1er Juin 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE

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MONT-SAINT-MICHEL

Les habitants du Mont-Saint-Michel sont des Montois et Montoises.


-    Éphéméride.    -   709.  -   St-Aubert dédie à Dieu, sous l'invocation du chef de la milice céleste, une petite chapelle qu'il venait de faire bâtir sur la cime du mont Saint-Michel. (Mémorial du Calvados)

 

Janvier 1833    -    Observations météorologiques pour 1832.   -    Voici le relevé des observations météorologiques pour 1832. Plus grand degré de chaleur le 13 août, 35 degrés centigrades. Plus grand degré de froid le 1er janvier, 5 d. 87. Jours de pluie 135, de brouillard 218, de gelée 50, de neige 2, de grêle et grésil 10, de tonnerre 18.

Le vent a soufflé du nord 59 fois, du nord-est 46, de l'est 28, du sud-est 22, du sud 66, du sud-ouest 54, de l'ouest 54, du nord-ouest 37.

Eau de pluie tombée 525 hect. 58 cent. (Mémorial du Calvados)

 

Mai 1833    -   Rectifications concernant le Mont-Saint-Michel.   -   On lit dans l'Écho de Rouen du 25 de ce mois, les détails suivants sur le Mont-Saint-Michel, qui réduisent à leur juste valeur les déclamations des feuilles carlistes et républicaines.

Le Mont-Saint-Michel a 350 pieds d'élévation, et non 800. Sa population libre se compose au moins de 400 habitants. L'effectif des détenus est habituellement de 850, dans ce nombre, à peine 40 malades, la plupart atteints de maladie fort peu dangereuse, et qu'ils doivent moins à l'influence du climat qu'à leurs mauvaises dispositions antérieures. Il est de toute fausseté de prétendre qu'il y existe une cage de fer. La tradition rapporte, il est vrai, qu'on en voyait jadis une en bois, mais elle a disparu depuis fort longtemps. Sans doute le sentiment de la captivité est chez tous les hommes le germe de quelque affection plus ou moins dangereuse. Mais il est de toute notoriété que l'atmosphère de cet établissement est une des plus salubres de France. D'ailleurs sa position élevée, quoique sur le rivage de la mer, serait suffisante, avec les soins qu'en apporte dans le renouvellement des canaux ventilateurs, pour le rendre aussi satisfaisant que possible. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1833    -    Troubles au Mont-Saint-Michel.   -   La tranquillité semblait rétablie au Mont-St-Michel, lorsque le commissaire spécial de police attaché à cette maison entra en exercice le 8 de ce mois. Cependant des scènes affligeantes ont eu lieu dans les journées du 12 et du 13.

Le premier jour un des gardiens a été insulté pat Bricqueville jeune ( légitimiste ). Le lendemain ce détenu politique,  après avoir refuse de se rendre devant le directeur de la prison, et apprenant ensuite par le gardien-chef que, pour sa conduite de la veille, il garderait la chambre et serait privé de promenade, suit alors les pas de ce dernier, entre dans le cabinet du directeur, s'élance sur lui et commence une lutte dont cet employé aurait pu devenir la victime sans l'intervention de l'inspecteur et du gardien-chef qui le débarrassèrent des mains du prisonnier.

Le jeune Bricqueville a été condamné à être renferme seul. Son frère aîné a reconnu ses torts, et, pour vaincre son refus de subir cette punition, il a demandé et obtenu de la partager avec lui. Des pourparlers avaient eu lieu dans la soirée du 13 entre les carlistes et les républicains pour organiser une insurrection, mais rien n'a eu lieu.  (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1833    -   Un crime.       Un nouveau crime vient d'être commis dans la maison de détention du Mont-St-Michel.

Le 12 de ce mois, un détenu nommé Gouault, ayant témoigné l'horreur que lui inspirait l'assassinat commis sur la personne de M. Martin-Deslandes, un autre détenu (Louis Durand ) l'injuria et le frappa. Durand fut conduit au cachot, mais cette punition attira sur Gouault la haine des amis de Durand.

Au moment où Gouault rentrait avec les autres détenus dans le dortoir, il reçut un coup de canif au côté droit. Toutes les recherches pour en découvrir l'auteur ont été jusqu'ici infructueuses. On croit que la blessure n'est pas dangereuse. (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1833    -   L’état de santé.      Nous avons la satisfaction d'apprendre que la blessure reçue par M. Martin-Deslandes, directeur de la maison du Mont-St-Michel, n'a pas eu les suites funestes que l'on pouvait craindre, et que son état ne laisse plus aujourd'hui aucune inquiétude. (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1833    -   Un attentat.      Un nouvel attentat vient d'être commis dans la maison de détention du Mont-St-Michel. Lundi dernier, deux condamnés ordinaires, les nommés Mosollier et Levasseur portèrent à un des gardiens, Thébault (Gilles), plusieurs coups de couteau à la figure et aux cuisses, sans lui faire heureusement aucune blessure dangereuse. Les motifs de ce crime ne sont point connus. (Mémorial du Calvados)

 

Janvier 1834    -   Jugement des Agresseurs d'un Gardien au Mont-Saint-Michel.   -   Les auteurs de l'attentat commis sur la personne du sieur Thébault, gardien de la maison centrale du Mont-St-Michel, ont été jugés le 10 courant à St-Lô.

Le nommé Masoyer a été condamné à trois ans de prison ; Levasseur à deux ans seulement. Cette peine est indépendante de l'amende et de la surveillance à l'expiration de la détention. La tranquillité de la maison du Mont St-Michel n'a pas été troublée un seul instant depuis cet événement. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1860  -  Un condamné à mort.  -  Par décision impériale du 4 août courant, la peine des travaux forcés à perpétuité, que subit actuellement, à la maison centrale du Mont-Saint-Michel, le nommé Boiton (Louis-Pierre), ex-gendarme à la compagnie du Calvados, pour avoir frappé son supérieur d'un coup de feu ayant occasionné la mort, a été commuée en dix ans de la même peine, qui commencera à dater du jour où cette décision a été rendue. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1863   -   Le Constitutionnel annonce que, par décret du 20.     -   La maison centrale de force et de correction du Mont-Saint-Michel est supprimée.

Le nombre des grands établissements pénitentiaires se trouve réduit à 24, dont 16 affectés à la détention des condamnés adultes du sexe masculin, et 8 à la détention des femmes condamnées aux travaux forcés, à la réclusion et à plus d'une année d'emprisonnement.

On croit que les 600 condamnés (hommes), qui occupent la maison centrale du Mont-Saint-Michel, vont être transférés dans les maisons de Beaulieu, de Fontevrault, de Chiavari et de Casabianca (Corse), dont la population n'est pas au complet.

Cette décision rend à l'admiration des artistes l'antique abbaye, l'un des monuments les plus intéressants par le site, au sommet d'un pic, au milieu de grèves souvent inabordables, par les souvenirs historiques que rappellent les légendes incrustées dans ses murs, et par le caractère de l'architecture. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1864   -   Le Mont Saint-Michel.   -   Le Mont-Saint-Michel, jadis célèbre abbaye, château-fort et lieu de pèlerinage où se rendaient nos rois, a été converti en maison centrale de détention, après avoir cessé d'être une maison conventuelle. Transformé ensuite en prison militaire, il vient d'être évacué et ne doit plus recevoir de détenus d'aucune catégorie. On se demande maintenant ce qu'il va devenir, et à quel usage vont être affectés les magnifiques bâtiments de cette fameuse abbaye, dont l'illustration rayonne avec tant d'éclat dans l'histoire de Normandie.

Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le Journal d'Avranches du 3 janvier :

Au moment de mettre sous presse, on nous assure que Mgr Bravard, évêque de Coutances et d'Avranches, a accepté le Mont-Saint-Michel, qui serait mis à sa disposition pour un établissement diocésain. Si nous sommes bien informés, Sa Grandeur serait allée dernièrement à Paris afin de s'entendre avec le gouvernement sur l'exécution de ce projet. Le vénérable prélat aurait été accueilli par Sa Majesté Impériale de la manière la plus encourageante et la plus flatteuse. Ainsi se réaliserait prochainement l'espoir de rendre à la religion et au souvenir de nos gloires nationales notre admirable monument, qui deviendra en même temps une nouvelle source

d'avantages matérielle pour les habitants du pays. (l’Ordre et la Liberté)       

 

Janvier 1864   -   La mort du concierge.   -   Le concierge de la maison centrale du Mont-Saint-Michel ne devait pas survivre à la suppression de ses fonctions, le samedi 26 décembre, il s'est noyé en rentrant au Mont.

Il avait nom Boursin et était âgé de cinquante-cinq ans. Samedi était son jour de sortie et de liberté, il en avait profité pour aller faire visite à sa famille. Il ne savait sans doute pas que la mer devait venir vers cinq heures un quart du soir, car il était à peine cinq heures et demie, quand il s'engagea dans les grèves. La mer montait, et l'obscurité l'ayant sans doute empéché d'apercevoir le danger, il a continué sa route et a été submergé, sans qu'une personne ait pu l'entendre ni lui porter secours. Le lendemain, on a trouvé son cadavre sur la grève, à un kilomètre du Mont, en face de la ferme de Montitier. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1864   -   Le tirage.   -    C'est le 15 de ce mois que commence, dans les 89 départements de l'Empire français, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1863, nés en 1843. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1864   -   Le Carême.   -   Voici le temps du Carême arrivé, et les grandes solennités de l'Église catholique qui approchent. Nous croyons devoir rappeler à nos lecteurs que toutes les demandes d'ornements d'église peuvent se faire directement à l'ancienne maison Biais aîné et Cie, rue Bonaparte, 74 et 76.

- Une fabrication importante et une vente considérable lui permettent de fournir dans toute la France, à des prix très réduits, des ornements d'église riches et d'un bon usage. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1864   -   La Merveille.   -    Depuis que l'ancienne maison centrale a été remise à l'administration des domaines, le monument est toujours ouvert aux visiteurs.

M. Hue, chargé de la surveillance complète, et aidé de gardiens-guides, reçoit toutes les personnes qui se présentent, et fait visiter l'édifice dans toutes ses parties. Il n'y a plus aucune formalité à remplir, il n'est besoin d'aucune permission spéciale, on est admis à toute heure, et, maintenant qu'il n'y a plus de détenus à gêner la circulation, on peut contempler les détails de la Merveille de l'Occident, bien mieux et bien plus à l'aise qu'auparavant.

Les hôtels du Mont Saint-Michel sont toujours abondamment pourvus de toutes les provisions nécessaires.

Des appartements confortables pourraient même être mis à la disposition des artistes qui voudraient passer là quelques jours pour étudier plus complètement la célèbre abbaye et jouir du spectacle d'un des sites les plus beaux que l'on puisse rencontrer.

(Extrait de l'Avranchin, du 24 avril.)

 

Décembre 1864   -   Pour les artistes.   -    On apprend que de nouvelles instructions accordent aux artistes l'autorisation de passer, dans l'antique abbaye, tout le temps qu'ils désireront, et d'y copier toutes les parties qu'ils trouveront à leur convenance. La durée d'une séance de visite générale, limitée en moyenne à une heure et demie, n'existe plus pour eux. (l’Ordre et la Liberté)

1    -    Mont-Saint-Michel   -   Automobile sur la Grève

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