1er Juillet 2025

EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS    Page 1
BARFLEUR
Les habitants de la commune de Barfleur sont les Barfleurais

Novembre 1829   -   On nous écrit.   -    La construction de la tour destinée à recevoir le nouveau phare de Barfleur est déjà assez avancée pour faire espérer que dans moins d'un an ce point important offrira un feu visible aux marins qui fréquentent ces parages.

L'éclairage des côtes de la Normandie a toujours été si négligé, qu'il reste encore beaucoup d'améliorations à apporter dans cette partie essentielle du service maritime.

Témoins les désastres que nous allons signaler.

Le 28 octobre dernier, le beau Sloop l' « Adèle », capitaine Briette, appartenant à la maison Jobert frères, et venant d'Adra avec un riche chargement de cuivre et de plomb, a coulé bas entre Honfleur et Quilbeuf, au moment même ou il évitait sur ses ancres pour appareiller. Il parait qu'il a touché contre une carcasse de navire perdu, qui a crevé le bordage d'arrière. Son brave capitaine et le jeune pilote n'ont voulu quitter le navire que lorsqu'ils eurent l'eau sous les bras. L' « Adèle » était assurée à la compagnie de Caen.

-   Dans la nuit du 29 octobre, le navire l' « Augustin », capitaine Poulain, chargé de pierre pour la même maison, a sombré à 3 lieues au large du cap de la Héve. L'équipage a été sauvé et recueilli par un bateau de pêche d'Honfleur.

-   Le 30 octobre, le brick le « Frederick », de Caen, mouillé à la posée de la Canardière, près le sloop naufragé l' « Adèle », a perdu une de ses ancres en appareillant.

Enfin, il y a quelques jours, le navire neuf le « Czar Pierre », venant de St.Petersbourg, avec une cargaison de cuivre, s'est perdu en avant de Quilbeuf, ayant à son bord un pilote et un capitaine dudit port.

Ainsi des navires qui ont essuyé des traversées longues et périlleuses, qui ont résisté à tous les dangers des deux mers, viennent se perdre en beau temps et avec des pilotes pratiques dans les atterrissages de la baie de Seine. Si nous reportons nos regards vers la Tamise, nous voyons ses chenals et ses courants jalonnés par des bouées sans nombre, la nuit ils sont éclairés par mille feux flottants, et chez nous rien..... !!! Puisse notre ministère, que tous les journaux politiques accusent d'être si Britannique d'ailleurs, ne pas oublier que la vieille Angleterre, avec sa vieille aristocratie, est toute marchande, et n'est quelque chose que par ses marchands. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Août 1833    -    Le phare de Barfleur.   -   Sur le promontoire de Barfleur, au milieu des rochers qui terminent la presqu'île de la Manche, un monument très  remarquable s'élève inaperçu. C'est une colonne de deux cent vingt pieds de hauteur, construite entièrement en granit rouge, et destinée à porter un feu de navigation. On ne sait ce qu'on doit le plus admirer, ou de la hardiesse d'un édifice si frêle en apparence, exposé à toute la fureur des tempêtes, ou des machines ingénieuses qui servent à l'ériger, car pour monter les pierres, pour les déposer chacune à sa place, pour supporter les ouvriers et les mettre à l'abri de tout danger, il n'est employé qu'un appareil fort léger que l'on élève sans peine d'assise en assise, sans qu'il soit besoin de prendre aucun point d'appui extérieur. Aussi la pose du couronnement n'a pas présenté plus d'obstacle que celle de la base, et l'élévation a cessé d'être une difficulté.

On parvient au haut du phare par un escalier tournant, ménagé dans l'épaisseur de la muraille, et qui a 349 degrés de chacun 80 centimètres de largeur, cet escalier est parfaitement éclairé par 48 fenêtres, ouvertes l'une sur l'autre, sur quatre lignes opposées. Le puits, qui monte du sol au sommet de la colonne, a 5 pieds de diamètre.

L'auteur de ce bel ouvrage, M. de la Rue, est un jeune homme de trente ans à peine, quoique ses traits portent déjà l'empreinte d'études sérieuses et prolongées. Campé dans le soubassement même de la colonne, il se condamne depuis cinq ans à une âpre solitude, que les ouvriers seuls animèrent d'abord, mais qu'une grande affluence de curieux visite aujourd'hui. (Mémorial du Calvados)

 

Juillet 1834   -   On nous écrit de Barfleur.   -   Un événement assez tragique vient d'avoir lieu ici.

Deux jeunes gens de Valognes, revenant de visiter le phare de Gatteville, entrèrent chez une personne de leur connaissance à Barfleur. Sans autre motif que la curiosité, l'un deux prend un fusil chargé qui se trouvait dans l'appartement. A peine l'a-t-il saisi, que le coup part et va frapper à la tête son infortuné camarade.

Sans une circonstance assez particulière, ce dernier eût eu la cervelle emportée, mais il se trouvait, dans le moment, la main portée à la tête, ce qui lui a paré une partie du coup.

Le docteur Allain, appelé aussitôt, a été obligé de lui faire l'amputation de trois doigts, et on désespère beaucoup de son rétablissement. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1834   -   Les phares du Cotentin.   -   M. Larue, ingénieur des Ponts-et-Chaussées à Valognes sous les plans et sous la direction duquel a été construit le beau phare de Bardeur, vient de faire commencer les travaux préparatoires d'un autre phare, qui s'élèvera à l'entrée du Raz Blanchard, vers la pointe d'Auderville ( Hague ), dans la partie Nord-Ouest de la presqu'île du Cotentin.

Ce phare sera assis sur un rocher granitique, isolé en mer, à peu de distance de la côte, Il sera comme celui de Barfleur, construit entièrement en granit. Des ouvriers travaillent, depuis un mois environ, à disposer le rocher, pour recevoir les premières assises. Ces deux feux indiqueront aux navigateurs les deux extrémités du département de la Manche, à l'Est et à l'Ouest de Cherbourg, (Mémorial du Calvados)

 

Mars 1860  -  Un naufrage.  -  Un acte qui fait le plus grand honneur à un capitaine de Port-en-Bessin vient de s'accomplir sur les côtes de Barfleur. Le 26 février dernier, vers les trois heures du soir, le sloop caboteur « Jeune-Louis », capitaine Michel-Pierre Le Cavey, de Port-en-Bessin, se trouvant dans le N.-E. de Barfleur, aperçut un chaland qui faisait des signaux de détresse. Malgré la violence de la mer, le capitaine Le Cavey n'hésita pas à aller au secours du navire qu'il prit à la remorque et qui était le sloop « Allége », le Pourvoyeur de Caen, parti d'Ouistreham le 25, en destination pour Cherbourg, et ayant à son bord les frères Yvelin, de Barfleur, maîtres au cabotage et les nommés Godreuil et Perruelle, charpentiers, mais le câble ayant cassé il a fallu abandonner le chaland et se diriger sur Port-en-Bessin où le « Jeune-Louis » est arrivé le 27 au matin par une mer affreuse, ayant à son bord les quatre matelots du Pourvoyeur. Sans le dévouement du capitaine Le Cavey ces quatre malheureux matelots auraient sans doute trouvé la mort au milieu des flots. Leur navire, quand il a été pris à la remorque, fatiguait déjà beaucoup, la tempête augmentait et la mer devenait de plus en plus terrible. (L’Écho Bayeusain)

 

Mai 1860  -  On lit dans le Phare de la Manche.  -  Les vents qui ont soufflé de la mer depuis quelque temps ont encore jeté sur le rivage un certain nombre de cadavres provenant du naufrage du navire américain « Luna ». Jusqu'à présent, on a retrouvé 59 cadavres : 41 hommes, 13 femmes, et 5 enfants ; 43 ont été retrouvés à Gatteville, 10 à Barfleur, 2 à Néville, 1 à Réthoville, 1 à Réville, 1 à la digue de Cherbourg et 1 à Dieppe, le pilote Guillon. 33 de ces malheureux naufragés restent encore à la mer. Les derniers cadavres étaient à peine reconnaissable, c'étaient des tronçons, des lambeaux de chair déchirés contre les rochers, c'était horrible à voir ! Ce spectacle déchirait le cœur. ( Le Phare de la Manche )

 

Février 1864   -   Le tirage.   -    C'est le 15 de ce mois que commence, dans les 89 départements de l'Empire français, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1863, nés en 1843. (l’Ordre et la Liberté) 

 

Avril 1865   -   Les huîtres.   -   M. le chef de service de la marine au Havre porte l'avis suivant à la connaissance de la population maritime :  « Une dépêche de M. le vice-amiral Dupouy, préfet maritime du 1er arrondissement, annonce qu'un banc d'huîtres très abondant a été découvert à 25 ou 30 milles à l'E.- S.- E. de Barfleur, sur une longueur de deux milles environ. » (l’Ordre et la Liberté) 

BARFLEUR (Manche)   Le Canot

de sauvetage, son président et son patro

Environs de Valognes   -   BARFLEUR

Les barques et leurs Équipages

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