tout le
monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant
divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins
généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle,
l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle,
l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour
revoir un mois de février ayant 29 jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1895 - Avis aux
navigateurs. -
L'attention des
pécheurs et des navigateurs est appelée sur les dispositions de
l'arrêté préfectoral réglementant la pêche et le mouillage des
bâtiments dans la rade de Cherbourg a cause des nécessités de la
défense. Cet arrêté est affiché dans les bureaux de Caen, Dives,
Ouistreham , Courseulles et Port-en-Bessin. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1896 - Parents,
veillez. -
A l'occasion de la nouvelle année, une distribution de
jouets et de bonbons a été faite aux enfants de l'asile de
Port-en-Bessin. Un bambin de 5 ans, Jules Poitevin, ayant reçu les
étrennes de l'asile venait de rentrer chez ses parents, lorsqu'il monta
sur une chaise pour placer son joujou sur la cheminée sous le manteau de
laquelle se trouvait un fourneau contenant une casserole
d'eau bouillante. En redescendant, Jules Poitevin perdit l'équilibre et
renversa la casserole dont le contenu tomba sur lui. il est mort quelques
jours après dans de cruelles souffrances.
—
Il y a quelques jours, à Magny-la-Campagne, Elisa Rivière, 3 ans, est
tombée accidentellement dans le feu, et. personne n'ayant pu lui porter
secours, la malheureuse enfant a été brûlée vive. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Dangereuse
imprudence. -
Mme Corbel, de
Port-en-Bessin, après avoir posé une bougie allumée, sans chandelier,
sur la table de nuit, s'était endormie en allaitant un de ses enfants. Le
feu se communiqua aux rideaux. La malheureuse femme, à demi asphyxiée,
se réveilla au milieu des flammes, se leva et sortit de sa chambre en
emportant son enfant dans ses bras et en appelant au secours. La femme
Tabourel sauva l'autre enfant des époux Corbel, resté dans son berceau.
On accourut et on maîtrisa l'incendie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Respect au
règlement . -
Plusieurs
personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par
des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons
qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1896 -
Mort à l’église. -
Dimanche, M. Alexandre Anne, dit Godrinet, 58 ans,
restaurateur à Port-en-Bessin, arrivait à l'église pour chanter les
vêpres. Pendant qu'il parlait avec le curé, dans la sacristie, il fut
pris d'un mal subit, battit l'air de ses mains, tourna deux fois sur
lui-même, et tomba, entraînant dans sa chute le curé qui s'efforçait
de le soutenir. Il est mort quelques instants après. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Dangers des bains. -
Louis Jacquemin, 43 ans, queue rouge dans un petit théâtre de
marionnettes en représentation à Port-en-Bessin, venait de prendre son
repas, il eue l'idée de se baigner. On essaya, mais en vain, de le
détourner de l'imprudence qu'il allait commettre.
Jacquemin,
très bon nageur, se jeta à l'eau et se mit à nager jusqu'au bout de la
jetée, mais, sans doute suffoqué, il revint vers la bouée du milieu de
l'avant-port, qu'il essaya de saisir, puis soudain, il disparut. Le fils
du baigneur Tillet se précipita au secours de Jacquemin, et, aidé d'un
canot, le ramena au quai, où tous les soins lui furent prodigués, mais
on n'a pu le rappeler à la vie.
—
Mathurin Nativel, 50 ans, sabotier à Campeaux, canton de Bény-Bocage,
s'est noyé dans la rivière la Vire en voulant la traverser. Lorsqu'on
parvint à le retirer de l'eau, Nativel avait cessé de vivre.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Le Président de la République en ballade.
- M.
Félix Faure est infatigable, il ne peut rester deux jours de suite à la
même place. C'est ainsi que, la semaine dernière, il s'est embarqué
pour visiter nos côtes et est descendu à Port-en-Bessin où le meilleur
accueil lui a été fait. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Félicitations. -
Le préfet maritime du 1er arrondissement a adressé ses
félicitations au patron-pêcheur Auguste Tabourel, de Port-en-Bessin,
pour avoir sauvé, le 22 mai dernier deux personnes qui se trouvaient dans
une position critique sur la plage entre Vierville et St-Laurent-sur-Mer,
et pouvaient être noyée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Récompenses. - Des
témoignages officiels de satisfaction ont été accordés aux sieurs
François Gaffrennou, ouvrier de l'entreprise des travaux de la nouvelle
écluse de Ouistreham : le 30 juin 1896 a sauvé le sieur Péron qui
allait se noyer.
Pierre
Marie, patron-pêcheur à Port-en-Bessin : le 8 juillet 1896 a sauvé un
enfant tombé à l'eau. Des félicitations officielles ont été
adressées au sieur Marie, maître d'hôtel à Port-en-Bessin, qui a
concouru à ce sauvetage.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Tempête.
- La
tempête qui a traversé l'Europe à la fin de la semaine a fait de
nombreuses victimes et occasionné d'immenses, dégâts sur les côtes de
Bretagne et anglaises. A Dieppe, une partie des dunes s'est effondrée,
menaçant d'entraîner les magnifiques villas, construites sur les
hauteurs. Il y a vingt ans que le baromètre n'était pas descendu aussi bas.
Une barque de Port a été cinq jours dans une situation des plus
critiques. Quand on est arrivé, les vivres commençaient à manquer.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1896 -
Le
Patois normand. - M.
Guerlin de Guer fils vient
de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des
parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de
Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir
est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands »
Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1896 -
Un clerc bien confiant.
- Le
sieur Lemartinel, clerc chez le sieur Viel, huissier à Bayeux, étant en
recettes à Port-en-Bessin, y rencontra un nommé Paul Lebret, qu'il
ignorait être peu recommandable. Lebret demanda à Lemartinel de le
prendre dans sa voiture pour rentrer à Bayeux. Ce dernier accepta et,
afin de hâter son retour, confia à Lebret une traite d'environ 50
francs, le priant d'aller la toucher à sa place. Lebret, comme on pense
bien, n'a pas reparu après l'encaissement de la traite.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Grand travaux.
- D'après
une
convention entre le gouvernement et la compagnie des chemins de fer de
l'Ouest, il serait exécuté
60
millions de travaux, au nombre desquels se trouve la création d'une
double voie, entre Caen et Cherbourg. Voilà pour Bayeux l'occasion
d'obtenir son embranchement, si désirable, sur Port-en-Bessin.
—
La compagnie de l'Ouest, qui a fait la petite ligne de Neuilly à
Isigny-sur-Mer, ne peut raisonnablement se refuser à établir celle peu
coûteuse (9 kilomètres), sans travaux d'art, et autrement importante, au
point de vue commercial, maritime et stratégique, qui doit atteindre
Port-en-Bessin. Reste aux intéressés à dénicher l'homme capable de
vaincre les influences depuis trop longtemps contraires à la réalisation
de cet intéressant projet.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1897 -
Dangers de la mer.
- On
a trouvé
échoué sur la plage aux Grandes-Dalles, près Fécamp, un cadavre que
l'on croit être celui du jeune mousse de quinze ans, Jules
Dabourday,
qui était à bord de la
« Marguerite »,
barque de Villerville récemment
coulée.
—
La barque du sieur Victor Marie, dit Léon, a sombré près de
Port-en-Bessin.
Pendant prés d'une heure, le malheureux Marie est resté entre la vie et
la mort, cramponné au haut d'une vergue. Il a été sauvé.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1897 -
La neige.
- Dès
samedi, il en est tombé
sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir.
Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la
Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la
neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 Vent et tempête. - Ces
derniers jours,
la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres
causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir,
et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg.
Les six hommes qui le montaient ont été sauvés.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1897 -
Naufrage. - Un
remorqueur de la Seine, la « Liberté », qui se rendait à
Cherbourg pour les travaux de la digue, a sombré, par suite d'une voie
d'eau, à dix kilomètres des côtes en face Port-en-Bessin. Un sloop
chalutier de cette localité a recueilli les naufragés : le capitaine et
sa femme, un ingénieur et quatre hommes d'équipage.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Un ivrogne par la fenêtre. -
Le
sieur Victor Tabourel, marin à Port-en-Bessin, que sa femme avait
enfermé chez lui parce qu'il était ivre et dans la crainte de quelque
scandale, s'est blessé assez gravement à la tête en sautant par la
fenêtre.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Noyé accidentellement. -
Le sieur
Guillaume Hue, 25 ans, marin à bord du
« Jeune-Henri », de Port-en-Bessin, s’est noyé en face
St-Aubin-sur-Mer. On présume que le malheureux marin, en se rembarquant,
après la vente de sa pèche, aura été jeté à la mer par un coup de
voile. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1897 -
Cadavres retrouvés.
-
On a
trouvé, échoué sur la plage du Home-Merville, le cadavre du sieur
Guillaume Hue, 24 ans, marin à bord du bateau de pèche le « Jeune-Henri »,
de Port-en-Bessin, tombé à la mer le 22 juillet dernier, entre Luc et
Lion-sur-Mer.
—
Le cadavre du sieur Alexandre Chauffray, habitant Honfleur, qui s'était
noyé à Rouen, en travaillant au déchargement d'un steamer, a été
retrouvé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Surpris par la mer. - Le
père Pierre,
marchand de moules, surpris par la marée sur les rochers de
Port-en-Bessin, se trouva entouré par la mer, et en voulant regagner la
côte il est tombé dans un trou où
il perdit pied. Le bonhomme allait infailliblement périr sans le secours
des sieurs Auguste Tillet et Louis Elie, qui se jetèrent tout habillés
à la mer et réussirent a le ramener. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1897 -
Mordu par son frère. -
Les
frères
François et Jean Delain, pécheurs à Port-en-Bessin, se trouvaient à la
mer lorsqu'une discussion s'éleva entre eux au
sujet, d'une ancre perdue. Au cours de la querelle, Jean Delain a mordu
ton frère à la main gauche. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Les
femmes témoins. - On
vient de promulguer
la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de
l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Découverte
de cadavre. - On
a
découvert, lundi, à la marée basse, derrière la poissonnerie de
Port-en-Bessin, le corps d'un voyageur de commerce. Il avait couché
samedi chez M. Dandin et avait retenu sa chambre pour dimanche. On ignore
comment cet homme est tombé à l'eau. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Cadavre
reconnu. –
Le
cadavre
du voyageur trouvé à Port-en-Bessin, derrière la poissonnerie, est
celui du sieur Léon Pézeril, employé de commerce à Paris. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Mort de
froid. -
Le
sieur Rouillard,
poissonnier à Castillon, près Balleroy, a été frappé, sur le pont
tournant de Port-en-Bessin, d'une congestion déterminée par le froid.
Malgré tous les soins, il est mort le lendemain sans avoir repris
connaissance. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Escroquerie.
- Les
sieurs Vardon et Delain, écoreurs
à Port-en-Bessin, ont été escroqués de 640 f. 75. par le nommé Gaston
Pley, marchand de poisson à Bayeux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
La tempête et ses victimes.
-
La
tempête de ces jours derniers a causé sur notre littoral de nombreux
sinistres maritimes.
—
La barque de pêche de Port-en-Bessin, n° 452, se trouvait à 18
milles au large de la Hève, quand elle a reçu un paquet de mer qui lui a
brisé sa bôme, rompu la grande écoute et déchiré
la voilure.
—
La chaloupe de pêche n° 67, de Trouville, s'est échouée en
voulant entrer dans le port d'Ostende, mais l'équipage a été sauvé.
—
A Grandcamp-les-Bains, le trois-mâts anglais « Loch-Doon »,
ayant à bord 14 hommes d’équipage, talonne sur les rochers, huit
vaillants marins s'embarquent aussitôt pour leur porter secours. Ils vont
accoster, mais une lame formidable fait chavirer leur embarcation et cinq
d'entre eux sont noyés. Ce sont les sieurs : Pierre Boudard, 30 ans ;
Charles Vicquelin, 26 ans ; Jacques Le Petit, 24 ans ; Alexandre Letellier,
48 ans, et Jacques Hébert, 20 ans,
tous pères de famille. L'équipage anglais a pu gagner le rivage.
Les
cadavres de ces victimes du dévouement ont été retrouvés. Leur
inhumation à eu lieu lundi, au milieu l'une affluences nombreuse et
douloureusement émue, dans un terrain concédé par la commune.
Le
prince de Galles a télégraphié qu'il promettait son concours pour
soulager les familles des victimes. Le consul d'Angleterre, a fait une
promesse semblable au nom du gouvernement britannique. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Enfant noyé. –
Le
jeune Fernand Vingtrois, 7
ans ½, qui revenait de l'école, à Port-en-Bessin, est tombé dans le
premier bassin en voulant rattraper son béret que le vent avait emporté.
Aux cris de sa sœur, 4 ans, on accourut aussitôt. Mais quand on put, à
l'aide d'un chalut, retirer le pauvre petit, il ne donnait plus signe de
vie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
Pêche dangereuse. –
Samedi,
à Port, le patron Delain, de « l'Espérance », en
relevant son chalut de pèche, en a retiré une petite caisse en bois. Il
allait l'ouvrir, quand on s'aperçut qu'il y avait écrit dessus «
dynamite ». La caisse fut ouverte à la mairie avec précaution. Elle
contenait, en effet, 28 paquets et 10 cartouches de dynamite. On l'a
rejetée à la mer. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
Incendies. -
Un
incendie s'est déclaré dans un bâtiment en bois de neuf mètres de long
sur cinq de large et de tout ce qu'il contenait, appartenant au sieur
Dajon-Lamare, entrepreneur de menuiserie à Port-en-Bessin. Pertes : 5 000
fr.
—
Dans notre dernier numéro, nous avons mentionné l'incendie qui s'était
déclaré chez le sieur Albert Goulet, 45 ans, à Maisoncelles-Pelvey.
Deux
jours après, un nouvel incendie consumait un corps de bâtiment de 28
mètres de long sur 8 de large et comprenant maison d'habitation, grange,
étable et remise.
Ce
nouveau sinistre est d'autant plus inexplicable que les sieurs Goulet et
Lechevallier, agent d'assurances, venaient, quelques heures auparavant, de
faire l'estimation du premier incendie et n'avaient remarqué rien
d'anormal. Les pertes, s'élevant à 7 500 fr., sont couvertes par une
assurance.
—
D'une meule de foin à M. Paynel, maire de Grandchamp. Pertes : 500 fr.
Assuré. — D'une boulangerie au sieur Morel, 49 ans, cultivateur à
Coulonces. Pertes : 810 francs. Assuré.
—A
Acqueville, chez M. Marie, marchand de journaux. Pertes : 3 800 francs.
Assuré.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1898 -
Excursions présidentielles.
- Lundi
dernier, à 11 heures, l'aviso « Sainte-Barbe », ayant à bord
le président de la République, est sorti du Havre et a pris la mer dans
la direction de l'Ouest. Arrivé à la hauteur de Port-en-Bessin, un canot
a débarqué le chef de l'État, qui a ainsi fait dans cette localité une
nouvelle visite tout aussi inopinée que celle de l'an dernier.
La
flottille de pêche, prête à, sortir, ou qui sortait, a arrêté ses
mouvements. Les pavois et pavillons lestement hissés, les équipages ont
acclamé l'éminent visiteur, auquel des bouquets improvisés ont été
offerts.
M.
Félix Faure s'est promené sur les quais et le long des bassins, en
compagnie du maire, puis il est entré, chemin faisant, dans la nouvelle
église. Ne faut-il voir dans cette excursion qu'une simple promenade ? ou
plutôt l'étude persistante d'un projet de fortifications sérieuses dans
cette crique si bien située pour faire un nid de torpilleurs ou de
corsaires destinés à protéger efficacement le Havre ? Mystère et
discrétion.
Le
président de la République est venu mercredi l'après-midi à
Courseulles où on lui a offert des bouquets et un mouchoir en dentelle.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1898 -
La pêche à la morue. -
Les
nouvelles de la
pêche de la morue sur les bancs de Terre-Neuve sont loin d'être
satisfaisantes. Cependant on annonce le retour de cinq bateaux des ports
de Granville et St-Malo qui reviennent avec des pêches de 22 à 28 000
morues.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
Odieux attentat. -
La
fille Victorine Josse, 36 ans, habitant chez sa sœur à
Colleville-sur-Mer, près Trèvières, est une pauvre idiote qui demande
sa vie au hasard et couche dans les granges, quelquefois à la belle
étoile.
Dimanche
matin, la pauvre fille se trouvait sur la route de Bayeux à
Port-en-Bessin quand elle rencontra le nommé Désiré Huet, 20 ans,
jardinier à Longraye, canton de Caumont-l'Eventé, qui, étant ivre, fit
des propositions malhonnêtes qu'elle refusa, Huet, exaspéré, se jeta
sur elle, la frappa à coups de couteau, lui déchira ses vêtements et
lui fit subir les derniers outrages. La malheureuse put se traîner
cependant jusqu'à un tas de galet où on la trouva tout
ensanglantée.
Les
gendarmes de Bayeux, prévenus, firent transporter la fille Josse à l’Hôtel-Dieu.
Elle avait reçu un coup de couteau sur le haut de la tète, un autre lui
avait presque détaché une oreille, et un troisième lui avait fendu les
lèvres. Huet, après son lâche attentat, avait continué tranquillement
son chemin vers Port-en-Bessin, où il a été arrêté. Il reconnaît
avoir outragé La fille Josse, mais nie l'avoir frappée.
A
onze ans, Huet était entré l’hôpital général de Bayeux et y était
resté jusqu'à 19 ans, depuis, il avait travaillé en différents
endroits, entre autres, au jardin botanique de Bayeux, comme jardinier. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Tentative de viol. -
La
demoiselle Clémence
Foliard, 17 ans, couturière à Port-en-Bessin, a été victime d'une
tentative de viol par le nommé Louis Marie, charpentier, même lieu.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Un enragé. -
Louis
Marie, 24 ans, est charpentier à Port-en-Bessin, Il court après toutes
les filles. Etant parvenu à saisir Clémence Foliard, 17 ans, couturière
au même endroit, il a tenté d'abuser d'elle, sans heureusement pouvoir
mettre son projet à exécution. Au mois de juillet dernier, il avait
aussi tenté de violer Blanche Chaleux, 19 ans, habitant à Paris, qui se
trouvait alors de passage à Port-en-Bessin.
Cet
individu aurait bien mérité de passer aux assises. Le parquet l'a
simplement renvoyé devant le tribunal de Bayeux, qui l'a condamné à six
mois de prison. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Inauguration des tramways.
- Lundi 26,
réception des lignes de Bayeux à Port-en-Bessin, Courseulles et
Arromanches. La commission se réunira à la gare de Bayeux à 8 heures.
Les lignes doivent être ouvertes à la circulation le 1er juillet ;
mais on retardera jusqu'à la fin du mois la fête solennelle
d'inauguration. Pour concerter les
mesures relatives à cette fête, les maires des communes
traversées se sont réunis à Bayeux le samedi 24 juin. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Les pommes.
- La
pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été
préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière.
Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières
pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1899 -
Tramways.
- Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de
Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à
Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter
deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux
et la gare de la Besace, par Caumont.
Si
ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les
voyageurs ont le temps d’aller à pied.
Enfin,
on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de
Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet.
Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Les récoltes. -
Elles
ont belle apparence. Les foins bien récoltés sont en abondance, mais ils
conserveront leur prix par suite du manque de regains.
—
Pour les pommes, il y a du pour et du contre. On croit généralement à
une récolte au-dessous de la moyenne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Nouvelles de la côté. -
Le
mois de juillet s'annonce mal, moins de monde que les années
précédentes.
-
Une bonne nouvelle : si l'hôtel Belle-Plage ne trouve pas acquéreur le
20 juillet, on dit que le propriétaire est en pourparlers pour louer son
rez-de-chaussée afin d'y installer un café-concert.
-
La villa Fayel est louée à M, Mellerio, bijoutier, rue de la Paix, à
Paris. C'est à cette famille qu'appartenait M. Mellerio, châtelain de
Tailleville, qui se jeta du haut de son belvédère après s'être brûlé
les mains jusqu'au poignet. Disons en passant qu'on annonce le mariage de
Mlle Fayel avec un avocat normand.
-
L'Écho des Plages, dont le succès augmente chaque année, va
reparaître.
-
Nous avions bien raison de faire des réserves au sujet de l'exploitation
du tramway de Courseulles à Arromanches. Le tassement a rendu la voie si
mauvaise dans le marais
de Meuvaines, qu'il va falloir procéder à de nouveaux travaux dont la
durée dépassera peut-être la saison des bains.
-
On se plaint de la façon dont les horaires ont été combinés. Ainsi, le
premier train pour Port-en-Bessin part à 6 heures 50 du matin, alors que
le train de Caen n'arrive à Bayeux qu'à 7 heures 36.
-
Le bruit de la location d'une villa de Houlgate à Mme Dreyfus n'est pas
exact. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
C’est se fiche du monde.
- Dimanche,
le tramway qui doit partir de Bayeux à midi pour Port est parti avec 20
minutes de retard.
Comme
compensation, le soir, il est parti de Port 10 minutes avant l'heure,
laissant en panne un grand nombre de promeneurs.
Qu'en
pense l'administration préfectorale ? (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 - Éclairage
des automobiles. -
Un
décret vient de réglementer l'éclairage des automobiles. Elles devront
porter un feu blanc à l'avant et un feu rouge à l'arrière. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899
- Sur la mer. - Mardi, sur les 3 heures de
l'après-midi, les nommés Malherbe, restaurateur, et Bourgeois, marin
demeurant à Port-en-Bessin, montèrent dans une barque et se
dirigèrent vers la pleine mer dans l'intention de faire une partie de
pêche.
Depuis
ce temps, on a pas revu ces deux hommes et il règne à leur sujet de
sérieuses inquiétudes, car pendant qu'ils étaient en mer, un coup de
vent s'est fait sentir et tout fait craindre qu'ils n'aient de
chavirer. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Sinistre a craindre. -
Une
chaloupe, montée par les sieurs Constant Malherbe et Pierre Le Bourgeois,
marins à Port-en-Bessin, sortie lundi pour pêcher, n'a pas encore
reparu.
Tout
fait supposer que, par la force de la mer, les malheureux se sont perdus
à peu de distance des jetées. Le Bourgeois, marié, n'a pas d'enfants.
Malherbe en laisse deux et en attendait un troisième.
Il
est le troisième membre de cette famille qui disparaît et le nombre des
orphelins s’élève à dix. Le canot qu'ils montaient est le même sur
lequel s'était perdu le sieur Litard, marin-pêcheur
à Arromanches. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Cadavre retrouvé. -
Nous
avons relaté, dans notre dernier numéro, qu'une chaloupe de
Port-en-Bessin, montée par le matelot Lebourgeois et le sieur Constant
Malherbe, 36 ans, restaurateur, sortie pour pêcher, n'avait pas reparu.
On
a retrouvé, lundi, sur la plage de Vierville-sur-Mer, le cadavre de
Malherbe. Il était méconnaissable, la tête était toute rongée et ce
n'est que grâce aux vêtements que l'identité a pu être établie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Découverte de cadavres. - Il y a
quelques semaines, un canot à voile monté par deux hommes de
Port-en-Bessin faisait une sortie en mer pour aller à la pêche. On avait
de sérieuses inquiétudes sur le sort de cette embarcation, qui
malheureusement se sont réalisées.
La
semaine dernière, le corps de M. Malherbe, un maître d'hôtel dans cette
localité était retrouvé à Vierville-sur-mer. Son infortuné compagnon,
le sieur Bourgeois, a été découvert mercredi dans la soirée, sur les
rochers de Cricqueville-en-Bessin, par la famille Lavaley de Paris,
en ce moment de villégiature dans notre station balnéaire. M. Lavaley
fit prévenir l'autorité locale en même temps que la famille du noyé.
Le corps de M. Bourgeois, qui était déjà méconnaissable mais reconnu
grâce à ses vêtements, a été transporté à son domicile à
Port-en-Bessin ou l'inhumation a eu lieu jeudi. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Dangereuse méprise.
- Le
sieur Lelandois, voilier à Port-en-Bessin, ayant besoin de se
désaltérer, prit une bouteille pour se verser du cidre et avala d'un
trait le liquide dont il venait de remplir son verre et dont un fort rhume
l'empêcha de distinguer l'odeur et le goût, il continua de travailler et
prit ses repas comme d'habitude.
Mais,
dans la nuit, des douleurs d'entrailles l'obligèrent à appeler le
médecin. On découvrit alors que le malheureux s'était trompé de
bouteille, et avait avalé un plein verre de luciline ! Grâce à
une énergique médication, il est maintenant rétabli.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Le froid. -
Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés
dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à
zéro.
En
résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux
prophéties pelure d'oignon.
Ces
grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un
grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - Gravement blessé.
- Le
sieur Lucien Françoise, marin à Port-en-Bessin, se promenant prés du
bassin, a fait un faux pas et est tombé dans une chaloupe. On l'a relevé
sans connaissance et tout couvert de sang. Son état est des plus graves.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - Accident de voiture.
-
La dame Tabourel, sage-femme à Port-en-Bessin, se rendait en
voiture à Tracy-sur-Mer, avec une autre personne, quand, au bas de la
côte de l'église de Port, elles rencontrèrent le tramway qui fit peur
au cheval. L'animal affolé se précipita sur le train, et dans le choc,
la dame Tabourel fut précipitée sur la route. Elle se rendit quand même
à Tracy-sur-Mer, mais, à son retour à Port, elle a dû s'aliter. Son
état donne des inquiétudes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 - Sinistre maritime.
- Dans la nuit de lundi à mardi, la barque de pêche " Le
souvenir ", appartenant à M. Candide Marie, armateur, et
ayant pour patron M. André Adam, est entrée dans l'avant-port par une
mer démontée. Elle était sur son ancre, qui a chassé par la violence
du vent, et elle est allée s'échouer sur le côté Ouest de
l'avant-port vers 4 heures du matin. La position était des plus critique,
par une nuit sombre, le vent ayant éteint les réverbères. Aussitôt
l'alarme est donnée et les secours arrivent. La douane amène le canon
porte-amarres de la Société de Sauvetage et lance une ligne à
bord.
Un
va-et-vient s'établit et l'équipage est sauvé. Immédiatement la
barque est délesté et tout le gréement enlevé pour opérer le
renflouement à la marée montante. Des câbles sont portés à bord et,
vers 11 heures, une équipe d'au moins 500 personnes, une vraie grappe
humaine, se pressent sur l'épi de la promenade et sur la jetée de
l'Est pour enlever de " Le Souvenir " de sa position dangereuse.
Tout le monde a fait son devoir et la douane, qui a prodigué ses
services, mérite les plus sincères félicitations. À midi et demi, la
barque était dans le second bassin, sur la cale de radoub. Par bonheur il
n'y a pas eu d'accidents de personnes, mais les avaries sont importantes ;
on les estime entre trois et quatre
mille francs.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1900 -
Jeune désespéré. -
Mardi de la semaine dernière, après avoir assisté à une
représentation donnée par un théâtre forain, le jeune Léon Thin, 20
ans, habitant chez ses parents épiciers à Port-en-Bessin, acheva la
soirée avec quelques camarades et ne rentra chez lui que fort tard dans
la nuit.
Ses
parents lui firent une réprimande à son arrivée et le jeune homme monta
à sa chambre, mais, au lieu de se coucher, il changea de vêtements et
quitta le domicile paternel.
Le
jeudi matin, ses parents reçurent une lettre de leur fils, datée de
Littry, annonçant son intention d'en finir avec la vie, ajoutant qu' «
au reçu de sa lettre, leur enfant aurait cessé de vivre ». Ce n'était
que trop vrai : le soir même, le corps de Léon Thin était découvert
noyé à Avranches.
Léon
Thin, conscrit de la classe 1898, devait tirer au sort, vendredi, à Ryes.
N'ayant pas répondu — et pour cause — à l'appel de son nom, le
conseiller municipal représentant la commune de Port amena pour lui le
n°41. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1900 -
Morts subites. -
Le sieur Dubusq, 50 ans, peintre à Port-en-Bessin, est mort
subitement d'une maladie de cœur en arrangeant un cadre.
—
Mort, aussi subitement, dans sa barque, en mer, le sieur Alphonse
Poitevin,, dit le Parisien, âgé de 75 ans. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Blessures accidentelles. -
En revenant de charrier des pierres dans les carrières de
Sousmont-St-Quentin, près Falaise, le sieur Paul Mabire, cultivateur à
Potigny, est tombé du banneau qu'il conduisait et s'est blessé assez
grièvement à la tête et aux reins.
—
Le jeune Vicquelin, marin à Port-en-Bessin, a eu un doigt coupé et deux
autres gravement atteints par la chute d'une planche. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1900
-
Incendies.
-
A
Torteval, d'un bâtiment de 16 mètres de long, 8 mètres 50 de large, au
sieur Deverre, à Caen. Pertes, 5 300 fr., presque totalement couvertes
par une assurance.
—
Chez la dame Madelaine, propriétaire à Port-en-Bessin. Pertes, 400 fr.
Assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Nouveau genre de tentation.
-
La femme Juliette Lécluze dite Montretout, marchande de poisson à
Port-en-Bessin, comparaissait, ces jours derniers, devant le juge de paix
de Ryes pour ivresse.
Elle
s'y présenta ayant encore bu plus que de raison et causa un tel tapage
que les gendarmes durent intervenir. Mais, en les apercevant, la mère
Montretout les injuria, puis, se couchant sur le dos, elle releva ses
jupons et leur montra... ce que les femmes cachent avec tant de soin,
pensant sans doute les tenter par ce geste.
Elle
se trompait, la mère. Montretout, car, esclaves du devoir, les agents de
l'autorité lui ont rabattu les jupes et le caquet en la conduisant à la
prison de Bayeux. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 - Tentative de viol. - La
femme Marie, 18 ans, journalière à Port-en-Bessin, a porté plainte à
la gendarmerie au sujet d une tentative de viol commise sur elle par Jules
Gosse, domestique, même commune. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 - Récompenses honorifiques. - Médaille
de bronze au brigadier Giot : diplômes aux préposés Anne Lacroix et
Luce, sauvetage de l'équipage d'une barque à Port-en-Bessin.
—
Diplômes au sous-lieutenant Jacquot, aux brigadiers Crouin, Bauër et
Desmoulins ; aux préposés Aubey, Michel, Alart et Chilleaut, sauvetage
de l'équipage d'une barque de pêche à Luc-sur-Mer. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Morts subites. -
Le
sieur Dubusq, 50 ans, peintre à Port-en-Bessin, est mort subitement d'une maladie
de cœur en arrangeant un cadre.
—
Mort, aussi subitement, dans sa barque, en mer, le sieur Alphonse Poitevin, dit le Parisien, âgé
de 75
ans. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Bateaux perdus. -
La « Jeanne-d'Arc »,
sloop de pêche de Port-en-Bessin, s'est échouée à peu de distance de
Trouville. On a pu sauver l'équipage, peut-être arrivera-t-on à retirer
les agrès. Quant au navire, il est considéré comme perdu.
Ce
bateau, qui avait été en partie détruit par un incendie il y a deux
ans, avait pour patron Albert Tabourel.
—
Dans la même nuit, le sloop « Phénix », parti de Trouville
à destination de Morlaix, a coulé bas d'eau à 35 milles du Havre. Le
capitaine et les deux hommes d'équipage ont sauté dans le canot, mais
ils ont failli périr tellement la mer était démontée.
Ils
ont pu être sauvés par le patron Voidy, de la « Fauvette »,
de Port-en-Bessin. (Source : Le Bonhomme Normand)
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