Décembre
1864 -
Un empoisonnement. -
Le 30
novembre dernier, avait lieu la foire de Saint-Denis-le-Gast
(arrondissement de Coutances). A cette occasion, le maire avait réuni,
dans la salle de la mairie, autour d'une table abondamment servie, un
certain nombre d'invités, parmi lesquels se trouvaient l'instituteur et
le garde champêtre de la commune, puis le brigadier et deux hommes de
la gendarmerie de Gavray.
Les
mets avaient été préparés, suivant l'usage ordinaire, dans la maison
même du maire.
A
peine rentrés chez eux, le garde champêtre, le brigadier et les deux
gendarmes éprouvèrent les symptômes caractéristiques d'une affection
grave.
Par
un concours de circonstances fâcheuses, la femme du brigadier était
souffrante et dans un état de grossesse assez avancé, cet homme
craignit de l'inquiéter en se plaignant et eut le triste courage de
supporter stoïquement les atteintes d'un mal qui devait toujours aller
en empirant. Le lendemain matin, il était trop tard, et les secours de
l'art les mieux dirigés furent impuissants à sauver l'infortuné
sous-officier. Un des gendarmes est également mort, et le garde
champêtre est à toute extrémité.
L'autre
gendarme, qui habitait avec un de ses camarades marié, raconta
immédiatement ce qu'il éprouvait, et la femme de ce dernier lui fit
prendre une assez grande quantité de thé pour déterminer de suite une
réaction et provoquer d'abondantes déjections qui sauvèrent le
malade.
On
suppose que cet empoisonnement a été occasionné par du boudin qui
avait dù séjourner, jusqu'à complet refroidissement, dans un vase en
cuivre mal étamé.
Le
parquet de Coutances a fait faire l'autopsie des victimes. (l’Ordre et
la Liberté)
Décembre
1864 -
Les télégraphes communaux.
- On
parle, avec raison et talent, des chemins de fer vicinaux ; voici
maintenant les télégraphes communaux. Il est question de donner suite
à la circulaire du 30 juillet dernier, par laquelle M. le directeur
général des lignes télégraphiques exposait aux préfets et aux
Conseils généraux tout un système de création de bureaux
télégraphiques dans les cantons et dans les communes.
Un
appareil serait placé dans une salle de la mairie, et le secrétaire
municipal ou l'instituteur serait chargé de le diriger. Ceux-ci
seraient rétribués à raison de 30 centimes par dépêche de départ,
et de 15 centimes par dépêche d'arrivée ; l'appariteur le concierge
ou le garde champêtre porterait les dépêches à domicile, moyennant
15 centimes.
Les
frais d'établissement de ces lignes seraient supportés par les
communes, et l'administration télégraphique se chargerait de leur
construction moyennant une indemnité de 120 francs par kilomètre de
ligue neuve, et 60 francs par kilomètre de fils à placer sur des
poteaux déjà existants. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1865 -
Pour information. - L'information
à laquelle le parquet de Coutances s'était livrée à l'occasion de la
mort par empoisonnement du brigadier et d'un gendarme de la brigade de
Gavray, s'est terminée par une ordonnance de non-lieu.
Il
paraît qu'il ne faut attribuer la mort des deux malheureuses victimes
qu'à l'altération spontanée de la charcuterie qu'elles avaient mangée.
(l’Ordre et la Liberté)
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