1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ÉPRON

Canton de Caen 

Les habitants de la commune sont des Epronnais, Epronnaises


Juin 1904  -   Odieux attentat.    -   Une jeune servante de Caen, orpheline, âgée de 19 ans, se rendait à Épron, l'autre dimanche, pour aller voir sa nourrice, lorsque, près du pont de la Folie, un homme, caché derrière une haie, se jeta sur elle, la renversa et la viola. 

Des ouvriers, occupés près de là, accoururent à ses cris et l'homme prit la fuite sans avoir été reconnu. 

Une instruction est ouverte et on recherche le coupable. C'est un jeune homme paraissant âgé d'une vingtaine d'années. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Sous les roues.    -   Le sieur Louis Malval, domestique à Épron, près Caen, a glissé en chargeant un banneau et est tombé à plat ventre devant la roue qui lui a écrasé le pied droit. On l'a transporté à l'Hôtel-Dieu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1904   -   Viol.  -  Aimé Grévir, 20 ans, journalier, sans domicile fixe, a violé dans les champs, près d'Épron, la demoiselle V…..., 20 ans, domestique à Caen. 

Grévir a nié l'attentat, mais sa victime, l'ayant formellement reconnu, il a été condamné à 4 ans de prison. Défenseur, Me  Servat. 

 A la sortie, plusieurs jeunes gens ont hué la fille V…... Ces gaillards ont sans doute des sœurs ? Que diraient-ils si un misérable la prenait de force ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1912  -  Braconniers pincés. - Le 30 mars, a 11 heures du soir, les sieurs Albert Collard, 27 ans, journalier à Caen, rue haute, et Louis Hengé, 34 ans, journalier, 6, rue des teinturiers, même ville, accompagnés d'un troisième individu, braconnaient entre Epron et le hameau de Lebisey. Ils battaient la plaine en ramenant les perdrix vers un grande filet. Les deux premiers dénoncèrent le fuyard comme étant le sieur Alfred Barrière, 61 ans, journalier, 9 bis rue Gaillard, à Caen. Ce dernier, interrogé, nie mordicus;  ce qui ne l'empêche pas de récolter un procès verbal comme les autres.

 

Février 1928  -  Découverte d’un cadavre.  -  M. Brionne, cultivateur à Épron, a découvert au lieu dit « la Parnelle », dans un champ situé non loin du chemin de Lebisey à Labijude, le cadavre d'une journalière, du hameau de la Folie, Mme veuve Letavernier, âgée de 68 ans. La sexagénaire a été foudroyée par une congestion.

 

Juillet  1928  -  Pour éviter une auto, près de Caen, an camion se jette sar un arbre.  -   Un grave accident, qui aurait pu causer la mort de plusieurs personnes, s'est produit sur la route qui relie Caen à la mer en passant par la Délivrande.
A l'arrivée du train de Paris à Caen, vers 19 heures, les voyageurs à destination des plages de Luc, de
Lion et Langrune étaient sollicités par M. de Valkenaer, demeurant à Caen, 92, rue de Geôle, chauffeur au service de M. Bartolucci Ernest, loueur de voitures à Paris, avenue de Villiers, et installé pour la saison à Luc-sur-Mer, de prendre place dans un camion aménagé qui, moyennant une certaine somme, devait les conduire à la plage de leur choix. 10 voyageurs acceptèrent les conditions proposées et s'installèrent dans le véhicule qui, après avoir traversé la ville, emprunta la route de la Délivrande. En arrivant au carrefour d'Epron, appelé à la « Grâce de Dieu », M. de
Valkenaer aperçut, à 10 mètres devant lui, débouchant sur sa gauche d'un chemin venant de Couvrechef, une automobile conduite par M. Letellier, maraîcher à Luc-sur-Mer, qui, a une allure modérée, voulait prendre la route que lui-même suivait. La manœuvre de M. Letellier s'accomplit normalement. Il était engagé sur la route de la Délivrande et avait pris la droite de la chaussée devant le camion conduit par M. le Valkenaer quand celui-ci, qui roulait à une allure d'environ 40 kilomètres à l'heure, ne put s'arrêter ou ralentir suffisamment pour doubler sur la gauche la voiture de M. Letellier. En essayant, pour éviter la collision, de le faire sur la droite, le chauffeur vint se jeter sur un arbre, son camion s'écrasa.
Sous le choc, la carrosserie bien peu solide en vérité se détacha ,complètement du, châssis et jetée sur la berme. Les 10 voyageurs qui se trouvaient à l'intérieur furent tous
plus ou moins blessés.
Pendant ce temps, M. Letellier voyant la manœuvre tentée par le chauffeur du camion, donnait un violent coup de volant à gauche et coinça sa voiture sur la berne opposée, entre un arbre et le fossé.
Les secours s'organiseront rapidement sur cette route très fréquentée et les blessés furent sortis de la carrosserie qui, déjà en mauvais état avant l'accident, faisait à ce moment bien triste impression sur la benne.
Quatre d'entre eux, peu grièvement touchés, purent quitter furtivement le lieu de l'accident avant l'arrivée des gendarmes de la brigade de Caen prévenue par des témoins. Les autres ont été conduits à l'Hôpital de Caen ils ont reçu les soins nécessaires. Ce sont M. et Mme Vallée, âges de 40 et 28 ans, employés
des P.T.T. à Bernay (Eure) ; Mme Levéque, 89, rue Gambetta a Paris ; MM. Paul et Fernand Gouache et Mlle Germaine Normand, tous les trois domiciliés 27, rue Barrien à Elbeuf.

L'enquête ouverte permettra d'établir nettement les responsabilités. Dès maintenant il semble, d'après les dires de certains des blessés, que celle de M. Letellier soit dégagée.  

 

Janvier1931   -   Caen la Mer déraille.   -   Le matin du 1er  janvier, un déraillement s'est produit sur la ligne de Courseulles : le train qui arrive à Caen à 8 h. 40 passait près de l'église d'Épron quand le chauffeur, M. Joseph Anne, de Verson, signala au mécanicien, M. François Frilley, domicilié rue Caponière à Caen, des cahots anormaux. Les freins furent aussitôt bloqués mais la machine, se cabrant, quitta les rails et alla s'enfoncer dans un champ voisin, après avoir abattu le talus de la ligne.

Le mécanicien et le chauffeur en sortirent indemnes et constatèrent que la plupart des voitures avaient également déraillé : un wagon de 3e classe avait même défoncé un wagon de 2e, causant de graves dégâts. Dans cette voiture, un jeune homme, Julien Desmarais, 16 ans, journalier à Bernières, chez M. Moulin, avait la jambe brisée, tandis qu'une voyageuse, qui regagna son domicile sans se nommer, était blessée au visage par des éclats de vitres. En outre, Mme Aubrée, de Douvres, eut des dents cassées ; M. Noiret, de Douvres, des ecchymoses au visage et des contusions multiples ; M. Enné, de Mathieu, des contusions à la jambe, sa femme, des ecchymoses au front et Mme Delent, de Cresserons, de légères contusions au visage. Seul, le jeune Desmarais a été hospitalisé.

On croit que l'accident est du au mauvais état de la voie, aggravé par les pluies récentes. C'est miracle qu'il n'y ait pas plus de victimes et l'on songe avec effroi à la catastrophe qu'on aurait eu à déplorer si cet accident s'était produit pendant la saison. Des la première heure, le Parquet et le service de contrôle ont commencé leur enquête tandis que le déblaiement de la voie était activement poussé. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1931   -   Un drame passionnel à Épron.   -   Dans Ia nuit de dimanche à lundi, la paisible commune d'Épron était mise en émoi par un crime commis au centre du village : Il y a 3 ans, un domestique, Auguste Dubruille, 21 ans, épousait la fille d'un cafetier du bourg, Mlle Thérèse Philippe, du même age. De cette union sont nés quatre enfants.

Bientôt, la jeune Mme Dubruille prenait comme amant un de ses voisins, Roger Mancel, 19 ans, ce qui provoqua dans le ménage, de fréquentes scènes. Fin septembre dernier, Dubruille quitta sa femme et s'embaucha à la sucrerie de Nanges (Seine-et-Marne). Depuis, il envoyait régulièrement 650 fr. par mois à sa femme.

Lundi dernier, ne pouvant plus résister à sa haine contre Mancel, il se rendait à Paris, achetait un revolver et 25 balles chez un armurier, rue Bertin-Poire, débarquait à Caen à 23 h. 56 et se faisait conduire en taxi à Épron, ou il arrivait vers 1 heure du matin. Tout dormait dans le bourg lorsque Dubruille, grimpe sur une échelle, faisait sauter d'un coup de poing un carreau d'une fenêtre du premier étage, traversait la chambre de ses enfants et, revolver en main, pénétrait dans la chambre conjugale où Mancel reposait avec Mme Dubruille.

Au bruit, tous deux se réveillèrent et tandis que la jeune femme, suppliante, demandait pardon, l'amant se cachait derrière elle. Le mari tira alors deux balles sur le groupe : l'une se perdit dans la fenêtre tandis que l'autre frappait la femme à la poitrine. Laissant là sa victime, Dubruille embrassait ses enfants et s'en allait conter la scène à son beau-père, tandis que Mancel s'esquivait.

Après les premiers soins, la victime était portée dans un état très grave à l'hôpital de Caen. Le mari a déclaré n'avoir pas voulu toucher sa femme, mais que son intention était de tuer son rival.

Dans la commune, on pressente Dubruille comme un brave homme et un excellent travailleur. Il a été laissé en liberté provisoire, vu sa situation de famille. ( Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1932   -   L’orphelinat d’Épron.   -    Nous avons dit maintes fois combien était intéressante et digne d'encouragement l'œuvre du Père Robert, le brave curé d'Épron, qui a recueilli et qui soigne environ 70 orphelins.

Un grand nombre de ces enfants sont originaires de Caen et nos concitoyens ne sauraient donc pas refuser leurs subsides au bon nourricier, qui sauve ces petits de la misère. Pour l'aider dans sa rude tâche, le Père Robert compte sur le concours des âmes charitables. Il les sollicitera, dimanche matin, à St-Sauveur, où, à toutes les messes, il prendra la parole, et fera une quête discrète.

La moindre obole dans le plateau de ce bol mendiant sera de l'argent bien placé. (Bonhomme Normand)

 

Février 1936  -  Un mort, un blessé grave.  -  Hier, vers la fin de l'après-midi, une forte automobile, conduite par M. Eugène Kieffer, âgé de 33 ans, représentant de la Maison Trublin,  négociant en engrais à Landas (Nord), dans laquelle avaient pris place M. Audée, de Bény-sur-Mer ; M. Camille Deminal, fondé de pouvoirs à la Maison Trublin ; Jean Absibat, de la Maison Desmarais, de Caen, et M. Marcel Druet, domicilié à Oissel, chef de chantier, demeurant momentanément à Caen, où il habite à l'hôtel Terminus, avenue de la Gare, rentrait à Caen par la route de La Délivrande, lorsque arrivé à l'embranchement du chemin d'Epron, au lieu dit « La Vierge d'Epron », le conducteur vit arriver une autre automobile venant de Caen.

Pour laisser le passage libre, M Kieffer obliqua fortement à droite. A cet endroit, le terrain présente une déclivité très accentuée.

M. Kieffer, qui circulait à bonne allure, ne put redresser sa voiture et l'arrière vint heurter un des arbres à droite de la route.

Sous la violence du choc, l'automobile fit une embardée puis revint sur la droite, où elle atteignit un second arbre situé à plus de 30 mètres.

Poursuivant sa course, l'automobile vint heurter un troisième arbre distant de 15 mètres du second. Ce dernier choc fut d'une violence telle que la carrosserie se trouva arrachée de même qu'une roue arrière et la portière.

Ce dernier choc n'arrêta pas la voiture qui, continuant sa course, heurte un quatrième arbre et se mit en travers de la route, projetant M. Druet et M. Absibat sur la chaussée.

Elle avait, dans ses bonds  successifs franchi une distance de 77 mètres, semant sur la berne les débris de la carrosserie.

M. Druet avait été tué sur le coup ; M. Absibat avait un pied arraché et de nombreuses blessures, il a été transporté dans un état très grave à l'hôpital de Caen par une auto de  passage. Il a subi l'amputation d'une jambe Les autres occupants de la voiture souffrent d'une forte commotion.

Le capitaine Freyssinet, commandant les brigades de gendarmerie de Caen s'est transporté sur les lieux de l'accident, où l'ont rejoint le juge d'instruction, le substitut du procureur de la République et un expert.

Les occupants de la voiture accidentée ont assuré que l'autre automobile, conduite par M. René Angot, boulanger à Saint-Rémy-sur-Orne, ne tenait pas sa droite et serait la cause de  cet accident. M. Angot prétend le contraire. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1936  -  Orphelinat Ste-Thérèse.  -  Favorisée par un très beau temps, la Kermesse d'Epron a eu cette année un plein succès. 

Nombreux étaient en effet les visiteurs et une joyeuse animation régna tout l'après-midi du dimanche 26 juillet surtout dans les cours de l'accueillante Maison, où la musique, les clairons et tambours des joyeux lurons de l'Avant-Garde Caennaise mettaient une note de belle gaieté. 

Au cirque de l'Avant-Garde, le public applaudit tour à tour les hardies acrobaties cyclistes des frères Lecœur, les souples exercices de nos sympathiques gymnastes, les facéties burlesques de clowns amateurs qui valent bien des professionnels. La troupe Manger et Cie présenta de son côté des numéros particulièrement amusants. 

La Roue de la Fortune a eu elle aussi de nombreux amateurs, comme les pochettes surprises. Les divers jeux d'adresse virent aussi beaucoup de clients. Les comptoirs furent assiégés. Enfin, le buffet-buvette champêtre servit à profusion teurgoule, gâteaux et rafraîchissements. 

J'allais oublier de mention la bonne galette de « cheux nous » qu’on y trouvait aussi... et l'on peut dire tout à fait de la galette de la Maison... car l'Orphelinat d'Epron possède  maintenant un moulin et un four qui lui appartiennent, et la farine qui a servi à confectionner les crêpes avait été moulue sur place.

Le bon Père Robert, vraiment, heureux de ces réconfortantes journées, nous a bien recommandé de remercier chaleureusement en son nom tous ceux et toutes celles qui lui ont permis d'obtenir cet excellent résultat en préparant, en organisant et en dirigeant la Kermesse, tous ceux qui se sont dépensés avec tant de dévouement et de savoir-faire avant et pendant la  fête, tous les visiteurs, les donateurs et les propagandistes. (source le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   A L’orphelinat d’Épron.  - On nous annonce que les enfants de l'Orphelinat d'Epron donneront, dimanche prochain, 20 septembre, à 15 heures, une séance récréative, qui sera agrémentée par le maître illusionniste Roberty. 

Cette charmante fête familiale est offerte aux amis et bienfaiteurs de l’œuvre à l'occasion de la fête patronale du bon Père Robert, le directeur-fondateur de la Maison Familiale Ste-Thérèse d'Epron. (source le Moniteur  du Calvados)

 

Septembre 1936  -   L’heure d’hiver sera rétablie dans la nuit du 3 au 4 octobre.  -  En vertu des accords passés avec l'Angleterre et la Belgique, l’heure d'hiver sera rétablie dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 octobre prochain. 

A minuit, le changement s'effectuera et l'on retardera les pendules d'une heure. (source le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Un grave accident.  -  Dans la soirée de samedi, un grave accident s'est produit sur la route de Caen à La Délivrande, au carrefour particulièrement dangereux formé par cette route et le chemin qui, de l'église d'Epron mène au hameau de Lébisey. 

M. Adolphe Chrétien, entrepreneur de construction à Saint-Aubin-sur-Mer, venait à Caen. 

Il roulait sur la droite de la chaussée, ses phares allumés, lorsque, en arrivant au carrefour où la visibilité est absolument nulle, par suite des murs qui, de chaque côté, bordent la chaussée, il vit déboucher à quelques mètres seulement de son radiateur, un cycliste, sans lumière, affirme-t-il. 

Ce cycliste, qui venait de la direction de l'église d'Épron, fut heurté par l'avant de la voiture et projeté sur la route, où i! resta inanimé, cependant que l'automobile, transportant la bicyclette coincée sous l'avant, parcourait encore une trentaine de mètres avant de s'arrêter. 

Dès la nouvelle de l'accident, les gendarmes de Caen, prévenus, se rendirent sur les lieux. 

A l'arrivée des gendarmes Bouille et Lefranc, le blessé, M. Hébert, artisan à Épron, était déjà transporté à l'hôpital, ou il avait été admis d'urgence devant la gravité de son état. Le malheureux portait en effet, en outre d'une fracture ouverte de la jambe gauche, de très nombreuses contusions et plaies. 

Son état, bien que très sérieux, ne semble pas devoir mettre ses jours en danger, à moins de complications. Le blessé n'a pu être interrogé. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  La route de Caen à Courseulles va être élargie.  -  Une enquête sera ouverte du 6 au 14 août 1937 inclus, à la préfecture de Caen et dans les mairies de Caen et d'Épron, sur l'utilité publique et sur le plan parcellaire du projet d'élargissement du chemin de grande communication n° 7, de Caen à Courseulles, dans les traversés de Caen et d'Épron. 

Toute personne intéressée pourra prendre connaissance sur place, chaque jour (dimanches et jours fériés exceptés) de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures,  des pièces déposées, consigner leurs observations et faire élection de domicile, sur des registres ouverts à cet effet, ou adresser leurs déclarations, par écrit, au Président de la Commission  d'Enquête, à la Préfecture. (source le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  On va améliorer le chemin de Venoix à Épron.  -  Une enquête d'utilité publique sera ouverte du 30 décembre 1937 au 8 janvier 1938 inclus, à la Préfecture de Caen et dans les mairies de Venoix et de Caen, sur le plan d'alignement et le nivellement du chemin de grande communication n° 177, de Venoix à Épron, dans les traverses de Venoix et de Caen. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   Un homme mourrait de faim sur la route.   -  Les gendarmes Pignol et Badreau, de la brigade de Caen, de passage à Épron hier, ont été avertis par M. Gardel, adjoint au maire, qu'il venait de découvrir sur la route de La Délivrande, un homme inanimé, mais sans blessures apparentes. 

Examiné par les gendarmes, l'homme finit par prononcer ces mots : « J'ai faim ». Sur lui, on ne trouva aucun papier. M. le docteur Le Bars, de Caen, aussitôt mandé, fit transporter le malade à l'hôpital. 

Hier soir, on a pu l'interroger. Il a alors déclaré se nommer André Buffard, 30 ans, sans domicile fixe, journalier, sans travail. Il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours, quand il tomba  sur la route, en allant chercher de l'embauche vers La Délivrande.  (source le Moniteur du Calvados)  

 

Octobre 1938   -  Le terrible accident d'aviation d'Épron.   -    Le terrible accident d'Epron, qui a coûté la vie à l'un de nos plus sympathiques concitoyens, M. René Enguehard, secrétaire de la police municipale, et à un jeune homme de May-sur-Orne, a causé dans notre ville, une douloureuse émotion.

M. René Enguehard, âgé de 39 ans, célibataire, avait son brevet de pilote depuis treize mois. Très épris d'aviation, il se rendait au terrain chaque fois qu'il avait un moment de liberté  et survolait la ville et les environs.

Après déjeuner, M. Enguehard alla, comme presque chaque dimanche, à Cormelles-le-Royal et s'envola avec un Potez-60, récemment de retour de l'usine, où il avait été remis complètement à neuf. Il emmenait avec lui un jeune homme de 17 ans, M. Viel, dont le père est restaurateur à May-sur-Orne et la mère sage-femme dans cette même localité.

On les vit évoluer longtemps au-dessus de la plaine, entre la route de Bayeux et de Thury-Harcourt.

Vers 15 h. 30, un de nos confrères les aperçut au-dessus de Bretteville-sur-Odon et, quelques instants plus tard, l'avion survolant Caen, se dirigeait sur Douvres-La-Délivrande. A 15 h. 45, il volait au-dessus de Mathieu pour prendre ensuite la direction du Sud.

Quelques minutes avant 16 heures, l'appareil tournait au-dessus d'Epron. M. Enguehard avait, en effet, promis à son collègue, M. Roguelin, secrétaire de police du deuxième  arrondissement, demeurant à Épron de venir survoler sa maison. Il faisait des virages sur l'aile et, à ce moment, était à peine à 80 mètres au-dessus du sol.

Tout à coup, alors que 16 heures venaient de sonner, M. Langlois, maire d'Épron, qui suivait les évolutions de l'appareil, le vit glisser sur l'aile, tenter de se redresser, puis piquer soudain du nez. L'avion vint s'écraser dans un champ appartenant à M. Gallienne, à 200 mètres de la route de la Délivrande. M. Langlois se précipita suivi de quelques habitants de la commune.

Le fuselage de l'avion était complètement coupé en deux et la carlingue pulvérisée. Tout l'appareil était d'ailleurs brisé.

Deux corps gisaient à terre. Le jeune Viel avait été tué sur le coup. M. Enguehard respirait encore et on parvint à lui faire absorber quelques gouttes d'un cordial, mais tous les soins furent inutiles : les membres fracturés, il expirait quelques minutes plus tard.

Les corps des victimes furent transportés au domicile de M. Roguelin, où ils furent veillés par des parents et des amis. Lundi, la dépouille du jeune Viel fut transportée à May-sur-Orne.

Mme Enguehard mère, qui habite Sainte-Marie-Outre-l'Eau, a été prévenue le même jour.

M. René Enguehard laisse parmi nos concitoyens des regrets unanimes. C'était un excellent fonctionnaire, particulièrement aimable, et toujours bien noté de ses supérieurs. Il était venu dans l'aviation en 1937, et avait obtenu au mois de septembre de cette même année son brevet de pilote. Il jouissait à l'Aéro-Club, de l'amitié de tous, et avait été admis au sein du Comité directeur.

Les causes de l'accident ont pu être établies. Bien que l'appareil ait été pulvérisé, les commandes sont restées intactes, et on a pu constater qu'elles fonctionnaient encore au moment  de l'accident. Le moteur tournait quand l'appareil a touché le sol. C'est par suite d'une perte de vitesse que l'avion s'est écrasé.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Ce qui se passera les 22 et 23 juillet...  -  Un événement tout pacifique, et qui, chaque année, fait cependant époque.

A Épron, le samedi 22 et le dimanche 23 juillet, se tient la Grande Kermesse annuelle, au profit des 120 enfants dont le bon Père Robert à la très lourde charge en son Orphelinat Sainte-Thérèse.

Que dès maintenant, on réserve l'une ou l'autre de ces après-midi et que cette année, plus que jamais, l'on vienne nombreux apporter au Directeur Fondateur de l'Orphelinat d'Épron, l'aide matérielle et le réconfort moral dont il a tant besoin !  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1940  -  Vol de huit lapins.  -  M. Alexandre Ménard, 48 ans, cultivateur, demeurant à Epron, a porté plainte contre inconnu pour vol. Son clapier a été entièrement vidé de son contenu, soit 8 lapins d'une valeur totale de 200 fr.
La gendarmerie de Caen a ouvert une enquête qui a permis d'établir que le vol a été commis par deux individus qui ont laissé des traces de pas.
Les recherches continuent pour retrouver et les lapins et les voleurs.

 

Octobre 1943    -   Après la kermesse d'Épron.   -   Décidée très tard, organisée en un clin d’œil, la Kermesse a connu le plus magnifique succès grâce aux dévouements habituels qui,  une fois de plus, ont donné leur mesure, pleine et abondante. Aux organisateurs, aux auxiliaires bénévoles et aux groupements amis, à toute cette foule sympathique et généreuse qui  s'est pressée dans l'établissement au cours de cette belle journée, le R. P. Raoul, ses collaborateurs, les enfants disent leur plus chaleureux : merci !

 

Décembre 1943    -   Travaux sur chantiers allemands.   -   Un contingent de main-d’œuvre est actuellement recruté pour effectuer des travaux de. terrassement dans les régions de St-Contest, Épron et Bayeux, pour le compte des Autorités d'Occupation.

A la suite d'une demande de précisions sur les conditions de travail sur ces chantiers, la Fedlkommandantur 723 a fixe les modalités ci-après : La durée du travail est fixé à 8 heures par jour. Les hommes devant effectuer un déplacement supérieur 4 kms seront, indemnisés pour le nombre de kilomètres parcourus au-delà, au tarif du travail. Le tarif horaire sur ces chantiers est de 7 fr. 20. Toutefois, il est admis que ceux de ces ouvriers ayant perçu jusqu'au moment de leur arrivés sûr ces chantiers un salaire supérieur, recevront la différence  entre le salaire précèdent et le salaire fixé à 7 fr. 20, jusqu'à concurrence du taux horaire maximum de 11 fr. 30 pour Epron et St-Contest et de 10 fr. 20 pour Bayeux. Ils devront à cet, effet produire un certificat de salaire de leur précédent employeur.  

 

Septembre 1945  -  Les orphelins d’Épron regagnent leur nid.  -  Comme nous l’avons annoncé le bon Père Robert, lors de la dernière visite qu’il voulut bien nous faire, les orphelins  qui s’étaient réfugiés au Manoir de Monsabert, en Maine-et-Loire, après la destruction de leurs maisons d’Épron et de Cresserons, ont quitté leur asile provisoire pour regagner notre département. Les plus grands vont aider à la reconstruction du nid d’Épron, tandis que les petits prendront leurs quartiers d’hiver au château de Reviers. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1946  -  L’Amérique ne nous oublie pas.  -  La Croix-Rouge américaine vient de faire parvenir à l’Entr’Aide Française, 22 000 pièces de vêtements qui ont été réparties entre des pupilles de l’Assistance Publique, les Orphelins d’Épron et de Neuilly-le-Malherbe, les pensionnaires du Préventorium de Graye et les sinistrés des cantons d’Évrecy, de Troarn, et de Villers-Bocage. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1946  -  Un enfant est écrasé par un tombereau.  -  A la tombée du jour, un banneau de l’Orphelinat Sainte-Thérèse, conduit par le jeune A. Cavigny, a renversé un enfant de trois ans et demi, Gérard Vaubert qui jouait dans un chemin défoncé d’Epron. Le malheureux bambin eut la tête écrasée par une roue du véhicule. La mort fut instantanée. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Octobre 1947  -    Ceux qu’ils n’attendait pas.  -   Des gendarmes en tournée à Epron apercevaient un individu d’allure suspecte qui leur déclara s’appeler Gronau et travailler à Luc. Trahi par son accent, Gronau dut reconnaître qu’il n’était autre qu’un prisonnier boche employé chez M. Garnier, à Cambes-en-Plaine. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1948   -   L'orphelinat d'Épron continue.   -   Le R.P. Le Goff, prêtre de Saint-François-de-Salles, vient de prendre la direction de l'Orphelinat d’Épron laissée vacante par la mort de son regretté fondateur notre ami le père Robert. Breton d'origine finistérienne, le nouveau directeur n'est pas un inconnu dans notre région, où il a déjà passé six années et fut l'un des premiers élèves de l'Institut Lemonnier. La « Maison du Père » est en bonne main.

Le Conseil de l'Association n’attend  que les secours de la Providence pour donner satisfaction aux nombreuses demandes qui accroîtront encore la troupe de 60 petits sauvés de l'abandon.

L'œuvre qui vient d'acheter une propriété à Biéville n'a jamais eu autant besoin de subsides de tous ses amis. Nos lecteurs, nous le savons, ne resteront pas sourds à cet appel et c'est avec empressement que notre journal sera toujours heureux de se faire l'intermédiaire de leur générosité. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1948  -  Le village de la radio.  -  Épron est désigné " Village de la Radio ". Une émission de radio animée par Jean Nohain dit " Jaboune " servira à récolter des fonds pour reconstruire ce village le plus sinistré de France.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1948   -  Le « Village de la Radio » vous parle.   -   Le jour de Noël, M. Langlois, maire d’Épron, et Me Trehet, le distingué conseiller général du canton Caen-Est, ont été invités à parler au studio de la Radiodiffusion Française du « Village de la Radio ».

M. Langlois évoqua le martyre de sa commune et remercia les auditeurs dont la générosité allait permettre sa renaissance. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -  Épron « bombardé ».   -   Après les obus..., les balles !

Nous apprenons que le village de la Radio vient encore d'être bombardé !

Cette fois il s'agit de balles en celluloïd, d'avions accompagnés d'autos, de canots amphibies, etc...  superbes jouets pacifiques offerts aux enfants de la commune et de l'Orphelinat par Mme Cléa Savier d'Oyonnax par l'intermédiaire de la radio.

Autre bonne nouvelle. Les apprentis de la coopérative scolaire de Douvres-la-Délivrande par l’entremise de son président, revendiquent l'honneur d'être les premiers artisans de la reconstruction du village en fabriquant de leurs jeunes mains la pancarte signalisatrice d’Épron village de la radio.

Merci et bravo aux jeunes.

C'est encore M. Desdouits, directeur de la cam maison le long qui nous annonce qu'il vient de transmettre à la radio le contenu du tronc mis dans ses magasins à la disposition des généreux donateurs pour y accueillir les vieux billets. Encore une fois merci. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Caen (Est).  -  Épron (D) ; Fleury-sur-Orne (D) ; Hérouville-Saint-Clair (R) ; Mondeville (D) ; Saint-Contest (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   Le cinéma vient en aide à Épron.   -   Au cours d'une récente émission radiophonique de « Changement de décor » Jean Nohain a invité au micro la célèbre vedette Pierre Larquey, un des principaux acteurs du film « La Maternelle » qui, prochainement passera sur nos écrans français.

Pierre Larquey a annoncé que les producteurs de « La Maternelle » ont décidé de retenir au profit de la reconstruction du village d’Épron, les bénéfices réalisés au cours des premières projections du film dans toutes les salles de la capitale et de la province. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   A l'honneur.   -   Pour avoir été à la peine, il était bien juste qu'elles fussent toutes à l'honneur. Dimanche dernier, poursuivant la remise des Croix de Guerre décernées aux communes sinistrées de la banlieue caennaise, le général Marchand commandant la subdivision qu'accompagnait M. Villatte, secrétaire général de la Préfecture : Me  Trèhet, conseiller général du canton de Caen-Est, et le capitaine de gendarmerie Clavié, a remis aux localités de Fleury-sur-Orne, Ifs, Cormelles, Mondeville, Saint-Contest, Épron et Hérouville, les distinctions qui témoignent de la vaillance de leurs populations et de l'étendue de leurs sacrifices.

L'accueil réservé par les municipalités au cortège officiel s’entoura du même cérémonial très simple auquel la participation des anciens combattants, des veuves, des orphelins et des victimes civiles donnait une émouvante grandeur. Les allocutions des maires n’évoquèrent les souffrances endurées que pour mieux affirmer la foi de leurs concitoyens dans les destinées de la patrie. Et c’est assurément la plus belle leçon qu'il convient de tirer de cette journée de la reconnaissance et du souvenir.

Voici le texte des citations des communes décorées :

Épron : « Village patriote de la banlieue Caennaise. Presque entièrement détruit au cours des combats pour la libération. S'est remis au travail avec courage et ardeur. » (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1949   -   Pour le « village de la radio ».   -   On annonce que M. Jean Nohain, l'animateur des émissions de « Changement de Décor » dont nous avons déjà signalé la bienfaisante activités en faveur de la reconstruction d’Épron, a reçu de la ville de Montpellier un chèque de 500 000 francs.

Par ailleurs, un autre chèque de 100 000 francs, produit d'une quête réalisée lors d'une émission destinée aux enfants, a été remis à M. Mallet, administrateur de la chaîne parisienne. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1949   -   Une fête carillonnée.  -   Dimanche prochain, la paroisse d'Epron-Couvrechef va fêter le baptême de sa première cloche.

A 10 h, grand’messe par M. le chanoine Bacon, supérieur du Petit Séminaire de Caen ; 15 heures 30. bénédiction de la cloche et confirmation des enfants Son Excellence Monseigneur Falaize, en présence de Monseigneur Brault, vicaire général ; sermon par M. le chanoine Pelcerf, curé-doyen de Saint-Jean de Caen. Procession et salut solennel. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1949   -   Épron va renaître.  -   On annonce que le dimanche 5 juin aura lieu la pose de la première pierre de la reconstruction du « Village de la Radio ». (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1950   -   La Radio va doter Épron d'une école.   -   Retenant les suggestions des amis de l'école publique et, plus particulièrement celles que lui soumit la Fédération des Œuvres

Laïques des Bouches-du-Rhône, la Radio française se propose de doter Épron, sa filleule d'un groupe scolaire dont elle a l'intention de confier la construction à un Centre d'Apprentissage du Bâtiment de la région parisienne. Les élèves de ce Centre exécuteraient la plus grande partie des travaux. Il faut néanmoins trouver cinq millions.

Pour les obtenir, on a eu, à la Radio, une idée originale : Deux enfants lauréats d'une compétition organisée par Jean Nohain - un garçon de 12 ans et une fillette de 8 ans appartenant à une famille de la Haute-Garonne - ont pris place à bord d'une voiture pilotée par Francis Bernard, lui-même et qui suit le Tour de France.

Cette voiture ne peut avancer que grâce à la générosité des auditeurs de la Radio ; il lui faut mille francs par kilomètre !

La grande épreuve cycliste couvrant cinq mille kilomètres, les cinq millions nécessaires à la construction de l'école doivent donc normalement être réunis à la fin du Tour.

Pour tout le bien que la Radio - si souvent critiquée à l'occasion de ses émissions, fait à Épron, il doit lui être beaucoup pardonné. (Le Bonhomme Libre)

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ÉPRON (Calvados)

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