1er Décembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ENGLESQUEVILLE - la - PERCÉE

Canton de Isigny-sur-Mer

Les habitants de la commune sont des Englesquevillais, Englesquevillaises


Janvier 1901   -   Deux écrasés.  -   Le sieur Ernest Delivet, âgé de 29 ans, gardien d'herbages à Vieux-Pont, près de Saint-Pierre-sur-Dives, conduisait un banneau chargé de carottes lorsque, par suite d'un choc violent, il fut projeté à terre. Une roue lui broya la poitrine. La mort a été instantanée.

— Le sieur Dringot, boucher à Englesqueville, allait au marché de Bayeux, monté sur sa voiture chargée de viande, lorsque son cheval partit au galop. Le sieur Dringot, perdant  l'équilibre, tomba et les roues lui passèrent sur le corps.

Le malheureux est mort après vingt-quatre heures de terribles souffrances, il était âgé de 36 ans et laisse une femme et trois enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Méchancetés.  -   Le sieur Auguste Paimparey, propriétaire à Englesqueville, canton d'Isigny, a trouvé, dans le parc où elle était au pacage, son ânesse portant à l'épaule gauche une blessure assez profonde. 

—   A Genneville, près Honfleur, on a empoisonné un chien de chasse, estimé 150 fr., appartenant au sieur Alexis Foucu, charpentier.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1917  -  Un de moins !  -  Un brave poilu, M. Léopold Tlllard, en permission à Englesqueville, ayant appris qu'un sanglier ravageait la commune, s'est mis à sa poursuite et l'a abattu de deux coups de fusil. L'animal, qui pesait 110 livres, a été tiré de fort près, au sommet de la falaise, que son corps dégringola. 

 

Juin 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Pendant deux nuits consécutives, les éclairs, le tonnerre et la pluie ont fait rage. Ces grands bals d'eau ne valent pas une bonne petite pluie régulière, mais la végétation s'en trouve bien quand même. Souhaitons, cependant, que leur violence n'ait pas causé la chute prématurée des fleurs dont les arbres à fruits sont couverts.

Janvier 1923  -  Beaucher, l’assassin d’Englesqueville est condamné à mort.  -  Le 4 septembre dernier, un drame sanglant se déroulait à quelque distance de la halte  d’Englesqueville,  dans les herbages qui bordent la voie.

Au cours de la matinée, un cycliste, le jeune Louis Beaucher, domestique à Saint-Pierre-du-Mont, confiait sa machine à la receveuse de a halte qui la remisa dans les locaux dont elle a la garde. Beaucher avait un fusil de chasse et une cartouchière bien garnie. Il déclara à l'employée que son patron, M. Marie, maire de Saint-Pierre-du-Mont, l'avait autorisé à se rendre  chez sa mère a Vierville. En réalité, c'était à-une partie de braconnage que le domestique voulait passer son dimanche. Il s'engagea dans un chemin de culture le long des falaises. Une  rencontre imprévue devait donner le change à ses projets de chasse. Dans un herbage, voisin,. Beaucher aperçut en train de traire des vaches, une jeune fille qu'il connaissait, la nommée Margueritte Marie, au service de M. Legrand, cultivateur à Englesqueville.

Il se dirigea vers elle et, après quelques propos banals, lui fit des propositions qu'elle repoussa avec fermeté. 

Que se passa-t-il ensuite ? Au cours de l'Instruction, Beaucher a prétendu que la jeune fille finit par céder à ses sollicitations. Quelques instants après, la domestique cherchait à s'enfuir. Beaucher  la supplia de rester. Margueritte Marie traversa rapidement un chemin et s'efforça de regagner la ferme, par les herbages, sans répondre a son agresseur qui lui intimait l'ordre de s'arrêter.

Craignant sans doute d'être dénoncé par sa  victime, Beaucher tira sur elle à 20 mètres de distance. La domestique, atteinte par les plombs, tomba, et sa cruche, à lait qu'elle portait sur son épaule avait été également criblée par les projectiles.  La malheureuse se releva en poussant un grand cri. Aussitôt une nouvelle décharge l'atteignit en pleine poitrine.  La blessée eut encore la force de franchir une barrière et elle alla s'effondrer à une trentaine de mètres, pour ne plus se relever. Elle rendit le dernier soupir  dans les bras d'une femme Marie, accourue à ses appels.

Son crime accompli, Beaucher rentra à bicyclette chez son patron et reprit son travail sans trahir la plus légère émotion.

Arrêté le lendemain, le meurtrier reconnut son crime. Il avait tué dans l'appréhension que sa victime ne le dénonçât.

M. le docteur Dielz, médecin légiste, qui a procédé à l'autopsie du cadavre, a constaté la présence sur la face postérieure du Corps, de 107 blessures produites par des grains de plomb et de 17 sur d'autres partie du corps. Le praticien déclare que la mort résulte d'une inondation sanguine de la cavité thoracique provenant de blessures au poumon. Le médecin légiste ajoute que Beaucher se livra à d'odieuses violences sur la personne de Margueritte Marie.

L'accusé est pupille de l'Assistance publique. Sa réputation est mauvaises, ses mœurs sont déplorables. De plus, il est paresseux et sournois.  

Les débats

C'est une des pages les plus dramatiques de Guy de Maupassant que font revivre sous nos yeux les témoins du Bocage Normand appelés à la barre pour éclairer la justice sur ce tragique assassinat, et les pièces à conviction qui sont là rassemblées sur la petite table du greffe, en face du meurtrier au visage blême, matérialisent avec une réalité saisissante la scène horrible qui s'est déroulée le 4 septembre dernier entre les haies de l'Herbage des Barreaux.

Voici la rustique « channe » de cuivre, la cruche à lait criblée par les plombs du chasseur homicide ; voici le fusil instrument du crime, la cartouchière toute neuve de Beaucher, et voici  la chemise ensanglantée de l'infortunée domestique. 

L'auteur de l'attentat est un robuste gaillard à l'encolure puissante, au regard fuyant et hypocrite. Sous l'eau dormante de ce regard amorphe et sans expression définie, aucune passion, aucune sensibilité, pas un éclair d'émotion. Pendant toute la durée des débats, les paupières du misérable sont restées sèches ; le regret n'a pu pénétrer cette nature bestiale, cuirassée contre tous les remords.

Dans la voiture qui le conduisait à la gendarmerie d'Isigny, après le meurtre, Beaucher voyant ses gardiens allumer une cigarette, prit la liberté de sortir son étui et de leur demander du  eu.  « Je n'en ai pas grillé une depuis, hier matin », dit-il au brigadier, surpris d'un tel cynisme.

Au cours de l'interrogatoire, Beaucher, qui a un peu perdu de sa morgue, répond par monosyllabes et d'une voix éteinte. Il prétend, à l’encontre, de tous les témoignages, qu'il connaissait sa victime, Marguerite Marie. Cette allégation a été réfutée avant sa mort par la malheureuse domestique elle-même qui, quelques instants avant le drame, signalait à ses patrons la présence du rôdeur :

— Il y a là-bas, dans l'herbage, un grand gars armé d'un fusil qui me regarde avec un drôle d'air, avait-elle dit.

Tous les voisins du reste viennent certifier que Beaucher était un inconnu dans le village. A l'âge de 18 ans, la jeune servante s'était laissé circonvenir par un séducteur. Elle devint  mère d'un enfant qu'elle entoura de soins dévoués ; mais elle racheta cette faute par une conduite exemplaire. Après avoir connu l'amertume des lendemains d'amour, Marguerite Marie devait étonner, son entourage par l'austérité de  ses mœurs. Ces témoignages prouvent suffisamment que l'assassin, en abusant de la pauvre fille, n'est arrivé à ses fins qu'en recourant aux violences et aux menaces.

Après une éloquente plaidoirie de Maître Richard, le jury écarte les circonstances atténuantes, Beaucher est condamne à la peine de mort.

 

Mars 1923   -  L’avant dernière chance.   -   Le pourvoi de Louis Baucher, l'assassin de la servante de ferme d'Englesqueville, Mlle Marguerite Marie, condamné à mort par la Cour d'assises du Calvados le mois dernier, a été rejeté par la Cour de Cassation.

Le condamné ne peut plus espérer qu'en la clémence présidentielle. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1925   -  Entre sœurs.   -   Mme Louis Gouhier, 36 ans, cultivatrice à Englesqueville, s'étant rendue le 5 janvier chez sa demi-sœur, Mme Vve Fernand Yver, 38 ans, cultivatrice, pour lui réclamer divers objets lui appartenant, une discussion éclata. Tout à coup la veuve Yver se précipita sur sa sœur, la jeta à terre, s'empara d'une chaise et l'en frappa violemment. La tirant ensuite par les cheveux elle la mit dehors. 

Mme Gouhier, qui a été assez sérieusement atteinte et a dû s'aliter, a porté plainte à la gendarmerie. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1929  -  Cochons disparus.  -  M. Léon Brion fils, cultivateur à Englesqueville-la-Percée, se trouvait sur la place du marché de Littry, à l'effet d'y vendre trois " Messieurs de sée". M. Brion en demanda 1.675 francs, mais n'en trouva que 1.500 francs. Ne trouvant pas l'offre suffisante notre vendeur préféra les ramener chez lui. La faim se faisant sentir, M. Brion, après avoir attaché  ses porcs à des anneaux se rendit chez M. Michel, restaurateur.

Mais cruelle déception, à son retour les cochons avaient disparu. Les premières recherches faites furent abord inutiles, et M. Brion désespérait de pouvoir retrouver ses élèves lorsqu'il fut prévenu que c’était par erreur qu'ils avaient été emportés par un cultivateur qui se faisait connaître.  

 

Avril 1932   -   Découverte macabre.   -    A Englesqueville-la-Percée, canton d'Isigny, Mme Dadore a trouvé noyée, dans une mare de la ferme de M. Hamon, la nommée Marie Houyvet, 51 ans, originaire de Gatteville (Manche). Il semble que la mort ait été accidentelle. La victime, qui se livrait à la boisson, a dû glisser en allant puiser de l'eau car un seau a été trouvé sous le cadavre, dans la mare profonde de 2 m. 50. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1932   -   Fête remise.   -   On a décidé de reporter au 15 mai, au delà de la période électorale, la fête nationale de Jeanne d'Arc, fixée au dimanche 8 mai. C'est donc seulement le dimanche 15 mai que les Monuments publics seront pavoisés et illuminés et qu'auront lieu les cérémonies et cortèges habituels en l'honneur de notre grande héroïne française. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1937  -  La mer rejette le corps d’un baigneur de Vierville.   -   On a découvert non loin du sémaphore de la Percée le cadavre d'un noyé qui venait d'être rejeté sur le rivage par la mer. 

Il s'agit de M. Jacques Franchetti, 22 ans, de nationalité italienne, en villégiature à Trévières, qui s'était noyé accidentellement le 22 août dernier en prenant un bain sur la plage de Vierville-sur-Mer, ainsi que nous l'avons relaté. 

La famille de M. Franchetti, qui habite Aubervilliers, a été prévenue par un ami qui villégiaturait également, à Trévières (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Un journalier est écrasé par une auto .   -  M. Gaston Crétey, 30 ans, boulanger, à La Cambe, venait d'effectuer en auto une livraison chez M. Paris, cultivateur à EngIesqueville-la-Percée, lorsque pour repartir, voulant reprendre la route, il dut faire marche arrière.

Alors qu'il se trouvait à six mètres environ de la barrière de la ferme, il sentit un choc mou à l'arrière de son véhicule. Il descendit et constata alors qu'il venait, de renverser un piéton et que la roue arrière droite de son auto lui était passée sur la poitrine.

Il s'agissait d'un journalier au service de M. Paris, M. Eugène Caignon, 75 ans, que M. Crétey n'avait pas aperçu.

La victime, qui n'avait pas perdu connaissance, fut examinée par le docteur Dubost, d'Isigny, qui ordonna son transfert à l'hôpital de Bayeux.

M. Caignon devait malheureusement succomber des suites de ses blessures. Les gendarmes d'Isigny ont procédé à l'enquête.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

Juin 1944  -  La libération.  -   La commune est libérée le 8 juin 1944 par les soldats américains débarqués à Omaha Beach à quelques kilomètres. Un aérodrome militaire construit par  les soldats du génie a été opérationnel du 17 juin au 24 août 1944.

 

Janvier 1945  -  La circulation sur la R.N. 13.   -   Il est rappelé aux cyclistes empruntant la route nationale n° 13 (Cherbourg à Paris), classée route militaire, que la circulation n’y est tolérée qu’à leurs risques et périls. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1946  -  Une mine sous marine explose.  -  La tempête qui a sévi, la semaine dernière, sur nos côtes, a provoqué entre Vierville et Englesqueville l’explosion d’une mine sous-marine rejetée par la mer. Sous la violence de la déflagration, la falaise s’est écroulée sur une certaine longueur. D’autres engins en dérive ont été signalés : l’un d’eux s’est  échoué sur la plage de Vierville sans causer d’accident. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1946  -  Pour les travaux des champs.  -  Dans le cas où il serait possible de détacher dans le sud du département une ou plusieurs moissonneuse-batteuses qui effectueraient rapidement la  moisson sur des superficies importantes dés que la maturité des blés serait suffisante, les agriculteurs de l’arrondissement de Falaise ayant des champs de blé d’une superficie au moins égale à 5 ha, d’un seul tenant et qui serait désireux de les faire moissonner par une moissonneuse-batteuse, sont priés d’en avertir la Direction des Services  Agricoles, à Caen, en indiquant la dimension des pièces à moissonner. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1946  -  Tué par l’explosion d’un obus.  -  Un accident qui a coûté la vie à un ouvrier travaillant dans un dépôt de munitions exploité par la Société des Sablières et Travaux Publics de Caen, s’est produit à Englesqueville-la-Percée. MM. Aimé Lecarpentier, 26 ans, de Bazenville, et Pierre Lejoliver étaient occupés, en compagnie de prisonniers allemands, à désamorcer des obus anti-tanks. L’engin que tenait M. Lecarpentier fit explosion. 

Grièvement blessé sur tout le corps, le malheureux jeune homme, malgré les soins qui lui furent prodigués, est décèdé quelques heures après. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1947  -    Noce d’or.    Une cérémonie assez rare s’est déroulée en présence du sous-préfet de Bayeux à Englesqueville-la-Percée où l’on a célébré le même jour les noces d’or de Mme et M. Paimparey et de Mme et M. Houyvet. 

M. Paimparey présida durant de longues années aux destinés de la commune . M. Houyvet appartint également à l’assemblée municipale : domicilié maintenant à Surrain. Il y exerce  encore les fonctions d’adjoint. Au cours d’un vin d’honneur, M. Lepelletier, maire, présenta aux jubilaires les compliments et les vœux de la population. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1947  -    Une grange brûle à Englesqueville-la-Percée.    Un grave incendie a pris naissance dans un bâtiment agricole de la ferme de M. Michel. Les pompiers de Grandcamp et d’Isigny se sont rendus sur les lieux. Malgré la violence du sinistre qui a dévoré la charpente et la toiture, les sauveteurs ont réussi à sauver une importante quantité de blé et d’avoine. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1948   -   Tuée pas un taureau.  -  Depuis le 7 juillet les voisins de Mme Marie-Louise Pain, 69 ans, journalière à Englesqueville-la-Percée, n'avaient pas revu celle-ci.

Dimanche, alors qu'il se rendait dans un herbage sis au lieu-dit « Les Épinettes », à Saint-Pierre-du-Mont, M. Françoise, journalier, découvrit le cadavre de Mme Pain.

La pauvre femme avait été attaquée par un taureau furieux appartenant à M. Coulmain, cultivateur et tuée sur le coup. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 2011  -  Plus de 1200 obus pétardés dans le Bessin.  -  C'est l'un des plus vastes chantiers de dépollution pyrotechnique jamais organisé dans le Calvados. Du lundi 3 au vendredi 7 octobre, Englesqueville-la-Percée a été le théâtre d'une opération de déminage d'envergure. Seize militaires du groupe des plongeurs démineurs (GPD) de la marine nationale basé à Cherbourg, ont pétardé 1202 obus datant de la seconde guerre mondiale.

Au total, 770 l'ont été sur la terre et 432 en mer et ce à cause de l'implantation des munitions sur la grève au pied d'une falaise.

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 ENGLESQUEVILLE   -   L'Église

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