15 Octobre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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Ste - HONORINE - des - PERTES

Canton de Trevières

Les habitants de la commune de Sainte-Honorine-des-Pertes sont des ...


Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Le mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.

C'est à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.

Le droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes sur le territoire desquelles il a poussé.

Au moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une charte du XIIe  siècle, conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient de semblables privilèges, mais il est probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement dites.

En tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien avant le XVIIe  siècle, car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de s'emparer des choses jetées par la mer à terre.

L'ordonnance de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.

Les habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.

Les habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux , Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant.

-  Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11 ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit choix, auquel il sera procédé les années suivantes, à la session fixée au i5 pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.

-  La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec un couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre manière, et d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des râteaux et autres instruments qui puissent les déraciner, la peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en cas de récidive.

-  Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en en cas de récidive.

-  Il est également permis à toutes personnes de prendre indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour être employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires que le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres d'amende.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Samedi dernier, un incendie a complètement réduit en cendre la maison d'un sieur Guelinel, maréchal-ferrant à Ste-Honorine-des-Pertes. Il est de remarque que ce jour-là cette maison se vendait à l'audience du tribunal par suite d'expropriation forcée, et que le sieur Guelinel ne s'est pas trouvé dans la commune au moment où la gendarmerie s'y présentait pour l'arrêter, en raison des soupçons graves répandus sur son compte à cette occasion.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1843   -  Police correctionnelle.   -   audience du 5 décembre.

   La femme Marie-Jean Pirou, d'Isigny, accusée d'un vol de lait au préjudice des époux Foliot, a été acquittée.

   Désiré Mauny, menuisier à Sainte-Honorine-des-Pertes, a été condamné en 3 jours d'emprisonnement pour détournement de plusieurs effets mobiliers, saisis sur lui par le ministère d'huissier.

   Trois ans d'emprisonnement ont été infligés à Victor Bisson, domestique à Esquay, pour vol de divers objets d'habillement, au préjudice du sieur François Couespel.

   François Thouroude, d'Aignerville, a détourné au préjudice de plusieurs personnes des grains qui lui avaient été confiés, comme meunier ; il subira 4 mois d'emprisonnement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1845   -  Police correctionnelle.   -   Audience des 24, 26 et 31 décembre.

   Une condamnation en 20 jours d'emprisonnement a été prononcée contre Jean Taillpied, cultivateur à Vouilly, pour s'être porté à des voies de fait desquelles il est résulté de graves blessures envers le sieur Madelaine.

   Mathieu Corbel, de Cahagnolles, comparaissait sous l'accusation de vol de bourrées et de s'être porté à des actes de violence envers un sieur Dubois, reconnu coupable sur ces divers chefs, Corbel a été condamné en un mois de prison.

   Diverses condamnations ont été prononcées contre plusieurs individus pour délits de chasse.

— Le tribunal a renvoyé acquittée la femme Jeanne dit Balleroy, journalière à Tour, prévenue de voie de fait envers la veuve  L e Févre.

   Paul Faudais, convaincu d'un grand nombre d'escroqueries et de vols, et entr'autres de celui d'une montre en or au préjudice du sieur Jean Honorine, de St-Honorine-des-Pertes, a été condamné en 5 ans de prison et 5 années de surveillance.

   Une condamnation en un franc d'amende a été prononcée contre Pierre Fournier, journalier à Isigny, pour vol de bois sur la propriété du sieur Damigny.

   Six mois de prison ont été infligés, à la femme Roussel. d'Aignerville, pour différents vols de lait commis sur les vaches de particuliers.

   Le tribunal a eu en outre à s'occuper de plusieurs délits de chasse. Plusieurs condamnations ont été prononcées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1845   -  Nouvelles locales.   -  Il y a bien certainement révolution dans l'atmosphère. Il y a quinze jours à peine nous étions en proie à un hiver prématuré, qui en quelques heures gelait nos rivières, et à l'heure qu'il est nous jouissons d'une véritable température printanière qui fait pousser les feuilles des arbres et ferait assurément naître des fleurs, si elle continuait encore quelque temps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Police correctionnelle de Bayeux.   -   Audience du 21 avril 1847.

   François Vautier, âgé de 65 ans, marchand de chiffons, né au Tourneur, arrondissement de Vire, demeurant à Bayeux, a été condamné en un an et un jour d'emprisonnement pour mendicité avec menaces.

   Auguste-Paul Deslandes, âgé de 28 ans, domestique, né à Cerisy-la-Salle, demeurant à Sainte-Honorine-des-Pertes, pour avoir, le 12 de ce mois, à Port-en-Bessin, volé une montre en argent au préjudice du sieur Langlois, subira un an et un jour de prison.

   Justine-Caroline-Delphine Roger, âgée de 16 ans, journalière, née à Saint-Martin-de-Varreville, sans domicile fixe, pour mendicité, vagabondage et vols, a été condamnée en trois mois d'emprisonnement.

  Les nommés Frédéric Halley, arquebusier, demeurant à Bernesq, a été condamné en 10 fr. d'amende et en 40 francs de dommages intérêts ; et le nommé Jules Esther, son ouvrier, a été condamné en 16 fr. d'amende pour avoir diffamé le sieur Roulland, cousin-germain dudit Halley.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Nouvelles locales.   -   Dans la nuit du 11 au 12 de ce mois, deux vaches ont été volées dans, un herbage appartenant au sieur Fortin, cultivateur de la commune des Veys, près Carentan.

Une perquisition faite au domicile du sieur Chouquard, de Sainte-Honorine-des-Pertes, a amené la découverte des susdites vaches, lesquelles ont été restituées au sieur Fortin.

Chouquard a été arrêté sur la place du marché de Bayeux, et déposé dans la prison de cette ville, où sa femme est venue lui tenir compagnie, par suite des réponses suspectes qu'elle a faites aux agents de l'autorité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Audience du 1er août.

 La première accusée qui a comparu devant le jury, est de l'arrondissement de Bayeux, c'est la femme Choucard (Virginie-Marie-Constance), demeurant à Ste-Honorine-des-Pertes (canton de Trévières). Sortie en 1847 de chez des cultivateurs de Formigny, où elle était domestique, par suite de la disparition d'effets de toilette, elle avait échappé d'abord aux poursuites de la justice. Plus tard, une visite domiciliaire amena la découverte des objets soustraits. Forcée par l'évidence, elle a avoué ces soustractions. Ces avenu lui ayant valu des circonstances atténuantes, elle subira quatre années d'emprisonnement. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -    La fête de l’Empereur.   -   A l'occasion de la fête de l'Empereur, il y a eu dans la plupart de nos communes, comme dans les autres localités, de charitables distributions de secours, autant que les ressources communales ont permis d'en étendre l'importance et le bienfait. A cette occasion aussi, la munificence de Sa Majesté est venue trouver dans leur humble retraite un grand nombre de vieux militaires de la République et de l'Empire.

Le département du Calvados a eu sa belle part dans ce tableau d'honneur. Voici, parmi les anciens militaires auxquels il a été accordé des secours viagers, les noms de ceux qui appartiennent à notre arrondissement : MM. James Pierre, de Balleroy, 80 fr.      Castel Laurent, du Tronquay, 100 fr.     Castel Pierre, de la Bazoque, 100 fr.     Colibert Pierre, de Bayeux, 100 fr.      Dutout Antoine, de La Folie, 120 fr.      Julien Joseph, de St-Honorine-des-Pertes, 100 fr.      Le Brun Jean-Baptiste, de Ste-Marguerite-d'Elle, 100 fr.      Le Moine Pierre-François, de Bayeux, 100 fr.      Levavasseur Gilles, de Bayeux, 100 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Une aide.   -   Un secours de 1 000 fr. est accordé à la commune de Sainte-Honorine-des-Pertes, pour construction d'une maison d'école. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1858   -   Tribunal de Police Correctionnelle .   -   Audience du 14 avril 1858. Ont été condamnés :

— Joséphine Levieux, dite Marie, âgée de 13 ans, sans état née à Moon, arrondissement de Saint-Lô, demeurant à Sainte-Honorine-des-Pertes, en quatre ans et dix mois de correction, ayant été déclarée avoir agi sans discernement dans l'exécution des vols d'argent et d'objets mobiliers par elle commis au préjudice des dames Benard et Marie et des sieurs Cautru et Dubourg.

— Isidor-Guillaume-Michel Briant, âgé de 24 ans, charpentier et Michel-Louis-Marie Glinel, âgé de 35 ans, maçon, l'un et l'autre nés et domiciliés à Colleville-sur-Mer, le premier en 10 jours d'emprisonnement et en 50 fr. d'amende ; le second aussi en 50 fr. d'amende, pour délit de chasse en temps prohibé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1860   -   Les abus de l’alcool.   -  Dimanche dernier, le sieur  Lechevalier, tailleur de pierres, âgé de 21 ans, revenait de l'assemblée Saint-Simon, à Saint-Honorine-des-Pertes. Il était dans un état complet d'ivresse lorsque sur la route, entre les communes de Sainte-Honorine-des-Pertes et de Colleville-sur-Mer, il se heurta, en chancelant contre la voiture du sieur Gouye, cultivateur. Il fut renversé et la roue lui passa sur la hanche gauche.

Heureusement les blessures ne paraissent pas présenter beaucoup de gravité. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1949   -   Une ferme en coupe réglée.   -   Il y a trois semaines environ une dinde et deux coqs disparaissaient de la ferme Saint-Siméon, gérée à Sainte-Honorine-des-Pertes par M. Eugène Barbe, 43 ans, pour le compte de M. Émile Lamare.

Quelques jours plus tard, un canard-dinde était volé. Enfin quatre vaches ont été traites frauduleusement. ( Le Bonhomme Libre )

 

Décembre 1865   -   L’instruction primaire  gratuite.   -   Il y a dans l'arrondissement de Bayeux jusqu'à deux communes (Sainte-Honorine-des-Pertes et Monfréville) qui ont voté et institué chez elles la gratuité absolue de l'enseignement primaire.

C'est assurément dans les meilleures intentions du monde que ces communes, en vertu de leur initiative libre, ont pris cette résolution. Et quand elles expriment l'espoir que leur exemple sera imité partout, elles font acte de générosité. Nous persistons à croire néanmoins que cet exemple est mauvais à suivre. La gratuité absolue de l'enseignement dans toutes les écoles d'une localité est un principe faux et à quelques égards immoral.

Qu'une commune fasse tous les sacrifices possibles pour assurer la gratuité de l'enseignement à tous les enfants dont les parents n'ont pas le moyen de payer, c'est un grand progrès. Mais qu'elle aille, en votant une imposition qui pèse sur les pauvres comme sur les riches, jusqu'à dispenser les parents aisés de pourvoir à l'éducation de leurs enfants, c'est tout simplement l'application d'un déplorable sophisme, c'est une des tendances les plus périlleuses de notre époque.

Nous désirons donc que Sainte-Honorine et Monfréville en soient pour leurs frais de propagande. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1866   -   Une audience.   -   Dans son audience du 9 juin, le Conseil de préfecture a annoncé la condamnations suivantes, que nous croyons utile de mettre sous les yeux de nos lecteurs :  -     Pour enlever du galet au bord de la mer, il faut avoir une autorisation, qui est accordée par M. le préfet, sur l'avis de MM. les ingénieurs.

Le sieur Delavallée, ayant cru devoir se dispenser de cette formalité, enleva cinq à six mètres cubes de galet sur la plage de Sainte-Honorine-des-Pertes et les transporta dans la cour de l'hôtel du Nord, à Port-en-Bessin.

Un procès-verbal fut dressé contre lui pour se fait le 22 mars 1866, et le Conseil, dans son audience du 6 juin, après avoir  entendu les conclusions de M. Flandin, commissaire du gouvernement, l'a condamné à une amende de 16 francs, et aux frais.

 

Janvier 1868   -   Un accident.   -   Le 26 de ce mois, à neuf heures du matin, le nommé Onfroy Théodore, âgé de 40 ans, domestique, était occupé à changer un tonneau de cidre dans une voiture qui se trouvait dans la cour du sieur Poitevin Félix, propriétaire à Sainte-Honorine-des-Pertes, il est tombé accidentellement, sous le tonneau, qui lui a écrasé la tête.

Relevé et transporté sur son lit, il est mort dans la journée, malgré les soins empressés qui lui ont été prodigués par M. Youf, médecin.  

 

Avril 1871   -  Fait divers.   -  Dans la nuit du 23 au 24 avril, un assassinat a été commis en la commune de Sainte-Honorine-des-Pertes, sur la personne du nommé Charles Delavallée, âgé de 17 ans, bourrelier. Ce jeune homme a été frappé de quatre coups de couteau par le nommé Pierre Soufflant, mendiant, demeurant à Mosles.  

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Mercredi dernier, vers 10 heures du matin, un incendie accidentel a consumé un corps de bâtiment appartenant au nommé Louis Marie, boulanger, à Sainte-Honorine-des-Pertes. La perte qui s'élève à 4,675 fr. est couverte par une assurance de 1,200 fr.

 

Août 1871   -  Avis aux cultivateurs.  -  L'autorité militaire a reçu des instructions pour mettre des soldats à la disposition des cultivateurs, pour les travaux de la moisson, à la condition que les travailleurs recevront des indemnes convenables. Il ne sera satisfait d'ailleurs qu'aux demandes approuvées par les maires.

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis ailées  avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été ramassées surchargées de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de Paris.

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout.

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule.

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins.

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !  

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Phénomènes atmosphériques.  -  Vendredi et samedi, plusieurs trombes ont été remarquées dans l'arrondissement de Bayeux, les deux premières ont été vues à Port-en-Beasin et à Sainte-Honorine-des-Pertes, et n'ont fait aucun dégât, mais la troisième, qui s'est formée à environ 1 kilomètre en vue de la mer, sur le territoire de la commune de Huppain, a emporté toute la couverture, bois et paille, d'un corps de bâtiment long de 20 mètres, appartenant au sieur Jean Levêque. Cette trombe avait la forme d'un gros cylindre. Elle a enlevé et porté une partie des matériaux à une distance de plus de 100 mètres, et des morceaux de bois ont été trouvais à une très grande distance. Plusieurs pommiers ont été déracinés, il est à remarquer que chaque trombe se formait après les coups de tonnerre.

Ces trombes étaient sans doute produites par la décharge vaporeuse des nuages qui se trouvaient immédiatement condensés et enveloppés, pour ainsi dire, par l'état excessivement froid  de la température pendant les journées des 20 et 21 septembre. 

La foudre est également tombée sur plusieurs points, mais n'a fait d'autres dégâts que de détruire quelques arbres.  

 

Avril 1879   -  Pêche des moules.  -  L'exploitation des moulières ci-après désignées est autorisée, savoir : Quartier de Caen : Moulières de Gonneville, d'Auberville, de Villers, d'Hermanville, de Lion, de l'Aiguillon, de Tracy, de Port, de Longues, de Huppain, de Ste-Honorine. Sous-quartier de Courseulles : Moulières de Figar, de Lombay, de Creuhot, de Lihan, de la Folie, de la Home, de l'Escorbat, de l'Anguille, de Langrune, de Saint-Martin, de Valet, de Haut-Rocher, des Grouins, de la Vieille-Pouque, de la Roquette, des Essarts, de Bernières, de Maragnan, de Germain, de la Roquette, de la Tunelle: de Saint-Gerbaut, de l'Epecque. 

Les moules pêchées en contravention seront reportées par les délinquants sur les bancs d'où elles proviendront. Il est défendu d'arracher les moules à poignée et de les cueillir avec d'autres instruments qu'un couteau, et de circuler sur les moulières avec des voitures ou des bêtes de somme. Il est défendu de pêcher et d'employer à un usage quelconque, notamment à l'engrais, les moules n'ayant pas la dimension minimum de trois centimètres.  

 

Mai 1879   -  Fête.  -  A Sainte-Honorine-des-Pertes.  Fête Saint-Siméon, le dimanche 8 juin. Jeux, divertissements, illuminations, etc. Grand feu D'artifice.  

 

Mai 1883  -  Horrible suicide. –  Au commencement du mois, un incendie consumait un bâtiment appartenant au sieur Jules Marie, pêcheur à Sainte-Honorine-des-Pertes, et ce dernier disparaissait. La semaine dernière, on à découvert son cadavre, pendu dans le grenier d’un hangar de la route des Bateaux, où Jules Marie remisait sa barque. Ses habits étaient lacérés, il portait au cou une plaie béante, la trachée-artère était coupée, à la saignée des deux bras, se trouvaient de larges coupures. A terre, on trouva un rasoir neuf avec lequel Marie s'était fais ces horribles blessures avant de se pendre. L’enquête a démontré que ce malheureux s'est suicidé dans un accès de folie.

 

Août 1884  -  Du danger des armes à feu.    Vendredi, le sieur Thouroude, journalier à Sainte-Honorine-des-Pertes, se rendait à une heure assez avancée de la nuit à Port-en Bessin, pour  retrouver sa mère.

Sur l'un des côtés de la route, Thouroude entendit un bruit qui le fit arrêter. « Est ce toi, maman ? » demanda t-il en s'avançant. Alors il se trouva face à face avec deux gendarmes qui se  tenaient en faction le revolver au poing... « Que faites-vous ici, où allez-vous vite ? ». Tout essoufflé, Thouroude répondit qu'il allait au-devant de sa mère. « Vous allez nous suivre jusqu'à Port », reprit le représentant de la force publique. « Je ne demande pas mieux, répliqua le jeune homme, d'autant plus que c'est là que je me rends ».

Escorté des gendarmes, Thouroude arriva aux premières maisons du bourg, mais là, il trouva que la méprise dont, il était l'objet durait trop longtemps, surtout lorsqu'il vit que l'on prétendait le conduire au violon comme un ivrogne ou un malfaiteur. Brusquement, il prit la tangente pour se sauver, et c’est alors que se passa une scène inqualifiable. Non content de poursuivre le fugitif, l'un des gendarmes tira sur lui deux coups de revolver, une des balles passa entre ses jambes sans l'atteindre, l'autre le frappa au côté gauche. Thouroude fut ensuite traîné au poste, où il passa la nuit sans avoir reçu de soins. Le matin, force fut bien de remettre en liberté, le malheureux jeune homme, puisque l'on avait aucun délit à lui reprocher. Il sortit après que les gendarmes lui eurent arraché des mains la balle de revolver que le blessé lui-même avait pu faire sortir de la plaie. 

La population est très surexcitée. Le capitaine de gendarmerie est venu faire une enquête, et il y a lieu d'espérer qu'une punition exemplaire sera infligée à ces deux gendarmes, auxquels-on ne devrait pas confier d'armes à feu, puisque le sang-froid pour s'en servir leur fait parfois défaut.

 

Novembre 1885  -  Poste et télégraphe.  -  A dater d'aujourd'hui 3 Novembre, la commune de Sainte-Honorine-des-Pertes sera desservie par le bureau de poste de Port-en-Bessin, et cesse de faire partie de la circonscription postale du bureau de Vierville-sur-mer.  

 

Décembre 1890  -  Un maire sans façon.  -  Le conseil municipal de Sainte-Honorine-des-Pertes était réuni en séance. Au début, deux délibérations ont été prises. Dans l'une d'elles, six conseillers sur neuf ont émis un vote de blâme contre le maire. 

Deux conseillers se sont abstenus, et le maire a déclaré qu'il ne signerait pas la délibération. La séance levée, chacun s'en est allé, seul, le maire, ne craignant plus la contradiction, a écrit et signé sur le registre des délibérations une protestation contre le vote émis. Est-ce assez fin de siècle ?

 

Novembre 1891  -  Les incendiaires.  -  Dans la nuit de dimanche, un incendie a complètement détruit les bâtiments de la ferme appartenant à M. Poitevin- Couvert , située à  Sainte-Honorine-des-Pertes et habitée par son fermier, M. Pelcot, sur laquelle se trouve la chapelle de Saint-Siméon, bien connue dans la région par l'assemblée qui se tient annuellement le jour de la Trinité.

Seule, la maison d'habitation a pu être sauvée, mais tous les bâtiments qui bordent la route, et les récoltes qu'ils renfermaient, 20 tonneaux vides et 1 plein et 11 veaux ont été la proie des flammes. Les pertes s'élèveraient à plus de 40 000 francs. Ce sinistre est dû à la malveillance. On a trouvé un écriteau portant ces mots : « Feu mis à minuit. »

On affirme, en outre, que M. Pelcot avait reçu une lettre dans laquelle son fils et un valet nommé Pierre étaient menacés de coups de revolver.

Il y a une huitaine de jours, une meule de colza, appartenant à M. Ygouf, maire de la commune, aurait aussi été incendiée.

Enfin, M. Mondeval, fermier à Huppain, aurait reçu une lettre où on le menaçait de mettre le feu à sa ferme.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Est-ce la fin du monde ?  -  Inondations dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Incendie.  -  Lundi, à Sainte-Honorine-des-Pertes, un incendie a détruit en partie un immeuble appartenant à Mlle Bezier, qui, étrange coïncidence, était morte dans la journée, de suites de brûlures. Cet incendie, comme deux autres qui ont eu lieu dans la même localité, parait dû à la malveillance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Population.  -  En 1890, il y a eu dans le Calvados : mariages, 2 920 ; divorces, 66 ; naissances, 8 709, dont 7 649 légitimes et 1 060 illégitimes ; décès, 10 474 ; mort-nés, 405. Soit un excédent des décès sur les naissances de 1 765. 

— Manche  : mariages , 3 289 ; divorces. 24 ; naissances, 10 974, se divisant en 10 274 légitimes et 700 naturelles ; décès, 11 828 ; mort-nés, 484. L'excédent des décès sur les naissances est donc de 854. 

— Dans l'Orne : mariages, 2 320 ; divorces, 44 ; naissances, 6 055, se divisant en 5 732 légitimes et 323 naturelles; décès, 9 192 ; mort-nés, 244. L'excédent des décès sur les naissances  atteint donc le nombre de 2 137.  ( Le Bonhomme Normand ) 

 

Décembre 1891  -  Menace d’incendie.  -  Une nouvelle lettre de menaces d'incendie a été adressée au sieur Pierre Ygouf, cultivateur à Ste-Honorine-des-Pertes, Cette lettre lui dit de ne pas se désoler, qu'il ne serait pas brûlé tout de suite, qu'on aimait mieux attendre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1891  -  Les incendiaires.  -  On a trouvé, à Sainte-Honorine-des-Pertes, des placards contenant de nouvelles menaces d'incendie, et M. Pierre Ygouf, propriétaire, a trouvé dans la cour de sa ferme une lettre non signée, écrite au crayon, portant ces mots : « Ramasse cela Pierre et puis j'ai pas peur ». Il n'est pas inutile de rappeler que le code pénal punit de mort le crime d'incendie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1892  -  Fête. -  Ste-Honorine-des-Pertes. L'Assemblée de St-Siméon, aura lieu le dimanche 12 juin, le tirage pour les tentes, le jeudi de l'Ascension. La chapelle sera ouverte aux fidèles après les vêpres. Jeux divers, tir à la carabine. A 9 heures du soir, brillant feu d'artifice, fourni par la maison du Bonhomme.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1893  -  Échouage.  -  Le sloop de Port-en-Bessin, « Louise-et-Marie », patron Émile Le Herpeur, étant venu Vendre sa pêche à Port, avait repris la mer aussitôt après la vente. Dans la nuit de vendredi, il vint, en coulant, s’échouer sur une pointe de roches. 

Les quatre hommes d'équipage et le mousse gagnèrent, non sans peine, la terre dans le canot du bord, qui fut à demi brisé en arrivant à la côte. Le patron, resté seul à bord de la barque, profita de la marée montante pour l'amener sur la plage de Sainte-Honorine, où elle est restée. Les avaries sont très considérables : la quille est arrachée sur toute sa longueur, le gouvernail brisé, le navire à beaucoup souffert dans ses fonds. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  Infanticides.   -  Les frères Pelcot, demeurant à Ste-Honorine-des-Pertes, ont trouvé dans une mare, située commune de Colleville-sur-Mer. le cadavre d'un enfant nouveau-né venu à terme. Le parquet de Bayeux s'est transporté sur le lieu du crime afin de procéder à une enquête. On suppose que le petit cadavre devait séjourner dans l'eau depuis  quatre mois. L'état de décomposition dans lequel on l'a trouvé n'a pas permis d'en déterminer le sexe. 

— La nommée Marie Blondel, 29 ans, couturière à Marolles, a été écrouée à la prison de Lisieux, sous l'inculpation d'infanticide.  

 

Août 1897  -  Terribles accidents.  -  La meunière du moulin de Méhot, à Grainville-sur-Odon,a été prise dans les engrenages du moulin et a eu un bras broyé en entier et la tête contusionnée. Son état est grave.

— Une vachère, de Sainte-Honorine-des-Pertes, allait traire, quand sa voiture a versé, la roue lui a passé sur le cou et a lésé la colonne vertébrale. L'état de cette femme est très grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

1901 c'est ici

 SAINTE-HONORINE-sur-MER    -    Hameau de l'église

 SAINTE-HONORINE-des-PERTES (Calvados

La Corne du Diable

 SAINTE-HONORINE-DES-PERTES, par PORT-EN-BESSIN (Calvados)

Les Hirondelles

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