1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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SANNERVILLE

Canton de Troarn 

Les habitants de la commune sont des Sannervillais, Sannervillaises


Janvier 1791  -  Évènement.  -  Sannerville, un fanatique menace de plonger ses mains dans le sang du curé constitutionnel, et pourquoi, parce que Sannerville est contiguë à Banneville-la-Campagne, village qui est le réceptacle de toute la prêtraille gangrenée. (Source  : Conseil Général du Calvados)

 

Juillet 1828   -   Un accident.  -   Samedi dernier, un homme de Sannerville, en voulant lier une charretée de foin, est tombé la tête sur une pierre qui lui a ouvert le crâne ; il est resté mort sur la place. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Janvier 1829   -   Les accidents.   -   Depuis quelques jours on n'entend parler dans la ville et les environs que de morts subites et d'accidents de toutes espèces.

-   Lundi dernier, le nommé Le Ligois de Tilly-sur-Seulles se trouva excité par une espèce de défit assez commun chez les gens de la campagne à boire beaucoup d'eau-de-vie, on dit qu'il en avala une pinte en fort peu de temps, le lendemain matin on le trouva mort sur le bord de la grande route près de Juvigny.

Il est probable que l'ivresse l'ayant fait tomber, il aura été saisi par le froid qui l'aura glacé.

-   La même nuit a été fatale à un habitant de la commune de Sannerville, qui a aussi été trouvé le lendemain mort ou mourant sur la bruyère de Troarn où il avait probablement passé la nuit sans pouvoir retrouver sa route.

-   Jeudi matin, un de nos concitoyens, âgé de 38 ans et père de famille, a glissé dans la rue, il est tombé de sa hauteur sur le pavé. L'autopsie cadavérique a prouvé que cette chute était cause de sa mort, et qu'il n'y avait ni apoplexie ni rien de semblable, mais à peine a-t-on pu trouver au cervelet l'indice de la commotion qui a dû occasionner une mort aussi terrible et aussi prompte. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1833    -   Un incendie.   -   Cinq habitations ont été consumées dimanche dernier par un incendie qui a éclaté à Sannerville, à 10 heures et 1/2 du matin.

Les sapeurs-pompiers de Troarn, rendus sur les lieux au premier avis, sont parvenus à se rendre maîtres du feu. M. Sauvage, adjudant-major du bataillon cantonal, s'est fait particulièrement remarquer par le zèle et le courage dont il a fait preuve dans cette circonstance.

Une souscription est ouverte dans le bataillon pour subvenir aux besoins des incendiés. (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1839   -  Nouvelles locales.   -    Au moment de mettre sous presse, nous apprenons par une lettre particulière qu'un violent incendie a éclaté hier à midi dans la commune de Sannerville près Troarn. Nous donnerons de plus amples détails dans notre prochain numéro. ( Le Haro, National Normand )

 

Décembre 1839   -  Nouvelles locales.   -    L'incendie qui a éclaté à Sannerville le 11 et dont nous avons parlé dans notre dernier numéro, a dévoré les bâtiments du sieur Briard dans une longueur d'environ 20 mètres. Deux cents gerbes de blé ont été aussi la proie des flemmes ; c'était la seule ressource du malheureux auquel elles appartenaient. On évalue les pertes à 4 ou 5 mille francs. Toutefois, les bâtiments du sieur Briard étaient assurés.

On ignore, nous dit notre correspondant, comment le feu s'est communiqué. On n'accuse pas la malveillance ; on suppose seulement que des cendres déposées depuis plusieurs jours dans l'un des appartements peuvent avoir développé le germe de l'incendie que nous déplorons.

 Les pompes de Troarn, d'Éscoville ont couru sur le lieu du désastre, mais trop tard. Les communes rurales comprendront-elles enfin que le sacrifice pécuniaire d'une pompe est un sacrifice utile ; et qu'il vaudrait autant employer son argent à se procurer les moyens d'éviter de semblables sinistres, que de le jeter avec profusion à des constructions dont l'utilité n'est pas toujours bien reconnue. Nous connaissons telle commune qui a employé de cinq, à six cents francs à construire un calvaire et qui n'a même pas de sceaux en cas d'incendie.

Notre intention n'est pas de blâmer ici la piété de qui que ce soit. Nous savons que la religion a besoin de pompes extérieures, mais nous sommes aussi convaincus qu'une pompe à  incendie est pour une commune le meuble le plus utile et le plus nécessaire. ( Le Haro, National Normand )

 

Février 1846   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  Thomas Cousin, âgé de 17 ans, né à Saint-Denis-de-Méré, demeurant à Bures, était domestique au service du sieur Viel, cultivateur à Banneville-la-Campagne.

Le 22 septembre dernier, il disparut, emportant une somme d'environ 30 fr. qu'il avait volée, en brisant la serrure de la malle d'un de ses camarades. Au mois de novembre 1844, il avait déjà volé une bourse contenant 5 fr., au préjudice du fils de la dame Roberge, chez laquelle il était domestique à Sannerville.

Convaincu de ces deux vols qu'il a avoués, Cousin, grâce à l'admission de circonstances atténuantes, n'a été condamné qu'à trois années d'emprisonnement. .  ( Le Journal de Honfleur )

 

Janvier 1850   -  Nouvelles locales.   -   A la liste des habitants de notre département dont les produits ont obtenu des récompenses à l'exposition générale de 1849, nous devons ajouter les noms de MM. Liazard et Isabelle, fondateurs de l'importante usine de Sannerville (féculerie-distillerie). Le jury leur a décerné une médaille de bronze.  (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Juin 1860   -   Une rixe.   -   Dernièrement, une rixe sanglante a eu lieu en la commune de Sannerville, entre le nommé Odekerken fils et Léon Godey, journalier.

Odekerken, secondé par son père, s'arma une grosse pierre et en frappa son adversaire d'une manière si cruelle qu'il le laissa sur place, affaissé dans une mare de sang. Godey se traîna péniblement dans une maison voisine, où on lui donna des secours.

Le médecin qui fut appelé auprès du blessé constata qu'il avait l'os supérieur du nez cassé, un œil gravement endommagé et plusieurs dents cassées.

Procès-verbal de ce fait a été rédigé par les gendarmes de Troarn et adressé à l'autorité judiciaire. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1861   -   Un vol.   -   Il y a quelques jours, des voleurs qui, jusqu'à présent, sont restés inconnus, se sont introduits nuitamment dans un poulailler appartenant au sieur Mallebranche, et situé tout près de sa maison, à Sannerville, et se sont emparés de dix poules et d'un coq au préjudice dudit sieur Mallebranche. Les voleurs avaient eu la précaution de couper la tête du coq, laquelle a été retrouvée dans le poulailler.

On a aussi dépouillé de ses fruits un poirier en espalier attaché à la façade de la maison du sieur Mallebranche. Celui-ci éprouva, par cette hardie soustraction, un préjudice d'une vingtaine de francs. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Janvier 1862   -   On nous écrit.   -   Le Jeudi 19 décembre dernier le sieur Rame ancien berger, demeurant à Sannerville, quitta son domicile pour n'y plus rentrer, il partit ayant des sabots aux pieds et couvert de ses vêtements journaliers, ce qui fit présumer qu'il n'avait pas du s'éloigner beaucoup de la commune.

Après trois ou quatre jours d'absence, son gendre et sa fille, ne sachant à quoi attribuer sa disparition, résolurent de faire ouvrir son domicile, ce qui fut fait en présence de M. Lalanne, adjoint au maire de Sannerville. On ne trouva rien au domicile du sieur Rame qui put donner aucun indice sur le motif de sa disparition, seulement on trouva un écrit de sa main où il faisait des recommandations à l'occasion de l'échéance de deux effets qui lui étaient dus. A partir de ce jour, sa famille se livra à d'actives recherches pour le découvrir, mais ce fut en vain.

Le 27 décembre, M. Lecarpentier, propriétaire à Éscoville, étant à la chasse, découvrit, à l'extrémité du territoire de cette commune et sur les confins de celui de Touffréville, aux environs d'une fontaine d'eau minérale qui est située non loin du bois à Liot, le cadavre du sieur Rame, il était entre deux touffes de vignons et dans la position d'un homme assis. Il en donna avis aussitôt à l'autorité administrative de Sannerville. Celle-ci se transporta à l'endroit indiqué, et constata que le sieur Rame s'était donné volontairement la mort en se coupant l'artère, près du jarret, avec sa serpette qu'il tenait encore à la main. Sa mort remontait au jour de sa disparition.

On ignore le motif qui a porté le sieur Rame, qui était âgé de plus de 70 ans, à se suicider. L'état de ses affaires était satisfaisant, il n'était pas en proie au besoin, puisque l'on avait trouvé chez lui des effets souscrits à son profit, et deux bourses contenant une certaine somme en or et en argent. On se perd en conjectures à ce sujet. Il a été inhumé à Sannerville, le 29 décembre. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Janvier 1862   -   Par arrêté du 17 janvier.  -   M. le préfet du Calvados a nommé maire de la commune de Sannerville M. Mayer, en remplacement de M. Lebatard, démissionnaire. (Journal de Honfleur)

 

Décembre 1863   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -   Extrait de jugement.

Suivant jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Caen (Calvados), le quatorze novembre mil huit cent soixante-trois,

Le nommé Pierre Laballe, âgé de 69 ans, né à Guillerville, arrondissement de Caen, cultivateur, demeurant à Sannerville,

Déclaré coupable :

1º d'avoir, à Sannerville, dans les premiers jours d'octobre 1863, falsifié du blé qu'il destinait à être vendu.

2º d'avoir, le douze du même mois, à la halle de Caen, vendu au sieur Varin une certaine quantité de blé qu'il savait être falsifiée.

A été condamné, par corps, à cent francs d'amende et aux dépens.

Le Tribunal a déclaré confisqué le blé saisi, pour être mis à la disposition d'un établissement de bienfaisance ; a ordonné que le jugement serait inséré, par extrait, dans les deux journaux qui se publient à Caen sous le titre du Moniteur du Calvados et de l'Ordre et la Liberté, et affiché également par extrait, au nombre de quatre exemplaire, aux halles de Caen et de Troarn ; le tout aux frais du condamné.

Le présent extrait certifié conforme et délivré sur la réquisition de M. le procureur impérial.

Le greffier du Tribunal   A. Picot. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   Un accident.   -    Mardi dernier, vers 11 heures du matin, ur bien regrettable accident est arrivé à peu de distance de Sannerville, sur la route de Troarn, en face la ferme de Folletot. Le sieur Jacques Massinot, fabricant de tuiles au bas de la côte de Troarn, retournait à son domicile, monté dans son char-à-bancs. Ayant fait la rencontre d'une personne de sa connaissance, cette personne s'arrêta pour lui parler d'affaires. A cet effet, elle laissa sa voiture sur le milieu de la route, tandis que le sieur Massinot plaçait la sienne sur la berge.

En ce moment, le sieur Auzerais, aubergiste à Sannerville, arriva à fond de train et voulut passer entre les deux voitures arrêtées, mais il le fit d'une manière si malheureuse qu'il heurta violemment le char-à-bancs du sieur Massinot et le renversa sens dessus dessous dans le fossé. Le sieur Massinot, qui est impotent et âgé, fut relevé dans un état pitoyable et placé dans sa voiture, en attendant des secours. Son cheval, en se relevant, brisa son harnachement et partit avec rapidité vers son écurie.

Les ouvriers de la fabrique du sieur Massinot, voyant arriver son cheval couvert de boue et l'équipement en désordre, eurent aussitôt le pressentiment d'un malheur, ils s'empressèrent d'aller aux informations et rapportèrent leur maître chez lui. On appela aussitôt auprès du blessé M. le docteur Pavard, de Troarn, qui constata une fracture de deux côtes au-dessous du cœur. L'état du sieur Massinot est très grave.

Quant au sieur Auzerais, l'auteur de cet accident, il n'a eu aucun mal, mais la violence du choc a été telle que tous les rais de sa roue ont été détachés du moyeu, et que sa voiture est tombée sur le côté. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.

On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Décembre 1866   -   Les cours pour adultes.   -   M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices ci-aprés désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs communes respectives à savoir : MM. Bunel à Sannerville ; Eudes, à Moult ; James, à Amfréville ; Béziers a Putot-en-Auge ; Bonvoisin, à Villy-Bocage ; Lebourgeois à Bénouville ; Léger, à Lantheuil ; Patry, à Bretteville-sur-Odon ; Potdevin, à Rots. Mme Langlois à Sannerville .

 

Septembre 1868   -   Un incendie.   -   Un incendie accidentel a éclaté, le 18 de ce mois, vers trois heures du matin, en la commune de Sannerville, hameau de la Tonnelle, au domicile de la demoiselle Marie Maizeret, et s'est communiqué à celui du sieur Constant Tourniant, maçon.

Les habitants, réveillés par le tocsin, s'empressèrent de se rendre sur le lieu du sinistre pour donner des secours, mais, malgré le zèle qu'ils développèrent, le feu dévora en un clin d'œil les deux habitations dont il s'agit avec partie du mobilier qu'elles contenaient.

La demoiselle Maizeret, chez laquelle le feu a pris naissance, éprouve une perte de 220 francs. Le propriétaire de la maison, le sieur Valéry d'Emiéville, subi une perte de 500 francs. La  perte du sieur Tourniant est de 160 francs pour le mobilier, et de 400 francs pour l'immeuble. Les maisons brûlées étaient couverte en paille.  

 

Mars 1869   -   Un accident.   -   Le sieur L...., herbager à Sannerville, revenant du marché de Beaumont-en-Auge, voulu, en passant sur la chaussée de Troarn, traverser la rivière la  Muance, afin de laver son cabriolet. Quand il se fait avancé dans la rivière, l'eau entra dans son cabriolet et son cheval fut soulevé  par le courant. Des pêcheurs, témoin de sa détresse, allèrent à son secours au moyen d'écaudes et aidèrent à le tirer de sa position dangereuse, il en fut quitte, heureusement, pour un bain froid prêt en cabriolet, extrêmement rare, on en conviendra.  

 

Octobre 1869   -   Fait divers.   -  Jamais chasseur ne fut aussi désappointé que l'a été le sieur X..., demeurant près de Sannerville. Le dimanche 10 de ce mois, cet intrépide disciple de Nemrod, qui sait toujours rentrer au logis avec du gibier, même quand il n'en tue pas, battait la campagne avec un camarade.

Se trouvant auprès de la ferme de Folletot, le sieur X... aperçut près du jardin, un joli petit animal blanc qu'il prit pour un lièvre. Il le mit aussitôt enjoue et le tua. Maïs, au moment où il courait, le cœur palpitant de joie, pour le ramasser, le fermier qui était sorti de chez lui au bruit de la détonation, vint réclamer son lapin que le malencontreux chasseur venait de tuer. Celui-ci persistait à soutenir qu'il venait de tuer uns lièvre,; et ce ne fut qu'après assurance qu'il n'existait pas dans notre pays de lièvre blanc, qu'il dut se rendre à l'évidence, et payer son inexpérience.  

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  Il y a environ huit jours, le sieur Rouelle, maçon à Sannerville, après s'être arrêté un instant dans une auberge, au hameau de Clopée, s'en revenait tranquillement chez lui par la route de Dives, quand il fut attaqué, vers huit heures et demie du soir, aux environs du village de Sainte Honorine, par un individu qui le saisit  vigoureusement à la cravate, est lui demandant la bourse ou. la vie.

Le sieur Rouelle crut d'abord à une plaisanterie, mais, quand il vit qu'on l'attaquait sérieusement, il se mit en mesure de se défendre. Une lutte, qui dura plus de vingt minutes, s'engagea entre le sieur Rouelle et son agresseur, qui le tenait toujours à la cravate. Le sieur Rouelle ayant fait lâcher prise à son assaillant, au moyen d'un vigoureux coup de poing qui le terrassa,  ce malfaiteur appela à son secours. A son cri de détresse survint un autre individu, armé d'un couteau, qui attaqua le sieur Rouelle, à son tour, et lui porta plusieurs coups de couteau, dont un seul lui fit une blessure heureusement peu profonde, à la jambe, à côté du genou.

Le sieur Rouelle, étant parvenu aussi à terrasser son nouvel agresseur, s'esquiva au plus vite, en prenant sa course à travers champs, et arriva chez lui dans un état d'émotion facile à  comprendre.

 

Avril 1871   -  Fait divers.   -  M. le maire de Sannerville fait savoir que le sieur Marc, aubergiste à: Troarn, a introduit dans un herbage de sa commune, onze bestiaux dont on ne connaît pas la provenance. La commission décide que MM. les vétérinaires iront constater l'état de ces animaux et que la contravention sera signalée au parquet.

M. de La Mariouze annonce, en même temps que la typhus continue de sévir à Sannerville dans les étables de Mlles Lebailiy, de Mme veuve Lelièvre et de M. Édouard Legentil

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Les communes de Banneville-la-Campagne et de Sannerville sont, depuis quelque temps, affligées par des maladies dangereuses telles que fièvres typhoïdes, millières, accompagnées de pourpre, etc…., qui ont déjà fait quelques victimes. Les personnes qui en sont atteintes, succombent au bout de deux ou trois jours de souffrances. On en attribue principalement la cause à la malpropreté des cours intérieures renfermant plusieurs habitations, et sous les fenêtres desquelles sont déposés des fumiers qui, par leur fermentation sous l'action de la chaleur tropicale que nous subissons, exhalent des odeurs putrides qui nuisent considérablement à la santé publique. 

A Troarn aussi, la salubrité laisse beaucoup à désirer, la santé publique y est gravement compromise par les fumiers et détritus provenant de l'abattoir situé dans le marché, au centre du bourg. D'un autre côté, la rue des Murs, très fréquentée, est dans un affreux état de malpropreté.  

 

Novembre 1871   -  Fait divers.   -  Vendredi, à Sannerville, la dame V... quitta sa maison pour aller chez sa voisine prendre le café. En sortant de chez elle, Mme V... n'eut pas la précaution de retirer de sa chaufferette le terrinet plein de feu qu'elle y avait mis. Aussi, pendant son absence, le feu prit à sa chaufferette, puis à sa bancelle et au métier. Quand la dentellière rentra, elle trouva tous ces objets entièrement consumés. Elle avait sur son métier pour 15 fr. de dentelles. 

 

Mai 1873   -  Les Événements.   -   Samedi soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON, duc DE MAGENTA. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.

 

Juin 1873   -  Le Maréchal Mac-Mahon en Normandie.   -   On s'attend sur la côte normande, pour la fin du mois, à la visite du maréchal président de la République. Les préfets du Calvados et de la Seine-Inférieure ont été prévenus.

 

Juin 1873   -  Scandale.   -   Le dimanche de la Fête-Dieu, la commune de Sannerville a été témoin d’un scandale qui a péniblement impressionné les personnes qui y ont assisté. 

Les habitants de Sannerville avaient établi trois reposoirs, sur le bord de la route de Caen à Rouen, qui sert de limite aux communes de Sannerville et de Banneville. Lorsque la procession de Banneville se présenta pour faire une station au reposoir central, l’édificateur s'y opposa formellement et par des propos inconvenants, prétextant qu'il l'avait établi pour Sannerville et non pour Banneville, et afin d'en interdire l’approche, il se coucha de travers sur les marches du reposoir. En présence de cet acte d'hostilité, qui scandalisa extrêmement les personnes présentes, la procession de Banneville dut rentrer à l'église, sans avoir fait aucune station aux reposoirs de Sannerville.

 

Octobre 1873   -   Meurtre.   -   Le mardi 7 de ce mois, on a mis en état d'arrestation le nommé Xavier Onfroy, menuisier à Sannerville, dans les circonstances suivantes : Sa femme, née Angéline Laigle, de Troarn, avait succombé la veille à une maladie qui la retenait au lit depuis peu. Son père, qui l'ensevelissait, remarqua sur le cadavre de nombreuses plaies et contusions, il ne douta pas, connaissant la brutalité de son gendre, que la mort de sa fille ne fût occasionnée par les mauvais traitements qu'elle avait eu à subir de son mari, même pendant sa maladie, il informa la justice de ses observations, celle-ci se transporta au domicile mortuaire et fil procéder à l'autopsie du cadavre. Après que cette opération fut terminée, on recueillit les intestins de la défunte pour être soumis à l'analyse chimique, et l'on s'empara de la personne de Onfroy, qui a été écroué à la prison de Caen. 

La dame Onfroy, âgée d'une trentaine d'année, laisse deux enfants en bas-âge, elle était enceinte de huit mois d'un autre enfant qui est mort dans son sein deux ou trois jours avant son décès. On a remarqué qu'aussitôt après la mort de sa femme, Onfroy s'était empressé de confectionner son cercueil. Depuis longtemps, le public accusait Onfroy d'user de sévices graves envers sa femme et de la rendre malheureuse.  

 

Juin 1874   -   Bohémiens.  -  Par arrêté de M. le Préfet du Calvados, le stationnement sur la voie publique ou sur les terrains communaux des voitures servant au logement des bohémiens  et autres individus nomades, sans profession avouée, est interdit dans toute retendue du département du Calvados. Ils seront arrêtés et déférés aux tribunaux comme vagabonds, leurs voitures seront mises en fourrière jusqu'à la décision judiciaire à intervenir. Quant à ceux qui exerceraient des professions inoffensives, il leur sera accordé par l'autorité des permissions spéciales.

 

Juin 1874   -   Condamnation.  -  Célestine Alexandrine Devinat, femme Lemarchand, 44 ans, née à Bures, mère de onze enfants et journalière à Sannerville, avait été condamnée, le 6 juin dernier, pour outrages au maire, au curé et au gardé champêtre. Aujourd'hui, elle est poursuivie pour insultes grossières à ce dernier et à sa voisine, la femme Lamballe. Quatre mois de prison, 50 fr. d'amende.

 

Juin 1875   -   Fait divers.  -  Georges-Amand-Alexandre Lemarchand, 15 ans, journalier à Sannerville. Coups et blessures et trouble dans l'église. Deux mois de prison et 16 fr. d'amende.  

 

Mai 1877   -  La fin du monde.  -  Nous venons de passer un hiver affreusement remarquable par son humidité, et nous aspirons tous au beau temps pour nous sécher. C'est sans doute à tort, car une nouvelle prédiction vient de paraître et elle n'a rien de rassurant pour ceux qui sont crédules. Un membre de l'Académie des sciences annonce que notre planète va probablement être mise en poudre à la suite de tremblements de terre qui auront lieu au cours du mois de juin. Comme vous le voyez, la fin du monde est proche. C'est la millième fois au moins qu'elle est annoncée. En attendant ne vous faites pas de mauvais sang, il est bien probable qu'il en sera de même cette fois comme des autres.

 

Mai 1877   -  Imprudence.  -  Dimanche dans la soirée, M. Lebarbier, ancien boulanger à Goustranville, revenait de Caen en voiture avec sa famille. Comme il arrivait à l'entrée de Sannerville, il vit venir à sa rencontre une voiture mal dirigée qui se jeta sur son cheval et le blessa mortellement, les personnes qui étaient dans la voiture furent précipitées sur le sol, mais aucun ne fut blessé grièvement. Le cheval, si violemment atteint, est mort. L'auteur de cet accident est un cordonnier de Giberville, il est entré en arrangement avec M. Lebarbier pour lui payer le prix de son cheval, dont la valeur est de 500 fr.  

 

Août 1878   -  Mauvaise action.  -  Le sieur Langevin, fermier a Sannerville, possède une jument et son poulain qui étaient au pâturage dans une prairie située eu ladite commune, il y a quelques jours, un individu a tiré méchamment, paraît-il, un coup de fusil sur le poulain, et lui a crevé un oeil. Ce pauvre animal était borgne, il est maintenant aveugle. Procès-verbal a  été dressé.

 

Août 1878   -  Secours.  -  Le Ministre de Instruction publique vient d'accorder les secours ci-après pour construction ou appropriation des bâtiments scolaires, savoir : Mittois, 3 200 Fr. ; Estry, 3 000 fr. ; Rocquancourt, 2 800 fr. ; Les Oubeaux, 2 700 fr. ; Feuguerolles-sur-Seulles, 1 200 fr. ; Fontaine-Etoupefour, 1 200 fr. ; Sannerville, 700 fr. ; Beaumais, 600 fr. ; St-Marc-d'Ouilly, 530 fr. ; Mondrainville, 400 fr. ; St-Aubin-d'Arquenay, 400 fr.

 

Juin 1884  -  Le cas de Sannerville.    On parle d'un décès survenu à Sannerville et que l'on prétend être dû au choléra. On ajoute même que le défunt, qui était garde champêtre, était tombé malade à la suite d'une visite faite à une dame venant de Toulon. Le fait est erroné. La dame en question venait non de Toulon, mais de Tours, où il n'y a aucune trace de maladie épidémique. Elle se porte du reste très bien. Le docteur Denis-Dumont, médecin des épidémies, s'est transporté à Sannerville, sur l'invitation de M. le préfet. Il a constaté que le garde champêtre, homme de 70 ans, d'une constitution très affaiblie, a succombé aux suites d'une indigestion de fruits pas assez mûrs. Il n'est, pour ainsi dire, pas d'année où de tels accidents ne se produisent. Il est positif que celui-ci n'a aucune relation avec l'épidémie qui sévit dans le midi de la France.

 

Septembre 1889.   -   Un imprudent.   -   Un incendie attribué à l'imprudence d'un voyageur inconnu, qui a dit en prenant la fuite : « Tant pis, que ca brûle si ça veut, je ne l'ai pas fait exprès » a éclaté à Sannerville, et a consumé une meule de paille de 3 700 bottes, estimées 1 235 fr., appartenant à M. Joseph Lair, cultivateur à Démouville.

Cet individu s'est dirigé vers Caen, où il est recherché. ( Bonhomme Normand)

 

Octobre 1890  -  Accident.  -  Un sieur Daniel, domestique chez le sieur Turgis, marchand de cidre à Cricqueville, était assis sur des barils vide. qu'il remportait de Caen, lorsqu'arrivé à Sannerville une des chaînes qui les retenait vint à se briser. Surpris par le dérangement des barils. Daniel tomba et l'une des roues de la voiture lui brisa le bras droit.  

 

Octobre 1893  -  Bœuf furieux.  -  Un bœuf appartenant à M. Varrout, demeurant à Paris, rue de Flandre, s'étant échappé d'un troupeau que l'on embarquait à l'a gare de Caen, fut poursuivi sur la route de Sannerville où il put être rejoint. 

Pour l’embarquer, les conducteurs décidèrent de rattacher au derrière d’une voiture et de le conduire à la gare la plus proche qui se trouvait être Troarn. L'animal, qui était très surexcite,  réussit à casser les cordes qui l'attachaient et s'enfuit au moment où la jeune, Léa Hébert, 14 ans, demeurant chez ses parents, à Sannerville, passait sur la route. L'animal se jeta sur elle et la blessa légèrement d'un coup de corne à la fesse droite. Ce n'est pas sans mal qu'on a pu se rendre maître de cet animal et l’embarquer. ( Le Bonhomme Normand )

 

Août 1895  -  Horrible séquestration.  -  Samedi, la gendarmerie de Troarn a arrêté le nommé Bosquet, journalier à Sannerville, pour séquestration du nommé Eugène Bazain, 20 ans, sourd-muet et enfant naturel. Sa mère l'avait confié aux époux Bosquet pour 25 francs par mois. 

Mais depuis quatre ans elle ne donnait plus rien. Alors ils l'avaient enfermé dans une boîte placée dans une cave humide. Il n'y avait même pas la liberté de ses mouvements. La gendarmerie a trouvé Bazain assis sur un tas d'excréments et vêtu seulement d'une misérable chemise tombant en loques. Il a été amené à l'hôtel-Dieu de Caen. Bazain était à peine nourri et dans un état d'émaciation épouvantable. Les voisins connaissaient ces faits depuis longtemps, mais n'osaient pas parler. C'est une lettre anonyme qui les a signalés à la justice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1895  -  Le séquestré de Sannerville.  -   D'après l'un de nos confrères, voilà dans quel état aurait été trouvé le malheureux séquestré de Sannerville, dont nous avons annoncé la délivrance dans notre dernier numéro.

Eugène Bazain, qui a aujourd'hui 20 ans, était enfermé dans une boîte placée dans une cave sans lumière, il était presque nu, le corps tout velu et d'une saleté repoussante. Il poussait des sons inarticulés, semblables à ceux d'un fauve. Son aspect était repoussant. Il se servait de ses mains comme un animal de ses pattes. Une odeur infecte se dégageait de lui : depuis les quatre années qu'il était enfermé, on n'avait jamais changé la paille sur laquelle il couchait et qui était remplie de ses excréments. Pour toute nourriture, il recevait de temps à autre quelques morceaux de pain. 

Comme nous l'avons dit, Bazain a été transporté à l'hôtel-Dieu. Il va bien, mais il restera sans doute infirme, ses membres étant ankylosés. Sa mère n'était pas aussi en retard qu'on l'a dit pour le paiement de sa pension. Au commencement de juillet, elle avait encore envoyé 40 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1895  -  Classe 1894.  -  Cette année, les conscrits de 1894 rejoindront directement et individuellement leur corps. Ils feront l'avance de leurs frais de route qui leur seront remboursés au régiment. Ceux qui seraient sans moyens recevront un mandat de l'intendance, avant le départ, sur la présentation d'un certificat du maire de leur domicile. Tout conscrit, pour un parcours de 1 à 25 kilomètres, aura droit à une indemnité fixe de 1 fr. 25. Au-dessus de 25 kilomètres, l'indemnité journalière sera accordée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1895  -  Le séquestré de Sannerville.   -  Nos lecteurs se souviennent de ce malheureux idiot de 19 ans, trouvé a Sannerville, dans un état épouvantable. Depuis qu'il est à l'hôtel-Dieu, son état s'est amélioré, mais, il est toujours au moral dans les mêmes, conditions, il joue comme un enfant de 10 ans. 

Les époux Bosquet n'ont pas été poursuivis pour séquestration, le fait n'ayant pas été suffisamment établi. Ils ont été cités en police correctionnelle pour violences, voies de fait et mauvais traitements. La mère du pauvre idiot a été comprise dans la poursuite. 

A la suite d'une longue audience dans laquelle le procureur de la République et Me Engerand ont fait assaut d'éloquence et de finesse, le tribunal a condamné la femme Alfred Bosquet, 43 ans, journalière à Sannerville, à trois mois de prison ; la fille Eugénie Bayen, 62 ans, servante, mère de l'infortuné jeune homme, à deux mois, et Alfred Bosquet, 45 ans, journalier, à un mois. Comme il était depuis le 10 août sous les verrous, il a été remis immédiatement en liberté. ( Le Bonhomme Normand )

 

Février 1896  -  D’eau et le lait.  -  Le tribunal correctionnel de Caen vient de condamner une série de laitiers qui baptisaient leur lait. C'est ainsi que les époux Cardel, de Bretteville-sur-Odon, pour du lait écrémé et mouillé d'eau, dans la proportion de,18 p. 100, ont 50 fr. d'amende ; Désiré Richer et la veuve Richer, propriétaires à Allemagne, qui ont mouillé leur lait dans la proportion de 25 p. 100, ont 100 fr. ; Gustave Auvray, qui vendait à M. Cingal, fabricant de fromages, du lait contenant 30 p. 100 d'eau, paiera 25 fr. d'amende et 60 fr. de dommages-intérêts, en outre, le jugement sera affiché à Escoville et à Argences, enfin, Adrien Lenormand, de Sannerville, qui mouillait et écrémait dans la proportion de 30 p. 100 paiera 25 fr. d'amende, 75 fr. de dommages-intérêts, et le jugement sera affiché. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Un galant campagnard.  -   Le jeune Louis Rivière, 19 ans, journalier à Sannerville, revenait de la fête de Démouville avec deux camarades de son âge. Une femme Marie, 53 ans, se joignit à eux. Sur la route, Rivière fit celui qui en voulait conter à la vieille femme, mais à la mode de la campagne, c'est-à-dire en lui flanquant des coups de poing dans le dos, si bien appliqués que, par deux fois, elle fit la culbute. La dame Marie porta plainte en assurant que le jeune Rivière en voulait à sa vertu. Le tribunal ne l'a pas cru et n'a condamné Rivière qu'à 20 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Mérite agricole.  -   Sont nommés officiers : MM. Perrinne, maire de Ste-Marguerite-de-Viette ; Pagny, conseiller d'arrondissement à Cartigny-l'Epinay.

— Sont nommés chevaliers MM. Amand Leneveu, dresseur de chevaux d'attelage et de selle à Caen, 31 ans de services ; Lair, instituteur à Langrune-sur-Mer ; Postel, cultivateur à Vacognes ; Quesnel, propriétaire-cultivateur à Bonneville-la-Louvet ; Sabine, propriétaire à Sannerville ; Sebire, propriétaire-pépinieriste à Ussy ; Tricault, propriétaire à Vire: Vignioboul, directeur de la Société laitière des fermiers normands, à Morteaux-Couliboeuf ; Lemariey, cidres et eaux-de-vie à Paris, mise en valeur de terrains meubles dans le Calvados ; Martine, maire de la commune de Gonneville-sur-Merville. ( Le Bonhomme Normand )  

 

Octobre 1900   -   Concurrence.  -  Au concours agricole de Troarn, le jury a décerné le premier prix — une médaille d'argent, — dans le concours entre producteurs d'eau-de-vie, à M. l'abbé Youf, curé de Sannerville. 

Que deviendront les pauvres bouilleurs de cru si, déjà menacés dans leurs privilèges par le gouvernement, ils doivent encore subir la concurrence des bouilleurs de sacristie. ( Le Bonhomme Normand )  

1901 c'est ici

 5.      SANNERVILLE   -   La Route de Caen

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