1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ST - MARTIN - des - BESACES

Canton du Bény-Bocage

Les habitants de la commune sont des Besaçais, Besaçaises


Juin 1843   -  Chronique des Assises.   -   Cinq années d'emprisonnement ont ensuite été infligées aux nommés Renould et Mancel, fondeurs ambulants, convaincus aussi de différents vols d'effets mobiliers et d'argent, au préjudice d'un sieur Varin, aubergiste à St-Martin-des-Besaces, chez lequel ils avaient demeuré quelque temps.

La cour, en abaissant la peine de deux degrés, a tenu compte à Renoult et à Mancel de leurs bons antécédents et de l'admission des circonstances atténuantes prononcées en leur faveur par le jury. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -    A l'occasion de diverses battues qui ont eu lieu dans notre contrée contre les loups, le bruit d'un accident déplorable s'était répandu, la semaine dernière, dans notre ville et les environs. Le fait annoncé n'était que trop réel. Voici a ce sujet ce que nous lisons dans le Journal de Caen :

Les loups sont pour un pays une calamité réelle. Aussi est-ce avec regret que nous courons le risque de refroidir le zèle que déploient, à l'occasion, les habitants des campagnes, pour éloigner d'eux sinon pour exterminer ces hôtes terribles, mais nous ne saurions taire, ne fût-ce qu'a titre d'enseignement, la triste occasion qui nous est offerte par la correspondance du Journal de Caen, de signaler une nouvelle fois les dangers que présente la chasse de ces animaux.

Quinze cents chasseurs environ, dont plus de mille armés de fusils, étaient réunis, le 7 courant, dans la forêt l'Evêque, commune de St-Martin-des-Besaces, arrondissement de Vire. On battait sans succès le fourré depuis le matin, lorsque vers midi un loup fut dépisté. Vingt chasseurs peut-être le tirèrent en même temps. Pas un ne l'atteignit, mais sous cette fusillade désordonnée tomba une bien autre victime. Un des chasseurs les plus intrépides mordait la poussière à quelques pas de ses compagnons épouvantés. C'était le sieur Georges Décauville, propriétaire et cultivateur à St-Martin-des-Besaces. Ces sinistres paroles : Je suis mort ! » furent celles qu'il prononça.

En vain voulut-on le secourir, il était raide mort. Une balle qui l'avait frappé au sein droit le traversait de part en part. Ce sanglant incident rompit la chasse. Une heure après, des quinze cents chasseurs qui tout à l’heure faisaient retentir la forêt de leurs cris joyeux, de leurs conversations bruyantes, il ne restait plus qu'un cadavre auprès duquel veillait le garde-champêtre, pour éviter sans doute que le corps du chasseur ne devint la proie du loup !

Impossible de reconnaître par qui le coup fatal a été tiré. Heureusement pour son auteur il l'ignore lui-même.

Ce funeste accident est-il dû à l'imprudence ?  On n'en saurait douter. Des chasseurs expérimenté» n'auraient certes pas à le déplorer. Mais comment en pourrait-il être autrement dans ces battues où l'on convie des populations tout entières, véritables parties de plaisir où femmes et enfants accourent de toutes parts. Qu'on se figure plus d'un millier d'individus de tout âge, rassemblés dans un même lieu, souvent avinés, la plupart porteurs d'armes à feu, étrangers, inconnus les uns aux autres, n'ayant de commun que leur inexpérience et n'obéissant qu'à leur propre impulsion, et l'on s'étonnera que ce pêle-mêle, ces réunions tumultueuses qu'on appelle une chasse aux loups, n'occasionnent pas encore un plus grand nombre de malheurs. Une semblable chasse ne peut, il est vrai, se faire utilement qu'avec un grand concours d'individus, mais serait-il donc impossible de régler les choses de telle façon que les armes à feu ne soient portées que par les habiles à les manier ?  La bête serait ainsi plus sûrement atteinte, et les accidents, en général fruit de l'inexpérience, seraient bien moins fréquents. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de Caen annoncent plusieurs incendies, un attribué à la malveillance, un autre à l'imprudence, si ce n'est à la fermentation des grains rentrés mal secs.

Dans le premier, la perte est évaluée à un peu plus de 2 000 fr. Les bâtiments seuls étaient assurés pour une somme de 1 000 fr. Ce sinistre a eu lieu dans la commune de Saint-Martin-des-Besaces.

Le second s'est déclaré dans la commune de Brémoi. La maison a été en partie consumée avec les récoltes qu'elle renfermait en foin, paille et grains. On évalue la perte à 3 mille et quelques cents francs. Les bâtiments étaient assurés. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles du Roi.   -   Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième année. (source : Journal de Honfleur) 

 

Mai 1849  -  Établissement de débits de poudre à feu dans le département.   -    Le débit de poudre à feu, restreint au chef lieu d'arrondissement, entraîne pour ses consommateurs, des déplacements onéreux qu'il convient de leur épargner, sauf à revenir à l'exécution rigoureuse des dispositions arrêtées le 17 août 1832, par M. le ministre des finances, si l'administration en reconnaissait la nécessité.

En conséquence, M. préfet du Calvados a décidé que : A partir du 1er août prochain, un débit de poudre pourra être établi dans chacun des chefs-lieux de canton du département et dans les communes de Littry, Courseulles, Langrune, Luc, Argences, Clecy, St-Désir, St-Jaques, Trouville, Cahagnes, St-Martin-des-Besaces, le Tourneur, St-Germain-du-Crioult, Clinchamps (Vire), Landelles et Coupigny, Bernières-le-Patry et Tallevendes-le-Grand, possédant toutes une population supérieure à 1 500 habitants.

Les livraisons de poudre continueront de n'être faites aux consommateurs que sur la représentation d'un bon délivré par le maire de leur commune et dispensé du visa du sous préfet ou du préfet. (Journal de Honfleur)

 

Avril 1859   -   On écrit de Saint-Martin-des-Besaces, le 29 mars, à l'Ordre et la Liberté.   -   Voici un trait de piété fraternelle bien touchant et digne d'être mis sous les yeux de vos lecteurs.

Une jeune fille de cette commune, servante à Caen et nommée Madelaine, ayant appris que son frère, militaire en garnison à Avesnes, était dangereusement malade, fait aussitôt ses préparatifs de départ. Réunissant toutes ses économies, et ne prenant conseil, que, de son cœur, elle se rend à Avesnes.

Mais, hélas ! lorsqu'elle arrive, son malheureux frère est déjà dans la tombe. Dès[1]lors elle n'a plus qu'une pensée, c'est qu'au moins les restes mortels de son frère soient rendus à sa terre natale, au cimetière où reposent ses parents et ses amis.

Mais, il fallait une autorisation pour l'exhumation du corps et pour sa translation. Elle se rend à Paris, fait elle-même toutes les démarches nécessaires et obtient ce qu'elle demande. Elle revient avec ces restes bien-aimés. Les obsèques du jeune soldat ont eu lieu en l'église de Saint-Martin-des-Besaces, sa paroisse, au milieu d'un immense concours de fidèles.

Sa sublime et sainte mission terminée, la pauvre sœur revient à Caen reprendre sa place.

Elle a fait le sacrifice de toutes ses économies ; elle ne possède plus rien, mais au moins son frère reposera près des siens, et elle pourra venir prier sur sa tombe.

Agréez, M. le Rédacteur, etc...   (L'Ordre et la Liberté.)

 

Avril 1859   -   Un remède pour le rhume.   -    De tous les remèdes indiqués pour guérir les rhumes et les maux de gorge qu'occasionnent les transitions de température du printemps, le miel est sans contredit le plus efficace et le plus à la portée de tout le monde. Les laits de poule au miel, pris bien chauds soir et matin, méritent surtout d'être recommandés dans cette circonstance. (L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1860   -   Un incendie.   -   Le 11 de ce mois, dans la nuit, un incendie s'est manifesté chez un cultivateur de la commune de Saint-Martin-des-Besaces, canton de Bény-Bocage. Tous les bâtiments ont été en peu de temps la proie des flammes

La perte causée par ce sinistre, dont la cause parait purement accidentelle, est évaluée à 2 500 fr. environ. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1862   -   Par arrêté du 23 septembre.   -   M. le préfet a nommé :

-       Mme Péronne, religieuse, institutrice publique à Saint-Germain-de-Tallevende.

-       Mme Fournerie, religieuse, institutrice publique à Airan.

-       Mme Adam, religieuse, institutrice publique à Saint-Martin-des-Besaces.

Par un autre arrêté préfectoral du 26 du même mois, le sieur Cœuret, actuellement instituteur public à Clinchamps-sur-Orne, a été nommé instituteur public à Soliers. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1871   -  Nécrologie.   -  M. Renault, curé de Saint-Martin-des-Besaces est décédé à l'âge de 46 ans.

Un nouveau deuil vient de frapper la communauté des RR. PP. missionnaires de la Délivrande. Le R. P. David est mort le 16, à l'âge de 38 ans, après une courte maladie.

M. l'abbé Poupard, prêtre de Saint-Sulpice, professeur au séminaire de Sommervieu, vient de mourir dans cet établissement.

Nous apprenons aussi le décès de M. l'abbé Dussaulx, Curé de Moulines, âgé de 51 ans.

 

Mai 1871   -  Fait divers.   -  Le 28 mai, vers 6 heures du soir, à Saint-Martin-des-Besaces, un incendie accidentel a détruit deux maisons appartenant aux nommés Louis et Anne, propriétaires. Perte, 3.600 fr. Assurée pour 1.850 fr.  

 

Août 1873   -   Glanage.   -   Au moment des récoltes, il est utile de rappeler un arrêt de la Cour de cassation qui concerne le droit de glanage. Les propriétaires et fermiers pensent faire un acte de générosité en laissant les pauvres de la commune qu'ils habitent râteler et grappiller après l'achèvement de la récolte. 

C’est une erreur, il résulte de la jurisprudence de la cour suprême que ce n'est pas un acte de philanthropie qu'ils exercent, mais un devoir qu'ils accomplissent. 

 

Août 1873   -   Accident.   -  L'un des domestiques de M. Canivet, éleveur à St-Martin-des-Besaces, allait, samedi, conduire aux champs de jeunes étalons, tout à coup l'un de ces  animaux s'emporta, se jeta sur le domestique et le mordit cruellement à la main droite. On craint que l'amputation ne soit nécessaire.

 

Septembre 1873   -   Meurtre d’un enfant par sa mère.   -  Dimanche dernier, un cultivateur revenant de vendre son beurre à la Ferrière-Harang, aperçut, dans un lieu complètement isolé, entre la bruyère dite l'Ermitage et la Forêt-l'Évêque, commune de St-Martin-des-Besaces, une sorte de paquet informe. S'étant approché, il reconnut le cadavre mutilé d'un enfant déjà en putréfaction. La jambe et la cuisse gauche avaient été arrachées. A peu de distance se trouvait une espèce de trou marécageux d'où l'enfant avait dû être extrait. La première enquête faite par le brigadier de Mesnil-Auzouf, accompagné d'un médecin de la localité, fit reconnaître que l'enfant était loin d'être un nouveau-né. Un renard avait probablement déterré le cadavre qui, du reste, était presque à fleur de terre, et en avait dévoré la jambe et la cuisse. Dans la nuit même, la fille Desmortreux, originaire de Guiberville (Manche), servante à St-Georges-d'Aunay fut arrêtée.  Surprise par la brusque apparition de la gendarmerie, cette fille a fait des aveux complets. C'est à Cahagnes quelle est accouchée, le 6 mars.  Il y a à peu près quatre semaines qu'elle a retiré de nourrice son enfant alors âgé de cinq mois, qu'elle l'a étouffé puis enfoncé dans le marais d'où les bêtes fauves l’ont tiré. Elle avait donné pour prétexte à ses maîtres et à ceux qui la connaissaient qu'elle le portait en nourrice chez ses parents, à Guiberville. Le parquet de Vire s'est transporté lundi sur le lieu du crime, où il a trouvé l'accusée, qui a renouvelé ses aveux après la confrontation. L'autopsie légale a confirmé les aveux de la fille Desmortreux.  

 

Juin 1874   -   Bohémiens.  -  Par arrêté de M. le Préfet du Calvados, le stationnement sur la voie publique ou sur les terrains communaux des voitures servant au logement des bohémiens et autres individus nomades, sans profession avouée, est interdit dans toute retendue du département du Calvados. Ils seront arrêtés et déférés aux tribunaux comme vagabonds, leurs voitures seront mises en fourrière jusqu'à la décision judiciaire à intervenir. Quant à ceux qui exerceraient des professions inoffensives, il leur sera accordé par l'autorité des permissions spéciales.

 

Juin 1874   -   Un mystère !  -  Le 11 juin, le nommé Aimé Larsonneur, âgé de 53 ans, domestique à Saint-Martin-des-Besaces, fut pris entre le sol et un rouleau de bois dont il se servait pour rouler du sarrazin. Larsonneur eut le bras fracturé et se fit une plaie assez large au coude. Deux jours se passèrent sans accident, quand le dimanche 14, au matin, Larsonneur mourut presque subitement. 

Le malade avait été pris, dans la nuit du samedi au dimanche, de coliques violentes, accompagnées d'un gonflement considérable. Ce gonflement augmenta et prit des proportions énormes dans les vingt-quatre heures qui suivirent le décès, de façon qu'on fut obligé de changer le cercueil et d'agrandir la fosse. 

Les relations existant entre Larsonneur et sa femme étant plus que mauvaises, il n'en fallut pas davantage pour que la rumeur publique soupçonnât un empoisonnement. La police avertie a commencé une enquête, et l'exhumation du cadavre a eu lieu dimanche 21 juin, en présence du parquet de Vire.  L'enquête se continue et jusqu'ici aucune arrestation n'a été faite.

 

Novembre 1875   -  Tempête.  -  Depuis quelques jours, le vent souffle en tempête dans nos contrées, il en est de même sur toutes les côtes de la Manche et du golfe de Gascogne. Les steamers transatlantiques du Havre n'ont pu sortir. La mer est énorme, nous aurons sans doute d'autres sinistres à ajouter à la longue liste.

La pluie ne cesse de tomber, les cultivateurs sont dans la consternation, car tout de blés restent encore à faire.

Les cours d'eau du Pays-d'Auge sont débordés, à Paris, la Seine est très forte, la Garonne et la Loire ont débordé. Dans le Midi, de nouveaux malheurs sont signalés : dans l'Ariège, le village de Biert a été submergé, dans l'église il y avait 1 mètre 50 d'eau, l'office n'a pu avoir lieu. Quelques ponts ont été enlevés, plusieurs routes sont coupées. 

 

Novembre 1875   -  Suites de l’ouragan.  -   Horrible temps que celui de novembre. Que de tempêtes ! que de désastres ! que de sinistres. De mémoire d'homme, on n'avait vu plus long et plus effroyable ouragan. Tels étaient la force du vent et la fureur des vagues que sur le littoral les maisons tremblaient sur leur base et faisaient redouter des éboulements.

Les différents cours d'eau de notre région sont rentrés dans leurs lits, de leur côté, la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne ne donnent plus d'inquiétudes.

Sur nos côtes, la mer rejette des débris de toute nature, des agrès, des marchandises, des vêtements, sur les côtes de Bretagne, on a recueilli plusieurs cadavres. 

 

Novembre 1875   -  Infanticide.  -  Voici quelques nouveaux détails sur l'infanticide dont nous avons parlé dans notre dernier numéro. C'est dans la nuit que la fille Samson, demeurant à St-Pierre-du-Fresne, est accouchée seule.

Le lendemain matin, avant le jour, elle essaie de cacher certaines traces de son crime dans une fumière, puis elle part, emportant son enfant mort, qu'elle avait jusque là caché dans le bas de son armoire, et se rend à six kilomètres de chez elle, au milieu de l'obscurité et d'un ouragan épouvantable, à Saint-Martin-des-Besaces, chez M. le docteur Lequesne, pour  obtenir un certificat qui puisse permettre d'inhumer l'enfant.

Sur le refus de celui-ci, qui soupçonnait un crime, et obéissant à ses conseils d'aller faire à la mairie une déclaration qui n'avait pas encore été faite, la fille Samson, accompagnée de son père, vieillard de 80 ans, très sourd et ne semblant se rendre aucun compte de la gravité de la situation, remporte son enfant à St-Pierre-du-Fresne et fait une déclaration à l'adjoint de la commune.  Celui-ci refuse d'autoriser l'inhumation et avertit la gendarmerie.

 

Janvier 1876   -  Battue.  -   Une battue a eu lieu dernièrement, à Saint-Martin-des-Besaces, dans les bois de M. de Saint-Pierre. Deux sangliers, pesant chacun 50 kilos, ont été tués au  débouché, c'est le sieur Gustave Lecavelier, garde particulier, qui les a tués successivement, c'est-à-dire en faisant coup double.

 

Mai 1876   -  Nos récoltes.  -  La longue période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des craintes sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères, prairies naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied faute d'humidité. Le temps vient heureusement de changer, il est à l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.

 

Mai 1876   -  Mort du docteur Lequesne.  -   M, Lequesne, docteur-médecin à Saint-Martin-des-Besaces, arrondissement de Vire, a trouvé la mort dans un accident de voiture.

Le docteur Lequesne partait mardi à dix heures et demie du soir de Mesnil-Auzouf, où il venait de visiter des malades pour retourner chez lui.

A quatre heures du matin, on le ramassait sans vie sur le territoire de la commune de Bremoy. Sans doute son cheval, en butant l'avait si malheureusement précipité hors de sa voiture, qu'il n'a pu se relever par suite de la violence de la chute.

 

Juin 1876   -  Une famille éprouvé.  - Dans l'un de nos précédents numéros, nous racontions la mort accidentelle de M Lequesne, médecin à Saint-Martin-des-Besaces, qui s'était tué en descendant de voiture.

Aujourd'hui, nous avons à annoncer la mort du père du regretté docteur. Dans la nuit du 24 au 25 mai, M. Lequesne père, se trouvant indisposé, ouvrit la fenêtre de sa chambre pour  prendre l’air, et tomba de cette hauteur sur le sol. On le releva presque inanimé, il est mort le lendemain. M. Lequesne était un ancien instituteur, il avait 76 ans.

 

Mai 1877   -  La fin du monde.  -  Nous venons de passer un hiver affreusement remarquable par son humidité, et nous aspirons tous au beau temps pour nous sécher. C'est sans doute à tort, car une nouvelle prédiction vient de paraître et elle n'a rien de rassurant pour ceux qui sont crédules. Un membre de l'Académie des sciences annonce que notre planète va  probablement être mise en poudre à la suite de tremblements de terre qui auront lieu au cours du mois de juin. Comme vous le voyez, la fin du monde est proche. C'est la millième fois au moins qu'elle est annoncée. En attendant ne vous faites pas de mauvais sang, il est bien probable qu'il en sera de même cette fois comme des autres.

 

Mai 1877   -  Cheval tué.  -  Le domestique de M. Châtel, marchand de grains à Saint-Martin-des-Besaces, revenait vers 11 heures du soir de Caen, avec une voiture chargée, fatigué, il s'était assis sur le derrière de la voiture et s'y était endormi. Tout alla bien jusqu'à la côte du Mêlerot, territoire de la commune de La Ferrière-au-Doyen, mais à la descente, qui est très rapide, le cheval de limon ne put retenir la voiture, dont la mécanique n'était pas serrée, et un des chevaux de devant s'étant trouvé embarrassé dans les traits, tomba, et une des roues lui écrasa les jambes. Le pauvre animal, estimé 800 fr., a dû être abattu.  

 

Septembre 1888  -  Incendie.  -  Vendredi, à St-Martin-des-Besaces, un incendie, présumé accidentel, a consumé la toiture d'un bâtiment à usage de boulangerie, appartenant à M. Lecorbeiller.

 

Juillet 1889.   -   Infanticide.   -   On vient de découvrir un infanticide à Saint-Martin-des-Besaces, au village des Trois-Fontaines. Une jeune servante de 17 ans, Marie-Madeleine, accouchée clandestinement le 24 mai dernier, a fait disparaître son enfant.

Au début de l'enquête, faite par la gendarmerie, elle avait nié  énergiquement et offrait même de se soumettre à un examen médical.

Mais jeudi elle se présentait à la caserne et faisait des aveux.

L'enfant qu'elle avait étouffé a été retrouvé enfoui en terre. ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1890  -  Dénonciation calomnieuse.  -  Une veuve D…...., de Saint-Martin-des-Besaces, avait été dénoncée à la gendarmerie comme ayant commis un infanticide. L'enquête a prouvé, que cette accusation était fausse. On recherche activement l'auteur de cette dénonciation anonyme.  

 

Juillet 1890  -  Mort accidentelle.  -  La sieur Aldéric Deschamps, 52 ans, boulanger et aubergiste à Saint-Martin-des-Besaces, était à une noce avec sa famille. Toute la noce allait prendre part au repas traditionnel, lorsque, en descendant une côte rapide, près d'un moulin, le surfaix et les guides de la voiture où se trouvait Deschamps et d'autres personnes vinrent à se rompre. Ce malheureux, prévoyant un accident, voulut sauter à terre, mais il tomba à la renverse et eut l'épine dorsale brisée. Il est mort vingt-quatre heures après dans d'horribles souffrances. Quant aux autres personnes, elles en ont été quittes pour quelques contusions. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1890  -  Mort accidentelle.  -  Le sieur Lecomte, 61 ans, journalier à St-Martin-des-Besaces, a été trouvé inanimé près d'un tas de pierres, à environ 80 mètres de la ballastière de Bremoy, exploitée par M. Follet, entrepreneur. Il avait le crâne fracturé par une pierre provenant d'un coup de mine. Transporté dans une cantine voisine, il y est décédé le même jour.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1891  -  La bêtise humaine.  -  La semaine dernière, est mort, du côté de Saint-Martin-des-Besaces, un jeune homme de 15 ans, qu'une maladie cérébrale a enlevé en quelques  jours. 

Peu de temps avant sa mort, un de ses oncles alla le voir. Le malade criait. L'oncle reconnut un « tour joué. » « J'en ai eu un il y a deux ans, ajouta-t-il, toute la famille y passera. » Les parents du jeune homme, assez naïfs pour croire à ce prétendu « tour joué », allèrent chercher un sorcier du pays. Celui-ci consentit à venir voir le moribond, qui venait d'être administré, et déclara qu'il ne pouvait plus rien où la prêtre avait passé. S'étant cependant approché du lit, il reconnut les signes du « tour joué » : une souris venait de s'échapper du lit et des papillons voltigeaient tout autour. Fréquemment, la douleur faisait pousser au malade des cris déchirants, a chaque reprise, le « savant » jetait sur lui de l'eau bénite. Tout cela n'a pas empêché le jeune homme de mourir et a coûté gros à ses parents.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1891  -  L’assassinat de St-Martin-des-Besaces.  -  Le sieur Amand Lecorbeiller, 54 ans, cultivateur à Saint-Martin-des-Besaces, et le nommé Adolphe Roussel, 53 ans, cultivateur au même lieu, vivaient en mauvaise intelligence. 

Le dimanche de Quasimodo, Lecorbeiller s'était rendu dans un village des environs pour assister à une vente, et il rentrait la nuit à son domicile, après avoir quitté, quelques minutes  auparavant, son gendre, qui est garde particulier dans une propriété du pays, lorsqu'à la sortie d'un bois il fut accosté par Roussel. Une discussion eut lieu et se poursuivit jusque dans un herbage situé à une centaine de mètres de la demeure de Lecorbeiller. Celui-ci fut étranglé par son interlocuteur. La scène du meurtre n'a eu aucun témoin. 

Le meurtrier prétend que Lecorbeiller l'attendait, se précipita sur lui et le saisit au collet en disant : « Il faut que je t'assassine. » Il ajoute que, se trouvant alors en état de légitime défense, il prit Lecorbeiller à la gorge et le serra jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il a poussé, dit-on, le cynisme jusqu'à aller avertir la femme Lecorbeiller du crime qu'il venait de commettre, en lui disant : « Allez chercher votre homme, il est à tel endroit. »  Puis il s'est rendu à la mairie où il a également raconté ce qui venait de se passer. Le meurtrier a été arrêté. Il n'avait pas encore eu maille à partir avec la justice, mais il était fort redouté et avait à plusieurs reprises proféré des menaces de mort contre Lecorbeiller. Ce dernier était très  estimé.   (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1892  -  Mort accidentelle.  -  Jeudi, le sieur Émile Deschamps, 54 ans, propriétaire à Saint-Martin-des-Besaces, aidait des voisins à charrier des bourrées à leur domicile. Dans l'après-midi, ils rentraient à vide et venaient de prendre un chemin rural en mauvais état, lorsque le sieur Deschamps monta par derrière dans sa voiture et s'assit sur l'un des côtés. Un cahot le fit tomber et sa tête porta la première sur le sol. On le releva, mais il mourut en arrivant chez lui.   (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1892  -  Avis aux voyageurs imprudents.  -   Dimanche, le train de Vire à Caen stationnait en gare de Saint-Martin-des-Besaces. Deux voyageurs eurent la malheureuse idée, malgré les règlements, de descendre à contre-voie. Ils allaient infailliblement être écrasés par le train de Caen à Vire qu'ils n'apercevaient pas, arrivant à toute vapeur, lorsque le chef de gare, voyant le danger, s'élança sur la voie. Au péril de sa vie, il put d'un vigoureux coup de main pousser les deux imprudents hors de la voie. Ce chef de gare, M. Piednoël, n'en est pas à son premier acte de courage, car il a été déjà médaillé pour sauvetage.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1893  -  Cadavre d’enfant.  -   On a trouvé près du bourg de Saint-Martin-des-Besaces, caché dans un monceau de terre que les cantonniers avaient placé sur le bord de la route, le cadavre d'un enfant nouveau-né. Une enquête se poursuit. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1893  -  Bouilleurs, bouillez en paix.  -   Les bouilleurs de cru peuvent se rassurer, il n'y aura rien de changé à leur situation cette année. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1893  -  28 jours de plus.  -   En application de la nouvelle loi sur le service militaire qui porte à dix ans le service à accomplir dans la réserve, la direction de l'infanterie a reçu l'ordre de préparer un nouvel appel pour une troisième période de 28 jours, que devront accomplir dorénavant tous les hommes pris par la conscription. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1893  -  A propos de sécheresse.  -  La plus grande que nous avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage  et, pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop avancés, donnèrent peu de fruits. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1893  -  Suicide.  -  Le sieur Jean Levillain, 40 ans, journalier à St-Martin-des-Besaces, s'est suicidé en se tirant un coup de fusil. Les causes de ce suicide doivent être attribuées à des chagrins de ménage et à des habitudes d'intempérance auxquelles se livrait Levillain depuis quelque temps. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1896  -  Un pays mal doté.  -  Ernest Madelaine, 16 ans, ouvrier horloger à St-Martin-des-Besaces est accusé d'attentats à la pudeur sur les jeunes Edmond Gautier et Émile Daigremont, âgés de 6 ans et de 4 ans. Les faits sont tellement ignobles que le huis clos a été prononcé. Si Madelaine, s'était livré aux actes qui lui sont reprochés vingt-quatre heures plus tard, il passait devant la cour d’Assises, car il est né le 12 mars 1880, et c'est le 11 mars 1896 qu'il commettait les faits immondes dont il est inculpé, ce qui fait qu'il n'avait pas 16 ans accomplis. Le discernement n'ayant pas été admis, le tribunal a remis se misérable a son père. Le pays n'en est pas plus heureux pour cela. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1896  -  Victime du travail.  -  Mardi, le sieur Mauduit, propriétaire à St-Martin-des-Besaces, faisait déplacer un hangar, lorsque la charpente, s'affaissant subitement, s'abattit sur les travailleurs. Six d'entre eux purent éviter d'être atteints, mais le sieur Ledard, 60 ans, bourrelier, qui était venu prêter son aide, a été tué sur le coup par une des pièces de bois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Les colères d’une délaissée.   -   Le sieur Léon Durand, carrier à St-Martin-des-Besaces, a eu longtemps pour compagne une veuve Léontine Langlois, 38 ans. De cette liaison, trois enfants seraient nés.

Un jour, Durand se maria à une autre. Depuis, la délaissée ne décolère pas. Déjà elle s'est fait condamner à un mois de prison pour coups à la femme de Durand. Dernièrement, elle s'en est prise à Durand lui-même. Pendant que son fils, âgé de 20 ans, le tenait à la gorge, la veuve Langlois lui chatouillait les côtes avec un battoir. Jusque là ce n'était que lisible.

Malheureusement le jeune homme s'arma d'une hachette et en porta un coup du côté de la tête sur celle de Durand, qui tomba sans connaissance. La femme Langlois a été condamnée à quinze jours de prison et son fils à dix jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Morts accidentelles.   -   Le sieur Désiré Deschamps, boucher à St-Martin-des-Besaces, canton de Bény-Bocage, a été trouvé noyé dans une mare où il était tombé accidentellement.

— Le sieur Letellier, jardinier à Esson, qui était venu voir sa mère, à Préaux, près Évrecy, a été trouvé noyé dans un fossé de la route où il était tombé.

— Le sieur Augustin Desson, 37 ans, au service de M. Caignan, à Honfleur, s’est brisé le crâne en montant au grenier où il couchait. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1897  -  Vol avec violences.  -  Félix Laforge, 24 ans, domestique à Caumont, et son frère Abel Laforge, 18 ans, domestique à Cahagnolles, rencontraient le 11 octobre, vers 7 heures du soir, un sieur Catherine, 76 ans, sur le chemin de Saint-Martin-des-Besaces à Coulvain. Ils le suivirent, puis, arrivés à un endroit isolé, Félix Laforge se jeta sur lui, le saisit à la gorge et lui demanda « la bourse ou la vie » en le renversant à terre. Le vieillard remit sa bourse contenant 20 fr. et son agresseur le dépouilla lui-même de sa montre et de tout ce qu'il possédait. Pendant ce temps, Abel faisait le guet. Félix est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Abel est acquitté. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1897  -  Tentatives de viol.  -  La mère de la jeune Julia Rose, écolière à Saint-Martin-des-Besaces, a porté plainte à la gendarmerie de Mesnil-Auzouf contre Léon Lelièvre, 18  ans, carrier, qui a tenté de violer son enfant de 10 ans et demi. Lelièvre a été arrêté. 

— La dame Eugénie Fouquet, servante à Saonnet, a été l'objet d'une tentative de viol par le nommé Alfred Onfroy, journalier à Rubercy. Plainte a été portée à la gendarmerie de Trévières. 

— Une femme veuve, 61 ans, domestique à Creully, aurait aussi été victime d'une tentative de viol. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Entêtement et brutalité.  -  La petite Eugénie Bataille, 10 ans, demeurant chez ses parents à Saint-Martin-des-Besaces, avait pris 3 fr. déposés sur la cheminée. Ne voulant pas dire ou elle les avait mis, son père la fît déshabiller et la fouetta avec une baguette qui se brisa, il eu prit une seconde. L'enfant criait, mais ne voulait pas avouer où elle avait déposé l'argent. 

Le père la fouettait de plus fort en plus fort lorsque les voisins intervinrent pour faire cesser cette scène de brutalité qui se passait sur la voie publique.

Dénoncé par une lettre anonyme, le père, qui est un brutal, a été condamné à vingt jours de prison par le tribunal de Vire. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

1901 c'est ici

St-MARTIN-des-BESACES  -    La Gare des C.F.C.

SAINT-MARTIN-des-BESACES  (Calvados) -  Route de Villers

SAINT-MARTIN-des-BESACES (Calvados)  -  L'Hôtel de Ville

ST-MARTIN-des-BESACES  (Calvados)  -  Entreprise Madelaine et Georges

ST-MARTIN-des-BESACES  (Calvados) -  La Place

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