1er Juin 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 1
ST - GERMAIN - du - CRIOULT

Canton de Condé-sur-Noireau

Les habitants de la commune sont des Germinois, Germinoises

Novembre 1789   -   Les limites respectives desdits départements sont les paroisses.   -   Il a été définitivement arrêter entre Messieurs les députés du département de Caen et d'Alençon que les limites respectives desdits départements sont les paroisses dont le détail suit, lesquelles feront partie du département de Caen :  Le Petit et le grand Treiuttemer (Truttemer-le-Grand) ; Bernières (Bernières-le-Patry) ; Ruilly (Rully) ; Vassi (Vassy) ; St Germain du Crissous (St Germain du Crioult) ; Condé-sur-Noireau ; St Christophe ; Ouilly ; Les Esles Bardel (Les Iles Bardel) ; Fourneaux ; Cordey (Corday) ; Vignards (Vignats) ; Fourche (Fourches) ; le Marais ; la Chapelle Chouquet (la Chapelle Souquet) ; Grandmenil (Grandmesnil) ; Garnetot ; St Geneviève ;  St Germain de Mongommery (St Germain de Montgommery) ; et la Halle Bourdière (commune de familly) de sorte qu’au delà desdites paroisses du côté du departement d’Alençon, celui de Caen ne pourra réclamer aucune partie du territoire, mais il est entendu que les deux regards* (Voir dans la marge) font partie de celui de Caen. Fait et arrêté ledit jour et an. Signé le Cte Louis de Vassy et Belzais de Courmenil.

*  Les paroisses de St Martin et St Pierre du Regard font partie du Bourg de Condé-sur-Noireau. (Source : Archives Nationales)

 

Février 1831    -    Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Desprez, conseiller.

Pierre Beaudouin et le sieur J -B. Delivet, son beau-frère, habitant la commune St-Germain-du-Crioult et vivaient tous deux depuis longtemps en mauvaise intelligence. Le 7 juin dernier ils se rencontrèrent, et dans la disposition où ils étaient à l'égard l'un de l'autre, la rencontre fut loin d'être amicale, des injures furent échangées, puis bientôt des coups.

Pierre Beaudouin, moins vigoureux que son antagoniste, eut le dessous, et déjà il avait quitté son beau-frère, contre lequel il ne se sentait pas de force à lutter, lorsque celui-ci le rejoignit. Le combat recommença à peu de distance de la maison de Beaudouin, qui, le plus faible encore, entra chez lui et s'armant d'un fusil en lâcha un coup à Delivet qui se trouvait vis-à-vis la maison. Delivet blessé au bras droit, voyant Beaudouin armé d'un second fusil, et ne doutant pas de son intention fit un mouvement rétrograde, grâce auquel il évita le coup.

Arrêté le même jour, Beaudouin se reconnut coupable, mais il prétendit que l'ivresse et la colère avaient exalté son imagination, au point qu'il n'avait pu calculer les conséquences de son action. Aux débats, ce système, qui trouvait d'ailleurs faveur dans la bonne réputation de l'accusé, a été accueilli par le jury, et Beaudouin a été acquitté.  (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1833    -   Noyade accidentelle d'un enfant.   -   Un enfant de cinq ans s'est noyé par accident, le 7 avril, dans le biez du moulin de la Druance, commune de St-Germain-du-Crioult. Il est tombé la tête la première dans le canal, au moment où il essayait d'y boire en puisant de l'eau avec ses mains. (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1833    -   On nous écrit de Condé-sur-Noireau.      « Dimanche dernier, 22 décembre, on a retiré de la rivière de la Druance le cadavre d'un malheureux journalier de la commune de Saint-Germain-du-Crioult.

C'est le nommé Bury ( André-Jacques ), âgé de 57 ans. Depuis quelques jours il était absent de son domicile, il s'était rendu à Lenault, et comme il était obligé, à son retour, de passer le petit pont des Îles, endroit assez difficile, surtout pour un homme qui était estropié de la jambe droite, tout porte à croire qu'il sera tombé par accident dans la rivière, où il aura péri faute de secours. Il était d'ailleurs six heures du soir lorsqu'il dut y arriver. » (Mémorial du Calvados)

 

Décembre 1839   -   Dans la même journée et dans la même rue, le nommé Denis (Jacques), de Saint-Germain-du-Crioult, a été frappé d’un coup de couteau au milieu du front par le nommé Gouix. 

M. le docteur Lebidois a sondé la blessure qui parait très dangereuse. (Source : Le Haro, National Normand)  

 

Mai 1849  -  Établissement de débits de poudre à feu dans le département.   -    Le débit de poudre à feu, restreint au chef lieu d'arrondissement, entraîne pour ses consommateurs, des déplacements onéreux qu'il convient de leur épargner, sauf à revenir à l'exécution rigoureuse des dispositions arrêtées le 17 août 1832, par M. le ministre des finances, si l'administration en reconnaissait la nécessité.

En conséquence, M. préfet du Calvados a décidé que : A partir du 1er août prochain, un débit de poudre pourra être établi dans chacun des chefs-lieux de canton du département et dans les communes de Littry, Courseulles, Langrune, Luc, Argences, Clecy, St-Désir, St-Jaques, Trouville, Cahagnes, St-Martin-des-Besaces, le Tourneur, St-Germain-du-Crioult, Clinchamps (Vire), Landelles et Coupigny, Bernières-le-Patry et Tallevendes-le-Grand, possédant toutes une population supérieure à 1 500 habitants.

Les livraisons de poudre continueront de n'être faites aux consommateurs que sur la représentation d'un bon délivré par le maire de leur commune et dispensé du visa du sous préfet ou du préfet. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -   L’abbé Martin.   -   La France d'Outre-Mer nous apprend la mort d'un de nos compatriotes, M. l'abbé Martin, ancien curé de St-Germain-du-Crioult :

M. l'abbé Martin, chanoine de la cathédrale, archidiacre de Fort de France, président du conseil de fabrique de Monseigneur Leherpeur et premier grand-vicaire du diocèse, est mort le 19 février, après une maladie de quatre jours. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1861   -   Un incendie.   -   Le dimanche 5 mai, dans la matinée, un incendie, occasionné par un feu de cheminée, a éclaté au hameau des Iles, en la commune de St-Germain-du-Crioult, dans un établissement à usage de moulin à tan, appartenant à M. Félix Bazin, filateur, à Condé-sur-Noireau.

Le feu s'est communiqué de la maison d'habitation à un magasin qui lui est presque contigu. L'incendie, alimenté par le tan en écorce et favorisé par un vent du nord vif et sec, a bientôt gagné un autre magasin, dont on est parvenu à sauver environ la moitié.

La perte est évaluée approximativement à 23 000 fr. Le tout était assuré à la compagnie La France. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1862   -   Le tirage au sort.   -   Hier a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861 nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Par arrêté.   -   En date du 31 mars, M. le préfet du Calvados a nommé adjoint de la commune de Saint-Gemain-du-Crioult, M. Maillard (Théodore), en remplacement de M. Lepetit, décédé. ( l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Par arrêté.   -   M. le préfet du Calvados a pris, à la date d'hier 23, l'arrêté suivant :

Art. 1er. La somme de 16 872 fr. 90 c., déposée à la Recette générale du Calvados et provenant, jusqu'à concurrence de 6 872 fr. 70 c.. des souscriptions volontaires consenties en faveur des localités du Calvados où l'industrie est particulièrement en souffrance, et, pour le surplus, de la munificence de S. M. l'Empereur, est répartie comme il suit :

-        Falaise, 5 600 fr. La moitié de cette somme sera versée dans la caisse de la ville pour être employée en distribution de secours ou en travaux d’utilité communale, l'autre moitié profitera à la ligne de moyenne communication de Cesny-Bois-Halbout à Falaise et sera versée dans la caisse de M. le receveur général.

-        Condé-sur-Noireau. Distribution de secours aux indigents et travaux d'utilité communale, 5 600 fr. ; Clécy. id. 420 fr. ; Crocy, id. 370 fr ; St-Denis-de-Méré, id., 800 fr. ; St-Marc-d'Ouilly, id., 420 f. ; Mesnil-Villement, id., 880 f. ; Pierrefitte-en-Cinglais, id., 90 fr. ; St Rémy, id., 100 fr. ; Thury-Harcourt, id., 180 fr. ; Croissanville, id., 1 000 fr. ; Ouilly-le-Vicomte, id., 300 fr. ; Mesnil-Guillaume. id., 250 fr. ; Thiéville, id., 62 fr. 90 ; La Chapelle-Yvon, id., 170 fr. ; Aunay, id., 400 fr. ; Saint-Germain-du-Crioult. id., 180 fr. ;  Maisoncelles-la-Jourdan. id., 50 fr.

Art. 2. La présente répartition sera notifiée à MM. les sous-préfets de Falaise, de Lisieux et de Vire. 1862. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1866   -   Un incendie.   -   Dans la soirée de samedi dernier, un incendie, dont les causes sont restées jusque là inconnues, a détruit la couverture d'une maison occupée par les époux Saillard, journalier au village de Londemeure, commune de Saint-Germain-du-Crioult. Quelques objets mobiliers ont été également brûlés.

La perte totale est évaluée à la somme de 515 francs et est couverte par une assurance. La justice informe, car tout porte à croire que la malveillance n'est pas étrangère à ce sinistre.

 

Janvier 1869   -   Un pendu.   -    . Le jeune Benoît Lautour, âgé de 12 ans, rattacheur de filature, demeurant avec ses parents à Saint-Germain-du de-Crioult, village des Îles, a été trouvé, mercredi matin, pendu à un pommier situé dans un plant proche de l'habitation de son père.

Cet enfant avait les plus mauvais instincts et manifestait depuis quelque temps l'intention bien arrêtée de se donner la mort. La semaine dernière, il avait essayé, mais sans  résultat, d'amener un de ses camarades à se suicider en sa compagnie.

Par suite de cette absurde préjugé, impossible à déraciner dans les campagnes, qu'on ne peut couper la corde d'un pendu avant l'arrivée des autorités locales, le corps de l'enfant, découvert à 8 heures du matin, est resté accroché au pommier jusqu'à 11 heures.

Au moment où on l'a trouvé, du reste l'asphyxie était complète et devait remonter assez avant dans la nuit. Le jeune Lautour avait mis un soin tout particulier dans l'accomplissement de sa lugubre besogne.

N'ayant point de cordes à sa disposition, il s'était servi de sa ceinture, bien solidement allongée de sa cravate, et, afin de retenir ses habits autour de son corps, s'était ajusté une ceinture en paille. Il avait gratté avec son couteau la branche à laquelle il s'est pendu, afin d'être bien sûr également de sa solidité.

Les constatations légales ont été faites par M. Lahaye, commissaire de police de Condé assisté de M. le docteur Alfred Vaullegeard.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Il existe dans un village dépendant de la commune de Saint-Germain-du-Crioult un particulier que nous nommerons X., et qui entend, d'une singulière façon les corrections à infliger aux enfants.

Dimanche dernier, un petit garçon de cinq à six ans, du même village, s'amusait à jeter des cailloux sur les marches de l'escalier du susdit X.  Plusieurs fois déja X avait intimé au petit garçon l'ordre de déloger, mais celui-ci n'en continuait que de plus belle. X., furieux, s'élance sur le pauvre petit. Vous croyez sans doute, n'est-ce pas, qu'il se contente de lui flanquer une taloche ? A l'a rigueur, un mouvement d'impatience se comprend et s'excuse. Mais point du tout. Notre homme empoigne, l'enfant, l'entraîne vers son puits, et la, le suspend par les pieds, la tête en bas bien entendu, au-dessus du gouffre. Malgré les cris du petit garçon. X, a eu la cruauté de le tenir cinq longues minutes dans cette affreuse position. Voilà, ma foi, un châtiment nouveau, mais pour lequel nous n'engagerons cependant pas le sieur X. à prendre un brevet d'invention.  

 

Septembre 1870   -  Fait divers.   -   Jeudi, un bien triste accident est arrivé au village du Buisson, commune Saint-Germain-du-Crioult. Le nommé Désiré Leboulanger, maçon, né à Saint-Lambert, demeurant à Vassy, était occupé, depuis quelques jours à maçonner un puits appartenant à madame veuve Désert, propriétaire à Saint-Germain. Il se faisait aider dans son travail par son fils Auguste, âgé de 18 ans, qui lui apportait les pierres nécessaires à cette opération et les lui descendait au moyen du moulinet. 

Soudain, vers midi et demi, le malheureux jeune homme poussa d'une voix déchirante les cris : « Au secours ! mon père est tué ! » Il venait  de heurter avec sa brouette, une forte pierre qui, en se détachant, avait frappé son père, alors à une profondeur de plus de 15 mètres. Des voisins accoururent aussitôt et remontèrent le malheureux ouvrier qui  était baigné dans son sang. Mais tous les secours qu'on lui prodigua ne purent le rappeler à la vie, la mort avait été instantanée. Désiré Leboulanger n'était âgé que de 57 ans, c'était un ouvrier honnête et laborieux. Il laisse une veuve et quatre enfants.  

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  M. le Préfet du Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a accordé aux écoles primaires un congé du samedi 30 décembre au jeudi 4 janvier inclusivement.

 

Janvier 1872   -  Fait divers.   -   M. Cœurdoux, de St-Germain-du-Crioult, a été victime d'une agression brutale de la part d'un nommé G….., de la même commune. Couvert de sang, M. Cœurdoux est venu porter sa plainte à la gendarmerie de Condé, qui a de suite procédé à une enquête sur les faits qui lui étaient signalés.

 

Septembre 1873   -   Triste mort.   -   Jeudi, la nommée Henriette Groult, femme Brunet, âgée de 65 ans, demeurant à St-Germain-de-Grioult, canton de Condé, quiv depuis la veille, était disparue de son domicile, a été trouvée par son fils et son gendre, noyée dans le biez du moulin de la Hyaule. On attribue la mort de cette femme à un accès d'épilepsie, maladie dont elle était malheureusement affectée.  

 

Avril 1874   -   Accident.  -  Le lundi de Pâques, au tir à la cible de St-Germain-du-Crioult, un tireur imprudent a fait partir son fusil au moment où il achevait de le charger. La balle, après avoir effleuré la figure d'un spectateur et enlevé quelques poils de ses favoris, est allée atteindre au derrière de la tête un sieur Gacoin, de Pontécoulant, fort heureusement qu'elle a glissé entre cuir et chair, sans toucher le crâne. Le blessé en sera quitte pour quelques jours de convalescence.  

 

Mai 1877   -  La pluie.  -  Il résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28 septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours de pluie.

 

Juin 1877   -  Effet de la chaleur.  -  Les suicides augmentent par le temps qui court : le cerveau s'exalte sous l'influence des rayons solaires, et bien des gens, à l'imagination ardente, qui se désoleraient simplement en temps ordinaire, se jettent à l'eau ou se pendent. Les insolations frappent les travailleurs en pleine campagne, malheur à qui s'endort sous les rayons du soleil. 

  On ne saurait aussi prendre trop de précautions contre les mouches charbonneuses qui font, chaque année, au moment des grandes chaleurs, de si nombreuses victimes. Un habitant de Bois-Jérôme (Eure) vient d'être piqué par une de ces mouches. L'état de ce malheureux homme est désespéré.

 

Juin 1877   -  homme écrasé.  -  Un affreux accident s'est produit, la semaine dernière, à 6 heures du soir, sur la route de Condé à Vire, en face du hameau de la Rebourserie, territoire de la commune de St-Germain-du-Crioult, M. Champion, âgé d'environ 40 ans, cultivateur à St-Martin-de-Tallevende, revenait, de conduire un tonneau de cidre chez M. Bourges, aubergiste à St-Pierre-du-Regard, et rapportait un tonneau vide. Le malheureux, qui avait peut-être un peu bu, s'était assis sur le devant de sa voiture. Un cahot le précipita par terre, à plat ventre, et la roue lui  passa sur le corps et lui brisa la poitrine. Une circonstance funeste avait aggravé cet accident : Champion, en allant conduire son tonneau, avait emporté avec lui une bouteille contenant un échantillon de cidre qu'il voulait faire goûter à son  acheteur. En revenant, il avait mis sur lui, par dessous ses vêtements, la bouteille vide, or cette bouteille s'était brisée  dans la chute et les éclats étaient entrés dans le corps du malheureux Champion, dont la situation, est des plus graves.  

 

Janvier 1878   -  Est-ce la fin du monde ?  -  Il vente, il tonne, il grêle, la prairie est submergée, la vallée d'Auge est inondée, certains quartiers de Pont –l’Evêque sont de nouveau transformés en une nouvelle Venise ... moins les monuments, la foudre est tombée aux environs de Vire. Mardi, vers midi, un tremblement de terre a été ressenti à Caen et sur plusieurs points du département, il n'a duré que quelques secondes, pendant lesquelles les vitres, fenêtres, murs et maisons semblaient trembler. Cette secousse s'est également fait sentir au Havre et à Rouen.

 

Janvier 1878   -  Vache furieuse.  -  Mardi, une vache conduite à la foire St-Maur, à St-Germain-du-Crioult, par un garçon boucher de Pont-d'Ouilly, a été prise d'un accès de folie furieuse en traversant la place d'Urville, à Condé. Cet animal se mit à poursuivre son jeune conducteur, qui, pour lui échapper, pénétra dans l'impasse de la Poissonnerie, la vache irritée était sur  le point d'atteindre le jeune homme, quand elle glissa fort heureusement sur les genoux, pendant que le garçon boucher entrait dans une maison dont il s'empressait de fermer la porte. On plaça alors une voiture en travers de l'ouverture de la venelle, puis on essaya de se rendre maître de l'animal. Par une fenêtre ouverte, on put se saisir de la corde attachée au cou de la vache et on parvint à la fixer par l'autre bout à l'un des pieds de devant, pendant que plusieurs, personnes, venues par derrière,  achevaient de garrotter l'animal, afin de l'empêcher de nuire.

 

Novembre 1880  -  Incendie.  -  Dimanche soir, la veuve Lebailly et sa fille, qui demeurent ensemble au rez-de-chaussée d'une maison située à Saint-Germain-du-Crioult, furent réveillées par une épaisse fumée qui menaçait de les suffoquer. Elles sautèrent à la hâte de leur lit, et, en ouvrant la porte de l'appartement, elles virent avec terreur les flammes sortir par les ouvertures d'un bâtiment contigu au leur. Les toitures aussi, formées de chaume, étaient également en feu et s'effondraient déjà. Elles rentrèrent aussitôt dans leur appartement pour sauver un jeune enfant qui y était couché, le petit-fils de la veuve Lebailly. Il n'était que temps, car le feu l'avait envahi, perçant la cloison qui le sépare d'une cave, et une minute plus tard, l'enfant eût été étouffé ou brûlé. Deux bâtiments ont été en partie détruits, celui d'un sieur Roullier, qui habite Condé, et la maison de la veuve Lebailly. Ils sont assurés, mais le mobilier de cette malheureuse femme ne l'était pas.  

 

Décembre 1880  -  Charivari.  -  Nous avons parlé, dans notre dernier numéro, d'un charivari donné, aux environs de Vassy, à une veuve qui se remariait. L'habitation de cette veuve est située sur les limites des communes de Vassy et de St-Germain-du-Crioult. La gendarmerie de Vassy s'étant occupée de l'affaire, les manifestants crurent être plus heureux en franchissant la rivière qui sépare les deux communes. De l'une comme de l'autre rive, leur tapage arrivait aux oreilles de ceux qu'ils voulaient ennuyer. Malheureusement pour eux, la gendarmerie de Condé, prévenue également, vint leur dresser procès-verbal, et ils vont être poursuivis à la fois à Vassy et à Condé. Les auteurs de cette sotte plaisanterie ne sont plus  des enfants : deux sont âgés de quarante-sept et cinquante-deux ans.   

 

Décembre 1880  -  Tirage au sort.  -  Les opérations du tirage au sort des conscrits de la classe 1880 commenceront le 24 janvier.

 

Décembre 1880  -  Recensement de la population.  -  Le recensement quinquennal de la population commencera le 15 janvier prochain.

 

Décembre 1880  -  Charivari.  -  Procès-verbal a été rédigé contre les nommés Jacques Locard, cultivateur, et Pierre Roger, journalier, demeurant tous deux à Saint-Germain-du-Crioult, Victor Bonnesoeur, Jules Cailly, Alcide, domestiques, demeurant à Moncy ; Jules Flavien, Ferrand, domestiques à Vassy, et Victor Piel, cultivateur  à St-Pierre-d'Entremont, pour charivari donné à l'aide de chaudrons, clochettes, tuyaux drainage, à une femme qui venait de se remarier après un an de veuvage.  

 

Janvier 1881  -  Accident de chasse.  -  M. Victor Héroult, âgé de 24 ans, armurier à St-Germain-du-Crioult, a été, lundi, victime d'un cruel accident de chasse. Au moment où il poursuivait une perdrix qu'il avait blessée d'un premier coup de fusil, le second coup, partit accidentellement, et d'une façon si malheureuse que M. Héroult reçut toute la charge dans le mollet. L'amputation de la jambe a été jugée nécessaire, mais M. Héroult en est mort.  

 

Août 1881  -  C’était la voisine.  -  Depuis longtemps, le sieur Constant Fleury, taupier, demeurant à St-Germain-du-Crioult, s'apercevait qu'une foule d'objets disparaissaient de chez lui sans qu'il lui fût possible de mettre la main sur le voleur. Il ne savait sur qui porter ses soupçons, quand un nouveau vol, de très minime importance, lui fit découvrir le coupable. Il reconnut, chez son voisin Feuillot, treize pieds de poireaux qui provenaient de son jardin. Dès lors, convaincu que les voleurs n'étaient autres que ses voisins, il fit sa déclaration à la gendarmerie. Une perquisition faite chez les époux Feuillot fit découvrir des serviettes, des tabliers, etc.. Une seconde perquisition opérée au domicile de la fille de la femme Feuillot, la  dame Fouchet, demeurant à Condé, fit également découvrir des objets mobiliers apportés par la femme Feuillot, qui s'était bien gardée d'en indiquer la provenance. La femme Feuillot a été mise en état d'arrestation.  

 

Avril 1882  -  Jeux mortels.  -  Jeudi, à St-Germain-du-Crioult, pendant que le sieur Ollivier, cultivateur, était aux champs, son petit domestique, Isidore Thorigny, âgé de 13 ans, né à la Pommeraye, voulut montrer à un enfant de 10 ans, le jeune Armand Thomas, et à sa petite sœur, âgée de 5 ans, comment on tuait les chiens enragés. Il prit un revolver appartenant à  son  maître et l'arma. Les deux enfants effrayés voulurent se sauver, mais le revolver partit, et le jeune Thomas tomba, le front ouvert par la balle. Quelques heures après, il expirait. Le petit domestique a prétendu d'abord que l'enfant, s'était tué lui-même en maniant le revolver, mais, pressé de questions, il a avoué la vérité.  

 

Juin 1883  -  Un homme écrasé. –  Lundi, le sieur Locard, cultivateur à St-Germain-du-Crioult, était occupé à faire des charrois de pierres dans un chemin fort étroit, auprès de la ferme de Gouvix. Un  obstacle ayant arrêté la voiture, le conducteur monta sur la charge de pierres et se mit à exciter ses chevaux de la voix et du fouet. La voiture s'ébranla, partit mais les pierres dégringolèrent, et avec elles le conducteur qui fut précipité à terre sous une des roues qui lui passa sur le corps. Quand on le releva, il était mort. Il laisse une veuve et deux  enfants.  

 

Mars 1884  -  Tué sous un éboulement.    Vendredi, le sieur Leperlier était occupé, aux travaux de déblais du chemin de St-Germain-du-Crioult, à Caligny. Pour aller plus vite, il voulut, contrairement aux ordres qui lui avaient été donnés, miner, c'est-à-dire travailler en dessous pour faciliter la besogne. A un moment donné un bloc, de 3 mètres qui surplombait cette masse se détacha et vint renverser Leperlier, qui fut recouvert jusqu'à l'estomac. Ses camarades lui portèrent, immédiatement, secours et ils le retirèrent de sous la terre qui le recouvrait  et dont la couche était très peu épaisse. Malgré cela, Leperlier expira aussitôt qu'il fut débarrassé. Le choc avait déterminé quelque lésion interne. Leperlier était âgé de 54 ans. il habitait le village de la Houlière. Il laisse, sans ressources.  Une veuve maladive et onze enfants dont l'aîné à 18 ans et le plus jeune 2 ans.  

 

Août 1889.   -   Équarrisseur trop pressé.   -   Dernièrement, le sieur Desprez, équarrisseur à St-Germain-du-Crioult, loua pour quelques jours un cheval de 14 ou 15 ans au sieur Victor Quéron, de Condé. Ce dernier, n'en ayant plus besoin, chargea le jeune Auguste Poulain de reconduire le cheval à Desprez.

Mais Poulain le conduisit par mégarde chez un confrère, le sieur Judel, équarrisseur, qui, croyant qu'on lui amenait du travail, abattit le cheval et lui leva la peau.

Quand Desprez connut la vérité, il porta plainte aux gendarmes qui dressèrent procès-verbal. Desprez intente une action civile au sieur Queron à qui il réclame le prix du cheval : 100 fr. ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1890  -  Les voleurs de grand-chemin.  -  Le soir de la dernière foire de Condé-sur-Noireau, le sieur Arsène Dupont, 60 ans, rentrant chez lui à St-Germain-du-Crioult, fut accosté sur le chemin de St-Pierre-d'Entremont par deux rôdeurs dont l'un le renversa. Ils le fouillèrent, lui enlevèrent une somme de 15 fr., sa tabatière et son couteau, puis ils le menacèrent de le tuer. Ils lui portèrent plusieurs coups à la tête et enfin le laissèrent évanoui. Dupont reprit ses sens et put regagner son domicile. L'un des agresseurs, le nommé Eugène Labiche, de Passy (Seine), a été arrêté non loin du lieu ou avait été attaqué Dupont. Il avait la figure en sang. Il prétend ne pas connaître l'individu qui a attaqué Dupont. Il a ajouté qu'il a été lui-même violemment attaqué, et que le seul coupable est son compagnon sur lequel on n'a pas pu mettre la main. Les blessures de Dupont ne mettent pas sa vie en danger.  (source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1891  Femme écrasée par un train.  -  Au moment ou le train venant de Caen, se dirigeant sur Flers, allait  arriver au passage à niveau de Saint-Germain-du-Crioult, une femme Gosselin, 69 ans, demeurant à la Lande-Patry, voulut s'engager sur la voie. Le jeune Lebossé, fils du chef d'équipe, l'aperçut et lui cria de ne pas passer, malheureusement, la femme Gosselin, étant sourde, ne put mettre à profit cet avertissement. Le jeune Lebossé s'élança et la saisit par le bras. Juste à ce moment, la machine tamponnait la femme Gosselin, et il dut lâcher prise, non sans avoir lui-même couru les plus grands dangers. La femme Gosselin, prise sous le train, tomba le long du rail et les roues du train lui passèrent sur le corps. La nuque a été défoncée et la cervelle coulait sur la voie, la jambe droite était complètement broyée.  (source : Le Bonhomme Normand)

 

 Décembre 1891  -  Prix de vertu.  -  Dans sa séance publique, l'Académie française a accordé un prix de vertu de 1 500 fr. à, Bernard Bisson de Cintheaux, qui, pauvre cultivateur, sans autre ressource que son gain journalier, entretient son vieux père aveugle et infirme, une sœur abandonnée par son mari, trois nièces épileptiques, dont l'une a un enfant naturel. 

— Le sieur Pierre Launay, de St-Germain-du-Crioult, a obtenu une médaille de 500 fr. dans cette séance. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1893  -  Mort subite.  -  Une personne des environs de Falaise, qui venait pour rendre visite à l'ancien curé de St-Germain-du-Crioult, a ressenti une telle émotion en apprenant qu'il était mort qu'elle est décédée aussitôt. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes. 

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  La rage.  -  Decosse, dit Linot, 15 ans, domestique chez la veuve Mollet, propriétaire à St-Germain-du-Crioult, avait été mordu par un chien à qui il donnait à manger. Pendant toute la nuit, l'animal ne cessa d'aboyer furieusement. 

Le lendemain, la veuve Mollet s'en approcha et défit sa chaîne qui était tordue. Le chien se jeta alors sur elle et la mordit à une cuisse, à la poitrine et au front. Le jeune Decosse s'en étant approché fut de nouveau mordu. Enfin, on finit par où l'on eût dû commencer, c'est-à-dire par abattre ce chien, ordinairement doux, cependant, qu'un vétérinaire de Condé-sur-Noireau a reconnu atteint de la rage. La dame Mollet et son domestique sont partis pour l'institut Pasteur. Plusieurs cas de rage sont aussi signalés dans le département de la Seine-Inférieure. (source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1895  -   Guerre aux corbeaux.  -  Les corbeaux pullulent dans les parcs de certains châteaux et dévastent les récoltes. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prendre des mesures pour forcer les propriétaires de ces parcs à les détruire eux-mêmes ou à les laisser détruire ? Renvoyé à qui de droit.  (source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -   Charretier écrasé.  -  Le sieur Alcide Leprince, âgé de 34 ans, charpentier à Saint-Germain-du-Crioult, ouvrier de M. Prosper Galbris, revenait de la Bourgeoisie avec une charretée de bois pesant 1 000 kilos. Il marchait auprès de sa voiture, faisant une cigarette, quand une roue l'atteignit au talon droit et le fit tomber sous le véhicule qui lui passa sur le corps. Il n'a pas tardé à expirer. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Les victimes du travail.  -  Le sieur Constant Etianve, domicilié à St-Germain-du-Crioult, travaillait à creuser un puits à la Villette. La corde avec laquelle il descendait ayant manqué, Etianve est tombé sur une pioche restée au fond du puits. Le fer lui a traversé la tête de part en part. Le malheureux est mort sur le coup.

— Lundi, en gare de Caen, vers minuit et demi, le nommé Françoise, charretier depuis 18 ans au service de MM. Primois, entrepreneurs de voitures publiques, qui conduisait un des chevaux affectés aux manœuvres de wagons, a été tamponné et est mort une demi-heure après l'accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Trop forte poussée.   -   Madelaine Desrues, veuve Gallier, 67 ans, qui habite St-Germain-du-Crioult, près Condé, passait pour sorcière. Elle levait souvent le coude et, animée par la boisson, disait pire que pendre de tous ceux qui ne lui payaient pas à boire. Un matin, la femme G..., qui en voulait à la Gallier, la poussa si violemment qu'elle tomba à la renverse.

Reportée en voiture à son domicile, la malheureuse y est morte le lendemain. Est-ce à la suite de la poussée de la dame C…..? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Mort terrible.  -  Le sieur Octave Maillard, 61 ans, propriétaire à Saint-Germain-du-Crioult, revenait de Condé chercher un tonneau. En arrivant dans sa cour, une jeune jument qu'il avait attelée au véhicule fit un brusque écart. L'infortuné vieillard fut écrasé entre le moyeu de la roue et un pommier, il a succombé après deux jours d'atroces souffrances. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1897  -  Un enfant tué en tomant de berceau.  -  Un enfant de 11 mois, appartenant aux époux Léon Julienne, à St Germain-du-Crioult, s'est blessé si grièvement en tombant de son berceau, qu'il mourait peu de temps après.(source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Tentative de suicide.    Le sieur Isidore Leconte, resté malade chez son frère, à St-Germain-du-Crioult, à la suite de blessures inguérissables qu'il s'est faites en tombant d'un arbre qu'il émondait, a tenté de se donner la mort en se faisant, avec un couteau et une serpe, trois énormes coupures aux mollets et à une cuisse. C'est sa belle-sœur qui, au moment de le changer de linge, a trouvé le malheureux baignant dans son sang. Leconte avoue sa tentative de suicide, regrette de n'avoir pas réussi et ajoute qu'il recommencera. 

Détail à signaler, le désespéré avait voulu laisser passer la première communion de sa nièce avant de mettre son projet à exécution. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Gibier de bagne.     Nous avons raconté en son temps l'attaque nocturne, sur un grand chemin, et le vol dont a été victime le sieur Dupont, 70 ans, cultivateur à St-Germain-du-Crioult. L'infortuné cultivateur revenait le soir, de la foire Mi-Carême, à Condé-sur-Noireau, quand il fut renversé, bâillonné et allégé de 350 fr. C'était le prix d'une vache qu'il avait vendue dans la journée. Les malfaiteurs, Henri Livolan, marchand de poisson à Condé, Albert Burel, 18 ans, et Deverre, 19 ans, furent arrêtés et écroués à la prison de Vire, où ils attendent leur prochaine comparution devant les assises. 

Or, la délation d'un détenu vient de révéler un complot formé par Livolan et ses compagnons, ils avaient, ni plus ni moins, projeté d'assassiner le gardien-chef puis de fracturer sa caisse. En attendant les résultats de l'enquête sur ce fait, les trois complices, mis en cellule, sont l'objet de la plus étroite surveillance. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   Accident.  -   Le nommé Bellœil, chiffonnier à Condé-sur-Noireau, passait en voiture à Saint-Germain-du-Crioult, accompagné de son domestique, Jean Denis. Au tournant de la route, la voiture versa et les deux hommes furent précipités sur le sol. 

Le sieur Bellœil a été blessé très grièvement aux reins, le domestique a été contusionné à la tête et à l'épaule.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

1901 c'est ici

Environs de Condé-sur-Noireau  -  Saint-Germain-du-Crioult

Arrivé, route de Condé

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