1er Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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FEUGUEROLES - BULLY

Canton d'Évrecy 

Les habitants de la commune de Feuguerolles Bully sont nommés les Feuguerollais Bulliens et les Feuguerollaises Bulliennes.


Janvier 1829   -   Une découverte.   -   La semaine dernière, dans la commune de Feuguerolles en défonçant un champ pour y planter une haie, on a trouvé, à 3 pieds au-dessous du sol, 13 tombeaux placés à côté l'un de l'autre. Les ossements seuls subsistaient encore, et le nombre de dents indiquait qu'ils avaient appartenu à des enfants. Au lieu d'être placés sur le dos comme on enterre ordinairement, ils avaient été placés le visage contre terre, la tête et les pieds rapprochés du corps, afin de ne laisser à la tombe que 3 pieds de long.

Il est probable qu'on n'avait point employé de cercueils, car on n'en voyait aucune trace, au contraire, deux pierres plates étaient placées aux deux bouts et 2 sur les deux côtés, une autre fermait le tombeau en-dessus, en-dessous on avait creusé jusqu'au roc, et le cadavre reposait immédiatement dessus.

Ces tombeaux étaient placés dans la direction de l'est. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Septembre 1831    -   Police correctionnelle.   -   Le sieur Ledanois, propriétaire à Feuguerolles, prévenu d'un délit de chasse, a été acquitté. Le jugement, parmi les motifs d'acquittement, contient le motif suivant, que nous croyons utile de faire connaître :

« ... Considérant d'ailleurs que le procès-verbal des gendarmes n'indique aucune circonstance propre à faire reconnaître que le sieur Ledanois aurait réellement chasse, que sous ce rapport il est insuffisant pour établir la preuve du délit, qu'il est vrai que les procès-verbaux des officiers ministériels ou agents de la force publique font foi en justice, mais qu'il faut toujours qu'ils soient rédigés de manière que les juges chargés d'apprécier la culpabilité des prévenus, puissent y trouver les éléments nécessaires pour déterminer leur conviction, décharge Ledanois de l'action. (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1860   -   La rage.   -   Pendant les chaleurs de la saison, on ne saurait trop recommander aux propriétaires de chiens de se conformer aux mesures de prudence ordonnées par l'administration qui prescrivent de tenir ces animaux en laisse et de les museler.

Le 4 du courant, un chien noir, atteint de rage, portant un collier au nom de M. Martin Hébert, à Allemagne, a jeté l'effroi, dans quelques communes des environs. Après avoir passé à May, il est venu sur la bruyère de Feuguerolles, mordant sur sa route tous les chiens qu'il rencontrait.

Un courageux citoyen, M. Aristide Radiguet, qui pendant plus de deux heures a poursuivi ce dangereux animal, est parvenu enfin à le tuer sur le territoire de la commune de Maltot. On nous signale encore une chèvre comme ayant été mordue. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1860   -   Le ciel et les étoiles.   -   Les astronomes en plein vent font en ce moment fortune. Le jour, ils font voir les tâches qui maculent le disque du soleil, le soir, c'est le tour des planètes, de Saturne surtout avec son prodigieux anneau et ses nombreux satellites. La comète n'est plus visible. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1862   -   Un accident.   -   Samedi, vers six heures du soir, les nommés Gilles (Léon), âgé de 21 ans, et Taillepied (Adolphe), âgé de 28 ans, ouvriers carriers, demeurant à Saint-André-de-Fontenay, étaient occupés à charger une mine aux travaux du chemin de fer de Flers, près de Feuguerolles, quand tout à coup cette mine a fait explosion et a grièvement blessé le premier à la tête et à la main gauche. Le deuxième a aussi des blessures à la figure, mais elles présentent moins de danger que celles du nommé Gilles, dont la position inspire de sérieuses inquiétudes.

Par un bonheur providentiel, la mine n'était pas complètement bourrée au moment de l'explosion, car leur mort eût été inévitable.

Taillepied est père de deux jeunes enfants. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Un accident.   -   Le 7 du courant, vers quatre heures du soir, le nommé Safray (Arsène-Désiré), âgé de 46 ans, terrassier, né et demeurant à Emiéville, était à travailler au chemin de fer de Flers, sur le territoire de la commune de Feuguerolles. Tout-à-coup, le talus au pied duquel il piochait s'est écroulé sur lui et l'a précipité sous le wagon que ses camarades chargeaient.

Il a eu de graves contusions à la tête et sur le corps, le bras gauche a été presqu'entièrement coupé. Cependant, M. le docteur Leprestre, qui a donné ses soins au blessé, et qui l'a fait transporter à l'hôpital, pense que cette blessure n'aura pas de suites graves. Safray est veuf sans enfants. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Avis.   -   Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer les institutrices du département que le Jury international de l'exposition de Londres a décerné une mention honorable collective aux écoles de filles du département, pour les travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1865   -   Un incendie.   -   Avant-hier, vers 11 heures 1/2 du soir, un incendie, attribué à la malveillance, s'est déclaré à Feuguerolles-sur-Orne, dans une ferme appartenant à M. Duperré, et exploitée par M. Chapelle, cultivateur.

Aussitôt que ce sinistre fut connu, les habitants de Feuguerolles et des communes voisines se hâtèrent de porter secours aux incendiés. Malgré les efforts unanimes et le concours dévoué de plusieurs compagnies de pompiers, parmi lesquelles on cite celles de Feuguerolles-sur-Orne, de Vieux, de St-André-de-Fontenay, de May, de Fontenay-le-Marmion, etc..., on ne put arrêter complètement les progrès du feu, qui s'étendit rapidement aux divers bâtiments de cette ferme, c'est même avec peine qu'on est parvenu à sauver les bestiaux qui se trouvaient dans les bâtiments incendiés.

Les récoltes du sieur Chapelle, qui étaient à peu près rentrées et son mobilier, n'étaient point assurés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1866   -    Une bénédiction.   -   Une croix en pierre, très ancienne, a été bénite, dimanche dernier, dans l'après-midi, à Feuguerolles-sur-Orne. Contre toute attente, le ciel a favorisé cette cérémonie.

Un discours des plus pathétiques a été prononcé sur place par M. le curé de Saint-André-de-Fontenay, l'éloquent prédicateur a remercié, au nom du curé de la paroisse, les restaurateurs du modeste monument, ainsi que la compagnie de pompiers qui avait bien voulu prendre part à la cérémonie. Et, dans sa péroraison, il a adressé des voeux au ciel pour que la croix nouvellement bénite soit la sauvegarde de tous les habitants de alentours, et particulièrement des voyageurs qui doivent passer plus tard par la voie ferrée.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Novembre 1866   -   Un incendie.   -   Dimanche dernier, vers dix heures et demie du soir, un incendie est venu jeter la consternation dans la commune de Feuguerolles-sur-Orne.

Le feu s'est déclaré dans un groupe de maisons formant le hameau du Hamel. Toute la partie de cette commune allait devenir la proie des flammes, si, par une habile manœuvre, les pompiers de Feuguerolles, commandés par leur sous-lieutenant, M. Chesnel, n'étaient parvenus à circonscrire le foyer de l'incendie.

M. Chrétien, maire de Feuguerolles ; M. Antoine, adjoint ; M. Simon, curé ; M. Manvrin, instituteur, étaient arrivés presque en même temps que les pompiers. On parvint à former une chaîne pour alimenter d'eau la pompe et un service régulier put s'organiser.

Les pompiers de May-sur-Orne, et ceux de Fontenay-le-Marmion, venus avec toute la hâte possible, prêtèrent leur aide pour empêcher que le foyer de l'incendie ne se rallumat et pour l'éteindre complètement. à deux heures et demie de la nuit, tout danger avait disparu.

Trois maisons d'habitation et deux granges ont été détruites. Les maisons appartenaient à M. Binet, propriétaire ayant pour fermier M. Desloges Pierre ; M. Brard, chez lequel on a rien pu sauver ; les héritiers Cayet, ayant pour locataires le sieur Samson Adolphe, qui a perdu tout son mobilier, et le sieur Vincent Jean, ouvrier carrier.

L'une des granges appartenait à M. Desloges, et l'autre à M. Fouques. MM. Desloges et Brard était seuls assurés. Les pertes éprouvées par les locataires sont d'autant plus regrettables, qu'elles frappent des ouvriers sans fortune.

 

Juin 1869   -   Acte de probité.   -  Nous sommes heureux d'avoir à signaler de nouveaux actes de probité : dans l'école de Feuguerolles-sur-Orne, les élèves Queudrue, âgé de neuf ans, et Roger, âgé de huit ans, ont trouvé récemment une montre avec sa chaîne. Ils se sont empressés de là remettre à l’instituteur, qui l'a rendue à qui de droit.

 

Juin 1870   -  Sécheresse historique.   -   En 1803, les chaleurs furent aussi excessives que persistantes. Dans la Normandie, 95 jours s'écoulèrent sans pluie.

La sécheresse exceptionnelle de cette année démontre l'extrême urgence qu'il y aurait pour notre localité, à ce que l'administration, d'accord avec le génie, fit remédier au plus tôt à l'état de choses désastreux résultant de la destruction entière du barrage de Montaigu pour toutes les prairies longeant la rivière de l'Orne en amont de Caen.

La sécheresse est bien pour quelque chose dans la stérilité presque complète de ces prairies, mais personne n'ignore que la destruction entière du barrage de Montaigu est la cause principale du préjudice qu'éprouvent depuis plusieurs années les propriétaires et habitants des communes d'Allemagne, Louvigny, Feuguerolles et autres longeant l'Orne.

Le conseil municipal ayant reconnu la nécessité d'un nouveau barrage avec une passerelle, et dans de nouvelles conditions satisfaisantes, en a décidé, en mars dernier.

 Rien n’est donc plus urgent que ce barrage soit fait au plus tôt : d'abord pour la salubrité de la ville, mais surtout pour le dommage que cet état de choses cause aux propriétaires des prairies riveraines.  

 

Février 1872   -   L'aurore boréale.   -  La Normandie a eu dimanche soir le spectacle d'une aurore boréale, ou pour dire plus exactement, d'une aurore polaire. A six heures, après avoir passé par leurs phases ordinaires de mobilité et d’éclat divers, deux colonnes éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et pourpre, se sont réunies au zénith, pour y former une couronne, dont l’aspect a semblé donner raison à ceux qui soutiennent cette opinion, que ce météore est dû à la matière magnétique qui s’enflamme comme de la limaille de fer.

On eut dit qu'un obus gigantesque venait d’éclater à des espaces incommensurables, allait couvrir la terre de ses débris.

Puis les pluies du météore, obéissant au mouvement de rotation de l'atmosphère qui les entraînait prirent des nuances plus sombres, et finirent par disparaître, pour ne plus laisser dans le nord qu'un immense rideau de pourpre, qu'à minuit et demi, avait entièrement disparu.

Comme de juste, ce phénomène météorologue a donné lieu aux commentaires les  plus étranges, car une croyance populaire veut que le retour de ce, phénomène soit

l’annonce d'un événement important.

   -   C’est signe de mort, disaient les uns.

-   C'est signe de sang, c'est signe de revanche, disaient les autres.

A l'avenir de prononcer.

 

Février 1872   - Multiplication des vols.   -  Aux vols nombreux commis aux environs de Feuguerolles-sur-Orne, que nous avons signalés, nous devons ajouter les suivants :

A Etavaux, en plein jour, dans une maison habitée, on a volé une grande quantité de bouteilles de vin, avec une petite voiture attelée d'un âne.

A St-Martin-de-Fontenay, différents objets.

A Avenay, des poules.

A Feuguerolles, pendant la messe, une tentative de vol avec escalade et effraction a, été commise dans une maison habitée, cette tentative a été précédée et suivie de vol d'outils dans les carrières de la même commune.  

 

Mai 1875   -   Condamnation.  -  François-Etienne Duvelleroy, 62 ans, cultivateur à Feuguerolles-sur-Orne, pour avoir attaché à une barrière le sieur Burette qui venait pour battre sa femme, 50 fr. d'amende.  

 

Juillet 1876   -  Question de pêche.  -  La rivière d'Orne étant considérée comme navigable jusqu'à Saint-André, les personnes seules qui sont inscrites sur les rôles de l'inscription maritime ont le droit de pêcher avec des filets. Cependant l'épervier est interdit absolument même aux pêcheurs inscrits, depuis l'embouchure jusqu'à une ligne qui se trouve placée sur la limite de Maltot et de Feuguerolles. Quant aux pêcheurs amateurs, ils n'ont, de Ouistreham jusqu'à Saint-André, le droit de pêcher qu'à la ligne.  

 

Septembre 1876   -  Enfant noyé.  -  Encore un accident dû à la négligence des parents. Samedi dernier, un enfant de 4 ans, nommé Victor-Pierre Duvelleroy, est tombé dans un lavoir de Feuguerelles-sur-Orne, situé non loin de l'habitation de ses parents et s'est noyé.  

 

Mai 1877   -  Travaux.  -  Le ministre a accordé à la commune de Feuguerolles-sur-Orne un secours de 250 fr., pour l'acquisition de bancs.  

 

Juillet 1880  -  Les orages.  -  Samedi soir, un orage épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du Calvados. A Caen, les rues de la ville ont été transformées en torrents et l'eau a envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par l'ouragan, notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny

Dans les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés, sarrasins, ont été broyés par la grêle.

Le canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont plus d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient coupés sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est même détachée du tronc dans les endroits où les grêlons ont frappé. C'est un désastre complet. Les communes les plus frappées sont : Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot  et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales fermes sont complètement détruites et non couvertes par assurances.

Dans le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille francs les dégâts causés par la grêle.

A Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr.

A Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps, maître d'hôtel.  A Billy. elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans lequel étaient couchées deux personnes, mais n'a fait que de légers dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a eu un véritable déluge.

A Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M. Gosselin. A Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église ont été rompus.

Cet orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy : la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux personnes qui se trouvaient dans un champ, sans leur faire néanmoins de graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le feu a pris à une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte 600 fr. Assurée.

A Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite fille a été renversée par la masse d'eau qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant, il est certain qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait.

Le préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans l’estimation des pertes.

 

Juillet 1881  -  Les suites de l’imprudence.  -  Mardi matin, un cultivateur de Grandchamp, nommé Doublet, a voulu passer sur la voie du chemin de fer, au moment où arrivait un train de  ballast, il a été atteint par la locomotive et mis en pièces. Cet homme était complètement  sourd. La locomotive, parait-il, n'avançait qu'avec la vitesse réglementaire. Les restes de la victime étaient échelonnés sur un parcours de vingt-quatre mètres environ.

Jeudi, à la gare de Feuguerolles-Saint-André, le sieur Leroy, dont la famille habite la rue du Vaugueux, à Caen, employé supplémentaire de la Compagnie de l'Ouest, voulant monter en wagon avant l'arrêt complet du train, a eu les deux jambes broyées sous les roues. Il a succombé le lendemain.  

 

Octobre 1881  -  Question.  -  On nous demande pourquoi le galet de May et de Feuguerolles employé sur les routes nationales, est de meilleure qualité que le galet des mêmes carrières employé sur les chemins vicinaux. C'est là une question indiscrète et délicate, que nous livrons aux méditations du Conseil général et des agents voyers.

 

Mai 1882  -  La rage.  -  Samedi, est morte, à Feuguerolles-sur-Orne, la femme Hecquier, âgée de 53 ans, qui avait été mordue par un chien, il y a plus d'un mois. Sur son corps, on a trouvé au moins cinquante coups de crocs, qui malheureusement n'avaient pas été tous cautérisés. Cette pauvre femme a succombé au milieu d'épouvantables souffrances. Dans l'un de ses accès, elle s'est arraché une partie du bras avec ses dents, constamment, elle voulait se jeter sur son mari et le mordre. Elle a trois enfants, tous établis.

 

Décembre 1882  -  École. -  M. Mauger, député du Calvados, vient de faire obtenir un secours de 14 000 fr. à la commune de Bully, pour la construction d'une école. Ce don ministériel aura un double résultat, permettre aux enfants de recevoir l'instruction à proximité de leurs familles, et alléger le budget de Bully, qui avait à payer une forte redevance à Feuguerolles.

 

Décembre 1882  -  Chemins vicinaux. -  Quand obligera-t-on Feuguerolles-sur-Orne à s'acquitter, des travaux qui le concerne, dans l'établissement du chemin vicinal de Vieux à Bully ? Faudra-t-il s'adresser au ministre pour cela ? Ce chemin, classé en août 1866, est l'unique voie vicinale entre les deux communes précitées. Bully et Vieux se sont depuis longtemps acquittés de leurs tâches. Feuguerolles, en refusant de faire de même, rend nuls les sacrifices que ces deux, communes se sont imposés. 

 

Décembre 1886  -  Télégraphes.  -  A partir du 1er janvier, les gares suivantes seront ouvertes au service de la, télégraphie privée : Audrieu, Bretteville-Norrey, Feuguerolles-Saint-André, Fresné-la-Mère,  Martigny, Mesnil-Clinchamps, Mesnil-Hubert, Pont-d'Ouilly, Mesnil-Mauger, Mesnil-Villement, Molay-Littry, Moult-Argences, Mutrécy-Clinchamps, Neuilly, Quetteville, Saint-Martin-de-Bienfaite, Saint-Martin-de-Mailloc, Saint-Rémy, Vendeuvre-Jort et Viessoix.  

 

Mars 1888  -  Vol dans les presbytères.  -  Après Beuvron et Audrieu, la bande qui a pour but de dévaliser les presbytères, s'en est prise à celui de Feuguerolles-sur-Orne. Pendant la grand'messe, les malfaiteurs se sont introduits dans le presbytère en escaladant les murs du jardin. Après avoir forcé avec une pince-monseigneur un contrevent et une fenêtre, il sont entrés dans la maison et sont montés au premier étage, une fois dans les chambres, ils ont commencé par ouvrir le secrétaire de Mme Adam et celui de Mlle Adam. Tous les meubles ont été visités et toutes les armoires vidées de fond en comble. Tous les bijoux de famille appartenant à Mme et à Mlle Adam ont été enlevés. Les voleursvsurpris par une visite inattendue, ont été obligés de déguerpir sans avoir eu le temps de continuer leur besogne. Seuls, les appartements du curé ont été épargnés. Le montant des objets disparus s'élève à la somme d'environ 700 fr. en bijoux et 25 fr. en argent. Plusieurs individus ont été arrêtés, mais ils ont été relâchés après avoir pu justifier de leur temps.

 

Avril 1888  -  Victimes du travail.  -  Mercredi, le sieur Eugène Heurtebourg, 60 ans environ, garde particulier au château de Navarre, commune de Billy, était occupé avec des ouvriers à décharger des arbres. Ils se servaient d’un crapaud, tout à coup, la corde venant à se rompre, la charge est tombée sur la tète de Heurtebourg et lui a fracturé le crâne. Il est mort  quelques heures après. 

 

Mai 1888  -  Infanticides.  -  La nommée Marie-Augustine Deremesnil, âgée de 24 ans, née à Avenay, servante à Bully, canton d'Évrecy, chez le sieur Ledan, cultivateur, se sentant prise de douleurs, s'est rendue, à 5 heures, du matin, dans un bois, et y est accouchée clandestinement. Après s'être débarrassée elle-même, elle à pris le pauvre petit et l'a jeté dans l'Orne. Le Médecin, ayant reconnu que l'enfant n'était pas né viable, la fille Deremesnil a été mise en liberté.  

 

Avril 1891  -  Écrasés.  -  Jeudi soir, le sieur François Leblond, qui conduisait une voiture de la minoterie Théodore Anger, de Bully, a été écrasé, devant l'église de Feuguerolles, sous la voiture qui s'est renversée. 

— Mercredi, à Vieux, un nommé Victor Duchesne, journalier, 67 ans, travaillant à la ferme du Bois, chez Mme veuve Manissier. venait de finir de charger une charrette de fumier. En tournant à la sortie de la cour, la roue droite est montée sur un tas de cailloux et la voiture a versé sur lui.   Il a été écrasé et est mort sur le coup. Il était veuf sans enfants. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Octobre 1891  -  Mines de fer.  -  Du minerai très riche en fer vient d'être découvert dans un espace assez étendu, depuis Feuguerolles-St-André jusqu'à Verrières. Les travaux d'exploitation sont commencés : 2 puits d'environ 8 mètres de profondeur et 2 galeries sont établis dans la propriété de M. Solange à St-André-de-Fontenay, et les fouilles vont se continuer. 

A May-sur-Orne, le minerai très abondant se trouve dans le bois de M. le maire, et le filon va se continuant vers Fontenay-le-Marmion. L'exploitation se poursuit avec activité sur tous ces points. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Janvier 1892  -  Vol de dynamite.  -   Jeudi dernier, la servante de M. Crouen, maire de Feuguerolles-sur-Orne, trouva, près d'une meule de paille, à peu de distance de l'habitation, un paquet qu'elle porta à son maître qui l'ouvrit et y trouva 56 cartouches de dynamite, un rouleau de cordon-mèche et des capsules. Ces objets étaient enveloppés dans un mouchoir. Il est probable que ces cartouches ont été volées chez un des entrepreneurs qui exploitent les carrières qui existent dans la contrée. Mais dans quel but a été commis ce vol ?   ( Le Bonhomme Normand.)

 

Mars 1892  -  Voleurs de bestiaux.  -  Dans la nuit de mardi à mercredi, une vache bringe pale, étoile blanche en tète, a été volée au sieur Marie, cultivateur à Esquay-sur-Seulles, valeur approximative, 250 fr. 

— La même nuit, une vache estimée 320 fr., sous poil bringe, a été volée dans un herbage de Feuguerolles. Elle appartenait au sieur Armand Bouquet, propriétaire à Saint-Martin-de-Fontenay.  ( Le Bonhomme Normand.)

 

Août 1892  -  Une nouvelle industrie.  -  Les journaux de Paris parlent des riches gisements de minerai de fer récemment découverts dans les communes de May-sur-Orne, Feuguerolles, etc….. Des sociétés se sont formées à Caen pour l'exploitation de ces mines. Des concessions provisoires ont été déjà accordées, d'autres sont sollicitées. L'administration, avant de se prononcer, fera bien de s'assurer qu'à la tète de ces sociétés ne se trouvent pas des prête-noms, (intermédiaires de sociétés étrangères, allemandes ou espagnoles).   ( Le Bonhomme Normand.)

 

Août 1892  -  Le minerai du Calvados.  -  Nous avons demandé à l'administration de bien s'assurer si, dans les demandes de concession qui lui sont adressées, il ne se trouvait pas de prête-noms étrangers. 

Au nom des concessionnaires des gisements de May, Bully-Feuguerolles, Gouvix-Urville , M. Samson nous écrit pour nous déclarer que les cinq demandeurs de ces concessions sont français. Nous donnons à M. Samson acte de son affirmation, mais nous n'en maintenons pas moins notre cri d'alarme, tant pour le présent que pour l'avenir. En semblable matière, plus qu'en toute autre, la prudence est la mère de la sûreté.   ( Le Bonhomme Normand.)

 

Août 1892  -  A propos d’influenza.  -  Sous ce titre : « l'Influenza à Caen et en Normandie au siècle dernier (1767-1775-1776) », le docteur Catois vient de publier une intéressante notice qui prouve qu'on a, ces temps derniers, donné un nouveau nom à une vieille maladie et que ce qu'on appelle aujourd'hui « influenza » n'est autre chose que la grippe qui malmena si fort nos aïeux il y a cent vingt ans.   ( Le Bonhomme Normand.)

 

Août 1892  -   Les grosses chaleurs.  -  Partout la chaleur a été excessive et la sécheresse compromet beaucoup les récoltes. 

Par suite de ces chaleurs, quelques cas de diarrhée cholériforme se sont déclarés à Rouen, à la caserne des chasseurs à cheval. 120 fièvres typhoïdes sont en traitement dans les hôpitaux.  ( Le Bonhomme Normand.)

 

Novembre 1892  -  Maire grincheux.  -  Une autre affaire du même genre, mais qui a eu de moins grosses conséquences, était jugée la veille à Caen. M. Crouen, maire de Feuguerolles-sur-Orne, a été remplacé, aux dernières élections, par M. Le Bourguignon-Duperré. Le premier soin du nouveau maire fut, pour être désagréable à son prédécesseur, de lui faire réclamer le prix d'une concession qu’il avait payée. Colère de M, Crouen qui répondit au garde champêtre : « Va dire à ton maître que je m'en fous comme de l'an 40. » 

Le garde fit la commission à M. Duperré, qui devint rouge comme un Bourguignon, et porta plainte. Il eût mieux fait de rester coi, car les juges correctionnels ont acquitté M. Crouen à la suite d'une très spirituelle plaidoirie de Me  Tillaye. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Octobre 1894  -  Appel des conscrits.   -  Le bruit s'accrédite de plus en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du 12 au 15 novembre. (source B. N.)

 

Novembre 1894  -  Noyée.   -  Jeudi, on a découvert dans un fossé, à Feuguerolles-sur-Orne, le cadavre de la veuve Marie Othon, âgée de 74 ans. La mort remontait à 2 jours et était due à une congestion causée par le froid. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Mars 1897  -  Noyés.  -  On a retiré du bassin, à Caen, le cadavre d'un homme paraissant âgé de 30 à 35 ans, dont l'identité n'a pu être établie. La mort, qui parait accidentelle, remonte à une dizaine de jours. 

— Le cadavre du sieur Louis Chesneau, 72 ans, maçon à Feuguerolles-sur-Orne, a été découvert dans une mare située à l'entrée de la carrière Thomasse, près de laquelle il habitait dans une hutte. Les mains et les genoux de ce malheureux touchaient encore le fond de la mare, une partie du corps seul émergeait de l'eau. 

— Le sieur Louis Jehanne, 66 ans, journalier à Clarbec, est tombé dans un fossé où il s est noyé. (source B. N.)  

 

Avril 1897  -  Noyé dans une carrière.  -  Le sieur Théophile Gaillard, 20 ans, journalier à Feuguerolles-sur-Orne, s'est noyé accidentellement, à 100 mètres de sa maison, dans une carrière abandonnée, à moitié pleine d'eau et que n'entoure malheureusement aucun balisage. Il est regrettable que les propriétaires, au nom de l'humanité, si la loi ne les y contraint pas, n'entourent pas ces endroits dangereux de quelques planches, car c'est, depuis un mois, la seconde personne qui trouve la mort à Feuguerolles-sur-Orne en tombant la nuit dans les carrières.

 

Avril 1897  -  La neige.  -  Dès samedi, il en est tombé sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir. Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Avril 1898  -  Est-ce un crime.  -  Le sieur Auguste Barrassin, 49 ans, cultivateur à Bully, près Caen, était trouvé, le 23 mars dernier, inanimé et couché en travers de la voie, à Feuguerolles-St-André, ligne de Caen à Laval, Il avait une cuisse brisée et de nombreuses contusions sur le corps. On crut à un accident. 

Mais, ces jours derniers, le sieur Barrassin étant décédé, on constata, en l'ensevelissant, des marques de clous de soulier qui laisseraient croire que la mort est due à un crime. 

Une instruction judiciaire est ouverte. Un dit dans le pays que le sieur Barrassin aurait vendu au fraude de l'eau-de-vie de cidre à des ouvriers d'un chantier d'où on extrait du ballast pour les travaux de doublement de la ligne de Caen à Cherbourg, Il aurait été reconduit, dans un état voisin de l'ivresse, jusqu'à l'endroit où il a été retrouvé. Le sieur Barrassin était porteur de 500 fr. en billets de banque, ces billets, dissimulés, entre sa poitrine et sa chemise, n'ont pas été trouvés par ses agresseurs. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Février 1899  -  Ensevelis dans une carrière.   -   Lundi, un éboulement s'est produit aux carrières de Feuguerolles-sur-Orne, ensevelissant trois terrassiers. On a pu les dégager avant que l'asphyxie ne soit complète. L'un d'eux, le sieur Lerillet, 56 ans, dont l'état est grave, a dû être transporté à l'hôtel-Dieu, à Caen. Les deux autres en sont quittes pour de légères contusions.    ( Le Bonhomme Normand.)

 

Mars 1899  -  La neige.  -  Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (source M. du C.)

 

Mars 1899  -  Victime du travail.  -  Le sieur Julien Boullaux, 22 ans, carrier à Feuguerolles-sur-Orne, est tombé sous un wagonnet chargé de pierres qui a versé tout à coup. Relevé très gravement blessé, le malheureux a été transporté à l'hôtel-Dieu, à Caen. (source M. du C.)  

 

Avril 1899  -  Vélocipèdes.  -   On sait que la taxe sur les vélocipèdes, depuis le 1er janvier, est la suivante : vélocipèdes à une place, 6 fr. ; à 2 places, 12 fr. ; à 3 places, 18 fr., etc…. Les machines à moteur sont taxées au double.

— A partir du 1er mai 1899, tout vélocipède ou machine à moteur devra porter une plaque de contrôle. Cette plaque sera délivrée gratuitement par le percepteur sur le vu de l’avertissement et contre le payement des douzièmes échus de la taxe.  ( Le Bonhomme Normand.)

 

Mai 1899  -  Découverte de cadavre.  -  Lundi on trouvé à Feuguerolles-sur-Orne dans la mare d’une carrière abandonnée, le cadavre d'Auguste Yvon, 51 ans, berger chez le sieur Duvelleroy.

Cet homme était disparu du domicile de son maître depuis jeudi dernier. Il avait manifesté plusieurs fois des idées de suicide. ( Le Bonhomme Normand.)

 

Août 1899  -  La catastrophe de Feuguerolles-sur-Orne.  -  Lundi, dans l'après-midi, vers à 5 heures, une mine chargée de 350 kilos de poudre et autant de dynamite était allumée aux carrières de grès de Feuguerolles-sur-Orne.

Quelques instants après l'explosion, le sieur Goupil, maître mineur, auquel le sieur Dejust, chef de chantier, avait fait observer que la mine ne lui paraissait pas être partie comme elle aurait dû, s'avança dans l'excavation profonde de 25 mètres, mais roula aussitôt au fond, asphyxié par les gaz. Le sieur Dejust se précipite à son secours, il est aussi asphyxié. Quatre mineurs descendent successivement dans l'excavation et tombent victimes de leur dévouement.

On organisa le sauvetage, on apporta un ventilateur, on envoya chercher la boite de secours à deux kilomètres de là chez l'ingénieur et on réussit à remonter les victimes, mais, malgré tous les soins, quatre d'entre elles sont mortes.

Ce sont les sieurs François Goupil, chef mineur, 25 ans, marié, père d'un enfant ; Pierre Dejust, chef de chantier, 42 ans, marié, trois enfants ; Monanteau, chef mécanicien, 29 ans, marié, et Octave Waskowaski, mécanicien, 49 ans, marié.

Les blessés sont les sieurs Hérault, carrier, 36 ans, marié, et Leblémenec, terrassier, 29 ans, marié, trois enfants. Leur état est grave.

Tous ces ouvriers habitent Feuguerolles-sur-Orne. L'enquête a établi que l'accident est dû à l'imprudence de Goupil. Il a fait partir la mine malgré l'ordre formel qui lui avait été donné de ne pas la placer avant le retour du chef d'exploitation qui devait revenir le 1er août et il a fait une autre imprudence en descendant dans la galerie aussitôt le coup parti.

La mort des quatre victimes est due aux gaz dégagés par l'explosion. Leurs obsèques ont eu lieu aujourd'hui à 7 heures du matin, à St-André-de-Fontenay, pour Monanteau et à 10 heures à Feuguerolles pour les trois autres. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Actes de dévouement   -   Des médailles d'honneur ont été décernées à MM. Jules Caval, chef de chantier ; Hubert Hérault, maréchal ; Gustave Guérin, tailleur de pierres ; Louis Postelec et Yves Le Blevennec, mineurs, pour avoir exposé leur vie en portant secours à des ouvriers sur le point de périr asphyxiés sous un éboulement survenu à la suite de l'explosion qui s'est produite en août à Feuguerolles-sur-Orne. (source le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1900   -   Récompenses honorifiques.  -  Médaille de bronze : M. Philippe, poseur à la compagnie de l'Ouest, à Bully ; Feuguerolles, 31 juillet 1899 : s'est signalé en coopérant au sauvetage de plusieurs ouvriers ensevelis sous un éboulement. Mention honorable : M. Beauvais, agent de police à Caen, a maîtrisé deux chevaux emportés. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1900   -   Enseveli dans une carrière.     Lundi, un éboulement s'est produit aux carrières. de Feuguerolles-sur-Orne, ensevelissant trois terrassiers. On a pu les dégager avant que l'asphyxie ne soit complète. 

L'un d'eux, le sieur Lerillet, 56 ans, dont l'état est grave, a dû être transporté à l'hôtel-Dieu, à Caen. Les deux autres en sont quittes pour de légères contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   L’immoralité.  -   Un attentat à la pudeur a été commis sur un petit garçon de 12 ans, domestique à Feuguerolles-sur-Orne. L'auteur de cet attentat, qui était de passage dans cette commune, a pris la fuite. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

1901 C'est ici

FEUGUEROLLES-SUR-ORNE   -   Le Château

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