15 Décembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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SAON

Canton de Trévières

Les habitants de la commune de Saon sont des  ...


Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   On nous écrit de Littry qu'un nouvel et fâcheux exemple de l'imprudence des buveurs et de la mauvaise qualité des alcools débités dans les campagnes, vient d'avoir lieu dans la commune de Saon.

La semaine dernière le nommé Michel Lemaire se trouvait à boire dans un cabaret de cette commune avec un sieur Lervert.

Un pari vint à s'établir entre les deux buveurs, par suite duquel Lemaire s'engagea à boire une quantité déterminée d'eau-de-vie qu'il se fit servir à cet effet. Mais à peine en eut-il avalé la moitié qu'il tomba sans connaissance et mourut violemment, avant d'avoir pu remplir entièrement les conditions de son fatal pari.

Ce nouveau malheur, fruit d'une folle intempérance, doit être un salutaire avertissement pour les buveurs et éveiller en même temps l'attention de la police sur la sévère vérification des eaux-de-vie livrées à la consommation. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   Nous recevons de M. l'inspecteur, chef du service des postes dans le Calvados, l'avis suivant :

BUREAU DE LITTRY.    A partir du 1er mai prochain, les communes du Breuil, Blay, Rubercy, Saon et Saonnet cesseront de faire partie de l'arrondissement postal du bureau de Trévières et seront desservies par le bureau de Littry. Les personnes qui écriront dans ces communes devront indiquer sur la suscription de leurs lettres : Par Littry.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire, ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Au concours des vaches laitières établi par notre Société d'agriculture et qui a eu lieu mercredi dernier, jour de la foire St-Luc, un grand nombre de vaches ont été présentées : jamais, au dire des personnes compétentes, plus beau choix ne s'était rencontré depuis longtemps. Si la plupart n'étaient pas d'une beauté exceptionnelle, toutes étaient belles. 

Les trois primes ont été distribuées dans l'ordre suivant : à M. Bence, propriétaire à St-Germain ; Deslonchamps, propriétaire à Saint-Loup-Hors ; Aubin Simon, à Saon. Cette prime n' a été accordée à M. Simon que dans le cas où il justifierait dans le délai de deux mois que sa vache est pleine. S'il ne remplissait pas cette condition, sa prime reviendrait de droit à M. Le Sénécal.

Les mentions honorables ont été obtenues par MM. Adrien Le Sénécal, marchand de chevaux à Bayeux ; Dubosq, cultivateur à Etreham ; Raisin, propriétaire à St-Vigor-le-Grand. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 19 décembre.

   Un délit de chasse a valu au sieur Michel Enault, boucher à Saon une condamnation de 30 fr. d'amende.

   Deux femmes figuraient au bancs des prévenus, comme accusées de vol de bourrées au préjudice du sieur Michel GrueI, de Mosles.

La femme Robenard, de la Cambe, l'une d'elles, a été acquittée, et l'autre, la femme Lequeux, de la commune de Mosles, a été condamnée en 24 heures de prison.

    Trente francs d'amende et la confiscation de l'arme, ont été prononcés contre le sieur Robert-Ambroise de Fournaise fils, pour délit de chasse sur la commune de Russy. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur, vient d'ordonner une inspection spéciale des armes des gardes nationales dans le Calvados. 

Les armes des bataillons cantonaux seront visitées aux sièges de ces bataillons, celles des bataillons communaux le seront dans les localités auxquels ils appartiennent.

L'itinéraire des officiers-inspecteurs est ainsi tracé, pour l'arrondissement de Bayeux : Ver, les 4 et 5 juillet ; Caumont, le 23 ; Hottot, le 24 ; Balleroy, le 25 ; Littry , le 26 ; Saint-Loup-Hors, le 27 ; Sainl-Vigor, le 28 ; Formigny, le 29 ; La Cambe, le 30 ; Trévières, le 31 ; Saon, le 1er août ; Lison, le 2 août.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1850   -   Police correctionnelle.   -   Audience du 26 décembre 1849.

  Marie-Anne Marguerite, femme de Jacques Delauney, demeurant à Saon, a été condamnée en 15 jours de prison et en 16 fr. d'amende pour vol de pommes au préjudice du sieur Leverrier, propriétaire en la même commune.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1850   -   Police correctionnelle.   -   Audience du 10 avril 1850.

  Pour avoir le 20 février dernier, volé un tablier de toile bleue au préjudice des époux Guibey, domestiques à Saon, la nommée Aimée Néel, femme de Philippe Couespel, âgée de 36 ans, fermière à Mandeville, a été condamnée en 15 jours d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1861   -   Police correctionnelle.   -   Audience du 13 juillet 1861.  Ont été condamnés :

-   Pierre-Gabriel Lemoigne, âgé de 31 ans, journalier, né à St-Martin-de-Blagny, demeurant à Saon, en vingt-cinq francs d'amende pour coups et blessures.

-   Pierre-Auguste Barbe, âgé de 18 ans, domestique, né à Saint-Pair, arrondissement de Caen, demeurant à Sommervieu, en dix francs d'amende pour vol de cerises.  ( L’Écho Bayeusain )

 

Octobre 1861   -   Un incendie.   -   Un incendie considérable s'est déclaré mardi dernier, dans la matinée, à la ferme de Grouchy, située en la commune de Saon, et appartenant à M. Trutat, propriétaire à Paris. Cette ferme est exploitée par M. Lefrançois (Henri), l'un de nos bons cultivateurs, et adjoint au maire de la commune.

Vers onze heures, le feu s'est manifesté à un long corps de bâtiments composé de deux granges et d'une étable avec grenier à foin. En peu d'instants, la toiture, dans toute sa longueur, est devenue la proje des flammes, et, malgré les prompts secours venus de Littry, d'Etréham et des autres communes voisines, il a été impossible de songer à sauver les récoltes, consistant en 6 000 gerbes de blé, 100 gerbes d'orge, 100 d'avoine et 12 000 bottes de foin.

Les pompiers de Littry et d'Etréham, accourus au premier signal d'alarıne, ont dù porter tous leurs soins à garantir du fléau deux bâtiments, faisant équerre et éloignés de 2 mètres seulement du foyer de l'incendie; les quatre pompes présentes ont été dirigées avec la plus grande énergie vers ce but, qui, grâce aux efforts et au dévoument des nombreux travailieurs venus de toutes parts, a pu être etteint vers quatre heures d'après-midi. A ce moment, le feu était concentré dans son foyer primitif.

Jusqu'à neuf heures le jet des pompes à fonctionné sur les bâtiments en combustion, jusqu'au moment où une pompe de Bayeux, conduite par un détachement de pompiers, est venue donner une impulsion plus puissante et plus efficace à cette opération si diflicile à accomplir. Vers deux heures du matin, faute d'allment nouveau, l'incendie a pu être complètement éteint et les pompes ont quitté le lieu du sinistre. Celle de Littry, avec douze hommes, est restée sur place jusqu'au matin, pour veiller à la sûreté de la maison manable, pendant qu'on achevait de déblayer les immenses et tristes débris de l'incendie.

D'après les premières investigations faites par M. le juge de paix de Trévières et par la gendarmerie, la cause de ce sinistre ne parait pas devoir être atribuée à la malveillance, les déclarations de M. Henri Lefrançois lui-même ont été de nature à en éloigner le soupçon. On l'attribuerait à la fermentation du foin et à une combustion spontanée.

Une évaluation approximative porte les pertes du propriétaire à la somme de 12 000 fr., celles du fermier à 16 900 fr. Les récoltes du fermier étaient assurées pour une somme de 10 000 fr. Les immeubles étaient aussi assurés à la Mutuelle immobilière. On ne saurait trop donner d'éloges aux nombreux dévouments qui se sont nanifestés en cette triste occurrence ; chacun a fait son devoir, et, pour rendre justice à chacun, on nous dit qu'il faudrait citer tout le monde.  ( L'Indicateur de Bayeux.)

 

Novembre 1861   -   Des décrets impériaux.   -   En date du 23 octobre, autorisent les communes ci-après à s'imposer extraordinairement, savoir :

     La commune de Saon, 317 fr. en deux ans, à partir de 1862, pour la reconstruction d'un ponceau.

     La commune de Beuzeval, 7 620 fr. environ en dix ans, à partir de 1863, pour le paiement de son contingent dans la dépense de construction du chemin d'intérêt commun n° 87.

     La commune de Villers-sur-Mer, 8 023 fr. environ en cinq ans, à partir de 1862, pour le paiement de son contingent dans la dépense de construction du chemin n° 87.

     La commune de Léaupartie, 1 400 fr. en quatre ans, à partir de 1862, pour travaux de vicinalité.

     La commune de Rumesnil, 4 600 fr. en quatre ans, à partir de 1862, pour travaux de vicinalité.  ( L’Ordre et la Liberté )

 

Mai 1863   -   Cour d’Assises du Calvados.   -    Présidence de M. le conseiller Adeline.

Audience du 19 mai.

Infanticide.  -  C'est sous cette grave accusation que la nommée Del (Célestine), âgée de 20 ans, servante , née au Molay et demeurant à Saon, comparaît devant le jury.

Au mois de février dernier, l'accusée entrait au service des époux Lebas, cultivateurs, demeurant à Saon. Ceux-ci, en voyant le développement de sa taille, avaient eu tout d'abord l'idée qu'elle était enceinte. La mère de Célestine leur ayant assuré que sa fille n'était pas grosse, mais qu'elle était accouchée un an auparavant, et que, depuis cette époque, elle avait conservé un gonflement anormal, ils admirent d'autant plus facilement cette explication que leur servante ne faisait aucun préparatif indiquant qu'elle s'attendit à être bientôt mère. Cependant ils gardèrent quelques soupçons qui ne tardèrent pas à être justifiés.

Dans la nuit du 14 au 15 mars dernier, Célestine fut prise des douleurs de l'enfantement. Elle se leva et sortit de la maison. La belle-mère de la dame Lebas, la veuve Marie, qui couchait dans la même chambre que l'accusée, crut entendre, un instant après, les cris d'un enfant nouveau-né et s'empressa de réveiller son gendre ; puis, elle sortit pour voir ce qui venait de se passer. Elle trouva Célestine Del qui rentrait, revenant du côté d'une mare, située à peu de distance. Les jupes de cette fille et ses mains étaient pleines de sang ; cependant elle opposa des dénégations aux premières questions qui lui furent faites.

Les époux Lebas, convaincus qu'un crime venait d'être commis, envoyèrent immédiatement chercher le garde-champêtre, auquel l'accusée avoua qu'elle était accouchée, et qu'elle avait jeté son enfant dans la mare, mais elle soutint qu'elle avait agi ainsi, parce qu'elle croyait qu'il était mort.

Le lendemain, interrogée par les magistrats instructeurs, elle fut obligée de faire des aveux plus complets. Elle reconnut qu'elle était accouchée près de la maison, que son enfant était vivant et qu'il avait crié, mais qu'elle l'avait fait périr en le jetant dans la mare, où on retrouva son cadavre. Les constatations médicales ont, en effet, établi que l'enfant est né à terme et qu'il a largement respiré, comme il ne portait aucune trace de violence, il est évident qu'il a succombé à une asphyxie par submersion.

M. Dupray de Lamahérie, substitut de M. le procureur général, a soutenu l'accusation, qui a été combattue par Me Blanche.

Le jury ayant rapporté un verdict de culpabilité, tempéré par l'admission de circonstances atténuantes, la Cour condamne la fille Célestine Del à la peine de dix ans de travaux forcés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1865   -  Un accident de la circulation.   -   Un déplorable accident, arrivé, jeudi dernier, sur le territoire de la commune de Saon, a plongé dans le deuil une honorable famille de Littry, et excité les regrets les plus sympathiques de toute la contrée.

M. Émile Lécot, jeune homme de 24 ans à peine, fils de M. Eugène Lécot, propriétaire-cultivateur à Littry. était, avec un domestique et une autre personne, monté dans un banneau auquel était attelé un cheval qu'il conduisait lui-même à l'aide de guides.

A quelques pas de la maison de M. de La Coquerie, la chambrière de devant se détacha, et vint battre dans les jambes du cheval, qui s'emporta sans qu'il fût possible de le maîtriser. Les deux personnes qui accompagnaient M. Lécot purent, sur son invitation, descendre de la voiture, tandis que lui-même, continuant ses efforts pour arrêter ou, du moins, modérer l'animal dont la course devenait de plus en plus désordonnée, était resté debout dans cette voiture.

Arrivé au coude assez prononcé que forme en cet endroit la route de Saon, le banneau versa et le malheureux jeune homme, en tombant, fut pris sous l'un de ses côtés qui lui brisa la colonne vertébrale.

Transporté de suite chez M. de La Coquerie, où s'empressèrent d'accourir MM. Vacquerie et Féret, médecins à Littry, il ne tarda pas à rendre le dernier soupir. (L'Indicateur de Bayeux).

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Le 6 de ce mois, vers 2 heures du soir, le nommé Ferdinand Duhamel, âgé de 26 ans, cultivateur à Saon, prenait un bain de mer sur le territoire de la commune de Vierville, lorsque frappé d'apoplexie, il fut retiré de l'eau et transporté dans une des cabanes du sieur Marie. Des soins lui furent immédiatement donnés, mais la mort fut instantanée.

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Avril 1872   -  Les maisons d’écoles.   -  Pour acquisition ou réparation de leurs maisons d'école, les communes ci-après ont reçu : Crouay, 1.200 fr. ; Saonnet et Saon, 490 fr ; Arromanches, 2.500 fr. ; Cauvicourt, 1.100 fr. ; les Loges-Saulces, 600 fr. ; Surville, 3.000 fr. ; Pennedepie, 3.000 fr. ; Hottot-en-Auge, 4.500 fr. ; Bény-Bocage, 6.000 fr. ; Plessis-Grimoult, 700 fr. ; La Roque, 2.000 fr. ; Truttemer-le-Grand, 6.000 fr.  

 

Mai 1872   -  Fait divers.   -  La récolte du blé sera abondante cette année et le pain bon marché. Qui dit cela ? La caille, d'après le dicton ancien : « Autant de fois chante la caille, autant de pistoles vaut le sac de blé. » Or, cette année, la caille fait entendre son chant criard quatre fois consécutives : signe d'abondance et le blé à 40 fr. le sac. L'année dernière, elle le  répétait six et sept fois ; présage de cherté. En effet, le blé n'a-t-il pas, en ces derniers jours, monté à plus de 60 fr.

 

Juin 1872   -  Décès.  -   M. l'abbé Jouanne, curé de Saon (Trévières), est décédé à l'âge de 80 ans. Il administrait cette paroisse depuis 32 ans.

 

Juin 1873   Les drames de la jalousie.   -   Dimanche, une tentative de meurtre a été commise, vers 3 heures 1/2 du matin, sur Alphonse, Thomasse, journalier à Saon, près Bayeux, par le nommé Théodore Leblond, journalier à Maisons. Ce dernier soupçonnait Thomasse d'avoir des relations adultères avec sa femme, et il s'était embusqué ce jour-là derrière la haie d'un herbage dans lequel il supposait qu'il se rencontraient, lorsque sa femme allait traire les vaches de son maître. Les ayant vus causer ensemble, il a tiré sur Thomasse deux coups de fusil chargés à plomb, qui l'ont assez grièvement blessé au bras gauche et aux deux mains.

 

Janvier 1874   -   Une bonne mesure. -  Aux termes d'une décision de M. le Préfet, les fournitures scolaires, telles que globes, cartes géographiques, tableaux d'histoire sainte, livres, etc……, seront mises, à l'avenir, en adjudication au chef-lieu de chaque arrondissement, pour être ensuite livrées aux communes qui en feront l'acquisition, soit sur leurs propres ressources, soit au moyen d'allocations.

 

Janvier 1874   -   Mort accidentelle.  -  Le 3 de ce mois, vers 8 heures du matin, le sieur Théophile Gatinel, âgé de 40 ans, charron, demeurant à Saon, canton de Trévières, a été trouvé mort dans un ruisseau, en la commune de Saonnet. Cette mort a été reconnue accidentelle.

 

Juin 1879   -  Secours et subventions.  -  Le gouvernement vient d'accorder 25 000 fr. pour achever les travaux d'assainissement de la Dives.   -   Des secours ont été accordés aux communes ci-après : Maisons, pour construction d'une école mixte, 600 fr.   -   Saint-Jean-des-Essartiers, pour restauration du presbytère, 600 fr.  -  Cesny-aux-Vignes, pour restauration de l’église, 500 fr.   -   Geffosses-Fontenay, pour acquisition d'un autel, 300 fr.   -   Saon, pour acquisition de mobilier à l'église, 300 fr.

 

Juillet 1879   -  Les pluies d’aujourd’hui et les pluies d’autrefois.  -  Dimanche dernier, on a lu dans toutes les églises une circulaire de Mgr  l'évêque de Bayeux ordonnant des prières publiques pour la cessation de la pluie. Il faut remonter à plus d'un siècle et demi, à 1725, pour trouver une année aussi pluvieuse que 1879. 

En 1725, la pluie ne cessa de tomber trois mois durant, on fit également des prières publiques et on promena dans Paris la châsse de sainte Geneviève. La pluie cessa deux jours après. Nous, sommes moins heureux en 1879, car depuis que les prières publiques sont commencées, la pluie tombe de plus belle, sans aucun égard pour les circulaires et les prières épiscopales.  

 

Mars 1882  -  Élection du maire.  -  Le conseil municipal de Saon a élu maire M. Pierre-Constant Jeanne, en remplacement de M. Lervert, décédé.

 

Septembre 1883  -  Un voleur de vache arrêté.    Dans la nuit du 24 septembre, une vache avait été volée à Saon, canton de Trévières, dans l'herbage de M. Ursin Jeanne, dit Larue. Le lendemain mardi, un individu entra en pourparlers avec M. Renouf, boucher à St-Lô, pour lui vendre une vache qu'il conduisait, le marché fut conclu moyennant 52 pistoles. Mais, en  examinant plus attentivement la vache, M. Renouf lui trouva une ressemblance frappante avec celle qu'il avait vue précédemment dans les herbages de M. Jeanne. Il prévint les agents de police de service qui, malgré les protestations de cet individu, l'arrêtèrent. Il a déclaré se nommer Jean Louis, demeurant d'abord à Couvains, puis ensuite à Bonneville. M. Jeanne est venu à St-Lô et a parfaitement reconnu la vache, qu'il a ramenée. 

 

Juin 1889.   -   Disparition.   -   Un enfant de 14 ans, nommé Albert Lécluze, natif de Saon, canton de Trévières, était en place chez M. Victor Baton, cultivateur à Magny, près Bayeux. Renvoyé après avoir reçu ses gages sans qu'on ait eu soin d'avertir sa famille, cet enfant a disparu depuis la fin d'avril.

Signalement : Forte constitution, cheveux bruns, est affecté d'un bégaiement qui le fait s'expliquer très difficilement.

Était vêtu d'un pardessus marron et chapeau loutre.

A été vu 15 jours après son départ de chez son maître aux environs de Bayeux.

Prière aux personnes qui pourraient fournir quelques renseignements de les faire savoir aux initiales A. L. chez M. Hamel, rue des Chanoines, 8, à Caen. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1891  -  Fermier, méfiez-vous.  -   Un inconnu, se disant chaudronnier, se présente dans les fermes, sous prétexte de réparer les cannes à lait, mais il ne les rend pas. 

Dernièrement, il entrait chez le sieur Dubois, propriétaire à Blay, arrondissement de Bayeux, demandant des cannes à réparer; le sieur Dubosq lui en remit deux, dont une vieille. L'individu les prit et n'a plus reparu. 

  Le même jour, à Saon, le sieur Henri Lefrançois lui a remis deux cannes et un chaudron, qui n'ont pas été non plus restitués. Voici le signalement de cet individu : 60 ans environ, assez gros, taille moyenne, un peu voûte, cheveux et moustaches grisonnants, coiffé d'une casquette, blouse à carreaux et un pantalon bleu foncé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1892  -  Les voleurs de vaches.  -   Le nommé Édouard Lepellier, cultivateur à Castilly, a été arrêté à Carentan au moment où il venait de vendre à vil prix (180 francs) une vache qui valait 300 francs. L'animal, qui avait été volé chez Mme veuve Jeanne, fermière au château de Saon, canton de Trévières, a été reconnu par le domestique de la ferme. Ce Lepellier n'est autre qu'un nommé Lahaye, qui, sous un nom d'emprunt, se présentait comme marchand de paille. Il est soupçonné d'être l'auteur du vol d'une vache commis chez M. Lerouel, à Vaux-sur-Aure.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1893  -  La noce.  -  Il y avait noce, dernièrement, non loin de Saon ou de Saonnet. La belle-maman, très généreuse, avait dit à son futur gendre : 

-  Chest mé qui coiffrait vol' femme çu jour-là. 

Belle-maman a tenu parole. 

Mais il faut croire que la bonnette n'était pas payée, car, le jour de la noce, la marchande, en pleine rue, l'a enlevée de dessus la tête de la mariée et la couronne de fleurs d'oranger par-dessus le marché. 

Hélas! voyez-vous que la chemise n'eût pas été payée, et qu'on l'eût enlevée aussi...   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1893  -  Chronique judiciaire.  -  Charles Legoupil, 24 ans, cultivateur à St-Pierre-du-Mont, 100 fr., tentative de violence sur Charlotte Hébert et voies de fait envers le sieur Tanquerel. 

— Alfred Mahier, 1 mois de prison, vol de cidre à la veuve Auvray à Maisons, et vol avec effraction chez la femme Le Brème, à Saon. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1896  -  Vol de deux vaches.  -  Albert Belval, conducteur de bestiaux à Littry, a, la nuit, volé deux vaches chez M. Ferdinand Ouf, minotier à Saon. Belval les a conduites à Isigny et  les a vendues 950 fr. C'est au moment de les livrer que le domestique de M. Ouf a fait arrêter Belval. Il était accompagné d'une femme Laurent, ancienne servante chez M. Ouf. Belval est marié et père de quatre enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1896  -  Vol de bestiaux.  -  Dans la nuit de mardi à mercredi de la semaine dernière, deux vaches appartenant au sieur Ouf, à Saon, et d'une valeur de 950 fr, avaient été volées. Le domestique du sieur Ouf les trouva sur la place du marché d'Isigny, où elles étaient mises en vente par le nommé Belleval, conducteur de bestiaux à Littry, qui a été arrêté. Une femme Laurent, ancienne servante du sieur Ouf, qui est actuellement en fuite, est inculpée de complicité. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Suicides.    Le sieur Émile Gautier, entrepreneur de bâtiments à Littry, qui se rendait à Cairon, s'est coupé la gorge avec son couteau dans un herbage, à Carcagny. Cet acte désespéré est attribué à une maladie noire dont le malheureux était atteint depuis environ trente ans. Il avait déjà, plusieurs fois, tenté de se donner la mort. 

— Le sieur Paul Aubraye, propriétaire à Saon, près Trévières, dans un accès subit de fièvre chaude, s'est suicidé en se tirant un coup de fusil, pendant que sa femme était partie lui cueillir  des fraises pour son dessert. 

— Le sieur Gustave Halley, 31 ans, domicilié à Beaumont-en-Auge, s'est pendu à l'aide d'une ceinture à un sapin contigu au cimetière. Il souffrait de veines varices. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Noces d’or.   -   M. et Mme Bellenger, demeurant à Bonnemaison, près Aunay-sur-Odon, viennent de célébrer leurs noces d'or au milieu de leurs enfants, petits-enfants et d'un groupe nombreux d'amis.

— Les époux Bon Duval ont célébré dernièrement le cinquantième anniversaire de leur mariage, entourés de leurs enfants et petits-enfants. La cérémonie a eu lieu en l'église de Saon, près Trévières. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1898  -  Découvertes de cadavres.   -   On a découvert derrière la porte d'un jardin, à Saon, près Trévières, le cadavre du sieur Désiré Jeanne, 48 ans, journalier au Breuil, disparu depuis le 21 octobre dernier. Le corps était couché sur le coté gauche, une jambe repliée, sa casquette cachait le visage.

— Le cadavre d'un homme inconnu, paraissant âgé de 45 ans, a été trouvé dans un local abandonné à Auberville, canton de Dozulé. 

— On a trouvé, mort dans un sentier non loin de sa maison, le sieur, François Lemoine, 73 ans, demeurant â Boissey, près St-Pierre-sur-Dives. Cet homme avait succombé à une congestion occasionnée par le froid. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Pour se mettre en ménage.  -  La semaine dernière, la nommée Marie Suzanne, servante, chez le sieur Mauger, à Thaon, près Creully, avait obtenu de ce dernier d'aller voir ses vieux parents. Ce n'était qu'un prétexte pour aller rejoindre le nommé Jean Lebrun, ouvrier charpentier à Saon, près Trèvières, avec lequel elle était en projet de mariage,

Le couple étant sans ressources, la fille Suzanne trouva un moyen bien simple pour se procurer de l'argent : elle revint chez son maître et détacha dans l'étable une vache qu'elle conduisit avec Lebrun au marché de Villers-Bocage. L'animal fut mis en vente a un prix dérisoire, ce qui éveilla déjà les soupçons. D'un autre côté, comme la fille Suzanne et Lebrun étaient dans l'impossibilité de payer les droits de place, les gendarmes, prévenus, vinrent les  interroger . Ayant dû avouer leur vol, ils ont été arrêtés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900  -  Tentative de meurtre. -  Mardi soir, vers 9 heures, MM. Gabriel David et Ferdinand Planchon, gardes particuliers de M. le baron Gérard, faisaient une tournée dans le bois de Gruchy à Saon, lorsqu'un de leurs chiens, qui les précédait, se mit à aboyer ; au même instant, un premier coup de feu retentit, puis, quelques instants après, un deuxième. Alors,  M. Planchon s'aperçut qu'on le visait ; il tira aussitôt, dans la direction d'où provenait les coups de feu, les deux coups de fusil dont il était armé. M. David aperçut alors un individu fuir à  travers champs. Au moment de disparaître, ce dernier se retourna et tira de nouveau sur le chien qui le poursuivait et le tua net.

Les gardes pensent qu'ils ont eu affaires à deux braconniers. Le chien qui appartenait à M. le baron Maurice Gérard, est estimé à 40 francs.  

 

Octobre 1900   -   Gardes et braconniers.  -  Les gardes Planchon et David faisaient une ronde, à Saon, canton de Trévières, dans le bois de Gruchy appartenant au baron Gérard, quand le chien qui les accompagnait s'arrêta subitement et se mit à aboyer furieusement.

Au même instant, un coup de feu était tiré sur l'animal qui ne fut pas atteint. Quelques secondes après, un nouveau coup de feu retentissait, tiré cette fois sur Planchon, dont le fusil fut touché par plusieurs plombs. Planchon déchargea son arme, au jugé. A ce moment, les deux gardes aperçurent un individu qui fuyait dans un herbage, poursuivi par leur chien.

Faisant brusquement volte-face, le braconnier tira sur l'animal qui tomba foudroyé, puis disparut. On recherche l'auteur de cette tentative criminelle. (Source  : Le Bonhomme Normand)

1901 c'est ici

EN NORMANDIE   -   Distillerie de cidre

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